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Critiques de Jeanine Cummins (322)
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American Dirt

Comment te dire ...



Je suis restée en apnée, en équilibre sur un fil, pendant toute ma lecture. J'ai tout aimé : le thème, les personnages, le rythme hyper soutenu ( le premier chapitre est haletant), l'écriture dynamique et sobre, le travail fouillé de documentation, la couverture ...



À lire d'urgence...
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American Dirt

Luca (huit ans) et sa mère Lydia sont les seuls survivants d’une immonde tuerie, qui a eu lieu dans la cour de l’immeuble de leur mère et grand-mère. Nous sommes à Acapulco. Seize hommes, femmes et enfants (autant dire la totalité de leur famille) viennent d’être sauvagement assassinés par un cartel. Dont le chef n’est autre qu’un client (et ami !) de Lydia, un certain Javier Crespo Fuentes. Homme très cultivé, qui fréquente assidûment sa librairie … Si Luca n’avait pas été aux toilettes et Lydia derrière la porte de la salle de bain, nul doute qu’ils seraient parmi les victimes …



À présent, il leur faut fuir le plus loin possible pour ne pas subir le même sort ! Lydia ne voit qu’une seule et unique issue : rejoindre un oncle qui vit à Denver, aux États-Unis. Mais un gros problème va surgir, lui refermant la voie des airs : impossible pour Luca de monter dans un avion, sa mère ne possédant aucune sortie de territoire pour son enfant mineur …



Un long et terrible périple routier les attend : Javier réussira-t-il à retrouver leurs traces ? Cette amitié toxique pourrait-elle devenir fatale pour la mère et le fils ? … D’autres types de menaces les guettent-t-ils ? Un roman très puissant. Une écriture percutante et un style sans fioritures, qui donnent un aperçu de la (très) grande dangerosité du Mexique et de la souffrance de ses habitants. Jeanine Cummins est une conteuse hors pair !



Me voici fort impatiente de lire son second roman, édité en France.
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American Dirt

Imaginez : vous menez une vie tranquille, avec votre famille, vos amis, dans votre ville, et votre métier vous comble. Quand soudain l’horreur s’abat sur vous. Vous perdez (presque) tout : votre famille est assassinée, votre vie est menacée, il vous faut prendre la main de votre fils et tout quitter. Tout. Quitter.



C’est ce qui arrive à Lydia, libraire à Acapulco au Mexique, qui fuit un cartel après avoir vu son mari, sa mère, sa famille se faire tuer. Elle devra tout abandonner et tenter de rejoindre les Etats-Unis sans se faire (r)attraper, tuer, violer, racketter, sans perdre son fils aussi. Elle rencontrera la lumière la plus vive et le noir le plus total au travers toutes les personnes croisées sur sa route. Elle rencontrera aussi beaucoup de gris, des personnes pas foncièrement mauvaises mais qui font de mauvaises choses.



J’avais entendu parler d’« American Dirt » depuis plusieurs mois et il me tardait de le lire. Dès les premières pages, j’ai été happée par les événements, par l’urgence et j’ai lu chaque soir, la boule au ventre en ralentissant mon rythme pour épouser le plus possible celui de l’aventure. Dans le confort de mon lit, sous ma couette, j’ai lu la terreur, la soif, la faim, la saleté, le sang, la poussière.



J’ai été Lydia, héroïne oui, mais héroïne imparfaite. Lydia est humaine et dans sa fuite elle emporte avec elle ses qualités (elle est têtue, elle est fonceuse, elle est intelligente, elle est prête à tout pour son fils) et ses parts d’ombre qui se reflètent dans ses choix, ses trahisons, ses doutes, son égoïsme parfois.



J’ai appris. On parle depuis des années du mur de Trump entre les Etats Unis et le Mexique, on parle d’histoires insupportables d’enfants arrachés à leurs parents, on parle de milliers de personnes mais sans savoir. J’ai lu ici des histoires, romancées certes, mais qui portent la voix de ces personnes qui n’ont d’autre choix que de fuir, et de partir vers un monde meilleur. Qu’ils soient d’Amérique centrale, qu’ils soient de l’autre côté de la Méditerranée, ces gens risquent leur vie, la vie de leurs enfants parfois, pour sauver leur vie.



