AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Julie Otsuka (930)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Certaines n'avaient jamais vu la mer

Après avoir lu Les Mangeurs de nuit de Marie Charrel, publié début 2023 aux Editions de l’Observatoire, j’étais curieuse d’en lire un peu plus sur les « picture brides« , ces jeunes japonaises mariées par correspondance à des inconnus et envoyées aux Etats-Unis pour retrouver leurs nouveaux maris – et bien souvent un sort peu enviable. Trompées par les belles lettres envoyées d’Amérique, elles pensaient, tout comme leur famille, améliorer leur quotidien en émigrant dans ce pays de l’autre côté de l’océan Pacifique. Pour beaucoup, ce ne fut qu’une longue descente aux enfers, de leur désenchantement à la descente du bateau devant la laideur et la pauvreté de leurs maris, à leur disparition dans les camps pendant la Seconde Guerre Mondiale.



Julie Otsuka choisit ici un exercice difficile : elle tente, en 168 pages, de parler au nom de toutes les femmes arrivées sur un même bateau, qu’elles aient été ouvrières dans les champs, blanchisseuses en ville ou domestiques, qu’elles aient été heureuses en ménage ou battues, qu’elles aient eu des enfants ou au contraire aient été répudiées faute de pouvoir procréer. En découle un roman très atypique, où tout le récit est raconté à la première personne du pluriel, ce « nous » inclusif et universel – et pour autant, un « nous » qui a créé une distance entre mon coeur de lectrice et cette multitude de femmes en souffrance.



On sent que le roman est très bien documenté, il semble d’ailleurs plus s’apparenter à un reportage, avec de petites phrases issues de témoignages en italique – Je crois que mon âme est morte. C’est un bon moyen de voir la diversité des destins et leur convergence vers une fin dont on sait finalement bien peu de choses, les japonais ayant subitement disparu des villes et des villages, sans laisser aucune trace. On ne peut s’empêcher de voir son coeur se serrer dans les dernières pages, face à l’évocation de ce vide nouveau, de cet oubli inéluctable qui s’installe. Finalement, nous sommes, nous lecteurs, comme les Blancs du récit, incapables de différencier un japonais d’un autre, nous remarquons qu’ils ont disparu, mais c’est bien tout ce qu’il nous reste de leurs vies après 168 pages sous nos doigts.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          140
Quand l'empereur était un dieu

L'histoire se situe aux Etats unis pendant la 2nde guerre mondiale et fait reférence à un évènement méconnu de l'histoire des Etats Unis : à la suite de l'attaque des Japonais à Pearl Harbor ( décembre 1941), les Japonais installés aux EU sont désormais considérés comme des ennemis, des traitres potentiels. Roosevelt a, alors, fait passer un décret en 1942 qui stipulait que tous les Japonais devaient intégrer des " relocation camps"... L'histoire nous permet de suivre le point de vue des 4 membres d'une famille japonaise obligée de se soumettre à ce décret. le 1er chapitre s'ouvre sur les préparatifs de départ de la maison que la mère entame avec un grand stoîcisme : elle va jusqu'à tuer le chien de la famille car personne ne pourra plus s'en occuper. On ne s'appesantit pas sur les états d'âme de la famille même si le désespoir et la déprime sont palpables; le père est loin déjà : c'est la figure absente du père déjà arrêté auparavant dont on guette aussi les nouvelles. On partage le quotidien de cette famille enfermée dans ces camps aux fils de barbelé ...puis le retour, enfin, à leur maison quand la guerre est finie mais rien n'est plus pareil. La maison est délabrée, les relations avec le voisinage sont distantes: les Japonais restent entachés de la marque du soupçon alors même qu'ils se comportent avec la plus grande des dignités.
Commenter  J’apprécie          00
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Récit de jeunes femmes japonaises qui quittent leur pays pour épouser en Amérique un mari qu'elles n'ont pas choisies et qui s'attendaient à un autre avenir

La narration est nous ma beaucoup dérangée. J'ai eu du mal à m'y retrouver

Pourtant l'auteur raconte la vie quotidienne de ces femmes, solidaires, qui sont exploitées.

