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Citations de Jacques Lacan (1018)


Le i(a) de l’analyste doit se comporter comme un mort. Cela veut dire que l’analyste doit toujours savoir ce qu’il y a dans la donne.
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Toute découverte de son propre inconscient se présente comme un stade de la traduction en cours d'un inconscient qui est d'abord inconscient de l'Autre.
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Le désir dans sa racine et son essence, c’est le désir de l’Autre, et c’est ici à proprement parler qu’est le ressort de la naissance de l’amour, si l’amour, c’est ce qui se passe dans cet objet vers lequel nous tendons la main pour notre propre désir, et qui, au moment où notre désir fait éclater son incendie, nous laisse apparaître un instant cette réponse, cette autre main qui se tend vers nous comme son désir.
Ce désir se manifeste toujours pour autant que nous ne savons pas.
[…] C’est dans la mesure où ce que Socrate désire, [Alcibiade] ne le sait pas, et que c’est le désir de l’Autre, c’est dans cette mesure qu’Alcibiade est possédé […] par un amour dont on peut dire que le seul mérite de Socrate est de le désigner comme amour de transfert, et de le renvoyer à son véritable désir.
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A propos de la Verwerfung [forclusion] , Freud dit que le sujet ne voulait rien savoir de la castration, même au sens du refoulement . En effet, au sens du refoulement, on sait encore quelque chose de ce dont même on ne veut, d'une certaine façon, rien savoir, et c'est toute l'analyse de nous avoir montré qu'on le sait fort bien.
[…] Il s'agit du rejet d'un signifiant primordial dans les ténèbres extérieures, signifiant qui manquera dès lors à ce niveau. […] Il s'agit d'un processus primordial d'exclusion d'un dedans primitif, qui n'est pas le dedans du corps, mais celui d'un premier corps de signifiant.
C'est à l'intérieur de ce corps primordial que Freud suppose se constituer le monde de la réalité, comme déjà ponctué, déjà structuré en termes de signifiants. […] La première appréhension de la réalité par le sujet [selon Freud], c'est le jugement d'existence, qui consiste à dire - Ceci n'est pas mon rêve ou mon hallucination ou ma représentation, mais un objet.
Il s'agit […] d'une mise à l'épreuve de l'extérieur par l'intérieur, de la constitution de la réalité du sujet dans une retrouvaille de l'objet. L'objet est retrouvé dans une quête, et on ne retrouve d'ailleurs jamais le même objet.
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Tout abri où puisse s’instituer une relation vivable, tempérée, d’un sexe à l’autre nécessite l’intervention […] de ce médium qui est la métaphore paternelle.
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Tout le problème est de s'apercevoir du rapport qui lie l'Autre auquel est adressée la demande d'amour, à l'apparition du désir. L'Autre [devient alors] […] quelque chose qui en représente, à proprement parler, une déchéance - je veux dire, quelque chose qui est de la nature de l'objet.
Ce dont il s’agit dans le désir, c’est d’un objet, non d’un sujet. C’est en ce point que gît ce que l’on peut appeler le commandement épouvantable du dieu de l’amour. […] Cette déchéance, cette dépréciation, c’est nous, comme sujet, qui l’encaissons.
Ce qui arrive à l’objet est justement le contraire […] –cet objet, lui, est survalorisé. Et c’est en tant qu’il est survalorisé qu’il a la fonction de sauver notre dignité de sujet […].
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Il y en a peu assurément pour ne pas succomber à la fascination du sacrifice en lui-même - le sacrifice signifie que, dans l'objet de nos désirs, nous essayons de trouver le témoignage de la présence du désir de cet Autre que j'appelle ici le Dieu obscur.
[…] [La loi morale] n'est rien d'autre que le désir à l'état pur, celui-là même qui aboutit au sacrifice, à proprement parler, de tout ce qui est l'objet de l'amour dans sa tendresse humaine - je dis bien, non seulement au rejet de l'objet pathologique, mais bien à son sacrifice et à son meurtre. C'est pourquoi j'ai écrit Kant avec Sade.