Vous l’aurez compris, c’est un sujet qui me touche énormément. Alors je laisse de côté les quelques remarques que je pourrais avoir (sur le style notamment, sur quelques longueurs parfois) et les débats qui ont eu lieu outre Atlantique (sur l’appropriation culturelle : Jeanine Cummins est accusée de ne pas être légitime pour écrire sur ce sujet, n’étant pas mexicaine), et je vous dis de plonger dans ce livre, vous n’en ressortirez pas tout à fait indemne.
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American Dirt

Attention, ce solide roman très intéressant (reçu grâce à la masse critique) est extrêmement violent et je pense qu'il pourrait traumatiser certaines personnes.

Il raconte le voyage vers l'exil de Lydia et de son fils de 8 ans, qui ont dû fuir Acapulco après l'assassinat par un gang de leur mari et père journaliste d'investigation et de 15 autres membres de leur famille.

Il décrit l'infiltration par les gangs de toutes les administrations, des hôtels, des transports, ce qui rend la fuite des deux protagonistes particulièrement périlleuse, l'utilisation de leurs cartes à puce et téléphones portables étant par ailleurs à proscrire, ce qui ne leur permet pas de prendre l'avion et les contraint, en l'absence de trains de voyageurs et à cause des barrages routiers incessants, à gagner le nord dans des conditions extrêmes.

Rien ne semblait destiner la libraire Lydia à rejoindre les hordes de migrants. Il lui faut d'ailleurs beaucoup de temps avant d'accepter de reconnaître son nouveau statut.

Comme l'ont souligné plusieurs critiques babéliotes, ce roman a suscité une polémique aux Etats-Unis et au Mexique, des auteurs et critiques latinos ayant reproché à l'auteure « étasunienne » d'avoir noirci le tableau et une appropriation culturelle. Débat à mon avis navrant et qui se trompe de cible.

J'ai quant à moi beaucoup appris, en étant restée à une image plutôt idyllique d'Acapulco et j'ignorais que cette ville avait été rattrapée par la violence, ce qui m'a été confirmé depuis par la lecture de plusieurs articles.

Je recommande donc vivement ce livre même s'il n'est pas à mettre entre toutes les mains.

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American Dirt

Quel roman ! Impossible à lâcher. Je suis d'accord avec Stephen King. Le commencer, c'est l'adopter. J'ai lu avec enthousiasme et beaucoup de passion cette course poursuite dans le Mexique des cartels et de la violence ; Cette fuite en avant de Lydia et son fils pour échapper à la mafia qui vient de décimer leur famille ; Cette plongée terrible dans le monde des migrants.

Lydia, libraire tranquille, a en effet choisi de tout quitter en une poignée de secondes. Pour une vie meilleure. Pour échapper à la mort, aux viols, à la misère. Et ce, malgré le danger et le terrible périple qui l'attend pour accéder au possible eldorado que sont les Etats-Unis.

Sa route va être parsemée de rencontres, de jeunes filles perdues, d'hommes violents, d'enfants en quête de sécurité et d'avenir meilleur. De tragédies aussi.

Un roman qu'on lit comme on regarde un film d'action. En apnée. Sans temps mort, sous tension et avec horreur. Un texte passionnant et nécessaire. Le récit d'une amitié improbable. Un roman qu'on oublie pas.

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American Dirt

Je cherche des mots simples, un raccourci pour dire ce que j'ai ressenti en lisant ce livre, un peu d'air à l'instar du petit Beto à bout de souffle dans le désert. Je cherche un train qui soit sûr, une rue sans coupe-jarrets, un gîte où m'accueillir moi-même, me rassurer, me convaincre que ces pages ne sont pas inspirées de faits réels, que l'autrice n'a pas eu à se défendre de la controverse qu'a déclenché son œuvre. On a critiqué cet ouvrage de bien des façons, appropriation cultuelle entre-autre, comme si Flaubert ne pouvait écrire Madame Bovary ni Diderot sa Religieuse, n'étant pas eux-mêmes femmes et cloîtrés, ou même Daniel Defoe son Robinson, n'étant pas lui-même un réfugié de la mer.

