Premier tome 5 pour John Tarachine et je dois avouer que cela se sent un peu, dans un tome qui heureusement retrouver ses racines, mais repose avant tout sur l’émotion et non sur la clarté ^^!
J’aime beaucoup Ocean Rush depuis ses débuts pour la réflexion qu’il propose de manière assez méta sur la vie d’artiste et notre rapport à l’image et aux films en particulier. Cependant, je dois aussi reconnaître qu’il y a de nombreux moments où c’est assez abscons. Cela fut particulièrement le cas dans les précédents tomes et c’est encore un peu le cas ici, même si on commence à voir le bout du tunnel.
Il y a d’abord une très belle ouverture qui se propose de revenir sur la perte de motivation d’Umiko qui est en train de lâcher prise face à la pression et à cause des rivalités avec les autres cinéastes de son entourage. C’est conté de manière assez intimiste et poignante, avec une très belle économie de mots et surtout un puissant message méta, qui m’a vraiment parlé. Mais aussi un retour à la relation originelle Umiko-Kai qui m’a prise au coeur et m’a fait un bien fou, car c’est ça l’essence de l’histoire.
On assiste alors à une artiste qui se trouve et se retrouve, ce qui est vraiment poignant mais aussi fascinant pour nous lecteurs qui nous passionnons pour le métier d’artiste, ses failles et ses forces, ses mécanismes et ses sources. A nouveau sans rien dire, juste en montrant, l’autrice en dit beaucoup et c’est là toute la force de ce tome dont les mots importent peu finalement par rapport aux choix et aux regards posés. Umiko se relance, repart dans sa passion, retrouve sa voie et Kai l’y aide. C’est juste beau. Pas besoin d’en faire ou dire plus.
Reste un discours assez complexe sur la création. L’autrice nous montre combien c’est un univers compétitif qu’on le veuille ou non, qu’on nous le transmette ou qu’on se l’impose. Elle nous montre la fragilité des âmes et des projets qui en découlent. On peut s’emballer et partir bille en tête, comme sombrer et ne plus rien produire. Ici, cela a failli arriver à Umiko à cause de la pression et des comparaisons qu’elle s’était mise en tête. Heureusement que Kai sans le vouloir a su la remettre sur les rails, car tout comme lui, on a envie nous aussi de la voir trouver le bonheur dans cette passion et on a envie de voir enfin son projet.
Titre vraiment intimiste et arty, Ocean Rush semble s’écrire au fur et à mesure de l’espace offert à son autrice, tout comme son héroïne écrit son histoire au fil de ses états d’âme. C’est poétique, intrinsèquement intimiste et très méta. Il y a une certaine magie dans cette mise en scène tellement économe et avare en mots, mais une belle force derrière, qui je veux le croire pourrait parler au plus grand nombre s’il osait franchir le pas. Espérons que la venue de l’autrice au Salon du livre de Bruxelles aura débloqué quelques réticents.
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