AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jim Lynch (129)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


À marée basse / Les grandes marées

Peut-être que la Terre essaye de nous dire quelque chose…cette phrase est souvent prononcée pour expliquer certains phénomènes naturels inquiétants. Jetée en pâture aux journalistes par le jeune Miles qui vient de découvrir le plus grand calamar au monde dans la baie dans laquelle il vit, cela est plus étonnant, quasi mystique, et va donner un éclat particulier à cet été étrange durant lequel l'adolescent va découvrir d'autres espèces inédites dans cet écosystème qu'il connait si bien. de là à le faire passer pour une sorte de messie, il n'y a qu'un pas…



Miles est un garçon particulier, très attachant, incollable sur le phénomène immuable des marées. Ce phénomène d'aspiration de la Lune et du Soleil crée à la surface de l'océan un renflement perpétuel, et pourtant « n'importe qui vous dira où se trouve le Soleil, mais demandez où se situent les marées ; seuls les pêcheurs, les ostréiculteurs et les navigateurs vous répondront sans hésiter ». Et, avons-nous envie d'ajouter après la lecture de ce beau livre, ce jeune garçon de 13 ans, tellement petit en taille qu'il semble avoir moins de 10 ans, intarissable sur l'écosystème dans lequel il vit, et si attentif à son environnement qu'il découvre des trésors à marée basse. Surtout cet été-là. Cela commence par un calamar géant, puis un ragfisch, enfin une étoile de mer géante. Des rencontres inédites qui laissent présager un bouleversement de l'écosystème. Un été obscurci également par le divorce vers lequel semble s'acheminer ses parents. Un été marqué enfin par les montées d'hormones, les fantasmes et les envies, analysés et partagés avec son seul ami Phelps. Et l'amour aussi.



Miles est profondément attaché à sa baie à l'eau si claire qu'on y voit le lit de coquilles vides des palourdes blanches à l'infini. Si attaché qu'il en est enthousiasmant, impossible de ne pas avoir envie de partager sa passion pour les océans :

« Il n'y a pas une goutte d'eau dans l'océan, pas même dans les abîmes les plus profonds, qui ne connaisse et ne réagisse aux forces mystérieuses qui créent les marées. Comment pourriez-vous lire cette phrase, bâiller et éteindre la lumière ? »



Il est profondément attaché à Florence, vieille dame atteinte de la maladie de Parkinson, qui vit seule dans un vieux bungalow sur pilotis dans lequel la puanteur de la marée basse pénètre dans sa maison pleine de courants d'air, masquant « l'odeur de moisi des vieux livres cartonnés et, plus récemment, des effluves d'urine ». Le déclin de la vieille dame, véritable amie qui le perce à jour mieux que quiconque, est abordée avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse.



L'histoire est ténue et l'essentiel n'est pas là. L'essentiel est dans cet océan aimé, presque chanté avec lyrisme. De multiples espèces nous sont tour à tour présentées, avec leurs caractéristiques, leurs habitudes, leurs spécificités. Ces multiples détails pourraient faire l'objet d'une énumération érudite, un peu fastidieuse, il n'est est rien, c'est en réalité la voix de Miles que nous entendons, son parler franc, son humour, ses métaphores fraiches et drôles :



«Ces bernacles géantes de dix centimètres qu'on voit le long de la côte se tapent des bites de quarante centimètres.



« Les soleils de mer sont les plus grandes étoiles de mer au monde. Il se peut qu'on ait devant nous un des plus gros spécimens de la planète. J'expliquai que les soleils de mer sont les grizzlis des vasières. — Les autres créatures marines flippent quand elles les sentent arriver. Les concombres de mer s'écartent de leur chemin en rampant, les coques se mettent à bondir et les dollars de sable s'enfouissent dans le sable encore plus vite que d'ordinaire ».



Et il convoque tous les sens pour nous faire comprendre, nous faire aimer ce qu'il connait si bien et le distingue des garçons du même âge :

« Il n'y avait pas de vent, aucune voix ; on entendait juste le crachotement des palourdes, le sifflement discret de l'eau qui se retire entre les graviers, et, de temps à autre, un battement d'ailes ».



Ce livre est un très beau et atypique livre sur l'adolescence, véritable raz-de-marée dans la constitution de notre identité. Marées hautes suivies de longues marées basses d'où il nous est permis, si nous y sommes attentifs, de ramasser des trésors qui fondent notre essence, notre moi le plus intime, des choses qui bouleversent notre écosystème. Jim Lynch nous narre les marées des émotions adolescentes, cet ascenseur émotionnel, bordé de longues plages de silence, avec humour, délicatesse et justesse. Un roman initiatique entrelacé à une fable écologique, un roman qui fait du bien !



Je ne résiste pas à poser ce poème de Jacques Charpentreau pour conclure, poème offert par notre bretonne préférée Gaëlle (@Saschka) :



La mer s'est retirée

Qui la ramènera ?

La mer est démontée

Qui la remontera

La mer est emportée

Qui la rapportera ?

La mer est déchaînée

Qui la rattachera ?

Un enfant qui joue sur la plage

Avec un collier de coquillage.

