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Critiques de Jean-Paul Nozière (245)
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La Saignée 1870-1871

"La saignée" est un drame en cinq actes et sept tableaux.

Écrit par Lucien Descaves et par Fernand Nozière, il a été représenté, pour la première fois, à Paris, le 2 octobre 1913, au théâtre de l'Ambigu.

La Commune, parfois désignée comme la plus belle révolution du monde, a aujourd'hui meilleure réputation qu'hier, et plus encore qu'avant-hier.

Pourtant bien des rues, partout en France, portent toujours le nom de Thiers, grand pourvoyeur devant l'éternel de fusillés, de déportés, de malheur et de vies brisées.

En 1913, "La saignée" est un spectacle douloureux pour ceux qui ont vu et qui n'ont pas oublié.

C'est une oeuvre forte, un texte historique engagé et courageux.

C'est aussi un drame humain, un de ces vieux mélodrames qui tordent le coeur et mouillent les yeux.

En septembre 1870, au coeur du faubourg Saint-Antoine, du fond d'une cour, résonnent les voix du drame qui va se jouer.

Dans son atelier d'ébénisterie, Mulard n'a plus d'ouvrage à donner au père Gachette.

Cette maudite guerre a tout mis en suspens : le commerce, les affaires ... la vie !

Antonine, la fille de la maison, attend le retour de Charles, son fiancé, un brave gars incorporé au 12ème corps d'armée qui était à Sedan.

Francoeur, un vieux camarade, était aussi à Sedan.

Il revient, porteur d'une terrible nouvelle ...

Au premier abord, la pièce, dans sa forme paraît un peu désuète.

Pourtant, comme pour un vieux meuble, il suffirait de quelques petits coups de rabot, de changer quelques serrures et d'un bon lustrage pour lui rendre son air du temps.

Car une pièce comme celle-ci est intemporelle.

Elle parle du malheur des hommes que sont la guerre et l'oppression, de celui des femmes, qui est le même auquel vient s'ajouter parfois le lourd poids de l'intransigeance des hommes.

"La saignée" est une habile leçon d'Histoire contemporaine, dispensée à une époque où cette histoire n'en est pas encore.

Mais c'est aussi une belle pièce de théâtre où rien n'est simple, où de splendides personnages, empêchés de vivre, sont empêtrés dans leur propre humanité.

La figure d'Antonine est une pure merveille de justesse.

Victime de tous les malheurs, elle a perdu le mari qu'elle n'avait pas encore, elle a perdu son enfant, elle est rejetée par les siens, elle est déconsidérée et méprisée et finalement elle se découvre délaissée.

Plus de cent ans ont passé et la détresse de cette jeune femme émeut encore.

Plus de cent ont passé et cette superbe pièce de théâtre semble toujours chargée du même poids d'émotion ...









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Le chat aux aguets

Après l'assassinat d'une jeune flic, le commissaire Gandou fait appelle à l'ancien flic Christian Milius pour découvrir la vérité. Mais c'est de multiples drames que vont découvrir Milius et sa jeune associée Yasmina Rahali.

Nozière après "Le silence des morts" signe un polar à la construction sophistiquée, nous plongeant aux portes de la folie meurtrière. Alternant les récits (l'avancée de l'enquête et l'origine du drame), l'intrigue est suffisamment charpentée pour maintenir notre attention. Avec un bémol une fin qui bien qu'atypique me parait un peu tirée par les cheveux. Agréable malgré tout.
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Un été 58

En cet été 1958, Pierre a treize ans. La vie est paisible dans son petit village franc-comtois, et particulièrement chez lui. Ses journées sont ponctuées de révisions imposées par son instituteur de père, et ses sorties sont limitées. L'arrivée de Justin, hébergé dans une famille d'accueil, va perturber tout ce petit monde. Du haut de ses quatorze ans, le gamin ne manque pas d'aplomb. Il multiplie les conneries, les gendarmes sont souvent appelés. Il fait tourner le curé en bourrique - gentiment mais sûrement -, mais il arrive toujours à s'en sortir en amadouant les adultes, malgré leur méfiance. Il entraîne dans ses frasques les garçons un peu plus jeunes, qui, comme Pierre, sont fascinés par son audace.



