AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Philippe Pierron (29)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Méditer comme une montagne

Voici une méditation un peu singulière que nous propose ici Jean-Philippe Pierron. Vous ne trouverez pas ici des exercices classiques de méditation mais vous vivrez cette lecture comme une expérience immersive et spirituelle.



En découvrant cet ouvrage, l’auteur nous propose de percevoir différemment notre environnement et notre rapport aux choses pour que le « Je » devienne finalement un « Nous » en s’ouvrant vers les autres pour créer une relation et par conséquent repenser notre rapport à la nature.



Même si la lecture de « Méditer comme une montagne » demande une très grande concentration, j’ai apprécié les exemples et les références développées par Jean-Philippe Pierron qui deviennent de véritables fils conducteurs dans cet essai.



Je tiens à remercier les Editions de l’Atelier et Babelio pour m’avoir proposé cette lecture dans le cadre d’une masse critique spéciale qui nous permet de nous interroger sur notre rapport au monde grâce au développement de concepts philosophiques et théologiques.
Commenter  J’apprécie          290
Méditer comme une montagne

Qu'il est difficile de rendre compte d'un livre plus vaste que moi. Cet essai inspiré et inspirant a touché une corde sensible enfouie sous l'économisme ambiant.

Le dessein proposé est grandiose, celui de redonner toute sa dimension spirituelle à nos relations aux vivants, d'habiter le monde au lieu de le manipuler.

Être humain sur terre, c'est avoir lieu, y consacrer une attention dédiée à recevoir, à se laisser accueillir plutôt qu'à prendre.

Laisser advenir, ne pas vouloir contrôler.

L'écospiritualité, mieux que la marchandisation de l'intime.

Nous malmenons nos relations avec la nature, les arbres qui nous ont élevés, l'eau qui nous désaltère. Nous vivons à fois la grandeur du vivant et la misère du désastre écologique.

Désolation et consolation. Tristesse et mobilisation.

Promouvoir la joie à la place de la peur.

Se rendre disponible à ce que nous ressentons, dire notre gratitude pour ce qui nous est donné, comme le pain, nourriture issue du fond des âges, fruit d'une sélection attentionnée de la meilleure semence, savoir transmis de génération en génération. Dire le bien du blé, - bénédicité ritualisé depuis des temps immémoriaux.

Jean-Philippe Pierron ose la prière, la méditation, comme un fleuve, comme une montagne, en harmonie avec une présence vivante, non plus réifiée. La pensée du professeur de l'environnement vole très haut, contraste avec le matérialisme d'une réalité faite d'urgence, d'écrans, de data et de perte de résonance avec le vivant. Il incite à renouveler nos relations ici-bas, en cessant d'exercer une emprise sur la Terre pour être en prise avec elle, en tant que fils ou filles de la Terre (adam en hébreu).

La démarche suggérée prône une écologie intégrale et sensible, au contraire d'une logique extractiviste et destructrice. Végétaux, animaux, humains, nous sommes différents, néanmoins unis dans une force vitale. Nous constituons un même terreau.

L'auteur s'inscrit dans la ligne de Vinciane Despret, Baptiste Morizot et autre Bruno Latour, les complétant d'une touche singulière, empreinte de sacré et d'audace spirituelle. Il débusque l'émerveillement au coin d'un vitrail de cathédrale, d'une stèle shinto ou de l'art d‘être en vacances au coeur des temps usuels. « Vacance au singulier qui laisse en nous l'espace pour accueillir ce qui vient défier notre perception ordinaire des choses ».

En cela, le titre me mobilise, m'émeut et me pousse à changer mon regard sur le monde, condition nécessaire pour changer le monde, de manière douce et exigeante.

En résumé, il m'a été offert un livre porteur pour ma première contribution à l'accroissement de la masse critique. Merci à tous.