Commenter  J’apprécie          9231
Face au vent

" face au vent" comme un défi lancé au Dieu ancien Poséidon, la famille Johannssen se prépare à la régate Swiftsure dans la baie de Seattle. A bord du Joho 39 construit par l'entreprise familiale; Robert senior et Robert junior. outre les deux "BoBo, il y a la maman Marcelle la scientifique de la famille et les trois enfants Bernard, Josh et ruby. Trois générations qui ne vivent que pour la voile ou plutôt qui vivaient que pour la voile. Bernard s'en est allé naviguer sur d'autres océans pour fuir la justice, Ruby la petite sirène qui devinait le moindre mouvement de vent est partie en Afrique pour une mission humanitaire, reste Josh le touche à tout, a quitté l'entreprise familiale et son père querelleur pour un autre chantier naval.

Que ça fait du bien de respirer l'air iodé de l'océan, se prendre une vague de travers pour vous rappelez que vous n'êtes qu'un moucheron face aux éléments. Jim Lynch nous fait découvrir une famille atypique et l'univers de la voile.

Quoi de plus beau qu'un voilier, la chose que je fais lors d'une visite estivale c'est d'aller voir les bateaux, entendre les gréements taper sur les mâts, ce cliquetis pour vous saluer.

Vous qui allez peut-être lire ce roman vous serez un peu perdu par tous ces termes techniques, c'est vrai qu'un glossaire n'aurait pas été inutile pour les néophytes. Quel bonheur de naviguer avec la famille Johannssen, Quand vous filez à 10 ou 12 nœuds au près, jetant un œil sur les voiles pour éviter qu'elles fasayent , border le génois, ou faire l'acrobate pour éviter de dessaler.

Bonne route , bon vent.



Commenter  J’apprécie          792
Face au vent

Installés à Seattle, ville ouverte sur la mer, les Johannssen est une famille très unie qui partage la même passion : la voile. Elle en fera son métier, sa passion et son sport. Tandis que grand-père Grumps dessine les voiliers, Bobo Jr les construit et les enfants, Bernard, Josh et Ruby, ont très tôt navigué et fait des régates. Seule la jeune Ruby fait des prouesses tant elle semble dompter les vents.

Des années plus tard, la famille n'est plus aussi unie. Bernard, le rebelle, s'est fait la belle et a voyagé dans le monde, Josh travaille dans un chantier naval et Ruby s'est installée en Afrique, impliquée dans l'aide humanitaire. Un matin, Josh est réveillé par son père qui lui demande de réparer un bateau qu'il amènerait de Seattle. Fou de joie de lui annoncer que, cette année, la famille allait participer à une dernière Swiftsure...



Voilà une famille pour le moins extravagante et attachante... Josh, le narrateur, nous confie l'histoire de cette famille originale, à travers des instantanés de son enfance et de son adolescence, et la voie suivie par chacun d'eux. L'on fait ainsi connaissance avec grand-père Grumps, profondément humain, papa Bobo Jr, un brin autoritaire et rustre, maman scientifique qui ne vit que pour Einstein, grand-frère Bernard, voyageur fuyant et épris de liberté, et petite soeur Ruby devenue humanitaire en Afrique. Josh, lui, rafistole des bateaux dans un chantier naval et tente, vainement, de trouver l'âme soeur. Cette famille, passionnée de voile, va se disloquer suite à un événement particulier. Véritable ode à la mer et à la navigation, ce roman, sensible et tendre, déroule une belle histoire de famille, ballottée par les vents et les tempêtes, et brosse des portraits très émouvants et d'une grande justesse. La plume est délicate, la narration habile, dommage que Jim Lynch, en fin connaisseur de la voile, noie un peu le lecteur avec toutes ces descriptions et ces termes techniques.

Commenter  J’apprécie          610
À marée basse / Les grandes marées

Un roman atypique, surprenant et très attachant!



Partons sur les bords de l'océan , à Puget Sound, dans l'état de Washington. Miles, adolescent de 13 ans, est passionné ( tout comme l'auteur) de biologie marine, et passe auprès des autres jeunes pour un doux dingue. En sa compagnie, nous découvrons ( en ce qui me concerne, je n'y connais pas grand chose, en tout cas!) un monde captivant et insoupçonné, fort inquiétant parfois ( j'avoue, je ne raffole pas de tous ces petits êtres qui grouillent dans l'eau) ,celui des plantes et des animaux marins...Miles nous le rend si vivant, cet univers aquatique, les images sont évocatrices, saisissantes de réalité.



Jugez-en plutôt : en parlant des crabes, par exemple, Miles décrit leur ascension sur un parc à huitres:" J'entendis leurs pinces qui s'accrochaient bruyamment aux trous du grillage afin de hisser leurs corps cuirassés ".



Savez-vous, par ailleurs,ce que sont des nudibranches? Des petits animaux aux dizaines de plumets fluorescents, avec des bouts orange, semblables à des cornes, au corps translucide. Et pourquoi ces merveilles ne sont -elles pas la proie d'autres bêtes ? Parce qu'elles ont un goût infect!



Bref, on apprend de nombreux détails sur les richesses océaniques. Mais pour moi, c'est là que le bât blesse un peu, j'ai eu l'impression souvent d'assister à un cours de biologie, même si c'était à travers les explications de Miles. Un peu trop pédagogiques pour un adolescent, même très informé sur le sujet...



