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Critiques de Joseph Connolly (74)
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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

Si vous aimez les personnages névrosés, ou chacun ment et se ment avec une constance affligeante.

Si vous aimez les dialogues percutants, mélangeant avec un égal bonheur, humour, cynisme et cruauté.

Si la réponse est oui, aux deux questions, « Vacances anglaises » est fait(e) pour vous.

John Connolly réussit une comédie déjantée, enfilant les scènes drôlissimes avec un rythme jubilatoire.

Cupidité, jalousie, sexe, mensonges ( pas de vidéo) le trait peut paraitre par instant grossier, mais Connolly s’amuse à disséquer les travers de ces compatriotes avec une mauvaise foi et un humour tellement grinçant que l’on marche à tous les coups. La libido de ces héros à son top, chacun laisse tomber les masques (et le reste d’ailleurs) pour notre plus grand plaisir. Et dans cette partie de poker menteur, c’est le lecteur qui sort vainqueur.

A nous les vacances anglaises.

Michel Blanc a adapté le roman de Connolly sous le titre « Embrassez qui vous voudrez » avec une distribution prestigieuse C. Bouquet, K. Viard , C. Rampling, J. Dutronc, D. Podalydès, L. Doillon, S. Bouajila, G. Ulliel.

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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

Prêts à partir en vacances dans un hôtel de luxe sur la côte anglaise, Howard et Elizabeth (imaginez Jacques Dutronc et Charlotte Rampling) ne sont pas ravis d'apprendre que Brian et Dotty (imaginez Denis Podalydès et Karin Viard), leurs voisins un peu bizarres, vont au même endroit, au même moment. Finalement, Howard, prétextant une surcharge de travail, cède sa place à une amie de sa femme, Melody, accompagnée de son bébé. Tout ce petit monde se retrouve dans la station balnéaire, pour une semaine pleine de surprises en tout genre...



C'est "Embrassez qui vous voudrez", le film déjanté de Michel Blanc, servi par un prestigieux casting, qui m'a fait découvrir ce roman de Joseph Connolly. Sobrement intitulé "Summer Things", traduit par "Vacances anglaises", il vient d'être réédité sous le même titre que le film – et pour cause !

Quand on passe d'un film au livre qui l'a inspiré, on découvre souvent plus de détails, plus de profondeur aussi dans les personnages, voire des pans entiers de l'histoire qui on été modifiés ou coupés. Mais cette fois, le film – bien que transposé en France – épouse le livre dans ses moindres détails, tout en lui offrant une fin plus piquante. Quand c'était possible, les personnages ont conservé le même nom, comme Elizabeth ou Lulu, la très belle femme flanquée d'un mari hyper-jaloux (le couple Carole Bouquet-Michel Blanc). Idem pour les savoureuses répliques du film, qui figurent telles quelles dans le livre. Une différence, cependant : dans la version originale, ce pauvre Brian collectionne les plaques d'égout et non les compteurs à gaz... Ce qui, avouons-le, ne change pas grand chose à sa santé mentale.



Sur le thème des vacances et des relations entre voisins, où l'entraide n'est jamais loin de la rivalité, Joseph Connolly plante une comédie de mœurs à la fois caustique et désopilante. Ses personnages se mentent et se trompent sans vergogne, les plus jeunes – comme Katie, 17 ans, ou Colin, 15 ans – n'étant pas en reste par rapport à leurs aînés. Pour souligner l'hypocrisie ambiante, l'auteur superpose aux dialogues les pensées véritables de chaque protagoniste, à grand renfort de mots en italique et de termes crus. Ce procédé comique pourrait agacer au bout de 400 pages, à moins de réserver le roman à une lecture de vacances – ce que j'ai fait. Car, comme l'exprime si bien Elizabeth, j'avais « vraiment besoin de faire un break, vraiment. »



Un récit dynamique, du sexe et de l'humour British : j'ai cru lire du David Lodge, en plus trash. Sous son apparente frivolité, ce ballet loufoque porte un regard assez désenchanté sur la vie, le couple et l'amour.



