AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jérôme Colin (182)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Dragons

« Les Dragons » donne la parole à Jérôme, 35 ans, qui ne se voit pas devenir papa, même après dix ans de vie commune. Incapable d’avancer ensemble, il se retrouve donc subitement seul et, écoutant les paroles de Philip Roth, il va en profiter pour se pencher sur passé, réparer ce qu’il peut et tâcher de profiter de ce qu’il lui reste.



Un passé qui le ramène à l’époque sombre de ses quinze ans, quand il tentait d’éloigner les monstres en fumant du shit et en écoutant Eminem. Un adolescent en révolte contre l’école, contre ses parents, contre le monde entier, qui se retrouve placé dans un centre de soins psychiatriques pour adolescents sur décision de la justice. C’est là qu’il rencontre les dragons… et Colette, dont il a promis de nous raconter l’histoire !



Pour son troisième roman, Jérôme Colin se penche sur le mal-être de nos adolescents, sur la détresse profonde de ces jeunes en manque de repères, qui refusent d’entrer dans le moule de cette société axée sur la consommation, les apparences et la performance. Des mômes au bord de la rupture, dénués d’espoir et débordants de colère, condamnés de vivre dans la souffrance…



Ce roman est un véritable cri d’alarme, qui invite à réfléchir au monde que nous offrons à nos enfants, car oui, nous vivons dans un monde où certains jeunes ne rêvent que d’une chose : mourir ! Et pas de rire, mais de désespoir, de manque de perspectives et de cette pandémie qui a encore accentué leur isolement. Un bien triste monde, que l’auteur éclaire de quelques notes d’espoir grâce au pouvoir de l’amour et de la littérature, mais surtout en rendant hommage à ces thérapeutes et ces aides-soignants qui tendent quotidiennement la main à ses jeunes… dans l’espoir d’en sauver de temps en temps un ou deux…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          11514
Les Dragons

« Marcher sur l'eau

Éviter les péages

Jamais souffrir

Juste faire hennir

Les chevaux du plaisir »



Mon inclination prononcée pour les chansons d’Alain Bashung m’a conduit à découvrir Jérôme Colin dont le premier roman s’intitulait « Éviter les péages », un titre en forme d’hymne à la liberté et un clin d’œil à l’auteur d’« Osez Joséphine ». Une chanson qui inspira également à Delphine de Vigan un titre magnifique, « Rien ne s’oppose à la nuit ».



Près d’une décennie plus tard, Jérôme Colin publie son troisième roman, « Les dragons ». L’histoire de Jérôme, quinze ans, un adolescent en colère. Contre ses parents, contre l’école, contre le monde, contre lui-même. Un môme au bord de la rupture.



« Mes parents avaient érigé la normalité en croyance suprême. Ils trouvaient tout normal. Normal de rester à la place qu’on leur avait assignée, d’accepter d’être réduits au silence, de ne plus se tenir par la main, de n’être pas devenus ce qu’ils auraient pu être. Ils trouvaient normal que chaque jour se ressemble, que ceux qu’on aime puissent mourir, que le pouvoir appartienne à ceux qui en étaient assoiffés. Ils trouvaient normal d’être devenus normaux.



Ils trouvaient normal d’écouter Serge Lama. »



Jérôme tente de tromper les monstres qui viennent le hanter au crépuscule en fumant du shit, recherche la solitude et a décidé que seul Eminem méritait son admiration. À l’école, Jérôme n’est pas vraiment là. À la maison, c’est encore pire, lorsque dans un accès de colère, il frappe son père. Sur décision de la justice, et avec l’aval de ses parents, il est placé dans un centre de soins pour adolescents.



C’est dans ce centre que le narrateur rencontre les dragons, ces enfants en souffrance, dont certains sont littéralement détruits par la violence infligée par leur famille, l’école ou l’époque. Et soudain, apparaît Colette. Crâne rasé, du noir sur les yeux, une boucle dans le nez, les bras lacérés jusqu’aux épaules. Plusieurs tentatives de suicide à son actif, dont la dernière en avalant des lames de cutter.



Pour la première fois, Jérôme ne se sent pas seul au monde. Il découvre un ange qui lit la nuit dans un couloir du centre. Un ange qui n’a plus envie de vivre.



---



L’auteur cite Philip Roth en épigraphe des « Dragons » : « Penche-toi sur ton passé. Répare ce que tu peux réparer. Et tâche de profiter de ce qui te reste ». Une citation en forme de mantra, qui sert de canevas à la construction de ce roman, qui, après une courte introduction, se compose de trois chapitres reprenant les injonctions pleines de sagesse de l’auteur américain.



« Les dragons » se situe à la frontière entre l’autofiction et le documentaire sur ces jeunes adolescents sans cesse plus nombreux, que des parents désemparés ou un juge pour enfants finissent par placer dans un centre de soins.



Les premiers chapitres sont les plus poignants. Racontés à hauteur d’adolescent, ils sont d’une sincérité saisissante, et nous rappellent ces doutes qui nous assaillaient durant cette période trouble, où l’on quitte les rivages de l’enfance. Cette période parfois douloureuse où l’autre rive, celle du monde adulte, nous semblait si lointaine. « Les dragons » raconte avec une compassion sincère et une vraie tendresse les souffrances indicibles de ces gamins dont l’enfance a été ravagée, et celles des autres aussi, ceux qui, malgré l’absence de traumatisme, se sentent étrangers à ce monde.



La plus grande réussite du roman tient sans doute à son style. Un style qui épouse tantôt la colère, tantôt la stupeur amoureuse d’un adolescent qui ne trouve pas les mots pour exprimer ce qu’il ressent. Phrases courtes, mots simples, rythme syncopé, il évoque un boxeur qui balance une série d’uppercuts en écoutant la trompette de Miles Davis qui swingue au cœur de la nuit.