Cependant, ce roman qui se présente à la fois comme une fable écologique et un récit initiatique a bien des atouts.D'abord, j'ai aimé le personnage de Miles, qui, au cours de cet été particulier, va percer la coquille de l'enfance et affronter le monde adulte, angoissant car hanté par les séparations, la mort et un premier amour difficile à exprimer...Miles,dont la petite taille n'évoluait pas jusqu'ici, à la grande déception de son père, mais il va soudain grandir, c'est très symbolique!



D'autre part, ces animaux extraordinaires ( car jamais aperçus à cet endroit jusque là ) qu'observe plusieurs fois Miles,sur la plage où il se rend tous les jours ,laissent présager un bouleversement de l'écosystème , de même que la grande marée qui ravage tout...



" Peut-être que la Terre essaie de nous dire quelque chose", avoue Miles spontanément, lors de sa première découverte.Et comme il a raison. Apprenons à l'écouter, à préserver toutes les beautés qui l'habitent, avant qu'il ne soit trop tard.

Commenter  J’apprécie          463
À marée basse / Les grandes marées

A treize ans, Miles est un garçon atypique. Pas parce qu'il est petit pour son âge au grand désespoir de son père, mais parce qu'installé dans la baie du Puget Sound, ce jeune passionné de biologie marine a l'occasion de faire de surprenantes découvertes à chaque nouvelle marée.

Des découvertes fascinantes, mystérieuses, empreintes de merveilleux comme peuvent l'être les récits rapportés par les enfants.

Mais à treize ans, on n'est plus vraiment un enfant. Cet été-là Miles doit faire face à une série d’événements et de découvertes qui le confrontent à des choses insoupçonnées, tant dans le milieu marin que parmi ses congénères humains, et contre lesquelles il fait preuve d'une certaine candeur drôle et têtue qui semble faire poids...et c'est là tout le charme du roman.

Miles est ce jeune garçon bienveillant à la lucidité amusée, il mène une existence préservée encore un temps, à distance des préoccupations des garçons de son âge. Il ne peut résister au mouvement ténu qui le conduit vers l'âge adulte avec son pote Phelps qui tente de l'initier à un autre monde, celui du monde féminin. Mais il est encore ce garçon qui est impressionné par les histoires qu'il se raconte.

Chaos de l'esprit adolescent, incompréhension des émotions qui s'éveillent, Jim Lynch restitue parfaitement ce désordre et ce tâtonnement dans la construction du récit. Ainsi l'auteur américain s'est peu préoccupé de l'intrigue, préférant porter son regard à hauteur du jeune garçon qu'il a peut-être été à treize ans si on se réfère à sa biographie. Cela donne un Miles aussi amoureux de sa baie que de sa voisine ou encore plus préoccupé par le divorce de ses parents que par la frénésie médiatique suscitée par ses découvertes.

J'ai été sous le charme de ce roman et de Miles, jeune garçon attachant dans un monde où les adultes semblent être une déception. Roman qui fait le pont entre l'enfance et l'âge mûr, portrait d'une époque, l'auteur dressant au passage le tableau de quelques absurdités de nos sociétés, c'est un roman plein de tendresse agréable à lire. D'autant plus que l'auteur parvient à capter l'attention sur les phénomènes de vie aquatique, le monde marin a quelque chose d'enchanteur et plein de mystères sous la plume de J. Lynch.
Commenter  J’apprécie          460
Face au vent

À mi-chemin entre les "grands" livres qui vous marquent à jamais et les " bons" livres dont vous refermez à regret la dernière page, il y a une troisième catégorie, celle de ceux qui pour des raisons très personnelles, vous touchent profondément. Ce fut le cas pour moi avec l'excellent Face au vent de Jim Lynch, traduit par Jean Esch.



Car forcément, cette histoire de famille fondue de voile ne pouvait que me toucher, remémorant page après page quelques de nombreux souvenirs d'enfance plus ou moins enfouis, la baie de Seattle remplaçant à propos le temps d'un livre le golfe du Morbihan.



Car cette incroyable famille Johannssen - les Bobos constructeurs, la mère scientifique surannée mais délicieuse, Bernard le frère aîné rebelle, Robin Hood du XXIe siècle, Josh épine dorsale familiale qui se cherche et se trouve au fil de l'histoire, et Ruby, joyau au nom si bien trouvé - dégage une incroyable humanité dans son histoire fragmentée.



L'humanité de Grumps, le patriarche, celui qui tient le cap et soude la famille dans toutes les tempêtes ; l'humanité de ce père, incapable de transmettre l'ombre du début d'un commencement de sentiment à ses enfants ; l'humanité de la mère, fan d'Einstein qui aimait tant la voile, éternellement plongée dans sa quête de résolution d'énigme scientifique ; l'humanité de Bernard, le fils aîné, délinquant "light" en fuite qui se révèle dans l'absence.



Et puis il y a Josh, le lien d'harmonie omniprésent de cette famille, indispensable animateur de la Sunrise Marina, trait d'union entre tous, dont le talent naval permettra à la famille de se retrouver dans une dernière régate.



Et enfin Ruby, héroïne souvenir absente et en même temps, tellement présente de cette histoire. Un personnage attachant, bouleversant, émouvant...



Un grand merci aux Éditions Gallmeister pour ce nouvel envoi, qui me marquera durablement...
Commenter  J’apprécie          410
À marée basse / Les grandes marées

Le jeune Miles nous partage sa passion pour le monde marin, ses extraordinaires découvertes à marée basse le long du pacifique Nord engendrant l'explosion médiatique que l'on imagine.



