Ce roman graphique est à la fois une fable et une réflexion sur la société consumériste et mercantiliste d'aujourd'hui d'aujourd'hui. A travers l'histoire du héros qui refuse d'être mis en cage, le lecteur s'interroge sur la notion de liberté et de bonheur. Les dessins étant aussi très réussis, ce livre ne pourra pas vous laisser indifférent.
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Je n'ai pas envie de vous faire un résumé tout bonnement parce que je ne saurais quoi vous dire et que c'est le genre de petite pépite à découvrir par vous même.
Je suis tombée sous le charme de cette histoire et surtout des illustrations de cet artiste. Il a su me faire voyager et rêver à travers ses pages et ses dessins si délicats, pleins de détails et de clin d'œil à l'art.
Je ne vais pas vous cacher que j'ai été très touchée par l'histoire et que cet album m'a fait verser quelques larmes.
On y parle de l'enfance et de la méchanceté des enfants entre eux, mais aussi de la difficulté de ne pas entrer dans le moule et d'être spécial ...
Mais on parle aussi d'amour, de deuil et d'amitié.
Un voyage onirique, bercé tantôt de vives couleurs tantôt de sombre ténèbres, qui peut avoir plusieurs sens de lectures.
Une histoire qui parlera aussi bien au plus jeunes comme aux plus grands.
Une magnifique découverte qui a su me faire m'évader le temps d'un instant.
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Je suis ravie qu'il y ait enfin une traduction d'un album de Jimmy ! J'aime particulièrement ce qu'il fait, les couleurs qu'il utilise et les messages qu'il souhaite faire passer.
Dans "Nuit étoilée", Jimmy a réussi avec beaucoup de justesse à dessiner les difficultés de la fin de l'enfance/début de l'adolescence. Nous y decouvrons une jeune fille mal dans sa peau, ne sachant comment dialoguer avec ses parents et exprimer la peine causée pat la mort de son grand-père. Nous y decouvrons également la solitude, la mise à l'écart des autres enfants et le harcèlement scolaire. Jimmy nous parle également d'espoir, d'amitié et de courage.
Jimmy, c'est donc un message fort, mais aussi une identité artistique incroyable. Ses dessins sont magnifiques ! Et les couleurs utilisées donnent du peps, elles sont vives, c'est un régal pour les yeux.
Cet album touchant, je dirais même bouleversant, est donc ABSOLUMENT à lire !
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Dans cet album assez long (130 p.), Jimmy Liao nous livre avec beaucoup de douceur et d’émotions l’histoire d’un énorme rocher bleu qui vit dans une forêt profonde. « Vit », oui, car il sent le soleil sur lui et aime entendre les oiseaux. C’est d’ailleurs lui qui nous raconte son aventure sur plusieurs années. Il vivait tranquillement dans sa forêt bercé par les vents, le chant des oiseaux, la pluie, depuis dix mille ans ! Mais suite à un incendie puis un déluge qui dure 7749 jours, le rocher est brisé en deux par des hommes qui l’emporte très loin et le taillent en forme de statue d’éléphant. A partir de là, le parcours de notre rocher ne sera que taille, vie malheureuse à regretter sa « moitié » et effritements.
Mon fils de 5 ans et moi avons eu les mêmes réactions (à vous de retrouver à qui correspond le commentaire ). Ce livre nous a tout d’abord étonné : « que c’est long pour un album jeunesse » puis ému : « pauvre rocher qui est tout cassé loin de son autre bout !», puis émerveillé : « toutes ces couleurs, cette subtilité, cette poésie et cet espoir malgré la souffrance » car bien évidemment on peut rapprocher l’histoire du rocher bleu de celle de toute personne arrachée de force à ceux qu’elle aime, taillée en pièces pour le « bonheur » des autres, subissant la séparation, le déracinement mais en ayant toujours de l’espoir…
Plein d’allégories, ce conte philosophique évoque et met en image l’amour, la perte, le courage, la solitude, l’attente, l’espoir… Une alternance de dessins joyeux et plus tristes reflètent ce que ressent le rocher. Le temps qui passe et l’éloignement est symbolisé par sa masse qui diminue mais il ne perd jamais espoir de retrouver un jour sa moitié et sa forêt. On le chéri certes sous forme de sculpture, de pendentifs, de pierre tombale…Mais ce n’est que lorsqu’il est devenu un symbole d’amour pur qu’il peut redevenir poussière et partir, enfin.
