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Critiques de Jón Kalman Stefánsson (1146)
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Ton absence n'est que ténèbres

C'est la 1ère fois que je lis un livre de Jon Kalman Stefanson et je dois dire que je n'ai pas vraiment adhéré.

Nous sommes été 2020, un homme se retrouve dans une petite église en Islande du Nord, l'Islande des fjords. Il ne sait plus qui il est ni ce qu'il fait ici. Par contre les gens qu'il rencontre semblent le connaître. Il tait son amnésie Grâce aux rencontres qu'il fait, il marche vers ses souvenirs et il remonte jusqu'à 120 ans en arrière, véritable saga familiale

Mais il est vraiment très difficile de se retrouver, sans cesse des allers et retours sans prévenir. Ce n'est qu'à la moitié du livre que je l'ai trouvé intéressant. Certaines histoires de vie sont agréables à lire.

De plus , nous avons une vision de l'Islande avec des paysages très beaux . Description d'une vie simple , très dure et très isolée

Globalement je l'ai trouvé bien compliqué à suivre
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Ton absence n'est que ténèbres

Roman récompensé, je m'attendais à une oeuvre atypique et brillante. le début est intéressant dans cette ambiance très islandaise : un personnage narrateur mystérieux et amnésique qui émerge d'un cimetière, on peut espérer un peu de surnaturel (un spectre qui revient sur les lieux de sa vie ?)



Patatra ! (avec le son c'est mieux) : le roman accumule ensuite une série de personnages en vrac dont on ne sait jamais s'ils connaissent ou pas le narrateur et inversement si celui-ci sait qui il est et qui sont ses interlocuteurs.



Le lecteur est perdu dans ce fjord où s'entremêlent des personnages sans intérêt (le bucheron qui raconte ses émois d'ado est d'un pénible non pas seulement pour les autres personnages mais pour le lecteur aussi), avec des grandes phrases existentielles balancées par les personnages et le narrateur, et après on ne sait pas quoi en faire...



Le lecteur espère encore connaître une révélation sur un narrateur qui serait un esprit et non un être de chair avec des personnages qui ont des visions de lui mais ne s'en rendent pas compte (oui j'essaie d'améliorer le livre)... He bien non : tant de personnages inintéressants avec leurs petites histoires et leurs grandes phrases existentielles (sur fond de Covid_19, le présentisme dans le roman est quand même horrible), ce qui finit pas convaincre le lecteur d'aller voir la fin et là c'est la déception (alerte spoiler, mais bon le suspens n'est pas vraiment là) : le narrateur va se boire des bières et faire la fête...



Roman très décevant, à moitié lu en conséquence dont la fin confirme la crainte du lecteur devant cette saga islandaise ennuyeuse à souhait (faut-il aimer l'ennui pour attribuer le prix du meilleur roman étranger ?...).
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Ton absence n'est que ténèbres

Jòn Kalman Stefansson excelle dans l'analyse des sentiments, l'amour, la tristesse, la peine liée à la perte d'êtres aimés. Il révèle toute l'étendue de la nature humaine. Il entraîne le lecteur dans les paysages grandioses du bout du monde, dans les fjords d'Islande. On est fasciné par sa poésie, par sa virtuosité à jongler avec les mots. A chaque page se sont des passions amoureuses, sensuelles, où filiales, parfois douloureuses, tristes. C'est de l'émotion permanente sur presque 600 pages. Dans un fjord « au nord du monde », un homme arrive dans un village, il a perdu la tête, les gens qu'il rencontre, le connaissent et vont à l'aide de récits, lui conter l'histoire d'une famille depuis le milieu du 19ème siècle jusqu'à nos jours. Il est entré dans l'hôtel tenu par Soley, c'est elle qui lui apprendra une multitude de vies. Aldis qui meurt dans un accident de voiture causé par sa fille. Gudridur qui vit avec Gisli son mari et ses filles dans une ferme isolée, elle a écrit un article sur le lombric qu'elle nomme « le poète de la glèbe », elle l'envoie au magazine local, l'article a un gros succès et va changer sa vie. Le pasteur qui correspond avec un poète allemand disparu. Le postier qui fait un long trajet pour apporter 3 livres. Ah ! Les livres ils sont partout dans les romans de Jon Kalman Stefansson. Dans celui-ci en plus de la littérature, la musique est omniprésente, d'Edith Piaf aux rappeurs, en passant par Bob Dylan, les Beatles, Bruce Springsteen et tant d'autres. Dans ce foisonnement de personnages, tous plus attachants les uns que les autres, j'ai été bouleversé par le couple Hafrum et Skuli, au décès de l'une devant la peine de l'autre. J'ai été ému par les rapports entre Halldor et son fils Erikur, qu'un lourd secret a éloignés. Il est difficile de tisser la trame de ce roman car ces vies et ces disparitions qui sont contées à l'homme qui a perdu la mémoire ne suivent pas un ordre chronologique, elles sont autant « d'absences qui ne sont que ténèbres ». Le roman n'est pas triste, il est poétiquement émouvant. L'homme qui a perdu la mémoire, n'est-il pas l'auteur, parfois un personnage, s'adresse à lui pour lui dire «  mais c'est toi qui a écrit ça » ? Enfin, après avoir lu ce livre, plus jamais on ne verra un ver de terre, un lombric, sans se dire tiens voilà un « poète de la glèbe ».
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Ton absence n'est que ténèbres