« Je lui dirai les mots bleus

Les mots qu'on dit avec les yeux

Parler me semble ridicule

Je m'élance et puis je recule

Devant une phrase inutile

Qui briserait l'instant fragile

D'une rencontre

D'une rencontre »



« Les Mots bleus » - Christophe



Commenter  J’apprécie          6122
Le champ de bataille

Nous entrons dans une famille où le père sera le narrateur des aventures tumultueuses de Paul, 15 ans, qui remue tout ce petit monde par sa révolte envers l'école, ses notes incessantes, sa menace de se faire renvoyer, son jugement négatif vis-à-vis de son père, de sa mère, de sa petite soeur.

Le père affronte le fils, la mère, Léa est plus tempérée.

Dans tout ce remue-ménage et ce quotidien, il n'existe aucune place pour la vie à deux.

Le père se rend au rendez-vous fixé par le proviseur de Paul et l'entretien se passe mal.

C'est à ce moment que notre narrateur dresse un portrait impitoyable de l'école et effectue un geste rageur en douce.

Tout cela se passe pendant l'année des attentats de Paris et ceux de Bruxelles, ville où la famille habite.

Les enfants empruntent le métro chaque jour et ce sera le moment de découvrir une des facettes cachées de l'adolescent.

La valeur d'un être ne se situe pas que dans les notes scolaires.

Une fiction de vie agréable à lire où l'humour m'a surprise à de nombreuses reprises dans les situations et dans les mots.

Je connaissais Jérôme Colin comme journaliste dans "Hep Taxi" . Tout en conduisant, il mène un entretien très intéressant avec des personnes connues du cinéma, de la chanson, de la littérature. Il anime aussi une émission "Entrez sans frapper" sur la Une radio belge. Son travail est loin d'être superficiel.

"Le champ de bataille" est son deuxième roman. Il s'adresse surtout aux quadragénaires.



Commenter  J’apprécie          563
Les Dragons

Jérôme a la trentaine banale. Mais des détails attirent l'attention, comme cette phobie des carrelages en damier ! Cacherait-il un aspect sombre de son passé ?



On l'apprendra au cours du récit, sa jeunesse n'a pas été un long fleuve tranquille. Une opposition larvée au train-train du quotidien, qu'il soit familial ou scolaire l'a mené à une violence exprimée, et à l'admission dans un centre de psychiatrie pour adolescents. C'est une rencontre fortuite dans ces locaux qui changera sa vie.





Le récit est captivant. On vit les sentiments passionnés de cet adolescent à vif. Son rejet total de l'institution, de l'éducation, d'un non-avenir comme seule promesse. La détresse qu'il sera amené à côtoyer au centre et le drame qui le marquera à vie, seront un déclic qui déviera sa trajectoire bancale.



Une belle dynamique pour ce récit de révolte avec à la clé un coup de foudre réparateur.



On aime la bande son désuète qui cristallise les sentiments négatifs de l'ado contraint à la subir lors des trajets familiaux. On aime aussi l'évocation de la détresse profonde de jeunes qui ont perdus les repères qui font tenir l'édifice.



192 pages Allard 24 aout 2023

Commenter  J’apprécie          530
Les Dragons

Jérôme, quinze ans, est en révolte contre ses parents, l’école, le monde entier. Ce qu’il voudrait, son grand rêve, c’est d’« entrer dans une fille ». Comme il est violent, il est interné dans un centre psychiatrique pour adolescents. Là, il va faire la connaissance de Colette, une jeune fille un peu plus âgée, suicidaire, au crâne rasé, aux bras lacérés et au nez percé. Il va aussi y découvrir le pouvoir de la littérature, notamment grâce à Des souris et des hommes de Steinbeck. ● Je vais aller à l’encontre des critiques que j’ai lues sur Babelio. J’ai trouvé que ce roman très bref – un peu plus d’une centaine de pages – était un tire-larmes souvent beaucoup trop près de la mièvrerie. On ne sent que très peu la violence que Jérôme a en lui. En revanche, l’auteur ne perd pas une occasion de faire retentir les violons et de donner dans la guimauve. Pour moi, c’est un roman Young Adult politiquement correct qui ne fait que jouer avec des clichés et est destiné à faire pleurer dans les chaumières – ce qu’il réussit, semble-t-il.
Commenter  J’apprécie          5117
Les Dragons

Jérôme a été mis au pied du mur : il va enfin se pencher sur son passé, afin de voir ce qui peut être réparé pour pouvoir avancer. Le voilà donc de retour l’année terrible de ses quinze ans. Il se souvient de son mal-être, de la colère qui déborde et des monstres qui le hantent. Une décision de justice l’envoie alors dans un centre de soins psychiatriques pour adolescents. C’est là qu’il rencontre les dragons. Et Colette.



Le roman est joliment construit. À observer l’existence du Jérôme adulte, on pressent certaines choses de son passé qui vont être racontées au fil de ses souvenirs. Et la dernière partie nous donne à voir ce qui va suivre après l’introspection. Subtilement, le passé et les futurs se répondent pour délivrer un message d’espoir.



L’intrigue centrale est très (trop) courte, je trouve. Il me semble que le roman aurait gagné à mettre un peu plus de chair sur l’intrigue. Celle-ci est ramassée sur l’évolution de Jérôme au contact des dragons – qui m’a semblé très rapide vu la relative brièveté du texte. Cette focale ne permet guère, sinon, que de restituer les biographies déchirantes des naufragés de la vie rencontrés au centre de soins. Je ne doute pas un instant de la sincérité de l’auteur mais du fait de cette compaction de l’intrigue, cela peut sembler tire-larmes et/ou démonstratif.



