Un ouvrage synthétique sur le thème des croisades.
L’ensemble de la période concernée est balayé, Jean Flori ne pousse pas le développement des connaissances, ce n’est pas le but de ce petit livre (120 pages)
On pourra approfondir avec les auteurs classiques (Steven Runciman, Jean Richard, Claude Cahen…) ou avec d’autres livres de Flori (Pierre l’Ermite, La croix la tiare et l’épée…)
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Un pur régal, un des ouvrages de référence sur le thème des croisades.
Le style est toujours aussi agréable, l'édition est soignée et la couverture très belle.
L'auteur nous présente les définitions successives du terme croisade, l'évolution du concept (faire accepter l'idée de combat alors que le message chrétien ne va pas dans ce sens), les "proto-croisades", les différents enjeux, l'opposition est-ouest...
Beaucoup de thèmes abordés, la bibliographie est soignée, bref, si vous vous intéressez à cette thématique, cet ouvrage fait partie des références sur le sujet.
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Un ouvrage court et très complet sur un roi important, à la foi bâtisseur, administrateur et guerrier.
Il reste dans les mémoires comme le vainqueur de Bouvines, bataille mythique et quasi mystique, la première victoire française contre une coalition.
C'est très bien écrit, une réussite, l'auteur est une référence en histoire médiévale
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Spécialiste de la cour des Plantagenêts et des croisades, Jean Flori propose un ouvrage passionnant sur Richard Cœur de Lion, le plus légendaire des rois d'Angleterre. Première partie biographique, et deuxième partie qui développe les thèmes de la chevalerie au XIIeme, ainsi que la construction d'un mythe du roi Richard.
J'ai appris beaucoup de choses sur la dynastie des Plantagenêts - honte au Normand que je suis, sur la vie de la cour, entre incessants voyages et combats, sur les croisades, et sur la chevalerie à cette période du Moyen-âge.
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À la charnière des XIIème et XIIIème siècles, Philippe II dit Auguste (né en 1165 et roi de 1180 à 1223, petit-fils de Louis VI le Gros et fils de Louis VII dit le Jeune ou le Pieux), est venu consolider ce qui n'était qu'en germe avec ses prédécesseurs et a solidifié le socle qui allait donner puissance et prestige au royaume de France, aussi bien militairement et territorialement (en profitant des divisions visibles chez ses adersaires anglais, les Plantagenêts, également possesseurs de vastes domaines sur le continent, jouant des fils d'Henri II contre leur père, de la mort inattendue du valeureux mais assez téméraire Richard Coeur de Lion, de la faiblesse de Jean Sans Terre face à la noblesse d'outre-Manche, de son entreprise de conquête de la Normandie et d'autres grands fiefs tenus par les Anglais [Maine, Anjou, Poitou, etc.], mais rencontrant quelques difficultés en Flandre, en Auvergne et n'arrivant pas à dépasser le stade de fief mouvant de la couronne en Bretagne, il agrandit considérablement le territoire sur lequel il exerçait son pouvoir ; face au Saint-Empire romain germanique, il sut aussi tirer avantage des démêlés d'Otton de Brunswick avec ses rivaux, notamment Philippe de Souabe, en attendant la majorité de Frédéric II de Hohenstaufen ; tout cela trouva son dénouement à Bouvines, en 1214, victoire qui permit à Philippe De donner à la lignée des Capétiens une solide assise et de sortir des temps incertains) qu'institutionnellement (prise d'appui sur des conseillers ayant déjà de grandes compétences, sur des officiers comme les baillis, les sénéchaux et les prévôts et sur des organes de cour qui tendaient à s'individualiser et à prendre consistance ; mais aussi et enfin par l'importance donnée à Paris, ville devenue une capitale, un centre repérable du pouvoir et dotée d'une enceinte fortifiée sur les deux rives de la Seine). Jean Flori, biographe de Richard Coeur de Lion et spécialiste de l'idéal chevaleresque et de l'idée de croisade, a magnifiquement synthétisé un ensemble de données et de faits analysés plus en profondeur par un historien américain, John Baldwin (1929-2015).
Pour ceux qui veulent savoir l'essentiel sur Philippe II Auguste, le travail de Jean Flori est donc un outil aussi utile que satisfaisant.
François Sarindar
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Ce court ouvrage d'un spécialiste reconnue de la question (qui fut un ami cher)
permet de fixer les grandes lignes d'un fait historique ,la chevalerie, que la littérature d'abord , le cinéma ensuite ont abondamment travesti. 7 parties:La chevalerie ,une classe sociale?/La chevalerie une cavalerie d'élite/La guerre et les tournois/L'Eglise,la guerre et les guerriers/L'adoubement/Les valeurs séculières de la chevalerie/Mythes et ornements de la chevalerie
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Ce très savant ouvrage est consacré aux origines et aux prémices de l’idéologie chevaleresque au 11ème et 12 ème siècle. Cet ouvrage d’un véritable spécialiste de la question permet une vision de la chevalerie éloignée de sa traduction filmique ou romanesque contemporaine. Je salue la mémoire de son auteur et ami qui me l’offrit , me considérant , de manière flatteuse , apte à en apprécier l’érudition et la richesse.