Comment peut-on parler en détail de ce livre, comment le résumer en si peu de mots ?

Un exercice impossible ! L'écrit est tel qu'une relecture déboucherait sur une autre interprétation... et ce à l'infini.



Nous sommes en Islande, au cœur des fjords et des vieilles fermes où rien ne semble se passer mais où les habitants ont mille histoires. Ce pavé de 600 pages très dense commence par un homme. Il est amnésique mais ça, il ne le dévoile à personne de peur de blesser. Il rencontre une femme. Et celle-ci va commencer à lui raconter une histoire, qui va l'amener vers une autre histoire, qui va l'amener à rencontrer d'autres personnes qui vont lui raconter leur histoire. Et tout est bien sûr lié. Mais par qui ? Et surtout, comment cela est-il possible ?



Lire "Ton absence n'est que ténèbres" c'est accepter l'évasion. C'est être téléporté en Islande où les températures n'excèdent pas 17 degrés au plus fort de l'été, c'est percevoir les ténèbres sans fin de l'hiver, c'est la beauté des fjords, c'est la simplicité des natifs, des âmes résignées à rester isolés car c'est là qu'ils sont nés.

C'est prendre conscience que peu de choses ont lieu. Que l'on vit de l'élevage, de la pêche et du bon cœur des gens.



Au fil des pages, cet inconnu va en apprendre sur tout le monde, des belles histoires d'amour, des trahisons, des incompréhensions, des actes manqués. C'est la vie mais en plus beau. C'est poétique à souhait. C'est l'art de placer une phrase si pleine de sens, si belle, qu'elle illumine même les instants les plus sombres. Notre homme, à travers ces récits va, sans le savoir en apprendre aussi sur lui-même.



Véritable prise de conscience sur le sens de la vie, sur la mort aussi, Stéfansson nous a offert un chef-d'œuvre, un livre qui peut se lire et se relire à l'infini. J'en mets ma main à couper : un classique.



Impossible de sortir indemne de cette lecture tant les mots sont profonds, tant les personnages sont étoffés, tant les leçons de vie sont inoubliables. Même les longueurs prennent leur sens. Et ça, c'est un coup de maître.



Je n'en étais pas à la moitié que je savais déjà que ce livre rejoindrait mon classement de : livres à lire au moins une fois dans sa vie ! Allez-y !
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Ton absence n'est que ténèbres

Jón Kalman Stefánsson, Ton absence n’est que ténèbres - 2022 -



Journal de lecture - 28 décembre 2023 - 5 janvier 2024



« Un homme amnésique se retrouve dans un village des fjords sans savoir pourquoi ni comment il est arrivé là. Tout le monde semble le connaître mais lui n'a aucun souvenir ni de Soley, la propriétaire de l'hôtel, ni de sa soeur Runa ou d'Aldis, leur regrettée mère. Petit à petit, se déploient différents récits le plongeant dans l'histoire de cette famille du milieu du XIXe siècle jusqu'en 2020. » ( site Les libraires )



La narration n’est pas linéaire, mais on suit bien. Il y a beaucoup de personnages. Je suis un peu mélangée et, à cause de cela, ma lecture me semble plus ardue, mais j’adore au point de départ, puis, à mi-chemin, je me lasse un peu. Je trouve le thème principal ( l’amour ) bien important, mais son traitement, à mon avis, manque maintenant un peu de profondeur et le style se fait parfois plus banal. Je me rabats sur l’attachement que j’ai pour les personnages et l’autre sujet du roman ( on vit à la fois différentes dimensions du temps simultanément ) et j’espère qu’il prendra la vedette, car cet aspect du roman m’intéresse énormément. Je suis donc un peu partagée et je ne sais trop si j’aime vraiment, mais j’attends : j’aurai peut-être une surprise. Puis, le style redevient vibrant et la profondeur est, avec lui, de retour. Youppie ! Petit à petit, je découvre la présence du Temps et de la mort comme thèmes importants comme quoi, du moins il me semble, il existe dans nos vies différentes dimensions de nous qui nous viennent du passé et nous font être ce que nous sommes dans le présent.



