Citations de Jean-Marc Dhainaut (134)
« Pourquoi ils ont fait ça ? »
Drazic s'approcha de lui et s'accroupit à sa hauteur.
« La nature humaine, mon gars. Elle ne tarde jamais à se réveiller quand c'est le bordel. Je crois qu'on a tous basculé dans l'horreur. On a vu ça des dizaines de fois dans les films, dans les bouquins. Le même scénario banal à quelques nuances près. C'est la merde.
_ Et il va se passer quoi, maintenant ?
_ J'en sais rien. Pour sortir de ce merdier, on n'a plus qu'à croire au meilleur qui se trouve au fond de la pire raclure. Même le plus gros des abrutis sur terre a un jour pleuré, alors qui sait, peut-être que l'un d'eux sauvera le monde. Gardons espoir.
_ Garder l'espoir ? Vous me parlez d'espoir maintenant ? Espèce de gros con.»
Quelque part, nous sommes tous des résilients , nous avons tous survécu à nos propres guerres.
Lorsqu’ils se retrouvèrent au point de rendez-vous, il était plus de minuit. Il leur restait une ou deux maisons à faire.
Théo refusait d’abandonner les recherches, quitte à fouiller tous les villages voisins. Drazic le raisonna. Il connaissait un autre abri de chasse pas très loin et suffisamment discret pour y manger et s’y reposer sans risque avant de se remettre en route. Théo proposa de dormir dans la chambre d’une de ces villas, dans un bon lit, mais Drazic balaya cette idée en lui expliquant qu’il était hors de question de s’éterniser dans les habitations, trop prisées des pilleurs qui pouvaient débarquer à tout moment.
Il devait être 20 heures lorsqu’il prit quelques clichés à l’intérieur de sa chambre, sous plusieurs angles et en mode rafale. Sur ceux-ci, des objets avaient changé de place.
Pour mieux voir, il transféra le contenu de l’appareil sur son ordinateur. Il agrandit une photo sur laquelle sa télévision était allumée. Les mains sur la tête, bouche bée, il découvrit les images successives du journal télévisé montrant des flammes, de la dévastation, des gens affolés qui fuyaient, pleuraient.
Il sourit, incrédule, mais d’un sourire jaune, cherchant à comprendre en contemplant son appareil quelle malice se jouait de lui.
—C’est vous qui avez construit cet abri ?
—Non. C’était abandonné et je l’ai retapé.
—Et vous aviez le droit ?
—Le droit ? S’étonna Drazic en éclatant de rire. Mais, mon gars, tout est interdit en ce bas monde. Chaque centimètre carré sur notre bonne vieille planète appartient à quelqu’un. Tu voudrais planter un piquet en plein désert, faire une cabane dans un arbre au plus profond de la jungle, qu’on viendrait encore t’emmerder avec une autorisation. La nature n’appartient plus qu’à ceux qui se la sont partagée et se la revendent.
Il méditait désormais en comprenant que la vie, c’était bien plus que ce que chacun imaginait. Que ce n’était pas de se lever tous les jours à 5 heures pour aller au travail, avoir des loisirs pour évacuer le stress, s’effondrer devant son dernier relevé de banque au solde négatif ni de courir après le temps qui passe de plus en plus vite. (…) La vie, la vraie, ne la trouvent que ceux qui la cherchent vraiment (…).
Imagine un ultimatum mondial. Le truc de dingue qui nous aurait dit, quelques années plus tôt, que pour éviter ce qui vient de se passer ou n'importe quelle autre catastrophe qui nous pendrait au nez, que l'humanité toute entière aurait dû renoncer à son confort, à sa technologie, ses énergies. Même rien que quelques années, même une seule. Se taire, se figer. Bref, plus rien, le temps de laisser la nature se refaire une santé et pour nous sauver tous. Nous, et nos gosses. Eh bien... pour l'économie, personne ne l'aurait fait. Faut croire que la nature a tranché.
Comment, lui, Théo Langevin, un jeune garçon de 17 ans pouvait- il en être arrivé là? Comment un gamin sans histoires, fondu dans le décor de la société, qui se demandait encore quel métier il ferait un jour, pouvait avoir trouvé la clé déverrouillant le pire?
Puis il tomba sur cette photo, frappé par un détail qu'elle contenait. Le détail de trop, celui qui le foudroya. Sur ce cliché se trouvait le calendrier accroché au- dessus de son bureau: un calendrier quotidien sur lequel on enlevait une feuille chaque jour. La date qu'il indiquait était celle du 1er juillet. Et le 1er juillet, c'était dans trois semaines.
Un être résilient, c'est quelqu'un qui ne s'est pas laissé abattre par les épreuves mais qui, grâce à elles, est devenu plus fort.
L’avenir n’est prometteur qu’à ceux qui y croient.
"L'avenir n'est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre." Antoine de Saint-Exupéry
La fin du monde y avait de multiples visages, mais finalement, les cinéastes ou écrivains, visionnaires malgré eux, n' inventaient rien. Le scénario classique, tellement exploité sous différentes formes par la science-fiction , était dans le fond prévisible et probable dans sa finalité, et c'est sûrement ça qui le rendait effrayant et fascinant à la fois.
Imagine un ultimatum mondial. Le truc de dingue qui nous aurait dit , quelques années plus tôt, que pour éviter ce qui vient de se passer ou n'importe quelle autre catastrophe qui nous pendrait au nez, que l'humanité toute entière aurait dû renoncer à son confort, à sa technologie, ses énergies. Même rien que quelques années, même une seule. Se taire, se figer. Bref, plus rien, le temps de laisser la nature se refaire une santé et pour nous sauver tous. Nous, et nos gosses. Eh bien...pour l'économie, personne ne l'aurait fait. Faut croire que la nature a tranché.
"- On a quatre-vingts bornes à faire, si tout va bien.
- C'est pas le bout du monde.
- Y a plus de monde... "
Chacun avait eu sa dose d'angoisse lors de la crise du Coronavirus et s'était fait surprendre en voyant ses habitudes et son quotidien bousculés. mais on avait tenu malgré la douleur et les terribles pertes, et on était repartis de plus belle en ayant tout oublié. Au diable les pensées négatives... Et qui ne leur aurait pas donné raison ?
Le 23 juillet 2014, dans un communiqué, la NASA dévoilait que la Terre avait échappé, deux ans plus tôt, jour pour jour, à une tempête solaire d'une ampleur considérable et inédite depuis 1859. Selon les spécialistes, le vent solaire aurait pu neutraliser le réseau électrique mondial et interrompre toutes les télécommunication, les liaisons internet, ainsi que les transports aériens, et neutraliser tous les systèmes électroniques. Le communiqué, rendu public, précisait que cette tempête aurait pu provoquer une grave catastrophe mondiale et renvoyer notre civilisation au XVIIIe siècle.
Personne n'imaginait pourtant, à ce moment-là, qu'une autre, plus redoutable encore, surviendrait quelques années plus tard...
- N'oublie pas : l'avenir 'est prometteur qu'à ceux qui y croient.
Comme un chuchotement imperceptible dans le vent, comme un secret gardé durant toute une vie, mais murmuré dans un dernier souffle, l’armure de ces lieux maudits venait peut être de se fêler.
Comme pour certains lieux, parfois des souvenirs s’y gravent comme une chanson dans les sillons d’un disque vinyle et dont le titre serait « Il n’y a jamais de fantôme sans raison.