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Critiques de José Luís Peixoto (43)
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Le chemin imparfait

One Night in Bangkok, les lumières des ruelles s'animent. Des odeurs enivrent, curry jaune, curry rouge, curry vert... Des étals de marchandises en tout genre, des fumoirs au bord de la route, un pad thaï sur le pouce. Du bruit, klaxons, cris, rires. Touk-touks, vélos, motos-taxis et piétons dans une cacophonie souriante. Et puis le silence. Un moine bouddhiste au coin d'une rue. Des hommes qui se prosternent, des femmes qui se prosternent. Des ladyboys aussi. Et des enfants qui courent autour.



A la poste de Bangkok, trois colis à destination de Las Vegas ont été interceptés. A l’intérieur des restes humains – la tête d’un bébé, le pied droit d’un enfant, des bouts de peau tatouée… Qui peut se faire livrer ce genre « d’articles » ? Il se pourrait même que ces bouts humains aient été achetés sur ce marché. On y trouve de tous, de la coriandre, des vis ou des cœurs humains… C’est aussi ça Bangkok. L’auteur-voyageur en reste perplexe. Un autre voyage remonte à sa surface, Las Vegas, il connait déjà, il a plusieurs fois remonté le Strip au cours de ses reportages.



José Luis Peixoto m’a embarqué ainsi dans sa Thaïlande, comme si chacun avait sa propre vision de ce pays. Elle est si riche qu’elle en apparait totalement différente aux regards des uns et des autres. Dans ton silence, tu découvres ce pays, son silence, ce décor, ces gens. Loin d’être une visite touristique organisée, ce voyage a pour but de découvrir les senteurs d’un pays, son âme et son bruit. Le meilleur guide pour la Thaïlande. Une déambulation colorée où l’auteur n’hésite pas à faire des parallèles avec Lisbonne, son histoire, son enfance, sa culture. Et de ses tatouages...



Le chemin est imparfait, il part de Lisbonne, une escale à Las Vegas avant de parvenir à Bangkok. Le chemin n’est pas parfait, il n'est pas en ligne droite et fait des allers-retours avec ces destinations. La Thaïlande n'est pas que boxe, massage et ladyboys. Aux premiers abords, je n’avais pas trop envie d’y poser mon vieux cuir, à cause de ces préjugés. Après la lecture de ce « guide » pour touriste aimant prendre son temps, j’ai maintenant l’envie de découvrir les lumières et les silences de ce pays. Le chemin silencieux.
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Le cimetière de pianos

Un livre qui me déçoit un peu quand même. L'écriture en est un peu confuse, le style chaotique et je me suis perdue dans la chronologie de cette saga familiale... J'ai aimé cependant la complicité que les hommes de la famille entretiennent avec les vieux pianos et la passion qui les anime dans leur réparation. Un roman étrange, pas si facile à déchiffrer.
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Livro

Epigraphe de Livro


«Un livre de plus est un livre de moins ; une approche du dernier qu’on attend comme une acmé du livre parfait.» Julio Cortazar, l’Autre Rive



«Quand j'écrivais Livro, je transportais avec moi un secret immense. Parfois, je doutais de moi-même, je craignais que les personnages n'apparaissent à mes yeux, ou que ma peau prenne la texture des pierres du bourg qui remplissaient mes pensées. Souvent, au milieu de conversations, je parlais avec la voix du galopin, de Cosme ou d'Ilídio quand il cesse de voir sa mère. A cette époque, je transportais avec moi plusieurs décennies que je n'ai pas vécues et que, pendant l'écriture de Livro, je respirais de façon pleine, absolue, totale.» 
«... je suis né l'année de la révolution, en septembre 1974, mais le dimanche, au cours de déjeuners interminables, mes parents et mes soeurs répétaient toutes les histoires d'un temps d'avant ma naissance, pendant la dictature, où ils avaient émigré en France : mon père pour travailler dans la construction civile et ma mère pour faire des ménages. Exactement comme des centaines de milliers de Portugais. Le chiffre que l'on avance d'habitude est : un million et demi de Portugais. Entre 1960 et 1974, un million de Portugais ont émigré en France, environ 15 % de toute la population du pays. Telle était la taille du secret que je portais en écrivant Livro.», nous dit José Luis Peixoto sur son site.



