Citations de Jean-Pierre Andrevon (348)
Les mille ans se sont écoulés ; comme du sable ils ont coulé, comme un feu lent ils se sont consumés. Et il n’en reste plus rien, plus rien, juste un peu de sable fin et blanc qui finit de s’enfoncer dans le sol, juste un peu de cendre fine et grise qui finit de se disperser dans l’air. De toute la puissance matérielle du Reich il ne reste plus trace, seulement des hommes et des femmes nus jusqu’à l’âme, dont les mains déjà se cherchent et qui regardent, éperdus, se lever le premier jour d’un nouveau monde.
l’Orient se délite, s’endort, se ferme sur lui-même ; l’Europe, au sortir de l’enfance longue et douloureuse d’un Moyen Âge obscur, se lance avec fougue dans l’aventure sanglante des croisades, tandis que pestes et famines étendent leurs ombres croisées sur des terres ravagées, prêtes pour les nouveaux massacres de la guerre de cent ans et les interminables soubresauts agoniques de ce puzzle de micro-États qu’est devenu le Saint Empire romain germanique. Puis viendront les guerres de religion, et les grandes guerres européennes qui ne s’arrêteront jamais, et seront accompagnées à partir du XIXe siècle par leurs ramifications coloniale
Mais pour un peuple qui possédait, au IXe siècle, les meilleurs mathématiciens et les meilleurs forgerons du monde, l’exploit, s’il est considérable (à côté des lentes nefs romaines ou grecques, ou des « emprunts » égyptiens ou incas), n’a rien d’impossible.
Il faut savoir vivre avec ses nostalgies.
Croire que quelque chose eût pu être changé, face ou façade, n’était qu’une illusion, un rêve, la nourriture d’une nostalgie de vieux jeune homme. Et puis ce n’était pas la réalité, juste une expérience. Une expérience qui a été faite, et qui peut être défaite. Il suffit de le vouloir.
...Dans un bruissement effroyable, elle s'arracha à l’étreinte de l'herbe. Les derniers retardataires se hâtèrent de se faufiler dans l'architecture chancelante . Ses souvenirs étaient confus alors qu'elle plaçait l'une de ses mains devant ses yeux inanimés. Sa peau flétrie et craquelée laissait s’échapper des brindilles. Un scarabée courait le long de son index. Le lierre embrassait ses vertèbres. Les vers bouillonnaient en autant d’intestins. L’être fit un premier pas: L'humus sembla l'accueillir avec joie, le soutenant dans cette renaissance effroyable ...Valentin Vergés " Darach"
Les saisons passent, l’été puis l’automne. Avec les nuits qui s'allongent naissent les légendes autour de ta personne......Tu aurais été mordue par un zombie et tu aurais guéri.Tu aurais le pouvoir de charmer les bêtes et de les attirer dans tes pièges.Tu serais en réalité l'union d'un homme et d'une déesse chasseresse, celle que tu appelais ta mère ne l'aurais jamais vraiment acceptée ;Tu es la femme au mille canines,celle qui ne dort jamais et qui chasse la mort d'une main pour la semer de l'autre.Tu n'encourages pas les rumeurs ;Tu ne les détrompes pas non plus .... extrait de la nouvelle de Sarah Dunkel
Depuis que le monde était monde… La phrase voleta un instant dans le cerveau de Jo, tandis qu’il restait debout au bord de la rivière, les yeux perdus entre la violente nudité du ciel et le noir liséré des conifères de crête. C’était une jolie phrase, aux sonorités agréables, au sens profond. Elle se dilua alors qu’il s’agenouillait, ses pieds chaussés de hideuses sandales en plastique orange s’enfonçant dans la terre détrempée de la berge.
On peut plaisanter de tout, mais pas avec n'importe qui.
Il y a plus de morts que de rats, ou même de fourmis.
