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Critiques de Jean Lorrain (59)
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Maison pour dames

Mme Farnier, épouse d'un respectable fonctionnaire de province, taquine la muse à ses heures perdues. Et devient la lauréate d'un concours de poésie proposé par la revue Le laurier d'or. Elle est invitée à se rendre à Paris, pour être lancée par la revue. Le mari résiste un peu par peur de qu'en dira-t-on, puis finit par se laisser fléchir. Le malheureux ménage va vivre l'enfer et les affres de cette situation : le directeur de la revue ne cherche qu'à tirer profit de la jeune poétesse, qui se voit jetée dans un tourbillon d'activités futiles et dangereuses. Entourée de gens qui cherchent à tirer profit de la situation ou mangés par l'envie et le désir de nuire, elle ne sait rapidement plus comment se tirer de cette situation plus que désagréable...



Un registre différent dans l'oeuvre de Jean Lorrain. Une satire de moeurs régnants dans le milieu de la presse de son temps. Et pas seulement de son temps. Les photos truquées, les articles plus ou moins inventés pour les besoins de la cause, l'envie, le désir de réussir à tout prix, les mesquineries, les coups bas....Pas sûr que cela ait changé le moins du monde, même si les techniques ont évoluées. Et puis aujourd'hui, une jeune femme ne rêverait plus d'être poète, mais mannequin, actrice ou chanteuse. Et on connaît les différentes émissions qui sur ce créneau éveillent le désir frénétiques de ces jeunes, les utilisent puis les jettent pour très vite aller en chercher d'autres.



Jean Lorrain a une plume acérée pour décrire tout ce petit monde qu'il connaissait bien, il croque des portraits au vitriol, assez drôles parfois, même si certainement les contemporains reconnaissaient sans doute des personnes réelles derrière ces portraits, ce qui devait ajouter du piquant à la chose. Cela dit, c'est moins réussi et personnel que les autres livres que j'ai lu de lui.

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Histoires de Masques

Des nouvelles avec, en principe, le thème commun du masque. La couverture avec une reproduction d’Ensor n’est pas là par hasard, Jean Lorrain admirait beaucoup le peintre. Je vais laisser la parole au préfacier de l’édition originale, Gustave Coquiot :



"Mais encore, un jour, rappelez-vous, l’écrivain de ces histoires déclara qu’il admirait James Ensor, le jeune maître d’Ostende, qui a exécuté lui aussi, là-bas, une série merveilleuse de masques aux mufles d’hippocampes ou aux faces de batraciens. Et, en effet, en lisant Histoires de Masques, vous retrouverez le frénétique amant de toute bizarrerie, le glorieux Ensor, embusqué derrière toutes les pages. Il vous semblera même que l’écrivain a eu à cœur de ménager à l’artiste des illustrations parfaites, des ressources dans l’épouvante et dans l’horrible."



Et comment Jean Lorrain lui-même envisage-t-il ces masques :



"Le mystère attirant et répulsif du masque, qui pourra jamais en donner la technique, en expliquer les motifs et démontrer logiquement l’impérieux besoin auquel cèdent, à des jours déterminés, certains êtres, de se grimer, de se déguiser, de changer leur identité, de cesser d’être ce qu’ils sont ; en un mot de s’évader d’eux-mêmes ?

Quels instincts, quels appétits, quelles espérances, quelles convoitises, quelles maladies d’âme sous le cartonnage grossièrement colorié des faux mentons et de faux nez, sous le crin des fausses barbes, le satin miroitant des loups ou le drap blanc des cagoules ? A quelle ivresse de haschisch ou de morphine, quel oubli d’eux-mêmes, à quelle équivoque et mauvaise aventure se précipitent, les jours de bals masqués, ces lamentables et grotesques défilés de dominos et de pénitents ?

