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Critiques de Jean-Philippe Pierron (29)
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Je est un nous

Jean-Philippe Pierron, enseignant chercheur de l'Université de bourgogne, nous propose dans ce livre une réflexion philosophique sur notre rapport au vivant et à la nature, en posant le concept d'écobiographie, qu'il a développé lorsqu'il dirigeait le master "Éthique, écologie et développement durable" à l'Université Jean-Moulin de Lyon.

Nous avons toutes et tous une expérience plus ou moins forte de lien avec la nature, de la plus courante avec nos animaux de compagnies et nos campagnes, à la plus poussée lors de voyages, expéditions ou de changement de modes de vie.

Quoi qu'elle soit, cette histoire, notre histoire personnelle est imprégnée et même structurée parfois par ce rapport au vivant. Et quand elle ne l'est pas ou si peut, c'est un pan de notre humanité, notre animalité qui se meurt à petit feu, occasionnant des souffrances et des manques.

C'est une lecture intéressante car on peu s'identifier très facilement et revisiter en mémoire notre propre écobiographie. Un exercice est même proposé à la fin du livre dans ce sens.

En revanche, comme toute lecture philosophique, elle n'est pas aisée et parfois alambiquée. Les philosophes sont peu nombreux à savoir rendre accessible leurs réflexions pourtant si intéressantes.

Il vous faudra donc de la persévérance pour aboutir la lecture. Le jeu en vaut toutefois la chandelle car les notions partagées devraient vous amener à pas mal de questionnements sur votre rapport aux autres vivants, végétaux et animaux avec lesquels, nous l'oublions trop souvent, nous sommes en lien, que nous en soyons conscient ou pas. Et en les détruisant, nous grévons notre avenir.

Le chemin proposé ici est de le conscientiser en tant que part de notre parcours après en avoir compris l'histoire écobiographique vécue et ses influences dans notre quotidien et nos envies.
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Je est un nous

J’ai abandonné définitivement la lecture de ce livre avant sa fin, malgré plusieurs tentatives. Pourtant, le concept central de ce bouquin (l’éco-biographie) m’enchantait, je le trouvais même très stimulant. Mais le livre est confus, l’écriture assez lourde, très conceptuelle (je ne suis pas assez fan de philo, peut-être), aussi je n’y arrivais pas. J’ai essayé, mais je dois jeter l’éponge.



En fait, l'auteur, JP Pierron, est plus intéressant en interview qu'en bouquin. Car moins jargonneux. Pour Reporterre, il définissait l'écobiographie ainsi : « l'« écobiographie » consiste à raconter son histoire, à dire qui l'on est, sans négliger les êtres vivants non humains qui nous ont marqués, ni les milieux de vie avec leurs ambiances « géopoétiques » — autre nom d'une entente sensible et poétique avec le milieu, comme peut l'être le vin en Bourgogne… Pour résumer, l'écobiographie est un outil pour approfondir la compréhension de soi, en redécouvrant son appartenance relationnelle à la Terre. »
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Les puissances de l'imagination

Le pari que tient l’auteur est de mettre en évidence le rôle capital de l’imagination dans l’éthique à partir de sa pertinence et de sa valeur dans le champ de la poétique et dans l’esthétique.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Les rêveries de Gaston Bachelard

Une très grosse déception pour ce tome. Après trois tomes lus précédemment sans aucun problème ou presque. Je me retrouve à m’arrêter sans arrêt parce que je n’y comprend rien, les dessins ne sont à mon avis pas à mon goût ce qui n’en me facilite pas les choses donc cela fait déjà deux des gros points positifs (le dessin et la simplicité) des autres tomes précédents (Newton, Einstein et Leibniz) qui se transforment en deux gros points négatifs donc faudra voir pour les autres tomes de la collection...
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Les rêveries de Gaston Bachelard

J’apprécie beaucoup cette collection de livres de philosophie pour enfants, qui intéressent également les adultes. Ce volume traite de Gaston Bachelard et plus particulièrement de sa fascination pour le feu. Les grandes étapes de sa vie y sont retracées et permettent de comprendre le cheminement intellectuel d’un philosophe peu connu.