Entrez dans la danse, voyez comme on danse,

Sautez, dansez... Lisez-le si vous voulez.
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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

Si on vous dit « vacances anglaises », vous penserez peut-être à nos voisins d'outre-Manche passant gentiment leurs vacances annuelles péniblement méritées à se cramer la peau sous le soleil des plages méditerranéennes, se tartinant de crème solaire alors qu'ils sont déjà rouges comme des écrevisses ébouillantées, voire déjà en train de peler du nez. Vous les imaginez aussi dépensant consciencieusement leur pécule de vacances âprement gagné en se bâfrant, parfois bruyamment, de tapas, de paella et de sangria (pardon pour le cliché). Mais vous n'imaginez certainement pas un autre type de « vacances anglaises », telles celles que nous offre J. Connolly, dans l'un les plus beaux palaces de la côte british. Chic, classe donc cher, ou cher, chic mais classe (choisissez l'ordre que vous vous voudrez), vous dites-vous alors. Eh bien, cher lecteur, je suis au regret de vous annoncer que vous vous tromperiez sur toute la ligne. du chic et du cher, certes, mais du classe, alors là – My God ! - on en est aussi loin que d'ici au jour où on découvrira un vaccin contre l'hypocrisie humaine.



Voyez donc comme ces braves gens dansent : Elizabeth, qui a "désespérément" besoin d'un break, elle qui tue le temps entre shopping, bonnes oeuvres, coiffeur et garden-parties, "supplie" son mari Howard de lui offrir une semaine de vacances "tellement" méritées. Howard, qui a "vraiment" besoin d'un verre (« God, my pauvre tête »), se demande en quoi le fait pour sa femme de dépenser l'argent qu'il gagne peut être aussi épuisant, mais s'empresse de l'envoyer dans un hôtel grand luxe et de prétexter un surcroît de travail pour ne pas l'accompagner (ledit surcroît de travail répondant au doux prénom de Zouzou). Apprenant cela, leur voisine Dotty, qui a "réellement" besoin d'imiter Elizabeth en toute chose (mais qui ne réussit qu'à en reproduire une copie cheap et même pas "vintage"), réussit à convaincre Brian, son mari, de partir au même endroit. Brian, qui a pourtant tellement besoin d'"argent" qu'il envisage de vendre sa précieuse collection de plaques d'égouts, arrivera à payer le "même" séjour à sa famille... ou presque. Quelle "joie" de se retrouver tous ensemble en vacances ! Avec en prime leur "amie" Melody, qui a "profondément" besoin d'un homme et accessoirement, d'un père pour son "ange" de bébé...hurleur. Et quel "bonheur" de faire la connaissance de cette "ravissante" Lulu et de John, son mari si attachant (et attaché...).

Avec quelques autres personnages périphériques, tout ce petit monde s'ébat et se débat dans cette tragi-comédie burlesque et déjantée, joyeusement vacharde, drôlement désenchantée aussi. Mensonges, jalousies, hypocrisies, superficialités et libidos débridées, ces vacanciers se font tirer un portrait peu reluisant. Mais Connolly emballe le tout d'un humour cynique, dans un style enlevé, parfois outrancier, mais tellement jubilatoire.



Des vacances comme ça, c'est promis, les "amis", on y retourne l'année prochaine !
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

Elisabeth part en vacances au bord de la mer (hôtel 5 étoiles)…elle a tellement besoin de « faire un break !», ce qui étonne beaucoup Howard, son mari, qui se demande « un break, mais par rapport à quoi ? Qu'est-ce que tu fais Elisabeth ? Je me suis souvent posé la question ». Bien élevé, il n'insiste pas et garde sa question pour lui ; de toute façon il s'arrange pour ne pas faire partie du « break », contrairement à leurs voisins et amis Brian et Dotty, (surtout Dotty, parce que Brian, ruiné par la moquette qu'il n'a pas fumée mais sur laquelle il a tout misé, pense que les vacances, même dans la caravane pourrie qu'il a louée pour une misère, sont un luxe qu'ils ne peuvent plus s'offrir) qui s'arrangent pour partir au même endroit et au même moment.

Une collection de plaques d'égout, une pastille de menthe qui ne passe pas, une machine à écrire défaillante retapée par un bricoleur compulsif, un bain de boue pris en plongeant la tête la première du haut d'une falaise, un bébé à prêter pour l'été (ou à donner si affinité), un vol transatlantique délicat, du shopping compulsif, beaucoup (trop) de champagne, un mari jaloux, vraiment très jaloux…complètement taré en fait…bienvenue dans l'univers loufoque de Joseph Connolly où les portes et les claques…claquent !