Mais Miles c'est aussi plein de tendresse pour la vieille voyante Florence, de délicieux fantasmes d'ado sur la bipolaire Angie Stegner et une amitié désopilante avec son copain Phelps.



J'aime beaucoup l'écriture de Jim Lynch, ses touches d'humour à l'américaine mais sans en faire trop et puis il nous ouvre une fenêtre sur le monde fantastique de l'océan.

Commenter  J’apprécie          371
Face au vent

Le monde de la voile est fascinant, surtout pour le néophyte. C'est d'instinct que j'avoue, monter sur un bateau dans la baie de Seattle est une expérience inoubliable. Je ne dirais pas la même chose d'une ballade dans le golfe de Gascogne avec ses aléas climatiques. Dans cette baie partiellement protégée des vents et des courants, on peut s'abandonner à la nature et à la mer, et par bravade s'amuser à prendre en chasse tous les bateaux grands et petits qui passent pour essayer de les gratter et leur passer devant.





« Face au vent », le dernier carnet de bord de Jim Lynch est une succession de nouvelles. Ce livre raconte mille et une aventures, qui déroulent la vie des marins et des bateaux, les Johos 32 et 39 de Grumps le père, ou ceux des constructeurs concurrents. Des nouvelles des bords de mer aussi, où les navigateurs restent vent debout à raconter les mêmes anecdotes avec des trémolos dans la voix.

Jim Lynch, que j'ai fini par assimiler, au lieu du winch, invite Albert Einstein à devenir la mascotte, ou le mouton à cinq pattes, des régatiers, enfin celui dont on se moquera plus facilement dont les bons mots sont soufflés par sa mère. Bordé de ses calculs, Einstein a développé un savoir-faire marin qui tendrait vers zéro, mais qui force les risées de maman Lynch vers l'infiniment grand des rires maritimes.





"La recherche de la vérité et de la beauté est une sphère d'activité dans laquelle nous avons le droit de rester des enfants toute notre vie", répliquait-elle à ses moqueurs.





Et sur la mer comme sur terre dans toutes fratries, il faut des capacités variées, il faut des besogneux, des surdoués de la navigation, des travailleurs de la mer et des déserteurs. En multipliant les situations chacun exprimait sa qualité première son charisme, ou ses talents. Il y a ceux qui restent et ceux qui s'en vont, et ceux qui restent sur le navire comme Josh et qui œuvrent pour le collectif et les autres ceux comme Bernard qui a pris la fuite sur les océans et en Afrique.





La perle c'est Ruby qui a un sens inné du vent, des petits grains, des sautes d'humeur, qui sait le mieux jouer avec les voiles et qui rend ses frères impuissants, malhabiles, teigneux. Puis il y a le père qui a su distiller à cette famille le virus de la voile qui fait si bien rêver.





J'aurais tellement aimé écouter Sylvain Tesson raconter à sa façon ces courtes histoires, avec dérision et ce brin de folie, nous faire plus que saliver, à ses digressions impossibles et inutiles. Car dans le monde de la voile il y a ces bobos, ces m'as-tu vu insupportables, que l'on meurt d'envie de voir se liquéfier et se fracasser.

Globalement les premières nouvelles m'ont donné l'espoir de rencontrer un Tesson des mers, un tesson que l'on jette à la mer. L'auteur parle en effet avec dérision de tous ces termes maritimes incongrus, alors que le vocabulaire ne demande qu'à vagabonder pardon naviguer par tribord amure !





Alors si vous êtes conquis par une science où l'on découvre le jeu incessant du vocabulaire technique parfaitement maîtrisé, vous serez à la proue, et si vous adorez la voile, baignez vous dans les mots de Face au vent, qui décoifferont l'ardent skipper qui sommeille en vous.

Si vous adorez parler des heures et des heures de certaines manches de la coupe de l'América, vous pourrez lire goulument ces textes houleux





Mais si le langage maritime vous assure des aigreurs d'avoir à écouter inlassablement les mêmes discours pour se montrer fin tacticien et grand navigateur mettez vos palmes et alors fuyez ce livre.

Partageant des épisodes hilarants, depuis 10 années que JB affronte sur les pontons tous les idées farfelues des plaisanciers de passage, j'espérais trouver des comportements un peu plus déjantés comme ceux des bobos en pantalon lie-de-vin, se faire passer pour des loups de mer, nourrissant les rumeurs de Douarn' piquantes à souhait.
Commenter  J’apprécie          364
Face au vent

Diriger un chantier maritime c’est comme travailler dans un hôpital psychiatrique. Bienvenue chez les Johanssen, descendants de géants islandais, une famille originale voir déjantée qui a crée un chantier naval dans un entrepôt pourri.



Bobo Jr, le père, chef naturel, gentlemen et rustre n’admet aucune faiblesse ; il utilise l’esprit de compétition des ses trois enfants., la voile est le sésame de la famille. Bernard l’ainé, qui a un mépris pour les lois et l’autorité ; Ruby la jeune sœur, elle est aussi maladroite sur terre que surnaturelle sur l’eau, elle sent les changements de vent, et Josh le narrateur, comme un médecin des bateaux, il passe son temps à rafistoler les rafiots. La mère, astronome, refuse d’être la seule personne cultivée de la famille, elle est obsédée par les théories inachevées d'Einstein et les équations insolubles. Tout cela sous le regard de Bobo senior dit Grumps, le grand-père. Mais un jour la famille va exploser.



