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Critiques de Jean Potocki (34)
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Alors... Je ne sais même pas par où commencer pour vous parler de ce roman. Vous vous en doutez mais j'ai dû le lire pour les cours et ce fut une lecture très fastidieuse. Déjà il faut savoir que j'ai dû lire la version de 1804 or Potocki a publié une autre version en 1810 et il me semble qu'elle est assez différente. Donc il faut avoir conscience que cette version n'a littéralement aucune fin... Oui oui, j'ai lu 700 pages pour qu'il n'y ait pas de fin. Ensuite, le livre c'est un labyrinthe ! Mais vraiment, je n'avais jamais lu ça. Ce ne sont que des histoires dans des histoires et on se perd sans cesse. On oublie qui est qui. Il y a plein de personnages secondaires. C'est comme si vous lisiez un livre où l'on vous raconte que des histoires, intercalées dans d'autres histoires (dont certaines n'ont pas de fin 🤣). Il s'écoule 45 journées on ne sait pas trop comment parce qu'il ne se passe pas grand chose dans le présent, à part au début, ce ne sont que des récits du passé et de la vie des personnages. Mais paradoxalement à ça, j'ai trouvé le roman simple à lire (dans son vocabulaire, je précise 🤣). Pour une écriture du XVIIIème siècle j'ai trouvé que l'on comprenait bien. Quand je m'y mettais vraiment les pages tournaient plutôt bien. Mais ce livre c'était un vrai casse-tête 😭🤣. Concernant les personnages je ne sais pas si je peux vraiment dire que je les aime parce qu'il y en avait trop. Pareil pour l'intrigue, au final il y avait plein d'intrigues entrecroisées et plein de questions sans réponse. Mais j'avoue qu'il y a des passages que j'ai bien aimé, qui m'ont fait rire mais à force c'était long et j'ai l'impression d'avoir tout oublié, tellement il y avait d'histoires 🤭. Donc c'est une lecture plutôt mitigée mais une expérience intéressante ^^.
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Manuscrit trouvé à saragosse Première édition int..

MANUSCRIT TROUVÉ À SARAGOSSE de JEAN POTOCKI

Je ne sais plus qui avait publié un retour sur ce livre mais j'ai eu la chance de le trouver en bibliothèque et c'est une vraie merveille de littérature fantastique écrite à la fin du 18 ème siècle. C'est l'édition de 1958 de Caillois que j'ai lu. L'histoire de ce livre est presque aussi passionnante que son contenu et internet fourmille de mille détails sur ce manuscrit. Pour le contenu c'est écrit dans un français très 18 ème l'univers est étonnant c'est le récit d'un militaire wallon qui va prendre ses fonctions en Espagne et qui va faire des rencontres avec des gens qui vont lui narrer leur propre histoire et de récit en récit on se retrouve avec un texte " gigogne" époustouflant et parfois délicat à suivre. Avec ce livre était joint un DVD de 3 heures du film tiré du livre réalisé en 1962 par Wojciech Has.

La réalisation est assez conforme au livre et rend une atmosphère qui tient du surréalisme un mélange de Bunuel Dali et de Jodorowsky dans El Topo!

Je ne peux que vous inciter à découvrir cet espèce d'ovni littéraire et cinématographique !
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Comment naît un livre ? Voilà une question que beaucoup de gens se posent, certains même me l'ont posée, à moi ! qui me connais en édition autant qu'en patinage artistique ! Pour un écrivain qui souhaite se faire connaître, il y a en fait deux façons de faire : La version idéale, dite aussi "conte de fées" : vous envoyez votre manuscrit à l'éditeur, il est enthousiasmé, il le fait suivre tout de suite à l'imprimerie. La version courante, dite aussi "compte là-dessus mon lapin" : vous envoyez votre manuscrit une fois, deux fois, dix fois, il vous le renvoie autant de fois en vous demandant de changer ci, de changer ça, d'ajouter ci, d'enlever ça, à l'intérieur, à l'extérieur, entre les deux, si bien qu'à la fin, vous ne savez plus si c'est votre bébé ou si on vous l'a changé à la maternité... La seconde version, forcément, est un peu moins rapide.

