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Critiques de Jean Jaurès (17)
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Lettre aux instituteurs et institutrices

"Il faut d'abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue, de telle sorte qu'ils ne puissent plus l'oublier de la vie et que, dans n'importe quel livre, leur œil ne s'arrête à aucun obstacle."

Tel est l'essentiel du message que Jean Jaurès veut passer, en 1888, aux enseignants des plus jeunes enfants. La maîtrise de la lecture, associée à la curiosité naturelle de la jeunesse, ouvrira toutes les portes, pense t'il.

Rédigé avant que le jeune député Jaurès ne devienne socialiste, le message percute de plein fouet l'éducation classique de l'époque. Son "J'en veux mortellement à ce certificat d'études primaires...", certificat qui constituait le graal pour la majorité des élèves en ce début de 21ème siècle, (il y avait en tout moins de cent mille collégiens et lycéens lorsque Jaurès écrit son article), est à cet égard significatif.

Ce message est encore totalement d'actualité : combien d'enfants échouent aujourd'hui en primaire ou au collège en raison d'une mauvaise maîtrise de la lecture ? Sans doute des dizaines de milliers tous les ans...

Pour autant, il n'est peut-être plus suffisant. Les réseaux sociaux et leur immédiateté, le poids des images et la vitesse de leur diffusion, conduiraient sans doute Jaurès à compléter son propos en mettant en priorité très haute, à égalité avec la maîtrise de la lecture, "l'éducation à l'esprit critique"... Car maîtriser la lecture ne suffit plus. Il faut également savoir résister au choc de l'image, recouper les sources d'information pour se faire une opinion, etc.

La lettre de Jean Jaurès reste d'une totale pertinence, notamment parce qu'il pousse à prioriser fortement le contenu des enseignements, mais je ne doute pas que l'auteur l'aurait complétée pour associer "lecture agile" et "esprit critique".


Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Discours et conférences



Pourquoi a t-on oublié Jaurès ?





Ce petit ouvrage, qui reprend les plus importants discours de Jean Jaurès, est d'une qualité exceptionnelle.



Que ce soient les discours pour l'Affaire Dreyfus, pour la laïque, pour la paix, pour la défense du socialisme, que Jaurès se trouve à l'Assemblée ou devant des élèves, la qualité et la richesse des textes, sa culture, son humanisme transparaissent à chaque page, à chaque ligne.



La puissance de sa plume, son éloquence qu'il mit au service de son combat pour une société plus juste, pacifiste et pleine d'avenir pour la jeunesse, trouve leur apogée lors des interventions devant les députés. On assiste à des échanges toujours courtois, avec le sens de l'humour mais surtout avec une très grande richesse culturelle et intellectuelle.



Cependant, à la suite de la parution dans un journal allemand d’un discours qu’il devait au préalable prononcer, à Berlin, sur la paix et le socialisme devant les socialistes allemands, Charles Péguy l’accusa de trahison et déclara : "Dès la déclaration de guerre, la première chose que nous ferons sera de fusiller Jaurès."



Inutile de dire que quand Jean Jaurès s’exprime, il s'agit d'un parlé, d'une écriture complètement disparus aujourd'hui mais dont la richesse fait amplement défaut à l'heure actuelle.





Un Jean Jaurès ferait sûrement beaucoup de bien dans le paysage politique du moment. Il apaiserait les débats, les grandirait et les enrichirait par ses qualités oratoires, et aurait, en ce qui concerne ses idées, encore beaucoup à apporter.







Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
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Louis XVI : Le procès de la royauté

Ce livre est, pour moi, un prétexte à découvrir l'écriture de Jaurès et qui plus est avec un sujet qui me passionne.



Ces écrits, qui ont plus de cent-vingt ans, restent néanmoins très modernes, remplis d'émotion et de clarté sans céder à une idéologie partiale. Il y a bien certaines affirmations erronées, les recherches et études récentes ayant apporté de nouveaux éléments mais le récit est très riche d'informations.



Jaurès développe deux aspects primordiaux pour lui sur cette période qui débute avec les états généraux et se termine avec la mort du roi, à savoir le rôle de Mirabeau et la faiblesse de Louis XVI.



Mirabeau qu'il ne considère pas comme un traitre à la Révolution mais au contraire, comme un homme qui s'il avait vécu, aurait permis d'éviter bien des morts en conciliant monarchie et république.