Commenter  J’apprécie          276
Les rêveries de Gaston Bachelard

Gaston Bachelard, philosophe champenois du siècle dernier, est fasciné par le feu. Ce feu qui chauffe et qui éclaire, qui cuit les aliments, qui danse et qui crépite, qui fait rêver. Mais aussi qui brûle et qui détruit, réduisant en cendres forêts, villages, êtres vivants…Sur le point de se marier, alors qu’il travaille à la poste de Bar sur Aube, il est envoyé au front. Nous sommes en 1914.



Et là c’est l’expérience du feu, de la guerre, la vie, la mort. Marqué profondément par ces années, il devient professeur de physique-chimie, étudie la philosophie et entame une réflexion sur les sciences, y mêlant rêverie et poésie…dimensions indispensables à une véritable connaissance du monde…



Encore un petit Platon très réussi, bien illustré, qui nous emmène dans l’univers d’un philosophe contemporain et lie la philosophie à une histoire, celle d’un individu nommé Gaston Bachelard, à l’Histoire, celle de la première guerre mondiale, à la réflexion sur la science et l’imagination. Merci à Babelio et aux Editions Les Petits Platons.

Commenter  J’apprécie          220
Méditer comme une montagne

Ce livre est un essai philosophique qui tente de redonner un ancrage spirituel à nos relations , attentions et égards auprès de la Terre.

Le sous titre du livre le confirme : Exercices spirituels d'attention à la terre et à ceux qui l'habitent.

Jean Philippe Pierron inclut tout cela dans un mot : l'Ecospiritualité.

C'est un essai exigeant qui traite du lien de l'homme au monde , à la nature, au différents vivants.

Cet essai est une réflexion sur l'écologie profonde.

"L'écologie profonde concerne nos attitudes originaires, personnelles ou collectives, qui nous font considérer la nature non pas comme un bien à exploiter mais comme un partenaire avec lequel se relier. En revenant à cette dimension relationnelle et en l'envisageant d'une manière spirituelle, il s'agit de travailler sur les racines de la crise écologique " P.32.

L'écologie ne doit pas être présenté en termes techniques car la solution ne sera que technique. on risque une écologie de réparation et non une écologie de fondation.

L'écologie profonde doit être une conversion. L'écologie profonde c'est le sens et la place que nous donnons à " l'être humain" sur la Terre.

C'est cette idée que va brasser l'auteur en nous parlant de prière , de méditation mais aussi en nous faisant réfléchir sur l'attention ou encore sur la différence entre individualisé et et individuant.

Une notification Facebook nous rappelant un anniversaire est individualisée mais reste une notification.

Souhaiter de soi-même un anniversaire ( même avec retard ) est une attention , un acte individuant.

Reprenant le concept développer par Baptiste Morisot dans Manières d'être vivant , Jean Philippe Pierron nous parle des égards ajustés. Un exemple parlant : Dans un village , un captage d'eau. Pour le protéger, celui ci est clôturé. L'eau appartient -elle seulement aux hommes. Pourquoi ne pas la partager avec les animaux , les végétaux ?

L'écospiritualité n'est pas chose facile et demande de changer nos logiciels.

Alors pourquoi ne pas commencer à s'imprégner du vivant autour de nous.

Des méditations de pleine conscience pour faire travailler ces cinq sens : la vue , l'odorat, le goût, le toucher, l'ouïe.

Un petit bémol suite à la lecture de cet essai.

La spiritualité sur laquelle s'appuie Jean Philippe Pierron est une spiritualité provenant de la Bible , des Ecritures de Saint François d'Assise , de Pierre Teilhard de Chardin ou encore d'encycliques papales.

Il me semble que l'écospritualité est existante aussi dans le bouddhisme, l'hindouisme, ou encore dans les tribus amérindiennes.

Reste un essai salvateur , qui doit pouvoir résonner en nous afin de donner de l'attention à la Terre et aux manières d'être vivant.

Merci à Babelio et aux Editions de l'Atelier pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
Commenter  J’apprécie          200
Méditer comme une montagne

C’est ma première lecture de ce philosophe, Jean-Philippe Pierron, philosophe enseignant qui travaille aussi sur une philosophie du soin. Et c’est bien de cela dont il s’agit ici, prendre soin de la terre, du vivant, l’écospiritualité.