J’ai pourtant bien conscience que c’est un cri d’alarme que lance ce roman. Dans notre société, les jeunes sont un peu la cinquième roue du carrosse. De nombreux ados souffrent, particulièrement depuis la pandémie. L’école rejette trop souvent ceux qui n’entrent pas dans le moule et les listes d’attentes pour des soins psychiatriques n’ont jamais été aussi longues. Qu’attend-on pour agir ?



« Il faut aimer cet enfant. Parce qu’il n’a que quinze ans. Pour lui, tout est encore possible. Il n’y a rien de plus effrayant. »



J’ai aimé la bienveillance avec laquelle l’auteur considère les ados. Veut-on vraiment se couler dans le rang dans un monde qui marche autant sur la tête ? Ce que font la majorité des gens a-t-il tant de valeur que cela ? Le jeune Jérôme a une saine horreur du conformisme et de ses compromissions. Et pourtant, il aimerait être moins seul. Et puis arriver à grandir, s’autoriser à investir sa vie malgré tout ce qui cloche à tous les niveaux.



Un cri à destination des adultes assorti d’un tendre message d’espoir à nos adolescents.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          473
Le champ de bataille

J’ai quinze ans et je vous em…



Pour son second roman, Jérôme Colin s’appuie sur son expérience de père de famille pour raconter l’adolescence. Et mettre du baume au cœur de bien des parents.



S’il existe bien des raisons de choisir un livre, la principale – vous en conviendrez – est l’envie que l’on a d’être emporté par l’histoire. Soit qu’elle vous emmène très loin, vous fait découvrir un monde inconnu, soit qu’elle vous touche parce que vous avez vécu de semblables situations, de pareilles émotions. Jérôme Colin m’a touché au cœur. À tel point que nous avons organisé une séance de lecture collective en famille et à haute voix. Mon épouse a eu ce cri du cœur après le premier chapitre «nous ne sommes pas seuls!», mon fils de quinze ans s’est soudain trouvé tout à fait «vivable» et moi je suis pris pour un psy, capable de réconcilier tout le monde avec cette bibliothérapie!

En parlant de psy, je crois que la meilleure façon de vous faire entrer dans ce roman est de suivre la séance chez la psy du narrateur, père de famille confronté à un adolescent difficile qui use son couple:

« – Alors, comment ça se passe ? m'a-t-elle dit.

– Pas trop mal. C'est la rentrée des classes... Jusqu'ici, tout va bien.

– Très bien ! Et votre femme ?

– Elle me manque.

Elle m'a regardé comme les psys savent le faire. J'ai embrayé. J'avais envie de retrouver notre vie d'avant les enfants. De retrouver la femme dont j'étais tombé amoureux, celle qui laissait traîner ses culottes, qui acceptait de rester au lit toute la journée pour regarder des films, et qui, en passant derrière moi, , caressait doucement mes fesses. Tout avait disparu. Combien de temps reste-t-il pour s'aimer quand vous devez vous réveiller à l'aube, préparer le petit déjeuner, torcher un cul, ramasser du vomi, donner à manger, changer le lange, habiller l'enfant, calmer ses pleurs, le mettre dans la voiture alors que le jour n'est pas encore levé ? L'attacher à ce satané siège-auto. L'emmener chez la gardienne et le lâcher avec une certaine culpabilité pour être à l'heure au travail. Supporter ensuite les demandes infondées et l'autorité abusive d'un patron pendant huit heures. Perdre son temps dans les embouteillages. Reprendre le gamin. Apprendre qu'il a tapé un petit copain chez la gardienne. Rentrer chez soi. Les mettre dans son parc. Payer quelques factures. Donner à manger. Torcher le cul. Faire une lessive. Relever ses e-mails pour ne pas être mal vu au boulot. Donner le biberon. Raconter une histoire. Mettre la lessive au sèche-linge. Repasser. Payer le reste des factures. Et enfin, alors qu'on termine à peine le rangement de la cuisine, aller se coucher. À l'instant où notre tête s'affaisse sur l'oreiller, penser que c'est décidément le plus beau moment du monde. Demander à son conjoint s'il a passé une bonne journée. Tomber de sommeil avant même d'entendre sa réponse. Et se réveiller toutes les trois heures. Combien de temps reste-t-il pour s’aimer dans cette vie là? »

Un long extrait, mais qui résume bien l’état d’esprit du narrateur. Et donne une bonne idée du style de ce roman qui sonde le quotidien avec un sens de l’observation très pointu et un humour dévastateur. Vous allez beaucoup rire à partager les péripéties familiales et sans doute aussi avoir quelque fois la larme à l’œil. Mais n’anticipons pas.

Si avec Léa, la femme de sa vie, «l’indicible a disparu», il imagine que partir pourrait être une solution. Mais il ne part pas de peur d’être seul. Et sans doute pour essayer de se prouver qu’il peut encore sauver cette famille. Mais je vous laisse découvrir l’épisode de reconquête de son épouse préparé avec minutie («Cet anniversaire, c’était notre Everest. Un sommet auquel nous avions souvent rêvé») pour en venir à la pièce de résistance de ce roman lu d’une seule traite, à savoir Paul, le fils rebelle qui nous vaut cette belle définition : « Avoir un adolescent, c'est accepter de savoir perdre son temps. Et avoir de fréquentes envies de meurtre sans jamais passer à l'acte. » Car ce dernier a tous les symptômes de la crise d’adolescence. Il essaie de franchir les limites, il décide que les adultes sont des incapables et qu’ils ne sont sur terre que pour «faire chier», ils transforme sa chambre en foutoir, il s’en prend même à sa petite sœur Élise et, bien entendu, il ne travaille plus à l’école. Ce dernier point offre au père l’occasion de se solidariser avec son fils, car il s’oppose lui aussi cette école du Moyen-Âge et ce proviseur affublé du surnom de Monsieur Mollasson. L’école doit plutôt accueillir, aider et soutenir que rejeter et sanctionner. Mais Paul n’a cure des théories paternelles et poursuit son travail de sape.