Bilan : Il y a des passages très beaux et très émouvants et, l’auteur, parfois, se fait philosophe. J’aime. Comme souvent, avec moi, quand il s’agit d’un roman de 400 pages ou plus, je ne peux m’empêcher de trouver qu’il y a des longueurs et qu’il manque parfois de densité. Cependant, j’aime assez l’atmosphère et le ton pour continuer. Mon personnage préféré : Gudridur ! Cette fermière, pauvre, sans instruction, qui observe les lombrics et envoie ses découvertes et ses réflexions sur eux à une revue scientifique prestigieuse. Elle est vraiment très inspirante dans sa façon d’aborder la vie. Plus que jamais, vers la fin, je m’attache à Skuli et Hafrun, ces deux là, amoureux depuis plus de soixante ans et qui, désormais doivent vivre séparés. Séparés ? Peut-être pas ! Il y a dans ce roman beaucoup de tendresse de l’auteur pour ses personnages et cela se sent dans son écriture et dans les atmosphères qui les entourent. On finit par tous les aimer. J’ai eu de belles conversations avec lui. Demeure cependant, pour moi, une part de mystère et je trouve que c’est un enrichissement de plus, car je n’ai pas trouvé vraiment une explication de cette croyance, décrite dans certains livres, qui veut que nous vivions simultanément différentes dimensions du temps.J’ai cru simplement la deviner par moments dans la structure même du roman et la superposition des histoires de toute une famille pendant le vingtième siècle et dans ce personnage amnésique qui écrit sur elle. Et c’est l’écrivain, peut-être, qui vit cette dimension avec l’antéchronologie de son récit et sa plongée dans différentes époques du vingtième siècle ou alors dans cette présence toujours vibrante des personnes décédées qu’on a aimées et qui nous apprennent encore. J’aime bien avoir encore des questions en moi à la fin d’une lecture. Et là j’ai été vraiment bien servie !!!



« Le plus important, les choses qui vous marquent durablement, (…) peuvent laisser en vous des traces si profondes qu’elles s’impriment dans votre patrimoine génétique, lequel se transmet ensuite de gėnėration en gėnération - façonnant les individus qui naîtront après vous. » ( prologue ) C’est peut-être là un élément de réponse important.



Ouf, désolée pour la longueur de ce commentaire. Les livres que j’aime me rendent parfois intarissable !
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Ton absence n'est que ténèbres

Etrange situation que celle de se réveiller un jour, frappé d'amnésie, dans une église, ignorer où elle se situe, pourquoi on s'y trouve, y rencontrer des personnes qui vous reconnaissent et vous proposent de vous emmener chez un membre de votre famille puis tenter de comprendre , lentement, en silence , en écoutant les autres parler, qui vous êtes et quel a été votre passé . Vous voilà devenu un voyageur sans bagage …..



C'est ce qui arrive au narrateur de TON ABSENCE N'EST QUE TENEBRES, long, riche et dense roman de Stefansson, son 8e roman traduit en français. Un roman magnifique de 600 pages qui se mérite !



Son titre, emprunté à une phrase gravée sur la tombe du cimetière entourant l'église où se « réveille » le narrateur est la métaphore de l'état dans lequel il est plongé. Des flashes successifs portant sur différentes générations de sa famille traduisent le fonctionnement de ses souvenirs épars . S'il lui est est difficile de leur trouver un fil directeur et de les relier entre eux, c'est aussi le cas pour le lecteur, désorienté parmi la multiplicité des personnages et des lieux .



J'avoue que si j'ai persévéré dans la lecture, c'est que j'ai déjà rencontré dans plusieurs romans de Stefansson, notamment dans A LA MESURE DE L'UNIVERS et dans ASTÄ, cette construction en forme de labyrinthe narratif qui déjoue l'espace et le temps, mais qui permet de découvrir toute une gamme de personnages troublants et attachants porteurs de faiblesses et de failles.

C'est aussi parce que Stefansson, selon son habitude, mêlant narration et réflexion, intègre régulièrement dans son tissu narratif des phrases portant sur l'écriture, la création artistique ou le sens de la vie, des phrases construites comme des aphorismes et qui confèrent à son style, déjà riche en métaphores, un caractère majestueux .