Louis XVI, à l'inverse, est présenté comme un être fourbe, lâche, influençable qui n'a jamais compris qu'en acceptant la constitution, il gagnait plus de pouvoir, étant débarrassé de la noblesse et des grands corps d'état constitués. Les révolutionnaires du début étant encore royalistes, il aurait pu gouverner comme en Angleterre, sous la forme d'une constitution royaliste, au lieu de s'employer à trahir la nation.



C'est donc une lecture très agréable , fluide, enrichissante et il se pourrait bien que si je croise les quatre volumes ( plus de quatre-mille pages) de " l'Histoire socialiste de la Révolution Française ", je me laisse tenter.



Une belle découverte, donc...



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Il faut sauver les Arméniens

Ce recueil réunit 3 discours que Jean Jaurès a prononcé à la Chambre des députés en faveur des Arméniens.



Ces discours reflètent la force des convictions que Jaurès a développé durant sa carrière politique. On perçoit derrière ces lignes un homme avec des idéaux socialistes forts, à savoir la justice et la lutte contre la tyrannie des puissants qui abusent du pouvoir politique.

Il dénonce bien sûr les dérives du capitalisme qui met les gains et les profits au-dessus de la liberté et des droits des individus - déjà à la fin du 19ème siècle !

Mais il se montre aussi très sévère contre ce qui allait être le poison du 20ème siècle (et faire de ce siècle le siècle des génocides...) : le nationalisme.



Le constat qu'on est forcé de tirer, c'est que ce jeune député à l'époque a fait preuve d'un courage qu'on ne retrouve pas ou peu ces temps-ci, car il n'a pas hésité à nommer et à pointer du doigt les Etats - la France, l'Angleterre et la Russie - et les Ministres responsables de cet aveuglement volontaire qui ont permis les actes de barbarie commis par les armées ottomanes et kurdes contre les Arméniens dont on célèbrera le centenaire dans quelques mois...



C'est un texte très court, que j'ai trouvé par hasard à la médiathèque. Et ce fut une lecture remarquable. Il est difficile de ne pas être frappé par la maîtrise de la rhétorique dont Jaurès fait preuve. Ces discours annoncent les prémisses de l'engagement dans l'affaire Dreyfus qui viendra un peu plus tard, ainsi que le tragique ridicule du copinage financier des grandes puissances de l'époque qui se fera au détriment des populations qu'elles gouvernent au point d'amener la Première Guerre mondiale.

En tant que lecteur du 21ème siècle, il est frappant de voir à quel point Jaurès a pu être visionnaire - incompris ou justement trop compris par certain...

Pauvre Jaurès, si tu vois comment agissent aujourd'huiceux qui se réclament de toi... Peut-être te dis-tu que la France confond le conformisme déguisé (ou "buzz") et le courage ?
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Dernier Discours

Le 25 juillet 1914 Jean Jaurès vient prêter main forte à Marius Moutet candidat socialiste aux élections législatives à Lyon-Vaise. La salle est pleine à craquer. L'heure est grave et Jaurès a du mal à tenir des propos rassurants. Il récapitule de manière très pédagogique le mécanisme fatal des alliances qui conduira à l'embrasement. Il rappelle la responsabilité de la France qui, en pénétrant par la force au Maroc a conduit les autres à faire de même (l'Autriche en Bosnie, L'Italie en Tripolitaine). "Chaque peuple paraît avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l'incendie". il dénonce "la sournoiserie et la brutalité De La diplomatie allemande et la duplicité De La diplomatie russe". Résultat l'Europe se débat en plein cauchemar. Il sait que ce sera une boucherie. Il lance un appel désespéré aux prolétaires européens à s'unir "pour que le battement de leur coeurs écarte l'horrible cauchemar".



Trois jours après, le 28 juillet, la guerre est déclenchée au prétexte de l'assassinat de l"archiduc François-Ferdinand à Sarajevo.

Cinq jours après, le 31 juillet, Jaurès est assassiné.

La guerre durera plus de quatre ans. On estime qu'elle aura causé la mort de vingt millions de personnes.
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Maudite soit la guerre ! : Discours à la jeun..

Sous la supervision de Pierre-Yves Ruff, cet ouvrage regroupe quelques discours essentiels prononcés par Jean Jaurès entre 1903 et 1914.





Le « Discours à la jeunesse » prononcé à Albi en 1903 fut l’occasion pour Jean Jaurès d’expliquer pourquoi toute République authentique doit logiquement conduire au socialisme.