Au fur et à mesure que le ton monte, que se mère essaie de recoller les pots cassés, on sent l’ampleur de la tâche, la difficulté à vivre ce psychodrame permanent. On attend le prochain coup plutôt que la rémission.

Jusqu’à ce jour où Bruxelles est à son tout victime d’attentats terroristes. Que la seule chose qui compte alors est de s’assurer que Paul et Élise sont sains et saufs. Que l’amour qu’on porte à ses enfants est au-dessus de leurs crises. Je n’en dirais toutefois pas davantage. S’il est un champ de bataille sur lequel vous devez vous précipiter, c’est bien celui-là! (pour ma part, je cours chercher le premier roman de Jérôme Colin que je n’ai pas encore lu).


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          420
Le champ de bataille

****



C'est un père qui parle... Un homme de 40 ans, qui se bat un peu plus chaque jour pour tenir face à son fils de 15 ans. Cet adolescent se fout de tout, des règles comme des professeurs, de ses parents comme de sa petite sœur. L'école le rejette et il devient difficile de lui parler.

Mais c'est aussi un mari... Un homme de 40 ans, qui voit chaque jour ses 20 ans et sa femme s'éloigner et qui a du mal à faire le deuil de ses vies rêvées.

Alors il s'isole, dans les toilettes familiales, au milieu des carreaux bleus et du silence...



Jérôme Colin écrit ici un très beau et bon roman. Il évoque avec beaucoup de justesse et de pudeur, la vie de famille, la vie de couple, le temps qui passe et les rêves qui s'éloignent. Comment être un bon père, un bon époux mais aussi s'épanouir et aimer qui l'on devient. Chaque mot est pesé, chaque mot sonne juste, et on ressent tout autant le malaise, l'amour, le désespoir et la fierté, que chaque parent peut vivre face à ses enfants qu'on ne voudrait pas voir grandir trop vite...



Merci à NetGalley et aux éditions Allary pour le partage de ce roman...
Commenter  J’apprécie          370
Les Dragons

Quelle claque ! Quel récit bouleversant ! Cela faisait vraiment très longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant retournée. Je l'ai terminé les yeux embués, le coeur serré.



Merci Jérôme Colin de mettre en avant les dragons, ces jeunes en souffrance, sans espoir, pour qui notre société ne fait pas assez.



C'est un réel fait de société qui est mis en avant. Les dragons, ce sont les enfants détruits par la famille, par l'école ou par notre société dans laquelle ils ne se sentent pas à leur place.



Jérôme a 15 ans, il est en décrochage scolaire, violent avec son père, accro à l'alcool ou l'herbe pour s'évader. Il est interné dans un centre de soins pour adolescents, c'est là qu'il va rencontrer Colette, le crâne rasé, les bras lacérés, les yeux noirs. Il tombe instantanément amoureux, il veut l'aimer, l'embrasser... Colette, elle a presque 18 ans et elle ne veut qu'une chose, mourir.



Cette rencontre va changer sa vie et être à l'origine de ce récit, un cri d'amour.



Autour de lui, Jérôme voit la souffrance, tous souffrent comme lui qui le soir est assailli de ses démons, de la peur, ses cauchemars.



Il va découvrir le pouvoir des mots, de la littérature et surtout un livre qui va changer sa perception et le rapprocher de Colette ; "Les raisins de la colère" de Steinbeck. Il va découvrir la force des livres et de l'écriture qui permet de comprendre qu'il n'est pas seul, de se libérer.



"Donne toi pour mission de te frotter aux autres. C'est la seule façon de combattre ce monde qui ne te plaît pas".



Jérôme Colin décrit le mal-être, la souffrance, la dépression et le délire mélancolique. Il nous fait prendre conscience que grand nombre de jeunes se mutilent pour ne plus sentir leur mal-être et se demandent "Comment réparer le fait d'être né". C'est un vrai problème de société dont on ne parle pas assez. Trop de jeunes ne sont pas en phase avec notre société, ses règles de performance à l'école, au travail, le capitalisme qui prévaut, notre planète qui n'est pas respectée, ce qui n'offre aucun idéal pour la jeunesse.



Un livre poignant, qui retourne, dur quand on est parent mais tellement indispensable. L'écriture est fluide, c'est beau, tellement vrai.



A lire absolument.



Immense coup de coeur.
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          320
Les Dragons

Après 10 ans de couple, Jérôme, 35 ans, se voit contraint de faire une pause dans sa relation. Sa compagne aimerait avancer et avoir un enfant.



Jérôme a peur de devenir papa, de fonder une famille et de rentrer dans la norme. Il profite de cette pause pour coucher sur le papier une histoire vécue 20 ans plus tôt.



L'occasion pour Jérôme se rappeler de ses 15 ans, quand il tentait de tromper les monstres qui viennent le hanter au crépuscule en fumant du shit. À l'école, Jérôme n'est pas vraiment là, à la maison, c'est encore pire..



Sur décision de la justice, et avec l'aval de ses parents, il est placé dans un centre de soins pour adolescents. C'est dans ce centre que le narrateur rencontre les dragons, ces enfants en souffrance.



Jérôme Colin, journaliste belge, parle ici d’un sujet difficile et peu abordé, le mal-être des adolescents. Jérome Colin écrit avec sincérité, sensibilité, authenticité, émotion justesse et son récit qui peut résonner en chacun de nous. Qui ne s'est pas senti un peu, beaucoup dragon à l'adolescence, ployant sous le poids du mal-être?



