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Critiques de Jérôme Colin (182)
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Les Dragons

Jérôme, quinze ans, mal dans sa peau qui rejette tout son entourage de façon violente est interné dans un centre de soins pour adolescents où il rencontre Colette, une alter-égo avec qui il va tenter d’entrer en relation. Un roman à fleur de peau qui décrit le mal-être d’un grand nombre d’adolescents souvent malmenés dans l’enfance, meurtris dans leur chair et leur esprit. Jérôme et Colette incarnent de façon remarquable ses adolescents qui pris, en charge par une institution adaptée parviennent, ou pas à se sortir d’un engrenage infernal. Un univers très bien décrit par l’auteur, avec beaucoup d’empathie et un savoureux clin d’œil au chef d’œuvre de John Steinbeck « Des souris et des hommes ».
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Éviter les péages

Jérôme Colin est un gars de chez nous. En effet, il est célèbre en Belgique car il anime le paysage audiovisuel : la présentation d'une émission tv depuis de nombreuses années : "Hep Taxi" , il reçoit dans un taxi de multiples personnalités -acteurs, chanteurs, écrivains - avec qui il partage l'intimité le temps d'une course. Il anime également une quotidienne en radio "Entrez sans frapper" talk-show sur l'actualité culturelle.

Lorsque j'ai vu qu'il publiait un premier roman, c'est naturellement que j'ai eu envie de le découvrir, une bonne idée car c'est un premier roman très réussi.



Notre narrateur est un homme ordinaire, il a trente-huit ans, est marié à Léa et père de trois enfants.

Un anti-héros qui gagne sa vie comme chauffeur de taxi, une vie qu'il n'a pas vraiment choisie. Lorsqu'il s'est marié et que son premier enfant s'est pointé, il a bien fallu arrêter de rêver et faire fasse à ses responsabilités, bosser était une nécessité et ce qui s'est présenté fut ce job qu'il a appris petit à petit à aimer.



"C'est devenu un métier. Et je me suis finalement mis à l'aimer. Découvrant peu à peu que j'aimais la solitude qu'impose l'exercice mais aussi les brèves rencontres qu'il provoque. Si je fais le calcul, en treize ans, j'ai dû charger à l'arrière de mon bahut plus ou moins cinquante mille personnes. Des gens heureux, d'autres malheureux. Des beaux, des moches. Des taiseux, des causants. Certains m'ont livré une partie d'eux-mêmes. Ensemble, nous avons fait un bout de chemin. Aussi petit soit-il mais un chemin tout de même. Ils paient. Ils ont le droit de se laisser aller. Moi je les emmène où ils veulent."





Dans son taxi, il y a des moments de solitude qu'il apprécie, les brèves rencontres avec les clients mais aussi la musique qui occupe une place importante dans sa vie et parfois qui lui donne des réponses à ses questions.



"Marcher sur l'eau. Eviter les péages. Jamais souffrir. Juste faire hennir les chevaux du plaisir"

"La nuit, je mens, je prends des trains à travers la plaine..." "Que ne durent les moments doux" , Bashung, d'autres belles références musicales , des chansons qui nous suivent, qui nous accompagnent durant notre vie et durant le lecture : Léonard Cohen, Jeff Buckley....



Des réponses car notre narrateur va se remettre en question : A-t-il fait le bon choix de vie ? Il a une famille, une maison, un lave-vaisselle, bien malgré lui une routine s'est imposée à son insu, depuis quand ?



Il se donne le droit au départ d'une rencontre, celle d'une jolie rousse, de se poser la question : Ma vie est-elle celle que je veux vivre ? Dois-je en essayer une autre ? Puis-je toucher d'autres peaux ?



La crise de la quarantaine est le thème principal de ce roman, mais aussi l'absence, le deuil à faire de sa vie, de son père qui l'a quitté mais qui est tellement présent, avec qui il aurait aimer débattre de tout cela. De la vision qu'il a eu de son père et de celle qu'il donnera de lui à ses enfants.





Que de questions qui à la lecture nous viennent à l'esprit. Un sujet partant du vécu de l'auteur qui nous interpelle tous au masculin ou au féminin. Quand bascule-t-on dans une vie normée ?