Comment inscrire une relation de soin et d’attention à notre terre dans la durée, alors que nous vivons dans l’immédiateté, la vitesse et la consommation à outrance ? Ce livre très bien écrit, parfois difficile, est une invitation à l’attention, être ici et maintenant, que d’autres appellent « méditation de pleine conscience ».

C’est un vrai questionnement sur notre relation au vivant, que ce soit la nature ou notre semblable. J’ai trouvé que ce livre était dans la lignée de la pensée de Bruno Latour, pas facile d’accès mais intéressant pour se recentrer sur l’essentiel. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire, merci Babelio et les Éditions de l’Atelier pour ce cadeau, dans le cadre d’une opération masse critique.
Commenter  J’apprécie          120
Méditer comme une montagne

Un jour, après avoir proposé à une classe une sortie en forêt, une élève m’a répondu : « Je ne vais pas en forêt ; la forêt, c’est la loose » Cette remarque m’a laissée sans voix. Je me suis interrogée sur les raisons qui pouvaient pousser cette jeune fille à sortir ce genre de propos. Une vie hyperconnectée ? Un besoin constant d’être sur son téléphone ? Car c’est sûr, en forêt, le réseau ne fonctionne pas vraiment correctement. C’est d’ailleurs ici un paradoxe : ce qui sera dérangeant pour certains (l’absence de réseau en forêt) se révèlera justement avantageux pour d’autres : ce besoin de coupure, de break, d’apaisement, de ressourcement. Pour ma part, quand je vais en forêt, c’est ce que je recherche. D’ailleurs, dans son essai, Jean-Philippe Pierron propose de parcourir la nature avec ses 5 sens. Et lorsque la marche est terminée, se questionner ainsi « Que puis-je en tirer de bénéfique pour la suite ? »



Dans cet ouvrage, « Méditer comme une montagne », l’auteur nous propose une réflexion sur les exercices d’attention en lien avec l’écologie. Ce peut être par exemple prendre conscience de nos écogestes, comme ouvrir et fermer un robinet, trier ses déchets, questionner ses nourritures. Il nous invite aussi à porter un regard différent sur notre habitat : considérer notre planète comme un don et non comme un dû nous poussera à pratiquer davantage la reconnaissance.

« Sans doute que le travail spirituel qu’appelle la transition écologique se tient là : se débarrasser de notre souci d’exercer une emprise sur la Terre pour être en prise avec elle, en tant que fils ou filles de la Terre (adam, en hébreu) ».



Le sous-titre du livre, « exercices spirituels d’attention à la Terre et à ceux qui l’habitent » peut questionner. Le terme spirituel est aujourd’hui associé au monde religieux. Et la religion, elle a souvent tendance à faire fuir et à révolter au lieu d’attirer. Alors l’auteur replace le mot « spirituel » dans sa définition première : le terme renvoie d’abord et surtout à tout ce qui relève de l’esprit, la pensée, cette impulsion qui nous fait dire et agir. Dans le cas qui nous occupe, notre rapport spirituel à la Terre s’oppose à notre rapport charnel à celle-ci. Ou en d’autres termes, la réflexion sur la Terre face à la consommation de celle-ci. Cette idée m’a plu. « Il importe d’apprendre à faire la part en soi entre besoin, envie et désir » rappelle l’auteur. Aujourd’hui, il est très facile d’être occupés à consommer. En revanche, prendre le temps de réfléchir et de faire attention aux beautés qui nous entourent demande un effort. « Comme il y a une gymnastique du corps, il y a une gymnastique de l’âme, nous dit l’auteur. Les dispositions intérieures se travaillent et nous travaillent. » Il pointe du doigt un problème majeur : l’économie de l’attention. Un problème omniprésent.



