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Critiques de Jill Thompson (39)
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Scary Godmother - Une terrifiante marraine

Il faut faire tout son possible pour qu'Halloween puisse se dérouler. Grâce à la Terrifiante Marraine d'Hannah, le fête explosera dans un joyeux capharnaüm de monstres, de squelettes de fantômes et de vampires sous l'œil bienveillant de la sorcière Scary Godmather.

Une pluie de bonbons et de gâteaux déferlera au long des cinq récits où Jill Thomson se donne à cœur joie pour entraîner le lecteur vers un univers fantastique à la Tim Burton en moins gothique.

Les personnages essentiellement des enfants sont attachants même si une certaine espièglerie est représentée par Jimmy, cousin d'Hannah.

Avec jubilation j'ai parcouru cette BD , heureuse de découvrir les bonnes intentions de cette sorcière oh combien sexy: la robe et les pompes, j'en suis verte de jalousie.

Tout à la fois drôle et tendre, les fans de "Sacrées sorcières de Dahl ou les mordus du Pumpkin Autumn challenge doivent se jeter sur ce recueil pour se délecter non pas de sang mais des coups de crayons endiablés de l'auteur.

Je suis sous le charme d'une belle sorcière non maléfique.

Allez, j'ai retrouvé un peu d'enfance et d'insouciance.

Un vrai bonheur!
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Les Chroniques de Corum, tome 3 : Le Roi de..

COMICS FANTASY.

Tous les auteurs du début sont partis en cours de route, et c'est rarement bon signe... Ce tome qui adapte déjà le moins tome de la série d'origine et qui n'est pas un grand cru de Michael Moorcock est une oeuvre à 16 mains et certaines sont clairement moins douées que d'autres (mêmes si les dernières arrivées font comme elles peuvent pour boucler correctement la série).
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Drawing Lines

Ce tome est une anthologie regroupant 16 récits courts autobiographiques en noir & blanc, initialement parus en 2006. Le projet a été supervisé par Diana Schutz qui a rédigé une nouvelle illustrée par 4 petits dessins d'Amanda Conner. Cette anthologie présente la particularité de ne contenir que des bandes dessinées réalisées par des autrices.



Portrait d'une artiste et de son processus créatif : 1 page, par Chynna Clugston Flores. Une journée passée à faire la fête pour finir par dessiner quelques pages au milieu de la nuit. - Triangle amoureux, 4 pages, par Jill Thompson. Une sirène est amoureuse d'un marin, ce qui ne plaît pas à la jeune femme qui a aussi des vues sur lui. - Fièvre jaune, 6 pages, par Colleen Doran. Moe est une jeune femme qui a développé une fascination pour les idoles pop japonaises, en particulier les jeunes chanteurs. Elle finit par en rencontrer un qui préfère la compagnie de la narratrice. - Histoire vraie du salon de coiffure, 6 pages, scénario de Gail Simone et dessins de Rebecca Woods. Une jeune coiffeuse accueille la mère d'une cliente qui n'a pas mis les pieds chez un coiffeur depuis 60 ans, la dernière fois à l'occasion de son mariage. - Le croquemitaine, 8 pages, par Colleen Coover. Une jeune femme seule vaque à ses occupations quotidiennes et banales, tout en décrivant à quoi ressemble le croquemitaine pour elle. - Hands on : 6 pages Carla Speed McNeil. Une jeune guérisseuse prend à parti des individus assistant à une célébration religieuse et elle en guérit quelques-uns de manière brutale. - L'œil du cyclone pour la rebelle, 6 pages, par Lee Marrs. Pudge est une jeune femme bien en chair, bénévole lors d'une action humanitaire pour aider des personnes coincées dans leur maison par une inondation. Elle se retrouve coincée dans l'une d'elle avec un bénévole beau et musclé. - Les filles de Jeff Macey, 12 pages, nouvelle écrite par Diana Schutz, avec 4 petits dessins d'Amanda Conner. À l'été 1992, Jeff Macey donne une réception chez lui pour tout le quartier, tout en pensant à ses filles, ces jeunes femmes qui posent dans son jardin pour des photographies de charme consultables moyennant un abonnement à son site.



L'art de lâcher prise, 6 pages, scénario de Sarah Grace McCandless et dessins de Joëlle Jones. Cette jeune femme subit son quotidien de célibataire, n'éprouvant pas d'empathie pour les gens qui l'entourent, se sentant peu impliquée dans la vie. - Haseena Ross, jeune détective, 7 pages, Trina Robbins. Le frère de Heather Wu est accusé d'avoir volé le sac à mains d'une professeure. Haseena Ross va mener l'enquête avec elle au lycée pour découvrir la vérité. - Lucy au centre commercial & Les garçons sont tellement embêtants, 2 pages, par Violet Kitchen. Une jeune fille pas encore adolescente va acheter des lunettes au centre commercial, puis doit se débarrasser de son grand-frère qui l'empêche de regarder son feuilleton télévisé. - Sans rites, 7 pages, par Madison Clell. En prenant son petit-déjeuner, cette jeune femme pense au sort des enfants dont l'avis de disparition figure sur la brique de lait. - Esther rencontre son créateur, 6 pages, par Leela Corman. Une enfant va porter une robe dans une maison où les femmes accueillent des clients masculins. - Camelia, 6 pages, par Roberta Gregory. Camelia, une jeune femme, abandonne ses études et le domicile familial pour se mettre en couple. Son premier homme et le deuxième ne sont pas très respectueux. - Vous ne me faites pas confiance ?, 4 pages, par Laurenn McCubbin. Dans un présent dystopique, une jeune femme se rend à un rendez-vous pour un avortement clandestin.



Dans les années 2000, l'éditeur Dark Horse conçoit et publie plusieurs anthologies dont celle-ci qui a pour objectif de prouver l'existence d'autrices de comics, et de montrer la diversité de leurs créations. Le lecteur découvre donc 16 récits courts, voire très courts, allant d'une page humoristique, à 7 pages pour les bandes dessinées, avec une nouvelle en prose de 12 pages au milieu de l'ouvrage. Chaque histoire met en scène une femme comme personnage principal, la plupart du temps elle a une vingtaine d'années. Il y a quelques exceptions avec des enfants, et il n'y a qu'une seule femme âgée, la cliente chez la coiffeuse, mais elle n'est pas le personnage principal. Les autrices abordent plusieurs genres : l'autobiographie sur un mode humoristique avec une autodérision caractérisée, ou un moment de leur vie raconté de manière directe, la fiction (la guérisseuse en mode combat), le récit pour enfant (l'enquête de Haseena Ross), le conte ou le récit métaphorique ou la réflexion sur un aspect de la vie humaine. Les dessins vont du plus caricatural pour une exagération comique maximale avec le premier récit, au plus réaliste pour le salon de coiffure, en passant par des dessins de récit pour enfants pour l'enquête, à une simplification très élégante pour Colleen Coover, jusqu'à un registre expressionniste pour Madison Clell. Il est vraisemblable que la responsable éditoriale ait commandé ces récits spécifiquement pour cette anthologie et qu'elle ait discuté avec les artistes pour s'assurer de cette variété. Quoi qu'il en soit, le lecteur découvre des histoires dans des registres variés, et des esthétiques différentes, sans aucun superhéros à l'horizon.



Bien sûr avant de commencer la première histoire, le lecteur se dit qu'une telle anthologie comporte une dimension féministe, ne serait-ce que du fait du choix de n'avoir que des créatrices. Il s'attend donc à ce que certains récits soient ouvertement revendicatifs, dans un registre ou un autre. Dans les faits, il n'y a pas de prise en otage du lecteur ou de la lectrice, pas de récit s'apparentant à du militantisme combatif. Certains thèmes relèvent directement de la condition féminine, comme le dernier sur l'avortement clandestin dans des conditions horrifiques (ce n'est pas un cintre, mais les taches de sang sur la blouse ne mettent pas en confiance), celui où un homme contraint une jeune femme par l'intimidation et la force (avec une vengeance finale relevant du conte), ou encore cette jeune fille effectuant une livraison de vêtement dans une maison close. En fait les autrices laissent le lectorat se positionner par lui-même. Par exemple, dans la nouvelle de douze pages, Diana Schutz décrit le comportement banal de ce chef d'entreprise qui a monté un des premiers sites de charme d'internet, avec accès à des photographies de femmes nues moyennent abonnement ou paiement au coup par coup. Les images de Conner sont sympathiques, sans nudité, ni maltraitance. Le texte expose factuellement la manière dont Jeff Macey fait tourner son entreprise, et le rôle qu'y jouent les femmes. Difficile pour un parent de souhaiter ce genre de vie pour sa fille, ou pour une femme d'y voir une carrière prometteuse.



À plusieurs reprises, la lectrice ou le lecteur assiste ainsi à un instant de vie d'une femme, intimement lié à son genre : l'incidence d'une coupe ratée par un coiffeur pour le mariage, le comportement implicite imposé par le collège et par le lycée, les représentations mentales masculines de la féminité. Les artistes ont l'art la manière de présenter ces moments de vie sous l'angle de la protagoniste, sans exagérer le comportement des individus, homme ou femme, autour d'elle. Pour autant leur comportement fait ressortir ce qu'il y a de prescripteur, tout comme les forces systémiques qui pèsent sur elle. Les récits et les images ne sont pas conçus pour montrer chaque jeune femme comme une victime : chacune dispose de son libre arbitre et peut agir de sorte à prendre la situation en main, en fonction de l'autonomie associée à son âge. Avec ce point de vue en tête, il y a un récit qui dénnote par rapport aux autres : celui de la sirène, réalisé par Jill Thompson qui se focalise sur une rivalité entre deux femmes, dans laquelle le marin n'est plus qu'un objet à conquérir, en neutralisant la concurrente.



