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Critiques de Janet Inglis (35)
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Daddy's girl

Je me suis lancée dans plusieurs challenges ABC cette année dont le ABC romance. Il me manquait un titre pour la lettre I et en consultant la liste d'autres lectrices, j'ai vu que Daddy's girl de Janet Inglis revenait souvent. Il avait plutôt de bonnes critiques alors tout ceci à fini par me convaincre.



Ce fut en fait, une lecture laborieuse..... Je suis vraiment partagée et finalement plutôt contente de l'avoir enfin fini.



Déjà le sujet est plutôt dérangeant, c'est l'histoire d'une jeune fille Olivia, dit Lia, qui n'a QUE 14 ans et qui tombe sous le charme de son beau-père (le nouveau compagnon de sa mère). Lui même n'est pas insensible au corps pulpeux de la jeune ado et ils vont commencer a entretenir une relation. Le roman est on ne peu plus explicite et je n'ai pas compté le nombre incalculable de scène de sexe.

La sexualité ne me dérange pas mais que la jeune fille est 14 ans, ça ça me gène vraiment......



Deuxième point qui ne m'a pas plus, c'est le personnage du beau-père. Pffff que dire, il est tout sauf attirant pour moi. Vulgaire, sale, violent, goujat (pour rester polie), bref comment cet homme peut-il être un objet de fantasme ? 500 pages lues et je ne comprends toujours pas. Enfin comme on dit tous les goûts sont dans la nature.



Le roman aborde malgré tout des sujets important et intéressants : comme la sexualité des ados, l'avortement, la place de la famille...... Mais pour le reste, passez votre chemin.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Daddy's girl

Je suis tombée sur ce livre un peu par hasard et j'ai eu envie de le lire grâce aux nombreuses critiques positives vues ici.

Cette lecture m'a vraiment marquée. Pas forcément à cause du côté relation homme/adolescente quasi incestueuse, même si elle est au cœur du roman, mais plus à cause du mal-être de Lia décrit par Janet Inglis.

Cette jeune fille de 14 ans ne trouve pas sa place dans son nouveau schéma familial, ses parents ayant refait leur vie chacun de leur côté. Elle se sent délaissée, rejetée voire abandonnée. Alors lorsqu'elle entame une relation, certes condamnable, avec Nick, le futur mari de sa mère, tout change pour elle : elle trouve quelqu'un qui l'a comprend, qui lui porte de l'intérêt ; comme elle le dit : "D'une certaine manière, je crois qu'il m'aime. [...] Rien ne lui échappe à mon sujet. [...] Il me comprend. Il me parle d'égal à égal, pas comme un adulte qui s'adresse à un enfant."

Au fur et à mesure du roman, on sent Lia évoluer. Une lecture qui ne laisse donc pas indifférent et bravo à Janet Inglis pour ce premier roman très bien écrit.
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Daddy's girl

Je vais peut-être être la seule à penser du négatif de ce livre, au vu de tous les supers commentaires et les bonnes notes qui lui tournent autour...Desolée!



J'ai été très attirée par ce roman et peut-être que je m'attendais à autre chose et que le fait que cela soit différent de mes attentes n'a pas vraiment aidé.

L'ambiance de l'histoire est très attirante et alléchante. Seulement, j'ai été un peu déçue dés les premières pages.



(Attention aux spoils): Déjà, Olivia passe son temps à parler de ses seins ( ok, à 14 ans, on découvre son corps, on devient une femme etc, mais quand meme! ça devient un peu agaçant car à côté de ça, on ne la connait pas beaucoup ( personnalité etc)), Nick n'est pas le personnage que j'aurai pensé, le côté bad boy aurait pu me séduire, mais ce n'a pas été vraiment le cas, il a d'ailleurs une personnalité un peu étrange et leur relation intime part beaucoup trop vite et on a même pas le temps de s'y attacher.. La première vraie scène de sexe arrive au bout d'a peine 10 pages!!! du coup, tout le côté alléchant est retombé; j'aurais préféré que cette histoire torride et interdite se déroule tout doucement, petit à petit, réveillant notre désir à petit feu, et qu'une vraie scène de sexe se déroule plutôt au milieu du livre. Là, c'était "vite fait bien fait", on a pas vraiment l'impression que cela gêne Olivia, même si elle le désire et qu'elle est consentante, elle a quand même 14 ans, c'est une enfant qui n'a encore jamais connu le plaisir sexuel avant... mais là, c'est comme si elle avait fait ça toute sa vie, elle est juste un peu perturbée et hop, elle repart à l'école comme si de rien n'était...