L’auteur s’interroge, il nous interroge aussi : « Au fond, qu’est-ce qu’être un habitant de la Terre ? ». Bien sûr, cela soulève des questionnements spirituels d’ordre religieux et moral : si l’on a été placés sur la Terre, si nous y sommes locataires, ne sommes-nous pas tenus de la respecter, de la garder en état de fonctionnement ? Cette dimension spirituelle est évoquée mais non approfondie dans cet essai, car l’objet du livre n’est pas du tout de ramener le sujet à Dieu.



Les essais sont aussi l’occasion d’enrichir sa culture générale. Ici, j’ai découvert une œuvre qui m’était inconnue, le Rainbow Swash, la plus grande peinture monumentale puisqu’elle recouvre une citerne de stockage de gaz liquide à Boston. L’artiste se nomme Corita Kent. Jean-Philippe Pierron utilise l’artiste et son art pour introduire son chapitre sur l’importance des exercices d’attention.



Voilà, je vais m’arrêter là. J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture. J’écris cet avis en ce dimanche 19 février après-midi. Il fait beau, presque chaud, je profite du soleil qui darde ses rayons sur mon visage. Alors je vous laisse, je vais tranquillement continuer ma médiation sur mon balcon.



Ps : l'auteur est philosophe. Alors attendez-vous à enrichir votre vocabulaire de quelques mots nouveaux et à devoir faire l'exercice de conceptualiser quelques notions abstraites.

Commenter  J’apprécie          102
Où va la famille ?

Un livre qui sort à point nommé : au moment où notre pays est traversé par une crise d'identité entre les tenants de la famille traditionnelle et ceux qui la définissent comme une simple construction sociale.



Le philosophe Jean-Philippe Pierron apporte dans ce débat un éclairage intéressant.



Ce livre va prendre sa place et sa part dans le débat contemporain qui oppose les tenants de la famille classique ou traditionnelle à ceux qui affirment la disparition de la famille normale, arguant que toute famille est une construction sociale et donc que toutes les compositions familiales se valent. A sa manière, il prolonge donc le débat qui a été engagé en France lors du projet de loi sur le mariage dit « mariage pour tous », mais aussi à toutes les questions qui se posent aujourd hui autour des enjeux familiaux : le débat sur l'adoption et l'accès aux origines ; la place et le rôle de la biologie dans la référence à l'aide médicale à la procréation pour définir ce qu'est une famille naturelle ; l'intérêt inédit pour la généalogie et les histoires familiales ; le statut des tiers d'engendrement (mère porteuse, donneur de gamète) et des tiers éducatifs (beaux-parents) ; la définition de ce qui fait qu'une famille est une famille lorsque les familles recomposées, monoparentales ou bien encore homosexuelles semblent rendre difficile une réponse à cette question.



Ce livre tisse une toile entre deux modèles mythologiques opposés : Oedipe ou la hantise tragique du lignage et Ulysse ou l'attente de reconnaissance. Dans l'horizon philosophique de Paul Ricoeur et d'Emmanuel Levinas, la famille selon Pierron consiste « à faire du même avec de l'autre et de l'autre avec du même ». École de l'altérité, école des capacités, où « ce qu'on célèbre est plus profond que ce qu'on normalise ».

Commenter  J’apprécie          80
Je est un nous

Jean-Philippe Pierron, enseignant chercheur de l'Université de bourgogne, nous propose dans ce livre une réflexion philosophique sur notre rapport au vivant et à la nature, en posant le concept d'écobiographie, qu'il a développé lorsqu'il dirigeait le master "Éthique, écologie et développement durable" à l'Université Jean-Moulin de Lyon.

Nous avons toutes et tous une expérience plus ou moins forte de lien avec la nature, de la plus courante avec nos animaux de compagnies et nos campagnes, à la plus poussée lors de voyages, expéditions ou de changement de modes de vie.

Quoi qu'elle soit, cette histoire, notre histoire personnelle est imprégnée et même structurée parfois par ce rapport au vivant. Et quand elle ne l'est pas ou si peut, c'est un pan de notre humanité, notre animalité qui se meurt à petit feu, occasionnant des souffrances et des manques.