La plupart des récits parlent aussi bien aux lectrices qu'aux lecteurs, avec des thèmes qui ne sont pas spécifiques au sexe de l'individu. Le lecteur sourit en voyant la dessinatrice s'éclater toute la journée pour se mettre à sa planche à dessin au tout dernier moment avec une narration visuelle de type comique. Il compatit avec la pauvre Moe aveuglée par sa fascination pour les vedettes, et des dessins aux contours un peu bruts. Il lui faut un petit temps d'adaptation en accompagnant la jeune femme dans la banalité de son quotidien avec des dessins très agréables à l'œil, alors que l'autrice utilise les phylactères pour lui faire dérouler un discours sur le croquemitaine, afin qu'il puisse ressentir cette angoisse existentielle face aux drames arbitraires d'une existence, une histoire très touchante. Il sourit devant les dessins un peu sales de cette guérisseuse de choc, et devant ceux plus lâches de la jeune femme bien en chair profitant de l'isolement pour sauter sur un beau mâle. Il accompagne celle qui entame une phase de processus de deuil pour accepter la réalité de son quotidien de célibataire. Il suffoque avec celle qui contemple l'image des enfants disparus sur son carton de lait, avec des images expressionnistes, des instants déconnectés laissant sous-entendre une terrible violence. Il est sous le coup de la séduction de l'interdit avec la jeune adolescente découvrant l'intérieur de la maison de passe, avant l'arrivée des clients. Quel que soit son sexe, il frémit devant la table d'avortement, à la fois pour l'épreuve physique, mais aussi pour cette sensation écœurante de confiance trahie.



Est-il encore besoin de prouver que les femmes savent faire des bandes dessinées aussi diversifiées et sophistiquées que les hommes ? Non bien sûr, sauf que le métier reste majoritairement masculin dans le monde des comics. Cette anthologie atteint-elle son objectif ? Oui bien sûr, à la fois de montrer que les créatrices et autrices féminines n'ont rien à envier à leurs collègues, masculins, mais plus simplement en proposant des histoires très prenantes, chacune avec une sensibilité personnelle qui s'exprime à la fois dans l'histoire, à la fois dans la narration visuelle.
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Bêtes de somme, tome 1 : Mal de chiens

J'ai adoré ce comic tout à fait original, scénarisé par Evan Dorkin et dessiné par Jill Thompson. Imaginez un mélange de Stephen King (pour l'ambiance fantastique) et de Buffy contre les vampires (pour la dynamique de groupe), au pays de 30 millions d'amis et vous aurez une petite idée du concept de Bêtes de somme.



Le présent recueil compile les quatre premiers épisodes de la série ainsi que quatre histoires publiées hors-série mais qui s'insèrent dans la continuité narrative. Les héros de ces aventures surnaturelles sont tous des animaux, à savoir un groupe de cinq chiens et un chat. On s'attache rapidement à eux car, au même titre que des personnages humains, l'auteur a pris soin, au delà de la différence d'espèce (le husky, le doberman etc) qui les rend immédiatement identifiable, de les doter de personnalités très différentes (le râleur, le pleutre, le fonceur etc) qui apporte beaucoup à la dynamique de ce groupe qui a les crocs. Chaque histoire est plus ou moins indépendante, mais s'inscrit dans un ensemble, qui n'est pour l'instant que suggéré. Les différents épisodes sont donc autant d'occasions de combattre un monstre, toujours renouvelé, fantôme, loup-garou, démon, zombie, sorcière,il y en a pour tous les goûts. Les humains, ces crétins qui ne voient que par le petit bout de la lorgnette, peuvent donc compter sur la sagacité et la loyauté de leurs compagnons à quatre pattes, pour les protéger de ce qu'ils ne sauraient même envisager. Quasiment absents, graphiquement parlant, les hommes n'en reste pas moins très présents, en creux, dans la vie et la mission de nos héros à poil (du genre "mince il faut que je rentre chez mon humain avant qu'il ne s'aperçoive de mon absence"). Le dessin de Jill Thompson est remarquable, axé sur les couleurs, évoquant parfois des ambiances de peintres de la renaissance flamande qui seraient fans de Stephen King (oui bien sur ils auraient accès au voyage spatio-temporel).



Bêtes de somme est donc un comic qui attire par son originalité et qu'on apprécie pour la qualité de ses personnages, son ambiance (narrative et graphique) et les promesses en germes d'un univers potentiellement très riche. Tous ceux qui regardent 30 millions d'amis tout en lisant Simetierre doivent immédiatement se le procurer.
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Bêtes de somme, tome 1 : Mal de chiens

Âme égarée – Bégueule le beagle ne peut pas dormir dans sa nouvelle niche parce qu’elle est hantée. Les chiens du quartier font appel au sage Berger, un bobtail bien avisé. Pour aider Bégueule à retrouver le sommeil, cinq chiens et un chat appellent l’esprit tourmenté du fantôme.



La nuit, tous les chats… – Des hordes de chats noirs envahissent la communauté de Sommers Hill et annoncent le retour de sorcières qui veulent réveiller une ancienne divinité. Les chiens sont bien décidés à préserver la tranquillité du quartier.



Ne réveillez pas un chien qui dort… – Un vilain chat noir se venge de la meute en réveillant des chiens morts. Voilà que des zombies déambulent en ville ! « Soyons sérieux, crotte ! Il faut protéger notre voisinage ! » (p. 18) Il n’est plus temps d’être comme chien et chat : il faut se débarrasser des morts-vivants.



Un chien et son gars – Les chiens trouvent un humain dans la niche de Cador, un humain qui les comprend et parle leur langue. Mais le jeune garçon a un comportement bien étrange alors que s’approche la pleine lune.



Calamité – C’est le printemps à Sommer Hills et le douloureux hiver n’est plus qu’un mauvais souvenir. « Dire qu’à une époque, notre seul souci, c’était d’avoir une bonne pâtée. » (p. 147) Tout semble calme jusqu’à ce qu’une pluie de grenouilles s’abatte sur la ville. Derrière ce phénomène étrange se cache en fait une terrible menace.



La portée – « Ce n’est pas la première fois que vous vous comportez avec sang-froid face au surnaturel. C’est pourquoi la ligue des sages bergers m’envoie ici vous proposer de rejoindre ses rangs. » (p. 92) Les cinq chiens et le chat ont commencé leur apprentissage pour devenir des sages bergers. Une femelle se présente à eux pour qu’ils l’aident à retrouver ses petits. Mais les chiens ne sont encore que des novices et ils ne maîtrisent pas toutes les incantations qu’ils lancent.



Les rats de Sommer Hills – Sans-Famille ne cesse de penser à Dymphna, la chatte noire qui a failli causer la perte de Summer Hills en invoquant des zombies. Il est persuadé qu’elle n’est pas morte et part à sa recherche dans les égouts de la ville.



La profanation – Certains n’apprécient pas le retour de Dymphna et la soupçonnent de vouloir nuire à nouveau. Mais le plus important n’est pas là : une tombe du cimetière est ouverte et un humain a été massacré. De plus, un chant étrange retentit dans les airs, un chant que les rats vénèrent. La menace qui plane sur Summer Hills est encore imprécise, mais elle ne cesse de grandir. « Sommer Hills souffre d’un mal. Un mal puissant et inconnu qui attire ici des phénomènes contre nature. Ce mal doit être dépisté et éliminé. » (p. 92)



****



J’ai passé un très bon moment avec Bégueule le beagle, Terry le terrier, Cador le husky, Dobey le doberman, Carl le carlin et Sans-Famille le chat. Cette fine équipe à poils et à pattes ne mène pas la vie tranquille des animaux de compagnie. Même si les pelouses où sont posées leurs niches sont vertes et fleuries, les cabots et le matou voient des horreurs sans pareil.



Grande amoureuse des toutous et des matous, j’ai apprécié les scènes qui mettent des mots sur les comportements classiques de nos bestioles favorites. Ainsi, un des chiens ne peut s’empêcher de mettre son museau sur l’arrière-train de ses congénères et le chat se fait parfois avoir quand il se passe la patte derrière l’oreille. J’ai particulièrement été touchée et amusée par Carl, l’irascible carlin, qui cache un gros cœur et un courage certain. « Non mais, vous avez tous bu l’eau des toilettes, ou quoi ? Ça n’existe pas, les fantômes ! C’est juste des histoires à faire japper les plus jeunes de la portée. » (p. 10)



Un peu de surnaturel, quelques légendes canines et voici une très bonne intrigue. Il faut avoir le cœur bien accroché parce que les chiens sont assez malmenés. Nos chers compagnons ne sont pas des poules mouillées, mais ils ne sont pas en acier trempé. La présence du chat de gouttière est à la fois drôle et attendrissante : c’est une belle illustration de la tolérance et de la mixité. Point à noter : on ne voit pas un seul humain – normal, s’entend – dans cet ouvrage. La part belle est faite aux animaux. Le grand talent du dessinateur, c’est d’avoir donné chaque personnage une personnalité bien définie sans pour autant humaniser les animaux.