Ce secret José Luis Peixoto nous le confie comme quelque chose de précieux, à la fois merveilleux et tragique et sait nous le faire partager. J’aime cet écrivain car il crée un monde bien à lui par la forme originale, la poésie et la puissance d’évocation de ses textes. Tout en retraçant la vie quotidienne dans un petit village de l’Alentejo et celle de ceux de ses habitants qui sont partis vers l’inconnu, vers la France, il les élève entre rêve et réalité, atteint l’universel et chacun peut se sentir concerné en le lisant.



La vie sourd de tous les mots de ce livre comme perle l’eau à la surface de ces gargoulettes en terre qui, en transpirant, gardent sa fraîcheur et permettent aux hommes et aux femmes qui interrompent un travail harassant, de se désaltérer. Le lecteur s’y abreuve lui-aussi.



«C’était l’heure argentée. La fin d’après-midi traversait le vent. On entendait le bruissement des arbres au loin, mais aussi les ailes des pigeons qui hachuraient l’air, des gémissements interrompus, et encore le feu qui brûlait, les flammes qui faisaient éclater le bois, et l’eau. Le frère du Galopin était nu, assis dans une grande bassine émaillée, recroquevillé sur lui-même.

(...) Des pigeons entraient avec les derniers vestiges de la lumière. Quand ils se posaient sur la table, sur les poutres ou le vaisselier, ils avaient un air étonné. C’est qu’ils avaient des nouvelles à communiquer aux autres pigeons. Le Galopim posa la serviette sur le dos de son frère, le serra contre lui et le prit dans ses bras. Il le porta, dégoulinant, jusqu’à une chaise devant la cheminée. Là, il le frictionna, le frictionna longuement pour être sûr qu’il était bien propre. Sur le lit étaient posés la chemise de nuit en coton, un caleçon et une paire de chaussettes.»




Malgré la gravité des années qu’il nous fait traverser, pesantes comme le poids des valises des émigrés qui rejoignent la France dans la nuit à la merci des passeurs et de la garde civile puis leur vie dans le bidonville de Saint Denis et à Paris avant le retour au Portugal, «Livro» est aussi plein de beauté, lumineux, habité par des êtres très attachants pour lesquels on ne peut qu’éprouver une grande compassion, et débordant de scènes émouvantes, inoubliables ...... Faîtes connaissance avec Ilídio, Josué le maçon qui l’a recueilli, Cosme et le Galopim, la tante Lubelia qui s’est fait faire un cercueil de prix qu’elle sort de temps en temps de dessous son lit pour l’admirer et sa nièce Adélaïde dont Ilidio est amoureux, Dona Milu , Libânia etc... Et il y a un livre dans ce livre, le livre que la mère posa entre les mains de son fils Ilidio avant de s’éloigner dans la nuit, qu’il offrira à son tour à Adélaïde qu’il aime ..... Tout cela et plus encore vous attend dans Livro.
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Le cimetière de pianos

À la découverte de la littérature portugaise, une saga familiale lisboète avec amours, musique et course à pied.



À Lisbonne, une famille vit d’un atelier de menuiserie qui sera transmis de père en fils, un atelier où on répare aussi les pianos et pour ce faire, on garde de vieux instruments pour en utiliser les pièces détachées.



Le fils est aussi un coureur, un infatigable marathonien, mais il aura un destin funeste, celui de mourir pendant le marathon des Jeux olympiques de Stockholm. Un fait réel dont s’est inspiré l’auteur, mais uniquement pour l’événement, car la psychologie et les actions des personnages sont issues de l’imagination de l’écrivain.