C'est une lecture intéressante car on peu s'identifier très facilement et revisiter en mémoire notre propre écobiographie. Un exercice est même proposé à la fin du livre dans ce sens.

En revanche, comme toute lecture philosophique, elle n'est pas aisée et parfois alambiquée. Les philosophes sont peu nombreux à savoir rendre accessible leurs réflexions pourtant si intéressantes.

Il vous faudra donc de la persévérance pour aboutir la lecture. Le jeu en vaut toutefois la chandelle car les notions partagées devraient vous amener à pas mal de questionnements sur votre rapport aux autres vivants, végétaux et animaux avec lesquels, nous l'oublions trop souvent, nous sommes en lien, que nous en soyons conscient ou pas. Et en les détruisant, nous grévons notre avenir.

Le chemin proposé ici est de le conscientiser en tant que part de notre parcours après en avoir compris l'histoire écobiographique vécue et ses influences dans notre quotidien et nos envies.
Commenter  J’apprécie          70
Méditer comme une montagne

A tous ceux qui se préoccupent d'écologie, et à tous ceux qui se préoccupent de sortir d'une vie trop matérialiste pour rentrer dans une dimension spirituelle, l'offre culture était jusqu'à présent assez pauvre au croisement du spirituel et de l'écologie.

Mais voilà que ce manque est réparé. Méditer comme une montagne est un vrai texte spirituel, et un vrai manifeste écologique, écrit par un philosophe expérimenté, mais qui sait parler simplement, et profondément.



"La relation spirituelle au vivant donne, ce faisant, aux enjeux d'écologie une dimension personnelle, celle d'une écologie en première personne activant une compréhension renouvelée de soi, une écologie ressentie intérieurement."



Imprégné de pensées religieuses profondes (majoritairement issues du christianisme mais pas exclusivement), de philosophie (surtout Gaston Bachelard), de poésie, d’art, de sciences de l’écologie (Aldo Leopold), de sagesse des peuples premiers, Jean-Philippe Pierron arrive à sculpter un texte inspirant, toujours beau, toujours profond, un texte à méditer plus qu’à dévorer, qui nous appelle à prendre du recul, à regarder de plus haut mais aussi à faire corps, à faire un avec la nature.

Assez parlé, ceci est un livre qui est fait pour être lu, pour être vécu, pour être ressenti, et je ne serais pas à ma place si je m’obstinais à le commenter plutôt que d’ inviter à le lire.

Commenter  J’apprécie          60
Méditer comme une montagne

Un essai intelligent qui nous aide à renouer avec la nature pour sougner et enrichir nos vies malmenées. J.P. Pierron réussit à écouter nos inquiétudes et désespérances légitimes face aux désastres écologiques, tout en nous proposant une approche sensible et vivifiante de notre place dans la nature. Dans une langue claire et belle, il nous initie à "l'écospiritualité" et nous montre comment "méditer comme une montagne". Une lecture bienfaisante qui met en mots ce que je ressentais confusément. Merci beaucoup à @Babelio masse critique privilégiée pour cette découverte !
Commenter  J’apprécie          60
Méditer comme une montagne

Une lecture douce et revigorante à la fois.

J'ai pris mon temps pour lire, découvrir, penser, repenser .

J'ai pris le temps de regarder, comprendre et décortiquer.

J'ai aimé et questionné.

Et ça fait du bien !

J'ai trouvé de la poésie dans les pensées et les phrases de Jean-Phillipe Pierron.

Ce livre fut un compagnon de qualité dans ma recherche de bien être.