C'est enfin parce qu'il ponctue son roman, comme il l'avait déjà fait dans D'AILLEURS LES POISSONS N'ONT PAS DE PIEDS  et dans ASTÄ, de références à des œuvres musicales . Après celles de BACH et les chansons de NINA SIMONE, il élargit ici son registre sur la musique anglo-saxonne de la seconde moitié du 20é siècle. Leurs titres sont récapitulés en une longue play-list de 4 pages en fin d'ouvrage. La meilleure façon de goûter leur pertinence est de les écouter, au fur et à mesure de la découverte des chapitres qu'elles sont destinées à accompagner, car elles amplifient ou prolongent leur atmosphère .



Echo amplifié des ouvrages précédents de Stefansson, TON ABSENCE N'EST QUE TENEBRES est un roman magistral, tant par son écriture à dimension poétique ( merci au traducteur Eric Boury !) que par sa dimension de saga familiale et par l'analyse des aventures intérieures des personnages qui la peuplent .
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Ton absence n'est que ténèbres

Livre particulier : ça passe ou ça ne passe pas : l'histoire est alambiquée ; on saute d'histoire en histoire en plus de celle du narrateur présent qui a perdu la mémoire mais dont les autres se rappellent. Pour ma part, la magie a opéré ; j'ai apprécié la lecture de ce roman mais aussi la qualité de cette lecture et ... même si je me suis perdue dans tous ces noms et ces histoires, et même ... si la fin ne me satisfait pas. Une écriture d'une grande beauté. Des histoires passées de paysannes, de paysans islandais nous sont narrées : l'âpreté des terres islandaises, de la vie des villageois, l'amour, l'unique, le pur, la beauté des sentiments, des doutes. Bref un roman inénarrable. Il se laisse découvrir ou refermer aussi vite.
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Ton absence n'est que ténèbres

un très beau roman puzzle, avec des histoires de famille, d'amour et peu à peu on comprend qui a hérité de qui, qui s'est trouvé sur la route de qui... Le narrateur arrive dans un village avec le but de reconstituer sa mémoire. Il se sent attiré par la jeune femme qui le reçoit et se demande s'il l'aime encore. Mais c'est à travers la mémoire des autres histoires, celles des morts du cimetière ou des vivants qu'il va s'interroger sur son destin.

il y a Aldis et Haraldur. La jeune fille quitte son fiancé, sa vie citadine pour un coup de foudre qui va se révéler l'amour de sa vie.

Il y a Gudridur, cultivée et peu à sa place dans sa ferme loin de tout, qui écrit un article qui va la faire remarquer et entame une correspondance avec un pasteur. Une autre vie serait-elle possible à travers cet amour interdit ou va-t-elle choisir de ne trahir personne? Il y a d'autres couples lus ou moins bien assortis: Jon est alcoolique et sa mort brisera sa famille. Skuli et Hafrun qui seront ensemble jusqu'au bout et adopteront le fils de leur fils, rejeton d'une autre histoire d'amour impossible. On hérite de gênes, de manies mais aussi des échecs et des manques de nos ancêtres. Mais le pouvoir de l'écrivain peut changer les destin et injecter de l'optimisme et de l'espoir.
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Ton absence n'est que ténèbres

Ton absence n'est que ténèbres - Jon Kalman Stefansson



Début de la 4e de couverture.

Egaré dans les fjords loin de Reykjavik, un homme a perdu la mémoire. Dans le village où il s’est arrêté, tous semblent pourtant le connaître. Petit à petit, les récits qui lui sont faits le plongent dans la grande histoire d’une famille. Du XIXe siècle à aujourd’hui, chaque destin est comme une tentative d’échapper à l’immuabilité de la vie islandaise…



Egaré je l’ai été à travers des différentes histoires en une. Le temps, l’absence, l’amour, la religion, le bonheur, le malheur restent ce que l’auteur affectionne.



Néanmoins, je conseillerai sa trilogie à ce livre. Il reprend d’ailleurs les mêmes thèmes. L’écriture poétique, toujours aussi belle, nous perd dans le dédale d’une invisibilité d’une histoire qui nous questionne sur la vie. La forme y est sans doute pour quelque chose ! Ou alors l’essentiel est invisible pour les yeux, si vous voyez ce que je veux dire, et il convient de le lire avec le cœur. Ce qui est sûr, c’est que l’auteur porte à notre connaissance que le malheur, sa ligne de conduite, est ce qui fait écrire, car le bonheur on le vit ! Le souvenir de la nostalgie alimente un feu qui nous consume avant que nous disparitions.

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Ton absence n'est que ténèbres

Voici un livre qui, je pense, peut traverser les époques et se faire une place dans ce que l’on appelle la « Littérature ». Il rend grâce à cette dernière en lui donnant un rôle à part entière avec un narrateur-écrivain amnésique qui rédige, justement et magnifiquement, Ton absence n’est que ténèbres. 