Le feu est à la fois la chaleur qui réconforte, le foyer nourricier, la beauté, la lumière. Pour Gaston, le contempler incite à la rêverie et est un sujet d’étude scientifique. Mais le feu représente aussi la guerre, il sème la destruction et la mort.

Les magnifiques illustrations, où dominent le marron, le jaune et l’orangé, rappellent le feu et se marient intelligemment au texte.

Cet ouvrage montre aux petits (et aux grands) qu’il est important de rêver, que ce n’est pas une perte de temps. En effet, la rêverie et la méditation peuvent faire avancer la science ; elles permettent de mieux comprendre les choses et aident chacun à vivre.
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Les rêveries de Gaston Bachelard

Gaston Bachelard, philosophe champenois du siècle dernier, est fasciné par le feu. Ce feu qui chauffe et qui éclaire, qui cuit les aliments, qui danse et qui crépite, qui fait rêver. Mais aussi qui brûle et qui détruit, réduisant en cendres forêts, villages, êtres vivants…Sur le point de se marier, alors qu’il travaille à la poste de Bar sur Aube, il est envoyé au front. Nous sommes en 1914.



Et là c’est l’expérience du feu, de la guerre, la vie, la mort. Marqué profondément par ces années, il devient professeur de physique-chimie, étudie la philosophie et entame une réflexion sur les sciences, y mêlant rêverie et poésie…dimensions indispensables à une véritable connaissance du monde…



Encore un petit Platon très réussi, bien illustré, qui nous emmène dans l’univers d’un philosophe contemporain et lie la philosophie à une histoire, celle d’un individu nommé Gaston Bachelard, à l’Histoire, celle de la première guerre mondiale, à la réflexion sur la science et l’imagination. Merci à Babelio et aux Editions Les Petits Platons.

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Les rêveries de Gaston Bachelard

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Méditer comme une montagne

Un ouvrage sérieux, bien construit qui tente de donner une dimension spirituelle à la transition écologique et sociale, en particulier parce que l’écologie est ce qui nous relie au vivant. L’écospiritualité, l’écologie profonde sont des transformations profondes des manières d’être qui nous invitent à travailler notre consistance intérieure pour nous préparer à des résistances extérieures. L’aspect philosophique rend l’accès aux profondeurs de ce livre un peu difficile, mais moyennant une attention soutenue, on parvient tout de même à en retenir l’essentiel du propos, étayé par des citations d’autres auteurs (Baptiste Morizot par exemple dans « manières d’être vivants »)
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Méditer comme une montagne

Tout à d’abord, merci à Babelio et aux Editions de l’Atelier qui m’ont permis de découvrir ce titre.

Méditer comme une montagne est un essai philosophique qui propose des pistes de réflexion pour repenser notre rapport au vivant et au monde qui nous entoure. Comme l’a souligné un autre lecteur, le sous-titre « Exercices spirituels d’attention à la terre et à ceux qui l’habitent » peut induire en erreur : il ne s’agit pas ici d’un manuel pratique.

Jean-Philippe Pierron amène toutefois dans cet essai des idées qui me semblent fécondes. Il invite notamment à réfléchir à un autre modèle d’écologie qui ne soit pas basé sur la réparation, par de nouveaux moyens techniques, des dommages causés par l’activité humaine. En s’appuyant sur le concept d’écologie profonde/radicale, il considère ainsi qu’il importe avant tout de repenser nos modes de relation à la nature et de sortir d’un modèle anthropocentrique qui ne la voit que comme un bien à exploiter.

Pour ce faire, il propose de développer une spiritualité écologique. Aborder la question de notre rapport au vivant et de notre sentiment d’appartenance à la nature par le biais de la spiritualité serait pour lui une façon de revoir notre attention au monde qui nous entoure, de nous rendre plus disponible, plus à l’écoute. Cette qualité d’attention serait pour lui particulièrement amplifiée par notre expérience sensible et esthétique de notre environnement et de ce qui l’habite. L’art prend ainsi une place importante dans cet essai, de nombreuses constructions et créations architecturales et artistiques étant convoquées pour illustrer le propos.