Le sujet m'intéressait bien mais j'ai vraiment moyennement aimé

Commenter  J’apprécie          30
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Une voix et des milliers de voix en même temps, voilà le tour de force de ce roman. On y découvre la vie de milliers de japonaises qui émigrent aux USA pour y retrouver un mari grâce à la médiation d'une marieuse. Beaucoup de vivront pas l'american dream loin de là. C'est un choc des cultures qui les attend mais aussi un choc devant le mensonge de la vie promise. Une vie de labeur les attend. 20 ans puis Pearl Harbor... La suspicion guette tous les voisins. Tous les japonais sont des espions, disent-ils. Puis vient l'ordre de départ vers les camps...
Commenter  J’apprécie          100
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Avant la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses japonaises acceptent de quitter leur pays natal pour l’Amérique. Quand elles embarquent sur le bateau et commencent une lente et éprouvante traversée, elles sont déjà mariées à des époux qui semblent avoir tout réussi.



Lors de leur arrivée aux Etats-Unis, elles doivent cependant faire face à la réalité de leur condition. L’humiliation et la misère deviennent leur quotidien. Elles doivent s’acclimater à des hommes qu’elles n’ont jamais vues. Certains sont doux et conciliants alors que d’autres seront violents et impitoyables. Entre désillusion et déracinement, elles plongent parfois dans un désespoir abyssale. Lorsque la Seconde Guerre mondiale fait rage, la vie de ses exilées va prendre un nouveau tournant.



Durant toute la narration Julie Otsuka utilise le « nous » afin de créer une véritable communauté entre ces femmes et une puissance particulière à son récit. Si j’entends la force de la narration, cette distance ne m’a pas permis de m’attacher pleinement aux personnages. Si je n’ai pas été totalement submergée ou émue par ce roman, j’ai apprécié la description pudique d’une période oubliée de l’histoire.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
Commenter  J’apprécie          80
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Les Etats-Unis sont sans doute le pays où la main d'oeuvre utile a été, est encore la plus maltraitée dans le monde riche. Que vous soyez noirs, descendants d'esclaves ou pas, jaunes, latinos ou autres, il ne faut pas s'attendre à être bien reçus et que l'on facilite votre intégration.

Par contre, pour profiter de votre travail à bon marché il n'y aura pas de problème. Les immigrés blancs arrivés avant vous et qui dirigent le pays depuis longtemps , leurs représentants au plus haut niveau, Biden, irlandais, Trump allemand, par exemple, la domination de la même classe au congrès (députés, sénateurs), empêchent tout changement majeur.

Ce roman raconte l'histoire de l'importation d'épouse par les japonais mâles installés dans ce pays de tous les possibles au début du vingtième siècle. Sauf que lors de la deuxième guerre mondiale ils se sont tous retrouvés dans des camps car le gouvernement a pensé qu'ils représentaient une menace mais aussi pour les mettre à l'abris de la bêtise de leurs voisins. Discrets et travailleurs ils suscitaient l'envie et la suspicion.

Triste monde, qui ne change manifestement pas.

Roman sensible et intelligent.
Commenter  J’apprécie          110
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Aimez-vous les boîtes à livres ? Elles ont, pour moi, toute leur place à côté des librairies et bibliothèques. Je les ouvre comme les pochettes surprises de notre enfance. Parfois heureuse, parfois déçue, toujours curieuse.



Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka était dans une de ces boîtes, prix Femina étranger 2012, avec une très belle couverture, la photographie d’une femme pleine de grâce, dans un élégant kimono rouge fleuri. Je savais que l’histoire était centrée sur le départ de Japonaises au début du vingtième siècle pour les Etats-Unis, sans en connaître plus sur ce court roman.



Je pense que si je l’avais découvert en 2012, j’aurais beaucoup apprécié, notamment par l’attrait de la nouveauté sur plusieurs points. Malheureusement, en 2023, j’ai fait d’autres lectures qui sont entrées en résonnance avec ce livre, mais finalement en mettant plutôt en valeur ces autres récits.