Dans ce roman où la voile est le personnage principal, où les légendes des courses se répandent de bar en bar, Jim Lynch nous raconte le rêve d’un père que ses enfants, dispersés aux quatre vents, rentrent chez eux pour que les trois générations puissent naviguer ensemble une dernière fois, sur un bateau rénové par son fils Josh, lors de la Swiftsure, la fameuse course de yachts à handicap de la côte ouest. Une évocation incroyablement réaliste de cette famille de marins et des liens fragiles qui les unissent. Une plongée également dans la vie d’un port de plaisances l’occasion de découvrir des personnages savoureux. Laissez-vous emporter par le vent sous le regard bienveillant Einstein et naviguez entre humour et émotion dans cette épopée familiale.

Commenter  J’apprécie          340
Face au vent

"Face au vent" de Jim Lynch (traduit par JeanEsch)



Il n'y a aucun doute, Jim Lynch sait raconter des histoires et nous faire partager sa passion des voiliers sans être barbant. En tout cas, moi, il m'a emmenée dans son univers et je n'ai pas pu lâcher le livre avant de l'avoir terminé.



L'originalité tient dans le parallèle avec Albert Einstein (lui aussi pratiquait la voile) pendant tout le livre.

Encore une fois (comme pour "Les grandes marées"), on devine le travail du journaliste derrière l'écrivain.

Oui, c'est vrai certains personnages sont exagérés mais le narrateur nous a prévenu page 35 "...le curseur de la vérité est situé plus bas quand on est sur l'eau." 😉



Et pour agrémenter notre lecture, Jim Lynch distille un peu d'humour tout au long du livre sans en faire trop, ni trop peu (Josh et ses rancards internet vont me manquer 😂).



Bref, j'ai adoré ❤
Commenter  J’apprécie          330
Face au vent

Un roman qui raconte l'histoire d'une famille et de sa passion pour les bateaux à voile.

Voilà un sujet qui aurait pu me rebuter car la voile et moi aucun intérêt même pas un frémissement quand j'en entends parler à la radio ou à la télé bien au contraire, je change illico.

Et pourtant l'auteur à réussi à ne pas m'ennuyer et à rendre son sujet intéressant et instructif. Cette famille est touchante dans ce qu'elle vit de plus beau qui est en général en lien avec les voiliers et de plus grave, car elle reste unie envers et contre eux même. L'histoire est racontée par Josh qui semble être le lien qui les unit même s'ils ne s'en rendent pas compte. Ruby, sa jeune soeur et prodige de la voile, est une jeune fille et une femme formidable qui veut rester en harmonie avec ses envies. Et les Bobos, grand père et père, sont aussi ronchons que sensibles mais il ne faut pas que ça se voit, ils ont une réputation à tenir.

Une belle aventure familiale sur fond de courses de voiliers, je ne suis pas devenue pour autant une accro de la voile et je ne rêve pas de virée en voilier mais je reconnais un vrai talent de l'auteur pour avoir réussi à rendre ce sujet vivant et accessible tout en utilisant tout le long du roman le vocabulaire lié à la pratique voile et des voiliers. Un très beau livre à decouvrir aussi pour les sentiments et le générosité de ses personnages.
Commenter  J’apprécie          310
À marée basse / Les grandes marées

"LES GRANDES MARÉES" de Jim Lynch (traduit par Jean Esch)



Miles, le narrateur du livre, est un gamin de 13 ans passionné de biologie marine (il cite par coeur des passages du livre culte de la biologiste Rachel Carson, "Cette mer qui nous entoure", pour lequel elle a reçu le National Book Award). Comme il est insomniaque avec des parents laxistes, il passe une partie de ses nuits à arpenter les grèves du Puget Sound (État de Washington).



Sous la naïveté de son narrateur (lequel ne se rend pas compte de l'importance écologique de ses découvertes), l'auteur nous adresse une mise en garde sur les merveilles qui pourraient disparaître avec le changement climatique "Prenez le temps de regarder la Terre et écoutez ce qu'elle a à nous dire".



Un livre qui oscille entre l'humour (quel gamin de 13 ans n'est pas obnubilé par le sexe) et la gravité (le divorce des parents, la décrépitude liée à l'âge, la mort, le changement).



Un livre que j'ai beaucoup, beaucoup aimé. Pour moi qui suis une fille de la montagne et des sapins, l'océan est aussi mystérieux que les confins de l'univers... Et là, j'ai découvert un monde que je ne soupçonnais pas (la panobe, le regalec, ...). Merci Jim Lynch 😀
Commenter  J’apprécie          300
À marée basse / Les grandes marées

Une histoire d'ado et d'aventure agréable à lire. J'ai passé un super moment avec la passion de Miles mais j'ai eu une déception pour ce dernier chapitre à fin ouverte.

Une histoire qui commence sous les chapeaux de roue avec la découverte d'une monstre marin. Un héros très attachant qui nous marque par son humour, sa tendresse, ses phrases assassines, son intelligence, sa passion, ses questionnements et son entourage hétéroclite.