L'écriture soignée et classique de Jean-Paul Nozière nous immerge parfaitement dans l'ambiance d'une époque, d'un village, de la torpeur estivale. La tension monte peu à peu, on a l'impression qu'un drame va arriver, et en attendant, l'auteur nous englue dans le malaise en laissant entrevoir un tas de mystères autour de Justin, adolescent aussi attachant qu'inquiétant : qui est-il ? d'où vient-il ? quels sont ses rapports avec le couple qui l'héberge ? que va-t-il devenir ?

Je suis restée sur ma faim car je n'ai pas de réponses. C'est d'autant plus décevant que j'ai trouvé ce roman excellent tout au long de ma lecture.
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Si tu savais, Tobby...

Depuis que son père est au chômage à temps plein et sa mère à temps partiel, depuis que leur chien est mort sous les roues d'un livreur de pizzas, David ne bosse plus au collège, il lit pendant les cours. Les profs se désolent, c'était un très bon élève, avant. Mais lui, il s'en fiche : « De toute façon, je serai écrivain. John Steinbeck en mieux, un Steinbeck qui inventera une solution pour épargner Lennie. » (p. 28)

D'ailleurs, désormais, vous êtes priés de l'appeler Cal, comme le héros des Raisins de la colère. Puisque ses parents ne lui disent pas la vérité - il est censé ignorer que son père a perdu son boulot - autant vivre dans son monde et se créer un univers. Ça aide à supporter la misère, la faim, les fringues du Secours Catho ou du Secours Pop que les autres gamins reconnaissent sur son dos, les brimades de Youssef le caïd et les gloussements de « sa cour de faux-culs rigolards ».

Les bonheurs de David : prendre le bus à côté de la belle Melissa, et lire.



Une belle histoire poignante - avec quelques traits d'humour - sur le chômage, la pauvreté, l'adolescence et le collège, les non-dits familiaux, le rôle des enseignants, les vertus thérapeutiques de la lecture. Jean-Paul Nozière rend ici un bel hommage à la littérature, et à quelques grands auteurs en particulier, Steinbeck en tête, mais aussi Daniel Defoe, Mark Twain...

« Comment l'auteur fait-il pour me chambouler ainsi, me faire croire dur comme fer aux choses insensées qu'il raconte ? » (p. 26)

« Comment un écrivain parvient-il à enfiler des mots ordinaires les uns après les autres pour, à la fin, vous clouer de stupéfaction ou vous faire rire ou vous faire pleurer ou les trois à la fois quand il est très fort ? » (p. 64)
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Maboul à zéro

2002, quelques semaines avant les élections présidentielles.

Depuis quatre ans, c'est une « smala » (sic) qui occupe la loge du collège Georges Brassens de Sponge, petite ville fictive* proche de Dijon.

Zohra est concierge et femme à tout faire, son mari travaille de nuit en usine, leur fille de quatorze ans, Aïcha, ne va pas à l'école - c'est louche. Et leur fils de dix-sept ans, Mouloud, alias Milou, alias 'tous les joueurs de foot célèbres du monde' est « maboul », handicapé mental, ingérable, épuisant. Et peut-être dangereux pour les enfants qui fréquentent l'établissement, qui sait ?

Aïcha intercepte les lettres destinées à madame la Principale du Collège, elle y trouve de drôles de propos sur sa famille. Ça lui donne un autre regard sur les gens, sur les hypocrites qui l'entourent. Pas tous hypocrites, d'ailleurs, certains ne cachent pas leur méfiance et leur rejet. Sa mère minimise la gravité du racisme galopant, son père est beaucoup plus pessimiste.



Encore une fois, Jean-Paul Nozière s'attaque à des sujets sensibles : le handicap, l'exil, le racisme, la montée de l'extrême droite. Et encore une fois, il le fait avec talent. Ses personnages sont particulièrement convaincants : les trouvailles et reparties du jeune homme handicapé sonnent juste ; Aïcha, l'adorable surdouée qui s'occupe si bien de son frère, porte un regard à la fois frais et mature sur le monde (elle me fait penser à Anne Frank) ; Zohra, qui a abandonné le henné et les robes traditionnelles pour mieux s'intégrer en France, raconte ses rêves de jeune fille brisés par les 'barbus' en Algérie au début des années 90 ; le père ne décolère pas...