C'est distrayant, et très drôle, certains passages sont hilarants.
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Ça ne peut plus durer

Le ridicule ne tue plus, dit-on, et pourtant ces personnages ridicules sont bien souvent à mourir de rire. Le fou rire n'est jamais loin, aux pages 50 et 255 en particulier.

L'amour est aveugle mais aussi particulièrement sourd. Chaque partenaire pense à la place de l'autre, lequel pense tout autre chose, la plupart du temps exactement le contraire. En parlant d'amour, on parle plutôt de sexe et d'argent, le tout baignant dans un océan d'alcool le plus souvent utilisé comme analgésique.

Les goujats le disputent aux imbéciles, les vieux se voient encore beaux, les mariages moisis finissent par exploser, puis, faute de mieux, se reconstituer même s'ils ont dépassé le stade de la décomposition avancée ; bref « ça ne peut plus durer ». Sauf que si… ça continue, encore et encore, comme dans la chanson. De fil en aiguille une catastrophe en appelle une autre puis une autre jusqu'à plus soif (pour certains des personnages jusqu'à la gueule de bois)…jusqu'à ce que la baby-sitter qui a été virée parce qu'elle aurait couché avec le mari, bien qu'elle s'en défende, finisse par être réembauchée et qu'elle…vous me comprenez !

C'est désopilant, cynique et, disons le, désespérant. C'est pour cela qu'il me semble nécessaire d'être en bonne santé morale avant de débuter cette lecture que je déconseillerais donc à tout lecteur étant en passe ou venant de divorcer, de perdre son emploi, de régler sa pension alimentaire devant une portion individuelle de surgelé, ou de tenter de séduire une personne beaucoup plus jeune que lui. Si vous avez échappé à ces catastrophes (ou si vous vous en êtes vraiment remis) alors foncez, vous allez rire !
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L'amour est une chose étrange

Le roman de Connelly contrairement à ce pourrait croire le titre, n'est pas une comédie sentimentale mais plutot une charge au vitriol de l'Angleterre du milieu du vingtième siécle. Les Doyle font parti de la classe moyenne de la banlieue londolienne, Clifford 8 ans rêve d'avoir la télé, Annette sa soeur rentre dans l'adolescence, Gillian la mère est sur la réserve et Arthur le père sombre dans les plaisirs interdits. L'arrivée du poste de télévision va être le catalyseur du désastre qui se prépare. Connelly avec ce roman confirme son talent, passant de l'humour, au cynisme, à la provocation avec un égal bonheur.

Et le tout en nous parlant de choses extrémement dramatiques. Excellemment british.

Connelly est aussi l'auteur de "Vacances Anglaises", adapté au cinéma sous le titre de "Embrassez qui vous voudrez" (avec Dutronc, Viard, Podalydès etc)
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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

Partir en vacances avec ses voisins, ce n'est pas toujours la bonne idée. Mais comme chaque année, Elizabeth va encore se vanter de ses vacances, de sa météo, du charme de son lieu, du luxe de son hôtel... Dotty ne le supporte plus alors c'est simple et c'est décidé, ils passeront leurs vacances ensemble comme ça pas de comparaison possible. Seulement voilà, son mari Brian lui ayant caché que leurs finances étaient au plus bas, elle devra se résoudre à les passer dans une caravane. D'ailleurs Brian ne lui cache pas que ça. Et puis le mari d'Elizabeth, Howard, qui a une maîtresse, cherche des subterfuges pour passer le moins de temps possible avec eux. Et la pauvre Melody, célibataire avec un bébé, ne va tout de même pas rester seule. Et ce n'est sans compter Colin et Katie, les enfants des deux couples dont cette dernière a une relation avec un employé d'Howard...



Bref, vous aurez compris que le roman de Joseph Connolly est un vrai Vaudeville où les comiques de situation s'enchaînent.

J'ai apprécié cette lecture divertissante et chapeau à l'auteur pour imaginer une multitude de situations entremêlées et complexes en retombant toujours sur ses pattes. Derrière cette histoire fantasque et légère se cachent des personnages soignés, hauts en couleur, pas si heureux que çà voire dans une profonde solitude.



La plume de Joseph Connolly est anglaise et son humour nous le rappelle.
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S.O.S.

Détente et sourires assurés avec Joseph Connolly. Scénario habituel avec les travers ridicules de personnages auxquels l’auteur sait ne rien épargner. Ils sont ridicules, grossiers, égoïstes, idiots, alcooliques, dépensiers, lubriques, j’en passe et j’en oublie, et vous savez quoi (imitation hors copyright du style Connolly), c’est pour ça qu’on les aime.