En lisant le roman, je me suis d'abord dit que ce n'était pas un grand exploit littéraire quand à l'écriture et au style, mais quelques jours après cette lecture, je pense le contraire car on est emporté, on tourne les pages, le roman se lit très vite et au final il en reste énormément de choses. Beaucoup de jolies phrases qui me parlent et raisonnent au plus profond de moi.



L'écriture est fluide, directe, proche de l'oralité, parfois rude, ironique et drôle aussi, elle nous secoue comme dans la vie.



La vie c'est plein de rencontres effectuées dans son taxi, diverses trajectoires de vies, une petite étude sociologique qui nourrit notre anti-héros. J'ai particulièrement aimé sa rencontre avec Henry. Les dialogues et réflexions avec son père disparu m'ont émue. C'est aussi un livre qui aborde l'acceptation du deuil.



Un livre vraiment touchant, une belle découverte, une belle plume avec laquelle j'ai passé un agréable moment de lecture. Deux mini-soirées pour avaler littéralement le roman, partagé avec le même enthousiasme par mon mari qui lui aussi a aimé cette petite perle d'émotion. Son avis suit.



Un petit coup de coeur pour moi, à découvrir sans plus attendre.



Ma note ♥♥♥♥♥



Un autre regard, l'avis de mon mari





‘Eviter les péages’, une référence à la chanson ‘Osez Joséphine’ d’Alain Bashung dont le souvenir du grand artiste qu’il fût est évoqué dans ce livre. Un premier livre pour cet homme de télévision et de radio, amoureux des livres et de la musique. Musique quasi omniprésente qui rythme les pages de ce récit. De Jeff Buckley à Leonard Cohen, les poètes de la chanson américaine mélangent dans leurs paroles tristesse, douleur mais aussi espérance et lumière.

C’est cela que l’on ressent à la lecture de ce livre qui comprend aussi des passages plus humoristiques voire carrément trash que j’ai un peu moins appréciés.

Quelle direction donner à sa vie? Quels choix entreprendre pour être soi-disant plus libre, plus heureux et réussir sa vie? Questions que se pose notre chauffeur de taxi arrivant à un tournant de sa vie (sa ‘midlife crisis’). Les rencontres avec ses clients, soit furtives, soit prolongées comme cet homme qui lui donne rendez-vous plusieurs soirs par semaine, lui donneront quelques clés quant à la décision à prendre.

Un premier essai transformé. Passé les premières pages, j’ai été happé par l’univers de notre taximan. Je me voyais conduire dans Bruxelles la nuit en écoutant Tom Waits. L’écriture est fluide en laissant une grande part aux dialogues entre les personnages. Il y a clairement une part autobiographique dans ce roman, notamment dans l’évocation de son père décédé.



J’ai hâte de découvrir son deuxième roman auquel il s’attelle déjà.



Sa note : 8.5/10


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Les Dragons

Jérôme est un adulte entravé par son adolescence. Ses peurs, nées de son enfance, l’empêchent de se projeter et de se construire un futur. Le jour de son trente-cinquième anniversaire, il est seul par la faute de ses angoisses invalidantes. J’ai été touchée par ses mots, car je me suis reconnue dans certains. La seule différence est que, malgré leur présence envahissante, je les contourne. Peut-être parce que j’ai déposé une partie de mon passé, par des paroles ? C’est ce que Jérôme tente de faire en s’y confrontant et en l’écrivant. Des phrases soulignées, des années auparavant, dans le livre Un homme de Philippe Roth, sont le déclencheur : « Penche-toi sur ton passé. Répare ce que tu peux réparer. Et tâche de profiter de ce qui te reste. » Pour avancer, il décide alors de retourner dans le lieu, dans lequel il a laissé l’enfant qu’il était, à qui il n’a pas répondu aux questions. Là où vivaient les dragons.



En 2002, Jérôme a été interné dans un centre de soins psychiatriques pour adolescents sur décision de justice. Il avait quinze ans et était empli de colère. Il essayait de la contenir à l’aide de stupéfiants, il l’exprimait par la violence et était en décrochage scolaire. Dans son nouveau milieu de vie, il a rencontré des jeunes en souffrance. Il utilise peu de mots pour décrire leur histoire, mais ils sont, soigneusement choisis. Ils m’ont percutée. Pour se raconter, Jérôme doit parler de Colette. Elle lui a ouvert la voie et la voix des livres. Elle s’est livrée à lui. La seule condition était qu’il ne lui dise pas qu’elle devait rester en vie.