Et tout a commencé par une découverte maritime en pleine nuit par ce jeune garçon de 14 ans qui a encore des gros complexes. Une découverte qui va le propulser au rang de star local. Une mise en lumière un peu déroutante pour ce gamin dont les parents ne le voient pas vraiment et sont surtout obnubilés par sa petite taille. J'ai d'ailleurs adoré le parallèle fait par l'auteur. D'un coté nous avons Miles passionné des fonds marins et surtout plus intelligent et réactif qu'un scientifique. Et de l'autre nous avons un Miles obsédé par les plaisirs sexuels qui va se poser des questions hilarantes et faire des sacrés coups de gueule à ses parents. Et mon coup de cœur, son amitié hors norme avec Florence.

Miles un jeune homme incompris par son entourage, mis sur un piédestal par des inconnus.

Un roman addictif où l'on se demande où veut en venir l'auteur. Mais le message de fin m'a dérouté…. dommage.

Commenter  J’apprécie          261
À marée basse / Les grandes marées

Difficile d'expliquer pourquoi j'ai autant aimé ce roman , qui est une tranche de vie du jeune Miles au bord de sa baie dans l'état de Washington. C'est un roman passionnant, prenant, un peu poétique aussi, avec des passages drôles et d'autres émouvants. Et des personnages tellement attachants !! J'avais du mal à reposer le livre ...Miles donne envie de le suivre sur la plage ,avec son copain Phelps qui ne pense qu'aux filles. En même temps ils ont 13 ans ! Ils sont tellement différents que la paire fonctionne à merveille. Il y a beaucoup de descriptions d'espèces de la baie, mais ce n'est à aucun moment ennuyeux, on a presque l'impression de s'y connaitre un peu en refermant le livre. La fin est ouverte mais nul doute que l'on laisse Miles en bonne compagnie ! Il me manque déjà !

Challenge USA
Commenter  J’apprécie          250
À marée basse / Les grandes marées



Ami lecteur, j’aimerais beaucoup te présenter Miles O’Malley:

Ce n’est pas tout à fait un gamin comme les autres.

Il est attachant, plein de ressources, d’une lucidité confondante.

Il a treize ans à l’état civil mais neuf en apparence et une connaissance encyclopédique des créatures vivantes qui peuplent la anse de Puget Sound, cette baie boueuse sur les rives de laquelle il habite.

Je l’ai croisé dans les pages d’un livre. (il se cachait derrière une des plus belles couvertures que j’aie vue depuis longtemps/ éditions Gallmeister, collection Totem).



Ce fut une superbe rencontre…



Une rencontre enrichissante, parce qu’aux côtés de Miles, j’ai vogué sur un canoë la nuit à la rencontre du mythique calmar géant, j’ai croisé le ragfish, cru apercevoir le regalec. J’ai appris des choses sur les patelles et les berniques, découvert les panobes et les soleils de mer. Encore mieux qu’un documentaire de la BBC.



Une rencontre rafraîchissante comme peuvent l’être les pensées d’un gamin brillant, curieux, posant un regard vif et perspicace sur le monde des adultes, sur le monde tout court.



Et plus que tout, une rencontre émouvante parce que Miles est à cet âge charnière, ce moment imprécis et délicat où l’enfance bascule dans le passé, où l’adulte à venir se dessine…



Bref, une rencontre comme on voudrait en faire plus souvent…

Commenter  J’apprécie          250
Face au vent

Avis de grand coup de vent !!

Si vous vous reconnaissez dans ce monologue célèbre de Belmondo dans "A bout de souffle" :

"Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville... Allez vous faire foutre !". Pas la peine de tenter de faire "face au vent" et de tirer des bords, vous chaviriez d'ennui !

C'est un peu raide je le conçois comme attaque. Je démarre ma première chronique (peut-être ma dernière après m'avoir jeté aux crabes !), nullement est mon intention de jeter par dessus bord qui que ce soit !

Ce roman s'adresse donc aux amoureux de la mer et de ses marins fous.

Ce roman de Jim Lynch est une déferlante de bonheur. Texte écrit parfois avec un côté brut rafraichissant.

Josh le narrateur est un personnage ô combien attachant perdu au milieu entre ses aventures sentimentales et sa famille quelque peu déjantée. Famille de passionnés par la mer et de ses éléments physiques : du grand père aux petits enfants. Josh, en homme conciliateur, cherche tant bien que mal à rassembler sa famille décomposée. le bateau prendra oui quelques belles embardées.

Ruby - sa soeur - porte en filigrane l'histoire de cette famille. Comme une figure de proue prête à anticiper mieux que quiconque, les caprices du vent.

C'est drôle et émouvant.

Alors si vous avez le pied marin, embarquez à bord en compagnie de ces fous du bateau, perdus entre nuages et éclaircis. Entre mer d'huile et mer déchainée. Peut-être serez-vous prêt à larguer les amarres...

Une seule petite critique mais vraiment toute petite : il n'y a pas de glossaire à la fin pour expliquer les termes techniques liés à la navigation et au bateau. Même si j'en connaissais certains termes, j'aurais apprécié que notre auteur nous guide pour maintenir toujours le bon cap et garder toujours la même allure !



Bon vent !!!



Commenter  J’apprécie          2110
Le chant de la frontière



La frontière, c’est celle du Canada et des États-Unis à l’Ouest de l’Amérique du Nord. Point de rivière ou montagne pour délimiter les deux territoires mais une ligne virtuelle représentée par une espèce de fossé.

Vivent là des agriculteurs, des retraités, des commères.