Roman tendre, à la fois tragique et plein d'humour malgré la gravité des thématiques.

Et d'actualité, encore plus qu'en 2002. Mais moins qu'en 2017 ? Heum...



* si le nom de la ville est inventé, Jean-Paul Nozière précise bien en début d'ouvrage que « toute ressemblance avec des événements réels est volontaire »
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Un jour avec Lola

Irène, la mère de Lola, est partie un jour en claquant la porte, son mari ne ramenait pas assez d'argent à la maison - ce n'est pas avec le chiffre d'affaires minable de la petite épicerie Favelas que madame pouvait satisfaire ses goûts de luxe...

Bon débarras ? Sans doute, si on se fie aux souvenirs de Lola : Irène était égoïste, hystérique, mauvaise mère, épouse volage et cruelle. Mais visiblement, son départ a chamboulé le mari et la fille. Tom, l'époux abandonné, semble toujours amoureux, et dans son chagrin, après quelques bières, arrive-t-il encore à distinguer la mère et la fille ? Lola brouille les pistes, involontairement sans doute (et pour elle-même en premier lieu), elle ressuscite la disparue, s'identifie à elle, s'appropriant les vêtements, le maquillage et le parfum d'Irène, s'habillant devant son père, et jouant à la petite épouse du haut de ses quatorze ans :

« - On fera semblant d'être mari et femme, s'excitait Lola... oh non, mieux que ça... fiancés... oui, fiancés... tu me tiendras la main, je poserai ma tête sur ton épaule, les gens nous envieront et...

- Calme-toi ! avait dit Tom. Ce n'est jamais qu'une fête foraine. Je te signale que toute la ville ou presque me connaît, alors ton scénario... Bon, on essaiera une minute ou deux, puisque ça t'amuse, mais... ».

Et, curieusement, le père ne met pas de barrières à ce jeu trouble de séduction que Lola prolonge au collège, avec des garçons de son âge. En profite-t-il, ce papa ? On a plutôt l'impression qu'il est dépassé, démuni, sa compagne est partie, une autre femme est là - sa propre fille devenue adolescente, en l'occurrence...



J'ai découvert Jean-Paul Nozière récemment, j'aime beaucoup son écriture, ses idées, ses thématiques. Mais ce roman m'a dérangée. J'ai éprouvé le même genre de malaise qu'à la lecture de 'Janis est folle' (Olivier Ka), le même genre de questionnement désagréable qu'en écoutant/regardant 'Lemon Incest' (Serge Gainsbourg et sa fille Charlotte de 13 ans). Parce que l'adulte n'est pas à sa place, ne remplit pas son rôle, il ne sait plus guider, conseiller, parce que l'adolescent n'a pas les limites dont il a besoin. Parce que le duo parent-enfant est devenu délétère...



Lecture décevante, qui met d'autant plus mal à l'aise qu'il subsiste pas mal de zones d'ombre - quid de la fin, par exemple, ou de l'identité de la femme sur les photos de la fête ?
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Le Silence des morts

Les polars de la collection Rivages/Noir sont immuables et recèlent bien souvent de bonnes histoires. Il en va ainsi du roman Le Silence des morts, de Jean-Paul Nozière, paru en 2006.



Un personnage à la dérive

Christian Milius prend sa retraite de capitaine de police. Moqué par ses désormais ex-collègues pour sa lenteur et sa désinvolture face à ses dernières enquêtes, il termine sur un rapport bâclé à propos du suicide d’un SDF qui campait aux abords de la ville. Or, quelques jours après, il ressasse et, pour occuper ses journées, il reprend son enquête, persuadé d’avoir loupé quelque chose de bizarre, voire un coup énorme. Nous suivons là un personnage complètement décrépi, qui assume mal d’avoir laissé son travail à la dérive et qui connaît des mésaventures familiales tragiques. En effet, il a accumulé les tragédies et les désastres : sa sœur, dans un accès de folie, a tué père et mère ; sa femme, à force de boire, s’est tuée dans un accident de voiture ; ses deux filles ne lui parlent plus et attendent sa mort ; son fils ne vient jamais le voir et lui ment sur son chômage. Le rêve, quoi ! Pour compenser cette situation, il s’accroche à son enquête comme une moule à son rocher et, avec le soutien (en alcool) de son ami Henri, tenancier d’une salle de danse, et de Ghislain, un jeune gigolo qu’il vient de rencontrer, il se rend compte que le soi-disant suicide cache d’autres disparitions suspectes.