Les personnages, quant à eux, sont profonds, intenses et existent dans toute leur humanité. Leurs défauts, leurs qualités, leurs pêchés et leurs moments de grâce sont contés et créent une fresque familiale et romanesque gigantesque. Le lecteur est ainsi plongé et égaré dans les abysses du genre humain. Certaines scènes sont sublimes, d’autres sont terribles. Quoi qu’il en soit, elles poussent le narrateur comme le lecteur à s’interroger : qu’est-ce que l’humanité ? Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce que la mort ? Et surtout qu’est-ce que la vie avant celle-ci ? Ce sont ces questionnements et l’exploration des sentiments humains, notamment de l’amour sous toutes ses formes, qui sont l’essence de livre. 



Bien que magnifique, ce livre est très complexe et je pense qu’il n’est pas accessible à tous. Les récits et les époques sont enchâssés, les personnages sont nombreux et il est parfois difficile de se situer dans le livre. Le narrateur est perdu alors l’auteur perd volontairement son lecteur et même si les changements de temporalité sont réalisés avec brio et finesse, le roman est vraiment déroutant. 



Pour résumer et conclure mon propos, je conseille cet ouvrage aux amoureux de la littérature, des analyses littéraires et des questionnements autour de l’Humanité. Malgré sa complexité, il est un fabuleux voyage et est une véritable ouverture à la réflexion. Ce livre, il faut être prêt pour sa lecture et prendre le temps de le lire sinon vous risquez bien de le fermer au bout d’une centaine de pages et cela serait dommage car il rend grâce à la littérature et au genre humain en en faisant son cœur.



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Ton absence n'est que ténèbres

Selon les critiques déjà publiées, le livre est souvent adoré ou détesté. C'est vrai qu'il est atypique. C'est une saga, et un récit sur l'amour et la mort, vastes sujets. L'auteur y décrit la vie difficile d'une famille d'Islande sur plusieurs générations. C'est touchant, les personnages sont attachants. Divers couples légitimes ou pas vivent une relation amoureuse passionnelle. L'auteur fait la part belle au coup de foudre et à l'amour éternel. Il y a de beaux moments, très émouvants.

Le procédé narratif est déstabilisant. En effet, le narrateur est un amnésique qui mélange passé et présent et qui discute avec divers inconnus dont un pasteur-demon-chauffeur de bus, sur des sujets plus ou moins philosophiques qui tiennent pour moi plutôt du salmigondis. Le récit est décousu, cela peut agacer. Ensuite, les très nombreuses références aux chansons, surtout d'amour, aux paroles, parfois mièvres, deux fois écrites, d'abord en version originale puis traduites, n'ajoutent pour moi pas grand chose au récit, sinon à le ralentir encore, quitte à perdre le lecteur en chemin.
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Ton absence n'est que ténèbres

Dans ce livre sublime et rare de six cents pages se déploient différents récits, au détour d’une mémoire perdue. Jón Kalman Stefánsson mêle avec poésie et sensibilité mais sans sensiblerie le présent (facile à identifier : portables, voitures, l’hôtel) et le passé (rustique, dont tout une partie au XIXe siècle), ces scènes étirées sur cent-vingt années, plongent dans la grande histoire de la famille du protagoniste initial perdu dans les fjords de l’Ouest de l’Islande — les femmes jouant un rôle important dans le texte.

Des paysages grandioses et des tranches de vie minuscules se succèdent dans ce roman à la structure fuyante mais qui revient à son fil sans que le lecteur ne le perde en faisant connaissance avec de nombreux couples : Haraldur et Aldis, Hafrun et Skuli, mais selon moi ce sont Pétar, le pasteur luthérien marié, et Guðríður la mère de famille paysanne qui forment la paire la plus lumineuse. C’est bien simple, je ne voulais plus les quitter, j’étais triste de finir le livre tant ils étaient beaux. La rencontre de Guðríður et Pétar m’a donné la chair de poule. Quel art du récit, quel magie des mots ! Vivant dans une maison primitive à moitié enterrée dans le sol, Guðríður est une paysanne très modeste, mariée à Gísli, pêcheur taiseux. Guðríður a écrit un article sur le rôle crucial que jouent les lombrics dans la vie du sol, sujet sur lequel elle montre une grande maîtrise ; de là, elle déduit leur importance cruciale pour l’humanité tout entière. Elle a une tête bien faite, il est aussi vraisemblable qu’elle soit très belle. Cet article envoyé par une inconnue frappe le comité de rédaction de la revue dont fait partie Pétar qui décide d’en savoir plus sur cette mystérieuse correspondante. Leur liaison, ô combien résistible, est l’une des plus belles histoires d’amour que j’ai jamais lues. (Lire la scène p.215 dans la première édition française). Formellement, Jón Kalman Stefánsson utilise une langue magnifique (traduction de grande qualité), sans s’interdire les libertés formelles : dans les dialogues, il utilise parfois une forme « théâtrale », en faisant débuter chaque réplique par le nom du personnage — type de narration qui a de nombreuses implications dans l’écriture romanesque. Jón Kalman multiplie dans ses chapitres les intertitres parfois d’une longueur démesurée, sur tous les tons (humour, tristesse, maximes, poésie pure) ce qui est rare dans la littérature contemporaine où le titre de chapitre est considéré comme ringard. Merci Jón !