« Patriotisme et internationalisme », prononcé le 7 avril 1895, nous permet de comprendre sa conception de la nation et comment il envisage d’intégrer la nation dans le système mondial. Jean Jaurès craint déjà les conséquences d’une mondialisation qui uniformiserait les nations et il réclame plutôt la construction d’une fédération au sein de laquelle chaque nation pourrait profiter des spécificités des autres, dans le respect de leur autonomie.



Impossible de ne pas parler non plus de l’engagement de Jean Jaurès dans l’affaire Dreyfus et le soutien qu’il apporta à Zola, pourtant vilipendé par le parti socialiste. On pourra lire sa déposition dans le Procès Zola du 12 février 1898 et son intervention à la tribune de la Chambre pour l’affaire Dreyfus le 6 avril 1903. Jean Jaurès soutint Zola (qui soutenait lui-même Dreyfus) comme représentant du citoyen libre prenant le relais des pouvoirs légaux lorsque ceux-ci se montrent défaillants. Le parti socialiste était inclus dans cette catégorie puisqu’une quinzaine seulement des membres du parti (sur une cinquantaine) soutinrent, et parfois faiblement, Jean Jaurès.





« Ah ! je sais bien que M. Zola est en train d’expier par des haines et des attaques passionnées ce noble service rendu au pays, et je sais aussi pourquoi certains hommes le haïssent et le poursuivent !

Ils poursuivent en lui l’homme qui a maintenu l’interprétation rationnelle et scientifique du miracle ; ils poursuivent en lui l’homme qui a annoncé, dans Germinal, l’éclosion d’une humanité nouvelle, la poussée du prolétariat misérable, germant des profondeurs de la souffrance et montant vers le soleil ; ils poursuivent en lui l’homme qui vient d’arracher l’Etat-major à cette irresponsabilité funeste et superbe où se préparent inconsciemment les désastres de la Patrie. »





Dans le cadre du débat contradictoire organisé à Lille en 1900 et qui l’opposa à Guesde, membre du Parti Ouvrier avec qui il se trouvait alors en conflit, on trouvera l’intervention argumentative de Jean Jaurès opposant sa vision de la politique à celle de son ancien compagnon.





Enfin, on pourra lire son « Dernier discours » du 25 juillet 1914 (en réalité, le dernier discours réellement prononcé le fut le 29 juillet), apogée de ses convictions antimilitaristes et présage lucide de la Première Guerre Mondiale.





"La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar. »





Ce recueil de discours se présente sous la forme la plus minimaliste qu’il soit. Le néophyte le regrettera et devra accompagner sa lecture de nombreuses recherches pour arriver à reconstituer le contexte de leur émission. Ce livre semble donc s’adresser avant tout à ceux qui connaissent déjà bien le parcours de Jean Jaurès. Pour les autres, un effort de compréhension sera requis, les discours présentés dans ce recueil ne frappant pas systématiquement par l’universalité des opinions antimilitaristes de Jean Jaurès.

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Poèmes

Lire les poèmes de Jean Jaurès reste une curiosité, le grand leader politique ayant aux yeux de tous, plus une image de tribun aux grandes envolées lyriques. Si le lyrisme des discours peut rejoindre la poésie, celle de Jaurès se caractérise plus par une approche mystique et scientifique, recherche didactique sur l'origine de l'univers et de la vie, sur les liens entre Dieu, la matière, les éléments et les hommes. D'ailleurs, les textes poétiques de Jaurès écrits sous la forme de la prose, revêtent un aspect presque littéraire, enlevant peut-être parfois, la verve poétique qui s'en dégage, cependant, l'auteur par une qualité de syntaxe concise, nous convainc de le suivre dans sa poésie, d'où ressort une dialectique précise, faisant une synthèse remarquable, sur le génie humain et celui de la création, même si celle-ci chez Jaurès, est indiscutablement panthéiste aux limites de l'empirisme scientifique. Car l'auteur, en bon homme politique de gauche, ne s'aventure pas sur le terrain des religions et de leur Dieu au visage humain. Pour lui, si Dieu existe, il est impalpable, se confondant comme source intrinsèque de la vie et de l'univers, en tant que matière qui naît et disparaît, telle une lumière insondable transcendantale éclairant le monde et les hommes.
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Les Preuves; Affaire Dreyfus