Polar noir

L’auteur donne ici une suite relative à sa série d’enquêtes mettant en scène le flic Slimane Rahali. Il met alors en parallèle avec l’histoire (dans des chapitres plus courts et plus vifs) de Selma qui entame depuis l’Algérie un périple pour amener en France une fille d’islamiste tout juste vendue. On le sent dès le départ : dans cette enquête, les thématiques vont être assez plombantes. Et nous ne sommes pas dessus : l’abus économique et physique des personnes en situation précaire, le rapt et le viol de jeunes immigrées, la gestion managériale d’un service public de la police, le commerce illégal de produits dangereux, etc. À l’image de son antihéros, ce polar est noir et dépressif : entre les planques misérables et les frigos vides, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a quand on a peu, car continuellement les gens d’en-bas prennent coup sur coup de cette « société libérale de merde » comme le dit Christian et il est temps qu’il fasse cesser cela, à son petit niveau en tout cas.



Le Silence des morts est donc un bon moment de lecture, pas très joyeux c’est certain, mais efficace dans son propos et intéressant dans son choix de personnage.



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Camp Paradis

Un couple recueille des enfants blessés par la vie : c'est Camp Paradis. Boris est l'un deux. C'est lui qui va nous raconter l'histoire de ce lieu hors du temps et surtout des destins qui s'y croisent. Leur arrivée, comme leur histoire, est toujours particulière, unique. Nous allons suivre plus particulièrement le parcours de cinq d'entre eux, chacun ayant sa propre blessure : enfant soldat, enfant violenté, enfant dans tous les cas rejetés par leur milieu en raison de leur différence ou d'un coup du destin.

Le récit s'accélère avec l'arrivée de la guerre aux portes même de Paradis...



Un roman fort, universel qui a pour thème principal celui de la seconde chance avec pour arrière plan celui des enfants dans la guerre. La construction est réussie, les personnages continuent à vivre en nous une fois le livre refermé. 
Lien : http://0z.fr/FPf24
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Nouvelles vertes

C'est sceptique que j'ai commencé la lecture imposée de ce recueil. Mais, comme j'ai pu le découvrir par moi même, on est souvent surpris de ce que l'on ne connait pas et aller au devant des préjugés. Mais préjugés étant ce jour là qu'un recueil de nouvelles donné par un professeur de français devait forcement être nul d'autant plus que le sujet était l'écologie. C'était donc sur ces pensées enthousiastes que j'ai commencé la lecture de ces nouvelles. Je me suis donc rendue compte que ce recueil n'était pas si mal que ça, même très bien en y repensant plus tard. Pour faire bref : j'ai adoré.

Cet ouvrage nous emmène dans neuf nouvelles toutes très différentes, touchant des sujets très variés autour de l'importance de la préservation de notre planète et de sa biodiversité. Du scénario catastrophe à une simple histoire du "passé" racontée à un enfant ce recueil recouvre la plupart des sujets touchants l'écologie (la déforestation, le risque nucléaire, le dérèglement climatique, la pollution, la biodiversité…).

A lire pour voir les choses autrement.
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Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pa..

Une intrigue bien menée, sur un sujet éprouvant : l'enlèvement d'un enfant, puis celui d'une jeune fille. On ne se doute pas de l'identité du coupable avant la fin du livre. Et la chute de la dernière page...donne des frissons.

C'est un roman jeunesse, donc rien de trop affreux, mais on y trouve malgré tout une angoisse distillée tout au long du livre, et la moiteur du lac du serpent.

Un bon roman policier pour la jeunesse
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Un été algérien

Une ferme près de Sétif, en 1958. Les "évènements" ont commencé, mais tout ça est bien loin des préoccupations de Paul et Salim. Du moins jusqu'à un certain soir où Salim apprend qu'il n'ira pas au lycée ; où Paul devient de plus en plus arrogant...