La bande dessinée d’Evan Dorkin et Jill Thompson est bourrée d’humour et les dialogues sont savoureux. Le dessin est très réussi, parfois superbe. Entre aquarelles et gouaches, l’image est très dynamique et vraiment profonde. L’organisation de la page n’est jamais systématique et se décline entre petites cases et grandes surfaces. Impossible de s’ennuyer en tournant les pages de cette bande dessinée : tout est fait pour attirer et réveiller le regard. C’est une belle performance qui donne envie de lire la suite. Je l’attends avec impatience !

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Bêtes de somme, tome 1 : Mal de chiens

Sommer Hill. Une banlieue américaine cossue avec des pavillons proprets et de bons toutous dans chaque jardin. Problème, l’un d’eux est persuadé que sa niche est hantée. L’occasion pour ses camarades à poils de découvrir que Sommer Hill n’est pas forcément un havre de paix idyllique...



Animaux zombies, loups garous, chats sorciers, grenouille géante, rats maléfiques, etc. Quand une bande de chiens (et un chat) est confrontée à des phénomènes surnaturels, le résultat est plutôt sanglant.



Destinée au départ à être publiée dans un ouvrage collectif, l’histoire qui ouvre le recueil aurait dû constituer la seule et unique apparition de cette drôle de brigade d’intervention canine. Mais l’accueil des lecteurs fut tellement chaleureux que les auteurs décidèrent de poursuivre l’aventure. Après trois nouvelles histoires courtes constituant autant de galops d’essai, les Bêtes de somme prirent définitivement leur envol dans des récits plus denses et plus mouvementés. Les personnages sont tous très attachant, avec une mention spéciale pour Carl le carlin, un trouillard cynique et de mauvaise foi à l’humour dévastateur.



Graphiquement, les aquarelles de Jill Thompson sont tout simplement somptueuses. Les attitudes données à chaque animal sont criantes de vérité et les couleurs, particulièrement travaillées, participent grandement à rehausser l’ambiance angoissante qui traverse chaque chapitre.



Car que l’on ne s’y trompe pas, Bêtes de Somme n’est pas un album pour enfants. Les auteurs donnent dans l’horrifique parfois assez gore et nul doute que les âmes trop sensibles pourraient être fortement secouées par certains passages. A ne pas conseiller avant 12-13 ans, donc.



Aussi original qu’inclassable, cet excellent comics a été récompensé en 2010 par le Will Eisner Award de la meilleure publication pour ados.






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Shock, tome 2

Ce tome est une anthologie de 18 histoires courtes (entre 3 et 13 pages), initialement paru en 2019, sans prépublication. Chacune des histoires a été réalisée par une équipe artistique différente, et elles sont en couleurs. Ces histoires ont été réalisées par R.L. Stine & Antonio Fuso, Steve Rasnic Tem & Cliff Richards, Jim Starlin & Larry Stroman, Huan Doe, Joe Pruett & Szymon Kudranski, Garth Ennis & Russ Braun, Marguerite Bennett & Zachariah Roane, Frank Tieri & Oleg Okunev, Bob Burden, Jill Thompson, Aaron Douglas & Cliff Richards, Francesco Francavilla, Cullen Bunn & Jamal Igle, Marko Stojanovic & Drazen Kovacevic, Darko Marcan & Milan Jovanovic, Ray Fawkes & Phil Hester, Kevin J. Anderson & Bo Hampton, Ron Marz et Mirko Colac.



Une agent immobilière fait visiter un superbe appartement dans un étage élevé avec vue sur Central Park à New York au producteur de cinéma Dolph Westerman. Il s'étonne du prix pas si élevé que ça. Elle lui répond qu'il y a une clause particulière : il ne fait jamais ouvrir la pièce appelé Demon Room. Il pense qu'elle se moque de lui car il est le producteur d'une série de films portant le même nom. Un couple est à table et l'homme répond au téléphone : quelqu'un lui annonce la mort de son père. Il décide de se rendre dans sa ville natale qu'il a quitté depuis 15 ans et où il n'est jamais retourné. Dans le futur, une journaliste commente sur le succès du dernier film du réalisateur Sebastian Hyglass, en le comparant avec le dernier four du réalisateur Roland von Vouter, alors que ce dernier rend visite au premier pour le féliciter. Un jeune couple aisé arrive dans une station-service perdue dans la cambrousse, où il n'y a même pas de réseau téléphonique. L'homme demande à faire le plein pendant que sa compagne va aux toilettes. De nuit, un homme d'une quarantaine d'années se tient dans immobile devant les jeux pour enfants dans un parc public et une fillette lui adresse la parole. Pendant la seconde guerre mondiale, en 1943, sur un champ de bataille russe, une troupe allemande désespère de reprendre une colline, tenue par un soldat russe maniant sa mitrailleuse avec une efficacité mortelle. Au moyen-âge, une vampire évoque comment elle choisit ses victimes, quel sang a le plus de goût. Au moyen-âge, tout un village est atteint de Pestilence (un virus transformant les gens en zombie) et l'un des paysans infectés pense à la manière dont il serait possible de vivre en bonne intelligence avec les humains. Flaming Carrot est de retour d'une virée avec des extraterrestres qui lui ont donné des pastilles pour voler. Il doit lutter contre des voleurs de voiture.



Une maman retrouve sa fille dans la cuisine en train de prendre un sachet de guimauves : elle doit le ramener à ses frères autour du feu dans la forêt, et elle assure sa mère que ça ne lui fait pas peur. Oncle John s'est installé dans le pavillon de banlieue, avec sa batterie, chez son frère, sa femme et son fils. Ils entendent des parties de batterie la nuit. Une nuit un homme vient se confesser à un prêtre d'avoir renversé une fillette avec sa voiture, et de ne pas s'être arrêté. Un homme en costume discute avec un jeune homme dans son appartement, ce dernier se prétendant vraiment mauvais : il faut trouver un test pour qu'il le prouve. Un chevalier traverse une ville sous le coup de la quarantaine, et demande quand même à passer. Ultimus, un guerrier, le dernier de la race des anciens, avance dans la forêt et se retrouve face à un ours avec un carreau d'arbalète planté dans l'œil droit. Une épidémie se propage : elle est causée par le pollen d'une race de fleurs quand elles arrivent à floraison. Dans la salle à manger de son château, un roi raconte encore une fois à sa femme et son fils, comment il a tué un dragon et ainsi obtenu la tête du royaume. Un américain arrive à Bucarest et se rend dans le meublé qu'il a loué : dans une pièce cachée, il découvre un homme enfermé dans un cage.



Impressionné par la qualité du premier tome, le lecteur revient pour le deuxième. Il sait qu'il s'agit d'une anthologie, des histoires courtes réalisées par des équipes différentes, dans des genres plutôt variés. Pour ce tome 2, il y a aussi bien des histoires se déroulant au temps présent (8), que dans le passé (soit récent, soit moyenâgeux), que dans un futur plus ou moins proche, ou encore dans des mondes fantastiques, avec souvent une touche de surnaturel, mais pas systématiquement. Il sait également que la plupart seront des histoires à chute, mais sans que cela ne soit systématique. Il s'agit d'histoire courte, où les auteurs doivent aller à l'essentiel, en développant une idée, sans s'éparpiller, mais il y a aussi quelques histoires plus conséquentes, soit en termes de pagination (celle de Darko Marcan & Milan Jovanovic), soit en termes de densité narrative (celle de Marko Stojanovic & Drazen Kovacevic). Ces histoires s'inscrivent dans des genres différents : pure horreur, fantastique, science-fiction, polar, thriller, guerre, vampire, surréalisme, conte. Comme dans le premier tome, le responsable éditorial Joe Pruett est allé chercher des auteurs à l'extérieur du monde des comics, comme les écrivains R.L. Stine (l'auteur de la série Chair de poule) et Kevin J. Anderson. Il a également su convaincre des auteurs de comics renommés de participer : Jim Starlin, Szymon Kudranski, Garth Ennis, Bob Burden, Jill Thompson, Francesco Francavilla, Bo Hampton.



Comme dans toute anthologie, certaines histoires parlent plus au lecteur que qu'autres, en fonction de ses goûts. Il peut plus s'attacher aux dessins et à la narration visuelle, ou plus aux histoires. Il commence par remarquer que les artistes œuvrent tous dans un registre descriptif et réaliste, alors qu'il y avait un peu plus de variété dans le tome 1. De ce point de vue, quelques-uns sortent du lot : Juan Doe, avec des formes un peu simplifiées complétées par un étonnant travail sur le mise en couleurs à la fois artificiel, à la fois très nourrissant, Szymon Kudranski avec des planches noir & blanc avec des nuances de gris et quelques cases qui tirent vers l'abstraction, Bob Burden dont les dessins exhalent un parfum de naïveté, Jill Thompson qui donne l'impression d'avoir peint ses planches même si elles sont en noir et blanc avec des nuances de gris, Francesco Francavilla avec son utilisation de couleurs peu nombreuses et très soutenues. Par la force des choses, le lecteur se livre à des comparaisons entre les dessinateurs. Du point de vue de la finesse de la description, il reste bouche bée devant les planches de Drazen Kovacevik et de Milan Jovanovic, d'une finesse exquise, avec une mise en couleurs très ténue pour le premier, et très naturaliste pour le second. En cours de lecture, il apprécie les saveurs apportées par plusieurs autres artistes : une façon de superposer des éléments visuels pour Cliff Richards donnant à voir les souvenirs qui ont perdu de leur précision, la forte présence des corps dessinés par Larry Stroman, l'étonnante ambiance de lumière artificielle de Juan Doe, l'atmosphère inquiétante générée par Szymon Kudranski, la précision de la reconstitution historique de Russ Braun sur le champ de bataille de la seconde guerre mondiale, les recoins inquiétants dans les ombres des dessins de Phil Hester, l'apparence de conte de fées pas trop inquiétant de Bo Hampton.