Un beau roman, plein de sensibilité, mais une lecture un peu frustrante. Le quatrième de couverture parle d’un roman à deux voix, mais peut-être suis-je dans l’erreur, car j’en ai plutôt compté trois : le grand-père, son fils, le marathonien décédé, et le petit-fils menuisier, qui n’a d’ailleurs pas connu son illustre père.



Les voix multiples et les morceaux de l’histoire livrés de façon discontinue créent une certaine confusion. Est-ce voulu par l’auteur? Est-ce que c’est vu comme positif pour les lecteurs qui sont fiers d’avoir compris malgré tout? En tout cas, pour moi c’est plutôt un désagrément, une indication claire des locuteurs m’aurait permis d’apprécier davantage la prose remarquable de l’auteur.

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La mort du père

Ce livre est un récit autobiographique par lequel l'auteur rend hommage à son père tendrement aimé et disparu. L'idée était bonne mais à cause du style de l'auteur, je ne suis pas vraiment conquise par ce texte. Je ressens une sorte de distance et ne suis pas émue comme je devrais l'être. Ma première lecture de cet auteur, car je désire connaître un peu plus les écrivains portugais.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Le chemin imparfait

Décidément il est écrit que cet écrivain me donnera toujours du fil à retordre! Troisième fois que je le lis : d'abord avec "La mort du père", puis "Le cimetière de pianos" et maintenant "Le chemin imparfait". Toujours le même style, la narration chaotique... mais aussi dans cette oeuvre qui est à mi chemin entre le récit et l'essai, une introspection de l'auteur qui m'amène à voir là une sorte de "mémoires" écrites très tôt, car ce livre a déjà quelques années et lors de sa rédaction José Luis Peixoto n'avait que quarante deux ans. Je ne vois pas ou était l'urgence à écrire ce texte, d'autant qu'il s'arrête sur une énigme non résolue. Par certains aspects je trouve aussi ce livre glauque, morbide. Un article de journal relatant un fait divers, des colis bloqués à Bangkok, contenant des morceaux de corps humains, et envoyés à trois destinataires différents vivants à Las Vegas... Un cadavre de chaton, retrouvé presque en entier dans une saucisse lors d'un repas familial à Bangkok, des visites de musées d'anatomie, des réflexions sur la mort... rien de très réjouissant donc! Heureusement, il y a l'invitation aux voyages : Lisbonne, Bangkok et Las Vegas, et des descriptions qui ne manquent pas d'intérêt, offrant sur ces lieux un regard qui n'est pas celui d'un simple touriste, mais d'un homme qui sort des sentiers battus, et va au delà des clichés. En cela d'ailleurs, le texte de l'auteur est enrichi par les connaissances historiques, culturelles, religieuses, qu'il divulgue au lecteur. J'écris lecteur au singulier, car à un moment donné, il s'adresse à un lecteur individuel. Ce passage du livre m'a d'ailleurs beaucoup interpelée.

L'ouvrage quant à lui est très soigné. La photo de couverture est un cliché réalisé par l'auteur. Le texte est aéré. Les caractères très lisibles. Un beau travail de la maison d'éditions.
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Le cimetière de pianos

Deux voix ou peut être trois, s’entremêlent, se croisent, se complètent pour raconter une famille. Les souvenirs se chevauchent, le temps ne connaît pas de linéarité. Il suit les pensées qui affluent de leur logique propre. Qui parle ? Le lecteur se perd : est-ce le père qui n’est pas nommé ? Est-ce Francisco le fils ?

Deux voix , deux regards pour raconter la vie, dans sa splendeur et dans sa tragédie. Petits détails du quotidien de cette famille du début du XXème siècle au Portugal ponctuent, précèdent les fulgurances du destin. De l’amour passionné, embrasé, à la violence éruptive des hommes, symptôme de profondes et secrètes frustrations, nous assistons à un condensé de notre humaine condition, impuissante et fascinante.