La description que nous fait Cummings du Mexique dans "American Dirt" colle sans doute à la réalité. Aucune destination touristique n'est aujourd'hui considérée comme sûre dans ce pays. Mais l'autrice insiste : "Je suis une romancière, il s'agit d'un roman : Its a Novel… !" Mais ce mot "roman", donc fiction, nous révèle comme si nous y étions, l'insoutenable réalité des migrants personnifiés par Lydia et son fils Luca, que nous suivons pas à pas, agrippés à la bestia dans leur fuite vers el norte, suite au massacre de leur famille. Admirablement raconté et dans un suspens soutenu, nous partageons pendant plus de quatre mille kilomètres, le quotidien de cette femme que rien n'arrêtera, soutenue seulement par la volonté de soustraire son fils au sort que Javier avait réservé à ses proches.

S'il fallait mettre un bémol à ce récit, par ailleurs tout à fait remarquable, c'est ce coup de fil au beau milieu du désert de Lydia à Javier, via le portable de Lorenzo. Faiblesse d'autant plus regrettable que c'est sur elle que reposait toute la tension du livre, et que Lydia ne trouve en substance rien d'autre à dire que c'est bel et bien fini entre eux. En doutions-nous ?

"American Dirt" est une œuvre à part, un cri d'alarme lancé par une autrice qui a su cerner à la fois les réalités de son époque et la profondeur de l'amour, de la peur, de l'espoir qui peuvent animer des êtres humains soumis à de telles conditions. Une œuvre audacieuse, courageuse, honnête malgré certaines critiques.

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American Dirt

Livre addictif, personnages attachants et plongée dans le voyage des migrants . C' est dur, et leur périple nous marque ... C'est romancé et c est ce qui le rend agréable à lire.. la romance entre l héroïne et le chef du Cartel n'était pas indispensable ...
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American Dirt

Lydia et son fils Luca sont les seuls survivants d’une fusillade qui a tué seize membres de leur famille, lors de la quinceañera de la nièce de celle-ci. La mère et le fils ne doivent leur survie qu’à un événement fortuit, et ils comprennent vite qu’ils leur faut fuir Acapulco s’ils veulent garder la vie sauve. Pour Lydia, il n’y a aucun doute sur l’identité de la personne ayant commandité les seize meurtres, il s’agit de Javier, ou plutôt La Lechuza, le jefe du cartel Los Jardineros et client régulier de sa petite librairie. Elle a une vague idée du motif qui l’aurait poussé à perpétrer ce massacre, un article que son mari journaliste aurait publié, mais elle aura tout le temps de se pencher sur le sujet pendant sa fuite vers el norte.



Quel roman haletant ! Je me suis attachée à Lydia, Luca, les deux sœurs et le petit Beto. La drogue, la violence, le viol, la corruption (notamment de la police) et l’immigration sont au centre du roman, des sujets très lourds, c’est la première fois que je lis un livre qui prend le parti-pris de montrer l’envers du décor du trafic de drogue et le fléau que représentent les narcos et leurs cartels pour la population locale.

On entre très facilement dans l’histoire, j’ai été happée par les premières pages et j’ai eu beaucoup de mal à reposer le livre malgré les violences décrites. Je ne m’attendais pas spécialement à un happy ending au départ, mais au fil des pages, j’ai vite compris que le but de ce livre était de faire passer un message d’espoir et de tolérance.

Bien que j’ai été sincèrement touchée par cette histoire et que j’ai grandement apprécié cette lecture, certains éléments me paraissent peu probants, notamment lors de la capture du groupe (et surtout ce qu’il s’en suit), certains évènements semblent se dérouler beaucoup trop « facilement » et pour finir, j’ai bien sûr entendu parler de la controverse entourant ce livre, il est notamment reproché à Jeanine Cummins d’avoir fait preuve d’appropriation culturelle. J’ai pour ma part eu l’impression qu’elle s’était beaucoup documentée pour l’écriture de ce livre, j’ai d’ailleurs envie de lire davantage de livres concernant la migration forcée.
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American Dirt

Impossible d'arrêter ce livre et en même temps nécessité impérieuse de pauses rapprochées pour absorber l'émotion,reprendre sa respiration et se distancier.

De quoi? De l'angoisse paranoïaque de Lydia d'être poursuivie par les narcotrafiquants,qui sont partout et ne renoncent jamais.Du road trip terrifiant dans lequel elle est engagée.

L'histoire débute par un carnage, une tuerie de 16 personnes lors d'une fête de famille, à laquelle Lydia et son fils Luca vont survivre par chance.Son mari Sebastian journaliste engagé y succombe sous ses yeux.