Comment l'arrogance, le sentiment de classe, le ressentiment détruisent une amitié et mènent à la violence. Comme souvent, Nozière écrit sur l'Algérie ; comme toujours, sa sympathie et son intérêt vont aux Algériens, qui ici veulent reconquérir la terre qui leur appartient, coût que coûte. Les rapports colons/colonisés sont le plus souvent empreint de mépris et de racisme. D'autres se voilent la face : puisqu'ils "traitent" bien leurs gens, ils ne craignent rien. Mais le sentiment de spoliation n'épargne personne et même s'il leur en coûte, si cela prend du temps, Paul et Salim feront des choix, des actions, qui les sépareront irrémédiablement. Même si tous les deux sont attachés à leur terre natale.
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La chanson de Hannah

*** Le temps des cerises ....***





Ce petit roman jeunesse La chanson de Hannah, retrace l'existence douloureuse de Louis, fils d'Abraham et Hannah, réfugiés juifs Polonais en France.

La guerre est là, nous sommes en 1941 / 1942 où l'étoile jaune doit "briller" sur les vêtements et où les interdictions prennent place.



Louis est un adolescent qui mène sa petite vie alors que son père Abraham travaille dans une mine et que sa mère Hannah chante. Elle chante sa chanson : Le temps des cerises - que Louis adore.



Le garçon passe plus de temps au "Café des Amis" qu'à l'école, et "travaille" pour Madame Jeanne, la patronne, du café. Puis un jour, les nazis envahissent la ville et persécutent les Juifs. Louis tombe de haut quand Abraham et Hannah lui apprennent qu'il est de confession juive, puisqu'ils ne sont pas du tout pratiquant.

Le cauchemar commence pour le garçon qui doit toujours nier sa condition et ce, quoi qu'il arrive, et si il y a danger, et que Louis doit s'enfuir sans se retourner, ses parents chanteront La chanson de Hannah - ce sera le signal de tous les dangers !



Un petit roman jeunesse qui se lit en une heure, l'auteur mettant l'accent sur la préparation de la rafle juive avec une fin dramatique.
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Échec et rap

J'ai bien aimé ce roman policier qui met en scène une vengeance.

Le récit alterne les chapitres qui racontent le quotidien d'un adolescent élevé par sa mère avec son père en prison, qui est victime de harcèlement scolaire (mais aussi à l'extérieur car il vit dans une petite ville tout comme ses harceleurs) à cause de ça, et les chapitres 15 ou 20 ans plus tard qui suivent l'inspecteur Lili Rigosi, nouvellement nommée à la tête de la brigade de Sponge, cette petite ville qu'elle avait quitté à l'âge de 15 ans. Dès les premiers jours, elle est confronté à un crime étrange avec mise en scène par le meurtrier, ambiance "échec et rap".

J'ai trouvé ça intelligemment mené même si on peut se douter des liens entre les deux bien que les noms et surnoms ne soient pas explicités tout de suite.

Un polar plutôt fort.
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Si tu savais, Tobby...

Ce livre on me l'avait donné pour la bibliothèque, dire que j'ai failli le vendre 0,10 € à la bourse aux livres du coin. Personne n'en a voulu. Heureusement. Intriguée par la couverture, un visage d'enfant à moitié dans l'ombre, au regard prégnant je me suis plongée dedans et je ne l'ai pas lâché.

C'est la rentrée, David remplit la fiche pour le prof, d'une écriture énorme et rageuse. Un père chômeur, une mère chômeuse à mi-temps. Un nouveau prénom Cal et puis rien en sport, loisir, métier... Cal pendant les cours se plonge dans les livres. Il est là sans être là. Excellent élève avant, les professeurs acceptent cette situation sauf un. Mais David/Cal s'en moque. il devient insolent, perturbateur et ne vit que pour sa passion de la littérature. Il sera Steinbeck, mais lui il ne fera pas mourir Lennie.

David/Cal n'a qu'un interlocuteur, son chien Tobby. Tobby est un chien empaillé. Cadeau du livreur de pizza, qui l' a écrasé avec son camion, pour éviter l'hystérie de la mère. Depuis ses parents ne lui achètent plus de pizza à ce type.