L’écriture est incroyablement inventive et parfois déroutante mais quelle sensibilité, quelle poésie.

L’auteur nous emporte, ne nous lâche plus, tout le long de ce marathon , kilomètre par kilomètre, page après page, le temps de l’enfance et de la jeunesse, la mort qui survient et par-delà la mort une parole toujours vivante, qui raconte ce que déjà elle sait qu’il adviendra….



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Livro

Dans ce livre, j'ai eu l'impression de lire un très, très long prologue, suivi d'un long épilogue. Je ne m'attendais pas forcément à avoir beaucoup d'action mais je suis plutôt déçue. Je pense que je suis totalement passée à côté de ce livre. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur l'histoire de Portugal et sur l'émigration. Mais on reste centré sur les personnages et leurs histoires, personnages auxquels j'ai eu des difficultés à m'attacher. Le style d'écriture n'aide pas vraiment, ce sont des enchaînements de phrases très courtes, peu de discours. D'un point de vue personnel, je n'accroche pas du tout à ce type d'écriture, je ne me sens pas assez impliquée dans la vie des personnages. J'ai l'impression de ne faire que survoler l'histoire.

Je n'ai aucun doute sur le fait que ce livre puisse plaire, mai je ne suis malheureusement pas la cible de ce genre de lecture.
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Une maison dans les ténèbres

Ce livre est déstabilisant par la forme du récit, une écriture où les phrases et les mots sont scandés, répétés parfois comme si le narrateur les cherchait ou voulait retrouver le refrain d’une chanson aimée qui l’a emporté et bercé mais qui fait mal en faisant revivre des souvenirs très beaux mais disparus.

Le narrateur est écrivain et par son écriture il donne vie à son amour pour une femme qui lui apparaît , vous savez, quand on ferme les yeux :

«Je fermais les yeux et voyais, voyais ce qu'on voit les yeux fermés. Je voyais le noir au-dedans de moi et les points de lumière qui le brisent, les vagues de lumière, les figures abstraites de lumière, les silhouettes de lumière, les ombres de lumière dans la lumière du noir en moi. C'est ce que nous voyons quand nous fermons les yeux et continuons de voir : la couleur noir et les petits êtres de lumière qui l'habitent. Et l'on ne parvient à fixer son regard ni sur le noir, ni sur la lumière.
......
Puis, lentement, toujours très lentement, les points de lumière formèrent des cordons de lumière : des lignes de lumière par-dessus le noir. Ensuite commença de surgir chaque contour d'un visage et d'un corps. Un à un, très lentement, très doucement, commencèrent de surgir les traits du plus beau visage que j'eusse jamais vu, et du corps le plus beau que j'eusse jamais vu. Un corps de lumière sur le noir. Une femme. Je la regardais jusqu'à l'instant où elle fut complète.»




Il redonne vie, dans le silence intérieur où se forment les phrases et où les ténèbres peuvent se dissoudre, à une femme qui est décédée mais il ne le sait pas alors qu' elle renaît à l’ombre de ses paupières closes.

Le monde extérieur sombre, vide, sans attrait va devenir un monde de cruauté et de mort avec la venue d’envahisseurs barbares.

Pour l’écrivain la souffrance endurée, la mort et la peur qui l’enserrent ne seraient rien si 
la femme aimée qui vivait en lui ne disparaissait :
«En tous les points que je sentais, le froid amassé de la peur et des nuits de peur. Sur ma peau, le froid de l’obscurité qui m’avait touché au toucher de la tombe de celle qui était partie d’en moi, disparue par un chemin d’en moi, d’en mes propres ténèbres, pour retourner peut-être à son tombeau, à l’obscurité noire de sa tombe.»