« Le dragon a entre treize et dix-huit ans. […] le dragon est comme tout le monde, mais tout le monde a décidé qu’il était différent. Il croit qu’il est seul au monde parce qu’on ne lui a pas dit qu’il y avait sur Terre d’autres dragons. » (p. 85) Ce roman traite, avec pudeur et sensibilité, de la souffrance psychique adolescente. Je n’ai pas pleuré (alors que je pensais le faire), pourtant, j’étais émue. J’adorais ce livre, des phrases et des formules me remuaient. Puis, j’ai perçu que mes émotions montaient à distance de la lecture. En douceur. Les Dragons est un récit touchant, dans lequel le choix ou l’absence de mots ébranlent. En douceur.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Les Dragons

c 'était pourtant plaisant, avec un léger jeu de piste : un adolescent se retrouve dans un établissement protégés. J'ai pendant un moment pensé qu'il se retrouvait surtout protégé de ses parents présentés comme des beaufs, où d'un monde déshumanisé, puis je réalise que le narrateur souffre de troubles psychologiques...il tombe amoureux de Colette et de Steinbeck alors il rêve comme dans "des souris et de hommes" de s'enfuir loin avec Colette..Bien que je trouvais que ce roman se destine plus à un ado qu à un adulte, je trouvais plaisant ...puis vint cette fin, le bourrée de bons sentiments et que, sans vouloir être prétentieux littérairement parlant, je trouve complément ratée..
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Les Dragons

Pourtant très vendeur sur le papier, ce roman m'a fortement déçue !



S'intéresser à la santé mentale des enfants et adolescents , c'est important. Et youpi ! Un auteur ose entrer dans leur tête, comprendre pourquoi le monde est aussi incertain, indésirable, pour ces jeunes qui de plus en plus sont avalés par les monstres de la société, les poussant à se faire du mal, être en colère contre le monde, et dans le plus extrême des cas : mourir.



Le propos et la démarche sont honorables mais le roman est bourré de clichés :

- la fille gothique au crâne rasé, aux yeux maquillés de noir avec un piercing dans le nez qui ne veut qu'une chose : mourir.

- L'ado de 15 ans torturé par la vie simple qu'il mène, le seul objectif de sa vie "rentrer dans une fille" #charmant (même si ça reste une réalité pour certain-es jeunes)

- la femme qui quitte son mari parce qu'il est trop absent, débordé par le travail, rongé par son passé, mais dès que celui-ci lui renvoie un texto elle revient direct comme ci de rien n'était.

J'allais oublier ! Y'a que l'amour qui puisse nous sauver ! (spoiler alert, non)

Donner la parole aux jeunes, à leurs pensées et sentiments, respecter leur volonté sont les seuls points positifs de ce roman (bien qu’on convient qu'il ne faudrait pas que les jeunes en arrivent là).

Ce livre aurait pu être plus touchant et percutant si la plume avait quelque chose de spécial, qu’elle ne soit pas aussi fade, dénuée de style. Ça manque de caractère ou de poésie. Donc on passe tout à fait à côté de l’essence même du livre !



En somme, ça manque de qualité littéraire, d’originalité dans les choix du récit.



J’aurais aimé avoir davantage accès aux pensées plus profondes de Jérôme qui se fait interner en centre pour ados. Et surtout à ses pensées en tant qu’adulte après avoir affronté ses démons de son passé.



Le tout aurait dû être approfondi !



Flavie

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Éviter les péages





À 38 ans, je me retrouve « à la croisée des chemins ».

D’un côté : mon boulot de taximan, ma femme, mes trois gosses, ma baraque, ma petite vie pépère, sans surprise.

De l’autre : la promesse d’un ailleurs, d’une vie sans vaisselle à essuyer, sans factures à payer, sans devoirs à terminer, auprès d’une fille aux yeux sublimes rencontrée un soir dans un bar. Une nuit d’amour, suivie de plusieurs rendez-vous. Une histoire de vingt-et-un jours. Mon premier vrai chagrin d’amour.



