Hazel se bat depuis trois ans contre un cancer de la thyroïde qui en est au stade IV, c'est-à-dire avec des métastases partout, des poumons qui ne veulent plus fonctionner tous seuls, d’où la bombonne à Oxygène sur roulettes qui l’accompagne partout.
Pour céder aux injonctions de sa mère qui s’inquiète car elle se renferme sur elle, Hazel se rend une dernière fois au groupe de parole auquel elle appartient mais qui ne semble plus rien lui apporter. Elle s’agite sur sa chaise en échangeant avec Isaac, victime lui d’un cancer de l’œil et qui, non content de lui avoir piqué cet œil, a décidé de s’étendre notamment à l’autre. C’est alors qu’elle fait la connaissance d’Augustus qui raconte avoir été opéré d’un ostéosarcome et porte une prothèse.
Si Hazel sait qu’elle est en phase terminale d’un cancer incurable, Augustus est en rémission complète. Isaac sait qu’il va devoir être opéré pour le second œil avec un très grand risque de devenir aveugle. Nous allons ainsi suivre ce trio d’amis que le cancer rapproche, leur façon d’aborder la vie et leurs relations avec les autres, que ce soit les parents, les amis…
Ce que j’en pense :
J’ai beaucoup apprécié ce livre que beaucoup de gens sur les sites littéraires, les réseaux… car cela a été un succès planétaire. il y a déjà eu plus de mille critiques...
On voit évaluer Hazel, qui sait qu’elle ne s’en sortira pas. Elle a treize ans quand on diagnostique son cancer de la thyroïde et seize ans lorsque l’on fait sa connaissance. C’est une ado plutôt sympathique, qui est consciente de son état, essaie de vivre de façon la plus normale possible mais comment la vie peut elle être belle quand on ne peut plus respirer, qu’on se promène avec sa bouteille d’oxygène partout, quand les poumons se remplissent régulièrement de liquide et qu’il faut l’hospitaliser en urgence pour aspirer tout cela.
Les relations avec la maladie sont décrites avec leurs mots d'adolescents, qui sont devenus adultes beaucoup trop tôt, souvent bien plus que leurs parents (le père d’Hazel pleure très souvent, et c’est elle qui le rassure et le console. Il n’accepte pas cette maladie, c’est une injustice. Il sait que sa fille va bientôt mourir mais il refuse d’en parler, comme si en niant les faits, ils ne se produiront pas. Sa mère veut absolument qu’elle profite de la vie, qu’elle sorte alors qu’elle est mieux dans ses livres. Elle est persuadée qu’Hazel est déprimée car elle est mieux seule, ses préoccupations sont tellement loin de celles des autres filles de son âge.
Ils sont tous les deux décontenancés, car c’est dur d’avoir un enfant malade, ce n’est pas dans l’ordre des choses, la mort c’est pour les personnes âgées, qui ont vécu, pour leurs enfants la vie a à peine commencé.
Les relations entre les trois ados, sont évoquées de façon décomplexée, on parle de sexe, de premier rapport que l’on doit remettre au plus tard possible, en étant sûr d’être amoureux, que ce soit le vrai grand et unique amour de leur vie. Et, en même temps, il y a beaucoup de pudeur.
Isaac est très attachant lui-aussi. Quand il perd la vue, il s’organise pour trouver des logiciels qui peuvent l’aider pour continuer à aller sur internet, jouer à son jeu favori. Il met un point d’honneur à se débrouiller le plus possible seul, mais n’hésite pas à se faire aidée si cela est nécessaire.
La relation avec leurs camarades est fort bien étudiée elle-aussi, comment garder ses amis quand on est malade ? C’est une question primordiale que les gens « normaux » ne peuvent même pas imaginer : on murit trop vite avec la maladie, alors les centres d’intérêt sont à des années-lumière. certains gardent le contact de loin d'autres fuit (cf. la scène hilarante où Isaac bombarde d’œufs la voiture de Monica
Entre eux ils parlent chimio, médicaments qu’ils ont eu ou pas, espérance de vie… le groupe de parole les aident mais pas toujours, mais il est un lieu d’échange où peut parler de la maladie comme on veut. On les suit, dans leur intimité, même dans les toilettes où la chimio les fait vomir, parfois même avant de les atteindre, les effets secondaires des médicaments, protéger l’autre en refusant les visites quand ils sont hospitalisés alors que la solitude est lourde.
Tout est bien décrit, bien maîtrisé, et laisser les ados parler de leur cancer en toute liberté avec leurs mots à eux, de leurs espoirs même s’ils sont limités. Ils parlent de tout, ils n’ont pas de temps à perdre et la souffrance, comme la mort, rôde pas loin d’eux. Ils sont attachants tous les trois. Ils deviennent des étoiles filantes beaucoup trop tôt.
Il y a beaucoup de tendresse, de maturité et de réalisme dans ce livre et l’auteur ne sombre ni dans le pathos, ni dans la caricature. C’est un véritable plaisir de lecture qui ne plombe pas le moral. Il s’adresse avant tout à des adolescents mais, en tant qu’adulte j’ai passé un bon moment. Certaines phrases sont percutantes : Se prendre la tête est un effet secondaire de mourir… Le truc avec la souffrance, c’est qu’elle exige d’être ressentie… On meurt au milieu de la vie, au milieu d’une phrase.
La quatrième de couverture me plaît :on y voit des commentaires d’auteurs, de critiques littéraires, d’admirateurs…
Un bon livre qui fait passer un bon moment, qui est rarement triste car ils réussissent à nous faire rire, à nous faire retrouver notre adolescence. Il nous fait du bien.
Note : 8,7/10
Lien :
http://eveyeshe.canalblog.co..