Je crois, si l’on pénètre dans le monde créé par ce jeune écrivain, que le bouleversement s’opère. Cela a été mon cas et il me reste des moments inoubliables de beauté poétique, protégés de la cruauté ambiante, qui touchent au plus profond et auxquels je repense souvent. Par contre je peux comprendre que l’on puisse aussi y rester totalement hermétique car cette lecture est vraiment déroutante.

Mais faites confiance à l'auteur quand il dit : "Ces mots étaient miens et ils étaient siens. Ces noms étaient miens, ils étaient en moi, comme aussi en elle. Nous étions deux personnes partageant un secret de mots. Deux personnes qui, au loin, avaient partagés des instants. Deux personnes, et en nous tout était pareil."
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Livro

Cette troisième lecture d'un roman de José Luis Peixoto confirme mes impressions précédentes : l'on entre dans ceux-ci à tâtons, troublé par un sentiment d'étrangeté, autant spatiale que temporelle. Spatiale, parce que l'on ne sait pas forcément où l'on se trouve, si ce n'est dans un village portugais comme tant d'autres ; temporelle, parce que l'on sait quand l'histoire se passe, dans les grandes lignes – ici des années 1930 aux années 2000 -, mais qu'elle varie d'un paragraphe à l'autre sans crier gare, demandant un effort de réflexion quant à l'époque et aux protagonistes concernés.



Une fois que l'entrée, un peu fastidieuse, car demandant une véritable envie de percer le mystère de ce cadre au premier regard confus, s'est faite, c'est un régal que de suivre les pérégrinations de nos deux personnages principaux et de leurs familles : d'un côté, Ilidio, jeune garçon abandonné par sa mère – pour des raisons que nous découvrirons plus tard – et recueilli par le maçon du village, Josué ; de l'autre, Adelaide, à peine plus âgée qu'Ilidio, qui vit avec sa tante, vieille dame étrange qui vend timbres et cartes postales au village. Nous les voyons d'abord grandir séparément dans cette campagne portugaise, avec une forme d'insouciance propre à l'enfance et à l'adolescence, au milieu de leur entourage, familial comme amical, puis se rencontrer, et tomber amoureux… jusqu'à la séparation et l'émigration en France à quelques jours d'intervalle, émigration qui permet de prendre conscience de la dictature qui règne au Portugal, celle-ci ayant été, jusqu'à présent, euphémisée dans la narration, comme tous les secrets familiaux qui étouffent le village. Après un long chemin tortueux et semé d'embûches, nous découvrons en effet, une fois à Paris avec nos deux personnages, un autre type d'émigration portugaise, celle des exilés politiques ou culturels qui ont échappé de peu à l'emprisonnement ou à la mort, et qui ont préféré s'enfuir avant. Nous découvrons aussi les bidonvilles de Saint-Denis et de Champigny qui, dans les années 1950-1960, accueillaient l'émigration portugaise causée par la dictature, décrits dans leur quotidien le plus banal. S'en suivent d'autres évènements, d'autres rencontres… suite à cette arrivée à Paris, que je laisse le soin à chacun de découvrir.



Roman relatant l'histoire de plusieurs générations portugaises – celle qui est restée au pays ; celle qui est partie, et qui est parfois revenue, régulièrement ou définitivement ; celle qui a de ce fait connu deux pays et deux cultures -, Livro est tout d'abord un roman sur l'exil, vécu violemment par ceux qui partent, et ressenti tout aussi violemment par ceux qui restent. Mais c'est aussi un roman sur l'amour, sur toutes les sortes d'amour – passionnel, paternel, filial, amical… – qui peuvent faire soulever des montagnes pour leur permettre de s'accomplir totalement. C'est enfin un roman sur l'écriture, sur son pouvoir de transcender des évènements pour leur donner le sens et le rôle que l'on souhaite, au détriment du ressenti des autres qui ont vécu pourtant les mêmes évènements – ou comment l'écriture de soi est forcément écriture, et donc transformation de soi -. C'est un roman que j'ai trouvé, malgré la première étape d'adaptation demandant toujours une petite gymnastique intellectuelle, tout aussi magnifique que les précédents, d'une force d'évocation remarquable, lumineuse, touchante et belle, dans toute sa simplicité.
Lien : http://lartetletreblog.com/2..
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Une maison dans les ténèbres