J’ai apprécié que la proposition de développer une « écospiritualité » soit faite avec prudence. Jean-Philippe Pierron souligne en effet qu’il ne peut s’agir d’un programme écologique à lui tout seul, et qu’il ne faut pas nier les dimensions sociales et politiques de l’écologie. Il met également en garde contre ce qui est devenu un véritable marché du bien-être, le développement personnel menaçant de capitaliser sur ce nouveau concept. J’ai également été sensible à son idée d’exprimer sa gratitude pour les choses du vivant et de cultiver de la sorte un « art des égards ».

Je suis par contre beaucoup plus mitigée sur la forme de cet essai et son écriture. Les concepts y sont développés dans une langue souvent obscure et abstraite qui le rend difficile d’accès. Il est aussi centré sur l’expérience esthétique personnelle du philosophe, qui est le fruit d’un rapport à l’art construit par un parcours que tout le monde n’a pas. Cet essai me semble très éloigné de la vie et des considérations d’une personne lambda telle qu’elle peut être affectée aujourd’hui par les désastres écologiques. Il met en avant de belles idées, soutenues par de bonnes intentions, mais idées et intentions me semblent bien légères quand on veut récréer du lien, se connecter au vivant, s’ancrer dans la terre.
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Méditer comme une montagne

A tous ceux qui se préoccupent d'écologie, et à tous ceux qui se préoccupent de sortir d'une vie trop matérialiste pour rentrer dans une dimension spirituelle, l'offre culture était jusqu'à présent assez pauvre au croisement du spirituel et de l'écologie.

Mais voilà que ce manque est réparé. Méditer comme une montagne est un vrai texte spirituel, et un vrai manifeste écologique, écrit par un philosophe expérimenté, mais qui sait parler simplement, et profondément.



"La relation spirituelle au vivant donne, ce faisant, aux enjeux d'écologie une dimension personnelle, celle d'une écologie en première personne activant une compréhension renouvelée de soi, une écologie ressentie intérieurement."



Imprégné de pensées religieuses profondes (majoritairement issues du christianisme mais pas exclusivement), de philosophie (surtout Gaston Bachelard), de poésie, d’art, de sciences de l’écologie (Aldo Leopold), de sagesse des peuples premiers, Jean-Philippe Pierron arrive à sculpter un texte inspirant, toujours beau, toujours profond, un texte à méditer plus qu’à dévorer, qui nous appelle à prendre du recul, à regarder de plus haut mais aussi à faire corps, à faire un avec la nature.

Assez parlé, ceci est un livre qui est fait pour être lu, pour être vécu, pour être ressenti, et je ne serais pas à ma place si je m’obstinais à le commenter plutôt que d’ inviter à le lire.

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Méditer comme une montagne

Un jour, après avoir proposé à une classe une sortie en forêt, une élève m’a répondu : « Je ne vais pas en forêt ; la forêt, c’est la loose » Cette remarque m’a laissée sans voix. Je me suis interrogée sur les raisons qui pouvaient pousser cette jeune fille à sortir ce genre de propos. Une vie hyperconnectée ? Un besoin constant d’être sur son téléphone ? Car c’est sûr, en forêt, le réseau ne fonctionne pas vraiment correctement. C’est d’ailleurs ici un paradoxe : ce qui sera dérangeant pour certains (l’absence de réseau en forêt) se révèlera justement avantageux pour d’autres : ce besoin de coupure, de break, d’apaisement, de ressourcement. Pour ma part, quand je vais en forêt, c’est ce que je recherche. D’ailleurs, dans son essai, Jean-Philippe Pierron propose de parcourir la nature avec ses 5 sens. Et lorsque la marche est terminée, se questionner ainsi « Que puis-je en tirer de bénéfique pour la suite ? »



Dans cet ouvrage, « Méditer comme une montagne », l’auteur nous propose une réflexion sur les exercices d’attention en lien avec l’écologie. Ce peut être par exemple prendre conscience de nos écogestes, comme ouvrir et fermer un robinet, trier ses déchets, questionner ses nourritures. Il nous invite aussi à porter un regard différent sur notre habitat : considérer notre planète comme un don et non comme un dû nous poussera à pratiquer davantage la reconnaissance.

