C'est un recueil de nouvelles avec l'uchronie en point commun. C'est d'ailleurs ce qui m'a attirée. 3 ont une uchronie se situant au XXe siècle et les autres à la préhistoire ou à l'antiquité, avec un attrait certain pour le déluge.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est surprenant. Cela frôle même le délire.
Je n'ai pas été convaincue, ni par les histoires, ni par l'écriture. Je pense surtout que je ne suis pas entrée dans le délire de l'auteur.
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Nous voici en présence d'un recueil de nouvelles qui mérite le détour. Il est bien construit, les histoires s'enchainant toutes seules.
Bien sûr, on pourrait lui reprocher son manque d'actualité, mais en même temps, si on ne veut pas lire des histoires dépassées, on ne lit pas de livres écrits en 1984, et encore moins s'ils sont classés dans l'uchronie.
L'écriture est belle, parfois frôlant le parler, mais plein de finesses sans en être prétentieuse. En clair, une écriture simple mais jamais simpliste et très plaisante à lire.
Les histoires, en elles-mêmes, m'ont, à deux trois près, bien captivées.
- Note pour une chronologie succincte de l'histoire de la conquête de l'espace, comme son nom à rallonge nous le dit, n'est qu'une suite de notes rédigée sous forme de thèse. style auquel je n'ai pas du tout accroché, tout aussi peu qu'au sujet. Et s'il y avait du sarcasme derrière, désolé je ne l'ai pas vu, mais peut-être que cela vient, justement, du fait que le livre vient d'une autre époque où ce genre de théories était à la mode. Je ne pourrais pas dire, j'étais trop jeune.
- le géant du froid m'a laissé indifférent ; je n'ai pas compris où voulait en venir l'auteur et pas accroché à l'histoire en elle-même.
- le bassin au triphoniae m'a plu par son écriture qui démontre, rien qu'à son vocabulaire, qu'elle a été écrite directement en français, que ce n'est pas une traduction. Vocabulaire qui, en plus, va parfaitement avec l'époque où l'histoire se déroule.
Dommage que je sois totalement passé à côté du sujet, que je n'y est rien compris, surtout à la chute.
- Qu'est-ce qu'il faisait, le jeune docteur Frankenstein, en mai 81 ? Et en mai 68 ? ; Nativité ; Ils sont rev ; Les présents ; L'arche de Marcel Dupond sont de très bonnes histoires et je n'ai pas grand chose à dire de plus dessus.
- Ce sacré putain de déluge vu de cette sacré putain d'arche, que pourrai-je en dire de plus, alors que tout est dit dans son titre. C'est irrévérencieux, c'est punk, c'est bourré d'humour noir, c'est tout ce que j'aime, tout ce qui se perd de nos jours, que l'on recommence à censurer, que certain voudraient nous interdire de dire et rien que pour ça il faut la lire.
- le dernier film, dur dans parler sans trop en dévoiler ; elle est courte (même pas 10 pages) mais c'est un condensé de plaisir, une bombe qui fait mouche, quand le mot fin s'affiche sur l'écran, le point final se marque sur la page, on en redemande, malgré le malaise qu'en nous elle a imprégnés.
- L'anniversaire du Reich de mille Ans, texte sans humour, mais à la chute si jubilatoire, si inattendue même si tout du long on la sentait venir, marque la fin de ce recueil en apothéose.
Le sujet n'a rien d'original, la fin rien de nouveau. Mais la manière de le traiter, la façon d'y arriver, nous le font oublier, le font si bien passer que ça l'en rendrait presque rafraichissant.
En conclusion : voici un recueil qui m'a beaucoup plus, beaucoup d'étendu, souvent fait rire et donc que, tout logiquement, je vous conseille grandement !
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18. Sous son apparence de pute, Yahvé dit à nouveau à Noé Qui Il était en réalité, et Il prononça ces phrases célèbres : Voici que vient la fin de toute chair. La Terre est remplie d'iniquité à cause des Hommes, et je vais les détruire avec elle.