Merci à l'auteur pour son œuvre

Merci à Babelio et aux éditions Atelier pour cette belle découverte
Commenter  J’apprécie          60
Méditer comme une montagne

Le titre du livre, sous-titré "exercices spirituels d'attention à la Terre et à ceux qui l'habitent" ne tient pas ses promesses. En effet, il ne s'agit pas d'un recueil inspiré de Saint Ignace de Loyola qui, pour faire court, par ses exercices spirituels, invitait à trouver Dieu en toute chose. Nous avons ici plutôt des recommandations méditatives, passives, pour nous reconnecter à la planète, pour "repenser notre relation au vivant". L'auteur a eu une révélation en effectuant une retraite dans le centre jésuite de Saint Hugues à Biviers en Isère. Ce que je trouve insupportable dans ce genre d'ouvrage, c'est qu'il ne suffira pas de contempler béatement la nature pour sauver la planète. Méditer n'a jamais permis de nourrir ses habitants. Observer avec bienveillance les créatures de ce monde est sympathique mais le diktat du "lâcher prise" n'est valable que pour les intellectuels privilégiés qui n'ont jamais rien créé et qui somme toute profitent de la Société actuelle tout en la critiquant. J'ajoute que j'ai trouvé le style de l'ouvrage pénible. Philosophe ou pas, la communication commence par la lisibilité.
Commenter  J’apprécie          63
Méditer comme une montagne

Un ouvrage sérieux, bien construit qui tente de donner une dimension spirituelle à la transition écologique et sociale, en particulier parce que l’écologie est ce qui nous relie au vivant. L’écospiritualité, l’écologie profonde sont des transformations profondes des manières d’être qui nous invitent à travailler notre consistance intérieure pour nous préparer à des résistances extérieures. L’aspect philosophique rend l’accès aux profondeurs de ce livre un peu difficile, mais moyennant une attention soutenue, on parvient tout de même à en retenir l’essentiel du propos, étayé par des citations d’autres auteurs (Baptiste Morizot par exemple dans « manières d’être vivants »)
Commenter  J’apprécie          50
Méditer comme une montagne

Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions de l'atelier pour la confiance accordée dans le cadre de l'opération masse critique.



Je ressors mitigée de ma lecture et je vous explique pourquoi.

D'une part, le sous-titre "exercices spirituels d'attention à la terre et à ceux qui l'habitent" m'a conduit en erreur. J'ai constaté, dans d'autres critiques de cet ouvrage, que je n'avais pas été la seule. Ce dernier est un essai philosophie plus qu'un manuel pratique, si je puis dire.

D'autre part, mon conjoint est ingénieur spécialisé dans l'environnement ce qui fait que j'ai une sensibilisation renforcée à la question. En outre, j'ai eu l'occasion d'assister à une conférence d'Arthur KELLER. Ainsi, vous comprendrez aisément que cette approche ne me semble pas assez impactante face aux problématiques actuelles.



En somme, je n'ai pas trouvé dans cette lecture ce que je recherchais mais, il parlera certainement à d'autres personnes et finalement, c'est déjà beaucoup. C'est une pierre de plus à l'édifice qui vise à agir, défendre l'environnement alors, pourquoi pas ?
Commenter  J’apprécie          50
Méditer comme une montagne

L'auteur fait le constat, comme beaucoup d'entre-nous, de vivre une" expérience de désolation", désolation intérieure où le monde n’a plus ni goût ni saveur.

Le capitalisme sauvage actuel assèche et vampirise les ressources naturelles de notre planète et appauvrit les populations les plus fragiles provoquant ainsi une crise écologique et humanitaire.

J.P Pierron est sidéré par "notre impossibilité de croire ce que nous savons du désastre écologique et social ».

Il a écrit ce livre dans un esprit de" consolation, avec « une prise de conscience de l'absurdité de toutes les tâches à accomplir qui nous détournent de notre aspiration à être». Apprendre à faire la part en soi entre besoin, envie et désir, l'envie étant ce trouble qui nous pousse à avoir ce que les autres ont. Rivalité mimétique exacerbée par notre société de consommation. Il convient donc de cultiver une forme d'extériorité dans sa vie pour ne pas se laisser aliéner.

C'est pourquoi il propose une 'écologie "des milieux" qui suppose une écologie sociale qui appelle une écologie intérieur, « l'écospiritualité ».

Pour lui, l'écologie est aussi l'affaire des poètes et des spiritualités en renouvelant nos manières de vivre. En effet, l'écologie profonde concerne nos attitudes originaires, personnelles ou collectives. La nature n'est pas un bien à exploiter, mais une partenaire avec laquelle se relier. "L'enjeu n'est pas technique ou éthique, mais ontologique et spirituel».