Parce qu’à partager les aventures de ces croisiéristes, qu’est-ce qu’on se sent sérieux, poli, altruiste, intelligent, tempérant, bon gestionnaire et…maître de nos pulsions dans la mesure du possible (je pense m’en être bien tiré, parce que pour tout vous dire, ce n’était pas si facile que ça de trouver le pendant de lubrique sans laisser penser que…je m’égare un peu là, non ?)

Bon, ce n’est pas le meilleur Connolly, si vous ne le connaissez pas, commencez plutôt par Vacances Anglaises ou par Ca ne peut plus durer, mais c’est toujours suffisamment drôle pour passer un excellent moment. Je me suis encore surpris (une fois, d’habitude c’est plus souvent) à éclater de rire au détour d’une réplique.

Que ça n’empêche personne de fréquenter les bateaux de croisière, les aventures et les personnages décrits doivent tout à la fiction, à l’imagination et au sens de l’observation de l’auteur. Toutefois, soyez prudents si, d’aventure, vous vous rendiez compte que Joseph Connolly est dans les parages. Là, il faudrait passer (très) au large car je ne souhaite à personne de finir transformé en personnage d’un de ses romans. Vous avez beau être, tout comme moi, sérieux, poli, altruiste, intelligent, tempérant, économe et maître de vos nerfs et de vos émotions, Dieu sait ce qu’il ferait de vous.

Bon vent !

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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

Un roman à l'immoralité grinçante... et dont la lecture est jubilatoire!



Une bourgeoise oisive et sa copine fauchée, un dragueur invétéré et une midinette, un père raté et un fils impatient de vivre ses premiers émois, un jaloux compulsif et une femme désabusée, une mère célibataire et son bébé braillard... Par leurs contextes sociaux, existentiels et culturels, les personnages qui vont se croiser lors de ces vacances anglaises n'ont apparemment pas de point commun. A la lecture de ces portraits, on plonge dans une comédie de mœurs où luxure, snobisme et adultère règnent en maîtres.

Et derrière le vaudeville léger se cache une réflexion (pas très optimiste) sur les rapports amoureux.



Le langage est souvent cru (le livre débute par "lèche (...) lèche-moi", ça met dans l'ambiance!) mais l'humour omniprésent et les nombreux rebondissements rendent cette galerie de portraits très sympathique... d'être aussi pathétique.

J'ai suivi cette intrigue tourbillonnante, surprenante et drôle avec grand plaisir.



Ce roman a été adapté par Michel Blanc (dans un film choral au casting de choix).
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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

Dans ce roman choral aux personnages tragi-comiques, nous partons en vacances sur les côtes anglaises avec Elizabeth, Dotty, Katie, Norman, Lulu et John, Miles, Mélody et son bébé Dawn, et bien d’autres encore… Chacun a une histoire bien particulière que l’on découvre au fil de la lecture. Les uns sont d’un niveau social élevé, les autres un peu moins… Avec leurs bons et surtout leurs mauvais côtés, tous ces personnages se croisent au gré de divers chassé-croisé, se retrouvant très vite dépassés par des situations inattendues et rocambolesques, parfois érotiques, souvent déprimantes et au final toujours très drôles pour le lecteur.



Ce récit est féroce, drôle, inventif et en même temps réaliste. Parallèlement au récit, l’auteur sait en outre prendre le lecteur à témoin en lui faisant partager les réflexions intérieures des personnages avec l’utilisation de la première personne. Certains sont attachants, d’autres agaçants, sincères et désespérés. On pourra trouver beaucoup d’hypocrisie et de cynisme dans la description de ces relations entre les hommes et les femmes. Pour ma part, j’en retiens de nombreux éclats de rire. On entre ici dans univers comique très "british", vaudevillesque à souhait, qui nous donne un bon moment de détente. Une lecture jubilatoire !

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England's lane

England's lane, c'est une petite rue commerçante du nord de Londres. Les familles y vivent et y tiennent une boutique. Ce sont des gens ordinaires qui ont une vie ordinaire... Mais, vous vous en doutez, les choses ne sont pas exactement ce qu'elles semblent être.

Dans cette comédie de mœurs l'auteur utilise plusieurs voix sans dire qui parle et c'est au cours de la lecture que l'on sera capable d'identifier chaque personnage.