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Ainsi l’affect vient-il à un corps dont le propre serait d’habiter le langage, -je me geaite ici de plumes qui se vendent mieux que les miennes-, l’affect, dis-je, de ne pas trouver de logement, pas de son goût tout au moins. On appelle ça la morosité, la mauvaise humeur aussi bien. Est-ce un péché, ça, un grain de folie, ou une vraie touche du réel ?
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La métonymie est ce phénomène qui se produit dans le sujet comme support de la chaîne signifiante. Du fait que le sujet subit la marque de la chaîne signifiante, quelque chose est foncièrement institué en lui que nous appelons métonymie, et qui n’est autre que la possibilité du glissement indéfini des signifiants sous la continuité de la chaîne signifiante ? Tout ce qui se trouve une fois associé à la chaîne signifiante […], tous ces éléments, dans des conditions appropriées, sont en posture de se trouver pouvoir être pris comme équivalents les uns des autres. Un élément circonstanciel peut prendre la valeur représentative de ce qui est le terme de l’énonciation subjective, de l’objet vers quoi le sujet se dirige […].
Or, c’est dans la mesure même où quelque chose se présente comme revalorisant la sorte de glissement infini, l’élément dissolutif qu’apporte par elle-même dans le sujet la fragmentation signifiante, qu’il prend valeur d’objet privilégié, qui arrête ce glissement infini. Un objet peut prendre ainsi par rapport au sujet cette valeur essentielle qui constitue le fantasme fondamental. [le sujet se fixe alors et devient « a », naît ensuite le désir qui se pose comme désir de l’Autre].
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Schreber décrit le singulier trajet des rayons qui précèdent l’induction des paroles divines […]. Tout nous laisse à penser que ce phénomène, qui prélude à la mise en jeu du discours divin comme tel, se déroule dans ce qu’on pourrait appeler un trans-espace lié à la structure du signifiant et de la signification, spatialisation préalable à toute dualisation possible du phénomène du langage.
Ce qui se passe au moment où ce phénomène cesse est différent. La réalité devient le support d’autres phénomènes, ceux que classiquement on réduit à la croyance. Si le terme d’hallucination doit être rapporté à une transformation de la réalité, c’est à ce niveau seulement que nous avons le droit de le maintenir, pour conserver une certaine cohérence à notre langage. Ce qui signe l'hallucination, c'est ce sentiment particulier du sujet, à la limite du sentiment de réalité et du sentiment d'irréalité, sentiment de proche naissance, de nouveauté, et pas n'importe laquelle, de nouveauté à son usage faisant irruption dans le monde extérieur. Ce n'est pas du même ordre que ce qui apparaît en rapport avec la signification et la signifiance.
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Le pauvre mendiant se régale, à la porte de la rôtisserie, du fumet du rôti. Dans l’occasion, le fumet, c’est le menu, c’est-à-dire les signifiants […]. Eh bien ! il y a cette complication […] que le menu est rédigé en chinois. Alors le premier temps, c’est de commander la traduction à la patronne Elle traduit –pâté impérial, rouleau de printemps, et quelques autres. Il se peut très bien, si c’est la première fois que vous venez au restaurant chinois, que la traduction ne vous en dise pas plus, et vous demandez finalement à la personne –conseillez-moi, ce qui veut dire –qu’est-ce que je désire là-dedans, c’est à vous de le savoir.
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Les matérialistes sont les seuls croyants authentiques. […] Leur dieu est la matière. Eh bien oui, pourquoi pas ? -cela se tient mieux que toutes les autres façons de le fonder.
Seulement, à nous autres, cela ne suffit pas. Parce que nous avons justement des besoins logiques, si vous me permettez ce terme. Parce que nous sommes des êtres nés du plus-de-jouir, résultat de l’emploi du langage.