Je ne comprends pas, je m'attendais pas à ça, ce n'est pas assez profond pour moi, pas assez réaliste.

Après, mon avis n'est peut être pas très objectif car je n'ai lu que les premières pages et pour l'instant, cela ne me donne pas vraiment envie de continuer..

Sauf si quelqu'un essaie de me convaincre que cela vaut le coup?

Sinon, je passerai mon chemin .
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Daddy's girl

J'ai terminé ce livre hier mais je dois l'avouer, en le fermant, je n'avais pas l'impression d'en avoir totalement fini avec. Je le sais maintenant, il sera d'un de ces livres qui m'aura marqué plus que d'autres, qui m'aura troublé et parfois retourné la tête, qui restera avec moi, en moi, pendant un moment.



Le livre m'a donc quelque fois troublé, voire perturbé, mais au bout d'un moment je n'ai pu m'en décrocher. Ce sont plein de choses, de petites choses, de grandes choses, qui m'ont fait tourner page après page:

le désespoir de Lia, abandonnée, tellement noyé dans le quotidien qu'il n'en est que plus terrible;

l'amoralité si franche et si simple d'un Nick qu'on ne parvient à détester, à identifier simplement comme le "méchant" malgré ses phrases et ses actes parfois terribles et sa manipulation évidente de la jeune fille;

l’égoïsme et l'indifférence des parents si réalistes et loin des clichés auxquels on pourrait s'attendre;

la biologie que Lia utilise souvent pour tenter d'expliquer ses désirs, ses incompréhensions, cette irrémédiable distance qu'elle sent entre elle et Nick, entre elle et les hommes;

sa meilleure amie, Megan, très terre-à-terre mais remarquablement intelligente (qui mériterait d'ailleurs une oeuvre à elle seule);

et d'autres choses et d'autres choses...



Plein de choses qui ont fait que j'ai véritablement aimé et que je le recommande.

Sans Babelio et avec cette bien réductrice quatrième de couverture, je ne l'aurais probablement pas découvert, pas ouvert, et ça aurait été fort dommage alors n'hésitez pas!
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Daddy's girl

Pour une fois, je ne sais quoi dire d'une lecture.Je me suis sentie mal du début à la fin.



Une histoire banale de la souffrance d'une fille de 14 ans après le divorce de ses parents? Non. C'est plus que cela.

Une ado qui cherche l'affection en se jetant dans les bras d'un adulte affamé? Non. C'est pire que cela.





Olivia ou Lia doit s'adapter à sa nouvelle vie. Ses parents divorcent et refont leur vie chacun de son côté, ne lui laissant aucun choix.



Cette fille unique, studieuse et mâture va vivre une histoire tumultueuse avec le compagnon de sa mère. Elle va découvrir le sexe, le désir, ...à 14 ans.



Tout commence avec l'arrivée de Nick, l'amant de sa mère, qui voit en Olivia plus qu'une adolescente.



"On t'a délaissée, mon petit chat. On a oublié de te dire à quel point tu es belle. "



Que demande une ado qui ne reçoit aucune affection, ne voit aucun signe d'amour de ses propres parents? Olivia est (re) valorisée aux yeux de Nick. Un monstre manipulateur. Séducteur sans morale. Pédophile. Une bête. Un animal qui a arraché l'innocence d'une fleur vierge.



Il rassembla ses forces. « T’es la meilleure baiseuse que j’aie jamais connue. »





Cependant, au fil de la lecture, nous voyons les choses autrement. Olivia est consentante malgré elle. Elle tombe amoureuse de son bourreau. Partage avec sa mère le même homme. Elle est lucide, elle sait ce qu'elle fait et surtout ce qu'elle veut. Elle a ... choisi. Elle nous surprend en le défendant.