Dans le lot, certaines histoires sont incroyablement convenues (celle de R.L. Stine ou de Ron Marz), à la fois pour le point de départ, à la fois pour la chute devinable très vite. D'autres sont incroyablement personnelles. Sans Surprise, Garth Ennis écrit un récit de guerre, toujours aussi impliqué, pour les dernières heures d'un soldat pas comme les autres. L'aventure de Flaming Carrot est aussi surréaliste que d'habitude, et Bob Burden a même la gentillesse de rappeler l'origine secrète de ce superhéros qui ne mérite pas ce qualificatif. D'une certaine manière, pour ces deux histoires, le lecteur retrouve ce que ces auteurs font déjà dans leur propre comics. En fonction des inclinations du lecteur plusieurs histoires sortent du lot, pour des raisons différentes. Steve Rasnic Tem met en scène la réaction d'un adulte à la mort de son père qu'il ne voyait plus pour un regard sophistiqué sur la nature de la mémoire et du sentiment d'appartenance. Jim Starlin a concocté un mécanisme d'intrigue d'une grande précision pour tourner en dérision les plans les mieux préparés. Jill Thompson raconte une histoire très courte (3 pages) sans gâcher une seule case, pour terminer sur une belle sensation horrifique, en jouant avec l'empathie du lecteur pour la fillette. Marko Stojanovic commence par raconter une histoire de chevalier arrivant dans une ville frappée par une épidémie sur 2 pages, pour terminer sur une troisième page au temps présent, évoquant également la maladie, mais aussi la relation entre auteur et œuvre, avec une rare élégance. Marko Darcan donne l'impression de raconter en 13 pages une histoire de 48 pages, en conservant une fluidité parfaite (grâce à la narration visuelle très impressionnante), pour un récit sur la cupidité et la malhonnêteté poignant. Le récit de Kevin J. Anderson acquiert une saveur délicieuse grâce aux dessins de Bo Hampton, pour un conte amusant, et une fable sur la relativité du mérite.



Le lecteur referme cette anthologie, en se disant que le premier tome était plus varié avec plus de récits inoubliables. Pour autant, il y a au moins 6 récits de haute volée dans le lot, avec une très belle complémentarité entre scénariste et dessinateur, bilan pouvant aller jusqu'à une dizaine d'histoires mémorables. C'est un résultat pas si évident pour une anthologie, qui est plus est dans le domaine de l'horreur ou du choc, très exploité dans les comics.
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Sandman, Tome 7 : Vies brèves

Un récit en apparence linéaire, une quête, ou plutôt une errance à la recherche de destruction, le frère perdu, qui a compris son inutilité face aux folies des hommes. Morpheus et Delirium forment un fameux duo comique, entre le calme un peu dépréssif et sa sœur enfantine et loufoque. Des péripéties, des personnages multiples, des morts, des retrouvailles, et au final, une conclusion d'épisodes passés. Un univers toujours aussi riche et cohérent. Comme le dit Peter Straub dans sa postface, si ce n'est pas de la littérature... Alors rien ne l'est.
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Scary Godmother - Une terrifiante marraine

Ce tome regroupe 5 histoires, écrites, dessinées et peintes par Jill Thompson, parues entre 1997 et 2000.



Scary godmother (42 pages) - Pour la première fois, Hannah Marie a le droit d'accompagner les autres enfants pour aller quémander des bonbons le soir d'Halloween. Ses parents la confie à son cousin Jimmy qui est plus grand et qui est accompagné de 3 de ses copains Bert, Daryl et Katie. Bien vite, Jimmy se dit qu'Hannah est un boulet et il décide de lui faire peur en l'emmenant dans une maison abandonnée à l'écart. Avant de partir, la mère d'Hannah Marie l'a rassurée en lui disant que si elle avait trop peur, sa marraine effrayante (scary godmother) viendrait la rassurer.



La revanche de Jimmy (42 pages) - Pour ce nouvel Halloween, Jimmy a décidé de tout faire pour saboter les festivités, ayant trop peur de se retrouver face à des monstres ou des fantômes.



Le rendez-vous mystérieux (42 pages) - La mère d'Hannah Marie organise un fête de quartier à l'occasion d'Halloween. Hannah Marie invite tous les monstres de sa connaissance. Scary Godmother a reçu une invitation d'un mystérieux amoureux.



La fièvre bouh (42 pages) - Malheur ! Scary Godmother a attrapé la grippe Boo. Hannah Marie s'engage à réaliser tous les préparatifs d'Halloween à sa place, le temps qu'elle se remette.



Le thé d'Orson (13 pages) - Scary Godmother et Hannah Marie ont organisé une collation autour d'un thé chez elle, et seules les femmes sont invitées. Harry et Orson meurent d'envie de pouvoir y participer.



Bonus (20 pages) - Il s'agit d'une collection d'études finalisées (au même stade que les pages des histoires) pour les personnages et les décors, ainsi que quelques feuilles de modèles de visage pour l'animation.



Ce recueil d'histoires s'adresse avant tout aux enfants ayant une attirance pour Halloween. Jill Thompson met en scène une jeune fille (5-6 ans) absolument adorable, pleine d'allant et de gentillesse, un peu craintive des fantômes (dans la première histoire). Les autres enfants sont dépourvus de personnalité, à l'exception de Jimmy qui assure le rôle de méchant dans les 2 premières histoires, et encore son comportement est d'abord dicté par la simple exaspération d'avoir la charge d'Hannah, puis par une appréhension bien réelle des monstres se manifestant à l'occasion d'Halloween. En ceci, le lecteur apprécie de pouvoir laisser derrière lui un clivage basique et moralisateur après la deuxième histoire.



D'un point de vue livre pour enfant, Jill Thompson réalise des dessins complexes à déchiffrer avec des formes un peu alambiquées et une mise en couleurs sophistiquée apportant beaucoup d'informations visuelles supplémentaires. Cela destine cet ouvrage à des enfants déjà capables de se concentrer sur les images pour pouvoir prendre le temps de les analyser et de les assimiler. Une fois passée la première histoire dont la morale reste de se venger ou au moins de punir soi même, la suite des histoires n'est plus culpabilisante et propose de découvrir un monde très original du point de vue graphique, sur la base d'un mystère ou d'une mission, d'un enjeu dépourvu d'angoisse. Du coup, ce livre s'adresse plus à des enfants de 6-7 ans capables de se concentrer sur les dessins, ayant envie de suivre une petite sœur dans son monde merveilleux, peuplé de monstres très étranges, pour des histoires mettant du baume au cœur, sans être trop sirupeuses ou trop mignonnes.



Du point de vue d'un lecteur adulte, il s'agit d'histoires gentillettes, invitant à suivre une jeune enfant se familiarisant avec des monstres qui ne font pas peur. Durant la première histoire, il découvre un récit des plus classiques et basiques, en appréciant des images dépeignant un univers original et plein de personnalité. Il prend son mal en patience avec l'aspect gentillet et inoffensif des personnages et de l'intrigue, profitant du dépaysement. Petit à petit, le charme des images produit son effet, et c'est totalement envouté qu'il termine la lecture de l'histoire s'étonnant qu'elle s'achève aussi rapidement. Le même phénomène de condescendance bienveillante se reproduit au début du deuxième récit. Puis les images suscitent une telle immersion qu'à nouveau le lecteur oublie le caractère enfantin du récit pour prendre plaisir à ce monde onirique et chaleureux. Il est alors conquis et se laisse emporter par la suite des aventures inoffensives d'Hannah.



Mais, c'est quoi le truc ? Tout commence vraiment quand Hannah pousse la porte de la maison abandonnée (page 20) dans un dessin pleine page. Sous des dehors simpliste (Hannah dans l'embrasure de la porte grande ouverte, éclairée par derrière), cette image laisse le lecteur promener son regard pour découvrir une perspective légèrement faussée vers les côtés gauche et droit, l'ombre portée ridicule d'Hannah sur le sol (une forme de parodie d'un film d'épouvante). Puis le regard découvre les araignées assez schématiques et inoffensives, les jolis motifs du tapis au premier plan, les meubles recouverts de drap pour qu'ils ne prennent pas la poussière. Loin de se contenter de dessins simplistes, Thompson transcrit une réalité substantielle, avec des formes sympathiques et inoffensives. Elle applique également cette approche pour les monstres. Scary Godmother est magnifique dès sa première apparition avec ce vert joyeux, ces petites ailes de chauve-souris tellement discrètes qu'il faut scruter le dessin pour les voir (oui, le lecteur adulte a envie de chercher pour les apercevoir), son chapeau cabossé mais stylé, son tutu gris. Cette pointe de loufoquerie gentille se retrouve pour chaque monstre tout au long des pages, et s'insinue jusqu'aux pieds de Scary Godmother (le difficile choix de chaussures pour le mystérieux rendez-vous galant, plutôt chauve-souris ou plutôt chat ?). C'est bien cette loufoquerie guillerette qui évite aux récits de tomber dans la niaiserie à la guimauve. En outre Thompson sait donner de la place à chaque dessin, puisqu'il y a de nombreux dessins pleine page, et plusieurs pages ne comprenant que 2 images.