Ils sont bruyants, débordants de mouvements et de gestes, ces masques, et pourtant leur gaieté est triste ; ce sont moins des vivants que des spectres. Comme les fantômes, ils marchent pour la plupart enveloppés dans des étoffes à longs plis, et, comme les fantômes, on ne voit pas leur visage. "



Cet extrait résume assez bien les récits sur les masques du recueil. Des masques tristes, se fuyant eux-mêmes, dans une atmosphère mélancolique, et un climat de fin de fête. Le rire lorsqu’il se produit, a un côté forcé. Jean Lorrain dépeint à merveille ces atmosphères, avec le mot juste, l’adjectif précis. Ces textes sont des sortes de tableaux, plus que des histoires à proprement parlé. Des tableaux somptueux, à la limite de la surcharge. A la limite aussi de la peur, du fantastique. Les choses pourraient déraper, plonger dans l’angoisse. Parfois cela arrive un peu. Mais ne va pas jusqu’à l’horreur. Tout au moins pour le narrateur, le personnage principal, qui reste un spectateur des masques plus qu’un masque lui-même. Les masques qu’il voit, sont une possibilité, une évolution possible, mais le pas n’est pas encore franchi. Même si on peut imaginer que cela arrive, et que là les choses pourraient devenir beaucoup plus périlleuses.



Il y a aussi des histoires plus liées à l’enfance, à la province. Et elles sont peut être encore plus réussies. Le climat de nostalgie est présent, et il se mène aussi à une peur, à quelque chose qui pourrait être menaçant. Sans là non plus franchir une certaine limite. On se remémore des choses qui faisaient un peu peur, mais qui attiraient aussi. Peut être parce qu’elles faisaient peur. Une peur délicieuse, une angoisse délectable. Peut être que les masques finalement permettent plus tard de retrouver le même genre de sensations.



Et encore un mot, l’écriture est à se damner, cet homme sait mettre le mot juste, le rythme de phrase idoine, la formule qui en quelques mots donne une image précise, nous fait toucher du doigt. Avec une élégance raffinée incomparable. Je comprends que des gens aient pu vouloir le tuer, parce qu’avec une telle maîtrise de la langue, il pouvait être un critique redoutable. Mais pas seulement.



Une vraie découverte en tous les cas, que cet auteur, relativement oublié, et qui mériterait de l’être un peu moins.

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Loreley

Petit conte sur le mythe de la Loreley, écrit avec une prose très inspirée pour nous narrer l'attraction fatale exercée par cette belle femme sur beaucoup d'hommes. Elle sera condamnée par la morale représentée par l'évêque et devra expier sa faute avec sa mort.

C'est très romantique et joliment illustré par trois dessinateurs d'une grande finesse de trait dans cette édition de 1897.
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Venise

Voici un petit fascicule d'à peine 88 pages, écrit en 1898 après le premier voyage à Venise de cet écrivain "fin de siècle", qui est resté ébloui et qui a su transposer cela dans des lignes d'un rare lyrisme et en même temps d'une grande connaissance. J'ai retrouvé sur un seul paragraphe presque tout ce que l'on doit savoir sur la Serenissime.

Jean Lorrain était le nom de plume de Paul Alexandre Martin-Duval, un écrivain scandaleux qui fit couler beaucoup d'encre à la fin du XIXè siècle.
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Fées Divers n°4 : Mort, fées & revenants

La mort peut prendre de nombreux visages en Faërie. L’équipe de Fées Divers s’est penchée sur ...
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Emblèmes, HS, tome 2 : Les Fées

Les défuntes éditions de L’Oxymore publiaient des anthologies périodiques thématiques sous le titre Emblèmes. Le second hors-série portait sur Les Fées. Léa Silhol, directrice de ce numéro, nous présente ainsi treize textes féeriques après une introduction sous forme de vibrant plaidoyer.



Le sommaire mêle allègrement auteurs francophones et anglo-saxons, connus comme inconnus. La figure féerique est ici prise dans son sens le plus large. Nous croiserons ainsi un Troll dans le superbe Un Troll et Deux Roses de Patricia A. McKillip : vivant sous un pont, il ne fait de mal à personne et ne succombe qu’à son amour des jolies choses. Le jour où il désire une rose enchantée, il est entraîné dans une aventure qui le dépasse. Estelle Valls de Gomis nous présente un elfe-racine dans son délicieux texte Turquoise.



Mais ce sont, bien sûr, les fées qui ont la part belle ! [Lire la suite de la critique sur le site de Fées Divers]
Lien : http://feesdivers.fr/chroniq..
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Emblèmes, HS, tome 2 : Les Fées

Dire que j’ai aimé ce recueil de nouvelles est peu dire, j’ai rarement autant apprécié en un tel recueil autant d’écrits talentueux. D’habitude, on aime certaines histoires particulièrement, d’autres très moyennement et d’autres encore pas du tout, ce qui donne à la fin un avis mitigé sur le livre en question. Mais là… Toutes les nouvelles féeriques sont d’une qualité extrême, l’écriture des différents auteurs, quoique différente, a le don de nous entraîner vers le pays de féerie. Certaines histoires sont plus sombres que d’autres mais si un jour, vous souhaitez vous offrir un voyage féerique en restant assise confortablement chez vous, faites vous le plaisir de vous offrir ce livre.
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Emblèmes, HS, tome 2 : Les Fées

J'ai eu la chance de récupérer dans une boîte à dons, ce présent livre, qui est une anthologie sur les fées.