« Je vis dans l’angoisse d’avoir peut-être choisi la mauvaise vie. »



Léa, ma femme, est partie quelques jours avec les enfants. Elle me laisse le temps de « faire le point », et de lui revenir. Peut-être…







Coup de coeur pour ce roman ! Pour cet homme embrouillé dans ses questionnements existentiels, chamboulé par une rencontre et la peur de tout perdre pour un mirage.



Son activité de chauffeur de taxi lui permet de rencontrer des êtres solaires, désabusés, affranchis, flétris, candides, qui le temps d’une course (ou de plusieurs) dévoilent leur propre perception de la liberté et de l’aliénation par le travail, le mariage, la parentalité, les possessions matérielles, l’alcool…

D’avoir le choix entre le charme des chemins de traverse et autres itinéraires « bis », ou la ligne droite et sans surprise de l’autoroute… et de ses incontournables péages.

D’écouter de la musique. Jeff Buckley, Léonard Cohen, Bashung, Radiohead, John Coltrane. Rien de bien gai, plutôt des sons et des textes qui prennent aux tripes, en écho à ses questionnements. Pas comme Indochine ;-)
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Le champ de bataille

Un livre vrai. Une écriture qui vous emmène. On ne lit pas, on vit.



Mon fils a 16 ans et demi. Et je remercie Jérôme Colin de me rappeler à quel point c'est un garçon merveilleux.

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L'injuste destin du Pangolin

Pangolin



En Belgique comme en France les nouvelles sont pas bonnes.

Confinés, nous évoluons au grès de cette 1ère vague, d’une époque où un virus opère lentement, puis rapidement comme tous ces petits chapitres.

La vie peut être tendre, dure, anodine, indifférente à la mort mais cet injuste destin a fait beaucoup de mal.



Plusieurs auteurs, de mains, de beaux écrits …
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Les Dragons

Jérôme comme beaucoup d’adolescent ne va pas bien ; il en guerre contre ses parents, contre les autres ; il ne se supporte pas lui-même ; les monstres l’empêchent de dormir. A l’école c’est la catastrophe, il se fait exclure de partout. Jérôme souffre, mais personne ne sait de quoi. Il ne veut plus de l’enfance, mais l’avenir lui fait peur. ‶Mais je ne voulais pas grandir. Parce que je ne comprenais pas qu’il fallait le faire. ″

Jérôme part en maison de soins pour adolescents, sur décision de justice. Il y croise, ceux qu’il appelle les dragons, des gamins comme lui en colère contre tout et surtout contre eux-mêmes. Il y croise Colette, révoltée comme lui, suicidaire récidiviste, qui d’une certaine façon va changer sa vie. Jérôme, grâce aux éducateurs va aussi y découvrir le pouvoir des mots, et des livres. Avec Colette il va découvrir le sentiment amoureux, ce que faire attention à l’autre veut dire.

Jérôme se raconte. Nous faisons sa connaissance alors qu’adulte, sa relation amoureuse bat de l’aile. Il se souvient de l’adolescent qu’il était 15 ans plus tôt et de l’adulte responsable, intégré et respecté qu’il est devenu, et comment il l’est devenu. Je n’en dirai pas plus……

Ce livre est bouleversant. A la fois tendre, triste, et non dénué d’espoir, il nous interroge sur notre jeunesse actuelle pas toujours comprise de nous, les adultes, adolescents d’hier, ou d’avant-hier. L’auteur nous interpelle sur ce que faire des enfants signifie, pourquoi nos jeunes d’aujourd’hui veulent mourir, ce que notre monde actuel a à leur offrir.

″Notre société, elle fait des gosses. Mais elle ne prend plus le temps d’avoir des gosses. ‶

La psychiatrie est en crise, celle des jeunes encore plus. Il est temps que nos dirigeants réagissent !!

Un livre percutant, que j’ai eu le bonheur de découvrir lors d’une table ronde avec entre Sorj Chalandon et Mokhtar Amoudi autour des violences d’enfance.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Les Dragons

Alerte coup de coeur!