Quand je dis l’emploi du langage, je ne veux pas dire que nous l’employons. C’est nous qui sommes ses employés. Le langage nous emploie, et c’est par là que cela jouit.
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Les intentions de Dieu ne sont pas claires. Rien n’est plus saisissant que de voir comment la voix délirante surgie d’une expérience incontestablement originale, comporte chez ce sujet une sorte de brûlance de langage qui se manifeste par le respect avec lequel il maintient l’omniscience et les bonnes intentions comme substantielles à la divinité. Mais il ne peut pas ne pas voir, particulièrement dans les débuts de son délire, où les phénomènes pénibles lui venaient de toutes sortes de personnages nocifs, que Dieu a tout de même permis cela.
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Qu’est-ce qui a un corps et qui n’existe pas ? Réponse -le grand Autre.
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Jusqu'à l'analyse, le chemin de la connaissance a toujours été tracé dans celui d'une purification du sujet. Eh bien ! nous, nous disons que nous fondons l'assurance du sujet dans sa rencontre avec la saloperie qui peut le supporter, avec le a dont il n'est pas illégitime de dire que sa présence est nécessaire.
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Comme s’il ne nous arrivait pas à nous, à tout instant, d’avoir des visions, comme s’il ne nous descendait pas dans la tête des formules qui ont pour nous une valeur saisissante, orientante, voire quelquefois fulgurante, illuminante. Evidemment, nous n’en faisons pas le même usage que le psychotique.
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Il n’y a pas si longtemps, une petite fille me disait gentiment qu’il était bien grand temps que quelqu’un s’occupe d’elle pour qu’elle s’apparaisse aimable à elle-même. Elle donnait là l’aveu innocent du ressort, qui entre en jeu dans le premier temps du transfert.
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[Dès l'entrée d'Alcibiade] il va être question de faire l’éloge, épaïnos, de l'autre, et c'est précisément en cela, quant au dialogue, que réside le passage de la métaphore. L'éloge de l'autre se substitue non pas à l'éloge de l'amour, mais à l'amour lui-même [faire l'éloge c'est faire l'amour, c'est déjà aimer].
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Le Transfert est impensable, sinon à prendre son départ dans le SSS. […]
[Celui-ci] est supposé savoir ce à quoi nul ne saurait échapper, dès lors qu'il la formule – […] la signification.
[…] le sujet est supposé savoir, de seulement être sujet du désir. Or, que se passe-t-il ? Il se passe ce qu'on appelle (...) effet de transfert. Cet effet est d'amour. […] comme tout amour, il n'est repérable (...) que dans le champ du narcissisme. Aimer, c'est essentiellement vouloir être aimé. […] L’amour intervient dans sa fonction ici révélée comme essentielle, dans sa fonction de tromperie. L'amour, sans doute, est un effet de transfert, mais c'en est la face de résistance. Nous sommes liés à attendre cet effet de transfert pour pouvoir interpréter, et en même temps, nous savons qu'il ferme le sujet à l'effet de notre interprétation. L'effet d'aliénation (...) est ici absolument manifeste.
[…] Cela veut dire que le transfert n'est pas, de sa nature, l'ombre de quelque chose qui eût été auparavant vécu. Bien au contraire, le sujet, en tant qu'assujetti au désir de l'analyste, désire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en lui proposant cette fausseté essentielle qu’est l’amour. L’effet de transfert, c’est cet effet de tromperie en tant qu’il se répète présentement ici et maintenant.
[…] C'est pourquoi, derrière l'amour dit de transfert, nous pouvons dire que ce qu'il y a, c'est l'affirmation du lien du désir de l'analyste au désir du patient.
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L’énergie, -c’est vous qui lui mettez la banderole de naturelle, parce que dans ce qu’ils disent, ça va de soi que c’est naturel : quelque chose de fait pour la dépense, en tant qu’un barrage peut le retenir et le rendre utile. Seulement voilà, ce n’est pas parce que le barrage, ça fait décor dans un paysage, que c’est naturel, l’énergie.
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