Janet Inglis écrit "intelligemment", le sujet délicat est traité avec finesse. Elle a très bien écrit la manipulation de son personnage masculin et la soumission de son personnage féminin. L'éclatement de la famille, la sexualité précoce, la grossesse et l'avortement chez les ados, le divorce, l'amour,... sont des thèmes très délicats à traiter quand on veut transmette un message à la société. Je salue votre génie Mrs Inglis. Je signale que certains passages ont vraiment choqué mon côté fleur bleue. Je ne sais pas si j'ai le courage de lire un jour la suite de ce roman intitulé "Father of lies"



Je ne veux pas en dire plus. C'est un livre qui donne des claques et nous pousse à chercher ses nuances. A découvrir tous les bouleversements de l'histoire de Lia , son explosion face à ses parents, ses décisions,...



"Tu es censé être mon père. Pendant deux ans, je ne t’ai vu qu’un dimanche sur deux, avec le droit de t’embrasser pour dire bonjour ou au revoir comme si j’avais été une vieille tante."





HISTOIRE DEROUTANTE, j'en sors nauséeuse.




Lien : http://monboudoirdelivres.bl..
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Daddy's girl

Lecture interrompue pour cause de niaiserie et de manque d'interêt.

Aucun style, rien. On dirait un livre écrit par une jeune ado.

Déçue ...j'avais lu d'excellente critique de lecteurs de babelio ....mais c'est du ras les pâquerettes comme 50 nuances de Grey .

Pfffff
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Daddy's girl

Etrange lecture piochée un peu par hasard dans les rayons de la bibliothèque, où on ne sait plus trop bien quoi penser…



Ce livre décrit la relation incestueuse d’une jeune fille de 14 ans (qui semble en faire bien plus) avec son beau-père. Lia (Olivia) est surtout une adolescente avec des parents incapables de montrer leur amour à leur fille… à se demander même s’ils en ont vraiment. Et c’est avec ce manque d’amour et d’attention que Nick (le beau-père) va pouvoir jouer et manipuler la jeune Lia et lui faire découvrir le désir et la perversité sous toutes ses formes.



Nous sommes dans la tête de Lia et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on comprend très bien la plupart de ses réactions. Toute la psychologie de Lia est intéressante et le personnage du beau-père est plutôt troublant.



Le livre pourrait probablement offusquer certaines féministes et autres défenseurs du droit de la femme et des droits des enfants… mais que dire… Je pense que le livre montre aussi une certaines réalité.La dépravation sexuelle a beau abaisser les gens à des états lamentables, elle titille la curiosité de tous et excite nos sens.



J’ai eu du mal à me faire à l’idée que Lia n’avait que 14 ans au début du livre vu la façon dont elle était décrite et la façon dont elle pense. Je trouve que ça colle plus à une jeune fille de 16 ans et que l’auteur n’a réduit l’âge que pour que la situation soit jugée encore plus délicate.



Vous pouvez également lire la critique de Culturovorace qui vous donnera un autre point de vue qui colle assez avec ce que j’ai moi-même pensé du livre.
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Daddy's girl

un beau pere qui couche avec sa belle fille.

Sans les critiques des lecteurs de babelio je serais passé a coté.

Un Lolita a la sauce moderne ?

Pas vraiment ici on se place dans la vision de la petite fille déchiré par la séparation de ses parents, ne trouvant pas sa place.

Etonnant malgré le sujet rien de choquant ici, meme quelques réflexions profonde sur la société moderne a la fin.

Un livre fluide qui se lit vite on y parle meme tragedie grec et musique...

Un tour de force, bravo trés bon livre
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Daddy's girl

Difficile de sortir indemne de cette lecture, une vraie claque littéraire ! Et ce n'est pas souvent que je m'en prends une, la plus marquante pour moi étant "il faut qu'on parle de Kevin" de L. Shriver.

Allez lire les critiques d'Altervorace, de Mimolette et de Gwen21 ...



C'est immoral, dérangeant (surtout quand on a une fille de 14 ans comme moi !) et pourtant ... On ne peut pas le lâcher.



On se prend d'affection pour Lia, on souffre avec elle, on avance avec elle, on supporte ses choix (et aussi ceux qu'elle ne fait pas).

On en oublie qu'elle a 14 ans et que lui en a presque 40 ... C'est surtout cela qui m'a posé problème, mais je me dis que là est toute l'excellence de l'écriture de Janet Inglis !

Quand j'ai refermé ce livre, je me suis dit : ok, c'est une histoire d'inceste, de manipulation, de sexe, ... Elle n'a que 14 ans et lui, un vrai s... ! Mais c'est aussi une histoire d'amour, de besoin d'amour désespéré.