"Le Manuscrit trouvé à Saragosse", du polonais Jan Potocki, fait partie des tous meilleurs de la deuxième version : pensez donc, écrit en 1810 en français, traduit dans la plupart des langues d'Europe mais de façon incomplète, voici deux siècles que les historiographes essaient de reconstituer le texte initial. Chez nous, une première version a vu le jour (à peu près un quart de l'œuvre totale) en 1958, sous le titre de "La duchesse d'Avila" (Gallimard). Il faudra attendre 1989 pour avoir une version plus complète (José Corti), et encore 2007 pour une présentation encore plus pointue incluant deux versions différentes de 1804 et 1810 (Garnier-Flammarion).

Vous me direz : "Il doit être bien intéressant, ce livre, pour susciter tant d'engouement, de recherches et d'investissement". Je vous répondrai, avec la sobriété qui me caractérise : "Il l'est." D'abord pour sa construction : c'est un roman "en abyme", ou si vous préférez comme des poupées russes : une histoire à l'intérieur d'une histoire à l'intérieur d'une histoire, et cela cinq fois de suite. Ensuite pour son style : Potocki écrit en un français admirable (enfin ce qu'on appelait français autrefois, pas sûr que les readers ou les teurlecs du XXIème siècle pourront l'appréhender sans codi) qui fait de ce livre un des chefs-d'œuvre de la littérature française. Enfin son sujet : roman fantastique, roman d'amour, roman picaresque, roman fantastique, roman historique, roman d'aventures, roman fantastique, roman libertin, roman philosophique et aussi et surtout, je ne sais pas si je vous l'ai dit, roman fantastique.

Faire un résumé paraît une gageure : au début, des soldats de Napoléon trouvent un manuscrit dans une maison abandonnée de Saragosse. Ce manuscrit raconte l'histoire d'Alphonse van Worden jeune noble espagnol qui va vivre des aventures étranges dans la Sierra Morena. Pour les non-initiés la Sierra Morena c'est comme le Berry chez nous, une terre où le surnaturel et la superstition font partie du décor. On y croise des nobles et des gitans, un cabbaliste, des princesses mauresques, des pendus revenants (les frères Zoto), et même le Juif errant...

Passé le cap de la mise en abyme, vous serez happé dans le flot continu que constitue ce roman, à chaque page vous vous demanderez ce qui arrivera à la page suivante, et chaque fois qu'un personnage s'endormira, vous craindrez qu'il ne se réveille sous le gibet des frères Zoto...

Et même moi, si j'étais vous, je n'irais pas me coucher tout de suite... on ne sait jamais...



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Manuscrit trouvé à Saragosse

dès le départ cette oeuvre est à part, elle a été publiée une première fois d'une manière tronquée. Oeuvre écrite en français en 1794 par un comte polonais, traduite en polonais, retraduite en français et enrichie au fur et à mesure des découvertes. Il faudra attendre 1989 pour avoir une version complète, quoique en 2002 des chercheurs retrouvent des feuillets, il existerait deux versions de ce manuscrit. Le ton est donné entre les 14 jours d'errance d'Alphonse et la galerie de portraits réalisés. Les personnages sont trop stéréotypés et leur histoire ressemblent aux contes de Shérazade que l'on oublie dès la page tournée. Etrange expérience.
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La duchesse d'Avila

