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Citations de Jean-Luc Seigle (723)


C'est difficile d'écrire un roman. Oui, c'est difficile ! Il faut du souffle ! Et moi, je n'arrive qu'à écrire des histoires asthmatiques.
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Attendez un peu, murmura Suzanne qui avait déjà son mouchoir à la main. Elle avait tout prévu, les larmes au même titre que les gâteaux secs.
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- Oh ça, mon petit Albert, détrompe-toi. Les femmes sont des tombes. Personne sait mieux cacher ses sentiments qu'une femme. Dans les romans de Delly ou même ceux de Max du Veuzit, je les ai tous lus, elles vomissent de sentiments, mais pas dans la vie! Ceci dit, c'est vrai que la tienne a pas l'air d'aller si mal.
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Il ne voulut plus être que ça, de l'eau qui coule, une pierre, un nuage. Il n'avait jamais joui de cette vie. Tout ce qu'il avait fait, il l'avait fait par devoir, par principe, par nécessité, comme un mendiant. Il était un mendiant.
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Fils d'ouvrier syndiqué, il était naturellement entré au Parti communiste dès sa majorité, de la même manière que le fils d'une famille catholique serait entré dans une église pour faire sa communion solennelle, avec toute la dévotion qu'on doit à ses parents plus qu'à n'importe quel dieu.
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Mais il y a pire qu’une défaite pour empêcher la littérature, il y a le mensonge, et plus particulièrement le mensonge historique. Pouvons-nous, aujourd’hui, réellement aborder cette question, nous qui sommes abreuvés toute la journée par le chapelet de mensonges qu’égrainent nos hommes politiques à la télévision et partout ? Les exemples ne sont pas nombreux, ils sont permanents. Le mensonge politique est devenu une rhétorique, un sport, presque ! Et nous avons fini par le supporter comme un divertissement.
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Sentir bon était pour Suzanne la première qualité d'une épouse. Mais les hommes n'imaginent pas combien les femmes transpirent pour rendre leurs maisons impeccables. Impossible, le soir, d'entrer dans son lit sans une vraie toilette. Elle se couchait donc la dernière pour profiter de l'évier de la cuisine et se laver de la tête aux orteils. Quand elle remontait se coucher, Albert lui demandait souvent ce qu'elle pouvait bien fabriquer pour passer tout ce temps à sa toilette. Elle répondait "ça ne regarde pas les hommes".
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Des livres montaient comme des stalagmites et subissaient l'epreuve de l'entassement. Certaines piles atteignaient le plafond, en colonnes serrées les unes contre les autres, dissimulant des pans entiers du papier peint à grosses rayures jaunes qui venait d'être posé. Une pile s'ecroula.
Monsieur Antoine ramassa les livres, jetant un coup d'oeil rapide sur les titres que le hasard de la chute avait remis entre ses mains, souriant comme si, en une fraction de seconde, remontait à sa mémoire le contenu du livre tout entier.
- Figure-toi que c'est un mystère, ça aussi, ce sont toujours les mêmes piles qui s'effondrent. On dirait que certains auteurs sont plus rebelles que d'autres aux entassements.
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Tous les dimanches, après sa toilette, ma mère procédait à la mienne, ma grande toilette de la semaine, disait-elle. C'était le moment que je redoutais le plus. Longtemps le jeu consistait à faire disparaitre mon sexe de garçon ou mon sexe d'ange, comme elle l'appelait. Pour réaliser ce miracle, elle faisait glisser mon appendice entre mes cuisses qu'elle tenait fermées entre ses mains comme un étau. Le pli vertical qui se formait sur mon bas-ventre ressemblait effectivement à la fente d'une fille. Ensuite, elle me montrait l'image de cette ablation fictive dans la petite glace qu'elle décrochait du dessus de l'évier. Je la croyais !
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Il n'y a rien de plus suspect que de devoir ajouter un autre mot derrière le mot "art". L'art n'est ni contemporain, ni classique, ni vieux, ni moderne, il est de l'art ou il n'en est pas.
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Ne rien dire aux enfants. Profitez de leur ignorance pour enfouir encore plus profond la vérité dont la première consisterait à leur dire pourquoi ils sont là. (...)
C'est le premier abus que l'on fait subir aux enfants et ma vie semblait avoir commencé par ce châtiment. (p; 180)
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Il n'a jamais été pour moi une image paternelle ni un père de substitution. Il était mon grand-père, le père de ma mère, un homme qui savait rester à sa place, celle d'un ancien combattant qui, une fois sorti de l'usine, se rendait dans son jardin pour goûter chaque jour le miracle d'être en vie. (...)
il avait acquis une espèce de philosophie, une sorte d'autarcie spirituelle, qui l'aidait à ne croire qu'en ses seules capacités, surtout pas en un gouvernement ou en un patron. Il était anarchiste jusqu'à la racine. (p.52)
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Tes contemporains ne comprenaient pas ta peinture [Chaïm Soutine ] sur laquelle tu ne glosais jamais. Il fallait bien se rendre à l'évidence devant sa force incontestable. Le mot "force" est déjà contestable. C'est ce que l'on dit quand on n'a rien à dire d'un artiste ou quand un artiste nous a impressionnés au point de nous rendre idiots. (p. 12)
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avant-propos