Au collège à cause de ses bravades et malgré une certaine mansuétude ce n'est pas facile pour David/Cal

Pas la peine de dire qu'à la maison ce n'est pas la joie non plus.

Dans cette famille ils semblent tous comme Toby. Empaillés.... Faux-semblant et silence.

David se débat dans tout ce micmac et souffre.

Jean -Paul Nozière nous dresse un portrait saisissant de cet ado, avec tendresse et justesse. Regard malicieux sur le monde du collège, avec des dialogues savoureux et de l'humour.

J'ai beaucoup aimé ce livre. J'ai aimé David et même Cal. J'ai savouré cette histoire qui parle de la vie. Et celle ci elle partait droit dans le mur...



Un roman paru il y a 10 ans dans une collection qui se nommait " c'est la vie ", qui se trouve maintenant sur les étagères de la bibliothèque. Et il mérite largement d'y être.





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Que deviennent les enfants quand la nuit to..

A qui est la tombe trouvée dans la grange de la famille Squalo ? Qui sont ces mystérieux Hélène et Roger qui n'ont pas le droit d'être sur les photos de classe de leurs années scolaires ? Il y a 50 ans, sur l'île de Maloya circule une 2CV verte de la DDASS. Dans quel but enlève-t-elle, légalement, des enfants à leur famille ?

La famille Squalo est un peu... atypique, mais assez sympathique. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'entrent pas dans le moule. Tans mieux, les gens "normaux" sont sinistres, antipathiques, vicieux. Et il fallait bien un peu de folie, de fantaisie et beaucoup d'humanité pour se lancer dans la course au crâne et résoudre cette mort tragique.

Un roman à deux voix. Une ici et maintenant, l'autre à Maloya (Réunion) en 1967. Un roman pour dire, une fois encore, que l'on ne joue pas avec la vie des autres. Surtout quand ce sont des enfants. Surtout lorsque l'on représente l’État.



Quelques articles. Si vous voulez lire le roman, il y a un gros risque de spoiler :

http://www.liberation.fr/hors-serie/2007/07/13/adoptes-contre-leur-gre-enfants-creoles-perdus-dans-la-creuse_98374



http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140217.OBS6671/les-enfants-voles-de-la-reunion-vont-etre-reconnus.html
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Le chat aux aguets

À l’écart d’un gros bourg de province, Martens, un grand parc divisé en deux parties inégales. Une rivière traverse le parc. De part et d’autre de l’Agon se dressent deux maisons, les Cygnes où habitent Mylène, ses parents et grands-parents et Rond-Buisson où vit Younis et sa famille. Du même âge, ils passent leurs journées ensemble et sont amoureux l’un de l’autre, amour passion, amour fusionnel, amour à la vie à la mort…



Les années ont passé ; Christian Milius, flic à la retraite est appelé en renfort par son ancien boss afin de résoudre une affaire compliquée, affaire inexpliquée ayant entraînée la mort de son ancienne co-équipière Bénédicte Lastax. D’autres morts restent elles aussi non élucidées.



la suite sur:

http://www.biblioblog.fr/post/2012/11/23/Le-chat-aux-aguets-Jean-Paul-Noziere
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Trabadja

Il faut rendre hommage à Jean-Paul Nozière pour ce roman qui plonge ces racines dans une époque paradoxale de l’histoire de France.

La France du Général de Gaulle, conquérante économiquement, la bombe A, les Mirages IV, les records de vitesse des locomotives BB, la reconstruction, l’euphorie économique, l’Europe en marche, la réconciliation avec l’Allemagne, Catherine Langeais et Pierre Sabbagh, Bonne nuit les petits, ..... mais ce bonheur d’une nation est tourmenté, un gros caillou s’est immiscé dans les mocassins de velours qu’ont chaussés les français, les «événements d’Algérie» les «opérations de pacification» ou de «maintien de la paix» comme on disait alors pour ne pas parler de guerre.

Les français veulent s’en débarrasser à tout prix de ce caillou qui les gêne et les ennuie, à tout prix !