Ce roman débute par la traversée de l’Océan Pacifique par un groupe de femmes japonaises pour se marier avec des hommes qui vivaient aux Etats-Unis. J’ai beaucoup pensé aux fiancées du Pacifiques de Jojo Moyes, des épouses de guerre australiennes qui entamaient une traversée similaire pour retrouver leurs époux britanniques. Elles n’étaient pas de même nationalité, n’allaient pas à même destination, mais débutaient également un voyage sur le Pacifique, uniquement entre femmes, pour changer complètement de vie auprès d’un homme dont elles ne connaissaient que très peu de choses. Le roman de Jojo Moyes est plus long et reste axé sur cette traversée. Le roman de Julie Otsuka est plus condensé et multiplie les thèmes. En partageant plus le quotidien des héroïnes de Jojo Moyes, leurs attentes et leurs craintes, je m’y étais plus attachée.



Le récit de Julie Otsuka se poursuit par la vie dans les champs, les maternités, le racisme, jusqu’à l’envoi des ressortissants japonais et de leurs descendants dans des camps d’internement, après Pearl Harbour, au cours de la deuxième guerre mondiale. Cet épisode de l’Histoire m’avait particulièrement marquée l’année passée avec Ma sœur est morte à Chicago de Naomi Hirahara. Une fois encore, ce récit plus détaillé sur ces faits historiques a eu ma préférence sur le roman de Julie Otsuka.



Certaines n’avaient jamais vu la mer a été, pour moi, l’occasion d’un réel questionnement sur l’écriture. Est-ce que les récits courts me conviennent moins que précédemment ? Ou bien un roman court doit-il être plus circonscrit dans le temps pour éviter l’impression de survoler un sujet ? Est-ce qu’un roman raconté principalement à la première personne du pluriel implique autant le lecteur qu’une narration à la première ou troisième personne du singulier ? Ou bien cet emploi, bel effet de style, est-il moins habituel et naturel, ne permettant finalement pas de créer une même proximité avec les personnages ?



Commenter  J’apprécie          236
Quand l'empereur était un dieu

Poignant dans sa neutralité , ce court roman raconte l’histoire des Américains d’origine japonaise arrêtés et/ou déportés pendant la Seconde guerre mondiale, à travers le destin d’une famille. Après l'arrestation de son mari, la mère se prépare lucidement au départ. Les détails sont cruellement vrais. Il faut se fondre dans le décor, remplacer alors le repas à base de riz par des sandwichs au beurre de cacahuète. La mère brûle ses kimonos précieux, enterre les objets de valeur, prépare les valises, donne un dernier bon repas à Chien Blanc, trop vieux pour être confié à des voisins, avant de le tuer miséricordieusement…Le long trajet amène les déportés dans un camp sinistre, où chacun survit psychiquement comme il peut. Détresse de la mère, angoisse du petit, adolescence difficile de la fille. Et au retour… comment sera papa ? Comment les amis, les voisins accueilleront -ils ceux qui sont revenus ?

Une réflexion transposable…
Commenter  J’apprécie          00
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka nous fait découvrir un fait historique que je ne connaissais pas du tout, la migration des femmes japonaises.



Ces femmes là dans les années 1900 débarque aux États Units pour ce marier avec des correspondants japonais déjà pré installés.

La réalité n’étais pas celle rêvé et vont découvrir des maris dur, cruel, qui très souvent les maltraites.



À cela vas s’ajouter les conditions de travaille difficile, une culture et une langue inconnue difficile à assimiler.



Tout ça sous un racisme latent des américains qui avec la 2nd guerre et l’attaque de Pearl Harbor commence à se méfier.

Vous l’aurez compris on vas aussi aborder les camps des japonais pendant la guerre même si cela reste en surface.



Le récit est raconté par toutes ces femmes, on est sur un point de vue "pluriel" ce qui peut être une force mais qui moi m’a plus gêner et ne m’a pas permis de m’attacher, j’y étais plutôt hermétique.