Il est édité chez l'Oxymore et les nouvelles qui le constituent sont réunis par Léa Silhol, qui est une spécialiste de la littérature féerique. Il est parsemé de superbes illustrations d'Amandine Labarre.

Ne connaissant pas du tout le monde féerique, je me suis lancée dans la lecture de ce livre en pure curiosité. Il est composé de 13 nouvelles qui nous montre tout un panel de ce que peut-être la littérature féerique. Pour ma part je trouve qu'il y en a certaines qui sont un peu trop cucul la praline. Mais ça c'est mon avis personnel. Sinon certaines sont vraiment génial, comme « Les Sombres » de Karim Berrouka, qui est ma préférée car beaucoup plus sombre.

Pour moi, mais je peux me tromper, le monde des fées est fait d'amour de soi, de l'autre, de la nature, de l'acceptation de l'autre, de la nature exetera.

Il y a beaucoup de comparaison au monde végétal, animal, minérale et même sur la nourriture sans oublier la musique. Ce monde est très enjoliver et douceâtre, tout y est beau. La musique y est enchanteresse.

Ce peut-être un monde à part entière ou être présent à nos côtés et atteignable par une porte ou un portail, même carrément être que onirique. Nous pouvons vivre au côté de ces êtres sans jamais les voir, certaines personnes peuvent interagir avec eux, ces êtres peuvent même nous donner un don pour nous aider dans la vie.

C'est souvent fleur bleue, beaucoup de happy end où tout comme (ce monde de merde ce trouve embellie ou amélioré par la présence des fées et autres êtres magiques).

Il y a souvent une morale sous-jacente à l'histoire qui nous est comté.

Par contre, il y en a certaines qui ont tendance à la noirceur. Tout ne finis pas forcément du bon côté.

Je conseil ce livre aux personnes qui sont comme moi et qui ne connaissent pas ce monde, car cela permet de se donner une idée de quel genre nous convient et même carrément de s'initier à ce monde totalement à part.

J'ai aimé parcourir ses nouvelles, sans oublier les deux annexes à la fin. La première nous est présenté par Marie-Laure Nouhaud, qui nous narre en gros la Genèse des fées Celtes, Irlandaises et Écossaises qui est très intéressante et même instructif avec quelques anecdotes. Ensuite la deuxième se trouve composé de plusieurs extraits de la « Mythologie feerique de Thomas Keightley», nous présentant des témoignages d'un autre temps sur l'interaction du monde féerique avec les humains. Cela peut paraître surprenant et même incongru.

Sans oublier les deux bibliographies, la première présenter par Léa Silhol, sur les traités, essais, livre d'art exetera, pour les aficionados. La deuxième présenté par Lionel Davoust et Léa Silhol, sur la littérature féerique, pour découvrir quel auteur et potentiellement en accord avec notre envie.

Voilà , j'espère ne pas choquer les connaisseurs en la matière.
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Le crime des riches

Le crime des riches est un recueil de nouvelles de notre ami Jean Lorrain, prince des décadents fin-de-siècle, "enfilanthrope" de première, journaliste et écrivain à la langue de vipère et aux mots assassins.

Les formidables éditions du Chat Rouge rééditent avec brio ce livre publié il y a 115 ans et qui flamboie toujours de mille feux acides.

On y croise des vieilles peaux fardées sur leur terre de prédilection, la Riviera, "quelques gargouilles en rupture de cathédrale", dont divers narrateurs se font un plaisir de raconter les perfidies, les mensonges et les immondices qu'elles cachent derrière le vernis luxueux de leurs villas étincelantes.

Carnavals, fêtes foraines et lieux interlopes sont aussi le terrain de chasse de Lorrain, qui s'y plaisait autant que dans les lieux les plus nobles. Plus la fange sentait mauvais plus son acuité semblait s'épanouir à observer et caricaturer (à peine cela dit) les grands noms de ce monde, ducs et duchesses, marquis et marquises, princes pervers et princesses aux secrets plus fournis que leurs tiroirs à bijoux.