Jamais de toute ma vie je n'ai (et certainement plus après) senti mon âme se fondre complètement en moi en lisant un livre..Ce livre m'a tant touché que c'est resté pour moi une experience au-delà de tout...Je l'adore vraiment, et je lui voue une admiration sans borne..Je ne cesse de le lire et le relire et pourtant jamais je ne m'en lasserais ...C'est le cas pour plusieurs de mes lectures mais celui-ci, à chaque fois, je redécouvre l'émotion que je ressens en le lisant et elle n'est que plus intense avec le temps...Chaque ligne est touchante..le style de l'auteur; sa manière de décrire et de répéter..Les mots qu'ils utilisent et les réactions de ses personnages....C'est l'un des rares qui a su créer des personnages "humains" au propre sens du terme qui n'obéissent pas à la loi de "ces gens sont réalistes ou idéalistes"





Au moment ou j'écris cet article, mes émotions redébordent et je me rappelle de cette exaltation absolue que j'ai en lisant "La Maison Dans Les Ténèbres"..Le simple souvenir d'avoir lu ce livre est un bonbon sucré et éternel..

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Le chemin imparfait

Enfin un récit sur la Thaïlande qui nous fait grâce des poncifs et des clichés rances. Beaucoup de poésie dans cette écriture qui nous donne à voir les senteurs et les couleurs de ce beau pays, la simplicité, la sérénité et la frénésie de son peuple. Une ambiance vraiment différente de l'Europe et qui pourtant fait remonter des souvenirs de l'enfance. Le fait divers relaté au début (la découverte de bouts de corps humains dans des colis) n'est qu'un prétexte à la déambulation et à la réflexion de l'auteur. Il est inutile d'attendre un quelconque rebondissement comme le laisse penser la 4e de couverture. Il n'est que très peu question de cette découverte glauque mais véridique et Peixoto nous livre plutôt ses impressions sur le voyage mais pas seulement. Le jour où je quitterai la Thaïlande, je me replongerai certainement dans ce livre pour retrouver cette ambiance que l'auteur a su si bien saisir et décrire.
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Le chemin imparfait

un vrai plaisir de retrouver Peixoto ! je m'étais fait à ce qu'il n'écrive plus de livres ! Ce livre est très différent des précédents. Même s'il y a une histoire, elle est plus en pointillé léger ,servant de prétexte à partager un chapelet de réflexions, d'impressions ,de souvenirs aussi, vécus sur 3 lieux : son Portugal d'origine, la Thaïlande et Las Vegas. Différent, le livre l'est aussi car contrairement aux précédents, le livre est écrit à la première personne et l'auteur se raconte, se raconte même beaucoup, son enfance, sa famille, même sa mort. Peut être ma seule déception viendra de l'écriture elle même; elle était pour moi tellement forte, poétique dans les livres précédents et je n'en ai retrouvé que des reflets dans ce livre; la cause sans doute au fait de la narration à la premiere personne. Vivement le prochain!
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Le chemin imparfait

Je ne connaissais pas José Luís Peixoto avant la lecture de ce livre et c'est une jolie découverte .

Prenant pour prétexte la découverte de plusieurs paquets contenant des bouts de corps humain dans un bureau de poste de Bangkok José Luís Peixoto nous plonge dans un road trip au travers de la Thaïlande actuelle et de son histoire. Ici et là il évoque également son Portugal d'origine et des voyages à Las Vegas mais c'est bien la Thaïlande qui se taille la part du lion dans ce récit .