Quelqu’un qui a écrit : « Et maintenant que je t'ai vue sourire, que va-t-il advenir de moi ? » mérite notre respect.
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Ton absence n'est que ténèbres

De l’auteur Islandais, j’avais déjà eu l’occasion de lire Lumière d’été, puis vient la nuit, un roman qui se voulait plutôt comme un recueil de nouvelles ayant pour point commun un petit endroit isolé d’Islande. Stefanson récidive ici avec l’histoire d’un personnage égaré au sein des fjords. Son point de chute est un petit village où tout le monde se connait, et où tout le monde semble le reconnaître et apprécier son retour que rien ne semblait laisser présager. Lui n’a plus de mémoire, alors il tâche de la reconstruire, en écoutant les récits qui lui sont contés… à moins qu’il ne s’agisse d’histoires que lui même écrit, et qui se déroule peu à peu sous sa plume sans qu’il puisse la maitriser ? Petit à petit, sur plus d’un siècle, c’est l’histoire des habitants qui se révèle, leur choix heureux ou malheureux, parfois contraints, parfois les obligeant à renoncer à l’Amour avec un grand A. Car tout le roman tourne autour de cet amour contrarié par devoir ou nécessité, et la façon dont on finit par accepter son destin. Un roman lent, comme le sont souvent les œuvres des auteurs islandais, mais d’une grand poésie de mots, un moment de contemplation qui fait du bien.

Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.

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Ton absence n'est que ténèbres

Insaisissable et mystérieux. Le style d'écriture de cet auteur reste toujours inclassable pour moi, se situant quelque part entre la philosophie, la spiritualité et l'humanisme. Le genre de livre que je souhaiterais n'avoir jamais lu pour le découvrir à nouveau.



L'histoire commence avec cet homme amnésique qui ne sait plus qui il est et qui sera le narrateur principal de ce récit de 600 pages. Je me suis perdue dans les nombreux méandres de tous ces personnages et tous ces destins qui s'entrecroisent à différentes époques. Mais quel délicieux égarement! Qui est mort, qui est vivant? Ce n'est jamais tout à fait clair, mais ce n'est tellement pas grave parce que les réflexions sont profondes sur la vie et la mort, l'amour et la trahison.



J'adore l'ambiance que cet auteur arrive à créer, en m'emportant avec lui sur les chemins brumeux et froid de l'Islande, sans jamais vraiment savoir où on s'en va. Mais ce n'est tellement pas grave, je le suivrais n'importe où les yeux fermés, tant ses mots lumineux (la traduction est sublime!) m'éclairent dans les ténèbres de nos questions qui resteront toujours sans réponse. C'est le magnifique mystère de la vie dans toute sa splendeur. Éblouissant!
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Ton absence n'est que ténèbres

Avec ce roman, Jón Kalman Stefánsson nous entraîne à l’ouest de l’Islande, dans un tourbillon de personnages. Une fresque familiale qui prend forme petit à petit …

. Alors que notre narrateur est frappé d’amnésie, ses rencontres lui permettent de retrouver, pièce après pièce, morceau par morceau, l’histoire de cette famille islandaise originale passionnée de littérature et de musique. On traverse l’histoire islandaise à la découverte de la vie insulaire dans les fermes, villages, landes … du nord ouest de l’île et de la péninsule de Snæfellsnes essentiellement. Des paysages superbes, fouettés par le vent et gelés par les glaces une bonne partie de l’année … mais que l’on a envie de découvrir en vrai (je n’ai pas pu m’empêcher de chercher tous ces lieux en photos !).

. J’ai dû m’accrocher pour arriver au bout de ce roman très dense mais ça en valait la peine. Le style lyrique de l’auteur m’a énormément plu. J’ai noté un grand nombre de citations !