Autant le dire tout de suite : à la base l’affaire Dreyfus ne m’intéressait pas particulièrement. Comme tout un chacun – ou du moins comme tous ceux qui ont subi les joies de la scolarité française – je connaissais les grands traits de l’affaire et même quelques protagonistes pour avoir vu d’un œil distrait l’adaptation télévisée de Yves Boisset. J’ai débuté « Les preuves » car je voulais lire du Jean Jaurès, point barre (on m’avait dit qu’il écrivait très bien, le bougre), et, étant trop flemmarde pour me lancer dans une des colossales œuvres littéraires dont le bonhomme a le secret, j’ai préféré me rabattre sur ce petit recueil d’articles qui promettait d’être plus facile à digérer.



Replaçons les choses dans leur contexte. Nous sommes en 1898 : le capitaine Alfred Dreyfus, officier juif de l’armée française, a été accusé de trahison et condamné à l’exil sur l’Île du Diable à la suite d’un procès ahurissant d’imbécilité et de mauvaise foi. Malgré le tollé d’antisémitisme que soulève son procès, de nombreuses personnes professent farouchement son innocence auprès de la presse. L’un de ses défenseurs les plus acharnés est Jean Jaurès. Et quand on s’appelle Jean Jaurès et que l’on a des opinions, on ne les murmure pas frileusement à l’oreille de son voisin : on les hurle haut et fort pour que toute la France puisse en profiter. Pendant tout l’été 1898, Jaurès va donc publier une suite d’articles ayant deux objectifs : prouver que les preuves de la culpabilité de Dreyfus sont inexistantes – ou d’une débilité si profonde qu’elles valent à peine que l’on s’y arrête, si ce n’est pour les mettre en pièces – et que celles de son innocence sont légion. Verdict ?



Mais quelle claque, m’sieurs dames, quelle claque ! De relativement indifférente à l’affaire – Ok, Dreyfus était innocent mais pourquoi en faire tout un plat ? – j’ai terminé « Les preuves » la tête bouillante d’indignation et aussi furieusement dreyfusarde que possible. Il faut dire que Jaurès n’a pas son pareil pour trouver les failles d’une argumentation et la démolir avec la minutie d’un chirurgien et la foudre ironique d’un satiriste : il ne met pas en doute les preuves des persécuteurs de Dreyfus, il les pulvérise une à une. Jusqu’à la dernière particule.



Sous sa plume précise, tout semble d’une telle limpidité, d’une telle clarté (et pourtant, l’affaire est diablement complexe avec ses multiples rebondissements abracadabrants) que l’on en sourirait presque avant de se rappeler que tout cela est vraiment arrivé, que ce tissu d’imbécilités, que toutes ces petites lâchetés si risibles, que tous ces petits complots mesquins ont bien failli mener un homme au déshonneur et à la mort. Alors, le sang nous monte à la tête et, malgré le siècle écoulé depuis, on brûle d’envie de bondir sur ses pieds et de brailler avec Jaurès : « Misérables, vous mentez ! ».

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Poèmes

De belles envolées poétiques par moment, mais le style est plombé. Une prose poétique trop chargée pour rendre un ton musical nécessaire à la poésie.
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Rallumer tous les soleils

Un recueil très complet pour découvrir ou redécouvrir la pensée de ce grand intellectuel, député du Tarn, Jean Jaurès. Brillant orateur, son éloquence l'amène au Palais Bourbon où il s'engagera dans nombre de batailles sur l'éducation, la laïcité, la justice ou encore l'engagement colonial. À l'aube du XXIe, la guerre est présente dans tous les esprits, elle hante de son spectre l'Europe entière, et Jaurès en pacifiste convaincu fera tout pour empêcher son commencement.

Des textes fondateurs sont réunis ici : des discours à l'Assemblée aux lettres envoyées à Charles Salomon, son professeur de lycée, d'articles publiés dans la presse au grand discours du Congrès de Toulouse prononcé en 1908, tout renvoie au talent de Jaurès, au lyrisme qu'il injecte dans ses paroles, à la poésie qui sublime ses discours, aux références littéraires qu'il emploie. Un ouvrage qui mérite d'être lu, pour que son souvenir luise en nous, que sa pensée ne soit pas altérée et afin que nous ne reculions pas dans l'enseignement que nous tirons de l'histoire :

"Si nous ne pouvions pas marcher et chanter et délirer même sous les cieux, respirer les larges souffles et cueillir les fleurs du hasard, nous reculerions.”
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Poèmes

J'ai découvert un peu ahurie les poèmes de Jean Jaurès qui sont en accès libre sur internet ... en effet, à le lire, on le croirait presque mystique ... très proche du Christ. Comme c'est bizarre, le parti socialiste ne met pas trop en avant cet aspect de Jaurès.