« Sans doute que le travail spirituel qu’appelle la transition écologique se tient là : se débarrasser de notre souci d’exercer une emprise sur la Terre pour être en prise avec elle, en tant que fils ou filles de la Terre (adam, en hébreu) ».



Le sous-titre du livre, « exercices spirituels d’attention à la Terre et à ceux qui l’habitent » peut questionner. Le terme spirituel est aujourd’hui associé au monde religieux. Et la religion, elle a souvent tendance à faire fuir et à révolter au lieu d’attirer. Alors l’auteur replace le mot « spirituel » dans sa définition première : le terme renvoie d’abord et surtout à tout ce qui relève de l’esprit, la pensée, cette impulsion qui nous fait dire et agir. Dans le cas qui nous occupe, notre rapport spirituel à la Terre s’oppose à notre rapport charnel à celle-ci. Ou en d’autres termes, la réflexion sur la Terre face à la consommation de celle-ci. Cette idée m’a plu. « Il importe d’apprendre à faire la part en soi entre besoin, envie et désir » rappelle l’auteur. Aujourd’hui, il est très facile d’être occupés à consommer. En revanche, prendre le temps de réfléchir et de faire attention aux beautés qui nous entourent demande un effort. « Comme il y a une gymnastique du corps, il y a une gymnastique de l’âme, nous dit l’auteur. Les dispositions intérieures se travaillent et nous travaillent. » Il pointe du doigt un problème majeur : l’économie de l’attention. Un problème omniprésent.



L’auteur s’interroge, il nous interroge aussi : « Au fond, qu’est-ce qu’être un habitant de la Terre ? ». Bien sûr, cela soulève des questionnements spirituels d’ordre religieux et moral : si l’on a été placés sur la Terre, si nous y sommes locataires, ne sommes-nous pas tenus de la respecter, de la garder en état de fonctionnement ? Cette dimension spirituelle est évoquée mais non approfondie dans cet essai, car l’objet du livre n’est pas du tout de ramener le sujet à Dieu.



Les essais sont aussi l’occasion d’enrichir sa culture générale. Ici, j’ai découvert une œuvre qui m’était inconnue, le Rainbow Swash, la plus grande peinture monumentale puisqu’elle recouvre une citerne de stockage de gaz liquide à Boston. L’artiste se nomme Corita Kent. Jean-Philippe Pierron utilise l’artiste et son art pour introduire son chapitre sur l’importance des exercices d’attention.



Voilà, je vais m’arrêter là. J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture. J’écris cet avis en ce dimanche 19 février après-midi. Il fait beau, presque chaud, je profite du soleil qui darde ses rayons sur mon visage. Alors je vous laisse, je vais tranquillement continuer ma médiation sur mon balcon.



Ps : l'auteur est philosophe. Alors attendez-vous à enrichir votre vocabulaire de quelques mots nouveaux et à devoir faire l'exercice de conceptualiser quelques notions abstraites.

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Méditer comme une montagne

Cet essai philosophique amène chaque lecteur à s'interroger sur la notion qui est traitée. L'exercice proposé ici n'est pas à la manière scolaire mais plutôt une façon de voir la vie et le monde qui nous entoure.



Plusieurs sujets sont évoqués, de l'écologie à la religion en passant par la vie humaine. Qu'est-ce que vivre et expérimenter le monde qui nous entoure ? Un monde qui a plusieurs lectures en fonction de chacun, de l'endroit où on se trouve mais aussi de notre perception à un moment donné.



Il est difficile de décrire cette lecture car comme pour passer des étapes, chaque lecteur est maître de son chemin et de son évolution. Un ouvrage qui pousse à réfléchir, qui nous sort de notre zone de lecture et de réflexion.
Lien : https://delivresendecouverte..
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Méditer comme une montagne

Voici une méditation un peu singulière que nous propose ici Jean-Philippe Pierron. Vous ne trouverez pas ici des exercices classiques de méditation mais vous vivrez cette lecture comme une expérience immersive et spirituelle.



En découvrant cet ouvrage, l’auteur nous propose de percevoir différemment notre environnement et notre rapport aux choses pour que le « Je » devienne finalement un « Nous » en s’ouvrant vers les autres pour créer une relation et par conséquent repenser notre rapport à la nature.