De Bangkok à Chaing Mai en passant par Phuket la Thaïlande multiple apparaît sous nos yeux . C'est savoureux de réalisme et criant de vérité même si comme il le dit lui-même il y a autant de vision de la Thaïlande que de personnes ayant parcouru le pays.

Composé de très courts chapitres , parfois quelques lignes seulement c'est un livre agréable à lire et qui outre le voyage interroge le lecteur sur tourisme , la relation aux populations rencontrées ainsi que le sens de l'écriture et le poids des mots .

Un très bon moment de lecture dû aux Éditions Gope cette petite maison d'édition qui met en valeur les écrits concernant le sud-est asiatique.

À noter la superbe photo qui orne la couverture et dont José Luís Peixoto nous raconte les circonstances et les lieux où elle fut prise.
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Le cimetière de pianos

Il s'agit d'un roman portant sur l'amour, la mort, la naissance, la musique, le silence, la solitude, la violence, la tromperie, bref un roman sur la vie. La lecture de ce roman est la laborieuse, fastidieuse, tout se mélange les personnages, la chronologie mais si on arrive à passer cet obstacle alors la lecture devient plaisante. Il y a un côté "fantastique" chez cet écrivain qui me fait penser à Laurent Gaudé (la porte des enfers), notamment lorsque la petite fille parle à son grand père décédé. Certains lecteurs retrouveront également l'atmosphère des romans de Carlos Ruiz Zafon (notamment l'ombre du vent)
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Le cimetière de pianos

Benfica, un quartier de Lisbonne, début du XXe siècle, une famille, trois narrateurs pour nous raconter celle-ci, ses bonheurs, ses tristesses, comme ses rêves et ses désillusions. Telle est la trame de Cimetière de pianos de José Luis Peixoto, touche-à-tout de la littérature, s’étant frotté au roman, à la poésie, à l’écriture dramatique et à celle de paroles de chansons, et dont on dit qu’il est l’écrivain portugais le plus prometteur de sa génération.



Benfica, donc, la voix d’un père qui vient de mourir, mais qui reste omniprésent, voyageant dans le temps, alors qu’il (se) raconte, et raconte les siens, sa femme, ses enfants devenus adultes et même parents, puis ces derniers à nouveau petits, de l’âge de ses petits-enfants. Tout cela, sans ordre chronologique, comme les souvenirs nous viennent parfois. Même ceux dont il n’a pu être témoin de son vivant, mais qu’il sent, qu’il sait, qu’il raconte aussi.



Voix d’un fils qui courra le marathon aux Jeux olympiques de Stockholm en 1912, voix aussi du fils de celui-ci. Voix qui s’entremêlent et qui parfois se mêlent. Qui est le père? Qui est le fils? L’histoire se répète-t-elle toujours?



Et derrière la porte de la menuiserie où chacun des hommes du roman a travaillé, un cimetière de pianos. Là où chacun a ses secrets, des morceaux d’histoire qui lui sont propres et tant de rêves que nul ne vivra jamais jusqu’au bout. Et au centre de tout cela des voix d’enfants, leurs rires.



Pour le lecteur, un roman fascinant qui raconte une famille, une époque, des moments de tendresse ou de violence, parce que telle est la vie. Une vie faite de tous ces moments décousus qui s’additionnent et qui donnent un roman non conventionnel aux voix multiples et surtout pas chronologique, ce qui pourrait en dérouter certains. Aussi bien que je vous prévienne.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Le cimetière de pianos