Fortement influencé par la traduction d'Antoine Galland des 1001 nuits de Shéhérazade, ce roman est absolument abracadabrant. L'intrigue se déroule en Espagne ou Potocki a servi dans l'armée de Napoléon. L'auteur ajoute des éléments cabalistiques à la sauce. À mon avis c'est le plus grand chef-d'œuvre de la littérature polonaise. C'est à lire absolument, si vous avez des amis de ce pays.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Etrange livre où le personnage, un jeune soldat belge arrivé de fraîche date en Espagne, rencontre différents qui lui raconte leurs histoires qui s'imbriquent avec d'autres histoires dont ils ont eu connaissance, qui s'imbriquent elles mêmes avec d'autres histoires... Une vertigineuse mise en abîme, prenante et initiatique, que j'ai trouvé captivante! Un livre original et étonnant, à nul autre pareil.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Pour qui souhaiterait se remémorer les vestiges de ses cours de littérature du lycée, et notamment le style inimitable des auteurs classiques, ce "roman" convient tout à fait. D'autant qu'il a été écrit, dans cette langue française à la fois hautement intelligible et raffinée, par un aristocrate polonais qui parcourut l'Europe en savant et en diplomate, emmagasinant une prodigieuse quantité d'informations dans tous les domaines de la connaissance. Plutôt que de roman, il s'agit d'une chronique retraçant quatorze jours mouvementés, dans les montagnes de la Sierra Morena, vécus par un jeune soldat flamand (à l'époque où les Flandres appartenaient à la couronne espagnole) et narrée par lui-même. Mais dans l'histoire qu'il raconte, il y a des personnages qui racontent une histoire dans laquelle il y a des personnages qui racontent une histoire... À partir d'un certain moment, il est préférable de ne plus se préoccuper du niveau où l'on se situe et de lire chaque histoire pour elle-même bien que parfois celle-ci paraisse réitérer une aventure déjà lue, avec d'autres personnages, embrouillant un peu plus le lecteur. Dans ce kaléidoscope inclassable où il est souvent question d'un chevalier partageant sa couche avec deux belles qui, au matin, se sont muées en squelettes, et le lit en gibet, se mêlent au fantastique, donc, le genre picaresque (bien que les intrigues ne se déroulent pas toutes en Espagne), la philosophie et singulièrement la morale, l'histoire des religions, la sociologie... L'encyclopédisme des Lumières y coexiste avec le style libertin du XVIIIe siècle et les deux côtoient la peinture d'atmosphères évoquant le romantisme à venir.
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Voyages

Le grand seigneur polonais Jean Potocki est surtout connu pour son roman français "Le manuscrit trouvé à Saragosse", publié par Garnier Flammarion dans ses deux versions successives. Mais Potocki était moins un romancier qu'un voyageur, un diplomate, un naturaliste et un historien, qui parcourut à la fin du XVIII°s un Orient que ses amis philosophes ne connaissaient que par les livres, et en 1797 une partie de l'Asie Centrale, pour le compte de son roi, puis du tsar russe Alexandre I. La première moitié de ce volume est occupée par les voyages en Turquie et au Maroc, où se mêlent des exercices de style orientaliste, et le récit de choses vues qui placent l'auteur très au-dessus des autres écrivains voyageurs du temps. Ses récits sont bien supérieurs à ceux de Chardin en Perse (fin XVII°s) comme à l'Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand, en 1810 : Potocki sait voir, tandis que trop souvent, Chateaubriand cite ses lectures et Chardin énumère les hôtelleries et juge de l'état des routes.

La seconde moitié du recueil est occupée en grande partie par le "Voyage à Astrakan et sur la ligne du Caucase", terres moins littéraires, moins investies de références classiques, où les choses vues l'emportent sur l'érudition. Pourtant, Potocki vérifie tout dans son Hérodote et son Strabon, et examine toutes les plantes comme la faune. Il a des pages magnifiques qui ne sauvent pas l'ensemble d'une certaine monotonie. Pour finir, on trouvera le sobre récit de la grande déception de sa vie, l'ambassade russe en Chine qui aurait été si fascinante, pour lui comme pour nous, sans la sottise de l'ambassadeur qui fit tout annuler à la frontière des deux empires. Le recueil est beau mais d'un intérêt inégal.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