Il rappelle également la responsabilité des parents derrière chaque enfant. C’est bouleversant, plus que bouleversant car son texte fort puissant, émouvant, retourne le coeur. , l'écriture est magnifique. Dire les maux de nos jeunes est salutaire. Reconnaître que nous sommes une partie du problème est déjà une partie de la solution.



Un livre qui nous aide a comprendre nos mécanismes, de protection ou de projection, parce qu’il est capable de d’exprimer nos violences refoulées aussi.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          300
Le champ de bataille

Avis aux quadras, parents d’ados de 15 ans, plus ou moins : NE PERDEZ PAS COURAGE ! Je sais que vous traversez un fleuve qui est loin d’être tranquille, Jérôme Colin le sait aussi, et vous le raconte de manière vivante, humoristique, lucide.



Le narrateur est un père complètement dépassé par les hormones en ébullition et le cerveau en pleine transformation de son fils de 15 ans, au point de ne plus pouvoir communiquer avec lui ni même avec son épouse. Leur fille est encore épargnée par cela, mais jusqu’à quand ? ! Son seul refuge : les toilettes.

Leur fils ne fait pas de « grosses » bêtises, mais accumule les incivilités, les impolitesses, le manque de respect, que ce soit à la maison ou à l’école, où d’ailleurs le proviseur et le conseil de classe ont décidé de donner un ultimatum avant l’exclusion définitive.

Difficile de se rendre aux rendez-vous scolaires quand soi-même on est bloqué par des souvenirs d’adolescence. Leur couple survivra-t-il à cette tornade ? Les rapports père-fils évolueront-ils ? Je peux vous dire que oui, à la faveur ( !) des attentats en Belgique, qui ont suivi de quelques mois ceux de France.



Chez parents, la bienveillance, n’oubliez pas la bienveillance… Voyez vos enfants avec un regard positif. Mais je ne peux cautionner le regard que le narrateur a sur l’école, et sur l’ensemble des professeurs. Car quand ceux-ci votent l’exclusion d’un élève, c’est vraiment, vraiment, quand la classe n’en peut plus, quand les autres élèves ne peuvent plus supporter le chaos provoqué par l’élève perturbateur. Evidemment, on peut en discuter, ce livre a le mérite de poser les questions.



Mais je refuse que la classe devienne un champ de bataille, à l’image de certains foyers où l’enfant fait vivre à ses parents un enfer.

Commenter  J’apprécie          294
Les Dragons

Jérôme, la trentaine, ne veut pas s'engager. Léa, sa compagne, à cause de son refus d'avancer dans la vie, d'envisager d'avoir un enfant, le quitte. Surtout, elle lui reproche de rester dans les traumas de son enfance.

Le seul réconfort de Jérôme, ce sont les livres. Des livres qui ont mis des mots sur ce qu'il ressentait, plus jeune. Alors Jérôme, à son tour, écrit et raconte. Pas pour parler de lui mais surtout pour parler des autres, des « dragons ».

A 15 ans, Jérôme est un ado en colère qui refuse de tomber dans la « normalité» de la vie de ses parents. Décrochage scolaire, consommation de drogue, violence envers son père. La coupe est pleine. Ses parents sont désemparés et un juge décide de placer Jérôme dans un centre psychiatrique pour adolescents, « Horizons + ». Là-bas, Jérôme va faire connaissance avec les dragons et avec Colette, la fille aux yeux noirs.



Dans ce court roman très fort, Jérôme Colin nous parle de l'adolescence en souffrance. de tous ces jeunes qui, pour différentes raisons et sans raison particulière même, ressentent la vie comme une longue suite d'épreuves et de souffrances. Certains s'en sortent, d'autres pas. Ce qui est sûr, c'est que le chemin est long.

A travers ces histoires personnelles tragiques, celle de Jérôme et celles de tous les autres, on découvre aussi les soignants : psychiatres, infirmiers, éducateurs… Tous tentent d'aider ces jeunes en sursis tout en sachant que leurs efforts sont difficilement récompensés

Le récit mêle plusieurs styles. L'un poétique et un peu trop mièvre parfois, l'autre plus sociologique. Pour bien parler de ce livre, j'aurais envie d'en citer les deux tiers tellement l'auteur porte un regard lucide sur un problème de société effroyable et dont tout le monde se fout, très clairement. Pour parler statistiques, l'auteur dit que sur une classe normale d'une trentaine d'élèves, 2 à 3 jeunes ont déjà pensé au suicide. Que généralement, il faut une petite dizaine de tentatives avant d'arriver à la morgue.

Voilà, c'est une partie de notre jeunesse aujourd'hui pour qui la vie est un désespoir et la mort, la seule solution à ce mal qui les ronge.

Alors que cette situation s'est aggravée avec le Covid, rien de sérieux n'est envisagé en terme de santé mentale par nos gouvernants.

Alors doit-on désespérer ? de nos gouvernants, oui, c'est sûr ; de nos jeunes , non, l'espoir est encore permis, heureusement. Leur montrer que la vie réserve de jolies choses aussi, qu'elle est surtout très longue devant eux et qu'à côté de ces moments d'enfer, d'autres meilleurs les attendent. Lutter, patienter, persévérer, espérer.



Mis à part quelques passages qui flirtent trop avec la sensiblerie, « Les dragons » est un cri d'alarme, urgent, bouleversant, porté avec émotion et intelligence par Jérôme Colin. A lire.
Commenter  J’apprécie          272
Les Dragons

Le personnage central se prénomme Jérôme. Au début du roman, Jérôme est adulte. Suite au départ de sa compagne, il se tourne vers son passé.

À 15 ans, Jérôme est placé en établissement psychiatrique.