La lecture du livre de José Luis PEIXOTO " Le cimetière de pianos " procure à la fois du plaisir, de l'émotion, et de l'admiration. Deux personnages principaux, nous font partager les deuils, les drames, les disputes, les violences, mais aussi les amours, les joies, les naissances des enfants, les jeux, d'une famille d'artisans ébénistes portugais transcendée par la force des liens qui l'unit et par l'existence d'un lieu mythique pour eux : un local contigu à l'atelier, dans lequel sont entreposés d'anciens pianos. Francisco, le fils, qui court le marathon aux jeux olympiques de Stockholm en 1912, se remémore sa vie, tout au long de sa course, kilomètre après kilomètre. Le père, mort depuis longtemps, qu'il revoit vivre pour nous, sa famille, autour de sa femme. On a la sensation que José Luis PEIXOTO a voulu rendre hommage à " La Famille portugaise ". Il nous montre que malgré les malheurs, les deuils, les accidents, les violences conjugales, la famille résiste grâce aux naissances, et à l'espoir qu'elles apportent, pour nous prouver qu'elle vivra au-delà du roman alors que Francisco va au bout de ses forces, la dernière ligne annonce la naissance de son fils. Pour souder encore un peu plus la famille, il y a " ce cimetière des pianos ", un lieu dans lequel, ils leurs arrivent de vivre leurs premiers amours, qui concrétise la passion qu'ils ont pour leur métier, un peu comme un sanctuaire, un lieu de dévotion ou l'on entre avec respect, qui contient des trésors.

Avec une écriture sculptée, par petite touche, comme avec les ciseaux à bois des ébénistes, sensible, il décrit en détails et à merveille les instants, les sentiments, les sons, les gestes, les visages, les corps. Il nous révèle que " la solitude du coureur de fond " est peuplée de pensées et nous entraînent dans sa course en interrompant les phrases au passage des kilomètres mais sans couper le fil de ses souvenirs.

Quelle beauté dans les descriptions de moments de vie, tel que le bal, la gifle, l'explosion d'amour, les achats à la fête des lumières, la dispute entre Simão et son père ivre, ainsi que dans les observations qui font qu'un être en aime un autre!

Quelle poésie dans la conversation entre la petite fille et son grand-père mort, lorsqu'il nous demande à nous lecteur, de fermer les yeux pour encore mieux s'imprégner de leur histoire et pour continuer à exister, dans l'allégorie du gitan qui réapparaît régulièrement, dans le retour du frère dans l'atelier " Quelques semaines que les grains de sciure : qui se soulevaient et qui voltigeaient comme un univers: n'étaient pas effleurés par la voix de mon frère "

Quelle émotion, page 344, lorsque le couple (le père et... ma femme, comme il l'appelle) se pose la question de savoir qui survivra à l'autre! (question permanente des couples qui durent). Il faut lire " le cimetière de pianos ", c'est un livre merveilleux, un grand moment de littérature.
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Livro

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? C'est la question que je me suis posé en lisant ce livre.



Supposé évoquer une page de l'émigration portugaise, ce roman désarticulé sans véritable structure a peiné à m'intéresser.



Les partis pris stylistiques de l'auteur tiennent plus de la cogitation intellectuelle que du souci de faire partager une histoire avec le lecteur.



Ilidio, Adelaïde, José et consorts méritaient davantage d'empathie de la part de leur créateur. Dommage pour eux et pour les lecteurs.
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Le cimetière de pianos

quel livre! quelle écriture , à la fois poétique, complexe et originale! très noir aussi mais si ce livre est , pour moi, le moins noir de cet auteur...lecture qui demande des efforts, un bon moral aussi....mais je recommande!
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Le chemin imparfait

De Bangkok, à Lisbonne en passant par Las Vegas l’auteur nous fait vouer à travers ce livre . J’ai adoré ça façon de nous raconté son histoire et son voyage, sans promesses, sans embellir la chose, la vérité pure et simple que ce soit dans le positif ou le négatif.

Ici on va y apprendre une tout autre culture, en découvrir plu sur l’auteur et sur son chemin parcouru, un chemin imparfait comme nous tous

C’était la première fois que je lisais cet auteur et je ne suis pas déçue j’ai totalement adhéré à son franc parler et sa façon de décrire la culture de ce pays, avec ses avantages et ses failles.

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