Léa et Jérôme s'aiment, mais Léa veut un enfant. Pour Jérôme, ,c'est clair depuis le début de leur relation, il n'en veut pas. Il est catégorique. Alors Léa le quitte... et Jérôme doit faire face aux raisons qui le poussent à refuser la paternité. Il se replonge alors dans son passé, dans son adolescence compliquée et essaie de retrouver ce qui l'a aidé, jadis, à sortir la tête de l'eau.



A cette époque, il a quinze ans et est en rébellion contre la société, contre ses parents, contre la vie... alors il est interné dans un établissement psychiatrique pour mineurs. Là, il rencontre d'autres jeunes meurtris, des violés, des violentés, des mal aimés, qui ne trouvent pas leur place dans la société... Entre eux, ils se surnomment Les Dragons.



Et puis il y a Colette dont il croise le regard un soir, une jeune fille torturée, de deux ans son aînée.

Éperdument amoureux, il n'a désormais plus qu'une chose en tête, lui parler, l'embrasser, l'emmener loin de tout et de tous ces monstres qui le torturent une fois la nuit tombée.

Alors il la guette et l'observe.

Elle, elle ne pense qu'à comprendre "comment il faut faire pour réparer le fait d'être née."

Une nuit, alors qu'elle lit seule dans l'escalier du bâtiment, il l'approche et quelque chose se passe...



Ce roman est une merveille!



Il a remué beaucoup de choses en moi et a ravivé tant d'émotions ressenties pendant cette période où l'on se sent incompris, où le monde nous semble tellement violent, où l'on ne rêve que de solitude et où l'on refuse d'entrer dans le monde adulte, pendant que certains cherchent ou font le grand saut en se confrontant à la mort, .

Dans ce récit, il est question de rencontre et de renaissance, de violence et d'incompréhension, d'amitié et de tolérance, de littérature et d'écriture aussi, de celles qui sauvent!



En seulement 170 pages, l'auteur parvient à faire passer un flot d'émotions et tellement de messages quant au mal être de tous ces jeunes, ces "Dragons", qui ne cherchent qu'à se comprendre et être compris.

Mais cette lecture est aussi une critique de la société capitaliste dans laquelle la consommation est reine, où tout un chacun doit entrer dans le moule imposé et où les parents mettent des enfants au monde car c'est dans l'ordre des choses, mais ne s'en occupent pas.

C'est un très bel hommage à tous ces jeunes ;ces "Dragons" dans lequel tout est juste et profond, et je vous invite vivement à le découvrir...!


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Éviter les péages

Un homme qui fait sa crise de la quarantaine. Il est chauffeur de taxi, il a ses copains, et même un client qui devient son ami. Et puis il se laisse séduire par une beauté de passage, mais il aime la femme de sa vie… Une histoire cent fois racontée ? Oui, sans doute, mais peu importe: j’ai a-do-ré l’ambiance. Lisez, c’est du belge !



Jérôme Colin est un homme de média bien connu en Belgique: journaliste à l’hebdomadaire « Moustique » et animateur sur les chaînes publiques de la RTBF, où on le retrouve dans « Entrez sans frapper » à la radio et « Hep Taxi ! » à la TV. Je l’écoute à la radio et j’aime beaucoup sa voix et son style. J’avais également pris beaucoup de plaisir en assistant au spectacle « Les champs de bataille », dont il est l’auteur (il s’agit d’un monologue d’un père à propos de son fils ado).



J’étais donc curieux de lire « Éviter les péages », rencontré par hasard sur un rayon de bibliothèque. Le titre provient de « Osez Joséphine » de Bashung: Marcher sur l'eau / Éviter les péages / Jamais souffrir / Juste faire hennir / Les chevaux du plaisir. Les chansons colorent l’ambiance du récit. L’auteur cite des titres régulièrement, on imagine la radio allumée dans le taxi. On imagine le chauffeur, solitaire dans l’attente du client, ou convoyant un passager qui n’a pas envie de parler. Son esprit vagabonde, il pense à sa vie, au temps qui passe.



De temps en temps, un bout de conversation. Une petite pause pour boire un coup avec les copains, avant de repartir. Et puis là, il croise les yeux d’une belle. Ils passent un peu de temps ensemble. Il est séduit, mais il ne le veut pas, il aime sa femme. Alors quoi ?



