La rencontre avec ce livre se fit d’abord par sa couverture. Elle m’évoquait un autre roman, policier celui là, de Tonino Benacquista “Trois carrés rouges sur fond noir”. Hormis les boules, une rouge, une blanche et une queue de billard, la comparaison entre ces deux romans s’arrête à la couverture mais c'est quand même pour elle que j'ai choisi ce livre. Pour Benacquista, le billard était la raison de vivre de son personnage principal, pour Juan Gabriel Vasquez (normalement, sur Vasquez le a est avec avec accent aigu mais je ne sais pas le faire sur mon clavier - je sais, j'aurais pu chercher sur Internet mais je préfère m'en remettre à vous), c’est dans une salle de billard que se rencontre les protagonistes : le narrateur, Antonio, la quarantaine (mais seulement 26 ans lors de la rencontre), professeur d’université et Antonio, d’une bonne vingtaine d’années son aîné, homme secret et dont on pressent un lourd passé.
C’est en lisant dans la presse la mort d’un hippopotame ayant fait partie du zoo mégalo de Pablo Escobar qu’Antonio se remémore, quelques années auparavant, le germe d’une amitié qui le noua à Ricardo Valverde. Avant que celui ci ne soit assassiné en pleine rue de Bogota en compagnie d’Antonio qui lui, sera blessé. Les éléments pourraient être en place pour un roman policier mais cela n’intéresse pas l’auteur.
Il se penche sur le ressenti d’Antonio qui s’il se remet peu à peu de ses blessures sombre dans une dépression liée bien sûr à l’attentat qu’il vient de subir mais également à cette jeunesse dans laquelle la violence était partout, ses anniversaires marqués par les meurtres commis par Escobar et par la guerre des cartels. A travers son personnage, Vasquez s’interroge sur les répercussions subies par quelqu’un qui naît en même temps que le trafic de drogue. Antonio est persuadé qu’il doit comprendre la mort de Ricardo pour comprendre pourquoi il est si difficile pour lui de se remettre de cet acte terroriste. Avec Maya, la fille de Ricardo, qui cherche à réunir le maximum de témoignage sur son père, il va enquêter sur le passé, sur l’histoire de son pays pour essayer de décoder sa propre vie.
Les choses qui tombent ce sont avant tout les avions puisque Ricardo, pilote, est doublement touché par des accidents d’avions mais c’est surtout, pour l’auteur, les répercussions que le terrorisme lié au marché de la drogue, ont sur la vie privé des gens, sur l’éducation de leurs enfants pendant les années 80 en Colombie. Comment peut-on grandir, devenir adulte, dans un pays où la terreur est omniprésente ?
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