C'est succulent, incisif, drôle et amer tout à la fois et l'on rêverait que Lorrain soit encore là pour nous faire rire et frémir du monde de faux semblants dans lequel nous vivons, toujours.
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Monsieur de Bougrelon

Deux jeunes Français sont en visite à Amsterdam, où ils s'ennuient quelque peu. Dans un mauvais lieu, il font la connaissance de M. de Bougrelon, un compatriote âgé, visiblement dans la gêne et qui vit depuis de nombreuses années dans la ville. Il se charge de la leur montrer sous un jour qu'ils ne soupçonnaient pas, tout en leur racontant quelques épisodes de son existence.



C'est spirituel, drôle par moments, mais tout de même mineur. Définitivement, Jean Lorrain réussit mieux dans la forme courte que dans le roman, où ce qui s'en approche.

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Venise

C'est un des meilleurs textes sur Venise et Dieu sait s'il y en a beaucoup!
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Emblèmes, HS, tome 2 : Les Fées

Emblèmes, anthologie périodique à thème éditée par Oxymore, maison d’édition française spécialisée dans les littératures de l’imaginaire disparue en 2006. Chaque volume rassemble autour d’un thème nouvelles françaises, articles de fond et ...
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Romans fin-de-siècle : 1890-1900

Albert est l’itinéraire d’une imparable décadence, une anti-évolution fatale et résolue, une cacobiographie dénaturée, à laquelle condamne la conscience hyperesthésique de la réalité blanche sans ambages, sans illusions et sans symboles.

Premièrement on naît et vagit : c’est hasard entropique, qui est-on pour naître ? Où voit-on qu’il y réside un mérite ou une destinée ? Toute généalogie est sérendipité.

On éprouve et on témoigne : faible évangile au regard du siècle insignifiant et bête où l’on existe. C’est assez laid et morne, tout cela ; ça obéit à des règles plutôt stupides, tout compte fait ; il faut tout rehausser de beaucoup. C’est objectivement une affaire, rien de plus, et pourtant une entièreté, une finitude, un vide profond dans de certaines formes superficielles – couleurs et mouvements. Esquisse sale et mal faite. Un défaut, une approximation, un malentendu, avec de rares velléités exagérément vantées, idéalisées, aisément abattables. Des préjugés de beauté – surestimes par aveuglement ou par consolation.

On simulacre et on carriérise : compromissions avec le temps, insinuer douceâtrement sa place, usurpant et copiant d’officielles vertus. S’oblitérer suffisamment le souhait et s’altérer la conscience pour se trouver de l’estime, omettre et évacuer le dégoût. Gratter le pur, les parois, comme dans un trou tiédi. Se blottir, se confire, s’accommoder de la contagion du corps faufilé. Confiteor et confitures : prier avec du sucre.

On naufrage et on agonise : dans ce pot, parmi des millions d’étagères, bof et zut. Et le local chuta : bruit net de verre et de l’organe séché qui s’écrase, un impact d’une provisoireté patente et incontestable, fracas mou sans écho. La mémoire ? Peuh ! qui s’intéresse longtemps à une conserve ? C’est tombé, voilà, on a plutôt après ça son récipient à maintenir près du mur, le plus loin possible du précipice. Se figurer boîte infrangible, et, pour cela, déconsidérer avec l’oubli les relativités chues.

Tout événement constitue l’arbitraire prétexte pour entretenir la rétention d’un soupir d’à-quoi-bon. On n’apprend guère : tout est déjà su, au fond, on ne fait que se renseigner sur des ordres et des hiérarchies différents, étrangers, arbitraires. Si on s’exalte par saccades : élans factices, comme l’autruche battant des ailes, on n’ira point plus haut. Lire Shakespeare, se croire Roméo : mais Roméo est une baudruche exhaussée par un vent, de l’enflure soufflée par une certaine convention qu’on aime à reconnaître pour se rassurer à défaut d’autre modèle, à défaut surtout d’imagination réelle, à défaut d’un véritable ailleurs de l’âme. On n’a toujours que les valeurs où l’on a traîné et que l’on a trop traînées avec soi, comme des parfums fanés et puants.

