Jennifer Lynn Barnes

"_On appelle ça la Schadenfreude, Avery. Même si, en toute franchise, les Allemands auraient pu trouver un meilleur mot pour exprimer la joie mesquine qu'on ressent à constater que les pires salopards arrogants de la planète ne sont pas immunisés contre les peines de cœur, eux non plus."

"Je rouvris les yeux et le fixai intensément. Je le décorais du regard. Je repensai à notre petite sortie à trois cents à l'heure, au mur d'escalade, à la première fois où je l'avais vu, penché sur le balcon. Était-ce si mal de rechercher les sensations fortes ? De vouloir ressentir autre chose que de l'angoisse ?"

"_Notre père était notre héros, continua Zara. Nous ne le laisserons pas devenir une victime après sa mort. C'est pourquoi nous vous présentons aujourd'hui les résultats d'un test génétique qui prouve de manière irréfutable que, contrairement à certaines spéculations odieuses qui circulent dans les tabloïds, Avery Grambs n'est pas le fruit d'une infidélité de sa part. Notre père est toujours resté loyal envers son épouse, notre mère, pendant toute la durée de leur mariage. Notre famille est aussi stupéfaite que vous par la tournure des événements, mais la génétique ne ment pas."

"_Comment as-tu deviné que c'était la bonne clé ? me demanda Libby.
La réponse fusa de l'interphone.
_Parfois, dit Jameson Hawthorne sur un ton rêveur, les choses qui semblent très différentes en surface sont au fond exactement les mêmes."

"Les regrets ne paient pas, les garçons, n'oubliez jamais ça. Quand vous commencez à remettre vos choix en question, vous avez déjà échoué."

"_Et pourquoi pas un cœur ? suggérai-je
Libby plissa les paupières.
_Si c'est à propos de Nash et moi...
_Pas du tout, lui assurai-je. C'est à propos de toi, Lib. Je ne connais personne qui ait un plus grand cœur que toi.
Elle avait si souvent été blessée par ds personnes qu'elle aimait qu'elle en venait à considérer son grand cœur comme une faiblesse. Mais ce n'en était pas une."

"_J'ai lu les cartes postales que tu avais envoyées à maman, continuai-je. J'ai parlé avec Jackson Currie. Je sais tout. Et je peux te l'assurer, tu n'as plus aucune raison de rester caché.
_J'ai l'impression d'entendre ta mère, commenta Toby avec un air attendri. Elle avait toujours le dernier mot. (Il ferma les yeux.) Certaines personnes sont intelligentes. Certaines sont bonnes. (Il ouvrit les yeux et plaça ses mains sur mes épaules.) Et certaines sont les deux."

"_J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes là ?
A moins qu'il ne s'agisse de la partie de poker hebdomadaire que j'organisais sur le parking pour financer les petits déjeunes d'Harry (et parfois les miens), je ne voyais pas ce que j'avais pu faire pour attirer l'attention de l'administration.
_Désolée, dis-je humblement, mais non, pas du tout."

J'avais l'impression d'y être en cet instant, parce que l'amour ne constituait pas un choix, mais des dizaines, des centaines, des milliers de choix. Chaque jour était un nouveau choix.

Nous prenons tous des décisions, et ces décisions affectent d'autres personnes. Elles se propagent comme une onde à travers le monde et, plus on exerce d'influence, plus l'onde s'étend loin.

- À ton âge, dit Zara d'un ton presque rêveur, on s'imagine encore que l'argent peut résoudre tous les problèmes.
" Ça c'est ce qu'on dit quand on est tellement riche qu'on entrevoit même pas le nombre de problèmes que l'argent peut résoudre.

"_Il n'est pas nécessaire de jouer soi-même pour remporter la partie, dit-elle, lui rappelant son grand-père et toutes les leçons qu'il leur avait données. Il suffit de pouvoir contrôler les joueurs."

"L'argent représentait la sécurité. La stabilité. L'assurance que vous pouviez vous planter en beauté sans compromettre toute votre vie."

"_On vient d'essayer de te tuer, m'expliqua Max avec patience. Tu dois quitter cette maison de cinglés. Tout de suite !
_Je ne peux pas m'en aller, protestai-je. Je dois rester ici pendant un an, sinon je perdrai tout.
_Bon, tu retourneras à la vie que tu menais la semaine dernière. C'était si terrible que ça ?
_Oui, répondis-je, incrédule. Je vivais dans ma voiture, Max, sans aucune garantie pour mon avenir.
_Tu vivais ! C'est ça, le plus important."

- Quand tu seras prête, reprit-il, si tu l'es un jour, et si c'est moi que tu choisis, tu n'auras qu'à jeter ce jeton en l'air. Face, c'est moi qui t'embrasserai. (Sa voix se fêla). Pile, ce sera toi. Mais dans les deux cas, ça voudra dire quelque chose.

"_Vous jouez pour gagner, duchesse.
Jameson tenait à poursuivre la conversation parce qu'il avait déjà marqué un point contre elle. Et qu'il avait bien l'intention d'en marquer d'autres.
_La vie est plus facile pour les vainqueurs, répondit Zella."

"_Qu'est-ce qui est noir et blanc et noir et blanc et noir et blanc, dit-elle d'une voix pâteuse.Et noir et blanc et noir et blanc et...
_Un pingouin qui roule au bas d'une colline, chuchota Xander."

"Grayson consulta son téléphone. Rien de neuf concernant la liste du vieux - et pas de nouvelles de Gigi non plus. Il envisagea de l'appeler puis décida de s'abstenir. La patience était une vertu."

"_Faire travailler un enfant ? dit Avery en s'arrêtant juste devant Rohan. C'est à coup sûr illégal.
_Certains enfants savent mieux garder un secret que les adultes. (Il n'y avait pas la moindre trace d'excuse dans le ton de Rohan!,) Le Mercy ne peut pas sauver tous ceux qu'il trouve dans une situation dramatique, mais ceux qu'il sauve le regrettent rarement."

"_Dix-sept syllabes ? s'indigna Jameson. Tu te fiches de moi. C'est tout ?
_Il faut que ce soit parfait, explique Grayson en levant les yeux vers son frère. C'est ce que le vieux m'a dit. Il n'y a aucune marge d'erreur. Quand on n'a que trois vers, on doit peser soigneusement chaque mot. (Il se racla la gorge.) Il faut que ce soit beau. Que ça veuille dire quelque chose. Et que ça fasse mal.
Jameson se renfrogna.
_Que ça fasse mal ?
Grayson glissa une main dans sa poche et la referma sur le médaillon qu'elle contenait.
_Quand les mots sont sincères, quand ils sont bien choisis, quand ils touchent au plus profond, ça fait mal."