Ce n'était pas l'ampoule. Il n'y avait pas-il n'y avait plus d'électricité. Avec l'évidence tranquille des catastrophes rampantes mais inéluctables, l'idée s'imposa à Pierre que cette coupure de courant avait un rapport direct avec la brume
Certains animaux supérieurs,extrêmement menacés,ont échappé in extremis à la disparition. A insi le rorqual bleu l'éléphant d'Afrique,le tigre indien,et de nombreux autres. Au milieu du xxi eme siècle;une seule espèce supérieure a atteint son seuil d'extinction : l'Homme
N'oubliez pas : Je vous aime parce que vous m'aimez,
Je vous aime si vous m'aimez,
Et les tièdes, je les vomis.
POUR UNE DEMOCRATIE PLUS NETTE,
DES ELECTIONS MODERNES
(Jean Marc Ligny)
Cher[e]s concitoyen[ne]s,
Comme vous le savez, le nouveau système de vote électronique a été mis en place. Ce système possède l’immense avantage de pouvoir voter depuis son domicile. Il suffit de se rendre sur le site www.interieur.gouv.fr, rubrique “Elections”, d’entrer son code d’accès* et de cocher le candidat de son choix parmi la liste proposée ! Rien de plus simple !
Nous rappelons que ce nouveau système de vote remplace l’ancien (urnes et bureaux de vote) qui est progressivement supprimé. Aussi n’oubliez pas de vous inscrire dès maintenant !
* Le code d’accès vous sera envoyé par e-mail sur demande, après vérification de vos données personnelles. Nous rappelons que pour obtenir ce code, il vous faut justifier de :
□ Une connexion internet haut débit
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□ Un certificat de santé [physique, génétique et mentale] satisfaisant
□ Un bilan moral positif [consommation, fréquentations, opinions, etc.]
En outre, toute personne ayant fait l’objet d’un contrôle d’identité dans le cadre de troubles de l’ordre public verra son code d’accès effacé par mesure préventive, et devra faire une demande à la préfecture pour son rétablissement.
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Voter chez soi, c’est choisir la sécurité !
Tu comprends, c'est formidable. Tu enfiles le truc sur tes yeux, tu enfonces les écouteurs dans tes oreilles, et tu es dans la machine. Tu l'interroges, directement à haute voix, dans un jargon qui a tendance à se simplifier de plus en plus, et elle te répond instantanément par l'image et le son. Les reliefs visuels et sonores sont augmentés par rapport à ceux que tu peux obtenir directement avec les yeux et les oreilles. Tu comprends, c'est plus beau que la réalité. Alors, ç'a été une folie. Tout le monde voulait "son" oreyeux. D'autant plus que pour travailler, cela devint rapidement indispensable. Et pour les loisirs, cela permet une variété de spectacles qu'aucun système artistique précédent n'était capable de fournir. Et c'est comme ça, tu comprends, que s'est établie progressivement une demande pour ne plus avoir à quitter l'oreyeux du tout. Vivre avec vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La vie était moins dure, plus simple, avec l'oreyeux.
Ses draps étaient aussi roides et froids que lorsqu’il s’y était couché la veille. Pourtant, quel que soit le froid extérieur, un corps endormi échauffe les draps, d’ordinaire, et un dormeur se réveille toujours dans une petite boule de chaleur qu’il a secrétée. Mais cette fois, c’était comme si Alain n’avait pas séjourné une minute dans le lit…, ou comme si un cadavre y avait été étendu à sa place.
Papa, est-ce que c'est vrai que les morts sont des gens comme les autres ?
Ils étaient au cent seizième étage. Les hangars des vaisseaux étaient très exactement à l'étage zéro. En comptant trois ou quatre secondes par étage, cela faisait... Non, inutile de compter les pas assurés de la mort au travail. Il valait mieux penser à autre chose.
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connait à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
...
Alors, aux soirs de lassitudes
Tout en peuplant la solitude
Des fantômes du souvenir,
On pleure les lèvres absentes
De toutes les belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir
Antoine Pol (chanté par Brassens)
La peur atavique de ces grands bipèdes si lourds et si lents subsistait dans leur petite cervelle d’oiseaux, faiblement; mais bientôt, très bientôt, il n’y aurait plus nulle peur, nulle part, pour quelque bête que ce fût, parce que nulle part il n’y aurait d’être humain.