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Citations de Jean Markale (301)


À l'aube du troisième millénaire, voué à d'intenses bouleverse­ments de tous ordres, il devient urgent d'entreprendre cette quête d'identité. Quelle que soit notre origine, nous avons tous une filiation, et celle-ci non seulement nous explique, mais elle nous justifie : si, dans ce qu'on appelle le «concert des nations», chaque participant n'apporte pas sa propre spécificité, toute tentative d'unification risque de demeurer une construction vide et sans âme. C'est d'une subtile synthèse de différences que naît une authentique civilisation.
Il n'est question, aujourd'hui, que de «faire l'Europe». Or, l'Eu­rope n'est plus à faire puisqu'elle existe depuis plus de deux millé­naires. Il s'agit seulement d'en faire surgir les composantes, les­quelles avaient été longtemps ignorées, pour ne pas dire méprisées. On a trop mis l'accent sur le rôle exclusif de la source gréco-latine de la civilisation occidentale, en effet, et cela au détriment de toutes les autres sources, pourtant bien réelles, qui ont contribué à nourrir d'innombrables générations en quête de savoir. Et parmi celles-ci, la source celtique n'est pas des moindres, puisque, vers le Ve siècle avant notre ère, les peuples qu'on appelle les Celtes occupaient une grande partie de l'Europe et y ont laissé des traces durables, tant sur le terrain que dans les esprits.
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Le patrimoine culturel de l'humanité est ce qui rattache celle-ci à ses origines et à son destin, mais son extrême diversité est le témoi­gnage le plus probant que l'être humain est à la charnière de la créa­tion universelle. Dans quelle mesure ? Nous n'en savons rien : tout ce que l'on peut dire, c'est que chaque respiration, chaque geste, chaque pensée sont autant de degrés parcourus sur la mystérieuse échelle qui va de la terre au ciel et du fini à l'infini. Ce patrimoine, qu'on pourrait aussi bien appeler «matrimoine» pour rendre hommage à la Terre-Mère, c'est la Mémoire de l'humanité, parcellisée et dispersée, mais qui, par cela même, en a acquis plus de richesse et de puissance. Car le paradoxe veut que plus une chose est complexe, plus elle est capable d'engendrer du nouveau, «enfer ou ciel, qu'importe !» comme avait dit superbement Baudelaire en une sorte de délire prophétique.
Or, cette Mémoire de l'humanité n'est qu'une accumulation de données, d'informations recueillies au cours des millénaires, et qu'il convient donc d'activer, d'actualiser, d'incarner en quelque sorte à chaque génération. Et si la connaissance officielle, largement répan­due dans les écoles et les universités, est une base essentielle pour toute recherche ultérieure, il n'en reste pas moins vrai que le savoir populaire, sous-jacent et marginal parce que bien souvent diffusé par voie orale, fait partie intégrante de ce patrimoine culturel. Il en est même l'âme : il réunit en lu ? tout ce que l'expérience et la réflexion ont apporté à l'esprit humain depuis que celui-ci a pris conscience de son existence.
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La vie n’est qu’une lutte perpétuelle contre la mort.
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Le cycle du Graal est un authentique jeu de l'oie : c'est une recherche, une quête, sans cesse renouvelée pour accéder à quelque chose qu'on ne connaît pas.
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Le mal, c’est la violence, c’est la vulgarité, c’est le manque de discrétion. Le bien, c’est aimer honnêtement.
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(Anne de Bretagne) est importante parce qu'elle marque un événement essentiel pour la France et la Bretagne : la réunion de ces deux Etats.
Sans la Bretagne, la France ne serait pas ce qu'elle est. Mais sans la France, la Bretagne ne serait pas ce qu'elle est, non plus.
Il ne s'agit pas de se lancer dans des querelles dépassées quant à savoir qui avait tort ou qui avait raison, ou quel aurait été le destin de la Bretagne sans la France. Le fait est là, c'est tout.
Et il est important de rendre justice à tous ceux qui ont contribué à cet événement derrière l'image un peu mélancolique de cette petite fille de onze ans, projetée, à cause de sa naissance, dans un monde cruel où règne une seule loi, celle de la jungle.

