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Citations de Jean Ziegler (192)


Victor Hugo disait: "C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches."
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page 340 : Claude Lévi-Strauss : " Le monde a commencé sans l'homme et il s'achèvera sans lui." Si l'occident ne s'éveille pas à la souffrance, n'entend pas monter la colère des peuples du Sud, s'il ne change pas radicalement de méthode, s'il ne prend pas en compte les désirs, la détermination des opprimés, la haine pathologique l'emportera.
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Pour signifier la honte dans toutes ses acceptions, Kant recourt à deux termes pratiquement intraduisibles en français : die Schande et die Scham. J'ai honte (Scham) de l'insulte qui est faite à l'autre et qui, de ce fait, est infligée à mon honneur d'être un homme (Schande). L'empire de la honte a pour horizon le déshonneur infligé à tout homme par la souffrance de ses semblables.
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Le sentiment de honte est l'un des éléments constitutifs de la morale. Il est indissociable de la conscience de l'identité, elle-même constitutive de l'être humain.
Si je suis blessé, si j'ai faim, si - dans ma chair et dans mon esprit - je souffre l'humiliation de la misère, je ressens de la douleur. Spectateur de la souffrance infligée à un autre être humain, j'éprouve, dans ma conscience, un peu de sa douleur, et celle-ci éveille à son tour ma compassion, suscite un élan de sollicitude, m'accable de honte aussi. Et je suis incité à l'action.
Je sais, par intuition, par l'exercice de la raison, par mon exigence morale, que tout homme a droit au travail, à l'alimentation, à la santé, au savoir, à la liberté et au bonheur.
(extrait du premier chapitre "Lumières" de l'édition de poche parue en 2007)
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Au moment ou j'écris ces lignes, en 2011, la spéculation boursière fait exploser les prix mondiaux des aliments de base. Selon toute vraisemblance, l'Afrique ne pourra, cette année, importer qu'une quantité très insuffisante de nourriture.
Partout et toujours, la violence et l'arbitraire du marché libre de toute contrainte normative, de tout contrôle social, tue.
Par la misère et par la faim.
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La conscience de l’identité entre tous les hommes est au fondement du droit à l’alimentation. Personne ne saurait tolérer la destruction de son semblable par la faim sans mettre en danger sa propre humanité, son identité.
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Décrivant la déportation haïtienne, Alfred Métraux écrit:"Sans Auschwitz, les Européens n'auraient jamais su ce qu'ils avaient fait aux Africains."
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Les caves des banques de Zurich, de Bâle, de Bern, de Lugano sont devenues de véritables cloaques. Les égouts financiers les plus nauséabonds s'y déversent du monde entier. Les grandes banques suisses sont de taille mondiale et continuent d'engranger des profits astronomiques dont l'origine est de l'or volé, des capitaux en fuite, du recel. Seulement leurs clients d'aujourd'hui ne s'appellent plus Hitler, Himmler, Göring et Ribbentrop, ils s'appellent Mobutu, Ceausescu, Saddam Hussein, Abu Nidal, Duvalier, Noriega, Suharto, Eyameda, Marcos ou Radovan Karadzic. C'est, entre autres, grâce à cet argent que la Suisse est aujourd'hui le deuxième pays le plus riche du monde, bien qu'elle soit dépourvue de toute matière première.
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Je n'arrive pas à comprendre comment, à l'approche de l'an 2000 et sur une planète si riche, tant de gens continuent à mourir de faim.
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Point n'est besoin de mitrailleuses, de napalm, de blindés pour asservir et soumettre les peuples. La dette, aujourd'hui, fait l'affaire.
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- L'autocensure intentionnelle ou subconsciente existe chez presque tous les journalistes. Il s'y ajoute le fait que dans les pays occidentaux, démocratiques, vivant en principe sous l'empire de la liberté de la presse, une poignée de milliardaires contrôlent aujourd'hui l'essentiel des médias. En France, cinq milliardaires possèdent plus de 80% des hebdomadaires, mensuels et journaux. Et, de fait, aucune information trop choquante sur les victimes de l'ordre cannibale du monde n'atteint la conscience collective.
- Ah bon, tu es sûr de ça, tu as des exemples ?
- Ils sont innombrables. Regarde ce qui s'est passé le jour du 11 septembre 2001. Des terroristes islamistes, des fous, ont jeté deux avions remplis de passagers sur deux gratte-ciel à New York, un troisième sur le Pentagone, à Washington, quand un quatrième s'est abîmé en Pennsylvanie. Dans les avions et les bâtiments détruits, 2 973 hommes, femmes et enfants appartenant à 67 nationalités différentes ont été brûlés, tués par ces criminels. Cette tragédie a bouleversé le monde. Seize ans plus tard, ce crime monstrueux habite encore la conscience collective. Mais ce même 11 septembre 2001, comme chaque jour, plus de 35 000 enfants âgés de moins de 10 ans sont morts de faim ou de ses suites immédiates dans l'hémisphère Sud. Pratiquement personne n'en a parlé.
