Citations de Julia Billet (57)
Je déteste cet endroit, mais toi je t'aime
Tifene
- Va, regarde le monde avec des yeux d'artiste, de citoyenne de la République des Enfants. Ne perds rien. Nous aurons besoin de ces témoignages quand la guerre sera finie.
Ne pas penser à mes parents.
Ne pas me demander comment ils me retrouveront si je ne suis plus moi.
Ne pas me demander s’ils seront fâchés que j’ai moi même choisi un nouveau prénom si différent de celui qu’ils ont décidé de me donner avant ma naissance.
Ne pas me souvenir comment ils ont choisi ce prénom, choisi parce qu’il rimait avec belle et parce qu’il leur rappelait le jour de leur rencontre.
Ne pas penser, aller débusquer la lumière de fin d’apres-midi, me couper de toutes ces questions, ne plus entendre Sarah qui hésite entre Sabine, Simone et Sonia, pour être sûre de garder au moins son initiale.
Bout a bout,ces objets lui diront peut-etre ce que tous ces gens font de ce temps qui semble tourner trop vite pour eux,minutes égrénées a la pendule éléctrique sous leur yeux,impuissants a arreter ou faire avancer les heures
Celle-la,elle ne cherche pas.Elle a finit de chercher.
Les nazis veulent cent mille déportations de juifs vers l'Allemagne et la Pologne.
Soleil au Zénith , inutile d'insister . (page 7)
Rien ne vaut la fin de journée , entre chien et loup quand le jour s'estompe peu à peu . (page 8)
Vous dormirez ici cette nuit , en attendant qu'on trouve un moyen de vous évacuer sans danger. (page 114 )
Il a besoin de moi. Toi, je sais que tu peux te débrouiller.
Alice!
On se retrouvera à la fin de la guerre!
Je serai à la Maison de Sèvres près de Paris. Tu te souviendras?
A mesure que nous approchons, mon ventre se noue, la tension et la peur menacent de faire éclater ma tête
Je vous aime.
Et je sais que si je peux partir aujourd'hui...
C'est que vous m'avez appris la liberté.
La nuit offre au vent son manteau noir qui cache tout de ses coups; elle lui prête une cape d'invisibilié qui tait au monde sa cruauté.
"J'ai mal à mon écorce", gémit le flamboyant.
Ses fleurs s'ouvrent à ses plaintes et l'arbre devient plus rouge encore, d'un rouge trop vif pour le bleuté du ciel.
" J'ai mal à mon écorce", murmure le flamboyant.
Une larme de sève s'échappe de ses branches et tombe sur le sol.
"J'ai mal dans mon coeur", articule le flamboyant, en s'adressant à la nuit qui vient doucement panser ses plaies.
"Jai mal..."
Tu veux que j'te dise ? Elle meurt juste d'envie de se faire un gars, et comme y'en a pas ici, elle s'en prend à ce pauvre type sur sa croix.
Tu pars ? Prends des photos, collecte des images, et rapporte-nous tout ça à la fin de la guerre. Va, regarde le monde avec des yeux d'artiste, de citoyenne de la République des enfants. Ne perds rien. nous aurons besoin de ces témoignages quand la guerre sera finie. Tu as une mission, comme moi j'en ai une.
Ma mère n’a pas perdu sa tendresse naïve et j’ai du mal à la comprendre. Comment, après tout ce qu’elle a subi et subit encore, peut-elle garder une telle foi en la vie ?
Dans ton pays, si on traite quelqu'un de nègre, on est taxé de raciste, mais quand on l'appelle black, on est dans le coup, dans le mouv' comme disent les chanteurs aujourd'hui. Moi qui suis noire comme Solex, ça me fait bien rire ; black ça évite le mot noir, et le noir, tout le monde sait, ce n'est jamais bien propre. (…) Alors que black, ça fait américain, basketteur, sapeur, chanteur... c'est classe, propre, riche. Mais quand tu y penses, black, ça veut juste dire noir. (p.125)
Elle se souvient de l'arrachement qui l'a déchirée un jour, il y a bien longtemps. Ce morceau d'amour mort un été. Elle se souvient de cette part d'elle qui l'a quittée, sa part manquante. Depuis, elle est en errance, bornant sa peau à des restes d'autrefois, quand elle était encore à la vie.
La fille ne regarde pas, elle ne voit pas, elle a pourtant les yeux ouverts, mais sur l’intérieur. Elle ne perçoit rien de ce qui se passe autour d’elle. La vieille en est sûre, elle connaît ce regard du dedans, un regard qui a mal.
Le catéchisme met en colère Agnès et m'inquiète beaucoup. Ce " passage " nous donnera aux unes et aux autres la possibilité de manger et de boire le corps du Christ. Je n'en reviens pas! Je n'ose pas poser de questions, mais je n'ai aucune envie de ce repas sacré et répugnant. Je laisserai bien ma part pour cette fois. Je suis tout à fait prête à me contenter des ragoûts de la cuisinière ou bien de ses gigots sans omettre ses jambons auxquels je commence à prendre sérieusement goût, en essayant de ne pas imaginer ce que penseraient mes parents de cette gourmandise. Cette idée de l'hostie...pouah!
Esther lui affirme qu'elle sait marcher, qu'elle a déjà traversé deux fois cette montagne. Qu'elle ne craint pas le froid, l'hiver. Qu'elle tient son enfant entre ses cuisses, qu'elle ne le laissera pas venir avant l'Espagne. Bien sûr, il est un homme, il ne peut pas savoir ces choses-là, mais il le sait que ce sont les mères qui décident, il le sait bien ça.