Dès lors Lydia sait que la fuite est leur seule petite issue . Le couple mère fils rejoint alors la route de tous les dangers,celle des migrants qui remontent vers ''el norte'',pour rejoindre les États Unis.

Le livre est particulièrement bien documenté sur les conditions sordides du parcours des migrants d'Amérique Centrale, particulièrement celui des femmes.Il donne aussi une idée du pouvoir des cartels de la drogue qui, par l'argent et la terreur ont des complicités sur tout le territoire.

Heureusement,les gestes de solidarité des migrants, l'empathie de la population ,la fraîcheur des enfants remettent un peu de baume sur les plaies.

A lire dans un moment serein,c'est préférable !
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American Dirt

Lydia est libraire à Acapulco au Mexique. Elle est mariée à Sébastian, journaliste et ensemble, ils ont un fils, Luca, 8 ans. Son métier de libraire est également sa passion et c’est dans sa librairie que Lydia rencontre Javier, un passionné de lecture, un homme doux et attentionné et qui tombe amoureux de Lydia. Leurs rencontres sont toujours un moment privilégié pour Lydia même si elle ne partage pas ce sentiment amoureux.

La vie de Lydia va chavirer lorsque Sébastien publie un article qui révèle le nom du chef du cartel, los Jardineros ; ce chef de cartel n’étant autre que Javier. Pour se venger, Javier fait assassiner toute la famille de Lydia. Seule Lydia et son fils s’en sortent. Afin d’échapper à leur sort, la mort certaine que leur promet Javier, Lydia et Luca décident de quitter le Mexique, direction les États-Unis. Lydia sait que leur vie est menacée jusqu’à ce qu’ils atteignent leur objectif. Los Jardineros sont partout.



Roman de la rentrée littéraire, ce roman est un plaidoyer en faveur des émigrants. On y vit les difficultés rencontrées tout au long de leur périple, les dangers présents partout, les magouilles des passeurs, les vols, les viols, les pots de vin. On comprend à quel point il est difficile pour les migrants de faire cette traversée vers la liberté en passant au travers de tous les dangers, de bien choisir son passeur, de ne faire confiance à personne alors qu’on aspire qu’à se reposer sur les autres. On comprend aussi que les migrants sont prêts à prendre tous les risques pour sauver leur peau. Jeanine Cummins nous parle d’amour maternel, d’amitié naissante dans des circonstances difficiles, de haine, de peur.



Ce roman est parfaitement bien écrit, rien n’est de trop. Tout s’enchaine relativement vite. L’auteur a enquêté avant de nous raconter cette histoire et ça se ressent. Rien n’est laissé au hasard.
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American Dirt

Récit terriblement haletant !

L'avis de King est tout à fait juste ; fermer le livre avant son dénouement est un crève cœur.

Le style d'écriture est assez simple et le procédé narratif fonctionne parfaitement.

Une plongée dans l'horreur de la migration qui vous prend aux tripes.
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American Dirt

Un roman époustouflant !!!
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American Dirt

Un des livres les plus fascinants que j'ai lus dans toute ma vie. Extraordinaire, saisissant, inspirant. Le parcours d'une mère qui fuit le Mexique et les cartels avec son fils de huit ans. Mélange de terreur, d'espoir et d'humanité. Rarement un auteur aura su nous faire vivre ainsi les sentiments de ces personnages qui luttent pour survivre, fuir, avancer. Vous ne regarderez plus jamais un migrant de la même façon.
Lien : Https://latetelibre.com
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American Dirt

Lydia est libraire à Acapulco. Avec Sebastian, son mari journaliste, ils ont un fils de huit ans, Luca . Un jour, Javier franchit le seuil de sa librairie. Il deviendra son ami. Avec lui, Lidia échangera de longues heures sur la littérature, la poésie. Mais Javier ne lui dit pas tout. Il est la Lechuza, le chef du cartel local, les Jardineros. Et quand Sebastian révèle sa véritable identité dans un article, entrainant le suicide de la fille de Javier qui ne connaissait pas les activités meurtrières de son père, la Lechuza envoie la mort sur la famille de Lydia : son mari, sa mère, oncles et cousins, adultes et enfants, en tout seize membres de sa famille périssent sous les coups des Jardineros lors d’une fête d’anniversaire. Lydia et Luca se cachent et n’ont qu’une issue : rejoindre el norte, les Etats-Unis, pour échapper à la vengeance du cartel…