"Que le monde sera beau lorsque, en regardant à l’extrémité de la prairie le soleil mourir, l’homme sentira, soudain, à un attendrissement étrange de son cœur et de ses yeux, qu’un reflet de la douce lampe de Jésus est mêlé à la lumière apaisée du soir "

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Le courage, c'est de chercher la vérité et de l..

Textes forts et magnifiquement bien écrits.
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Pour la laïque

Je ne suis pas une érudit et je n'ai pas de connaissances historiques et philosophiques suffisantes pour discuter du contenu de son discours. Je peux simplement exprimer le plaisir que j'ai éprouvé à le découvrir car il y a là une éloquence qui fait le bonheur de l'intelligence. La langue est brillante, captivante, au service d'un discours politique intense, robuste. Et il s'agit, ici, de défendre l'école laïque contre l’Église et ses alliés, à droite notamment, qui pourfendent l'idée. C'est à lire évidemment car c'est de haute voltige et j'aurais aimé qu'il y ait aujourd'hui des discours aussi profonds et riches au sein de l'Assemblée nationale.
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Le courage, c'est de chercher la vérité et de l..

A lire et relire sans modération . Tout au long de sa vie, Jaurès ne cessa d’écrire. Ses écrits dessinent le portrait d’un homme aux multiples visages: grand penseur, homme politique, citoyen engagé et défenseur de la paix.

À travers un choix de textes emblématiques remis dans leur contexte, cette anthologie permet de découvrir Jean Jaurès et son œuvre.
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Le courage, c'est de chercher la vérité et de l..

Je vous déconseille de le lire dans le métro, à la plage, au bureau... Enfin dans un endroit où il y a du mouvement autour de vous qui peut amener à vous déconcentrer.



Car, c'était mon erreur....

L'avoir lu en grande partie dans le métro, ce qui fait que je décrochais souvent, et que j'avais du mal à suivre.



Enfin bref, sinon, le livre est vraiment intéressant à lire, j'ai découvert Jean Jaurès et l'affaire Dreyfus avec cet ouvrage. Ca m'a permit de mieux connaitre les idées politique de Jaurès, car on à beau dire que le PS ou la FI est une lignée directe de Jaurès.

Oui mais c'est quoi, ou plutôt c'est qui au juste Jaurès.

Une rue dans ma ville, c'est sûr, mais, je ne vais pas faire un exposé, cependant, ce recueil de discours et articles de presse, permet de bien centrer les idées de Jaurès.



J'ai juste une frustration, le fait qu'il soit décédé (tué) alors qu'il avait sûrement plein de choses à offrir, à dénoncer, à dire, surtout pendant la guerre de 14.
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Laïcité et République sociale : 1905-2005 : Cente..

Je me suis trompée de livre : ce n'est pas à celui-ci que je pensais, mais à "Histoire socialiste de la Révolution française" ; mais il n'est pas inintéressant pour autant. J'ai même découvert que Jean Jaurès est le créateur du journal L'Humanité.

La vision politique de Jean Jaurès est très actuelle ; j'avais entendu parler de lui parce qu'il a été un historien de la période révolutionnaire. De plus, il aurait dit de Robespierre qu’il avait une exceptionnelle probité morale, un sens religieux et passionné de la vie et une sorte de scrupule inquiet à ne diminuer, à ne dégrader aucune des facultés de la nature humaine, à chercher dans les manifestations les plus humbles de la pensée et de la croyance, l'essentielle grandeur de l'homme.

Au moins un qui s'éloigne des clichés absurdes qui entourent l'Incorruptible... que je compte bien faire tomber grâce au roman que je prépare...
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Oeuvres, tome 2 : Le passage au socialisme,..