Une lecture intéressante qui m’as permise d’en apprendre plus sur cette période.
Commenter  J’apprécie          70
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Un court roman que je sors enfin de ma PAL. 139 pages denses, emplies des espoirs, des soupirs, des larmes, des soucis, des cris, des vies de toutes ces jeunes femmes japonaises venues travailler en Amérique, en Californie. Au terme d’un voyage en mer éprouvant, elles découvrent la réalité de ce qu’on leur a fait miroiter : des maris pauvres, parfois laids, parfois violents, une vie de labeur, de souffrance, de courage, d’espoir toujours, de cruel désespoir parfois, en proie au racisme latent. Mais une vie qui s’installe, qui s’accroche, qui finit par se fondre dans le décor à force de travail. Une vie qui va à nouveau basculer définitivement après une attaque que l’on devine être celle du 7 décembre 1941 à Pearl Harbour.



La force de ce roman, c’est son point de vue narratif. Tous les chapitres sont écrits en « nous ». Les sept premiers contiennent toutes les voix de ces femmes exilées au travers du voyage, de la nuit de noces, du travail, de l’enfantement, jusqu’aux conséquences de l’attaque, comme si elles ne faisaient qu’un corps solidaire dans leurs joies et leurs épreuves. Le « nous » du dernier chapitre, intitulé « Disparition », n’est forcément pas le même… Ces choix narratifs et le style – des phrases courtes, presque purement factuelles – tiennent certes l’émotion à distance mais celle-ci ne peut qu’étreindre le lecteur face à la vie de ces femmes. La voix de Julie Otsuka est inoubliable.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          162
Certaines n'avaient jamais vu la mer

hommage aux femmes oubliées



une bien jolie manière de relater la non-histoire de ces femmes venues du Japon dans l'espoir d'une vie meilleure, qui se retrouvent quasi esclave de leur mari, de leurs patron... des non existences ; et lorsque le temps des privations est enfin passé, qu'elles croient s'être fondues dans le melting pot américain, la tragédie de Pearl Harbour les transforme aux yeux des militaires américains en ennemi, comme toute personne à ascendance japonaise.
Commenter  J’apprécie          70
Certaines n'avaient jamais vu la mer

J’ai adoré. Ce roman m’a fait découvrir un fait historique que je ne connaissais pas : la migration de ces japonaises au États-Unis pour se marier. Elles vont connaître là-bas une vie difficile et la ségrégation. La forme de narration, originale, permet de réunir en une seule entité tous les destins vécus et donne une véritable force au récit. A découvrir !
Commenter  J’apprécie          90
Certaines n'avaient jamais vu la mer

"Certaines n'avaient jamais vu la mer" de Julie Otsuka est un récit littéraire puissant et émotionnel qui plonge profondément dans l'expérience des femmes japonaises qui ont immigré aux États-Unis au début du XXe siècle. À travers la prose de l'auteure, on est transporté dans le monde de ces femmes courageuses qui ont quitté leur pays natal pour épouser des hommes qu'elles n'avaient jamais rencontrés, dans l'espoir d'une vie meilleure en Amérique. Le livre explore plusieurs thèmes poignants qui résonnent encore aujourd'hui, l’auteure nous offre une plume délicate et sans concession.



Alors qu’elles finissent par arriver en Amérique, pour ces jeunes filles, leur première nuit de femme mariée, la situation est difficile et elles doivent subir les avances d'un homme qu'elles n'ont jamais rencontré. Nuit de noces ? Abus est un terme plus approprié. La réalité est brutale, violente. Les femmes japonaises sont limitées aux tâches les plus ingrates, travaillant dans les champs et dans des travaux pénibles ; pour certaines un travail comme domestiques au service de familles blanches fortunées. La population se méfie de ces femmes à l’aube de la guerre, lorsque le Japon entre dans le conflit. Pearl Harbor, malgré la distance, a de lourdes retombées pour ces femmes. La souffrance est multiple : avoir des enfants qui renient leurs origines, être internés dans des camps partout dans le pays à cause de la méfiance… Il ne s’agissait pas de la vie espérée, alors qu’elles rêvaient de sortir de la misère.