(...) Cette image découpée dans le livre [ reproduction de "La petite fille à la poupée" de Soutine ] est collée sur un bristol ne m'a jamais quitté. Perdue quelques fois dans les déménagements. toujours retrouvée. C'est un mystère les choses qui disparaissent et réapparaissent sans qu'on les ait recherchées, sans même qu'on ait voulu les perdre. Comme la dernière lettre que ma mère m'a écrite. Je la perds et je la retrouve, quelquefois des années plus tard. J'en suis arrivé à me dire que certains objets ont le pouvoir de se déplacer et de jouer avec nous. Les objets font écho à la mémoire: ils sont absences et fragments de souvenirs, grâce auxquels nous pouvons jouer avec le récit de notre vie. (p. 10)
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Il faut retourner aux origines decla peinture ,dit Jorgen .Il sait que sans un changement radical du monde il est impossible d'inventer une autre peinture. Il pense à Franz Marc ,l'ami de Kandinsky qui est mort un matin de la première guerre mondiale, peut-être le plus grand peintre du monde mais dont on ne connaîtra jamais la peinture.L'experience du changement radical ,il l'a faite dans les tranchées. Et puis ce ne sont plus les idées, les combats des hommes qui font changer le monde c'est l'argent le seul dieu auquel tout le monde se soumet et qui a aussi perverti le monde de l'art .La colère de Jorgen reprend le pas sur le renoncement. Il dit qu'il faut revenir à la source à la grotte.On ne tue que les bêtes que l'on aime et il faut donc peindre la beauté des bêtes que l'on a tuées. C'est ça ce que raconte Lascaux et c'est la-bas que se trouve le début de la peinture.Il faut tout recommencer .Elle n'a pas saisi tout ce qu'il a dit dans sa langue du Nord mais elle comprend qu'il est redevenu peintre.
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Au moment où Fellini tourne La Dolce Vita, que Clouzot fasse un film sans style et tire de l'histoire sans profondeur basée sur le narcissisme féminin n'est pas grave. En revanche, il est plus difficile d'accepter qu'il ait pu faire un film à partir d'une histoire réelle sans tenir compte que Pauline, son inspiratrice, risquerait un jour de s'asseoir dans une salle de cinéma pour voir La Vérité , et qu'elle en serait définitivement brisée au point de fuir la France. Elle s'est réfugiée au Maroc , sous une fausse identité, espérant échapper au malheur. C'était compter sans le sadisme du destin.
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Nous portons en nous une force ancienne, venue des ancêtres et qui nous soutient malgré nous.
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l'avantage de la pluie, c'est qu'on peut pleurer sans être vue.
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Suivi de "A la recherche du sixième continent de Lamartine à Ellis Island - relation de voyage"

(...) quand je repense à ce temps de mon enfance, j'en arrive à me dire que le seul pays dans lequel je me reconnais vraiment est le corps de cette femme puissante [Grand-mère de l'auteur], sauvage et si instruite qui est devenue le monde entier. C'est ce qui m'a toujours tenu attaché à une table et m'a obligé à écrire, non pour réaliser son rêve ( même si ce fut son rêve que je devienne écrivain) mais pour rester près d'elle, la folle des romans nocturnes : elle ne lisait que la nuit; le jour, elle était une femme ordinaire qui faisait du repassage et des ménages pour compléter sa misérable retraite et m'élever. (p. 208)
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Suivi de "A la recherche du sixième continent de Lamartine à Ellis Island - relation de voyage"

Elle [grand-mère de l'auteur] aimait l'hiver parce qu'elle trouvait que le regard allait plus loin. Regarde autour de toi. Tourne et regarde autour de toi le plus loin possible, jusqu'à l'horizon. En Auvergne, l'horizon n'est pas plat, il est écorché et volcanique. J'étais donc au centre du cercle de ces volcans qui avaient présidé à l'origine du monde. Tu vois, ton pays c'est ça. Comme si elle avait pressenti qu'un jour je partirai. Tu pourras faire ce que tu voudras dans ta vie, même aller très loin, tu n'auras jamais d'autre pays. (p. 207)
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