C’est l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours. Y entonces !
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Babelio s'emmêle dans les photos de couverture et les fiches de ce roman, qui ne dispose pas du soutien de trois cents lectrices pâmées, comme n'importe quelle BD en vogue. Il existe deux versions du "Manuscrit trouvé à Saragosse" de Potocki, celle de 1804 et celle de 1810, publiées par Garnier-Flammarion. Parallèlement, Folio, le Livre de Poche et José Corti ont leurs propres versions différemment établies et surtout, abrégées. Mais Garnier Flammarion a pris soin de donner les états du texte complet les plus fiables, résultant de recherches et de découvertes récemment faites en Pologne. L'histoire du texte reflète la vie mouvementée du comte polonais Potocki, grand seigneur au service de son roi, puis du tsar russe Alexandre I°. Il voyagea jusqu'en Chine par la Sibérie, entre autres itinéraires aventureux. Homme des Lumières, affecté de spleen, il se suicida en 1815, laissant ce grand roman inédit, pillé sous l'Empire par un éditeur parisien malhonnête. Le texte, comme toutes les oeuvres de Potocki, a été rédigé directement en français et n'a donc aucun rapport avec la littérature polonaise.



Venant de terminer la lecture du roman dans sa version de 1810, la dernière, j'ai une impression partagée. C'est un grand bonheur de lire le récit du héros, jeune militaire venant prendre du service en Espagne, croisant sur sa route une foule disparate de personnages qui, chacun à son tour, raconte sa propre histoire dans le cadre de la sienne. L'enchâssement des récits est inspiré des Mille et Une Nuits, qui ont marqué toute la création romanesque du XVIII°s. Le bonheur de lecture tient à ce que l'identité des personnages, c'est l'histoire qu'ils ont vécue et qu'ils racontent. Cela donne une netteté de trait au roman, qui le rapproche de Voltaire, de Diderot, de Stendhal, et rend impossibles les émotions vagues, la subjectivité bavarde et le sentimentalisme venus de Rousseau, qui s'exhalent en 1800 dans les romans ratés de Chateaubriand. On a donc la première personne sans la sensiblerie. L'ouvrage paraîtra "ancien" aux incultes, mais sa lecture est salubre aujourd'hui : notre temps, en littérature, est aux torrents de larmes, à la vertu et aux indignations généreuses, prolixes et sélectives.



Le défaut de cette qualité, la rançon de cette ironie narrative, est une certaine superficialité dans la présentation des personnages, dans les discours et pastiches de tous les genres romanesques en vogue à l'époque. Chacun parle la langue de sa caste ou de sa folie personnelle, on s'amuse énormément, mais ensuite ? Il ne reste rien. Comme Potocki a l'élégance de rester discret sur la propagande des Lumières, on finit par se demander à quoi sert son livre, question que l'on ne se pose jamais avec Voltaire (hélas) ni avec Diderot (qui cherche, enquête, et affirme peu). "Superficiel par profondeur", Potocki laisse le lecteur diverti, reconnaissant, et perplexe. Donc acceptons de nous amuser en toute inutilité.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Quel livre extraordinaire!

Jan Potocki a réussi le tous de force de nous entrainer dans une série d'histoires emboitées, un tourbillon narratif, intéressant, émouvant, historique, fantastique, passionnant, sans jamais lasser.

Tout est rassemblé dans ce chef d'oeuvre: depuis les histoires de fantômes, des histoires drôles, terribles, des personnages nobles, ridicules, importuns, des vies extraordinaires, des secrets enfouis, des trésors cachés.

Et avec cela, une écriture qui a gardé quelque chose des charmes du 18e siècle, tout en annonçant déjà le style romantique qui nous est plus accessible.