Il y rencontre d’autres dragons, qui « ressemblent aux enfants normaux (…) mais se demandent comment faire pour cesser d’être des dragons ».



Les dragons, ce sont les adolescents terrassés par leur mal-être. Parce qu’ils ont été privés d’amour, maltraités, abusés, ou bien « simplement » parce qu’ils peinent à trouver leur place dans la société, une société qui ne leur offre que de sombres perspectives d’avenir. Les dragons s’excusent d’être en vie, voudraient réparer leur naissance. Leurs blessures intérieures sont si profondes que leurs corps en portent les stigmates.



Il y rencontre surtout Colette, crâne rasé, bras lacérés. Un mystère. Une souffrance. Jérôme tombe instantanément amoureux.

Mais Colette n’a qu’un seul projet : mourir.



Comme George qui, dans Des souris et des hommes de Steinbeck, promet à Lennie une vie simple et heureuse, Jérôme rêve de s’enfuir avec Colette et de la protéger de ses démons.



Avec Colette, Jérôme découvre l’amour, la souffrance, mais aussi la possibilité d’une fuite, d’une ouverture vers le monde, notamment à travers la lecture.



Vous l’aurez compris j’ai ADORÉ ce texte à fleur de peau, ce récit d’une justesse absolue qui oscille entre colère et mélancolie, désillusion et espoir, naïveté et clairvoyance.



J’ai découvert la plume de Jérôme Colin avec son premier roman, Éviter les péages, qui m’a conquise.



Note pour plus tard : me procurer Le champ de bataille, son deuxième texte sur l’adolescence et la paternité.
Commenter  J’apprécie          212
Le champ de bataille

Attention pépite, gros coup de coeur. A lire absolument. Soyez curieux.



C'est le deuxième roman de Jérôme Colin, un auteur qui se confirme. J'ai vraiment dévoré "Le champ de bataille". Ce roman est un magnifique cri d'amour familial.



Le narrateur est en plein questionnement, marié depuis vingt ans, père de deux enfants, Paul et Elise. Il ne va pas bien. Son fils Paul a quinze ans, du jour au lendemain, le monstre est passé; l'adolescence !



En commençant la lecture de ce roman, j'ai eu l'impression que Jérôme Colin était chez nous, à la maison. Maman d'un jeune ado de treize ans, réclamant sans cesse contre l'injustice, claquant les portes pour un oui, pour un non, râlant continuellement lorsque l'on aborde le sujet de l'école... , je me suis dit, ce n'est pas possible, il décrit ce que l'on vit. On s'identifie, on se pose les mêmes questions.



"Combien de temps reste-t-il pour s'aimer" Quelle est en effet la place du couple aux assauts de l'adolescence ?, est une autre question posée au début du récit. On s'aime, les enfants arrivent, ils grandissent, la fatigue s'accumule, la routine s'installe, les conflits naissent de plus en plus souvent à cause des enfants qui s'affirment. Comment faire pour sauvegarder l'amour et le couple ? Éviter la crise, entretenir la flamme ?



Le narrateur ne va pas bien du tout, il a du mal à trouver sa place dans son couple, dans sa famille en tant que père. Il cherche une façon de communiquer, d'aimer. Il se pose énormément de questions, il est maladroit dans sa façon d'aimer.



Depuis le départ, il a le sentiment de s'éloigner de sa femme qui imperturbable "construit" son puzzle. L'air de rien, elle construit l'unité familiale, colmatant les brèches par son calme, son bon sens. Elle a réponse à tout, est calme, constructive, réfléchie, prend du recul et est solide comme un roc. A mon sens, elle est le fil rouge essentiel du livre, elle veille à garder l'unité de cette famille.



La violence est un des sujets du livre à plus d'un titre, familiale avec les problèmes de communication de l'ado, scolaire mais aussi celle du monde dans lequel on vit. Comment préserver la famille, conserver l'amour face à la révolte provenant de nos ados ?





L'auteur nous amène habilement d'un champ de bataille à un autre, on parle aussi de l'école, de sa violence, de l'exclusion scolaire beaucoup trop pratiquée chez nous. Souvent par facilité, les écoles font passer leurs droits avant ceux des autres, les droits des adultes priment souvent sur les droits des enfants.



On parlera enfin de la violence présente dans le monde, être ado aujourd'hui est sans conteste plus compliqué que de l'avoir été par le passé. Les réseaux sociaux, les médias relaient continuellement l'agressivité, l'animosité quotidienne du monde, les jeunes sont continuellement connectés. Je ne vous en dévoile pas plus mais ce roman intègre intelligemment l'actualité de notre époque, l'insécurité.



J'ai vraiment adoré la plume, la sensibilité de l'auteur à la recherche de la manière d'être un bon père.

Ce père qui essaie de comprendre qu'être ado n'est pas comme il le pensait indolore pour ses proches. C'est difficile, il l'exprime très bien. C'est difficile aussi de dire qu'on dit jamais assez aux gens qu'on aime, qu'on les aime, qu'on est fier de ses enfants.



Je suis sous le charme vous l'avez compris, j'ai terminé cette pépite les larmes aux yeux touchée au plus profond de moi par l'émotion.



Merci Jérôme Colin pour ce magnifique témoignage d'amour.



Foncez, ça en vaut vraiment la peine. Un auteur belge à découvrir absolument. Je suis fière des auteurs de mon pays.



Ma note : un immense coup de ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
Commenter  J’apprécie          216
Éviter les péages

Jérôme Colin, figure connue de la télé belge avec Hep Taxi ! est aussi chroniqueur dans un des magazines féminins auxquels je suis abonnée. C’est d’ailleurs là que j’ai commencé à apprécier sa prose. Plaisir que je me suis offert au salon du livre de Bruxelles. Additionné d’une dédicace, la première de ma vie de lectrice. Jérôme Colin est doté d’un certain charisme, a une prunelle séduisante et une incisive, la gauche légèrement de travers ce qui ajoute à son charme.