Ce livre est (très très bien) écrit, de manière à ce que vous suiviez Lia, que vous vous posiez la question de savoir ce qui est bien ou non ET de ce qui est bien pour elle ou non ... Çe qui est très différent !

Lisez-le ...



Le seul regret, est que je sais qu'il y a une suite, "father of lies", mais qui n'a pas été traduite ... Un jour peut-être je l'espère vraiment.







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Daddy's girl

À quatorze ans, Olivia a du mal à trouver sa place entre ses deux parents divorcés : son père, sur le point de se remarier avec une de ses étudiantes, lui accorde peu d'attention et se contente volontiers du week-end sur deux réglementaire. Sa mère, en installant chez elle Nick, un amant requalifié « pensionnaire », lui enlève son dernier espace de tranquillité.



Ses deux géniteurs ayant la tête ailleurs, seul Nick accorde à Olivia un peu d'attention et d'affection. Mais cette affection dépasse largement ce qu'on peut attendre d'un beau-père, puisqu'après quelques jours de coups d’œil inquisiteurs et d'attouchements, il la viole. La fascination qu'exerce Nick sur Olivia ne s'interrompra jamais. Si elle essaie de le fuir, elle finit toujours par craquer et vouloir le retrouver, malgré toutes ses trahisons : le plaisir physique est la seule marque d'affection qu'il lui reste encore.



Le personnage de Nick est le plus ambigu. D'un côté, il est facile à détester : très froid, il semble n'éprouver aucun sentiment (« L’amour, c’est un mot dont les hommes se servent uniquement pour pouvoir culbuter les bonnes femmes. ») et n'a pas l'air particulièrement tracassé à l'idée de coucher avec la fille et la mère dans la même journée. D'autre part, on apprend que sa propre enfance a été mouvementée, et c'est le seul à se montrer disponible avec Olivia et a être présent quand il le faut, contrairement à ses parents qui ne pensent qu'à la construction de leur nouvelle vie.



Daddy's girl s'attaque de front à plusieurs tabous : l'inceste, le viol et la sexualité des adolescentes. Les portraits des différents personnages sont réalisés avec beaucoup de finesse, sans caricature. Un roman assez dur par les thèmes qu'il aborde, mais une incontestable réussite.
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Daddy's girl

Que dire ? Nabokov a déjà traité le sujet. L’amour entre une adolescente et un adulte.

Que dire ? Que c’est choquant ? Même pas. On se sent troublé, on déteste Nick (le beau-père), on a de l’affection pour la petite Olivia.

Mais ce n’est pas seulement cela le sujet.

Le sujet principal se glisse entre les personnages, il s’appelle ; solitude. L’affreuse solitude au milieu de sa famille. Le sujet c’est également, l’adolescence, la découverte autant du corps que des émotions. L’âge des premiers émois.

Ecrit avec pudeur par Janet Inglis on se surprend à suivre cette histoire qui aurait pu être glauque, qui finalement décrit une situation, une plongée dans la pensée d’une jeune fille, qui déploie une littérature qui secoue, qui remue, qui bouge les lignes.

Alors oui, ce n’est pas Nabokov et on s’en fout.

Et on se met à comprendre cette petite. A la suivre. A l’aimer, à avoir envie de la secouer… Mais elle son amie Megan pour ça…

Ce qui est surprenant en refermant le livre, c’est qu’on a l’impression d’avoir écouté une ado nous raconter sa première histoire d’amour, l’impression que la moral n’a pas lieu d’être au milieu de ces émotions, que ce qui arrive est arrivé, parce que c’est comme ça… On est comme hypnotisé par l’écriture qui réussit pour le coup, à nous raconter une histoire à la base sordide en quelque chose de, non pas normalisé, mais de compréhensible.

Un livre dont on ne sort pas indemne en tous les cas…

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Daddy's girl

Livre coup de poing qui ne laisse pas indifférent. L'histoire de cette adolescence qui tombe amoureuse de l'amant de sa mère, est très bien écrite.
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Daddy's girl

Ce livre ne ressemble à aucun roman qu'il m'a été donné de lire jusqu'à présent.