Albert doit choisir, comme tout le monde, parce qu’il faut. Pas dépressif, lucide, désir d’idéal par envie de sens, et puis juste pion, poète, hédonique, pessimiste, catatonique et enfin mort. Une succession, pas un parcours, moins un itinéraire. Tout raté, pas moyen d’accomplir quelque chose : le monde est trop bas et le sens trop haut. Décalage de l’être à la société comme de l’être à l’au-delà. Pas même pathétique, l’émotion se mérite, ici rien de transfigurable, rien d’une jésucrucifixion. Une drôle d’impasse, sans plus, sans sublimité, fatalité sans fatalisme : la vie comme état inchangeable, comme définition inflexible, avec, à cause de la vitalité, de très vaines tentatives de dépassement. Des curiosités successives, échouées et pas même tellement décevantes. Il fallait tenter et voir : impulsion, réflexe, instinct, sans plus. Le médiocre fatidique n’est jamais tragique, comme tout ce qui se regarde de loin et avec ennui. Une mécanique. Ça bouge et ça cesse de bouger.

Et ce style assorti : Dumur goûte la dénaturation du langage, l’anti-spontanéité du verbe, souvent plaisamment excentrique ou profondément poétique, léger ou bien lourd – comme le fond. Pas naturel : mainte expérience, ni fluide pour l’esprit, pas d’habituation – littéraire. Des artifices élaborés, sapience de savantasse, mot déplacé, déparé, résistant à l’entrain, examiné – dissection. Spirituel et monstrueux. Évidemment, c’est un roman sur rien autant que sur le rien, sur l’anéantissement de l’essor, invariable annonce d’échecs désémus, intrigue sur la négligence délibérée d’une histoire, où tout ramène au sentiment d’une étrangeté, d’un dérangé, de l’idéal même d’une fiction, récit systématiquement inutile – de l’art, démonstration de style, insuffisant car œuvre uniquement sur l’insuffisance foncière d’exister, ontologique essence de vanité avec sa forme exactement congruente, contenant ensemble sa beauté intrinsèque et son défaut ad hoc.
Lien : http://henrywar.canalblog.com
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Maison pour dames

Je retrouve avec plaisir la plume enlevée et acerbe de Jean Lorrain, dans cette histoire courte mais éloquente sur l'hypocrisie qui peut régner dans certains milieux fermés.

Il parle décidément très joliment de la nature humaine et des rapports biaisés par les buts différents entretenus sur un même sujet, qu'il soit artistique, sentimentale ou sociétal.

La mésaventure de Mme Farnier peut si facilement être retranscrite dans un autre lieu et une autre époque, qu'elle aurait très bien pu se passer par exemple de nos jours : rien n'a vraiment changé si ce n'est l'enrobage.
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Romans fin-de-siècle : 1890-1900

Indispensable pour toutes les amoureuses de littérature fin-de-siècle. Belles présentations de Guy Ducrey. Et puis, les bouquins sont gros ! J'aime !
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Histoires de Masques

J'aime le faire masquée. Ces histoires dont belles et venimeuses. Et cette petite bibliothèque est jolie à croquer. Je fonds.
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Monsieur de Phocas

Génial !
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L'Ange noir : Petit traité des Succubes

Voilà un recueil de textes – poèmes, nouvelles, extraits d'essais – datant pour la plupart de la fin du XIXe siècle. Le fait n'est pas si fréquent et mérite d'être signalé.
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Fées Divers n°4 : Mort, fées & revenants

Quatrième et dernier numéro de cette revue consacrée à la féerie, aux contes et au folklore. Au programme : un dossier sur les fées fantômes et leur lien à la mort, avec notamment un article de Terri Windling sur le conte de la Mort marraine et des articles approfondis sur le thème, suivis d'une présentation succinte de quelques créatures emblématiques de la Mort féerique. Hors dossier thématique, nous retrouvons une interview de Jean-Sébastien Rossbach ; un article passionnant et passionné sur Jean Lorrain, un autre étudie les différents looks de Merlin, le guide du conte autour de Cendrillon... le tout se clôt sur 4 superbes nouvelles : celui, magnifique et cruel, de Jean Lorrain, celui de Childeric Bowed, vibrant hommage à Keats, celui d'Elisabeth Ebory qui nous emmène au coeur de nos villes modernes, là où règne encore les fées, et enfin celui de Claire Jacquet, superbe revisitation du conte de Peau d'âne.

Un numéro bourré de qualités, comme les précédents, à lire absolument si l'on est un amoureux de féerie ! Bravo !
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