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Citations de Jean-Marc Dhainaut (134)


Ouelque chose se trouvait là, avec elle, et l'observait. Elle trébucha sur une marche. Un son, un seul, résonna dans la maison : celui du “tchac ! tchac !” du sécateur qu'elle voyait scintiller dans la pénombre, là, dans la main d'un homme glissant vers elle, lentement. Une main ferme, forte, qui écrasait inlassablement les poignées de l'outil. Elle ne discernait pas son visage, et ses membres se distinguaient à peine de son habit sombre.
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Comment aurait-elle pu se coucher, poser la tête sur l'oreiller en fixant cette place occupée par Gwendal durant un demi-siècle à ses côtés ? Un demi-siècle d'amour fort, d'amour tendre. Comment affronter, là, à quelques centimètres de son visage, cette vision d'horreur à jamais gravée dans son esprit, et espérer pouvoir fermer les yeux ? D'ailleurs, plus personne n'entrait dans cette pièce. Sa décision était déjà prise : elle vendrait rapidement la maison.
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Il fit soudain si froid que du givre recouvrit les vitraux. Jamais Meghan n'avait observé de chute aussi brutale de la température dans un lieu potentiellement hanté. Hanté ? l'était-il ? qu'en aurait pensé Alan Lambin à cet instant précis, s'il avait été là ?
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Malgré les rires et la bonne humeur, Clara avait maudit chaque mouvement de la trotteuse de l'horloge du salon, l'accusant presque d'accélérer. Ce bonheur qui remplissait sa maison était à chaque fois si bon, même si ce jour-là, elle s'était fait beaucoup de souci pour Gwendal : quelque chose d'étrange s'était produit durant la nuit et il avait refusé de s'alarmer, et surtout d'en parler à quiconque.
Mais elle l'avait finalement raconté, ce qui avait mis son époux très en colère, la boudant durant toute la soirée.
Incrédules, tous l'avaient écoutée lorsqu'elle avait juré n'avoir rien inventé. Ils se demandaient si elle ne commençait pas à perdre la tête, mais ils s'étaient tus, par respect, parce qu'il s'agissait de Clara, et chacun se refusait à la voir vieillir.
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- J’ai peur, vous savez ? J’ai peur de ne pas tenir le coup. Ces phénomènes, la peur de mes enfants, le silence de mon mari, et cette maudite tempête qui nous plonge dans l’obscurité et l’absence de téléphone. J’ai l’impression d’être dans un mauvais film d’épouvante. Je voudrais me réveiller, dites-moi que tout ceci n’est qu’un mauvais rêve. Aidez-moi, Alan. Aidez-nous, par pitié. Je sens que je vais craquer.
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- Calmez-vous. Pleurez si cela vous fait du bien. Ce sont les larmes qui ne coulent pas qui sont toujours les plus dangereuses.
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Pardonnez-moi, ma chérie. Sous la pluie, sous les obus, je n’ai jamais cessé de penser à vous, ma Louise. Et lorsque je pensais à vous, alors, dans la plaine tourmentée fleurissaient les coquelicots que nous aimions tellement cueillir. Et le soleil brillait en effaçant le malheur devant moi, illuminant votre sourire que je n’oublierai jamais. Vous vous souvenez, mon amour ? Vous vous souvenez de votre main dans la mienne, quand nous courions dans les champs derrière chez vous ? Et de tous ces après-midi, simplement allongés dans les coquelicots, à regarder la forme des nuages, laissant voyager notre imagination ?
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Mon mari a enchaîné les dépressions lorsqu’il travaillait dans sa précédente société. La pression et l’humiliation étaient devenues insupportables. Sa vie professionnelle avais viré au cauchemar et nous avons failli nous séparer à cause de cela. Puis, il y a eu sa tentative de suicide. Après un long arrêt et un séjour à l’hôpital, il s’est fait renvoyer.
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Oui… Bonjour. Madame Anneraux à l’appareil. J’habite dans un village de la Somme. C’est difficile de l’expliquer comme ça, mais il se passe des choses étranges chez nous… Je vous laisse mon numéro…
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Durant mes nombreuses enquêtes, j’ai parfois eu l’occasion de me gratter le menton en me posant une multitude de questions. Je suis de plus en plus persuadé que la mort n’est pas une fin, mai qu’il convient de trier tous les clichés, toutes ces certitudes, toutes les affirmations de certains.
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… la tombe. On a dit qu’en l’ouvrant, les ouvriers y auraient trouvé une urne. Ils l’auraient brisée avant d’en disperser les cendres dans la forêt. C’est là que tout aurait commencé et que les choses se seraient rapidement compliquées… Les gosses pensaient avoir trouvé la stèle de Luna, quelque chose y était gravé… Le propriétaire avait voulu récupérer des ruines une belle porte voûtée… Certains prétendaient que ces vieilles pierres provenaient d’un ancien moulin à vent…
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Qui que nous soyons, il y aura toujours, quelque part, quelqu’un qui se souviendra de nous. Et que cela puisse être avec le sourire, l’indifférence ou la mélancolie importe peu. Ce qui importe, c’est de jouer le rôle que notre cœur nous enseigne, de suivre ce destin que nous avons tous, quitte à se rebeller parfois. Car ce qui le rend formidable, ce destin, c’est sa découverte inconsciente, et surtout le regard en arrière que l’on pose un jour sur lui.
