Après avoir découvert Jorn Riel avec le sublime "Un jour sans lendemain" qui m'avait bouleversé il y a longtemps de ça....
Après avoir lu la bande dessinée "La vierge froide et autres racontars", adaptation du roman du même nom de Riel...
J'ai enfin pu découvrir le roman d'origine, grace à Bladelor qui me l'a très gentiment offert pour le 1000ème commentaire de son blog !
J'ai retrouvé avec plaisir le Groenland et sa galerie de personnages atypiques et comiques !
Ces quelques hommes qui travaillent et chassent sur la banquise font face à la solitude et une obscurité hivernale en buvant, en se retrouvant entre eux et en partant dans des expériences plus abracadabrantes les unes que les autres !
Le sujet du roman, je ne le répète pas... C'est le même que la bande dessinée qui a très bien repris le roman à l'exception des 3 derniers racontars. Je vous renvoie donc à mon billet ici !
Le roman se découpe en 10 chapitres qui, chacun, s'attache à un ou 2 personnages. Loin d'être un recueil hétéroclite, chaque personnage a un lien avec celui du suivant et peu à peu se dessine une communauté de chasseurs, séparés certes par la distance, mais qui se connaissent et se retrouvent de temps à autre.
Ces chasseurs du Groenland sont rudes, simples mais aussi sensibles. Ils savent mettre de l'humour dans une vie qui l'est beaucoup moins et font fi des conditions climatiques difficiles.
L'écriture de Riel est simple et donne aux chasseurs un franc-parler qui leur va bien. Tout se base d'ailleurs sur la parole orale et des histoires qui naissent de l'imagination des hommes dont c'est la seule échappatoire à cet enfer blanc et solitaire. Histoires qui deviennent de véritable contes et épopées sous la plume de Riel.
" – Emma, tiens, c’est comme si elle était faite rien qu’avec des beignets aux pommes. Les fesses, les seins, les joues, et tout et tout. Rien que des beignets, mon garçon. Et au milieu de toute cette pâtisserie, deux yeux bleu ciel et une moue rouge.
Il venait d’aborder quelque chose de rare, pour ne pas dire inaccessible dans le monde du nord-est du Groenland. La femme devient en Arctique une entité lointaine et imaginaire, à laquelle on ne fait allusion qu’avec des tournures vagues et prudentes. Il est extrêmement rare d’y entendre parler de cette créature d’une manière grossière ou obscène. Il lui fallait donc manier cette bombe avec précaution..."
Bref j'ai beaucoup aimé cette lecture réjouissante et j'en redemanderais à l'occasion !
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