Pierron nous invite à développer des expériences esthétiques et spirituelles sous toutes les formes possibles (méditation, contemplation, prières, yoga, marche dans la nature, cuisiner, pleine conscience d'un parfum, d’une odeur, etc.) et en particulier avec les arts qui nous rendent sensibles à nouveau et s'ouvrent sur des univers invisibles qu'ils rendent visibles". Pour retrouver et exploiter notre sensibilité, Pierron explique qu’il est nécessaire de «Lâcher-prise», pas « le lâcher-prise » de l'industrie du "bien-être" qui a pour objectif d'exercer son emprise sur la vie, mais au contraire celui qui nous permet d'être en prise avec elle et nous donne de la" disponibilité ! Disponibilité pour rechercher et découvrir sa "consistance intérieure" , transformer son rapport à soi-même, aux autres et à la nature, en cultivant un art de l'attention , afin, aussi, de pouvoir développer une posture critique à l'égard d'un nouveau type d'aliénation : les écrans, le numérique, les réseaux sociaux, etc.

L'éco spiritualité n'est pas chose facile et demande une transformation importante de nos manières d'être et nos manières de vivre afin de reprendre notre place, dans et avec la nature. Nous devons enfin croire ce que nous savons.

Si notre approche de l'écologie doit, aussi, être impérativement plus spirituelle, malheureusement, je crains que cela ne suffise pas pour lutter contre le capitalisme sauvage et son économie de profits qui nous entraînent inéluctablement vers un abîme qui pourrait-être catastrophique pour le genre humain.

Je remercie Babelio et les éditions de l'Atelier de m'avoir fait découvrir ce livre captivant et passionnant et un nouvel auteur, fin connaisseur de Bachelard et Ricoeur, qui vient de réveiller ma conscience de la nécessité d'avoir une démarche plus responsable et plus « spirituelle », même si je ne partage pas autant le côté parfois mystique de l’approche.
Commenter  J’apprécie          50
Méditer comme une montagne

Par cet essai, Jean Philippe Pierron, agrégé et docteur en philosophie, nous invite à prendre la mesure de la relation de l’humain à la Terre. La mesure de la démesure selon lui. L’enjeu écologique ne se dément plus, et l’écrivain tend, par son écriture et sa philosophie du soin, à nous rapprocher du Vivant par une gymnastique de l’âme. Contrairement à ce que l’on peut penser, il s’agira non pas de moins bien penser l’humain mais de mieux le penser, pour que chacun puisse se rendre disponible, disposer de soi avant de considérer l’écologie extérieure. De nombreux jeux de mots, des formulations probes et choisies qui nous remettent face à nos responsabilités, car il est vrai que nous pouvons être trop oublieux des différentes formes du vivant. Ce récit philosophique, travaillé et puissant, nous ouvre les portes de la consolation face à la désolation, en jouant sur la différence entre simple interaction et profonde relation.

Un livre qui fait du bien, pour mieux réagir une fois au pied du mur !









Commenter  J’apprécie          50
Je est un nous

J’ai abandonné définitivement la lecture de ce livre avant sa fin, malgré plusieurs tentatives. Pourtant, le concept central de ce bouquin (l’éco-biographie) m’enchantait, je le trouvais même très stimulant. Mais le livre est confus, l’écriture assez lourde, très conceptuelle (je ne suis pas assez fan de philo, peut-être), aussi je n’y arrivais pas. J’ai essayé, mais je dois jeter l’éponge.



