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Citations de Julia Billet (57)


Je vis dans un quartier où la pauvreté abolit les frontières.
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Je me souviens comme je me suis séparée de papa et maman, pressée de les voir partir, alors qu'eux me serraient dans leurs bras avec cette force que je saisis aujourd'hui: la peur de ne jamais revenir. Mes parents savaient déjà ce que signifieraient le manque et l'absence. J'étais trop impatiente, trop insouciante aussi pour me rendre compte qu'ils me disaient peut-être adieu à ce moment-là. Je n'avais rien compris et les avait vus partir avec soulagement.
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Ecrire le monde des miens et le donner à lire, à eux et aussi aux autres, à ceux qui ne savent rien de nous, à ceux qui ont peur de nous ou qui gardent en eux la haine des siècles passés.
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A deux heures moins cinq, nous partons tous les trois en salle bleue où notre classe se réunit pour décider de l'organisation de la semaine. Il faut dire que cette Maison des enfants est un endroit très spécial. C'est bien une école, avec de vrais instituteurs et professeurs, une directrice et un mari directeur, sauf qu'ici rien ne ressemble à l'école. Ce sont les élèves qui s'organisent pour les classes, les enseignants ne nous font pas de cours mais nous apprennent à chercher dans les livres, à faire des interviews, à scruter le ciel, à observer les oiseaux, à compter toutes les sortes de nuages. Pas de cours de calcul, d'histoire, de français. Ce sont les élèves qui vont chercher et découvrir ce qu'ils ont à savoir du monde.
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Dans ton pays, si on traite quelqu'un de nègre, on est taxé de raciste, mais quand on l'appelle black, on est dans le coup, dans le mouv' comme disent les chanteurs aujourd'hui. Moi qui suis noire comme Solex, ça me fait bien rire ; black ça évite le mot noir, et le noir, tout le monde sait, ce n'est jamais bien propre. (…) Alors que black, ça fait américain, basketteur, sapeur, chanteur... c'est classe, propre, riche. Mais quand tu y penses, black, ça veut juste dire noir. (p.125)
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Ankidou était de plus en plus curieux de lui, ce drôle de garçon qui n'essayait même pas de l'aborder, qui ne l'avait jamais vraiment approché et qui ne souriait jamais, comme lui. Il y avait juste leurs yeux qui échangeaient les silences, et puis des questions muettes.
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Salomé a mangé, Salomé a dormi. La vieille a repris ses longs monologues. Elles ont marché, dormi encore. La vieille ne pose pas de questions à l'enfant. Mais elle se repasse le film de ses confidences, encore et encore.
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Elle se souvient de l'arrachement qui l'a déchirée un jour, il y a bien longtemps. Ce morceau d'amour mort un été. Elle se souvient de cette part d'elle qui l'a quittée, sa part manquante. Depuis, elle est en errance, bornant sa peau à des restes d'autrefois, quand elle était encore à la vie.
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Je ne vois pas le temps passer, trop occupée à me réconcilier avec le monde, et c'est à la brune, quand la lumière se voile doucement tout en offrant une acuité particulièrement vive aux couleurs, juste avant de s'éteindre pour laisser place à l'obscurité, que je fais mon plus beau plan, j'en suis convaincue: dans une flaque d'eau, j'ai attrapé mon visage et j'ai cliqué sur le déclencheur. "Autoportrait entre chien et loup", me suis-je dit à l'instant même où l'image s'est fixée sur le film.
Moi qui pensais ne jamais pouvoir refaire de portrait, je me suis photographiée, en passant par le filtre de l'eau, à l'envers.
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Je vais dans mon élan jusqu'à lui exprimer ma théorie sur les images qui préexistent dans un monde invisible, ces images qui attendent que l'on capte leur lumière. Notre rôle de photographe comme passeur d'images, venant révéler un monde que personne ne voit, mais que l'appareil photo permet de déceler puis de saisir si on est prêt. (p.121)