A l'heure où des millions de lecteurs et de lectrices se pâment entre les bras d'un Christian Grey, trouvant une jouissance certaine à pouvoir (enfin) révéler qu'ils prennent plaisir à lire de la littérature érotique (et oui, c'est facile de passer aux aveux noyé dans la foule, c'est moins courageux mais c'est plus confortable), ce livre s'assume sur le sujet de la sexualité avec beaucoup de profondeur (sans jeu de mots douteux) et exploite un sujet jusque-là propriété quasi exclusive de Nabokov : la sexualité entre un homme et une adolescente.



Oliva, alias Lia, l'héroïne du roman, a 14 ans quand débute le récit et rien d'une Lolita. Studieuse, brillante, précoce, elle vit la vie de toute adolescente londonienne. En apparence, la seule problématique de sa jeune existence est d'avoir des parents divorcés. En tant que fille unique, pas facile de trouver sa place dans un foyer éclaté mais ça reste le lot de bien des adolescents. Pourtant, avec l'arrivée dans la vie de sa mère (chez laquelle elle vit) d'un nouveau boyfriend, sa jeune existence va basculer et s'engager dans une voie que personne, à commencer par elle, n'aurait pu imaginer et encore moins souhaiter.



Nick (c'est son nom et il lui va comme un gant !) est photographe. Il a tout du bad boy même s'il est résolument ancré dans le monde des adultes. On attend de lui la bienveillance protectrice et le bon sens teinté d'autorité d'un beau-père comme les autres. Sauf que Nick n'est pas un beau-père comme les autres. Impulsif et sensuel, il va rapidement remarqué que la « fillette » de sa compagne est une très belle plante qui paraît avoir 18 ans plutôt que 14 et qu'elle est réceptive à toute nouvelle sensation lui permettant d'en apprendre plus sur qui elle est.



La relation sulfureuse, interdite, passionnée et néanmoins sentimentale qui va désormais lier ses deux êtres m'a littéralement tenue en haleine de la première à la dernière page du livre. Je fus troublée par cette lecture mettant en scène la rencontre improbable de deux ego aux préoccupations différentes mais à l'identité identique, révélatrice d'une profonde solitude et d'un non moins profond besoin d'être aimé. En réalité, aucun d'eux n'est réellement responsable de ce qui va arriver, aucun d'eux n'a vraiment « fait le premier pas » et aucun d'eux n'est capable de stopper l'engrenage qui les entraîne inexorablement dans ses rouages.



Je vois déjà certains d'entre vous froncer le sourcil. Quoi ? Se troubler et s'intéresser à la relation adultère et quasi incestueuse entre une ado et un adulte qui pourrait être son père ? Mais c'est du vice ! Quelle situation contre-nature, abjecte et condamnable. Et pourtant… si l'on transposait ce récit à une autre époque où les jeunes filles étaient mariées dès la puberté à des barbons, aurions-nous ce même regard ?



Olivia est précoce. Elle ne fait pas son âge. Elle ressemble à une femme, pas à une adolescente osseuse et gauche. Elle est même sexy. Elle et ses copines se maquillent et se prêtent des fringues comme toutes les ados. Elles flirtent avec des garçons dans des pubs quand leurs parents pensent qu'elles se font une partie de Monopoly pour conclure une innocente soirée pyjamas. Comme vous et moi au même âge, Olivia cherche à faire ses propres expériences. Dans son cas personnel, parce qu'elle n'a plus aucun repère familial auquel se raccrocher entre sa mère qui refait sa vie avec un homme plus jeune qu'elle et son père qui fait un enfant à l'étudiante pour laquelle il a divorcé, Olivia cherche désespérément sa place. Elle voudrait accélérer le temps, devenir rapidement une adulte elle aussi. Elle ne veut plus être considérée comme un bébé car elle n'est, de fait, plus le bébé de personne. Electron relié à aucun atome, elle va laisser sa vie s'accrocher à la queue d'une comète (toujours sans jeu de mot) nommée Nick, le seul être qui lui donne l'impression d'être valorisée, même si cette valorisation se fait par le sexe et même si, aux yeux de la société occidentale qui est la sienne, elle n'a pas le droit d'éprouver de sentiment amoureux pour cet homme, l'amant de sa mère, son propre amant.