Le manuscrit est trouvé par un officier français des armées napoléoniennes dans une maison pillée. Il contient le récit d'un engagé dans les gardes wallonnes qui traverse la Sierra Morena, de sinistre réputation, pour rejoindre son régiment. Il lui arrive quelques aventures, dont certaines sont aussi agréable qu'inquiétantes, mais surtout il s'en fait raconter par les personnes qu'il rencontre, qui à leur tour racontent ce qu'on leur a raconté. Et il n'est pas rare que les différentes histoires se croisent. On y rencontre des cabalistes et même le juif errant. Ce n'est pas toujours facile à suivre mais c'est toujours plaisant. Ces récits d'aventures m'ont touché parce que l'auteur y fait preuve de beaucoup de sensibilité aux diverses facettes de la nature humaine. Et c'est pour cela que Manuscrit trouvé à Saragosse est un livre total.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Dans le "Manuscrit trouvé à Saragosse", les récits s'emboîtent les uns dans les autres, mais convergent en un lieu, une auberge abandonnée dans une vallée à la sinistre réputation de la Sierra Morena. Alphonse van Worden a été nommé capitaine aux Gardes wallones. Pour rejoindre Madrid, de Cadix, il choisit le chemin le plus court, en dépit de tous les avertissements. La vallée qu'il doit traverser et dont l'entrée est marquée par un gibet et deux pendus, est non seulement un repaire pour des bandits et des hérétiques, mais aussi pour des revenants et d'autres démons... La seule auberge sur le chemin est la Venta Quemada. Celle-ci n'est plus qu'un abri rudimentaire et abandonné au milieu d'un désert. le jeune Alphonse van Worden y passera cependant la nuit, mais, après qu'une cloche eut sonné les coups de minuit, il y rencontre deux princesses mauresques à peine sorties du sérail... A l'aube Alphonse se retrouve au pied du gibet à côté des cadavres désormais détachés des deux bandits qui y avaient été pendus. Les récits ne cessent alors de s'enchaîner, en ayant souvent recours à des pratiques occultes, mettant en scène de nombreux personnages. La structure complexe du roman n'en rend pas la lecture aisée. Je crois qu'il nécessite plusieurs lectures. Ce roman écrit en français par un aristocrate polonais est très prenant.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Surcoté, malgré une écriture propre. Un assemblage hétéroclite, décousu, d'histoires sans relief particulier, redondantes ou sans grande originalité pour un lecteur adulte...
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Dans ce livre, les personnages sont imaginaires ou réels, pittoresques presque toujours, hostiles ou bienveillant, vivant ou morts (des bandits, des bohémiens, le juif errant, des pendus…), plusieurs histoires s’entremêlent au gré des rencontres, au point qu’on a du mal à suivre parfois (livre à ne pas lire par petits morceaux). L’auteur démontre une érudition à toute épreuve, dans un style puissant sans être prétentieux. On se laisse porter par le(s) récit(s) de voyage. Un livre à la limite du fantastique.
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Voyage en Turquie et en Egypte

Lorsqu'en 1784, Jean Potocki, âgé de vingt-trois ans, quitte les terres de sa famille en Volhynie-Podolie (région située aujourd'hui en Ukraine, mais alors rattachée à la Pologne), pour effectuer un long voyage en Orient, il s'embarque dans une aventure peu courante à l'époque. Plutôt que de choisir l'Europe occidentale, il poursuit la route vers l'est et l'empire ottoman dont les frontières s'étendaient jusqu'à la Russie.

En fils attentionné, Jean Potocki adresse des lettres à sa mère tout au long du voyage, lettres qui la rassurent, mais qui laissent entrevoir tous les dangers de la route, depuis les Zaporoviens de la steppe russe jusqu'aux pirates barbaresques de la Méditerranée, en passant par les émeutes dues à la famine en Égypte ou encore la fièvre des marais.