En parallèle, il y a ce vieil homme, qu’il embarque un jour et qui devient un client régulier. Ils deviennent amis, presque sans se parler. Un jour, l’homme n’est pas au rendez-vous, alors le chauffeur s’inquiète comme s’il perdait un frère…



Peu importe l’histoire, dans ce petit livre. Ce n’est pas pour l’intrigue que je vous le recommanderais, mais plutôt pour son atmosphère. Je peine à trouver les mots, peut-être parce que le plaisir de lecture de ce livre se ressent sans pouvoir se dire. Je ne pourrais pas mettre en avant une qualité exceptionnelle, mais un je ne sais quoi m’a touché, captivé. J’ai trouvé, vous me comprendrez peut-être, cette sorte de bien-être paisible que l’on peut ressentir dans des moments de mélancolie. Saudade… Vous voyez ?



Enfin bon, essayez, vous verrez !
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Éviter les péages

Ce livre a su me toucher par la justesse des mots de l'auteur. Le narrateur, chauffeur de taxi, nous installe sur la banquette arrière et nous invite à partager un moment de sa vie.



Ce roman, c'est simplement l'histoire d'une vie banale avec toutes les questions que l'on se pose. Ai-je fais les bons choix ? Au bon moment ? Avec les bonnes personnes ?

L'auteur appuie là où ça fait mal en parlant de courage et d'amour. On ressent naturellement une emphatie pour cet homme qui ressemble un peu à nous tous. Arrivé dans la vie sans le mode d'emploi et essayant juste de faire de son mieux.

Le style d'écriture est simple, les phrases courtes et percutantes.



J'ai adoré cette balade nocturne dans Bruxelles et j'aurais volontiers prolongé ce moment.



Je remercie Babelio et les éditions Allary pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique.
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Les Dragons

Gros coup de coeur pour ce roman (biographie ???) de Jérôme Colin.



Il y a de l'Adeline Dieudonné dans ce petit récit d'à peine 175 pages mais quand la qualité y est, pas besoin d'en faire des tonnes.



C'est le roman des laissés pour compte, de ceux que le système broie parce qu'ils refusent de s'y complaire. C'est le roman d'une quête d'un monde différent où la raison du plus fort n'est forcément pas la meilleure.



Il y a des références à Steinbeck, à Roth et à Wilde, des moments de tendresse, des guidelines pour l'avenir...



Bref, un moment court mais qui fait sens dans notre actualité morose !



Bravo et merci !
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Les Dragons

Un roman noir sur la souffrance des ados, de l'enfance. Une plongée dans un centre pour ados, pour les aider, écouter, entendre leur détresse. J'ai eu du mal avec l'écriture, les dialogues, qui correspondent plus à des dialogues d'adultes que d'ados. Ca m'a vraiment dérangé. L'histoire est trop rapide, l'auteur ne prend pas le temps de construire les personnages. Le tout est un peu caricatural. Déjà lu mieux sur le même thème
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Les Dragons

Alors que son histoire d'amour avec Léa semble se finir, Jérôme couche sur papier son histoire. Il lui aura suffit de lire cette phrase de Philippe ROTH "Penche-toi sur ton passé. Répare ce que tu peux réparer. Et tâche de profiter de ce qui te reste." pour tenter d'exorciser le passé.

Un passé marqué par la colère.

Un passé marqué par un séjour en unité psychiatrique.

Un passé marqué par un amour aussi impossible qu'inconditionnel.

Un passé marqué par une promesse.



Enorme coup de coeur pour ce roman qui rend hommage à tous ces jeunes qui voient la vie à travers un prisme différent, à tous ces jeunes qui ont le sentiment de devoir réparer leur naissance, à tous ces jeunes qui ont grandi dans la violence et le désamour, à tous ces jeunes qui ont grandi tant bien que mal...

Les dragons, c'est aussi un vibrant hommage aux soignants, aux thérapeutes et accompagnants, à ceux qui ne sont pas là par hasard, à ceux dont la plus grande qualité est d'aimer les plus faibles.



Un roman à mettre entre toutes les mains !

Un roman qui conforte certaines angoisses de parent mais tout autant lumineux et porteur d'espoir. J'ai copié de nombreux passages tant ce texte m'a bouleversée !