De très beaux dessins, plein de poésie comme le brouillard au petit matin dans la forêt.
J’ai très envie de lire d’autres albums de cet auteur – illustrateur taïwanais.
Quant à mon fils, il collectionne les cailloux et les peints en bleu…
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Un livre intriguant, étrange même au début de sa lecture car il semble n'avoir ni queue ni tête. Pourtant a travers des questions, des contes ou des fables l'auteur pousse le lecteur à se questionner sur les multiples facettes qu'offre la vie. Sans jamais apporter de réponses précise la liberté de penser est toujours présente et plaisante au fil des pages. De plus les illustrations sont à la fois drôles et poétiques.
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Quatrième de couverture : Une petite fille s’est endormie… Soudain elle entend Lapin murmurer son nom, et elle part jouer avec lui, dans la forêt qui dissimule ses secrets. Elle se rappelle ses rêves… Mais n’est-elle pas toujours au cœur du songe ? Pourquoi ne pas s’amuser à confondre rêve et réalité ?
Tout est dit dans ces quelques lignes. Une ou deux phrases sur chaque page emplies de poésie ; phrases minimalistes mais qui disent l’essentiel : « un mercredi après-midi, le vent soufflait, je me suis endormie… Les voiles blancs se sont mis à frissonner. » Ces quelques mots suffisent à être dans l’ambiance. Le dessin tout en finesse, en gris et blanc, complète harmonieusement le texte. Une douceur et une poésie incroyables émanent de ce livre extraordinaire. On se surprend à suivre la petite fille dans son imaginaire puis à chaque page tournée, à plonger dans ses propres rêves éveillés.
Une véritable ode à l’imaginaire enfantin et à la poésie. Une pure merveille.
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Sous une même lune 🌜
Je découvre cette maison d’édition avec cet album et ce fut une magnifique surprise!
Petit Han est un garçon qui attend chaque jour devant sa fenêtre. Un jour, il rencontre un premier animal blessé qu’il va soigné: un lion. Vient ensuite un défilé d’animaux accidentés.
La réflexion autour de cet album est très touchante et je ne m’attendais pas à ces dernières pages qui dégagent beaucoup d’émotions, j’ai du expliquer à ma fille de 3 ans avec des mots d’enfants le « bobo » de ce monsieur. Elle a également beaucoup été touchée par ce livre. Attentive lorsque je lui ai lu, elle était triste pour ces animaux et se demandait pourquoi ils étaient dans cet état. Je lui ai retourné la question et son imagination a pris le dessus en inventant leur histoire. La petite ironie a été que son regard s’est très vite tourné sur cette lune qui changeait et brillait toujours autant dans le ciel. Les illustrations sont très douces et apportent un équilibre à ces tristes scènes.
Les messages que nous fait passer l’auteur par petit Han sont très forts: l’espoir, l’attente, la guerre… Et cet album a été une très belle manière de les exprimer.
Un joli petit coup de cœur pour maman et sa fille!
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Quel bel album, d’une telle tendresse et d’une sensibilité incroyable. Les illustrations sont lumineuses et tellement en adéquation avec le texte. Avec simplicité, l’auteur aborde des notions telles que la liberté, l’amitié et l’amour. C’est le genre de livre où je pense que l’enfant doit être accompagné, pour comprendre les subtilités et la poésie qui s’en dégagent.
Le poisson qui me souriait nous fait réfléchir, en nous parlant également d’écologie. C’est sous-jacent mais bien présent. J’aime quand la littérature jeunesse nous permet également réflexion, et nous amène à nous questionner. Et ici, la grande question est surtout « Où est la place de ce poisson, après tout ? ». Un sans faute pour moi.
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Le poisson qui me souriait dans ma maison est maintenant chez lui, dans l'océan. Désormais, l'océan tout entier me sourit. Et c'est bien ainsi.
Une découverte que cet album graphique.