Travaillent là les fonctionnaires de la douane qui sont fort peu occupés. Clandestins et autres passeurs de drogue savent comment échapper à l’effectif réduit de la surveillance.

Jusqu’à ce que Brandon soit embauché dans la patrouille.

Brandon, que l’on pourrait qualifier d’autiste, est un gaillard de 2 mètres de hauteur, naïf au possible et peu à l’aise parmi ses congénères. Dès son intégration, il procède à des arrestations très fréquentes ce qui intrigue son père, réjouit son chef et malmène les trafiquants.

Brandon a une manie pathologique, celle de compter les oiseaux croisés dans sa journée. Il possède une connaissance étendue des volatiles, ce qui offre aux lecteurs les plus belles pages de ce roman.

Le reste du temps, on s’ennuie un brin. Si certaines situations sont cocasses, la trame narrative s’embourbe dans des anecdotes aux personnages caricaturaux dont j’ai mis longtemps à savoir s’ils étaient américains ou canadiens.

Bref, j’étais contente d’en terminer avec ce récit qui m’a laissé indifférente.

Commenter  J’apprécie          200
À marée basse / Les grandes marées

Miles, bientôt 14 ans mais au physique de garçonnet (à son grand désespoir), vit dans la baie de Skookumchuck, dans l’état de Washington.

C’est l’été, il peut donc s’adonner à son activité nocturne préférée : faire le mur à marée basse pour aller cueillir des spécimens marins qu’il revendra ensuite à divers restaurants et aquariums.

Grand lecteur de Rachel Carson, fin spécialiste des mollusques et des crustacés, Miles est un garçon atypique, attachant et vif d’esprit, coincé dans cet entre deux ages embarrassant du début de l’adolescence.

Une nuit, alors qu’il sillonne les bancs de vase de la zone de marnage à la recherche de palourdes, le faisceau de sa lampe frontale tombe sur une étrange créature échouée. Miles n’en croit pas ses yeux, il s’agit bien d’un calamar géant, un spécimen jamais observé dans ces faibles profondeurs.

Les médias s’emparent de l’affaire et tout dérape… car ce n’est que la première d’une série de découvertes inhabituelles qui attendent les scientifiques, habitants de la baie et autres curieux de passage. Cet été promet une déferlante de phénomènes naturels d’envergure, dont une grande marée exceptionnelle…

Des bouleversements écologiques à la hauteur de la mutation que vit Miles, une initiation au monde des adultes pas toujours facile mais nécessaire pour grandir.



Dans une ambiance «pêche à pied » plutôt originale, Jim Lynch propose un roman d’apprentissage rafraîchissant, touchant et non dénué d’humour que j’ai bien apprécié.
Commenter  J’apprécie          170
Face au vent

Une saga familiale maritime, en eaux calmes parfois, agitées un peu plus souvent, en eaux troubles la plupart du temps. Évasion garantie.



Une lecture particulière. J'ai mis/pris du temps à lire ce livre. Un temps qui se chiffre en semaines, entrecoupé d'autres lectures. Non pas parce que ce livre manquait d'intérêt ou autre, mais parce que, inconsciemment, j'avais envie de rester, de voguer le plus longtemps possible, avec la très attachante famille Johannssen, aux membres hauts en couleur, un "clan de barbares" écrit l'auteur, de continuer à arpenter, indéfiniment, les quais de cette marina hétéroclite, aux parfums emblématiques des bords de mer, et de connaître le secret de Ruby, jeune femme forte et solide, extraordinaire, un petit miracle, la soeur de Josh, le narrateur. Un secret qu'elle a gardé longtemps en elle, et qui a ébranlé toute sa famille.

Et enfin, une évidente envie de continuer à me noyer dans le quotidien de Josh, un type bien, un de ces types « qui réparent les problèmes de gens pendant leur temps libre », un gars sympathique « [aux] traits anguleux, aux cheveux en bataille et au regard de cocker [qui le] rendaient séduisant aux yeux de toutes les filles qui craquaient pour les chiens perdus », d'arpenter "Sunrise", le quartier où il vit, et d'où se dégage une impression de douce vulnérabilité, de rire aux blagues de ses amis et collègues, de pleurer aussi parfois, et de l'accompagner dans sa quête de l'Amour.



« Peu d'endroits deviennent plus hétéroclites qu'une marina qui accueille des résidents. Il y avait là quelques travailleurs indépendants, une poignée de fonctionnaires, un globe-trotteur occasionnel et un grand nombre de rêveurs, d'excentriques, de mordus et d'anciens taulards comme Trent. Personne ne savait si c'était son prénom, son nom de famille ou un faux nom, et la typographie élégante de sa carte de visite proclamait qu'il dispensait des cours payants dans différents domaines : tree climbing, nage en eau libre, planche à voile et disc golf. Ajoutez à tout ce beau monde deux lesbiennes, plusieurs camés, un couple de nudistes du troisième âge, un narcoleptique que nous surnommions Rem, une ancienne religieuses prénommée Georgia qui vivait sur un grand catamaran noir, et vous aviez mon quartier. »



Il y a beaucoup d'humanité dans ces pages. Une histoire de famille pas banale, un peu bancale, en plein big bang, intelligemment écrite, et au contenu dense et riche, scientifique, écolo et politique.