« Parce que je suis devenu quelqu’un d’autre »



Cette phrase de la page 70 d’ « Éviter les péages » de Jérôme Colin, c’est exactement ce qu’un jour, j’ai ressenti.

La crise de la quarantaine... Etre une toute petite chose, accrochée aux barreaux de ce corps, du fond de son giron et ressentir cette injustice.



La crise de la quarantaine est un terme employé dans la société occidentale pour décrire la période de doute que ressentent certaines personnes à la « moitié de leur vie », ayant pour résultat une sensation de passer de la jeunesse à la vieillesse. Quelquefois, des évènements vécus lors de ces années là, tels que le vieillissement, la mort des parents, le départ de la maison des enfants peut déclencher cette crise. La personne atteinte souhaite alors faire des changements radicaux dans sa vie de tous les jours ou dans sa situation professionnelle, son mariage ou ses relations amoureuses. Source Wiki.



Et c’est la force de ce roman, chacun y trouve, y trouvera un peu de son histoire.

Revenons au héros du premier roman de Jérôme Colin, un night shift taxi-driver quadragénaire et hypocondriaque (il les accumule, non ?) qui travaille au son de la radio et de brefs dialogues avec ses clients.

Il s’étouffe dans la banalité de son quotidien et à ce moment de sa vie, la quarantaine, il rencontre une bouche enjôleuse, des boucles rousses. Envie de revivre ces sensations de la première fois. Faim de renouveau, faim de changement. L'interdit. Le désir.

Mais il hésite, incapable de choisir, a la frousse. On suit son combat intérieur, ses errements, ses incertitudes.



Ça fait mal mais je suis assez d’accord avec la finalité : il faut du courage pour affronter son quotidien, se remettre en question, se relever et faire en sorte que l’ordinaire soit coloré et agréable à vivre.



Dévoré en deux jours. Séduite. Les phrases courtes, les mots bien choisis qui mitraillent, staccato rythmé et poétique.

Commenter  J’apprécie          210
Les Dragons

J'ai entendu de très très bon avis de ce livre son format étant court mais son prix plutôt élevé au vu de ma vitesse d lecture, j'ai réussi à le trouver en emprunt à la bibliothèque.



Ma première surprise a été le fait que celui-ci se trouve déjà bien rangé à la lettre C alors que c'est une sortie plutôt récente, il n'était pas mis en avant comme d'autre sorties.



J'ai très peu vu de personnes parlés de ce roman et du coup mon attente n'était pas énorme concernant celui-ci mais dès le début la plume de Jérôme Colin m'a percutée.



Nous suivons ici Jérôme jeune trentenaire qui va faire le point sur sa vie qu'il souhaite pour le futur et surtout revenir sur sa vie passée à l'adolescence.



Un récit tout en pudeur et finesse avec cette métaphore sublime des dragons car l'adolescence étant bien l'âge ingrat par excellence.



Je suis bluffée sur le fait qu'un roman si court puisse être si percutant car selon moi ici le livre dans son entièreté et maitrisée de la première ligne à la dernière.



J'avoue avoir pleuré à la fin ce qui est tellement rare pour moi, la lecture est souvent également une histoire de moment ou l'on lit et pour moi ici je pense que ce livre est venu à moi au moment opportun.



Une très belle découverte et un livre et un auteur qui mérite plus de bruit et de visibilité à mon sens, gros coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          190
Les Dragons

Il y a des billets que je ne veux pas rater. Je veux qu'ils soient à la hauteur de ce que j'ai éprouvé pendant ma lecture.



Il en est ainsi du roman "Les dragons" de Jérôme Colin.



Ma critique ne sera pas parfaite mais j'espère qu'elle reflétera un peu de l'émotion que j'ai ressenti à la lecture des dragons.



Je l'aime bien, le Jérôme Colin. Je le découvre en tant qu'auteur et je ne suis pas le moins du monde étonné. Ce qu'il livre à travers son écriture correspond tellement bien à l'idée que je me faisais du bonhomme. Talentueux, généreux, honnête, sincère, sensible...



Je le connaissais comme beaucoup de monde en tant qu'animateur radio avec son émission "Entrez sans frapper" et sa "Bagarre dans la discothèque". A la télévision avec ses interviews décalées dans "Hep Taxi".

Et je me retrouve si souvent dans ses propositions musicales et littéraires.



Alors voilà, monsieur Colin. J'attaque.



Et suivant mes très mauvaises habitudes, j'ai commencé votre livre par la fin... et c'est un très bon début (oui, je sais, c'est facile). J'ai si souvent voulu écrire les mêmes mots à mon fils.



J'ai bien évidemment cherché la version italienne d'Hotel California en italien sur YouTube une fois passé la page 46. C'est très mauvais.



J'ai revu Tom Joad et sa famille dans vos mots. Je me suis baladé discrètement aux côtés de George et Lenny.

"Ce n'était rien et pourtant c'était tout" dites-vous en parlant "des souris et des hommes" de John Steinbeck. Que dire de plus et de mieux ?



A titre plus personnel, votre livre me touche et je m'y retrouve doublement, à la fois par mon histoire d'adolescent et en tant que papa.



Alors monsieur Colin, peut-être n'avez-vous pas écrit un chef-d'oeuvre mais je ne doute pas, pour paraphraser Steinbeck, que vous y avez mis tout votre coeur, que vous avez donné le maximum de ce que vous pouviez pour nous conter cette (votre) histoire.