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Imagine, un ultimatum mondial. Le truc de dingue qui nous aurait dit, quelques années, plutôt, que pour éviter ce qui vient de se passer ou n’importe quelle autre catastrophe qui nous pendrait au nez, que L’humanité, toute entière aurait dû renoncer à son confort, à sa technologie, ses énergies. Même rien que quelques années, même une seule. Se taire, se figer. Bref, plus rien, le temps de laisser la nature se refaire une santé et pour nous sauver tous. Nous, et nos gosses. Eh bien… Pour l’économie, personne ne l’aurait fait. Faut croire que la nature a tranché.
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La nature humaine, mon gars. Elle ne tarde jamais à se réveiller quand c’est le bordels. Je crois qu’on a tous basculé dans l’horreur. On a vu ça des dizaines de fois dans les films, dans les bouquins. Le même scénario banal à quelques nuances près. C’est la merde.
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Le 23 juillet 2014, dans un communiqué, la NASA dévoilait que la Terre avait échappé, deux ans plutôt, jour pour jour, à une tempête solaire d’une ampleur considérable et inédite depuis 1859. Selon les spécialistes, le vent solaire aurait pu neutraliser le réseau électrique mondial et interrompre toutes les télécommunications, les liaisons Internet, ainsi que les transports aériens, et neutraliser tous les systèmes électroniques. Le communiqué, rendu public, précisait que cette tempête aurait pu provoquer une grave catastrophe mondiale et renvoyer notre civilisation au XVIIIe siècle.
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« Allô, Alan ?
- Bonjour, Paul, ravi de t'entendre. Comment vas-tu ?
[...]
- Tu te rappelles de ce gamin qui avait disparu à quelques kilomètres de chez toi ? La presse locale en avait parlé. »
Alan se frotta les yeux et le front en réfléchissant. [...] Il avait mal dormi, cette nuit-là. Il avait eu mal à la tête inondée d'images et pensées improbables, sans compter cette étrange sensation d'être observé depuis le pied de son lit, même si ce n'était pas à lui qu'il fallait apprendre les pouvoirs de l'imagination et des angoisses qu'elle était capable de provoquer.
« Ouais, le gosse Ledantec, c'est ça ? D'ailleurs on ne l'a jamais retrouvé. Ca fait quoi, deux ans à peu près, non ?
- Oui, c'est ça. Lis l'article. Je crois qu'il faut qu'on s'en occupe. Je te rappelle ce soir et on en rediscute. J'espère que tu n'as rien de prévu ce week-end. À plus mon vieux. »
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Implorant une pitié divine pour sortir de ce cauchemar, Meghan poussa la grille du cimetière comme pour répondre aux murmures de son instinct. Le seul chemin qui s'offrait à elle. Ici pas de gardien pour la renseigner. Des alignements de pierres tombales, dont certaines effondrées, enveloppées dans un voile de brume.
Elle paniqua en entendant se refermer violemment la grille par laquelle elle était entrée. Elle s'y précipita. Il n'y avait plus moyen de l'ouvrir. Son regard alternait de chaque côté de l'allée à la recherche d'une issue. Elle avançait lentement, se frictionnant les épaules pour se réchauffer.
Elle s'arrêta soudain devant une tombe : celle de Nolwenn Le Cozic, une amie d'enfance avec qui elle avait partagé les bans de l'école. Nolwenn Le Cozic, épouse de Lionel Arzel. La photo d'elle ne faisait aucun doute, mais elle semblait si vieille...
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La forêt venait de revêtir son manteau le plus sombre, celui dont se parent les arbres qui ont tant à cacher, surtout les secrets les plus terribles dont ils ont un jour été témoins. Pas de ceux qui se murmuraient à propos de l'amour entre Lancelot et dame Guenièvre, non. Ni entre Merlin et dame Viviane, mais de ceux d'une tout autre nature qu'il valait mieux ne pas connaître.
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Tandis qu'elle appuyait sur le déclencheur de son reflex, le piano se mit à jouer les cinq premières notes d'une mélodie qu'elle reconnut immédiatement: "Le Temps des cerises".
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Et alors qu'Elena, sous un flot de larmes, fixait son attention sur la neige, un coup de feu avait retenti à travers toute la forêt de Brocéliande.
Deux autres avaient suivi...
Chaque korrigan, chaque arbre, chaque buisson, chaque animal s'était mis à trembler. Non pas de froid, mais parce que le mal en personne venait d'être libéré. Nous étions le 14 décembre 1979.
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