(p. 90-91)
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Il faut fermer la Bourse des matières premières agricoles de Chicago, combattre la détérioration constante des termes de l’échange et anéantir la stupide idéologie néolibérale qui aveugle la plupart des dirigeants des États d’Occident.
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Pourquoi l’aliénation ? Pourquoi cette occultation volontaire des fantastiques richesses de création, de désirs que possèdent chacun et chacune d’entre nous ? Pourquoi, en ce début du XXe siècle, nous, hommes et femmes d’Occident, qui avons conquis de formidables privilèges – des libertés, des droits contre l’arbitraire –, qui avons vaincu la pénurie, percé le mystère de l’univers, des étoiles, de l’atome, de la vie, fait reculer de plusieurs décennies la mort, sommes-nous incapables de briser le carcan de nos rôles, d’accueillir dans la liberté et l’amour l’imprévisible rencontre, de donner, enfin, un sens collectif à nos vies ?

Introduction de la réédition
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Tout à coup, Galilée apparaît sur le seuil. Il est fatigué, à moitié aveugle. À l’enthousiasme des présents, il oppose cette parole : « Malheur au pays qui a besoin de héros. »
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On ne peut accepter un monde dans lequel n'existent que des enclaves de bonheur. On ne peut accepter une économie mondiale qui renvoie au non-être
le cinquième de l'humanité. Si la faim ne disparaît pas rapidement de cette planète, il n'y aura pas d'humanité possible. Il faut donc réintégrer dans l'humanité cette "fraction souffrante" qui aujourd'hui, est exclue et périt dans l'ombre.
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page 77 : Le racisme ….. , est l'essence même du colonialisme. Il nie l'humanité du colonisé. Il exclut par avance toute relation de réciprocité et de complémentarité avec le colon. Mais le racisme ne détruit pas que le colonisé. Il ravage aussi le colon. Emmanuel Kant (oeuvres philosophiques) dit : "L'inhumanité infligée à un autre détruit l'humanité en moi."
Or sans racisme, pas de conquête coloniale? Soumettre à son joug un être humain présuppose la négation de son humanité.
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- Détester ne sert à rien. Il faut comprendre.
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J'ai visité le Bangladesh et sa capitale Dacca [...]. Je n'oublierai jamais ces casernes de béton gris de dix ou douze étages, aux carreaux cassés, au mobilier crasseux, aux étroits escaliers branlants, qui défigurent les banlieues de la capitale. 24h sur 24, des cohortes de jeunes femmes se succèdent devant les machines à coudre.
Le Bangladesh compte environ 6 000 usines d'habillement. Ces usines sont la propriété d'hommes d'affaires indiens, bangladais, taïwanais, sud-coréens, dont beaucoup sont de véritables vautours. Les esclaves coupent et cousent des jeans, des vestes, des pantalons, des chemises, des T-shirts, des sous-vêtements, fabriquent des chaussures et des ballons de football pour les plus grandes marques mondiales.
Les sociétés transcontinentales de l'habillement et leurs sous-traitants asiatiques au Bangladesh réalisent des profits astronomiques.
L'ONG suisse Public Eye a analysé l'évolution de la plus-value produite par ces femmes. Un jean de la marque Spectrum-Sweater est ainsi vendu à Genève 66 francs suisses, soit environ 54 euros. De cette somme, la couturière bangladaise touche en moyenne 25 CENTIMES d'euro. [...]
Non seulement les couturières souffrent de sous-alimentation et de misère, mais il arrive encore que ces casernes de béton, mal entretenues, viennent à s'effondrer. Ainsi, en 2013, l'immeuble Rana Plaza, une usine vétuste de 10 étages, à Dacca, s'est effondrée, enterrant 1 138 personnes sous ses décombres, en majorité des jeunes filles. Aucun responsable n'a jamais été condamné.
(p. 62-63)
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Marat écrit : « L’opinion est fondée sur l’ignorance et l’ignorance favorise extrêmement le despotisme. »
Informer, rendre transparentes les pratiques des maîtres est la tâche première de l’intellectuel. Les vampires craignent comme la peste la lumière du jour.
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J'ai appris une chose et je sais en mourant
Qu'elle vaut pour chacun :
Vos bons sentiments, que signifient-ils
Si rien n'en paraît en dehors ?
Et votre savoir, qu'en est-il
S'il reste sans conséquences ?
Je vous le dis :
Souciez-vous en quittant ce monde,
Non d'avoir été bon, cela ne suffit pas,
Mais de quitter un monde bon !
Bertolt Brecht
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