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Critiques de Jeroen Brouwers (35)
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Le bois



J’avais entendu parler de « Rouge décanté » (1ere publication en 1981 et Prix fémina étranger 1995) qui était une sorte de longue évocation des années passées par Jeroen Brouwers dans un camp de l’Indonésie néerlandaise pendant l’occupation japonaise. Dans « Le bois », on suit de près le quotidien du frère Bonaventura dans un pensionnat franciscain aux Pays-Bas, au début des années 50. Le directeur et nombre de ses « disciples » infligent régulièrement d’ignobles traitements aux jeunes garçons. Perversité et sadisme sont présents à tous moments et chez presque tous. Bonaventura, empreint de respect des règles et sous l’emprise du système, cherche autant à dénoncer les exactions commises qu’à « défroquer » afin, notamment, de retrouver une femme rencontrée à plusieurs reprises à l’extérieur des murs. Au-delà de la dureté des propos sur l’Eglise et la quasi-totalité de ses représentants, c’est ici le phénomène de la culpabilité qui est brillamment mis en exergue. Loi du silence, après-guerre non idyllique, le protagoniste ne sait comment se dépêtrer de la situation qui, telle une glu malfaisante, lui colle à la peau. Il lui faudra un certain temps, le courage de prendre la parole et, par-dessus tout, la certitude de la possibilité d’un amour partagé au-dehors. À ne pas mettre sous tous les yeux.
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Rouge décanté

Episode méconnu et intéressant sur le plan historique, mais narrateur franchement antipathique...
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Rouge décanté

Un hommage a une mere double d'une description realiste et donc terrible des camps de la seconde guerre mondiale,le tout en cent cinquante pages: Voici l'exploit realise par l'auteur dans ce court ouvrage tres realiste,dur mais qui a la force du temoignage.
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Le bois

"Laissez venir à moi les petits enfants". Cette belle phrase du Christ résonne dans ce livre comme une gifle et fait froid dans le dos. On a du mal à y croire, on voudrait y voir une caricature de quelques pensionnats catholiques de l'époque, ce qui est peut-être le cas, mais les dénonciations actuelles et les silences passés ne vont pas dans ce sens.

Mon père, pensionnaire dans une école catholique dans les années 1930, me racontait que son éducation sexuelle s'était faite au confessionnal (questions dirigées et curiosité insistante).

L'écriture reflète bien la culpabilité, les hésitations, les scrupules, les peurs et l'embrigadement de ce pauvre Bonaventura, dont la révolte finale, si elle semble un peu théâtrale, est bienvenue.
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Le bois

Il y a, dans ce puissant roman néerlandais, deux thématiques principales qui se croisent : d'une part celle mise en avant sur la 4è de couverture, l'enfer vécu par les jeunes garçons pensionnaires du monastère, et d'autre part l'itinéraire d'un homme, devenu moine sans vraiment le vouloir, observateur de cette micro-société. C'est la violence, physique, psychologique, qui est le trait d'union de ces deux fils. On pourra être choqué que Bonaventura ne dénonce pas les événements dont il a connaissance, mais cette "résistance passive" est assez cohérente avec le portrait psychologique du personnage, homme faible qui peine à passer à l'action mais que l'amour aidera à ouvrir les yeux. Une lecture coup de poing, qui n'est cependant pas à conseiller à tous car certains passages sont difficilement soutenables.

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Le bois

Le pensionnat franciscain Sint Jozef ter Engelen se situe au fin fond du Limbourg, à la frontière allemande. Nous sommes en 1953. Le narrateur est un jeune moine, frère Bonaventura, témoin des mauvais traitements infligés aux garçons scolarisés là: humiliations, coups, abus sexuels... Ces violences ont toujours existé mais ont gagné en intensité et en fréquence avec l'arrivée d'un nouveau directeur du collège, Mansuetus, surnommé le Sanglier, un pervers sadique qui en a fait la base de l'éducation donnée dans cette institution.



Le narrateur réprouve ces agissements et a toujours refusé d'y participer mais il est dans l'impossibilité de les empêcher ou de quitter le monastère: entré à Sint Jozef en tant que professeur laïc il a subi peu à peu une forme de lavage de cerveau qui l'a amené à se faire moine sans l'avoir vraiment choisi. Sa rencontre avec une jeune femme à l'occasion d'une sortie lui a permis de prendre conscience de l'emprise qui s'exerce sur lui et il a mis en place des stratégies de résistance passive. Il s'agit de mensonges, de petites désobéissances, de pensées iconoclastes: les croyances et le rite catholique sont tournés en ridicule.



"Une colombe se pose sur le rebord de ma fenêtre, creator spiritus, juste le temps de chier, puis elle repart en claquant des ailes."



C'est à une véritable opération de dézingage de l'Eglise catholique à laquelle s'attelle Jeroen Brouwers par la voix de son narrateur. La critique est caustique, les attaques violentes, à la mesure des violences subies par les victimes des bons frères. Les faits se déroulent peu après la seconde guerre mondiale et la comparaison est filée tout du long avec le nazisme.



"Il y a des siècles que le clergé abuse sexuellement des enfants et des jeunes, et ces pratiques se perpétueront. Tout le monde sait, et tout le monde se tait par crainte du pouvoir de cette Gestapo qu'est l'église".