Elle était petite, elle était boiteuse, elle n'était pas spécialement belle. Mais elle a été duchesse souveraine de Bretagne et deux fois reine de France.
Oui, l'Histoire parfois nous surprend...
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En survolant l’histoire de l’humanité et les mythes fondamentaux qu’elle génère, on doit convenir que tous les existants ne peuvent pas, comme Jacob, tenir tête à Dieu. Seuls quelques privilégiés y parviennent, et cela après de longues épreuves qui sont d’ailleurs autant d’initiations, c’est-à-dire de franchissements de seuils.
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Il ne sert à rien de se révolter contre Dieu, car Dieu est le Tout absolu, et le nier, c'est se nier soi-même.
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Mon amour est un chardon, c'est un désir
de force et de violence, il est comme les quatre
parties de la terre, il est sans fin comme
le ciel : c'est la brisure du cou, c'est une
noyade dans l'eau, c'est une bataille contre
une ombre, c'est une course vers le ciel,
c'est une course aventureuse sous la mer,
c'est un amour pour une ombre...
Histoire d'Etaine
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La neige



Froid est le lac, le lit …

Mordant est le vent et nue la colline,
il est difficile de trouver un abri,
le gué est troublé, gelé le lac.

Vague après vague roulent vers le rivage,
bruyants sont les cris au faîte des collines,
– s’il n’y a qu’un seul juste, qu’il approche –

Froid est le lac sous la tempête de l’hiver,
les tiges des roseaux sont raides.
– Heureux qui voit la poutre en sa poitrine. –

Froid est le lit du poisson en ses draps de glace,
maigre le cerf, le faîte des roseaux bouge et se plie,
le soir est bref, courbés sont les arbres.



// Llywarch-Hen (vers 490 – vers 590)