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L'auteur est un spécialiste de la chevalerie et des croisades ,en particulier de la première qui est l'objet du présent ouvrage. Il a beaucoup réfléchi sur les rapports (militaires et religieux) entre la Chrétienté et l'Islam . Ce petit ouvrage est une bonne introduction à cette problématique qui hante encore les esprits de nos jours . J'ajoute que Jean Flori fut mon collègue et ami et qu'à son immense culture il joignait un humour et une gentillesse qui en faisait un délicieux compagnon;
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Ce livre est pour moi particulier car il me fut offert par son auteur qui était mon partenaire de tennis ! J’ignorai jusque là que mon adversaire comptait parmi les meilleurs médiévistes français . Particulièrement intéressé par la chevalerie et les rituels associés ( adoubement…) il a ensuite développé une œuvre conséquente . Cet ouvrage est assez technique et s’appuie sur des études d’archives très poussées. Il y aborde en particulier la relation de l’Eglise avec la guerre , problème fondamental. L’étude porte sur la chevalerie elle-même et sur l’idéologie qu’elle développera. J’ajoute une pensée émue pour cet ami récemment disparu.
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Chevalier! Que d’images et de rêves a déclenché ce mot Littérature puis cinéma ont développé toute une mythologie autour de cet ordre de combattants. Aussi est-il indispensable d’en revenir à l’analyse historique appuyée sur des sources sûres et vérifiées. C’est le travail que fait Jean Flori dans ce petit ouvrage ( il en a fait de plus consistants sur le même sujet) qui permettra de recadrer la réflexion .Il analyse également avec finesse l’évolution de la chevalerie du IXème au XIIIème siècle sous l’influence de l’Eglise.
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Un ouvrage complet et très dense qui fait référence sur le sujet.
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La vie de cette femme-là est un roman ! Deux fois reine(de France et d’Angleterre , excusez du peu) , mère de trois rois , luttant jusqu’à son dernier souffle (à 80 ans !) pour défendre les droits de sa famille (Et quelle famille terrible !) . Quand on voit à Fontevraud la sérénité de son gisant on ne perçoit pas le tourbillon que fut cette grande dame atypique pour son époque. C’est ce que montre Jean Flori ( salut à ta mémoire collègue et ami) et il y ajoute une analyse approfondie de son rôle culturel à travers les romans de chevalerie, l’amour courtois et la légende noire qui lui fut imputée. Passionnant et du grand travail d’historien.
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Un petit livre qui va à l’essentiel avec rigueur et clarté sur la biographie d’un roi qui eut à prendre en main à 15 ans ,le royaume en un temps bien difficile et face à l’ambition dévorante des Plantagenêts. Mais il fut si habile à fomenter le trouble et à souffler sur les braises dans la famille du genre Atrides d’Aliénor d’Aquitaine qu’il récupéra leurs fiefs , remporta l’importantissime Bouvine et fut de surcroît bâtisseur et administrateur ! La grandeur de ce souverain est bien montrée dans l’ouvrage avec la clarté qui caractérise son auteur (je ne suis pas objectif car il fut grand historien mais aussi mon collègue et ami )
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Biographie d'un roi bâtisseur du Moyen Age (long règne de 1180 à 1223), rival de Richard Coeur de Lion, l'incarnation du chevalier brillant et charismatique. Philippe Auguste, ténébreux et piètre chevalier semble de peu de poids face à lui. Cependant, il a d'autres qualités, plus "modernes" : intelligent, rusé, diplomate, tenace, fin politique, mais aussi cruel et sans scrupules.
Il rencontre aussi beaucoup de chance dans sa lutte contre les Plantagenêts ( mort prématurée de Richard), sait user du droit féodal.
Il prépare l'annexion des territoires du Sud dans sa lutte contre les Albigeois et le comte de Toulouse qui soutient l'hérésie cathare. Les massacres de populations civiles innocentes ne lui posent aucun problème d'autant qu'il est soutenu par l'Eglise.
Philippe Auguste a agrandi le territoire capétien désormais mieux défendu et mieux organisé. Il a pour cela usé de ses qualités personnelles, bénéficié de l'appui de l'Eglise, fait jouer les liens de féodalité à son avantage (dans sa lutte contre les Plantagenêts). A sa mort, le royaume de France est le plus prospère d'Europe.
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Voilà un personnage dont le portrait fluctue en fonction de l'actualité ! On nous l'avait vendu comme un saint , voilà que certains faits contemporains nous mettent en garde contre les prêcheurs de croisades aux mains tachées de sang . L'analyse scrupuleuse des sources permet à Jean Flori de nous rendre plus compréhensible ce moment de l'histoire et de nous forger une opinion. Ce texte est aussi pour moi un moyen de rendre hommage à un érudit récemment disparu et que j'ai eu le plaisir de compter comme ami.