L'auteur touche juste et j'ai trouvé ça assez réjouissant. La fin est particulièrement bien trouvée et jubilatoire. J'ai apprécié aussi l'écriture qui sert parfaitement le propos avec des phrases hachées dans les moments de confusion ou d'hésitation des personnages. C'est une lecture qui me donne envie de découvrir d'autres titres de Jeroen Brouwers.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Rouge décanté

"Rouge Décanté" était le premier roman de l'écrivain hollandais Jeroen Brouwers (° 1940) que j'ai lu, donc je pouvais enfin imaginer à quel point cet auteur pouvait être controversé. On peut lire ce livre comme un acte d'accusation sévère contre les atrocités commises par l'armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les camps de prisonniers en Indonésie lorsque ce pays était une colonie néerlandaise. C'est donc intéressant en tant que document historique, et quand il a été publié en 1981, il a provoqué beaucoup de remous, comme Brouwers l'avait prévu (il était particulièrement indigné de la façon dont les victimes elles-mêmes se moquaient de leur temps dans les camps).

Mais ce roman parle aussi de Brouwers lui-même, plus précisément de sa réaction à la nouvelle de la mort de sa mère, avec qui il a été emprisonné dans un tel camp japonais. Brouwers avait rompu avec sa mère des années avant sa mort, et sa première réaction fut: "et alors?". Mais dans ce roman on peut le voir lutter contre cette apathie et les sentiments très différents qu'il a à propos de sa mère et de son départ. C'est émouvant.

Une troisième couche dans le livre est la lutte de Brouwers contre tous les côtés négatifs de sa personnalité, et il y en a beaucoup. Brouwers les a mis clairement sur papier pour que tout le monde puisse le voir. Je doit avouer: c'est assez dérangeant. J'ai eu quelques difficultés avec cela, non pas à cause de la concentration sur lui-même, mais à cause de la psychologisation radicale qui est typique de la littérature néerlandaise depuis la seconde guerre mondiale. Un psychiatre peut trouver tout cela assez intéressant, pour moi c'était juste un peu trop.

Enfin, en tant que document littéraire, ce livret est parfois très inégal, avec des chapitres assez grossièrement écrits et d'autres poétiques. Donc, cela ne m'a pas complètement captivé, mais son prochain roman, "De Zondvloed" (hélas pas traduit en français) m'a beaucoup impressioné.
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Le bois

Livre d'une très grande force tragique et puissant comme cet auteur rare nous a habitué. Un jeune homme un peu perdu se fait piéger dans une institution monastique dans l'après guerre et devient moine. Emprise, violence, pédophilie, un voyage en enfer
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Le bois

Sévices physiques, pression psychologique sous couvert de la discipline et de l'austérité monastiques, rien n'est épargné aux pensionnaires comme au lecteur. L'auteur de « Rouge décanté » joue d'un mysticisme ironique, jugeant sévèrement la loi du silence du monde religieux et livre un récit violent, au style pesant et multidirectionnel, comme pour ajouter à l'ambiance de morgue une chape supplémentaire. Sur le fond, on comprend la fable sur le réapprentissage de sa propre liberté, mais l'on éprouve la descente aux enfers des personnage comme un calvaire Du coup, « Le bois » est certes un livre à lire, mais à lire avec un certain recul et qui mérite un débat public. L’après-guerre n’a pas été que victoire et réjouissements. Beaucoup ont subi des brimades dans les écoles catholiques où la main de Dieu était souvent lourde et parfois munie d’un bâton.
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Le bois

L'histoire d'un moine témoin des mauvais traitements infligés aux élèves d'un pensionnat catholique dans la Hollande de 1950. Dérangeant et décapant.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Rouge décanté

Ecrivain à la fois pudique et entier, une écriture très agréable et des métaphores délicieuses. Se lit dans la journée. On en sort remué.
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Le client E.Busken

Même dans ce dernier livre, moins ancré historiquement, plus immédiatement universel – le réel y échappe en partie, n’est accroché que par bribes –, l’ironie, le mordant sont en léger décalage et font de la fin de vie, étrangement, un élan.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Le bois

L'auteur joue d'un mysticisme ironique, jugeant sévèrement la loi du silence du monde religieux. Un récit violent, au style pesant et multidirectionnel, comme pour ajouter à l'ambiance de morgue, une chape supplémentaire. Sur le fond, on comprend la fable sur le réapprentissage de sa propre liberté mais l'on éprouve la descente aux enfers des personnages.
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Le bois

La bure rêche des frères franciscains du pensionnat néerlandais Saint-Joseph des Anges force la sudation de ces malheureux porteurs placés sous la férule du cruel supérieur Mansuetus. Le frère Bonaventura, entré là comme professeur d'allemand et devenu presque sans le vouloir novice, semble se réveiller d'un cauchemar. Un matin, l'un des élèves manque à l'appel et personne n'ose soulever cette mystérieuse disparition. Lors de son enquête, le jeune enseignant met aujour la politique d'abus et le sadisme d'une communauté religieuse de la fin des années 40, début des années 50, alors que l'après-



guerre n'est toujours pas digéré.
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Rouge décanté

C'est un récit que l'on oubliera pas. De plus j'ai eu l'occasion de le voir jouer sur scène. Un véritable ouragan d'émotions.
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