Certains qualifient votre livre de mièvre, de tire-larmes, je ne trouve pas. Oui, ça déborde un peu de bons sentiments mais que voulez-vous ? Quand on est généreux...

Et le sujet se prête peut-être bien pour un futur télé-film et c'est tant mieux. Je le regarderai avec plaisir.



Une confession enfin pour terminer. Je n'ai encore jamais lu Philip Roth ; ça ne va pas tarder.



J'espère ne pas avoir trop "divulgâché" le livre, je m'en voudrais.



Merci pour les merveilleuses citations choisies, si inspirantes.



Qu'est-ce que ça m'a fait du bien!
Commenter  J’apprécie          194
Les Dragons

Ce court récit assez facile à lire grâce à une écriture journalistique, phrases courtes, récit bien rythmé m'a plu mais je reste sur ma faim...

Beaucoup de clichés et un manque réel d'une analyse approfondie de la souffrance de ces ados. La lettre finale, touchante me laisse cependant une impression de moralisation .

Commenter  J’apprécie          140
Les Dragons

La rentrée littéraire a commencé depuis quelques semaines et il est temps pour moi de vous parler de mon premier coup de cœur pour "Les Dragons" de @jeromecolin aux @allaryeditions .

Mardi dernier, j'ai eu le plaisir d'assister à la rentrée littéraire des Éditions Belfond, les Escales et Allary Éditions. Et lorsque que Jérôme Colin a pris la parole, j'ai été bouleversée. Voir cet auteur parler de son roman, de ses recherches et de son immersion, la voix tremblante, ému, m'a retourné le cœur. Et c'est comme une évidence que je me suis jetée sur son roman.

Le personnage clé s'appelle Jérôme. Au début du roman, il est adulte. Suite à sa rupture avec sa compagne, il se tourne vers son passé. Un passé où il a été placé dans un de ces établissements psychiatriques. Il a 15 ans et nous raconte son séjour. Il nous raconte les dragons, ces jeunes sans espoir. Et surtout il nous raconte sa rencontre avec Colette dont il tombe amoureux.

Il nous plonge dans le monde d'ados en décrochage scolaire, violés, violents qui sont placés dans des établissements psychiatriques. Ces ados qui souffrent, sont en colère et qu'on essaye d'aider. Mon cœur a alors chaviré face à tant de détresse. Tentatives de suicide, scarifications, violence... Je n'ai pas été épargnée. Tout a résonné en moi et je me suis pris une claque... Il m'a renvoyée 11 ans en arrière, lorsque j'ai vécu le pire drame de ma vie. Certes j'étais adulte, mais je me suis reconnue dans ces ados.

Ce roman est dur mais tendre à la fois.

La plume de l'auteur m'a transportée : boulversante et d'une justesse absolue. Il a su mêler désespoir et espoir. Car il faut toujours garder espoir ! Mais surtout il a su mettre en lumière ces jeunes en souffrance.

J'ai conscience d'avoir pris un énorme risque en me retrouvant face à mes démons passés. Mais je ne regrette en rien d'avoir lu cette pépite !

Un immense bravo et surtout merci à Jérôme Colin pour ce sublime roman qui sortira le 24 août prochain.



Mention spéciale pour les soignants qui sont d'une aide si précieuse, d'une compassion et d'une patience à toute épreuve.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          140
Les Dragons

A 15 ans, Jérôme est interné dans un centre de soins psychiatriques pour adolescents et fait la connaissance des autres patients, surnommés les dragons. Parmi eux, il rencontre Colette, suicidaire au crâne rasé et yeux cernés de noir, dont il tombe amoureux. L’évocation de Colette l’apaise et lui permet un temps d’éloigner «les monstres» qui apparaissent la nuit dans son esprit et que seul le shit peut éloigner.



Cette rencontre va le marquer profondément et ce jusqu'à l'âge adulte. A 35 ans, alors que son couple bat de l’aile, il décide de raconter son histoire avec Colette et honore une promesse faite 20 ans plus tôt.



A l’aide de retours en arrière, on revit les 15 ans de Jérôme, ado en colère contre le monde et surtout contre ses parents, qu’il va jusqu’à menacer physiquement. Il ne veut pas devenir «normal» et rejette la vie qu’on lui propose, une vie de soumission et de contraintes.



J’ai aimé rencontrer les différents personnages mais on ne fait que survoler leur parcours, ce qui est dommage. J’aurais aimé entrer un peu plus dans leur psyché, les entendre parler, les voir vivre et interagir dans le huis-clos du centre. Une centaine de pages en plus m’aurait aidé à mieux les connaître et à ressentir de l’empathie.



Si j’ai beaucoup aimé la première partie. La toute fin m’a semblée plus démonstrative. Le récit, seul, suffisait à nous faire comprendre tout le désespoir de ces jeunes en mal de vivre.



Mais cela reste un texte poignant et nécessaire. Il est important d’en parler et que l’on prenne la mesure de la détresse de ces adolescents.



Ce texte est aussi un hommage vibrant aux mots et au pouvoir de la littérature. Le jeune Jérôme découvre John Steinbeck, entre autres, et va «se pencher sur le passé» «réparer ce qu’il peut» et «tâcher de profiter de ce qu’il lui reste», chaque morceau de cette phrase de Philip Roth constituant le titre des trois parties de ce livre.



Avec ce court roman, entre le récit et le documentaire, Jérôme Colin émeut, fait réfléchir et offre une petite lueur d’espoir malgré tout. J’en conseillerais la lecture à des adolescents et jeunes adultes.
Commenter  J’apprécie          130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jérôme Colin (855)Voir plus

Quiz Voir plus

Thérèse Raquin

Où est née Thérèse Raquin?

en Algérie
Au Maroc
En Tunisie
en Libye

24 questions
1292 lecteurs ont répondu
Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}