Même si la lecture de « Méditer comme une montagne » demande une très grande concentration, j’ai apprécié les exemples et les références développées par Jean-Philippe Pierron qui deviennent de véritables fils conducteurs dans cet essai.



Je tiens à remercier les Editions de l’Atelier et Babelio pour m’avoir proposé cette lecture dans le cadre d’une masse critique spéciale qui nous permet de nous interroger sur notre rapport au monde grâce au développement de concepts philosophiques et théologiques.
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Méditer comme une montagne

L'auteur est un philosophe français qui nous donne à lire ses réflexions sur la crise climatique que nous vivons. Plutôt que d'envisager une écologie de la réparation où de nouvelles techniques viendraient réparer les dégâts des humains sur la nature, il propose une écologie spirituelle qui invite à repenser notre relation au monde du vivant. Il nous rappelle ainsi les vertus de l'attention, de la pleine présence et de la gratitude envers ce que la nature nous donne et qui ne nous est pas dû.



Le sous-titre de l'ouvrage est quelque peu trompeur car l'auteur ne propose pas vraiment d'exercices, il s'agit d'avantage d'un témoignage relayant une série d'expériences concrètes vécues qui nous invitent à trouver le chemin vers notre propre façon d'habiter le monde.



Les propositions ne résoudront pas à elles seules la crise climatique, mais elles ont le mérite de remettre l'homme sur un pied d'égalité avec tous les éléments de la nature.
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Méditer comme une montagne

Un essai intelligent qui nous aide à renouer avec la nature pour sougner et enrichir nos vies malmenées. J.P. Pierron réussit à écouter nos inquiétudes et désespérances légitimes face aux désastres écologiques, tout en nous proposant une approche sensible et vivifiante de notre place dans la nature. Dans une langue claire et belle, il nous initie à "l'écospiritualité" et nous montre comment "méditer comme une montagne". Une lecture bienfaisante qui met en mots ce que je ressentais confusément. Merci beaucoup à @Babelio masse critique privilégiée pour cette découverte !
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Méditer comme une montagne

C’est ma première lecture de ce philosophe, Jean-Philippe Pierron, philosophe enseignant qui travaille aussi sur une philosophie du soin. Et c’est bien de cela dont il s’agit ici, prendre soin de la terre, du vivant, l’écospiritualité.

Comment inscrire une relation de soin et d’attention à notre terre dans la durée, alors que nous vivons dans l’immédiateté, la vitesse et la consommation à outrance ? Ce livre très bien écrit, parfois difficile, est une invitation à l’attention, être ici et maintenant, que d’autres appellent « méditation de pleine conscience ».

C’est un vrai questionnement sur notre relation au vivant, que ce soit la nature ou notre semblable. J’ai trouvé que ce livre était dans la lignée de la pensée de Bruno Latour, pas facile d’accès mais intéressant pour se recentrer sur l’essentiel. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire, merci Babelio et les Éditions de l’Atelier pour ce cadeau, dans le cadre d’une opération masse critique.
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Méditer comme une montagne

Un essai fouillé et pointu. Le philosophe Jean-Philippe Pierron nous invite à nous centrer, à revenir à notre essentiel : les êtres qui nous entourent ! Des mots touchants, mais plutôt difficiles d'accès, mêlant philosophie et sociologie.

Inspirant et exigeant.
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Méditer comme une montagne

Le titre du livre, sous-titré "exercices spirituels d'attention à la Terre et à ceux qui l'habitent" ne tient pas ses promesses. En effet, il ne s'agit pas d'un recueil inspiré de Saint Ignace de Loyola qui, pour faire court, par ses exercices spirituels, invitait à trouver Dieu en toute chose. Nous avons ici plutôt des recommandations méditatives, passives, pour nous reconnecter à la planète, pour "repenser notre relation au vivant". L'auteur a eu une révélation en effectuant une retraite dans le centre jésuite de Saint Hugues à Biviers en Isère. Ce que je trouve insupportable dans ce genre d'ouvrage, c'est qu'il ne suffira pas de contempler béatement la nature pour sauver la planète. Méditer n'a jamais permis de nourrir ses habitants. Observer avec bienveillance les créatures de ce monde est sympathique mais le diktat du "lâcher prise" n'est valable que pour les intellectuels privilégiés qui n'ont jamais rien créé et qui somme toute profitent de la Société actuelle tout en la critiquant. J'ajoute que j'ai trouvé le style de l'ouvrage pénible. Philosophe ou pas, la communication commence par la lisibilité.
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Méditer comme une montagne

Qu'il est difficile de rendre compte d'un livre plus vaste que moi. Cet essai inspiré et inspirant a touché une corde sensible enfouie sous l'économisme ambiant.