Tout au long du roman qui amène le lecteur à regarder en face la réalité de problèmes de société aussi importants que le divorce, l'éclatement de la cellule familiale, la sexualité des ados, les tabous liés au sexe, à l'inceste, à la différence d'âge ou encore l'avortement et la grossesse adolescente, j'ai été remuée par le courage de cette jeune fille qui bien que souvent désemparée trouve la force de faire des choix parfois très difficiles et lourds de conséquences et s'accroche à cette volonté d'aimer et d'être aimée qui lui permet d'avancer, de suivre son chemin, de trouver une voie qui lui soit propre et non celle que cherchent à lui imposer les membres de son entourage, ceux-là même qui ont perdu toute légitimité de le faire en l'abandonnant à son sort. Quelle moralité et quelle autorité pourraient bien prêcher des parents qui n'appliquent pas eux-mêmes les principes qu'ils prônent ?



Olivia, bien que traversant cette difficile période de l'adolescente où tempêtent doutes, cruelles illusions, vaines espérances, questionnements multiples et rejet de soi comme des autres, triomphe à ne pas seulement subir sa vie mais au contraire à agir, certes en tâtonnant parfois maladroitement, mais sans cesser de progresser.



J'ai été très favorablement impressionnée par ce roman, surtout qu'il s'agit ici d'un premier roman ! La qualité d'écriture, la maîtrise de la narration, l'analyse fine de la complexité des sentiments des protagonistes sont autant de points forts qui me font chaudement recommander sa lecture.



PS : bémol sur la forme, le livre comportant pas mal de fautes d'orthographe et de mots manquants ; ça ne gêne pas véritablement la lecture mais c'est toujours regrettable.

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Daddy's girl

Au bout de seulement quelques pages je me suis demandée dans quoi je venais de m'embarquer. J'ai alors allumé l'ordinateur pour voir un peu ce qui se disait sur le bouquin dans le monde du Net. Puis j'ai continué ma lecture. Pour me rendre compte que je n'avais pas l'impression de lire le même livre que les autres. Du moins de ceux dont j'avais lu l'avis. Suis-je passée à coté du roman ? Je ne crois pas. Nous parlons donc d'une très jeune fille de 14 ans, Olivia. Cette gamine est une ado cabossée par le divorce de ses parents, soit, mais surtout par leur incapacité à lui faire sentir leur amour. La psychologie de l'héroïne est admirablement dépeinte. Olivia est confrontée à des situations très dures. Ainsi, une nuit, elle se rend compte que sa mère se trouve avec un homme dans la chambre à coucher. Apprendre de cette manière, par les cris de celle-ci en train de faire l'amour, que sa mère a quelqu'un dans sa vie est quelque chose de tragique à mon sens. Mais Olivia est entre deux états. L'adulte en devenir veut se conduire comme une personne mature tandis que l'enfant qui demeure subit un choc violent :



« Elle était soulagée en même temps que désespérée. Si elle avait été plus jeune, elle aurait fait toute une histoire, elle aurait obligé sa mère à se lever et à se conduire comme une mère. Mais elle avait passé l'âge de ce genre de choses ; elle était censée tout savoir des adultes, comprendre que les parents font bel et bien entre eux ce qu'on vous raconte en cours de biologie. Comprendre n’arrangeait rien d'ailleurs. L'affaire n'en était pas moins répugnante, le sentiment de trahison n'en était pas moins grand »



La société dépeinte par l'auteur est d'une crudité et d'une violence bouleversante. La mère d'Olivia poussera le souci des apparences jusqu'à faire emménager Nick, son amant, en le présentant à sa fille comme un pensionnaire qui dort dans la chambre d'amis. Premier mensonge, premier non-dit qui pousse l'enfant à penser que les tabous sont inaliénables. Du côté de son père, Olivia n'en mène pas large non plus puisqu'il vit avec une de ses étudiantes et semble se trouver un peu encombré par son ancienne famille.



C'est donc dans ce contexte que Nick fait son apparition du jour au lendemain dans la vie de notre héroïne. Et c'est là où je ne comprends pas les avis et critiques que j'ai pu lire. Pour que tu comprennes pourquoi j'écris cela, laisse-moi te citer l'article que l'on peut trouver sur le site de L'Express :



L'Anglaise Janet Inglis, dont c'est le premier roman, fait voler en éclats bien des idées reçues sur la sensualité des jeunes filles et sur l'inceste. Son héroïne, la jeune Olivia, découvre violemment ses premiers émois de désir et de plaisir avec son beau-père. Malgré le ton abrupt de Daddy's Girl, le sujet n'en reste pas moins délicat, voire moral. Car enfin, si l'inceste dans ces circonstances y est dédramatisé (ne s'agit-il pas ici d'amour?), la sensualité épanouie, l'indifférence témoignée par les parents à leur fille demeure impardonnable. Fortement érotique, jamais sordide, ce roman a le mérite d'être habilement construit et, surtout, de donner le point de vue de la jeune fille elle-même.



