Citations de John Katzenbach (117)
C'était typique du comportement aberrant que le Loup incitait chacune d'elles à avoir : marcher dans la mauvaise direction. Imaginer un tueur de l'autre coté de sa fenêtre. Entendre des bruits. Voir des choses. Ne faire confiance à personne, parce que si vous baissez la garde un seul instant, vous mourrez. Et si vous restez sur vos gardes, vous risquez de vous faire tuer quand même.
je ne résiste pas à cet hommage à Ponson du Terrail*
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Et sa voix?
Si je l'entends, je la reconnaitrai peut-être. Surtout de près. Une voix sifflante comme un serpent.
* Pour mémoire le rocambolesque Ponson écrivait "ses mains étaient aussi froides que celles d'un serpent"
C'est sans doute Satan qui tend la pomme à Eve et l'incite à braver l'interdit
Une des clés de la psychanalyse réside dans cette étrange relation qui s'instaure entre l'analyste et son patient: celui-ci raconte sa vie privée, dans le moindre détail, à un interlocuteur qui, lui, n'en fait rien et qui ne réagit que très rarement, même à l'information la plus provocante.
Certaines relations sont fragiles d'emblée et ne devraient jamais se développer, mais pour certaines raisons, curieuses et néfastes, elles prennent racine et créent un ballet mortel.
Son esprit vivait dans un monde différent de celui qu'arpentait son corps.
Est-ce que quelqu'un est à l'abri? Est-ce qu'il existe des relations sans danger? Est-ce que, très souvent, les gens que nous aimons et respectons ne nous font pas plus souffrir que ceux que nous craignons et haïssons?
Ce n'est pas ce qu'on a dans les mains qui est dangereux, Ricky. Vous devriez le savoir. Au bout du compte, c'est ce que nous avons dans la tête.
Être fou et marcher dans toutes les directions vous ouvre la fenêtre la plus lumineuse sur la nature humaine. On a l’impression de regarder la ville s’écouler devant soi, comme l’eau qui cascade sous l’ouverture de la passe à poissons.
« Tu as soif, Numéro Quatre ? »
Jennifer eut soudain l'impression que sa gorge la brûlait. Elle hocha la tête.
« Bois, Numéro Quatre. »
[...]
« Ca va mieux, Numéro Quatre ? »
Jennifer acquiesça. Mais c'était faux. Rien n'allait mieux. Tout à coup, elle faillit succomber à l'envie de hurler « Je m'appelle Jennifer ! », mais elle n'était même plus capable de former ces mots, de leur faire franchir ses lèvres déshydratées. En dépit de l'eau qu'elle avait bue, elle était encore muette.
Cela lui rappela qu'elle devait accentuer la pression sur Mark Wolfe. Elle ne voyait pas très bien comment elle pourrait lui faire peur au point qu'il fasse ses bagages et disparaisse sur-le-champ - en emportant avec lui ses perversions dans un autre quartier ou une autre ville, où d'autres services de police prendraient le relai : dans le jargon des flics, on appelait « chasser les ordures » cette manière de se défausser d'une responsabilité juridictionnelle. Mais le jour où sa mère partirait en maison de retraite... bon Dieu, ce jour-là, elle ferait en sorte que Mark Wolfe commence à se dire que déménager était une sacrée bonne idée.
les préjugés sont â la merci d'erreur humaine et de meurtres.
L'analyste distribue les cartes lentement, guette les réactions, essaie de susciter des plongées dans les profondeurs de la mémoire. Mais il avait trop peu de temps.
Tout le monde a des procédures. Mais elles servent surtout à empêcher les contacts, au lieu de les favoriser. Les gens à l’esprit mesquin et sans imagination la remplacent par des plannings et des procédures. Ceux qui ont de la personnalité savent qu’ils peuvent ne pas en tenir compte.
Quand on est pris dans le courant, il faut se plier à deux ou trois principes grâce auxquels cette expérience sera dérangeante, peut-être terrifiante, certainement épuisante, mais rien de plus que désagréable. Si l’on n’en tient pas compte, on est presque certain d’y laisser la vie. Comme le courant est étroit, il n’est pas nécessaire de lutter contre lui. Il suffit de nager parallèlement au rivage : au bout de quelques secondes, l’attraction du courant diminue suffisamment pour permettre de nager jusqu’au bord. De fait, les courants sont aussi très courts, en général, de sorte qu’on peut les chevaucher et, quand l’attraction diminue, adapter sa direction en conséquence et nager jusqu’au rivage.
Détruire. Quel mot bizarre. Il peut signifier leur ruine financière. Ou leur naufrage social. Ou encore un viol psychologique.
L'idée d'attendre de mourir me tue, pensa-t-elle, sans être sensible à l'ironie de cette réflexion.
Il se dit qu'il réussissait (visuellement, en tout cas) dans sa tentative de s'adapter au monde où il avait décidé de s'enfoncer. Mais peut-être était-il plus difficile qu'il ne le croyait de se défaire de ce qu'on a été. On porte avec soi ce que l'on est, à l'intérieur et à l'extérieur.
- Ne dites jamais le mot "jamais".
C'est un des aspects les plus curieux de la psychanalyse : celui qui veut la pratiquer doit se soumettre au traitement qu'il infligera plus tard à ses patients. Un cardiologue n'est pas obligé de se faire opérer par un confrère dans le cadre de sa formation.
Cette prise de conscience aurait dû le vider. Au lieu de quoi, il se sentait gonflé d’une énergie inattendue. Et il était soulagé, bizarrement. Il se dit que la découverte de la vérité, après qu’il eut été longtemps entouré par le mensonge, était comme un carburant qui le poussait en avant.
Cette nuit-là, il allait devoir parcourir des kilomètres. Des kilomètres d’autoroute et des kilomètres dans son cœur. Un trajet qui l’entraînerait au plus profond de son passé, tout en lui montrant la direction de son avenir. Il accéléra encore, comme le coureur de marathon qui sent que la ligne d’arrivée approche – elle est encore hors de vue, mais il la sent à la douleur dans ses jambes et dans ses pieds, à l’épuisement s’insinuant plus profond dans son corps à chaque inspiration.