Ce monsieur a un poisson sui lui sourit jusqu'à ce qu'il comprenne, ayant vécu l enfermement lui meme, que son ami le poisson reve de grands espaces.
Un bel ouvrage pour expliquer le besoin de liberté, les notions d emprisonnement, l'amitié, le devouement et l amour.
Les illustrations sont crayonnées, les couleurs sont douces.
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Ce magnifique roman graphique mêle rêve et réalité, nous emmène voir derrière les choses, sous la surface, dans les passages secrets. L’humour et la poésie se marient au fil des pages pour nous faire partager l’imaginaire d’une jeune fille quasiment aveugle, en plongée dans le métro. Sa rêverie transforme cet univers sombre et mystérieux en tableaux colorés, toujours en léger décalage par rapport à la réalité. Les wagons se transforment en aquarium, les voyageurs, anges, éléphants ou lapins blancs, traversent des paysages oniriques parsemés de fleurs ou de flocons de neige. Le métro devient une sorte de train fantôme sur les rails d’un imaginaire d’autant plus riche et coloré que le monologue intérieur évoque de sombres réalités : solitude, doute, angoisse … La dernière phrase de l’album, « je cherche la petite lumière qui palpite en moi », permet cependant tous les espoirs.
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Jimmy est le nom de plume d’un jeune auteur chinois.
L’histoire toute simple raconte la rencontre entre un garçon et une fille dans la banlieue d’une grande ville, une double page au début du livre en donne d’emblée, l’atmosphère. Ils habitent le même immeuble et pourtant ils ne se connaissent pas. Quand elle sort de chez elle, elle a l’habitude de tourner à gauche et lui toujours à droite. Ils vivent seuls et ressentent un certain vague à l’âme jusqu’à ce 22 décembre où ils vont se rencontrer au parc, autour d’une fontaine. Emotions. Ils échangent leur numéro de téléphone. Mais un orage éclate et la pluie efface les chiffres écrits à l’encre. Ils vont se perdre alors même qu’ils viennent de se trouver.
Une soixantaine de double pages remarquablement oniriques dans lesquels nos deux amants transis vivent des contradictions urbaines : les trains, les palissades du parc, les escaliers mécaniques, les quais de gare jusqu’aux deux gargouilles qui poussent et tirent les ascenseurs, empêchent leur rencontre.
Un très bel album empli de poésie et d'émotion.
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Un album à lire avant de partager, je pense.
Un petit garçon attend derrière une fenêtre et voit un premier animal s'approcher. Il est blessé... un clou. L'enfant le soigne.
Le petit garçon attend... un second animal... blessé... on lui a coupé les défenses.
A cet instant, on peut pressentir une gradation et, peut-être, la causalité humaine.
Le petit garçon attend... un troisième animal... blessé... par une flèche.
Le petit garçon attend...
Et l'histoire bascule.
Une voiture arrive et c'est son père.
Mais un père en treillis militaire.
Retrouvailles, énorme câlin familial... l'histoire aurait pu s'arrêter là.
Jimmy Liao décide de poursuivre. Sur la page suivante, on découvre que le père a une prothèse à la jambe. Le lien avec les autres animaux se fait dans la tête du lecteur.
Père et fils échangent quelques mots qui parlent de l'absence, de leurs pensées qui les portaient l'un vers l'autre.
Jimmy Liao poursuit. Pensaient-ils sous la même lune ?
L'avant dernière image est une image de lune, que deux avions de guerre, larguant des bombes, vont traverser. Le texte nous dit les mots du père : "Oui, c'est la même lune."
Rien n'est dit, tout est suggéré mais cette image est très forte et j'ignore comment un enfant peut la recevoir.
Jimmy Liao, illustrateur taïwanais, est une référence. Il est d'ailleurs nominé pour le prix Astrid Lindgren Memorial Award 2024.
Les illustrations douces, pleines de bonté et de tendresse, nous amèneront à recevoir les dernières images dans un certain état d'esprit, qui soulignera fortement le propos.
L'album est construit avec soin et détails : les chiffres sur les pages de garde nous parlent de l'attente. Le croissant de lune avec les oiseaux avant que l'histoire ne commence fait sens avec l'avant dernière image. La première attente sous la lune répond à la fenêtre abandonnée de la dernière page... Rien n'est de trop !