American Dirt est un roman puissant, éminemment cinématographique. Une mère et son fils se battent pour leur survie, deviennent des migrants comme des milliers d’autres et traversent le Mexique pour passer aux Etats-Unis. Mais Lydia et Luca ne sont pas des migrants économiques. Ils veulent échapper à une mort certaine et trouvent sur leur chemin de nombreux dangers : kidnapping, meurtres, trafics en tous genres, conditions extrêmes. Ils doivent aussi au risque de leur vie sauter sur la Bestia, le train de marchandises qui remonte vers le nord. Mais ils rencontrent aussi l’amitié et l’entraide qui leur permettront peut-être de réussir leur périlleux pari. Un grand roman d’aventure empreint d’humanisme.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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American Dirt

L’histoire de la fuite d’une mère et de son jeune fils de 8 ans après le massacre de sa famille par un cartel de la drogue.

C’est une histoire forte, bouleversante par moment mais pourtant...

Pourtant, ce n’est pas l’emballement pour une raison que je parviens cependant pas à objectiver. Pas vraiment un roman noir, pas simplement un roman, ce livre oscille entre ces genres, mais c’est pourtant pas un problème en soi... alors ? Les longueurs ? Des rebondissements multiples (trop ? ), certains vraiment un peu gros et une fin trop attendue....bref je ne sais pas trop. Mais ça reste néanmoins une lecture intéressante car manifestement précédée d’une analyse fouillée de la situation de ces migrants..
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American Dirt

Si l’est un pouvoir des livres c’est de nous ouvrir vers des mondes, des cultures, des être et des idées qui nous sont peu ou pas connues. American Dirt saisit l’essence des migrants d’Amerique du Sud en nous faisant adopter un regard de vérité vers ces mères, pères, frères et soeurs, enfants, adolescents prêts à perdre leur vie pour fuir l’oppression et la violence extrême de leurs conditions de vie. Aurions nous cette force et ce courage pour affronter autant de violence et de peur ? J’ai dévoré ce livre de la première à la dernière page, et le recommanderai longtemps comme un livre susceptible de changer notre regard sur les migrants et les réfugiés. Ils méritent notre respect.

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American Dirt

Ça y est, c'est mon tour ! Mieux vaut tard que jamais : l'heure est enfin venue pour moi de grimper sur "La Bestia" !

Depuis la parution remarquée d'American Dirt en 2020, nombreux sont les lecteurs qui ont déjà entrepris le voyage infernal sur le toit de ce redoutable train de marchandises, emprunté chaque année clandestinement par des milliers de migrants pour traverser le Mexique et gagner la frontière américaine (*). Tous ces lecteurs (ou presque) parlent d'un livre fort, d'un grand roman, d'une révélation.

Soit, alors tentons l'expérience !

Longtemps après mes petits camarades, je prends donc le train en marche, me cramponne fermement ... et advienne que pourra.



Dès le début ça secoue !

À l'occasion d'une fête de famille, un journaliste mexicain et la quasi-totalité des siens (seize personnes !) sont sauvagement assassinés par les sicarios du cartel le plus puissant d'Acapulco, dirigé par le mystérieux Javier. Sebastián, le journaliste exécuté, venait justement de publier à son sujet un article à charge. Seuls Lydia, la femme de Sebastián, et Luca, leur fils de huit ans, échappent au massacre. Très vite Lydia comprend que le commanditaire de la tuerie, Javier, n'est autre qu'un client de sa librairie, qui la courtise depuis quelques temps et qui, sûr d'avoir été trahi, n'aura de cesse de la poursuivre pour ne laisser derrière lui aucun survivant et assouvir complètement sa vengeance.

La pauvre libraire et son fils n'ont plus le choix : il leur faut prendre immédiatement la fuite, cap au nord, direction l'Eldorado américain. C'est le début d'une interminable traque, et l'occasion pour le lecteur de mesurer toute l'ampleur du drame vécu par les migrants Mexicains, Guatémaltèques ou Honduriens, toujours plus nombreux à risquer leurs vies de misère sur le dos de "La Bestia" dans l'espoir d'un avenir meilleur. D'un avenir tout court.