Une fois conquis par cet univers visuel enchanteur, inoffensif et décalé, le lecteur prend petit à petit conscience que ces historiettes ne sont pas si mièvres que ça. Certes, il n'y a pas de méchant, pas de combat homérique, pas d'éléments effrayants. Mais Jill Thompson concocte des tâches à effectuer pour Hannah Marie (quand elle remplace Scary Godmother qui a la grippe) qui sont inventives et espiègles. Thompson réussit à capter l'attention du lecteur et à le divertir sans user de violence ou de culpabilisation, sans se reposer sur des grosses ficelles, en réalisant une ode à la différence et à la tolérance, avec un peu d'entraide.



Les histoires de Scary Godmother ont donné lieu à une adaptation en dessin animé : Une sacrée sorcière. Il existe un deuxième recueil d'histoires de Scary Godmother en noir & blanc : Scary Godmother - Comic book stories (en anglais). Il est possible de retrouver les magnifiques aquarelles de Jill Thompson dans Bêtes de somme avec un scénario d'Eva Dorkin. Thompson a également réalisé 3 histoires sur la base du personnage de Sandman de Neil Gaiman : At Death's door, The little Endless storybook, et Delirium's party (ces 3 derniers ouvrages en anglais).
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Sandman, Tome 7 : Vies brèves

Stupéfaction ! La bibliothèque a étiqueté ce tome comme le premier de la série !

Comment est-ce possible ? Bon, apparemment, ça peut se lire dans n’importe quel ordre mais partir sur de fausses bases, ça n’est pas génial, non ? Et celui-ci serait le tome 7 ! Je n’ai pas vérifié ni rien, confiance aveugle aux petites étiquettes.

Du coup, je pense laisser une seconde chance à cette série BD et commencer par le bon premier tome ! Parce que je suis peut-être passée à côté d’une grande bande dessinée… ! Delirium m’a paru rigolote, un peu dans le plane, sa famille est aussi très étrange… J’ai trouvé déstabilisant les changements de style de la jeune fille. L’explication finale met un peu de lumière sur l’ouvrage mais bon, peut-être qu’il me manque quelques pièces ?

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Bêtes de somme, tome 1 : Mal de chiens

Bégueule le beagle ne peut pas fermer l’œil. Chaque nuit, d’horribles hurlements résonnent dans sa niche. Pas de doute, celle-ci est hantée ! Ni une, ni deux, le courageux – mais pas trop – beagle fait appel à ses amis canins pour percer ce mystère et apaiser l’âme en peine qui hante ses nuits. Cette aventure n’est que le début d’une longue suite de péripéties, car, dans la petite banlieue américaine de Sommers Hill, d’étranges phénomènes se produisent. Chats noirs maléfiques, chiens écrasés se relevant la nuit pour dévorer leurs semblables, rats affamés de chair humaine… Les forces du Mal sont visiblement à l’œuvre à Sommers Hill et Bégueule et sa bande de potes poilus – Carl le carlin, Terry le terrier, Cador le husky, Dobey le doberman et Sans-Famille le chat de gouttière – auront toutes les peines du monde à protéger leurs maîtres (complétement inconscients de tout cela, les pauvres sots…) et leurs amis des attaques du monde des ténèbres.



C’est un très chouette comics que voilà ! A la première vue, l’idée de faire chasser des monstres et des zombies par une bande d’animaux de compagnie pourrait paraître assez farfelue, mais Jill Thompson et Eva Dorkin mènent fort bien leur barque, mêlant humour, aventure fantastique, horreur et même un peu drama (si, si je vous jure, des chiens qui couinent sur d’autres chiens, ça peut presque être émouvant !) avec beaucoup de succès. La bande d’amis est tout à fait attachante, chaque membre ayant une personnalité bien affirmée, découlant directement de sa race : Terry est un horripilant petit roquet surexcité en permanence, Cador un chien digne de confiance pas très accommodant, Sans-Famille tient à merveille son rôle de chat-qui-s’en-va-tout-seul mais pas trop loin quand même car c’est plus marrant de rester avec les copains…



Le dessin est également réussi, même s’il est assez loin du type d’illustrations que j’apprécie en temps normal. Soigné et coloré, il rappelle un peu les illustrations de vieux livres pour enfants – probablement à dessein – mais les scènes horrifiques sont aussi très convaincantes, voire parfois carrément gores. Une belle réussite dans l’ensemble donc ! Un petit regret à formuler tout de même : les histoires sont en général assez courtes et indépendantes les unes des autres, alors que j’ai tendance à préférer les intrigues de longue haleine. Ceci dit, la fin de ce premier volume semble poser les bases d’une histoire à long terme, je m’empresserai donc d’acheter les futurs tomes dès leur parution.

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Sandman, Tome 7 : Vies brèves

Cette fois-ci, Delirium est à l'origine de l'histoire, qui veut retrouver son frère parti il y a 300 ans et qui lui manque. Seul Dream accepte de l'accompagner dans son périple.



Un tome intéressant où l'on voit Dream qui a changé mais refuse de l'admettre, où l'on apprend certaines choses sur Destruction et sa vision des choses différente du reste de la famille, et Délirium qui dans sa folie peut avoir une certaine logique.
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The Little Endless Storybook

Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, initialement parue en 2001. Elle a été écrite et illustrée par des aquarelles, par Jill Thompson. Elle a également réalisé un autre récit sur la base des mêmes personnages : Delirium's party initialement paru en 2011.



Un jour pistache, Délire (Delirium) des Éternels (Endless) est en train de promener son chien parlant Barnabas. Celui-ci lui fait savoir qu'il a besoin de quelques minutes pour aller parler d'un arbre, à un homme. Délire ne comprend pas bien l'expression, mais promet de rester à proximité en attendant le retour de Barnabas. En fait c'est plutôt le chien qui veille sur sa maîtresse du fait la personnalité très particulière de cette dernière qui est d'une certaine manière l'incarnation du Délire. En un clin d'œil, Délire a tout oublié, et se convainc que Barnabas s'est perdu. Elle part à sa recherche.



Ayant fait ses affaires avec l'arbre, Barnabas revient et ne retrouve pas sa maîtresse. Ce n'est pas la première fois que pareille mésaventure se produit, aussi il part à sa recherche un peu partout, dans un marché découvert, sur la plage, dans les bois. Ayant fait chou blanc partout, il ne lui reste plus qu'à aller demander aux frères et sœurs de Délire s'ils ne l'ont pas aperçue. Il commence par son frère favori Destruction. Celui-ci est en train de peindre, mais en haut d'un piton rocheux qui nécessite une escalade périlleuse, à laquelle Barnabas n'a d'autre choix que se résoudre.



Neil Gaiman a écrit la série Sandman de 1989 à 1996, en réussissant à modifier les droits de propriété du personnage avec DC Comics (la branche Vertigo) pour faire reconnaître en partie ses droits d'auteur. Il a exercé ces droits pour restreindre l'utilisation du personnage (et des personnages secondaires) à des projets limités. C'est donc une belle preuve de confiance accordée à Jill Thompson que de l'avoir autorisée à écrire une histoire sur les Éternels. Cette auteure avait illustré le chapitre 7 de la série Sandman : Sandman 7: Brief Lives. Par la suite, elle a également réalisé un manga sur le personnage de Death : At Death's door (2003). Puis elle a réalisé une version connoté fille de 2 personnages également issus de la série Sandman : Deadboy Detectives (2005). Elle est également l'auteure complète du magnifique Scary Godmother (2010), l'illustratrice des superbes aventures d'un groupe de chiens Beasts of Burden écrites par Evan Dorkin, et l'auteure d'une histoire différente des origines de Wonder Woman Wonder Woman: The true amazon (2016).



Cet ouvrage se présente sous un format inhabituel, avec une largeur inférieure d'un tiers à un comics traditionnel, ce qui lui donne un air allongé. En l'ouvrant le lecteur découvre 47 pages d'histoires, sous la forme d'un conte pour enfant, avec une illustration pleine page sur la page de droite, et un texte court, voire très court sur la page de gauche, parfois rehaussé d'un ou deux dessins à l'aquarelle. Au fil du récit, il arrive que le texte occupe toute la page. L'auteure raconte le récit du point de vue d'un narrateur omniscient, avec quelques bribes de dialogues, correspondant à Barnabas, à Délire, où aux autres personnages qui apparaissent. L'autre particularité qui saute aux yeux se trouve dans la forme de la représentation des éternels : avec une morphologie d'enfant de 3 ou 4 ans. Il n'y a donc aucun doute qu'il s'agit d'un récit pour la jeunesse à lire par les parents.



De fait, le lecteur adulte constate qu'il s'agit d'une intrigue très linéaire, au cours de laquelle Jill Thompson répète 6 fois le même schéma : Barnabas part à la rencontre d'un Éternel, lui demande s'il a vu sa sœur Délire, et repart pour une autre destination. Un enfant de 5 ou 6 n'éprouve donc aucune difficulté à suivre le fil du récit. Jill Thompson a réalisé des aquarelles exquises, propres à retenir l'attention d'un enfant, et à nourrir son imagination. La première illustration du récit en constitue un parfait exemple. En vue générale, le personnage de Délire chatoie par des couleurs rose et jaune, un personnage vif et coloré. Son chien se déplace avec enthousiasme à ses côtés. Le chemin est vallonné, au point de donner l'impression de progresser sur des ballons, au milieu d'une verdure accueillante. Il s'agit donc d'un dessin agréable à l'œil, propre à capter l'attention d'un enfant en bas âge.