On suit l'alternance des illustrations avec d'abord les fenêtres aux couleurs chaudes, puis la page de soin blanche qui ne se focalise que sur la relation, et enfin la page nocturne, bleue foncée éclairée d'une lune jaune vive, qui a - paradoxalement - valeur de renaissance. C'est beau.
La structure "conte de randonnée" est d'ailleurs très importante ici : la graduation des types de blessures et la répétition - qui ne contient qu'une exception, la double page du câlin - nous force à faire le lien entre toutes ces histoires.
Petit Han s'occupe des animaux mais le sens de l'album est plus profond que cela...
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Chaque soir, Petit Han observe attentivement par la fenêtre ce qu’il s’y passe à la lueur de la lune. Un soir, un lion blessé apparait. Han court lui porter secours. Un autre soir, c’est un éléphant défiguré qui fait son apparition. Un autre soir encore, c’est une grue estropiée. Han porte ainsi secours à chaque animal rencontré à la lumière de la lune. Et puis un soir, enfin, c’est son père qui revient…
… de la guerre, avec ses propres blessures.
Rares sont les albums qui abordent les revers de la guerre, - l’attente et l’espoir des proches - , et ce, de manière aussi subtile. Ici le petit Han, impatient de retrouver son père sain et sauf, du moins l’espère t-il,* s’imagine lui porter secours à travers les soins accordés aux animaux nés de son imagination. Dès lors, la fenêtre, la lune, de même que les animaux près desquels s’installera Han à la lueur de la lune, deviennent des personnages à part entière dans cet album où le traitement de la couleur se fait poétique au fur et a mesure que la lumière décline. De même, la répétition des apparitions des animaux sous la lune à travers la fenêtre créée une musicalité, telle une comptine, qui n’est pas pour déplaire au lecteur tout en favorisant une certaine identification chez les plus jeunes, eux aussi souvent absorbés par leur imagination débordante. De ce fait également, empathie et bienveillance règnent en maître dans cet album très émouvant.
Ainsi, la cruauté de la guerre est contrebalancée par l’espoir sans faille et opiniâtre de jours meilleurs. Un bel album qui nous rappelle qu’après la pluie vient toujours le beau temps, il suffit d’être patient et d’espérer.
*Le lecteur, quant à lui, ne comprend vraiment de quoi il retourne que lorsqu’il voit le camion vert, symbolisant la guerre, apparaître par la fenêtre.
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« Une émotion, soudaine et puissante, le foudroie ; Il se brise de toutes parts et vole en éclats. »
Après avoir essuyé un terrible incendie puis subi la saison des pluies, un énorme rocher bleu millénaire, vivant en harmonie avec la nature au sein d’une vaste forêt, est fendu en deux. Tandis qu’une de ses parties reste sur place, un long périple débute pour l’autre moitié qui passe de mains en mains pour être sculpté et sans cesse remodelé. Ainsi, prenant la forme d’un éléphant ou bien d’un oiseau ou encore d’un médaillon, notre rocher devient le témoin privilégié des émotions ressenties par ceux qui l’admirent, l’entourent, le possèdent ou l’oublient. Mais dès lors que l’émotion, souvent associée à une perte devient trop forte et qu’un élément, tel un clin d’œil (objet de couleurs bleue), lui rappelle la propre perte de sa moitié et le manque de sa forêt dont il a été déraciné, il se brise et s'amenuise…
… jusqu’à finalement devenir poussière.
L’auteur nous propose un album aux allures de conte philosophique et initiatique, poétique et émouvant, riche en symboles, dans lequel les illustrations s’allient à merveille avec le texte pour proposer aux lecteurs une réflexion profonde et véhiculer un beau message d’espoir et de résilience. Car déraciné, divisé, écartelé, brisé, broyé, le rocher, ou du moins ce qu’il en reste et bien que le temps passe et la nostalgie l’étreigne, continue de garder espoir et de croire en ses retrouvailles avec sa forêt et son autre moitié.
Très gros coup de cœur pour cet album d’une grande profondeur.
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