Pour ma part je n'ai pas trouvé que l'inceste ici était dédramatisé une seconde. J'ai l'impression que la plupart des lecteurs voient le détournement de mineur de manière très schématique -pour ne pas dire simplet- : soit l'homme est un monstre prenant la jeune fille de force, soit c'est une vraie histoire d'amour amorale sans doute mais tragiquement sublime. Sérieusement ? Non seulement c'est d'une naïveté déconcertante mais c'est aussi enlever tout le génie de ce roman. Nick est le bourreau d'Olivia mais ce n'est pas simplement un monstre. Quant à la jeune fille, ce n'est pas parce qu'elle finit par tomber amoureuse que cela devient une histoire d'amour. Pour preuve les débuts de leur liaison...



Alors qu'ils se connaissent à peine et que la relation entre Nick et la mère d'Olivia est toujours niée officiellement, voici comme se passe un des premiers tête à tête de l'héroïne avec son « beau-père » :



« -Enlève ton espèce de sac, ajouta-t-il en tirant sur sa cigarette.



- Mon pull ? demanda Olivia, surprise. Pour quoi faire ?



- Comment est-ce que je pourrais savoir si tu ressembles à un mannequin, dit-il patiemment, si je ne sais pas à quoi tu ressembles ? »



Ensuite il demande à la jeune fille, alors en t-shirt, comment elle se voit, Olivia dit qu'effectivement elle se trouve trop grosse pour être mannequin, puis :



« -Mon ange, tu as un corps de rêve. En page trois, tu ferais disjoncter tous les lecteurs du Sun. »



Il la terrifiait. A la tenir ainsi, à lui parler ainsi. Et pourtant personne, depuis des années, depuis une éternité, ne l'avait tenue comme ça, ou autrement. (…).



Il la pressant contre lui, elle lâcha le magazine pour saisir les bras qui, d'une étreinte d'acier, lui emprisonnaient la taille. Il lui parlait, lui soufflant les mots à l'oreille comme un lion attiré par son repas. « On t'a délaissée, mon petit chat. On a oublié de te dire à quel point tu es belle. »



Tout le talent de l’auteur est là. Comment Nick va manipuler la fragilité de la proie, la rendre maléable, consentante malgré elle. Il lui prendra sa virginité de la même façon alors qu'elle est paralysée à la fois par la peur et par le désir. Et lui va lui apprendre le plaisir comme une arme pour mieux l'assujétir à son pouvoir. Alors oui, Olivia va l'aimer et le protéger. Et pourtant tout au long du roman on sent bien qu'elle est lucide sur ce qu'il lui fait subir.



En cela, ce récit est une claque, un chef d’œuvre de nuances. Olivia ne se contente pas d'être une victime tout comme Nick ne se résume pas à sa part d'ombre. C'est pour cette raison que le récit est dérangeant et que les lecteurs préfèrent soit le voir comme une simple histoire d'amour qui brise les tabous ou juste -comme j'ai pu le lire- comme une ôde infâme à la pédophilie qui dédramatise l'abus sur une ado fragile.



Daddy's girl mérite tellement plus que cela... Un roman qui, pour ma part, m'a donné la nausée est d'une richesse incroyable. En refermant, l'ouvrage, je ne pouvais que m'incliner devant tant de talent. Merci madame Inglis.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Daddy's girl

Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains car comme dans Lolita de Nabokov, il y dépeint la relation amoureuse d'une adolescente avec un homme adulte, en l'occurrence son beau-père.

Olivia voit ses parents divorcer et refaire leur vie chacun de leur côté sans accorder beaucoup d'attention à la jeune fille. Olivia, délaissée, succombe au charme de l'ami de sa mère, le seul adulte dans son entourage qui s'intéresse sincèrement à elle. Commence alors une relation adultère à la fois sensuelle et érotique mais décrite sans aucune vulgarité. Un roman sur la fragilité et la force de l'adolescence, la perte des repères familiaux et l'amour. Un premier roman fort, beau et bouleversant.
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