Cette illustration dispose également du potentiel pour retenir l'attention d'un enfant plus âgé, de par ses détails. Le lecteur (petit ou grand) peut prendre le temps de laisser son regard s'attarder sur Délire. Ses deux yeux n'ont ni la même taille, ni la même couleur. Il y a un rappel de ses yeux sur l'accessoire de mode qui pendouille devant sa poitrine non formée, rappelant également des yeux, mais cette fois-ci de forme normale. Le lecteur remarque également qu'elle porte des boucles d'oreille dépareillées, et une seule chaussette mal mise. Il y a comme une forme de flamme folle et allongée au sommet de sa tête, mi chevelure, mi feu follet, la couleur étant apportée à l'aquarelle. Le lecteur poursuit sa lecture du dessin et sourit devant le teeshirt en résille de Délire, ainsi que le pansement sur l'un de ses genoux, ou encore son tutu rose, et ses petites ailes de fée. L'artiste a composé un portrait hétéroclite qui rend bien compte de la personnalité de ce personnage. Il découvre encore que l'arbre sur un petit monticule a été représenté à la manière d'un enfant en bas âge avec un coloriage au crayon de couleur, qui déborde il sourit à nouveau en voyant 2 chapeaux de genre très différent pousser comme des champignons, ou encore une tasse de thé.



Finalement tout au long du récit, les illustrations s'adressent aussi bien aux enfants à qui est prioritairement destiné ce récit, qu'aux adultes qui y trouveront de quoi réjouir leurs pupilles. Il est même vraisemblable qu'ils effectueront des rapprochements que les enfants ne sont pas en mesure de faire. Ainsi le décor dans lequel Barnabas s'entretient avec Désir évoque plus qu'un simple cœur. De même le décor de l'antre de Désespoir parle plus à un lecteur familier de la série Sandman qu'à un autre. Ce type de lecteur reconnaît plus d'éléments dans la Rêverie qu'un autre non familier avec Morpheus. Finalement en termes graphiques, un lecteur adulte trouve son content, tout autant qu'un lecteur d'enfant, avec une lecture différente de ce qui est montré. Il est également possible qu'il éprouve des difficultés à adhérer à l'un des principes au cœur de cette adaptation : transformer les Éternels en jeunes enfants. Il peut y voir une forme d'infantilisation de ses personnages fétiches. Délire est trop choupinette et Mort (Death) est représentée avec des grands yeux de biche, dignes des pires exagérations des dessins animés destinés aux très jeunes enfants. Pourtant, aux yeux d'un adulte, Désespoir n'a rien perdu de sa noirceur, Désire de son ambigüité, et Destruction de son enthousiasme. Par contre, Rêve et Destin sont trop mignons pour réussir à conserver une part de leur mystique.



Il en va un peu de même pour l'intrigue. L'adulte distingue immédiatement la répétition du schéma des rencontres, et comprend rapidement la structure du récit, avec une idée assez précise de la fin du récit dès la première rencontre. Il soupire un peu devant la constitution d'un bracelet comportant les sigils de chacun des Éternels, dispositif narratif enfantin. Par contre, il ressent le fait que Jill Thompson ne cherche pas à atténuer la bizarrerie et l'étrangeté des Éternels, et qu'elle leur conserve leur part d'incarnation de concept ayant une forte incidence sur la vie. Elle ne cherche pas à renchérir sur les créations de Neil Gaiman, en ajoutant un nouveau point de vue, ou en y ajoutant un sens supplémentaire, mais elle sait en garder la sensation. De ce point de vue, le lecteur apprécie les trouvailles qui parsèment le récit, et cette courte visite supplémentaire auprès de personnages dans lesquels il s'est fortement investi émotionnellement s'il a lu la série Sandman.



Ce tome se termine avec quelques bonus : la première illustration des Éternels en version enfant, les poupées de chiffon réalisées par Jill Thompson de Morphée et de Mort, les poupées de chiffon commercialisées par la suite, les statuettes réalisées sur la base de cette version des Éternels, quelques dessins préparatoires, et une courte biographie de l'auteur. Ces bonus n'ont rien d'indispensable, mais ils fournissent des anecdotes agréables à découvrir.



A priori le lecteur n'est pas forcément convaincu par le concept de cette histoire, une version enfant des Éternels, pour un récit destiné à de jeunes enfants. S'il n'a pas l'occasion de lire cette histoire à un enfant, il se rend compte qu'il passe malgré tout un bon moment de lecture, à commencer par le plaisir esthétique de ces aquarelles recelant un deuxième niveau de lecture, avec une forme d'espièglerie très réussie. S'il ne peut pas s'enthousiasmer pour l'intrigue, il apprécie de retrouver pour un temps trop bref des personnages qu'il a pu côtoyer pendant des années et des centaines de pages. En terminant sa lecture, il trouve même qu'elle fut trop courte et il se promet de lire le tome suivant, ce qui finalement constitue une preuve de son plaisir de lecture.
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Bêtes de somme, tome 1 : Mal de chiens

Ce tome regroupe 4 histoires courtes parues dans des anthologies de Dark Horse Comics, ainsi que la minisérie en 4 épisodes parues en 2009.



Âme égarée (8 pages) - Une troupe de 5 chiens hurlent pour appeler le Sage (un autre chien). En effet la niche de l'un d'entre eux semble hantée par un esprit.



La nuit tous les chats (12 pages) - Les chiens ont identifié un groupe d'adoratrices de Sekhmet, une ancienne déité dans leur voisinage, chacune avec leur familier (un chat). Ils doivent intervenir avant qu'elles ne réussissent à invoquer Sekhmet.



Ne réveillez pas un chien qui dort (16 pages) - Dymphna (l'une des familiers de l'histoire précédente) a décidé de se venger des chiens en réanimant les morts. Malheureusement elle a trop bien réussi et elle doit demander l'aide de ceux à qui elles voulaient nuire.



Un chien et son garçon (20 pages) - Ace (le husky) retrouve un humain dans sa niche. Ce dernier a la particularité de comprendre le langage des chiens et savoir le parler. Une forte amitié se développe entre lui et Ace.



Bêtes de somme (4 épisodes de 24 pages) - Les 3 premières sont inoubliables. Page 1 : une pleine page montrant une jolie maison à 2 étages sous un beau soleil printanier avec une superbe pelouse et 3 chiens qui arrivent. Page 2, les 3 chiens papotent avec 2 autres qui sont déjà sur place. Page 3, une pluie de grenouilles s'abat sur eux. Après avoir mis fin à cette manifestation surnaturelle, ils acceptent de se lancer à la recherche de 2 chiots disparus à la demande de leur mère. Puis Orphan (le chat du groupe) part à la recherche de Dymphna dans les égouts pour être confronté à une autre entité surnaturelle. Enfin le groupe de chiens est confronté au meurtre d'un être humain.



Je n'aime pas les chiens, je n'aime pas les chats et je n'ai jamais eu d'animaux domestiques (personne n'est parfait). À la lecture du résumé, je n'avais aucune intention d'acheter cette bande dessinée. Mais un coup d'aeil aux premières pages et la lecture d'autres critiques m'a fait changer d'avis et bien m'en a pris. Dès la première histoire, les aquarelles de Jill Thompson constituent un enchantement rare. Il s'agit d'une artiste qui a fait quelques comics et des séries de livres illustrées pour enfants (Scary Godmother et Magic Trixie), qui a collaboré avec Neil Gaiman sur la série de Sandman (Vies brèves), avec Grant Morrison sur la série "Invisibles" et qui a réinventé la famille de Morpheus à la sauce kawaï dans The Little Endless Storybook.



À la lecture, il est évident qu'elle a une grande affection pour Jack, Ace, Pugsley, Whitey, Rex, Muggsy, Red et Miranda, le groupe de chiens. Pour chacun d'entre eux elle a choisi une race différente : berger allemand, husky, épagneul breton, bouledogue français, labrador, beagle. Elle a pris le parti de les dessiner comme de vrais chiens, avec un langage corporel qui évoque parfois les meilleurs moments des dessins animés de Walt Disney. Il n'y a pas trace d'anthropomorphisme, et le caractère des chiens transparaît au travers des caractéristiques de sa race.



Le récit se déroule dans une banlieue très verdoyante, à proximité d'un bois. Jill Thompson régale la rétine avec des paysages superbes. Je pense en particulier à la page 17 composée de 4 cases. Les 3 premières constituent un découpage d'une seule et même image. Les dessinateurs moins inspirés se servent de cet artifice pour guider l'oeil du lecteur dans sa lecture, avec un résultat généralement factice. Thompson insiste dans la première case de la largeur de la page sur une aquarelle basée sur des tâches de couleurs qui représente le flamboiement des couleurs de l'automne sur le feuillage (les arbres semblent presque la proie des flammes). La deuxième case devient plus précise dans les formes avec une délimitation des contours des troncs et une luminosité légèrement plus faible. La troisième case (le pied des arbres) s'attache sur la présence de créatures tapies dans les fourrés. Le résultat participe à la fois de l'art séquentiel dans une forme aussi simple qu'efficace, et de la recherche esthétique picturale.



Thompson semble s'être mise d'accord avec le scénariste pour qu'elle puisse disposer régulièrement de pages sans trop de texte où elle peut prendre plaisir à réaliser des peintures enchanteresses. Son rendu des chiens et du chat transcrit une grande familiarité avec ses animaux, un respect de leur anatomie et une capacité impressionnante à leur attribuer des sentiments, sans les humaniser. Plus inattendu, lors des séquences horrifiques, Thompson se révèle aussi à l'aise et les chiens avec du sang sur les babines constituent une vision qui met mal à l'aise.