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La vie de ce roi anglais ( qui n’a passé qu’une année de ses dix ans de règne en Angleterre !!!!) c’est Games of Throne en vrai , tout y est , rivalités féroces, coups tordus , il ne manque que la magie et les dragons… Quant à Richard lui-même c’est un maître de la « com » à faire pâlir de rage les comiques politiques de notre époque (il faut dire que les gens qui chantaient ses louanges avaient du talent ,eux !) . Et l’analyse qu’en fait mon érudit (ex) collègue et (ex) partenaire de tennis est remarquable de finesse .
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Pierre l'Ermitte ou L'Hermitte, dont l'origine est obscure, est-il un enfant de petite noblesse ? Est-il né vers Amiens entre 1050 et 1055 ? Fut-il d'abord un homme d'armes avant de devenir un homme de Dieu ? Un halo de légende entoure ce personnage de ses débuts à sa mort en l'abbaye de Neufmoustier sur les bords de Meuse vers 1115.
En tout cas, ce personnage semble plutôt sentir le soufre que l'encens.
Il est sans doute plus fanatique encore et plus inquiétant qu'il ne paraît l'être d'après le souvenir entretenu par les manuels scolaires d'antan, où on le tenait plutôt pour un saint homme convaincu de bien faire en exhortant les hommes à prendre le chemin de la Terre Sainte pour "libérer le tombeau du Christ". On dit qu'un pèlerinage l'aurait convaincu de cette nécessité. Cet épisode n'est même pas certain.
Quoi qu'il en soit, il aurait su convaincre les humbles et entraîner à sa suite des milliers d'hommes en prêchant un peu partout, vers le Berry et le pays orléanais puis en Champagne, et enfin sur les bords du Rhin. Sur le nombre exact des personnes entraînées, les chiffres varient. Mais, en tout cas, elles ont commis tout un ensemble d'exactions, persécutant en particulier les communautés juives pour leur soutirer de l'argent et des moyens de subsistance, ce qui fait tache sur toute leur entreprise. En Hongrie aussi, ils laissèrent de mauvais souvenirs et échappèrent à leurs poursuivants en colère en pénétrant en territoire byzantin. le basileus s'en débarrassant en leur faisant passer le Bosphore et en les dirigeant vers Civitot où des milliers périrent, tombant sous les coups de l'armée du sultan Kilidj Arslan.
Pierre l'Ermite réussit à s'enfuir et on le retrouva en compagnie des nobles à Antioche en juin 1098.
Son parcours, qui comporte plusieurs zones d'ombre, est celui d'un religieux fanatisé et illuminé, qui ne reculait pas devant l'incitation à l'élimination de ceux qu'il considérait comme les ennemis du christianisme.
Jean Flori profita du portrait qu'il en fit pour traiter de la question de la manipulation des foules dans le phénomène de Croisade à ses débuts.
François Sarindar
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Femme remarquable de son époque (quoique toujours controversée), Aliénor d'Aquitaine a épousé deux rois, celui de France et celui d'Angleterre. Elle est partie combattre en croise avec son époux, mais a aussi influé activement sur les arts et la littérature. La vie d'Aliénor d'Aquitaine évoque évidemment le temps des chevaliers, des figures légendaires de Lancelot, Merlin, la reine Guenièvre, ou le roi Richard Cœur de Lion. Jean Flori livre ici un travail précis et fascinant.
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Le grand mérite de Jean Fiori est de proposer dans cet ouvrage une interprétation historique générale de la chevalerie déconnectée des sources littéraires qui nous font connaître -en le déformant en mythe- ce milieu et cette pratique -presque professionnelle pourrait-on dire-.
Comme bien des lecteurs, je me suis donc trouvé contraint de tirer un trait sur les héros de mon enfance, et aussi sur les interprétations du XIIème siècle de Chrétien de Troyes, réinterprétées de moult façons par nos médias modernes.
Disciple de Georges Duby, Jean Fiori poursuit son oeuvre en concentrant son étude des représentations mentales, philosophique et culturelles, sur la chevalerie.
Dans ce -court- ouvrage, il nous montre tout particulièrement comment la conscience de classe, ou
plutôt de caste, et la construction d'une philosophie de vie qui donnera naissance au mythe, a en fait été très lente à se constituer, portée par l'Eglise, la culture de l'amour courtois, et la recherche d 'ordre social des puissants.
Il nous montre comment la domination par la force des paysans gallo-romains par l'envahisseur barbare, par les armes, la motte castrale, et surtout -ne l'oublions pas, le fait matériel d'être assez riche pour posséder un cheval- a finalement abouti à une institution ayant traversé plusieurs siècles, non sans force évolutions.
Il nous décrit aussi l'importance qu'a pu jouer, en amont de cette conscience de classe, le métissage par vagues consenti par la vieille noblesse franque à partir des miles les plus méritants -ou les plus riches, le plus souvent- , pour renouveler ce système. Ce faisant, la chevalerie poursuit une tradition romaine, qui saute aux yeux aussi lorsqu'on étudie l'évolution historique de l'armement.
Un regret toutefois : la plume de Jean Fiori n'a pas la qualité didactique de Duby. Dommage. Il faudra donc réserver son enthousiasme au contenu.
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