Mariée sans amour pendant la guerre à Jim, qui tient la quincaillerie, Milly s’occupe de Paul, son neveu, qu’elle a adopté.

Stanley, marchand de tabac et de friandises vit avec sa femme Janey, dépressive, et leur fils Anthony, que la polio a laissé handicapé.

Jonathan, boucher au passé trouble, a aménagé avec sa charmante épouse et leur fille Amanda.

Au premier abord, les personnages de ce roman ont l'air de vivre chacun de leur côté. Les relations vont se construire au fil des pages avec son lot de coups de théâtre, mensonges, trahisons, infidélités.. et meurtres.



Ce roman est très visuel: on imagine facilement les scènes et les dialogues font mouche. La galerie de portraits est très réussie et les touches d'humour et de provocation apporte de la saveur au récit.
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L'amour est une chose étrange

Si l'amour est une chose étrange, ce livre l'est tout autant.



Déroutant par sa forme tout d'abord. le narrateur change constamment et souvent sans prévenir. le phrasé est rapide, en particulier lorsque c'est le petit Clifford qui s'exprime, enchaînant les anecdotes et les associations d'idées. le premier chapitre s'appelle "Le fin" et le dernier "Le commencement".



Le fond ensuite. L'histoire réserve son lot de surprises. Au départ, il s'agit de la description du quotidien d'une famille modeste au modèle patriarcal. Puis, on découvre que le père impassible est en fait dépassé et que la moralité et la bienséance ne sont qu'illusion (et le mot est faible!).

Certains passages m'ont mis mal à l'aise tant ils sont crus et directs (notamment ceux traitant de l'inceste parent-enfant et frère-soeur). Les faits sont énoncés simplement par plusieurs des personnages du roman, comme s'ils allaient de soi. Ces personnages que l'ont pouvaient considérer comme ordinaires, voire banals vont révéler leur pire facette et ça en est parfois glaçant.



Difficile d'écrire une critique de ce livre sans dévoiler une grande partie de l'histoire. Sachez juste que lorsque le vernis craque, le résultat est impressionnant!

Arthur, le père de famille strict n'est qu'un alcoolique incestueux accroc aux prostituées. Suite à un événement inattendu, sa femme Gillian, discrète et soumise va avoir une révélation et changer diamétralement de personnalité. Sa fille Annette, élevée par des bonnes soeurs, va faire fortune dans un commerce peu recommandable (je n'en dirai pas plus). Quant au garçonnet innocent qu'est Clifford, son destin, toujours lié à celui des femmes qui l'entourent, va prendre un tournant… renversant.



Bref, si le début du roman paraît bien sage, cette idée sera plus que démentie par la suite. Ce livre est pour le moins surprenant et, à la fois réticente et intriguée, j'ai finalement pris beaucoup de plaisir à suivre cette famille au parcours vraiment atypique.
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N'oublie pas mes petits souliers

"N'oublie pas mes petits souliers" est la suite de "Vacances anglaises" où l’on retrouve tous les personnages du premier opus, cette fois-ci durant la période des fêtes de fin d’année. Chacun se débat toujours avec ses problèmes et petits secrets. Pour Noël, Howard, chef d’entreprise bourgeois, et sa femme Elizabeth, accro au shopping, décident d’inviter tous leurs amis chez eux. Cette réunion va être l’occasion de retrouver Melody et son bébé Dawn, Dotty et son mari Brian, déprimé et suicidaire ou encore la belle Lulu qui a décidé de divorcer de son jaloux de mari John. Voici encore une fin d’année bien remplie pour chacun d’eux, ponctuée de péripéties et d’histoires d’amour et d’adultère.



Pour ceux qui ont lu « Vacances anglaises », on retrouve dans cette suite tout le style de Joseph Connolly. Un mélange détonant de vaudeville et d’étude des mœurs de la société anglaise. C’est toujours drôle et grinçant, avec des personnages névrosés aux vies absurdes. Bien sûr, l’effet de surprise n’est plus le même que dans les « Vacances anglaises » et ce qui avait pu être drôle dans ce dernier, ne l’est plus avec « N’oublie pas mes petits souliers ». C’est souvent le cas pour les suites, une impression de « moins bien »… Pour autant, le style alerte et piquant est toujours présent et permet de passer un bon moment de lecture. Du burlesque, du sexe et de la dérision : avis aux amateurs.