. Sous forme de puzzle d’une saga familiale, sur plus d’un siècle, Jón Kalman Stefánsson dresse les superbes portraits de personnages attachants et hauts en couleurs. Ponctué de poésie, ce roman est empli de pensées qui donnent à réfléchir. J’en retiens tout particulièrement l’importance du point de vue adopté, le rôle du courage et de la lâcheté pour son destin, et surtout, surtout ! L’écoute de la voie du cœur (« La boussole du cœur » comme le disent certains personnages).

. Une amnésie donc, qui, au fil des pages, devient anamnèse et rappelle à tous l’importance du passé familial pour notre construction personnelle.
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Ton absence n'est que ténèbres

Il y a des pépites d'or disséminées dans les pages de ce bouquin. J'en ai récupéré quelques-unes pour les mettre sous mon oreiller, elles disperseront leurs poussières nébuleuses dans mes songes.



L'air est poétique du côté des fjords islandais, le narrateur, amnésique, se réveille sur les bancs d'une église. Derrière lui, se trouve un étrange personnage, pasteur barbu, où chauffeur d'autocar, cet homme changera constamment de tee-shirt au gré des histoires racontées. Si au départ, on avance à tâtons dans le brouillard de cette narration, la brume va peu à peu se dissiper pour nous faire rentrer entièrement dans le récit.



À la manière des Parques qui s'amusent à emmêler, couper les fils du destin des hommes, Stefánsson nous décrit, nous imprègne de l'histoire d'une famille sur plusieurs générations. C'est un charivari de poésie, de musique, de désir, d'amour, et de lombrics, ce fameux poète aveugle de la glèbe.



Ce roman est de ceux qui donnent envie de recommencer sa vie des dizaines de fois pour ne rien avoir à regretter.
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Ton absence n'est que ténèbres

De Jon Kalman Stefansson, j'avais déjà lu "D'ailleurs les poissons n'ont pas de pied", "Entre ciel et terre" et "Asta", et j'avais été subjuguée dès les premières pages par la beauté de son écriture. Avec "Ton absence n'est que ténèbres", il a encore dépassé mes attentes et signe là, selon moi, son meilleur roman (mais je n'ai pas encore lu son dernier paru début 2024). Il tisse ici les fils de plusieurs vies se déroulant de la fin du XIXème siècle jusqu'à nos jours, dans la région de Keflavik, dans ce fjord "qui ressemble à une étreinte". Sont convoqués les vivants et les morts (et il arrive que même les défunts sourient), dans une alternance entre présent et passé ("mais peut-être vit-on toutes les époques en même temps") ou par une suspension du temps que permet l'écriture : pendant que la voiture de Kari est à l'arrêt sur le pont, nous aurons exploré quelques dizaines d'années. Car Jon Kalman Steffanson nous donne à voir le travail d'écriture en train de se faire. Le narrateur, amnésique, ayant perdu toute trace de son identité, hormis le fait qu'il sait qu'il a aimé et qu'il a été aimé, noircit ses pages format A5 et écrit la mémoire des autres, celle de Gudridur et de Petrur, de Hafrun et Skuli, de Halldor et Palli leurs fils, celle d'Erikur, leur petit fils, d'Aldis, la citadine de Reikjavik tombée amoureuse de Haraldur, alors qu'il écoute Bob Dylan sur son tracteur. Parfois ce narrateur lève son stylo, alors l'horloge reprend son mouvement. Il doit faire face à un personnage - pasteur ou chauffeur de bus qui les emmène tous vers l'enfer ? - qui semble le retenir prisonnier jusqu'à ce qu'il termine sa tâche. "Ecrivez. Parce que la mort n'est qu'un simple synonyme de l'oubli." "Oubliez, c'est trahir la vie." Le grand thème de Stefansson est l'amour. Est-ce courage ou lâcheté que de se résoudre à son destin, peut-on suivre la boussole de son coeur et tromper pour être fidèle à l'amour ? Le roman est parsemé de titres et paroles de chansons, de "The Train Song" de Nick Cave, à "I'follow the sun" des Beatles, en passant par "Yesterday Is Here" de Tom Waits ou "Just Say I Love Him" de Nina Simone (une compilation, la playlist de la Camarde, est donnée en fin de volume). Les romans de Stefansson sont empreints de mélancolie, mélancolie qui est "notre souvenir des bonheurs disparus", dans ce paysage islandais où le ciel semble plus proche de la terre. "Même en plein soleil, nous abritons des vallées de ténèbres". Pour Stefansson, le paradoxe est constitutif de la vie; trouver la lumière exige de traverser l'obscurité, de la même façon que les étoiles ne sont visibles que dans la nuit noire. Mais son travail d'écriture terminé, le narrateur pourra enfin rejoindre la fête, annoncée dès le début du roman et donnée en l'honneur d'Elvis et de Palli. "La compilation de la Camarde est fin prête. Il ne nous reste plus qu'à vivre."