Un texte criant de vérités qu'on ne peut lâcher ! Je l'ai lu d'une traite, en apnée, dans un seul souffle.

Bravo Jérôme COLIN pour ce merveilleux roman !

Mon seul petit regret : j'aurais aimé que les liens avec les autres pensionnaires de Horizon + Maison d'ados soient plus développés mais cela n'empêche pas mon gros coup de cœur !
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Le champ de bataille

Du jour au lendemain, un ado de quinze ans, Paul, devient un « monstre » , aux yeux de son papa.

Incompréhension, échec scolaire, un couple en crise face à un ado dans toute sa splendeur. Heureusement, il y a Élise, sœur de Paul, qui amène un peu de réconfort, d’apaisement au milieu de cette crise. Et surtout, il y a le « petit coin » , zone refuge d’un papa en questionnement par rapport à son fils qu’il ne comprend plus, par rapport à son couple, par rapport à lui-même,...que va-t-il advenir de cette famille?

J’ai plongé tête baissée dans ce livre et on peut dire que je l’ai lu d’une traite, dans un seul souffle comme en apnée. Je voulais savoir, je voulais que ce papa et son fils s’en sortent,... Et la dernière page lue, je regrettais de devoir quitter Paul, Élise, Léa et le papa. Ce n’est sans doute pas un chef d’œuvre et un cinq étoiles est un peu exagéré. Mais Jérôme Colin m’a captivée et complètement emmenée dans son histoire. Et puis, est-on toujours obligé de rester le plus objectif possible? Non, cette appréciation est celle du cœur et non de la tête. Je me laisse complètement mener par l’émotion ressentie à la lecture de ce roman.

D’une plume légère, Jérôme Colin nous raconte son histoire pas du tout légère mais toujours avec ce ton plein de bonhomie. Et il nous emmène avec un sourire, celui-ci se transforme au fur et à mesure en émotions plus denses, plus personnelles.

Difficile de se séparer de ce papa, de cette famille si attachiantes (erreur orthographique volontaire).

Et nous, face à nos ados, comment réagissons-nous?

Je voulais terminer par la citation d’Erri de Luca qui débute le roman et le termine aussi: «Demain? Que sais- je de demain? Ici, il y a tout l’aujourd’hui qu’il faut. »
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Les Dragons

Aujourd'hui, petit retour sur un roman coup de cœur qui m'a profondément émue, et ce, jusqu'aux larmes. Il y a longtemps, que je n'avais pas pris autant de plaisirs de lire un roman d'une seule traite. Après un passage à vide niveau, lecture, Jérôme Colin a réussi un coup de maître avec Dragons. Parfois, ton présent n'avance pas vers ton futur à cause d'un passé enfouis, mais trop vif, trop présent. Alors Jérôme, se retrouve seul. Pour ne pas perdre celle qu'il aime, il replonge là où tout est né. Il avait 15 ans et un sérieux problème avec ses parents. Cette époque ou le shit et Eminem lui venaient en aide, pour chasser les monstres. Jérôme, c'est l'ado révolté contre le monde et ses diktats. Alors finalement, la frasque de trop l'envoie dans un centre psychiatrique sur ordre du juge. Entre l'ado homo, le bagarreur et les deux filles victimes de viols, il y a Colette. Ensembles, ils sont les Dragons. Ce roman est une claque tant par la justesse que par le contenu. Bien que court, Dragons, c'est une thématique mettant en avant le mal-être des adolescents. On ne parle pas ici de la petite crise d'ado que nous avons tous connus, non, c'est un mal profond, qui ronge, tue et éteint cette petite étincelle pour ne jamais revenir. Colette, elle m'a retournée. Jérôme Colin aborde le monde et sa folie dans laquelle nos enfants grandissent. C'est une plume bruyante et forte qu'il utilise avec une sincérité désarmante. On y rencontre des gamins ravagés par la souffrance et les sentiments qu'on y rencontre sont saisissants. En refermant le livre, il m'a fallu un peu de temps, faire un point, car Dragons m'a totalement chamboulée. Réconciliée avec la lecture, alors que l'on était fâchée elle et moi, je n'ai qu'à dire : découvrez ce roman !

