AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Luc Seigle (723)


Tout a l'air si vrai dans les films noir et blanc. Elle ne veut rien d'autre pour ses enfants que leur faire échapper à l'injustice. Oh oui, s'envoler ! ca, ce serait bien. Seulement, dans la vie , dans la couleur, est-il possible de s'envoler dans le ciel sans mourir ? (p. 34)
Commenter  J’apprécie          90
"La langue, c'est-à-dire, l'Histoire qui s'est immiscée dans les mots, a toujours maintenu la femme dans sa position de faiblesse, secondaire, comme si les femmes étaient incapables de préméditer leurs gestes et leurs désirs, tous leurs gestes et tous leurs désirs, inaptes à prévoir, organiser, imaginer, penser, satisfaire et devancer les plaisirs de leur maris, quelquefois les réveiller ou les susciter avec une imagination incroyable. Evidemment, elles le sont." (p. 85-86)
Commenter  J’apprécie          90
Pas une femme , pas une épouse , pas une fiancée mais une mère implorante, au visage d'ange avec des bras d'hommes , agenouillée , défigurée , suppliant la Patrie dévorante de lui rendre son enfant et au bas de laquelle était gravé " à eux la gloire , à nous le souvenir ".
Commenter  J’apprécie          90
Un roman qui raconte la dernière journée de la vie d'un homme qui a décidé que sa vie s'arrêtait là.
Tout ce qui lui manque pour passer à l'acte c'est de ressentir une peur plus grande que celle de la tristesse que laissera sa propre mort. Il la cherche toute la journée, dans les mailles de sa relation avec sa femme, son fils préféré, avec sa sœur. Et c'est finalement dans l'absence de lien entre lui et son fils aîné, parti faire a guerre en Algérie, qu'il trouvera sa peur. Celle qui justifie qu'il meurt aujourd'hui.

Un livre tout simple dans sa forme, dans les gens qu'il met en scène, avec pudeur et beaucoup de silence. Mais un courant sous-marin le traverse, qui vous aspire par les pieds jusqu'à vous faire craindre de ne plus pouvoir remonter à la surface. Il fait froid au fond de l'âme d'Albert.
Commenter  J’apprécie          90
p.210 "J'ai vu des hommes et des femmes finir par accepter l'idée de la mort quand la médecine n'a plus d'espoir à leur offrir. Cette acceptation n'a rien à voir avec une quelconque projection de soi sans vie dans la tombe, mais avec l'idée que tout ce que l'on a fait, connu, aimé, dit, ne sera plus, et que le souvenir de ces choses passées suffit à vous faire respirer encore un peu, à provoquer de longues apnées qui ont le pouvoir de prolonger la vie et de repousser la mort quelque temps."
Commenter  J’apprécie          90
Oui, on pouvait succéder à un père cordonnier, ou à un père médecin ou notaire, mais on ne pouvait pas succéder à un père ouvrier. Il en connaissait pourtant de ces enfants qui étaient devenus ouvrier à leur tour, mais ce n'était pas par amour du métier, c'était par amour du père, pour lui prouver qu'il ne s'était pas trompé. Regarde, tu n'es pas rien, puisque je veux être comme toi.
Commenter  J’apprécie          93
Rien de tout ce que nous apprenons en prison ne nous sert, cela ouvre des perspectives d'une humanité affolante, sans la possibilité de la partager avec le reste du monde puisque le monde ordinaire nous a rejetés. (p.105)
Commenter  J’apprécie          90
L'idée de l'évasion, sous quelque forme que ce soit, est vitale en prison. Grâce à cette bibliothèque que l'on me confia, je m'évadais dans les livres. Ce n'est pas rien, ça. La langue, qui pourtant m'avait condamnée m'aiguillonnait chaque jour. Je m'étais aperçue au bout d'un an de prison que la langue s'y dégradait à une vitesse impressionnante, et sans les livres le processus est encore plus rapide. (p.111)
Commenter  J’apprécie          90
C'est dans la poésie que je trouve une autre façon de regarder le monde. (p.19)
Commenter  J’apprécie          90
"Qui a la même vision du monde à vingt ans qu'à cinquante, a perdu trente ans de sa vie."