Le dessein proposé est grandiose, celui de redonner toute sa dimension spirituelle à nos relations aux vivants, d'habiter le monde au lieu de le manipuler.

Être humain sur terre, c'est avoir lieu, y consacrer une attention dédiée à recevoir, à se laisser accueillir plutôt qu'à prendre.

Laisser advenir, ne pas vouloir contrôler.

L'écospiritualité, mieux que la marchandisation de l'intime.

Nous malmenons nos relations avec la nature, les arbres qui nous ont élevés, l'eau qui nous désaltère. Nous vivons à fois la grandeur du vivant et la misère du désastre écologique.

Désolation et consolation. Tristesse et mobilisation.

Promouvoir la joie à la place de la peur.

Se rendre disponible à ce que nous ressentons, dire notre gratitude pour ce qui nous est donné, comme le pain, nourriture issue du fond des âges, fruit d'une sélection attentionnée de la meilleure semence, savoir transmis de génération en génération. Dire le bien du blé, - bénédicité ritualisé depuis des temps immémoriaux.

Jean-Philippe Pierron ose la prière, la méditation, comme un fleuve, comme une montagne, en harmonie avec une présence vivante, non plus réifiée. La pensée du professeur de l'environnement vole très haut, contraste avec le matérialisme d'une réalité faite d'urgence, d'écrans, de data et de perte de résonance avec le vivant. Il incite à renouveler nos relations ici-bas, en cessant d'exercer une emprise sur la Terre pour être en prise avec elle, en tant que fils ou filles de la Terre (adam en hébreu).

La démarche suggérée prône une écologie intégrale et sensible, au contraire d'une logique extractiviste et destructrice. Végétaux, animaux, humains, nous sommes différents, néanmoins unis dans une force vitale. Nous constituons un même terreau.

L'auteur s'inscrit dans la ligne de Vinciane Despret, Baptiste Morizot et autre Bruno Latour, les complétant d'une touche singulière, empreinte de sacré et d'audace spirituelle. Il débusque l'émerveillement au coin d'un vitrail de cathédrale, d'une stèle shinto ou de l'art d‘être en vacances au coeur des temps usuels. « Vacance au singulier qui laisse en nous l'espace pour accueillir ce qui vient défier notre perception ordinaire des choses ».

En cela, le titre me mobilise, m'émeut et me pousse à changer mon regard sur le monde, condition nécessaire pour changer le monde, de manière douce et exigeante.

En résumé, il m'a été offert un livre porteur pour ma première contribution à l'accroissement de la masse critique. Merci à tous.

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Méditer comme une montagne

Par cet essai, Jean Philippe Pierron, agrégé et docteur en philosophie, nous invite à prendre la mesure de la relation de l’humain à la Terre. La mesure de la démesure selon lui. L’enjeu écologique ne se dément plus, et l’écrivain tend, par son écriture et sa philosophie du soin, à nous rapprocher du Vivant par une gymnastique de l’âme. Contrairement à ce que l’on peut penser, il s’agira non pas de moins bien penser l’humain mais de mieux le penser, pour que chacun puisse se rendre disponible, disposer de soi avant de considérer l’écologie extérieure. De nombreux jeux de mots, des formulations probes et choisies qui nous remettent face à nos responsabilités, car il est vrai que nous pouvons être trop oublieux des différentes formes du vivant. Ce récit philosophique, travaillé et puissant, nous ouvre les portes de la consolation face à la désolation, en jouant sur la différence entre simple interaction et profonde relation.

Un livre qui fait du bien, pour mieux réagir une fois au pied du mur !









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