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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

Grande déception ! J'étais impatiente de relire Connolly tellement le style dans L'amour est une chose étrange m'avait émue, transportée, fait rire, fait grincer des dents...

Là, rien. Je me suis forcée à terminer ce livre. Les personnages sont pathétiques, on n'arrive pas à s'y attacher. Le style est décousu : la narration est souvent entrecoupée de commentaires des personnages entre parenthèses, c'est sans intérêt, on ne sait plus qui raconte quoi.
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Vacances anglaises (Embrassez qui vous voud..

c'est du troisème degré, c'est certain. Par contre je me voyais mal lire ce livre dans un train ou un bus de peur que le voisin lise par dessus mon épaule..... Pourquoi me direz-vous ? A cause des scènes de sexe très détaillées qui cassent un peu l'humour british du livre. A moins que les pornos soit classés dans les comédies outre-manche, va savoir ? Mais le reste est un régal, surtout la scène ou Brian tente de se suicider en se jetant du haut d'une falaise.....Il se loupe.....à cause de la vase où il tombe la tête la première et reste "planté" jusqu'à l'arrivée des secours ! Franchement ces anglais ont de drôles de façons de passer leurs vacances...ça n'arriverait pas aux français tout ça.... nan, nan, nan


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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S.O.S.

Londres-new-York : 6 jours sur le Transyslvania - un paquebot de croisière !



Nicole a gagné la « croisière de sa vie » et embarque mari (alcoolo) et 2 ados à bord. Tom a perdu son épouse Mary et embarque seul.

Dwight et Marlene rentrent à New-York avec leurs deux ados après un périple autour du monde

Aggie et Nobbie, retraités, embarquent enthousiastes pour leur 17eme croisière.

Jennifer et Stacy (mère et fille) ont choisi de se rendre au mariage de la soeur de Jennifer, qui réside à New-York

, en bateau car Jennifer est « phobique en avion »

Jilly et Sammy sont en couple et tous les deux barmaid et barman sur le Transylvania.

Steward est l'assistant du capitaine du navire (au bord de la dépression).

J'ai beaucoup ri avec ce roman : il y a une reconstitution de scène du film Titanic (pour Jennifer et Earl) , des (mini)drames de la cinquantaine (Dwight, l'américain millionnaire et David l'anglais complètement fauchés sont « gratinés »), des quiproquos en tout genre entre les protagonistes, des amours éphémères qui se jouent lors de ses 6 jours.

Le ton est délicieusement ironique : Chacun en prend pour son grade et on se demande qui va finir par dessus bord avant l'arrivée à New York ....
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England's lane

Après avoir lu Vacances Anglaises il y a quelques années, comme j’en avais gardé un bon souvenir, je décidais de lire le petit dernier de Joseph Connolly, England’s lane.

Connolly nous plonge en 1959 dans le cercle fermé des commerçants d’England’s lane, dans le quartier populaire d’Hampstead où il vit aujourd’hui.

Dans ce roman polyphonique, l’action se concentre autour de cinq personnages qui prennent tour à tour la parole. Autour de Milly, la femme de Jim le quincailler rustre, épousé à la hâte pour cause de guerre, leur neveu Paul qu’ils ont adopté, évoluent Jonathan Barton le gentleman boucher, chéri de ces dames, et Stan, le confiseur, père du meilleur ami du petit Paul, Anthony, atteint de la polio.

Le passé trouble de l’un remonte à la surface, adultères, meurtres, entre autres réjouissances s’invitent dans la vie de ces personnages en apparence si ordinaires.

Parfois l’action se trouve ralentie par ces monologues intérieurs, mais l’on suit avec plaisir les péripéties des personnages. Connolly agit ici en véritable marionnettiste, satirique tout en évitant de tomber dans la caricature et sans méchanceté à l’égard de ses personnages.

Le roman s’achève sur une note optimiste. Les années 60 sont là. Londres va bientôt swinguer !



http://bene31.canalblog.com/archives/2013/06/29/27534815.html

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England's lane

Joseph Connolly est un écrivain anglais, qui m'était encore inconnu à ce jour. Né au Royaume-Unis et vivant donc en Angleterre, c'est tout naturellement dans les rues d'une ville de son pays : Londres, qu'il décide de raconter son histoire.