Critique de Joël Chandelier pour le Magazine Littéraire



Le Passage au socialisme montre un Jaurès éditorialiste, réagissant au jour le jour aux événements. Le républicain modéré révèle, pendant ces années 1889-1893, ses convictions socialistes. Jean Jaurès, figure politique républicaine respectée de tous, n’a jamais été considéré comme un grand théoricien. Quel intérêt y aurait-il aujourd’hui à lire ses oeuvres si ce n’est un goût pour sa rhétorique ? À la différence d’un Gramsci, le fondateur du communisme italien, il n’a pas créé de véritable courant idéologique, et ses oeuvres ont, souvent, été de circonstance. Si l’édition systématique des textes de Jaurès, qui devra à terme comporter 17 volumes, n’a été entreprise qu’à la toute fin du XXe siècle après une tentative avortée dans les années 1930, c’est sans doute qu’il y avait là une raison profonde : l’idée bien enracinée que l’homme d’action avait primé le penseur.

De ce point de vue, le volume de la collection qui paraît aujourd’hui, intitulé Le Passage au socialisme et portant sur les années 1889-1893, a quelque chose d’un peu décevant. Constitué, pour l’essentiel, d’articles publiés dans La Dépêche , il nous montre un Jaurès éditorialiste, réagissant au jour le jour aux événements. Pour cette raison, les textes ne concernent pas toujours la politique nationale, par ailleurs relativement peu agitée (on se place chronologiquement entre les affaires Boulanger et Dreyfus), et s’attardent souvent sur des questions locales. Jaurès, battu par un candidat conservateur aux élections de 1889, a perdu son mandat de député et est retourné dans le Midi, où il est chargé de cours à l’université de Toulouse et occupe le poste d’adjoint au maire de la ville. Dès 1892, il s’implique auprès des mineurs de Carmaux dans la longue grève qui les oppose à leur patron et député, le marquis de Solages. Il y gagne l’estime des socialistes, une envergure nationale et, in fine, un poste de député (janvier 1893).

Toutefois, limiter la production intellectuelle de Jaurès à de simples réactions serait se tromper sur l’importance de ces années. En effet, les loisirs forcés que lui accorde son retrait de la vie politique nationale permettent à Jaurès d’affermir ses convictions socialistes. Lui qui n’était qu’un républicain modéré se range désormais ouvertement du côté de l’extrême gauche, à la suite d’une réflexion approfondie sur l’histoire que peut résumer le syllogisme suivant : la République provient de la Révolution ; or la Révolution était socialiste ; donc tout républicain véritable ne peut être que socialiste.

Le point d’aboutissement de cette période de maturation est le long texte, jusqu’alors largement inédit, que les éditeurs publient sous le titre « La question sociale, l’injustice du capitalisme et la révolution religieuse ». Rédigé pour faire connaître les convictions de son auteur, il ne fut jamais publié. Jaurès y défend délibérément une vision morale du socialisme, conçu comme une nouvelle religion à même d’apporter une liberté réelle à tous. La lecture en est une expérience étrange, car on y passe, sans véritable transition, du tableau précis, chiffré et froid d’une France aux inégalités exacerbées à des passages lyriques sur la nature de Dieu et de la religion nécessaire à l’homme libre. Pourtant, il n’y a là rien qui doive nous étonner, car Jaurès lui-même affirme que le socialisme doit être compris comme un humanisme : «Nous ne savons rien de plus grand que l’homme qui, dans les profondeurs de son être, peut dire : moi.»

Du reste, la période charnière de ce deuxième tome de ces OEuvres complètes est aussi celle où se forge le style de l’homme politique. C’est dans la rédaction régulière de textes, souvent sous la contrainte des événements, que l’on voit s’affirmer l’élégance de sa prose et son sens de la formule. Ici, c’est une description de la vie paysanne, presque bucolique ; là, une indignation devant l’injustice ; partout, la volonté inlassable de convaincre. Le lecteur moderne ne peut qu’être sensible à la puissance persuasive de Jaurès, d’autant plus que l’actualité des années 1890 a, aujourd’hui, des résonances qu’il est presque trop facile de préciser : puissance des oligarchies financières, baisse du pouvoir d’achat des salariés, développement d’une société de consommation qui brouille les valeurs.

Une telle actualité suffirait à justifier la diffusion auprès d’un large public des oeuvres de Jaurès ; mais une autre raison, plus impérieuse, s’y ajoute. Deux dangers, également mortels, menacent la mémoire des grands hommes : la récupération et la muséification. L’histoire récente a montré que Jaurès a été, alternativement, victime de l’une et de l’autre. Face à ce risque, il n’est pas de meilleur antidote que de revenir à sa pensée même, avec ses interrogations, ses hésitations, ses tentatives de réponses.
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