En fait, l'auteur, JP Pierron, est plus intéressant en interview qu'en bouquin. Car moins jargonneux. Pour Reporterre, il définissait l'écobiographie ainsi : « l'« écobiographie » consiste à raconter son histoire, à dire qui l'on est, sans négliger les êtres vivants non humains qui nous ont marqués, ni les milieux de vie avec leurs ambiances « géopoétiques » — autre nom d'une entente sensible et poétique avec le milieu, comme peut l'être le vin en Bourgogne… Pour résumer, l'écobiographie est un outil pour approfondir la compréhension de soi, en redécouvrant son appartenance relationnelle à la Terre. »
Commenter  J’apprécie          42
Méditer comme une montagne

L'auteur est un philosophe français qui nous donne à lire ses réflexions sur la crise climatique que nous vivons. Plutôt que d'envisager une écologie de la réparation où de nouvelles techniques viendraient réparer les dégâts des humains sur la nature, il propose une écologie spirituelle qui invite à repenser notre relation au monde du vivant. Il nous rappelle ainsi les vertus de l'attention, de la pleine présence et de la gratitude envers ce que la nature nous donne et qui ne nous est pas dû.



Le sous-titre de l'ouvrage est quelque peu trompeur car l'auteur ne propose pas vraiment d'exercices, il s'agit d'avantage d'un témoignage relayant une série d'expériences concrètes vécues qui nous invitent à trouver le chemin vers notre propre façon d'habiter le monde.



Les propositions ne résoudront pas à elles seules la crise climatique, mais elles ont le mérite de remettre l'homme sur un pied d'égalité avec tous les éléments de la nature.
Commenter  J’apprécie          30
Méditer comme une montagne

Un essai fouillé et pointu. Le philosophe Jean-Philippe Pierron nous invite à nous centrer, à revenir à notre essentiel : les êtres qui nous entourent ! Des mots touchants, mais plutôt difficiles d'accès, mêlant philosophie et sociologie.

Inspirant et exigeant.
Commenter  J’apprécie          30
Méditer comme une montagne

Ressentir dans notre individualité humaine le monde qui nous entoure serait, selon Jean-Philippe Pierron, une des clés de résilience et de réconciliation avec la nature.



"Porter attention" c'est de cela dont il s'agit.

Ce n'est pas être attentif, ce n'est pas être attentionné (même si finalement tout ça en fait un peu partie aussi), c'est agir différemment encore en ouvrant les yeux pour voir "vraiment", en se laissant porter, enraciner dans la contemplation de ce qui nous entoure.



"Ressentir" ce grand tout auquel nous appartenons tous, sortir de cet entre-soi narcissique qui ne nous rend pas service (ni hommage).

Spirituel, philosophique, écologique : cet essai de Jean-Philippe Pierron nous propose quelques exercices de mise en pratique (l'art est une forme d'attention, la prière pour les croyants, la méditation…).



Serions-nous plus juste si nous apprenions à être dans l'instant présent plutôt qu'à courir, et après quoi au juste..? Accepterions-nous aussi facilement que la nature autour de nous ne soit abîmée, décimée par les activités humaines si elle faisait partie de nous, comme une extension de notre propre corps ?



Il y a une forme de pureté originelle derrière cette attention, un peu comme le sont les peuples natifs qui vivent cette communion avec la nature chaque jour (ne pas prendre plus que je n'ai besoin, laisser la place à toutes formes de vie, être là simplement).



Porter attention c'est reconnaître l'existence de chaque chose et chacune est précieuse.



Les concepts : éco-spiritualité, écologie du soin se nourrissent d'expériences sur le terrain (les soignants portent cette forme d'écologie du soin à travers leurs actions justement qui portent de fait attention à l'autre…).

Car enfin porter attention s'incarne aussi à travers nos quotidiens (et les réseaux qui monopolisent trop futilement cette attention), nos engagements et la façon dont nous interagissons avec la planète, les humains qui l'habitent, les biotopes, la faune, la flore et le monde encore plus vaste qu'il nous paraît…
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Philippe Pierron (79)Voir plus

Quiz Voir plus

Barbe bleue d'après Amélie Nothomb

Dans ce livre comment se nomme le personnage principal féminin ?

Capucine
Saturnine
Emeline
Ursuline

9 questions
153 lecteurs ont répondu
Thème : Barbe bleue de Amélie NothombCréer un quiz sur cet auteur

{* *}