Vous l'attendiez, le rendez-vous du vendredi : Conversation dans le noir #5 - Samouraï et tatami. Dans cet épisode, Charles Haquet nous emmène avec lui au pays du Soleil levant. On parle voyage, art ancestral du judo et évidemment toujours de littérature. Une invitation à l'évasion et à l'aventure, qui on l'espère vous plaira !
Bonne écoute
Oeuvres citées :
Le Pavillon d'or - Yukio Mishima
Dans l'oeil de Jaya - Jean Ely ChabCette chose étrange en moi - Orhan PamukLa cantine de minuit - Yaro Abe
CREDITS : Conversation dans le noir est un podcast des editions du Masque.
Realisation : Paul Sanfourche.
Generique : Longing - Joachim Karud.
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L'eau est la compagne du riz, de la rizière jusqu'à la marmite.
Dans ce pays, tout tournait autour des zébus ! Un couple se marie, on égorge un zébu. Un enfant naît, on en sacrifie deux. Le gamin meurt, on zigouille tout le troupeau.
Cela n'avait d'abord été qu'un signe d'humidité, une couche peu épaisse de nuages classée tout en bas de l'échelle des dépressions tropicales. Une tache blanche sur les cartes satellites qui stationnait entre Madagascar et l'Ile de la Réunion. Trois jours plus tard, le phénomène avait gonflé et un œil s'était formé en son centre. Les climatologues l'avaient alors baptisé du doux prénom de Jaya.
Le vieil homme expliqua alors comment il avait imaginé s'approprié la somptueuse sépulture de Rabezizaka. Pour mettre la main sur la tombe du père d'Irina, Dadasamy avait demandé la main de cette dernière. En acceptant sa demande en mariage, Irina était loin d'imaginer que son futur époux ne pensait qu'au caveau.(….)
— Pour ma part, j’ai décidé de revenir dans le pays des Bara, celui d’éleveurs courageux qui continuent à vivre dans les grands espaces sauvages. Pour les autres, ceux qui vivent entassés dans les villes, Madagascar, c’est fini ! Nous, les Bara, nous voyons notre île telle qu’elle est réellement. Pour comprendre ce pays, il faut courir pieds nus dans les canyons de l’Isalo, respirer l’odeur des plantes, sentir dans vos tripes à quel point la brousse fait partie de votre âme.
- Ouais, tu parles ! Il n’y a rien de plus solide qu’un rocher, mais comme il ne dit rien, les oiseaux lui chient dessus.
En découvrant son visage, il en eut le souffle coupé. Il ne s’attendait pas à ce genre de rencontre. Surtout en pleine brousse, au milieu de nulle part. Une beauté exceptionnelle. Sans doute, le paysan qui avait découvert le premier saphir dans la région avait ressenti la même chose que lui. Un ébranlement dans tout le corps. D’un coup, des sentiments qui vous submergent et que l’on ne peut même pas définir. Pour Monza, c’était identique. Il avait repéré le plus beau des joyaux d’Ilakak’. Un bijou éclatant sous le soleil, reflétant dans ses prismes des lacis de lumière. Mais à la différence du paysan bara qui avait su saisir l’opportunité d’une telle trouvaille, Monza était incapable de réagir. Même dans ses rêves les plus fous, il n’aurait pas imaginé une telle beauté.
Ici, c'est comme ça. Vous n'êtes pas un homme si vous n'avez pas volé un boeuf.
je préfère une fleur dans la chevelure d'une femme à un collier d'émeraudes autour de son cou.
Il tendit l'oreille, exigeant également de ses yeux qu'ils repèrent tout indice de mouvement sur la berge. Mais il n'y avait rien d'autre que les murmures de l'eau contre sa coque qui se répercutaient à la surface du fleuve.