Le narrateur découvre la Turquie et l'Égypte en y portant un regard neuf. Jamais la comparaison dédaigneuse avec l'Europe ne grince sous sa plume, jamais d'hostilité à l'égard de peuples ô combien différents de ceux qu'il a fréquentés jusqu'alors ! Il ouvre grand ses yeux, s'invite volontiers dans la demeure des seigneurs étrangers et observe tout en visiteur curieux et soucieux de partager avec ses hôtes les coutumes plaisantes de leur pays. Bien sûr, le pittoresque prend souvent le pas sur l'observation rigoureuse, mais Potocki n'a pas la prétention de mener une expédition scientifique.

Il ne faut pas attendre de ces lettres une foule de détails sur le monde ottoman de l'époque. Elles sont parfois brèves, quelques mots jetés à la hâte avant un embarquement ou lors d'une brève escale, mais elles révèlent l'amabilité d'un caractère, sa bienveillance et son humour en toutes circonstances quand le touriste moderne se laisse souvent aller à la mauvaise humeur face aux aléas du voyage.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Ce livre a engendré toutes sortes d'hypothèses. Et c'est vrais, il commence par nous promettre de découvrir certains secrets. Chaque histoire en entraine une autre; véritables récit à tiroir mais ici ce n'est pas une commode mais une bibliothèque de tiroirs. Cependant toutes ces narrations nous font voyager à d'autre sé poques et dans des lieux si divers que l'on finit par perdre le fil du récit premier. Assez déroutant
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Chef d'œuvre absolu de la littérature européenne, à placer non loin de Don Quichotte. Livre gigogne, roman picaresque, où domine l'intelligence de la construction. Indispensable !
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Un chevalier errant (tiens!) en Espagne (tiens, tiens!) rencontre des pendus qui se promènent, des cousines envoûtantes, un juif errant, des bohémiens raconteurs d'histoires, des apprentis cabalistes et j'en passe. L'adjectif "picaresque" va comme un gantelet d'armure à ce récit gigogne, chaque histoire en contenant une autre, à tel point que son auteur a dû préférer le laisser en plan plutôt que de trouver une fin. Cette version date de 1804 et l'action se déroule au XVIIème siècle. Intéressant.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Ce livre très original est dû à l'écrivain polonais Jean Potocki, qui a écrit directement en français. Ce roman est ancien (la version que nous lisons actuellement date de 1810), mais il a été d'abord oublié, puis redécouvert seulement en 1958 ! La composition du récit est particulière: il comprend soixante-six "journées", chacune contenant plusieurs nouvelles qui s'emboîtent les unes dans les autres comme des poupées russes. Ainsi, ce livre donne une impression vertigineuse de foisonnement qui est due aux nombreux "embranchements" introduits par l'auteur.

Pendant la guerre napoléonienne contre l'Espagne (1809), le capitaine Alphonse van Worden découvre un livre et vit diverses aventures dans la Sierra Morena; il entend plusieurs personnes qui lui racontent leur vie. Certes, le lecteur se perd dans toutes les péripéties du roman qui se juxtaposent et s'emboitent l'une dans l'autre, en se bousculant; mais ce n'est absolument pas grave: il se trouve sous le charme du conteur hors pair qu'était J. Potocki. Cet écrivain écrit fort bien dans notre langue, d'ailleurs.

Le roman ne peut pas être raconté, il faut le découvrir par soi-même. Pour moi, c'est une curiosité remarquable: à déguster !

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Manuscrit trouvé à Saragosse

Livre extraordinairement déroutant qui raconte (je résume) L'Histoire d'un type qui trouve un manuscrit qui raconte L'Histoire d'un type qui rencontre un type qui lui raconte l'histoire d'un type etc.

Livre gigogne qui se mérite. Se dégager du temps (beaucoup) attacher sa ceinture et en route pour l'aventure!

PS; l'auteur s'est suicidé peu après ... et j'ai moi même un gros coup de mou aujourd'hui
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