/ Traduit du gallois par Jean Markale
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Et ce n’est pas commode quand on est une femme, car on te regarde d’un drôle d’air et on t’attend au tournant. On dit que tu ne pourras pas t’en tirer parce que tu es une faible femme et ceci et cela. Mais ne t’en fais pas : je leur ai montré que je savais me débrouiller.
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Cette légende raconte en effet, de façon très succincte, comment un dieu venu du nord, et auquel les Grecs donnaient le nom d’Apollon, combattit et tua un serpent nommé Pythôn, qui résidait sur le territoire de Delphes. Après cette victoire, les habitants du pays abandonnèrent le culte qu’ils rendaient à Pythôn et se consacrèrent à la gloire du dieu vainqueur Apollon. Mais c’est une femme, une prêtresse, la Pythie, qui, se tenant dans une profonde cavité, sous l’emplacement du temple construit en l’honneur d’Apollon, devint l’interprète du dieu et le personnage essentiel de cet oracle célèbre dans tout le monde méditerranéen.
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Contrairement aux idées reçues, et complaisamment diffusées dans les manuels scolaires, la Bretagne, dans ses limites actuelles, c’est-à-dire quatre départements constituant la région Bretagne officielle, plus la Loire-Atlantique rattachée à un hypothétique Pays de la Loire, si elle a fait partie de l’Empire romain, n’a jamais été une « province » franque, ni mérovingienne, ni carolingienne, ni même capétienne.
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Il reste à savoir de quelle nature sont les plaisirs de l’amour ainsi codifiés dans ce précepte. En prenant appui sur les formulations quelque peu stéréotypées des troubadours et en se référant à la soi-disant morale chrétienne de l’époque, les médiévistes ont tous insisté sur l’aspect spiritualiste de l’amour courtois, niant la réalité physique de cet amour et faisant appel à un certain platonisme revu et corrigé par la scolastique. Pour ces médiévistes, les plaisirs de l’amour ne peuvent être qu’intellectuels ou spirituels et se confondent avec un grand élan mystique vers le parfait et l’absolu.
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— Et que représentait cette statue ?
— Notre-Dame de la Nuit. C’était la statue ancienne, celle que des paysans ont retrouvée au siècle dernier, sous un buisson de ronces, en défrichant un terrain sur l’emplacement de cette ville dont je vous ai parlé. Comme elle était en pierre noire, on l’a appelée Notre-Dame de la Nuit. C’est du moins ce qu’on raconte, mais je n’en crois pas un mot. Je serais plutôt de l’avis des archéologues qui prétendent que ce n’était pas une statue de la Vierge Marie, mais la représentation d’une déesse-mère qui était autrefois honorée dans la ville détruite. Mais qu’est-ce que ça change ? Cela démontre la permanence des cultes dans une spiritualité qui peut prendre différents aspects, mais qui est en réalité la même pour tous les êtres humains, et cela depuis les origines.
Anne semblait littéralement envoûtée par la niche vide. Elle la contemplait avec une sorte de respect mêlé de mélancolie. Il lui vint l’idée de rester là pendant longtemps, toute seule, peut-être pour prier, peut-être pour évoquer quelque scène d’un lointain passé. Mais elle vit le prêtre sortir de la chapelle avec l’homme et elle les suivit.
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Si l’on comprend bien le terme d’Élohîm, apparaissant très tôt dans les premiers versets de la Genèse, il s’agit non seulement du Yahvé créateur de
l’univers, mais de toutes les entités, matérielles ou spirituelles, générées par ce créateur mystérieux et inconnaissable (et surtout ineffable) et qui sont autant d’intermédiaires entre Lui et les créatures matérielles qui sont ses émanations. Encore une fois, il faut insister là-dessus, Dieu, quel que soit le nom qu’on lui donne, n’existe pas. Mais, par contre, il est ; ce sont les êtres vivants qui existent, c’est-à-dire « qui sont sortis de lui ». D’où le fossé – tragique – qui a, au cours des siècles, séparé d’une façon presque irrémédiable l’Être et l’Existant.
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Dans la vallée de la Vilaine, à l’endroit où le fleuve s’étale dans une grande plaine où il reçoit les eaux du Don, on peut voir une sorte de lac envahi par les roseaux, peuplé d’oiseaux de passage qui vont et viennent à travers le
monde et qui apportent en cette région un peu du grand souffle du large. C’est la Mer de Murin.
Mais ce ne fut pas toujours cette mélancolique étendue d’eaux mortes. Autrefois, à ce qu’on dit, à cet emplacement, s’élevait une épaisse forêt qui couvrait tout le fond de la vallée. Chaque jour, on y entendait le bruit des haches des bûcherons, et tout le pays alentour venait faire des provisions de bois.
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Dans le domaine celtique, si l'on considère, comme tous les auteurs de !'Antiquité l'ont laissé entendre, que tout est suspect, que tout est envahi par la légende, cela prouve que l'histoire des Celtes nous parvient sous une forme symbolique qu'il convient d'interpréter, mais qui est peut être finalement plus facile à comprendre.
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Le mythe n'est pas autre chose que le comportement pratique originel de l'humanité. L'Histoire est la compréhension de la suite des mythes vécus et constamment réactualisés.
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Il faut dire que cette Madeleine demeure bien mystérieuse : est-elle un personnage unique, ou apparaît-elle sous trois aspects et trois noms différents ? La lecture attentive des textes canoniques ne permet pas de répondre catégoriquement à cette question car, en dehors de la mère de Jésus, il y est fait mention de trois Maries qui sont les « saintes femmes » venues de Galilée et qui, en définitive, pourraient bien n’être qu’une seule et même personne. Il y a d’abord la pécheresse pardonnée par Jésus chez le pharisien Simon (Luc 7), puis Marie de Béthanie, soeur de Marthe et de Lazare, qui répand du parfum sur les pieds de Jésus (Jean 11 et 12) et enfin, au Golgotha et au tombeau, la Marie dite de Magdala (Jean 19 et 20). Et rien, dans le contexte, ne peut s’opposer à une identification de ces trois femmes en une seule et unique.
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