Alors, il y eut le «je vous ai compris» du Général, le rêve éphémère d’une Algérie française à portée de main, légitime et pacifiée, et puis le qui rêve tourne au cauchemar, les attentats, les disparus du 5 juillet 1962 et la haine irréductible qui s’installe entre deux communautés qui communiquaient malgré tout.

Vu d'aujourd'hui, des deux côtés de la Méditerranée on professe la vision des méchants colons-exploiteurs et des bons algériens victimes de leur cupidité. Hors de ces clichés point de salut, malgré les témoignages des acteurs des deux bords.

Le mérite de Trabadja est justement de sortir de ces clichés et de nous livrer une galerie de personnages complexes, ballotés par les événements, dont certains profitent pour en tirer avantage.

Dans la région de Sétif, des agriculteurs français les Bodard, la ferme du Bel-Oranger, Lisette leur fille de 6 ans, leurs ouvriers algériens, dont Fatma la nounou de Lisette, vivent désormais avec la peur de voir leur ferme brulée par l’ALN, et les algériens qui y travaillent, dans la hantise d’être considérés comme des traitres.

Mais le danger ne vient pas de ce côté. Les prédateurs sont ceux qui sont censés les protéger.

Deux destins se croisent puis se perdent pour se retrouver, celui de Lisette et de Fatma, qui chacune à leur façon vont chercher à se venger.

La trame de l’histoire est simple mais sort des sentiers battus. Jean-Paul Nozière nous tient en haleine, même si sur la fin des révélations sont anticipées par le lecteur sagace.

Un livre agréable à lire, qui ne moralise pas sur ce sujet souvent tabou et présente une réalité très plausible.

A lire pour ceux qui s’intéressent à la fois au roman noir et à la décolonisation de l’Algérie.


Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Camp Paradis

Un nom prometteur pour des enfants qui ne furent pas épargnés par la vie : guerre, faim, esclavage... Sous la houlette de Pa et Ma, ils peuvent se reposer, se reconstruire, réapprendre à vivre ensemble... Les saisons passent, avec le moins de contacts avec un extérieur blessant. Les 5 pensionnaires seront épargnés par la réalité 3 années durant...

Même s'il se termine sur une note d'optimisme et d'amour, je l'ai trouvé un peu plus sombre que ses autres romans. Néanmoins, un beau texte sur la seconde chance, la renaissance à soi et aux autres. En même temps, la guerre est toujours présente, et pas uniquement dans les cauchemars de certains pensionnaires. Elle rôde, puis finit par montrer le bout de son AK-47.

Un roman qui permet d'aborder beaucoup de thématiques avec de jeunes adolescents. Des thématiques certes difficiles mais indispensables pour comprendre le monde hors de notre petite bulle.
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Mon Américain

Marina n'en revient pas. Le nouvel élève s'intéresse à elle. Son parcours est étonnant : il dit venir de Los Angeles, avoir un père qui travaille pour l'ambassade et une mère écrivain. Que fait-il là alors dans ce Collège à mauvaise réputation? Mais le squi recouvre Jérémie se fend progressivement, révélant une toute autre vérité...





Un roman sur le clivage entre l'être et le paraître. C'est en quelque sorte une initiation pour Marina qui doit apprendre à regarder autrement le garçon qui lui plait. Mais la conclusion est déroutante voire dérangeante. Reste la qualité d'écriture de ce grand auteur et la perspective de nombreux débats sur cette étrange fin.


Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pa..

mardi 12 juillet. Un ado de 17 ans, à qui sa mère a confié la surveillance de sa petite soeur de 3 ans, dans un parc se fait "draguer" par une femme qu'il suit quelques instants. A son retour sa petite soeur a disparu !



samedi 12 juillet. En bourgogne dans une petit village tranquille, autour d'un lac, les ados s'ennuient, s'observent. Linlin, un simple d'esprit connu par tous, rôde autour de ce lac et observe toutes ces filles auquel il n'a pas accès.

Et c'est alors que Laura disparaît ! Le coupable tout désigné est bien sûr Linlin.

Mais.......



Excellent roman de Jean-Paul Nozière, difficile de lâcher ce livre pour aller dormir....

Un roman très bien construit, avec des personnages attachants, du suspense, des rebondissements.
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