L'un des thèmes centraux du roman est l'expérience de l'immigration. Les femmes japonaises du livre ont tout quitté pour suivre leur futur mari aux États-Unis, mais en arrivant, elles se retrouvent dans un monde étranger, avec une langue inconnue et des coutumes différentes. Leur quête pour préserver leur identité tout en s'adaptant à leur nouvelle vie est un élément crucial du récit. L'auteure explore les tensions entre la préservation de la culture japonaise et l'assimilation américaine. À la fois touchant et plein de ténacité, mais également beaucoup de solitude…



Elles ont souvent rêvé de leurs futurs maris américains comme des sauveurs, d'hommes qui les sortiraient de la pauvreté et de la routine de leur vie au Japon. Cependant, la réalité est souvent brutale, avec des nuits de noces difficiles, des conditions de travail éprouvantes et des discriminations raciales. Le contraste entre leurs rêves et leurs déceptions est déchirant.

L'auteure utilise une narration collective à la manière d'un chœur pour donner une voix à ces femmes anonymes. Cette approche renforce le sentiment de solidarité entre elles et souligne leur expérience commune en tant qu'immigrantes. Leur clameur collective devient un moyen de faire entendre leurs histoires souvent ignorées de l'histoire américaine. Il y a des histoires dont on ne veut pas parler à voix haute…



Le roman évoque également le thème de l'effacement de l'histoire. Les enfants de ces femmes, souvent nés aux États-Unis, semblent déconnectés de leurs racines japonaises et sont enclins à oublier le passé de leurs mères. Cette perte de mémoire collective soulève des questions sur la transmission de l'histoire et de l'identité à travers les générations. Pour ces enfants, que leur restent-ils de leur origine si leur propre mère se doit de les mettre de côté pour essayer de s’assimiler au mieux ?



En dépit des épreuves et des déceptions, les femmes font preuve d'une incroyable résilience. Elles endurent des conditions difficiles, s'efforcent d'apprendre une nouvelle langue, élèvent leurs enfants et maintiennent une certaine dignité dans des circonstances souvent oppressantes. Leur force et leur persévérance sont inspirantes. J’ai ressenti beaucoup de solitude, de peine, et même de la colère contre ces conditions de vie injuste.



En bref : "Certaines n'avaient jamais vu la mer" de Julie Otsuka est un livre qui explore les thèmes de l'immigration, de l'identité, des rêves et des déceptions, de la collectivité, de l'effacement de l'histoire et de la résilience. À travers ces thèmes, l'auteure offre une perspective profonde sur l'expérience de ces femmes japonaises aux États-Unis, tout en invitant les lecteurs à réfléchir sur les défis de l'immigration et de l'assimilation dans un nouveau pays. Les émotions sont mises à rude épreuve.

Commenter  J’apprécie          210
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Certaines n'avaient jamais vu la mer et pourtant elles vont être nombreuses à la traverser dans l'espoir d'une vie meilleure.

"Elles", ce sont ces nombreuses femmes immigrées japonaises arrivées aux États-Unis au début du 20ème siècle.

Et pour elles, c'est le début de la fin du rêve américain. Elles vont à la rencontre de parfaits inconnus où, entre désillusions et violences, elles se rendront compte qu'elles ne sont là que pour travailler et satisfaire ces hommes.

Une narration déroutante mais originale où l'autrice donne la parole à toutes ces femmes sans s'arrêter sur une en particulier.

Outre ce fait historique méconnu pour moi, j'ai également eu connaissance de cette vague de racisme envers les japonais au lendemain de Pearl Harbor.



Bref, un roman court original et instructif.

Commenter  J’apprécie          50
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Un roman où les voix et les vies s’entremêlent pour nous livrer une histoire de l’Histoire.