J'ai appris que "marquer" une personne dans une course, c'était le priver de vent. Je ne sais pourquoi, cela m'a marquée, justement ! J'ai aimé cette brise hasardeuse qui m'a fait naviguer sur un territoire que je ne connais pas : les sports nautiques, oui, quand le corps est plongé dans l'eau, ça je connais bien et je kiffe. Mais le corps en activité, sur un élément qui flotte sur l'eau, je sais pas faire ! Et je n'y connais rien. Un chouia plus, après cette lecture. En théorie !



J'ai aussi ajouté à ma liste lectures, "Un parfum de Jitterbug" de Tom Robbins, sur les conseils d'une des potentielles futures nanas de Josh, et à ma liste envies diverses, grâce à Noah, un autre personnage du livre : voir "La Marche de l'Empereur" en version américaine avec la voix off de Morgan Freeman.



Dans la famille Johannssen, je demande la mère. Grâce à elle, je me suis sentie un peu plus près des étoiles.



« Elle m'avait entraîné dans sa passion pour l'astronomie, insistant à un moment donné pour que je prenne le temps d'imaginer ce qu'avait dû ressentir Edwin Hubble en 1925 quand il avait découvert que l'univers était en expansion, que les galaxies s'éloignaient les unes des autres, de plus en plus vite. »



En parlant d'étoiles : j'ai attribué cinq étoiles à ce livre. Mettre moins ne serait pas le reflet de mon ressenti, de mon enthousiasme, tout au long et après cette lecture. Pourtant, je me doute, que ce n'est pas un livre qui plaira à tous; le vocabulaire y est parfois très technique : technicité de certaines longues descriptions qui pourront peut-être larguer, dérouter moult lecteurs, j'en ai conscience, mais malgré tout, ce livre est pour moi brillant et a représenté un très très bon moment de lecture, d'escapade.



Levez les voiles et partez pour une belle et mouvementée régate en compagnie de la famille Johannssen, une famille aux origines islandaises, qui semble être, au premier abord, hors du commun. Une famille, pourtant, proche de celle de tout un chacun ! Quelle famille n'a pas été victime d'une déchirure, d'une fracture, d'un séisme à un moment ou à un autre de son histoire ? La famille Johannssen vole en éclat pour une histoire de course de voiliers, « d'une seule seconde et d'un mouvement de barre spontané, en fait. » Mais combien « se déchirent pour des histoires d'argent, de trahison et d'abus, pour des histoires de ressentiments, d'infidélités et de malentendus, parce que les gens sont des crétins. »



Thanks Jim Lynch & Jean Esch ! What a great pleasure it has been !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
Commenter  J’apprécie          173
À marée basse / Les grandes marées

Mais qu’il est joli ce roman ! Dit comme ça bien évidemment ça peut sembler niais mais j’ai été vraiment touché par la grâce de cette histoire et par son personnage principal totalement irrésistible.



« Les grandes marées » est un roman sur le passage à l'âge adulte qui se déroule sur la côte de Washington. Miles O'Malley, adolescent de 13 ans, trop petit pour son âge, ne s’intéresse pas vraiment aux mêmes choses que les autres gamins. Il a une connaissance encyclopédique de la vie marine ; Son héroïne est Rachel Carson, une biologiste marine et militante écologiste, morte il y a des années ; Sa meilleure amie est une médium, une vieille dame atteinte d'un trouble neurologique invalidant. Mais une fois ces « petites » particularités écartées, il n’en reste pas moins un gosse de 13 ans, fou amoureux de son ex baby-sitter, inquiet de la séparation de ses parents qui semble se profiler.

Souvent la nuit il se faufile hors de chez lui pour explorer les vasières du Pudget Sound et c’est lors d’une de ses escapades qu’il va faire la plus importante découverte jamais faite dans cette région : un calamar géant échoué. Il devient une sensation médiatique, attirant toutes sortes d'attentions, et alors que la mer continue de lui offrir des découvertes improbables, Miles doit faire face aux difficultés qui accompagnent le mystérieux processus de la croissance.



Miles O’Malley est terriblement attachant. Je l'ai trouvé drôle, touchant, sensible, un personnage principal vraiment délicieux. On le rencontre durant l’été où l’enfant va tirer sa révérence, ou l’ado va devoir faire des deuils pour renaitre.



L’autre personnage principal de ce livre c’est bien sûr l'océan. C’est une ode à la vie discrète et énigmatique cachée dans l’eau qui nous emmène à travers les vagues, les marées, le sable. On sent l’iode, on voit la baie. Je vous assure qu’il n’y a pas besoin d’être fasciné par les palourdes, les nudibranches et les étoiles de mer pour apprécier cette lecture, parole de terrienne. Avec son roman, l’auteur nous donne tout simplement envie de regarder plus intensément la nature qui nous entoure.



L’écriture très fluide dans laquelle l'auteur parvient à insuffler de la poésie alors qu’il enchaine les descriptions quasi scientifiques, est un pur bonheur.

Bref, j'ai adoré la voix de Jim Lynch et je me réjouis d’avoir « Face au vent » dans ma pal.



Traduit de l‘anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
Commenter  J’apprécie          168




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jim Lynch (561)Voir plus

Quiz Voir plus

SF, fantasy ou fantastique ? (facile)

"Le Fantôme de Canterville" d'Oscar Wilde ?

Science-fiction
Fantasy
Fantastique

15 questions
1267 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fiction , fantasy , fantastique , imaginaireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}