"Penche-toi sur ton passé. Répare ce que tu peux réparer. Et tâche de profiter de ce qui te reste."
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Les Dragons

Une petite... les larmes au bord des yeux des premières aux dernières pages...comment ce roman n à t il pas fait plus de bruit?

Comment est il passé presqu'inapercu ?

Jérôme Colin, continuez dans cette voie romanesque. Vous avez un don pour coucher en mots les maux de nos âmes.

C'est une merveille ce roman...

Merci...
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Les Dragons

Je n'ai pas eu le coup de cœur attendu pour ce roman mais c'est cependant une lecture 5*. Et encore, à l'heure d'aujourd'hui, je ne sais pas. Car il était quand même particulièrement bon ce bouquin. Je crois n'avoir jamais relevé autant de passages dans un livre que dans celui-ci.



Car oui, c'est une lecture qui touche et qui marque. Ces deux adolescents notamment, que l'on côtoie durant ces 176 pages, nous marquent et nous poursuivent. Plus d'une semaine après l'avoir terminée, je peine à mettre mes mots sur leurs maux et je pense toujours à eux, à Jérôme et à Colette.



Jérôme est un adolescent de 15 ans qui est en colère contre la société qui ne le comprend pas et le rejette, contre ses parents qui sentent le vieux et contre le collège aussi où il a l'impression de perdre son temps et dans lequel il ne se retrouve pas. Jusqu'au jour où il refuse de s'y rendre, refusant en même temps le monde auquel on le destine, dans lequel il n'a aucune confiance.



Les parents de Jérôme étant désemparés, il est envoyé dans un centre de soins pour adolescents.



Il suffit parfois d'un regard pour donner un sens à la vie. Et c'est ce qui va arriver à Jérôme lorsqu'il va croiser celui de Colette. Mais c'est aussi John Steinbeck et les livres qui disent ce qui nous abat qui vont l'aider à comprendre qu'il a besoin de quelqu'un à qui parler.



Que dire de plus ? C'est un roman à la frontière du documentaire, à lire et à faire lire par tous. Pour comprendre que derrière la nuit, il y a le jour. Que derrière ces adolescents en souffrance, il y a un cœur qui bat mais pour combien de temps ? Il faut leur tendre la main même si parfois les efforts seront vains. « Il faut raconter pour que ces enfants sachent que leur mal-être n'est pas une fatalité. Que l'avenir est chargé de promesses. Qu'un jour, l'autre apparaît et bouleverse tout. »



C'est aussi l'histoire de Jérôme adulte mais celle-ci je vous laisse la découvrir par vous-même.



La plume de l'auteur est fluide et percutante, réaliste ce qui la rend poignante et bouleversante.

Une lecture que je ne peux que vous recommander, elle m'a beaucoup touchée.

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Les Dragons

Un roman très étonnant dont le sujet est la souffrance des jeunes adolescents soignés dans des centres psychiatriques.

On commence le récit avec Jérôme, un trentenaire que sa femme Léa va quitter car il ne veut pas d’enfants.

Il lui faut retourner vers son enfance pour expliquer pourquoi il ne peut pas avoir d’enfant et pourquoi « une fille ce serait pire ». Lorsqu’il a dû être interné dans un centre, il y a rencontré une jeune fille Colette dont il est immédiatement tombé amoureux. Hélas ! elle se suicidera et lui devra continuer sa vie. Il a réussi à vaincre ses démons et à vivre.

La souffrance de ces jeunes, est très bien racontée . On ressort de ce livre avec plein d’interrogations et une série de citations dont on voudrait se souvenir à jamais.

L’auteur dans une interview dit que le système capitaliste est responsable de cette souffrance . Je n’en suis pas du tout sûre mais même si cela le semble inexact cela ne m’a pas empêchée pas d’avoir été très intéressée par ce texte.

Citations que j’aime et qui ont aidé Jérôme à se sortir de son mal être d’adolescent

Romain. Gary :

La tendresse a des secondes qui battent plus lentement que les autres.

Mark Twain :

Chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de vous, arrêter et de réfléchir.

Steinbeck :

La force est d’aimer le faible
Lien : https://luocine.fr/?p=17358
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