Et pour ce qui est de nous dépeindre l'indigence absolue de ces clandestins, les impasses totales que sont devenues leurs existences, la faim et la peur de chaque instant, l'insécurité terrifiante qui règne dans ces contrées sans loi livrées aux mains des gangs et des narcotrafiquants, l'auteur n'y va pas de main morte !

Page après page, au fil d'une série de rencontres et de péripéties plutôt répétitives, Lydia et Luca ne cessent de s'enfoncer toujours plus loin dans l'horreur d'un pays décrit sous son jour le plus sombre... Seuls contre tous, sans ressources et accablés par la perte de leurs proches, ils frôlent la mort à chaque embarquement à bord du "La Bestia". La menace est partout, chaque migrant croisé est un tueur ou un violeur potentiel, chaque nuit passée dans un centre d'accueil est une nuit d'angoisse, chaque jour de marche dans la poussière du désert semble plus douloureux que le précédent et chaque patrouille de "la migra" (la terrible police aux frontières constituée de miliciens violents et corrompus) est une nouvelle source de panique. Ça fait beaucoup.

Heureusement dans ce puits de détresse sans fond surnagent quelques compagnons d'infortune dignes de confiance, et une poignée d'âmes charitables offrant de l'eau ou de la nourriture en bordure de la voie ferrée aident nos deux fuyards à survivre. Rares étincelles d'humanité dans une obscurité qui semble sans fin.



Si la force de caractère de Lydia et Luca assurément impressionne, si l'effondrement total et soudain de leur monde effraie, si la somme d'épreuves qu'ils traversent émeut, je n'ai pour autant pas été transporté comme d'autres lecteurs semblent l'avoir été, et la relation un peu ambiguë entre la vaillante Lydia et l'insaisissable Javier (gangster sans pitié capable des pires atrocité, mais aussi père de famille aimant et poète sensible à ses heures perdues...) ne m'a semblé très à propos.

À la longue, la course poursuite trépidante s'est transformée en succession poussive de mésaventures assez prévisibles, et les ficelles utilisées par l'auteur pour susciter notre émotion et notre empathie m'ont semblé un peu grosses. Quant à l'écriture de Jeanine Cummins, simple et directe (phrases courtes, dialogues nombreux, verbes d'action au présent de l'indicatif), elle ne manque ni de rythme ni de spontanéité mais elle ne m'a pas non plus particulièrement enthousiasmé.



En résumé : un sujet fort et cruellement actuel mais un traitement sans grand relief, quelques longueurs, un style plutôt quelconque et des personnages et situations assez stéréotypées qui ne m'ont pas tout à fait convaincu, malgré l'intention parfaitement louable de l'auteur. "J'ai profondément conscience que les gens qui affluent à notre frontière sud ne sont pas une populace anonyme brunâtre, mais des individus à part entière qui ont chacun une histoire, des origines et une raison personnelle de venir ici", écrit Jeanine Cummins dans ses notes en fin d'ouvrage. "J'ai donc souhaité raconter l'une de ces histoires personnelles et uniques - sous forme de fiction - afin d'honorer les centaines de milliers d'autres que nous ne connaîtrons probablement jamais. Ce faisant, j'espère marquer un temps d'arrêt et permettre au lecteur d'entendre les particularités de ces personnes : que lorsque les médias nous montrent des migrants, nous puissions nous souvenir que ce sont des personnes comme nous".

Madame Cummins, puissiez-vous être entendue aux USA et partout dans le monde...





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(*) Pour ceux que ça intéresse, voici un reportage glaçant sur "La Bestia", dont j'ignorais l'existence :

https://www.arte.tv/fr/videos/083369-000-A/mexique-la-bestia/
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American Dirt

Un périple dangereux et désespéré.



A Acapulco, alors que 16 membres de leur famille sont morts sous leurs yeux dans une tuerie d'une sauvagerie incroyable, assassinés par un cartel de narcos "los jardineros", Lydia et son fils de 8 ans Luca vont fuir, par le chemin des migrants, loin du Jeffe "La Lechosa" et de ses sbires, vers l'eldorado, Los Estados Unidos, les États Unis.



Ouah, quelle claque ce roman ! Ce parcours terrible est l'occasion pour nous européens de découvrir l'ampleur de ces problèmes : la main mise des cartels au Mexique, la migration vers les USA.

Mais, ce roman donne aussi de la voix aux femmes et aux violences qui leurs sont faites, notamment les viols.