« Au 20eme siècle, de jeunes japonaises traversent l’océan pour se marier à des inconnus et trouver la liberté en Amérique. Mais une fois arrivées beaucoup déchantent. Exilées, étrangères et seules. Et quand elles pensent que tout ira mieux, la guerre éclate. »



A lire d’un trait avant de reprendre son souffle.
Commenter  J’apprécie          70
La ligne de nage

Dans une piscine, un peu confidentielle, en sous-sol viennent nager des habitués, chacun sa ligne et respect obligatoire des règles de bienséance. Un jour, une fissure au fond du grand bassin inquiète les nageurs, chacun la regarde du coin de l’œil et s’identifie à cette fissure, cette fragilité. Alice, sa fragilité, c’est sa mémoire, son cerveau qui déraille. Dans une deuxième partie, on suit Alice et son entrée en Ehpad sous l’œil de sa fille qui raconte l’oubli jusqu’à la perte de la parole avec un ton juste, mêlé de colère et de tendresse.



La première partie et très poétique, un texte construit autour d’une simple fissure qui amène chacun des personnages à s’interroger sur ses propres fissures. Dans la 2ème partie, le ton à la fois détaché, tendre et une vision très réaliste, très juste de la vie d’une personne qui perd progressivement toutes ses facultés.



Commenter  J’apprécie          20
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Livre très poignant et difficile. On découvre un pan de l histoire japonaise très peu connu avec ses femmes qui quittent leur pays pour venir se marier aux États Unis. Loin d une vie de rêve, elles y découvrent la difficulté de la ruralité et contrairement à leurs rêves ne sortent pas de la pauvreté.
Commenter  J’apprécie          10
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Lecture très marquante, particulière, révoltante!

Cette lecture me confirme encore une fois que j'aime de plus en plus découvrir l'histoire par le biais de romans!

J'ai d'abord été perturbée par les choix d'écriture. L'autrice ne nous permet pas de nous attacher à un personnage en particulier mais nous permet de suivre un groupe de Japonaises qui ont tout quitté dans l'espoir de vivre une vie meilleure en Amérique. Elles ont fait confiance à une marieuse qui leur proposé un mari sur photo...

C'est donc toutes ensemble qu'elles prennent le bateau en quête de leur destin. Dès le départ, elles forment un groupe qui doit faire face aux autres. L'autrice raconte différents moments forts de leur vie : l'arrivée aux Etats-Unis accompagnée de la désillusion des mensonges de la marieuse, la nuit de noces plus ou moins agréable ou traumatisante, la mise au travail, l'arrivée des enfants... Jusqu'à la déportation au moment de la seconde guerre mondiale.

Même si le procédé narratif empêche de s'attacher à un personnage en particulier la lecture provoque des émotions, notamment grâce aux nombreuses anaphores portées sur les pronoms sujets.
Commenter  J’apprécie          40
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Un livre à l'écriture très poétique pour des thématiques tellement lourdes et dépressives.



La narration faites de voix multiples et au nous, amène le lecteur à bien imaginer le groupe qu'on lui dépeint.

Que ce soit les femmes, bernées puis désabusées devant les mensonges dorés de l'Amérique.

Que ce soit les hommes, incapables de prendre soin de leur femme et éternels absents avec leur famille.

Que ce soit les enfants, déchirés entre la culture occidentale aguichante et la culture de leurs ancêtres.

Que ce soit les blancs, les Américains qui les ont exploités puis traités en ennemis...



Bref, un livre qui nous fait voir un épisode déplorable de l'occident (car ça ne s'est pas passé qu'aux États-Unis). Un devoir de mémoire!
Commenter  J’apprécie          90
La ligne de nage

Etrange roman, qui ne m'a pas convaincue.

Tout d'abord la première partie, bien que m'ayant fait rire par moment car vraiment loufoque, ne m'a pas vraiment intéressée, ne comprenant pas du tout où l'auteur nous emmenait et aussi l'intérêt de ces pages.

La deuxième partie, bien que plus dure, m'a parue plus intéressante, traitant de la perte de mémoire dans un EHPAD, l'écriture est brute voire violente notamment au tout début, ce qui m'a choquée, mais m'a aussi "remise dans le bain du livre" !

Les dernières pages sont elles plus profondes et plus belles, mais finalement trop brèves.

Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Julie Otsuka Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter à l'école des sorciers (très difficile)

Quel était le coffre où se trouvait la pierre philosophale ?

913
813
713
613

10 questions
3795 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}