19. Mais Noé ne compris rien à ce langage savant car il n'était pas allé à l'université ; et Yahvé dut répéter à Noé Son message sous une forme plus apte à pénétrer le tympan durci et le cerveau brouillé du marin. Voici quelle fut la teneur du message de Yahvé à Noé :
20. Écoute-moi bien, pauvre pomme. J'ai décidé de rétamer tous les mecs et toutes les nanas, parce que j'en ai plein les pompes de leurs embrouilles. Je fais une exception pour tézigue, ta grognasse et tes gamines. Dans une semaine, il va pleuvoir comme dromadaire qui pisse. Et ça durera quarante jours. Tout va être noyé. Alors tu vas m'alpaguer un couple de toutes les bestioles que tu pourras trouver, et tu les mettras au sec dans une espèce de bateau-zoo que tu vas Me construire dare-dare. On pourra appeler ça une arche, tiens, ça fera bien dans les annales. Tous les animaux doivent être sauvés, enfonce-toi bien ça dans les esgourdes et mets-y un tampon par-dessus. T'as pigé ? Maintenant, au boulot, et magne-toi le train...
21. Ainsi parla Yahvé, du haut de Sa splendeur faite pute pour la circonstance.
"Ce sacré putain de déluge vu de cette sacrée putain d'arche."
l’Orient se délite, s’endort, se ferme sur lui-même ; l’Europe, au sortir de l’enfance longue et douloureuse d’un Moyen Âge obscur, se lance avec fougue dans l’aventure sanglante des croisades, tandis que pestes et famines étendent leurs ombres croisées sur des terres ravagées, prêtes pour les nouveaux massacres de la guerre de cent ans et les interminables soubresauts agoniques de ce puzzle de micro-États qu’est devenu le Saint Empire romain germanique. Puis viendront les guerres de religion, et les grandes guerres européennes qui ne s’arrêteront jamais, et seront accompagnées à partir du XIXe siècle par leurs ramifications coloniale
Lorsqu’on étudie l’Histoire, on est frappé de constater combien, à mesure que l’on s’approche de l’époque moderne, les événements se précipitent, se resserrent : pendant l’Antiquité, il faut des siècles pour que se forment et croulent les empires, pour qu’une civilisation ait le temps de modeler son visage, pour qu’une innovation technologique ait le loisir de perturber les strates figées des sociétés engourdies dans le limon des âges.
Auguste, à qui l’on doit la mise sur pied du programme spatial romain, se rendit sur Mars en l’an 7 av. J.-C., mais en revint déçu ; Caligula alla chasser sur Vénus ; Néron se fit construite des thermes sous globe sur la Lune (il ne voulut jamais admettre qu’on n’y trouvait pas d’eau), mais ne s’y rendit point ;
Les mille ans se sont écoulés ; comme du sable ils ont coulé, comme un feu lent ils se sont consumés. Et il n’en reste plus rien, plus rien, juste un peu de sable fin et blanc qui finit de s’enfoncer dans le sol, juste un peu de cendre fine et grise qui finit de se disperser dans l’air. De toute la puissance matérielle du Reich il ne reste plus trace, seulement des hommes et des femmes nus jusqu’à l’âme, dont les mains déjà se cherchent et qui regardent, éperdus, se lever le premier jour d’un nouveau monde.
15 mars 2021
Rencontre avec Jean-Pierre Andrevon, Romancier et Scénariste de Science-Fiction.
Modération : Julien de la Jal
Un entretien où il est question de "Gandahar", de René Laloux, Philippe Caza, un peu de Roland Topor et de Arthur C.Clarke, Le travail du Furet et du dernier ouvrage de JP. Andrevon "100 ans et plus de cinéma Fantastique et de Science-Fiction" donc de cinéma en général.