Evan Dorkin est le scénariste de la série, et il lui aussi un créateur à part dans le monde des comics américain. Il est surtout connu pour une série très confidentielle et indépendante : Fun With Milk & Cheese, les produits laitiers ne sont pas vos amis. Le parti pris de Dorkin est de faire de ce groupe de chiens (avec Orphan, un chat) les défenseurs de ce cette ville contre les attaques surnaturelles. Le lecteur ne voit pas passer beaucoup d'humains (les sorcières, et 3 autres humains). Les chiens et les chats parlent le même langage et se comprennent entre eux ; ils restent soumis à leur maître (sauf Orphan) avec des personnalités liées à leur race.



Dorkin joue habilement sur le coté mignon de ce groupe d'animaux familiers, et sur les horreurs occasionnées par les manifestations surnaturelles. Le sang coule régulièrement et les blessures infligées aux animaux atteignent le lecteur avec autant de force que s'il s'agissait d'êtres humains. Dorkin provoque une très forte empathie pour ces personnages qui présentent des caractères qui évoquent ceux d'enfants, d'êtres plus innocents que des adultes. Chaque histoire consiste en une enquête assez linéaire sur les causes surnaturelles en jeu et leur défaite. Mais à un autre niveau, chaque manifestation surnaturelle remet en cause une composante de l'ordre établi de notre réalité, une remise en question légère de ce que l'on tient pour acquis.



Il y a fort à parier que comme moi vous serez incapable de résister à ce groupe de héros canins (et un chat) même si vous n'aimez pas les bêtes. Evan Dorkin raconte des contes à faire peur aux adultes dans lesquels le lecteur frémit pour ces personnages si attachants et mignons. Jill Thompson compose des tapisseries à l'aquarelle qui dépassent largement le cadre de la simple mise en images, pour constituer des évocations enchanteresses de lieux et d'animaux. La fin est assez ouverte pour permettre une suite, je souhaite de tout coeur qu'il y en ait une.
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Sandman, Tome 7 : Vies brèves

Que Panini Comics ne se soit pas “débrouillé” pour publier d’une façon ou d’une autre la version “Absolute” de Sandman, passe encore, mais en attendant, ce sont nos rétines qui souffrent de ses approximations ou de ces couleurs criardes. Ce qui, on ne le répètera jamais assez, de la même façon, ne devrait pas vous faire reculer. Passer outre, pour découvrir l’un des comics les plus intenses et déroutants, et ce même 15 ans plus tard.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Bêtes de somme, tome 1 : Mal de chiens

Bêtes de somme (Beasts of Burden en version originale) est une série un peu particulière dans le paysage du comics. Alors que les fans des fascicules sont plutôt portés sur des super héros aux super pouvoirs, c'est une bande de chiens, et un chat, qui leur vole la vedette. Le postulat de départ est tout simple : cette brigade animalière va devenir au fil des histoires la gardienne de Sommers Hill, en proie à des événements surnaturels récurrents.

Les humains auraient pu se douter de quelque chose, faire appel à « la tueuse » Buffy, ou encore à SOS fantômes... il n'en est rien, ils ne voient rien venir, ils ne savent pas interpréter les signes... s'ils savaient !

Heureusement pour eux, leurs amours canins veillent sur eux (et le chat aussi, même s'il est sans-famille).



Tout au long des 8 petites mésaventures qui leur arrivent dans ce premier opus, la petite équipe subit des attaques qu'elle n'aurait jamais imaginées. Ils ont parfois un peu peur, reculent devant le danger, mais tels leurs homologues en collants, ils finissent par s'accrocher et faire face à leur torpeur pour sauver les gens qui les entourent. Et c'est même pas pour la gloire en plus !





Suite de la chronique à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Bêtes de somme, tome 1 : Mal de chiens

Tout commença avec une niche hantée.

Bégueule, le pauvre beagle, est sûr qu'un esprit habite sa belle niche offert récemment par ses humains. Ses amis, les autres chiens du voisinage, vont appeler le Sage Berger à la rescousse. S'y connaissant en magie occulte et paranormal, il est à la tête d'une organisation aidant les autre chiens à résoudre leurs étranges problèmes. Il sentira chez cette troupe variée mais soudée un grand potentiel.

Il leur faudra bien ça, vu ce qu'il se prépare dans le quartier.

Aucun animal n'est en sécurité.



Je crois que c'est tout simplement le meilleur comics qu'il m'ait été donné de lire ces derniers mois.

Le résumé m'avait pas mal interpellée, et j'aimais ce concept d'animaux parlant face au surnaturel.

Mais je ne me serais jamais attendue à tomber sur un tel bijou, parfait mélange d'humour, d'angoisses et de drames.

Ce premier volume est divisé en plusieurs petites histoires dont on découvre le fil conducteur principal au bout de notre lecture. On s'attache extrêmement vite aux animaux qui peuplent ce récit, et ayant tous leur propre caractère, leurs qualités et leurs défauts, on trouve rapidement nos préférés.

Personnellement, je suis fan de Carl (le carlin) avec son sale caractère et son humour pourris ! Et bien sûr, impossible de ne pas éprouver de grands élans d'affection pour Cador (le husky, rien à voir), figure de chef de cette troupe, au coeur énorme et au courage exemplaire.

J'adore également Sans-famille, le chat errant qui a trouvé sa place dans ce groupe canin et qui s'avèrera vite indispensable !



Arg, c'est juste incroyable, je n'en revient toujours pas de la richesse de ce bouquin, de sa qualité indéniable et surprenante.

Franchement, je n'aurais jamais cru qu'une "histoire d'animaux qui parlent" soient aussi haletante, intense, flippante et émouvante. Certaines scènes m'ont fait éclater de rire, d'autres m'ont mises mal à l'aise et d'autres encore m'ont tout simplement brisées le coeur.

Chaque chapitre est juste génial et apporte son lot de surprises, c'est impossible de se lasser une fois que l'on a ouvert cet ouvrage. Le rythme est soutenu et fluide, les pages défilent sans que l'on ne s'en rende compte.



Les dialogues font partie des grosses qualités que recèle ce titre.

Chaque animal possède son propre ton, son vocabulaire, ses tics, bref, chacun d'eux est unique. Mais chaque personnage fait preuve au moins une fois d'humour, et c'est totalement brillant ! Avoir réussi à rendre hyper drôles des animaux sans les rendre ridicules ou infantiliser le tout, c'est un fameux pari que relèvent avec brio Evan et Jill, qui ont fait un travail absolument hallucinant, intelligent et merveilleux avec ce Bêtes de somme.

D'ailleurs, même avec les dessins, nous ne sommes pas en reste !

Le trait est magnifique, mêlant incroyablement réalisme et magie, nature et BD. Ce sont des mélanges surprenants et quelque peu déstabilisant au tout début, mais qui accrochent définitivement l'oeil qui aident grandement à rendre la lecture totalement addictive.



Honnêtement, je ne sais pas quoi dire de plus pour vous convaincre de la superbe qualité de ce titre.

C'est tellement beau, poignant, prenant, intense, hilarant, sombre et lumineux à la fois. C'est un énorme coup de coeur, et je ne saurais que le conseiller à tout le monde. Bien que n'étant clairement pas une lecture pour les tout petits (il y a quelques scènes assez gores), je pense qu'il peut sans problèmes être lu dès 12 ans, et continuer à séduire jusqu'aux grands-parents !

Pour ne rien gâcher, la présentation est vraiment magnifique et en fait un très bel objet à posséder dans sa bibliothèque.
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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Bêtes de somme, tome 1 : Mal de chiens

Ce n'est pas toujours facile de rédiger la critique d'un livre de bonne qualité...mais qu'on n'a pas aimé !

C'est le cas pour ce volume qui regroupe 8 petites histoires : je reconnais que les dessins à l'aquarelle sont superbes, et que les scénarios sont originaux et bien ficelés mais j'ai vraiment eu du mal à y entrer. Je n'ai pas été intéressée par ces histoires de chiens-fantômes, de zombies et de phénomènes paranormaux. Des scènes souvent assez cruelles, voire gores qui bien sûr montrent la face cachée des jolies petites banlieues proprettes, mais ce n'est pas trop mon truc en fait.

Ce qui m'a le plus intéressée c'est le carnet de croquis à la fin avec les explications de la dessinatrice. C'est rare et c'est bien dommage.
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Scary Godmother - Une terrifiante marraine

Qualifié de comics, Scary Godmother se démarque tout de même de par sa forme. Ainsi, les traditionnelles illustrations et leurs bulles sont accompagnées de petits passages narratifs. C’est, pour ma part, la première fois que je vois ce procédé et je dois avouer qu’il m’a plutôt plu.

Ce livre contient cinq histoires qui, vous l’aurez deviné, se passent à Halloween. On y découvre la petite Hanna, son cousin Jimmy et une myriade de « terrifiants » personnages dont la terrifiante marraine présentée en page de couverture. Destiné à la jeunesse, ce comics n’est pas là pour vous faire peur, mais plutôt pour vous faire sourire et vous présenter les préparatifs qui se cachent derrière Halloween ainsi que ce qu’elle représente vraiment. En plus des personnages attachants et des histoires toutes mignonnettes, j’ai été séduite par les très jolies illustrations.