Commenter  J’apprécie          90
On peut mourir dans le mensonge. On ne peut pas se donner la mort sans s'être dit à soi-même la vérité.
Commenter  J’apprécie          90
Personne n'avait parlé à Gilles de cette manière. Monsieur Antoine ne s'adressait pas à lui comme à un enfant, il l'obligeait à se hisser jusqu'à lui. Gilles pour l'instant se tenait à peine sur la pointe des pieds, tout chancelant. L'équilibre viendrait, c'était une question de temps.
Commenter  J’apprécie          90
Quelque chose trembla en lui qu’il ne connaissait pas, qu’il n’avait jamais ressenti et qui le débordait. Ça hérissait ses poils jusqu’à la racine de ses cheveux. Les larmes inondèrent ses yeux noirs en même temps qu’il s’avouait son admiration pour son gamin. C’était effrayant. [ ..] In extremis, il réussit il réussit à ravaler ses pleurs sous ses paupières et à les manger dans ses yeux. Ça le brûlait tellement qu’au moment où il les rouvrit, il crut avoir perdu la vue.
Commenter  J’apprécie          90
Entrer dans la rivière. Disparaître. En finir avec toutes ces émotions et toutes ces questions qui l'affaiblissaient. Il enleva ses sandales, retira sa chemise puis son tricot de peau blanc, ensuite son bleu et son slip qu'il abandonna sur un rocher laissant l'ombre des noisetiers recouvrir sa peau blanche. Nu, il se croyait presque mort.
Il posa les pieds dans la rivière, laissa la fraîcheur de l'eau remonter par ses pieds pour l'irriguer tout entier. Il resta ainsi debout. Il eut l'impression de fondre, puis de s'effondrer sur lui-même, avant de finir par s'allonger sur les pierres et la vase jusqu'à ce filet d'eau glacé continue de le recouvrir, dégringole sur ses épaules, lui parle aux oreilles, l'inonde, l'immobilise et engloutisse dans le courant ce nouveau sanglot si difficile et si ancien qui le secouait tout entier. Albert ne résista plus à rien. Ce qui restait de ses pensées s'enfuyait avec ses larmes dans le gargouillis de l'eau. Il n'entendit plus que le chant des oiseaux, un battement d'ailes, supporta à nouveau le froid, les tremblements aussi, l'anesthésie totale de tous ses membres, jusqu'à devenir une autre pierre de la rivière.

Mais la mort ne vint pas.
Commenter  J’apprécie          80
Avec les amants c'est plus facile. Je sais d'emblée ce qui m'intéresse chez un jeune homme encore...tout tendre...aux érections un peu idiotes...mais solides ! C'est donc assez simple de comprendre pourquoi nous les vraies femmes prenons toujours pour amants des jeunes perdreaux de l'année, même de l'année d'avant.
Commenter  J’apprécie          80
Sa mère, assise sur le bord de son lit, perdue dans une combinaison sans forme qui lui servait de peau, sombrait depuis des années dans l'enfance, une enfance terrifiante dans la quelle elle attendait que la mort vienne enfin la ramasser sur son passage.
Commenter  J’apprécie          80
Gilles, peut-être qu'un jour toi, avec toute ta littérature, tu sauras mettre des mots sur tout ce désarroi. Je n'en suis pas capable. La balle imaginaire qui s'était logée tout près du coeur vient juste de bouger. Tout à l'heure, je vais mourir. Tout à l'heure, je ne serai plus. Je ne serai plus ce que je suis maintenant et que je n'aime pas être. Je n'aime pas qui je suis. Je n'aime pas ce qu'il faudrait que je sois, je n'aime pas me réjouir de cette vie-là, je ne suis pas de cette vie, je suis d'un autre temps que je n'ai pas su retenir.

(J'ai Lu, 2012 - p. 195)
Commenter  J’apprécie          80
L'exil parisien fut une torture, surtout la première année, avant que je commence à me défaire de mes liens, avant que je commence à trouver toutes sortes de raisons à cette rupture nécessaire entre mes origines sociales et mes ambitions. Entre eux et moi. Entre mes aimés et moi. Entre mes monstres et moi. Heureusement , je n'avais pas d'image de moi et je pensais que l'on ne me voyait pas. J'ai longtemps eu cette impression, peut-être même encore aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          80
Elle est seule dans l'église. C'est un désert qu'elle doit traverser. Mais un désert qui n'est pas hostile. Grâce aux vitraux et faibles éclairages des cierges de dévotion il ne fait ni jour, ni nuit, ni froid, ni chaud. Ni un crépuscule ni une aurore. Rien qu'une nuée de personnages placés très haut dans les vitraux colorés que les rayons du soleil font vibrer dans une silence parfait.
Commenter  J’apprécie          80
J'avais oublié à quel point le cinéma était le sujet de conversation parfait entre personnes qui n'ont rien à se dire, toujours les mêmes mots : j'ai trouvé ça fort, beau, intéressant, ou alors nul, sans intérêt, l'actrice ceci, l'acteur cela. La pauvreté du vocabulaire en matière artistique est à peu près la même que dans le domaine amoureux qui se réduit, lui aussi, à peu d'expressions : je t'aime, tu me manques, tu es ma vie, je ne peux pas vivre sans toi. Et qui nous émerveillent pourtant.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Luc Seigle (2105)Voir plus

Quiz Voir plus

Les formules d'Harry Potter

La formule pour ouvrir les portes :

Wingardium Leviosa
Allohomora
Allohomorix
Aguamenti

13 questions
40 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}