Donner le temps à chaque cliché, attendre le bon moment, ne pas hésiter quand je sens que quelque chose s'inscrit dans mon viseur et laisser mon doigt en suspens quand je ne suis pas sûre de la construction de l'image ou de la luminosité... Les images ont une architecture intérieure, et tant que le photographe n'a pas reconnu cette organisation précise, il ne peut être dans la justesse. C'est sans doute pour cela que je n'arrive pas, à certains moments, à déclencher. (p.171)

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Fermer mon livre. Essayer de dormir. être entre sommeil et veille, dans des rêves que je peux contrôler, décider, construire toute seule avec des rebondissements, des baisers, un gars merveilleux qui m'aime et me chauffe, me réchauffe, dans ses bras, tout contre lui. Briser la glace.
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- Vous savez madame, j'étais au petit supermarché du coin, la semaine dernière, Élisa est entrée avec sa mère et j'ai vu la caissière appeler le vigile et lui dire "Attention, des gitans !". J'ai bien vu ce qui s'est passé ensuite : le vigile les a suivies pas à pas, dans tous les rayons, jusqu'à ce qu'elles passent à la caisse. [...]
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Elle se rappelle alors la fin d'une histoire que son frère lui racontait. "Les papillons sont des esprits voyageurs, rends-leur hommage quand ils parcourent un champ, fût-il de bataille. Va, guerrier, va, le nez dans le vent, tel est ton destin."
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- Tu crois que nous avons le droit d'être heureux, en plein milieu du ciel, alors que dans certains endroits, en bas là-bas, des hommes, des femmes et des enfants pleurent et ne dorment plus ?
- Bien sûr ! Je sais que si je mets des couleurs sur les murs, si j'écris des poèmes dans le creux du ciel, si je chante et que ma musique arrive aux oreilles d'un de ces hommes,d'une de ces femmes, d'un de ces enfants, ils croiront peur-être à nouveau que le monde recèle de la magie et même de l'humanité.
Si je ris assez fort, des grelots glisseront dans les cascades fraîches et apaisantes
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Noémie lit
Joue à cache-cache
Entre les pages
Emprunte le labyrinthe
Des chapitres qui bruissent
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Alice ! Ne pleure pas, tu reverras bientôt ton frère en vrai. Tu n’auras plus besoin de ces lettres !
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Ne pas penser à mes parents.
Ne pas me demander comment ils me retrouveront si je ne suis plus moi.
Ne pas me demander s’ils seront fâchés que j’ai moi même choisi un nouveau prénom si différent de celui qu’ils ont décidé de me donner avant ma naissance.
Ne pas me souvenir comment ils ont choisi ce prénom, choisi parce qu’il rimait avec belle et parce qu’il leur rappelait le jour de leur rencontre.
Ne pas penser, aller débusquer la lumière de fin d’apres-midi, me couper de toutes ces questions, ne plus entendre Sarah qui hésite entre Sabine, Simone et Sonia, pour être sûre de garder au moins son initiale.
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Ma mère n’a pas perdu sa tendresse naïve et j’ai du mal à la comprendre. Comment, après tout ce qu’elle a subi et subit encore, peut-elle garder une telle foi en la vie ?
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La fille ne regarde pas, elle ne voit pas, elle a pourtant les yeux ouverts, mais sur l’intérieur. Elle ne perçoit rien de ce qui se passe autour d’elle. La vieille en est sûre, elle connaît ce regard du dedans, un regard qui a mal.
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Esther lui affirme qu'elle sait marcher, qu'elle a déjà traversé deux fois cette montagne. Qu'elle ne craint pas le froid, l'hiver. Qu'elle tient son enfant entre ses cuisses, qu'elle ne le laissera pas venir avant l'Espagne. Bien sûr, il est un homme, il ne peut pas savoir ces choses-là, mais il le sait que ce sont les mères qui décident, il le sait bien ça.
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