England's Lane est un quartier qui se situe dans le Nord de Londres. Il a l'air assez miteux et vieux, mais les commerçants y sont nombreux. D'ailleurs, ils se connaissent tous, et ont tous une histoire spéciale à raconter. La vie d'un quartier avec ses bons... mais aussi ses mauvais côtés.



L'auteur raconte donc l'histoire d'un certain nombre d'habitants de ce quartier, des histoires qui vont se croiser et se décroiser.



On y découvre des personnages haut en couleurs, tous très différents, avec toujours caché dans le fond de leur esprit, un souvenir, un secret enfoui et tût aux yeux de tous. Ils cachent donc tous un mensonge plus ou moins gros, avec plus ou moins d'importance... L'auteur dresse un portrait complet et bien détaille de chaque habitant, en insistant bien sur son caractère et sa personnalité. Certains personnages sont atypiques et peuvent faire mourir de rire le lecteur, tandis que d'autres vont plutôt l'émouvoir et le peiner.



En parlant d'émotions, ce livre en regorge ! Tristesse, joie, amour, famille, tromperie, jalousie... Joseph Connolly aborde tous les états des sentiments, pour notre plus grande joie.



Le lecteur ne peut qu'émettre des hypothèses sur la vie des personnages, et choisit d'en aimer un plus qu'un autre. Pour ma part, si je devais choisir parmi tous ce gratin varié quelqu'un qui m'aurait plus plût, je pense que les enfants en ressortiraient. J'ai beaucoup aimé leur naïveté (qui cache leur vrai côté mature), leur générosité, et leur malheurs. Ils ont tous vécus plus ou moins de choses graves, mais n'en ressortent pas affaiblis, bien au contraire, ils continuent à vivre leur vie légèrement, tranquillement, sans problème. Ils m'ont émut, vraiment.



Des personnages un peu surjoués, peu crédibles, qui peinent à rester plausibles et une écriture qui, certes, s'allonge et semble ne jamais finir, mais est quand même très agréable. Le style de l'auteur est très doux, et réel. Il permet au lecteur de vraiment ressentir tout ce que font les différents personnages. Je tiens également à souligner le fait qu'à chaque fois, la narration se faisait par un personnage différent, changement qui se déroulait par une transition presque invisible, et vraiment bien réalisé !



L'environnement, l'univers de Londres n'est pas vraiment ressenti à travers ces pages. C'est beaucoup plus la vie du quartier et de ses habitants que l'on remarque. Car on dirait que chaque commerçant reste cloîtré dans leur petite boutique, et les seules fois où ils sortent, c'est soit pour rentrer chez eux, soit pour aller chez un voisin... en tout cas, ils ne sortent jamais de leur quartier adoré !



Un roman qui peut semblait très lent à certains moments, mais qui aboutit à une histoire sympathique.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Jack l'Epate et Mary pleine de grâce

une grande fresque de la vie à Londres pendant la guerre.Jack l'épate amoureux fou de Mary petit ouvrier trainant trop souvent au pub va découvrir l'argent la vie facile avec les trafics le racket et le manque de tout .Mary fera ce qu'elle juge le plus utile pour toutes ces jeunes filles empétrées dans des grossesses malvenues .Connoly brosse un portrait saisissant de cette période on s'attache à ses personnages ;seul bémol pour moi la longueur du livre !
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Jack l'Epate et Mary pleine de grâce

De ce très beau récit se dégage une symphonie de mélancolie et d'espoir. L'espoir de Jack et de Mary quand les choses s'arrangent pour eux ou lorsqu'ils sont satisfaits de ce qu'ils ont. La mélancolie, quand le couple fait face à la malchance, quand Mary doit gérer les nombreux accès de colère d'un Jack souvent ivre, quand Jack désespère de voir sa situation s'améliorer.



Sur fond de seconde guerre mondiale, les deux compagnons tentent de se persuader (et de persuader les autres) qu'ils sont parfaitement heureux.



Le contexte historique du roman est très intéressant, puisqu'il permet au lecteur de découvrir, par les yeux des personnages principaux, ce que les petites gens pensaient de ce conflit armé, les craintes et espoirs qu'ils nourrissaient quant à son issue et les conditions de vie déplorables en ce moment difficile.



Enfin, des personnages secondaires sont aussi attachants que la douce Mary: je pense ainsi à son père, vieil homme discret et aimant, et à Sheila, l'amie un peu paumée mais fidèle.



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