PS : j'aurais bien envie d'envoyer à Jon Kalman Steffanson un titre à ajouter à sa compilation de la Camarde : "What he wrote" de Laura Marling.

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Ton absence n'est que ténèbres

Peut-être que si je parlais islandais, je vous écrirais directement pour vous dire que ce livre est de ceux qui nous secouent. Ces destins qui se mêlent et s’entremêlent, sur plusieurs générations, dont les passions, les morts, les choix, les absences de choix, ont de telles répercussions sur les uns et sur les autres, pour le meilleur comme pour le pire, ne peuvent que nous interroger sur notre propre destinée. Il faut avoir beaucoup aimé et aussi beaucoup souffert pour coucher ces mots, écrire un tel récit qui vomit les tièdes, exhale et broie en même temps les amours impossibles, recueille les orphelins, embrasse les âmes blessées, le tout dans un symphonie humaine qui trouve son écho dans les paroles de chansons de Bob Dylan, Miles Davies, Elvis, Fitzgerald, Léonard Cohen, les Beattles, David Bowie, et tant d’autres de la même trempe.
Lien : http://alarecherchedutempspr..
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Ton absence n'est que ténèbres

Incipit : Le plus important, les choses qui vous marquent durablement, grands sentiments, expériences difficiles, chocs, bonheurs intenses (épreuves ou violences qui viennent secouer la société ou votre existence) peuvent laisser en vous des traces si profondes qu'elles s'impriment dans votre patrimoine génétique, lequel se transmet ensuite de génération en génération, façonnant les individus qui naîtront après vous. C'est une loi fondamentale. Vos gènes charrient vos émotions, souvenirs, expériences et traumatismes d'une vie à une autre, et dans ce sens, certains d'entre nous sont vivants longtemps après leur disparition, y compris lorsqu'ils ont sombré dans l'oubli. Nous portons perpétuellement en nous le passé, continent invisible et mystérieux qui affleure parfois, quelque part entre le sommeil et la veille. Un continent dont les montagnes et les océans influent en permanence sur les couleurs du temps et les chatoiements de lumière que nous abritons.



J'aime la plume de cet auteur que j'ai decouverte à la lecture de ce roman, dans lequel je me suis totalement immergé. Je me suis laissée emmener par toutes ces vies d'un siècle à l'autre. Comme une invitation à découvrir de quoi elles s'étaient nourries pour exister, pour transmettre et pour aimer.

L'incipit exprime littéralement ce en quoi je crois profondément. C'est certainement pour cela que je ne voulais pas que ce roman se termine.

Une lecture qui se révèle etre un fabuleux voyage émotionnel, livresque et musical et un merveilleux coup de coeur.







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Ton absence n'est que ténèbres

Le titre de ce livre m’avait interpelée, les retours que j’en avais lus étaient dithyrambiques et je n’oubliais pas que mon ancienne libraire était une fan absolue de cet auteur islandais (et même si D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds ne m’a pas laissé un souvenir impérissable). Bref, ce pavé du grand Nord m’attendait et c’est à l’occasion d’une lecture commune que je me suis lancée en très bonne compagnie.



C’est avec une délectation non feinte que je me suis perdue dans les méandres de fjord islandais. Notre narrateur a perdu la mémoire, mais des bribes de souvenirs lui reviennent en pagaille, en désordre sur ceux qui ont marqué cette lande reculée. On passe d’une famille à une autre, d’une époque à la suivante. On ne saisit pas tout immédiatement mais un fait demeure, immuable tout au long de ces six cents pages, le véritable fil conducteur de ce roman inoubliable : sa poésie. La beauté de cette langue !!



J’ai, à un moment donné, été tentée de dresser un arbre généalogique de ces personnages et puis, très naturellement, je me suis laissée emporter par la délicatesse de l’écriture, comme envoutée par les mots de cet auteur. Un crayon à la main, je soulignais les passages qui me marquaient, m’émouvaient, m’éblouissaient. Ces mots qui disent l’amour, la transmission, le partage, l’entraide mais aussi les paysages, les rudes conditions de vie au fond de ce fjord isolé de tout.



Une fois la dernière page tournée, la nostalgie nous rattrape. Il nous reste les citations soulignées et une playlist incroyable (disponible sur Spotify !) et une nouvelle idée de voyage.



Bref, un coup de cœur !
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