Citations de Jacques Tardi (519)
La vérité est comme le soleil. Elle fait tout noir devant les yeux et ne se laisse pas regarder
Et parfois il arrive ceci: c'est l'hiver et il fait nuit; arrivant directement de l'Arctique, un vent glacé s'est engouffré dans la mer d'Irlande, a balayé Liverpool, filé à travers la plaine du Cheshire où les chats couchent les oreilles en l'entendant hurler et passer; ce vent glacé a traversé l'Angleterre et franchi le Pas-de-Calais, il a survolé des plaines grises et vient frapper directement les vitres du petit logement de Martin Terrier, mais ces vitres ne vibrent pas et ce vent est sans force. Ces nuits-là, Terrier dort en silence. Dans son sommeil, il vient de prendre la position du tireur couché.
La position du tireur couvé.
La vérité est comme le soleil. Elle fait tout noir devant les yeux et ne se laisse pas regarder !
Et comme l'Histoire est puissante qui conduit les citoyens vers de nouveaux soleils à l'heure ou ils allaient dormir de découragement
- D’après les flics du XIIème arrondissement, le mort de la Place de la Nation n’est autre que Victor HUGAULDT.
- Victor Hugo, c’est un écrivain, ça… non ?
- C’est surtout un autre rigolo de la bande au « Dentiste » !!
- Victor Hugo ?
- Ça s’écrit pas pareil, on parle pas du même !!!
- Accepter un rendez-vous au Musée de l’Armée, ça ne pouvait que se terminer en massacre… pas encore venu le jour où on mettra toutes les armées dans le même musée mais je vois bien que je divague… que je suis encore sous le coup de l’émotion.
- Vous vous êtes perdu en route ?
- Non, mais c'est lourd !
- Vous avez souvent à la campagne, vous ?
- Non ! ... et la dernière fis que j'y ai mis les pieds, ça ne m'a pas plu du tout ! ... C'était au Chemin des Dames.
- Et tout ça, dans quel but ?
- Rétablir le Tsar !
- QUOI ?! Vous feriez mieux de tout laisser tomber et de vous faire une verveine. On n'arrête pas le cours de l'Histoire...
- HA ! HA !
- Le Tsar a été assassiné avec toute sa famille. C'est vous qui allez monter sur le trône ? ... CADUC ?
- Il y a toujours un héritier qui traîne !
- Je rentre chez moi... Il y a des gens qui se sont invités et je n'aime pas faire attendre.
- Drôle d'histoire ! Ça commence par un monstre préhistorique et ça continue avec un démon assyrien... Oui, drôle d'histoire ! Même pas bonne à faire un mauvais roman...Trop compliquée ! On n'y comprendrait rien.
( - Ça, tu peux l'dire...)
- Frères, réjouissez-vous ! PAZUZU, démon du vent du sud-ouest, propagateur de le peste des marais, est de nouveau parmi nous !
- C'est râpé pour le poker. Je dois rentrer à Paris cette nuit... ordre de militaire encore en exercice ! Vous n'avez plus besoin de moi ?
- Non.
- Rien de neuf du côté du voleur de sac à mains.
- On a dû suspendre l’interrogatoire.
- ... il a mal supporté le passage à tabac, j'imagine. Sapristi, ne le tuez pas !
- HA ! HA ! HA ! HA!
- Il y a une heure, un gosse a découvert le noyé là, coincé dans ces troncs d'arbre. On a déposé le corps dans une cabane de cantonnier, un peu plus loin.
- Vous reconnaissez votre assaillant ?
- Il a un peu changé depuis hier, mais c'est lui.
- Vous l'aviez déjà vu ?
- Jamais vu.
- Ah ah ah ! C'est fini pour moi. Je vous laisse le guignol tant qu'il est encore chaud, toubib.
- Une alerte !... Et merde, encore les rosbifs qui bombardent ! ... font chier ceux-là.
- ... FAROUX, j'ai toujours pensé que vous étiez du mauvais côté !
Gerfaut se précipita contre sa voiture, plongea le bras à l'intérieur par la vitre ouverte et sorti le pistolet de la boîte à gants. Précipitamment et maladroitement, il ôta la sûreté de l'automatique.
Vous croyez qu'on va y laisser notre peau, M'sieu Théophile ?
Guillotinés ou fusillés au choix, ce sera notre seul recours !
Si on est fusillés, c'est qu'on aura eu d'la chance !
J'ai voulu ramasser la torche jamais éteinte de ceux qui l'ont tenue pendant deux mois et demi seulement et ont éclairé le monde conservateur de leurs utopies généreuses.
Moi, c'est BRINDAVOINE Lucien, mutilé volontaire, médaillé et pensionné de guerre.
" Citoyen, vos mandataires combattront et mourront avec voir, s'il le faut, mais au nom de cette glorieuse France, mère de toute les révolutions populaires, foyer permanent des idées de justice et de solidarité qui doivent être et seront les lois du monde, marchez à l'ennemi, et que votre énergie révolutionnaire lui montre qu'on peut vendre Paris, mais qu'on ne peut ni le livrer ni le vaincre. La Commune compte sur vous, comptez sur la Commune" 1er prairial, an 79 (pl. 39)