Un roman page turner à lire en apnée.
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American Dirt

AMERICAN DIRT – Jeanine CUMMINS

Le MEXIQUE, la drogue, les cartels, la violence, les meurtres qui se multiplient…

Lydia, libraire à ACAPULCO pense que cela ne la concerne pas. Elle essaie de rester à l’écart de ces problèmes, bien que son mari Sébastian, journaliste, écrive des articles assez explicites et suffisamment clairs sur ces assassinats et leurs auteurs.

De temps à autre, un soupçon d’inquiétude vient se glisser dans ses pensées mais elle ne s’y attarde pas. Pourtant plusieurs fois déjà, ils ont dû être mis à l’abri le temps que l’effervescence provoquée par les articles de Sébastian s’apaise.

Un jour, elle découvre que son client et ami Javier qui vient lui tenir compagnie dans sa librairie pour échanger sur la littérature et la poésie n’est autre que le chef du cartel qui fait régner la terreur dans la ville. Elle n’aura pas le temps de réfléchir à cette chose à laquelle elle a du mal à croire.

Lors de la grande fête chez sa mère pour fêter l’anniversaire de sa nièce et filleule, la famille est là au grand complet pour partager ce moment de joie. C'est l'instant choisi par le cartel pour massacrer les seize personnes réunies dans la cour.

Seule Lydia et son fils Luca échapperont à cette tuerie, cachés dans la salle de bains. Elle comprend tout de suite que, pour elle, sa vie au Mexique est finie. Elle doit fuir…

Elle pense encore pouvoir prendre la route de l’exil en avion, elle a de l’argent et l’habitude de voyager.

Mais horreur, son fils est mineur et ne peut sortir du territoire sans documents.

La seule route pour elle et Luca reste la route des migrants.

A pied, sur le toit des trains, la peur au ventre, poursuivie par les hommes de Javier qui sait qu’elle a échappé au massacre, Lydia va connaître le sort misérable de cette population désespérée qui croit au rêve américain. Rackettés, dépouillés, crevant de faim et de soif, n’osant dormir car les hommes restent des prédateurs, elle avance avec les autres, avec un seul but, la frontière. Espoir partagé avec ses compagnons de voyage, entre autres Soledad et Rebeca deux sœurs honduriennes, survivantes comme elle.

Ce roman ne nous laisse pas un moment de répit, on marche, on s’essouffle avec ces hommes et ces femmes, il y a de la férocité, de l’amour maternel, de beaux gestes de solidarité, et l’angoisse de ne pas arriver jusqu’à destination.

On ne peut lâcher ce livre, qui se révèle fascinant et que l’auteur a choisi d’écrire dans un rythme haletant pour parcourir ce chemin d'espoir tissé de désespoir.
Lien : https://annemariequintard.fr
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American Dirt

Quelle terrifiante réalité que celle vécue par les citoyens des villes mexicaines gangrenées par les guerres entre les différents cartels de drogues! Un abandon et une faillite à tous les niveaux administratifs du gouvernement incitant nombre de familles à migrer vers « el norte » par tous les moyens.

C'est le cas de Lydia et de son fils Luca, seuls survivants d'une rafle meurtrière ayant fauché seize membres de la famille, réunis chez la grand-mère pour fêter l'anniversaire d'une nièce. C'est le début d'un long et pénible périple de dix-huits jours sur plus de 2 600 kilomètres, à partir d'Acapulco, un endroit de rêve tombé aux mains assassines du gang Los Jardineros, jusqu'à Nogales située à la frontière américaine. « Si une Mecque touristique comme Acapulco pouvait se désagréger, alors plus aucun endroit sûr n'existait au Mexique. » À pied, en bus ou sur les toits des trains de marchandises, les deux fugitifs craignent continuellement pour leur vie et se méfient de tous. Heureusement, certaines rencontres s'avèrent bénéfiques, soulageant temporairement une souffrance morale et physique que l'on devine insoutenable par moment.

Jeanine Cummins m'a émue tout du long avec cette histoire de migration forcée dont certains passages m'ont amené à plusieurs reprises des sanglots dans la gorge. Un roman puissant au propos implacable et prégnant, de surcroît fort bien écrit et construit, raconté d'une seule voix prenant tour à tour les pensées et les actes des personnages principaux. Sans contredit, cet ouvrage mérite amplement cinq étoiles.

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