Citations de Jessie Magana (117)
En Europe, dans les années 2000, les personnes homosexuelles ont obtenu le droit de se marier (en 2013 en France : loi du « mariage pour tous »). Elles ont également le droit d'adopter des enfants. Certains pays autorisent le recours à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes fermes (c'est le cas de la France) et à la gestation pour autrui (GPA) pour les couples d'hommes (interdite en France).
(p. 41)
- […] Tous les hommes ne sont pas des machos mais la société est machiste.
Préjugés
Les préjugés sont des idées tellement répandues qu'on pourrait les croire justes. Jean-Jacques Rousseau avait coutume de dire : "La raison, le jugement viennent lentement, les préjugés accourent en foule".
C'est particulièrement vrai dans le cas du racisme, où les préjugés font d'énormes dégâts.
- […] Des années que j’étais pas dans la norme : trop sensible, trop « femelette », trop faible. Et pourtant je suis un homme. C’est ça que je voulais te dire : avant d’être un homme ou une femme, homo ou hétéro, on est une personne.
Parfois les choses changent mais restent les mêmes.
- Ma main est cassée, mais c’est moi qu’ils ont brisés.
Je joue oui
Miss-Tic
Grâce à cette peinture au pochoir évocatrice, réalisée en 2006 sur un mur du 13è arrondissement de Paris, l'artiste MissTic dit tout de la sexualité: entre plaisir et jeu érotique.
Je te faisais pleurer, tu me faisais rire, personne pour nous oserver, nous juger, commenter, nous n'avions jamais été aussi libres qu'enfermés seuls dans nos chambres.
Nous sommes toutes là, sur le quai, à genoux, tournées
vers la mer. Les hommes sur les bateaux, les femmes à
terre, tout le monde prie, tête baissée pour ne pas voir.
Mes lèvres suivent mais mes yeux s’échappent.
Seul l'amour compte, peu importe qui le donne.
Pourquoi ranger tout le monde dans des catégories ? Il y a plusieurs formes d'intelligence. Car l'intelligence, c'est une manière de voir le monde et de s'interroger.
Personne pour nous observer, nous juger, commenter, nous n’avions jamais été aussi libres qu’enfermés seuls dans nos chambres.
« Avec le viol, c’était comme si on remettait en cause quelque chose de profondément ancré dans la tête de tous ces hommes : ils étaient des conquérants. Par nature la femme est soumission. Voir des femmes lutter contre cette idée leur est insupportable. » (p. 54)
Sur le trottoir, les hommes sont perplexes. « Plutôt marrante, cette manif. »
« Ces bonnes femmes dans la rue, c’est un peu ridicule. » L’un d’eux leur lance :
– Vous êtes toutes des bonnes à rien.
– Comment, Monsieur, j’ai élevé seule deux enfants et je suis une bonne à rien ? réplique Danielle.
Le mec ne trouve rien à répondre, Danielle jubile. Aux fenêtres d’un immeuble, hommes et femmes sont à la lutte pour le premier rang du
spectacle. Coco hurle :
– Les femmes, dans la rue, pas dans la cuisine !
Une mamie rentre de ses courses avec un cabas bien rempli, Coco la prend par le bras, l’entraîne dans le cortège, la dame suit en riant et lui confie à mi-voix :
– Je n’aurais pas cru ça possible, il y a 50 ans que j’attends ça.
Coco sourit. Elle dit souvent qu’elle est née à 30 ans, que Solange a bien choisi son moment pour devenir une femme. Solange se dit qu’elle n’a pas choisi grand-chose.
Et pourtant je suis un homme. C'est ça que je voulais te dire : avant d'être un homme ou une femme, homo ou hétéro, on est une personne. Fort ou faible, dominant ou dominé, ça a souvent à voir avec ce qu'on a entre les jambes, mais pas que. C'est pour ça que j'aime Bowie, regarde, il bouscule tous les codes : masculin et féminin, il couche avec des hommes, avec des femmes, il révolutionne la musique, se réinvente chaque fois. Et en même temps il ne revendique rien, ne veut pas être un porte-drapeau, ne marche pas pour une cause. C'est pas un modèle. Il nous ouvre juste des horizons.
Avec les copines, on voudrait que vous, les jeunes, vous ne soyez pas comme nous. Que vous puissiez comprendre votre corps et l'aimer, que vous soyez libres d'en faire ce que vous voulez. Alors, tu es partante pour essayer ? On va s'allonger sur les coussins, là, par terre, les unes à côté des autres. On va enlever le bas, le haut aussi, si on en a envie ! Si tu préfères, on peut tendre un tissu à côté de toi, pour t'isoler, tu peux aussi juste regarder les autres. Sens-toi vraiment libre, personne ne te jugera, ça a été parfois difficile pour certaines, au début.
Nous parlons un peu, assis sur le parapet, jambes pendantes. Et puis, nous regardons la mer, en silence, avant de rentrer, retrouver nos souvenirs et nos rêves.
« 2018. « Aïssatou va rester! » « Aïssatou va rester! » Le cri s’élève dans la cour de récré. Depuis des mois, les parents de l’école se sont mobilisés pour qu’Aïssatou et sa maman ne soient pas expulsées vers leur pays, la Guinée. Ils ont multiplié les pétitions, les lettres à la préfecture. (…) Des années qu’elles vivent dans la peur, Aïssatou et sa maman, « sans papier », sans pouvoir rester, mais sans pouvoir repartir non plus, dans ce pays où leur vie était en danger. »
Queer est un mot anglais signifiant "étrange". C'est à l'origine une insulte contre les gays et les lesbiennes. A l'image des Noirs, qui ont transformé le terme "nègre" en "négritude" pour revendiquer leur identité, certain(e)s homosexuel(le)s et trans se sont approprié le mot "queer" pour se définir. Mais de quoi s'agit-il au juste? (...)
Pour bien comprendre le terme "queer", il faudrait le traduire par "ambigu": les êtres humains ne rentrent pas tous dans des cases, ni biologiquement, ni sexuellement, ni au niveau du genre. Et certains, partisans de la pensée queer, refusent toute catégorisation.
Dans notre société, les apparences sont reines. On préfère souvent juger au premier regard plutôt que de prendre le temps de connaître la personne.