Mon seul regret est de ne pas avoir découvert ce recueil lors Halloween. Si je ne participe pas à cette fête, j’avoue que le lire durant celle-ci lui aurait toutefois apporté un charme supplémentaire.
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Wonder Woman : The True Amazon

Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, ne nécessitant pas de connaissance préalable du personnage. Ce récit est paru d'un seul tenant, initialement en 2016, sans prépublication sérialisée. Il est entièrement réalisé par Jill Thompson (scénario, dessins, mise en couleurs), à l'exception du lettrage effectué par Jason Arthur. Il bénéficie d'une introduction d'une page rédigée par Mariko Tamaki, auteure de roman, et coauteure de One summer avec sa cousine Jillian Tamaki.



Il était une fois une île dans les mers lointaines. Cette île était appelée Themyscira, et c'était l'un des endroits les plus beaux du monde. Elle est habitée par des amazones, une tribu de femmes qui vivaient avant en Grèce, à l'époque antique. Inquiets de leurs capacités, le roi de Mycènes ordonna à Hercule de lui rapporter la ceinture de leur reine Hippolyte. Il s'en suivit une guerre ouverte entre la tribu des amazones et l'armée d'Hercule, jusqu'à ce dernier réussisse à récupérer la ceinture, et que les amazones s'enfuient aidées par Héra jusqu'à cette île dissimulée par la magie et appelée Themyscira.



Ainsi à l'abri des jalousies des hommes, les amazones développèrent une société basée sur les arts et la musique, les inventions et la danse, sans oublier de pratiquer de rigoureux entraînements physiques. Mais la reine se languissait d'avoir un enfant, chantant sa mélancolie la nuit sur la plage. Les dieux ainsi émus et la tristesse des amazones donnèrent vie à la figurine de sable formée par la reine sur la plage. Diana fut élevée par la reine et le amazones, chérie au point d'en être gâtée. En outre elle excellait dans les exercices physiques au point d'en être meilleure que toutes les autres amazones. Pourtant elle fit la connaissance d'Alethea, une amazone qui ne semblait pas reconnaître son excellence, ni rechercher sa compagnie. Diana interpréta ces rebuffades et cette indifférence comme un défi à relever.



L'éditeur DC considère que ses trois principaux personnages sont Superman, Batman et Wonder Woman, créés à peu d'années d'intervalle. Cette dernière représente une forme de modèle pour les petites filles, un idéal à atteindre, et ce faisant son effigie est licenciée pour être apposée sur de nombreux produits dérivés. Cependant, en termes de comics, il s'agit d'un personnage à l'origine inscrite dans son époque, et très marquées par les idiosyncrasies de son créateur William Moulton Martson (voir The Wonder Woman Chronicles Vol. 1). De fait les responsables éditoriaux éprouvent plus de difficultés à trouver des créateurs capables d'en nourrir une version viable que pour Batman ou Superman, superhéros disposant souvent de 2 séries mensuelles à leur nom, et souvent même le double. En 2016, le lecteur bénéficie de 3 interprétations dignes d'intérêt : celle de Grant Morrison & Yannick Paquette dans Wonder Woman: Earth One Vol. 1, celle de la série mensuelle de Greg Rucka dans Wonder Woman Vol. 1: The Lies (Rebirth), et celle-ci.



Jill Thompson est une auteure complète ayant aussi bien travaillé comme artiste dans la série Sandman de Neil Gaiman, ou dans le magnifique Beasts of burden sur des scénarios d'Evan Dorkin, que comme auteur complète dans The little Endless storybook et la suite Delirium's party: A little Endless storybook. En contemplant la couverture et en feuilletant rapidement l'ouvrage, le lecteur constate immédiatement qu'elle a peint l'ensemble du récit en couleurs directes, lui donnant une apparence de conte pour enfants, mais aussi pour les grands. L'introduction par l'expression Il était une fois confirme la forme choisie, ainsi qu'il s'agit d'une histoire complète. L'auteure évoque l'historique qui a amené les amazones à s'isoler et s'installer sur Thémyscira en 11 pages. Puis elle passe aux circonstances de la venue au monde de Diana en 8 pages, et le récit s'arrête avant que Diana ne rejoigne le monde extérieur et ne prenne le nom de Wonder Woman. Il s'agit bel et bien d'un conte avec une morale, d'un récit complet sur la base d'une interprétation personnelle du personnage, sans avion robot. Le lecteur fait le compte : des amazones, l'évocation du rôle d'Hercule, Themyscira, la reine Hippolyte, la princesse Diana, une joute entre guerrières, l'évocation de la tiare. Il y a bel et bien assez d'éléments de la mythologie de Wonder Woman pour que ce récit puisse prétendre porter ce titre.



Dans les quelques pages de bonus, Jill Thompson explique le processus de réalisation d'une page. Elle commence par effectuer un découpage en cases et des esquisses au crayon. Puis elle peint la page, réalisant les traits de contour à la peinture noire, sans utiliser d'encre de Chine. Le lecteur observe donc des illustrations combinant quelques caractéristiques de la bande dessinée traditionnelle (plusieurs images sur une page, avec des traits de contour), et de la peinture directe (les couleurs servant à apporter du volume aux surfaces, à rendre compte des ombres portées, à représenter des éléments qui ne sont pas tous détourés). Le rendu final s'apparente plus à une bande dessinée traditionnelle qu'à un livre illustré car il y a bien des cases qui forment une narration séquentielle, des phylactères, des cartouches de texte, et des actions décomposées en plusieurs cases. La mise en couleurs directe apporte une forme moins criarde que celle des comics de superhéros de par le choix des couleurs essentiellement réalisées à l'aquarelle.



La narration visuelle de Jill Thompson s'avère riche. Elle a réalisé un travail de conception sur les costumes plus conséquent que les tuniques génériques avec lesquelles les dessinateurs habillent souvent les amazones. Elle représente des coiffures diverses et variées, et des bijoux différenciés pour chaque amazone. Elle a également accompli un travail délicat pour les masques portés par les amazones lors du tournoi, afin qu'elles ne soient pas identifiables. Sur ce dernier point, le lecteur n'en reste qu'à moitié convaincu, car il est visible que la population totale des amazones n'est pas très importante, qu'elles se connaissent toutes, et que si ce masque couvre bien également les cheveux, la tunique ne dissimule pas des caractéristiques comme la couleur de peau, ou la morphologie des unes et des autres. En termes d'architecture, Thompson a choisi un parti pris moins flamboyant que celui de George Perez, sur la base de construction à un étage, intemporelle, évoquant des villages grecs, mettant la pédale douce sur les colonnes, les chapiteaux et les temples en marbre.



Le lecteur laisse son regard se promener sur un environnement cohérent, avec des images qui évitent de mettre en évidence les caractéristiques les plus difficiles à avaler (taille de l'île, population réelle), en mettant en avant une culture basée sur l'agriculture et l'élevage de chevaux, composée de dames d'âges et de morphologies différents, évoluant dans des maisons simples ou quelques salles du palais de taille raisonnable, ou à l'extérieur dans la nature. La mise en scène adopte un parti pris naturaliste, avec des personnes souriantes et détendues, évoquant la vie douce sur Themyscira. Les scènes d'action donnent une vision claire de l'environnement, avec un ou plusieurs plans larges pour avoir une vision d'ensemble, et un découpage en cases des mouvements dans un enchaînement logique, sans exagérer de manière démesurée les prouesses physiques ou les acrobaties.



Alors qu'il a conscience de découvrir un récit des origines, le lecteur se laisse surprendre par le fond du récit. Par des courtes séquences, Jill Thompson dresse le portrait de la jeune Diana, choyée par les autres amazones, car étant la seule enfant sur l'île. Elle montre à la fois sa joie de vivre, mais aussi sa forme d'égoïsme découlant de ses capacités supérieures à celles des autres amazones, et du fait d'être le centre d'attention à chaque moment. Jill Thompson reste dans un registre mesuré : elle n'en fait pas une peste, mais elle montre que Diana a conscience de sa position privilégiée et qu'elle en tire profit de manière naturelle, sans malice. Elle montre comment tout naturellement Diana va vouloir à tout prix conquérir l'amitié d'Alethea la seule personne qui ne s'intéresse pas à elle et qu'elle n'arrive pas à impressionner par tous ses talents et tous ses cadeaux. Elle montre aussi comment l'assurance de Diana la conduit à estimer qu'elle sera la championne du tournoi quoi qu'il puisse arriver, quelles que soient ses opposantes. Le lecteur constate que malgré la tonalité de conte du récit, il puisse être apprécié aussi bien par des enfants que par des adultes car dépourvu de mièvrerie, ou de condescendance. Il y a effectivement des scènes moins idylliques et il est question de conséquence des actes de chacun d'une façon assez dramatique.



Ce récit complet propose un récit des origines de Diana, plutôt que de Wonder Woman, dans la mesure où il s'achève quand elle revêt pour la première fois son célèbre costume, mais avant qu'elle ne l'expose au monde extérieur. Jill Thompson montre à voir une version personnelle de Themyscira et de ses habitantes, cohérente et bien conçue, débarrassée des facilités habituelles. Elle réalise des pages agréables à regarder sans chercher une esthétique trop lisse ou trop brillante, pour une narration séquentielle efficace sans être exagérée comme peut l'être celle des comics de superhéros. L'intrigue repose sur les éléments attendus d'une histoire d'origine : de la création de la communauté des amazones au tournoi final. Mais Jill Thompson raconte une histoire inattendue, celle d'une jeune fille gâtée et brillante devant prendre conscience de ses responsabilités d'une manière tragique. Il s'agit d'un récit tout public, dans lequel les adultes y trouveront leur compte, en regrettant parfois un parti pris trop naturaliste, ou des personnages secondaires plus esquissés que complexes.
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