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Critiques de Julien Frey (150)
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Les Sauvages

Cette BD est signée par deux auteurs que j'apprécie pour avoir lu pas mal d’œuvres séparément. Nadar pour son « Papier froissé » et « Salud » ! Julien Frey pour le remarquable « Un jour, il viendra frapper à ta porte ».



Cette fois-ci, Julien Frey se met en scène pour nous raconter que juste avant le confinement lié à l'épidémie de COVID, il est parti réaliser le rêve de sa fille 10 ans d'aller voir des éléphants en Indonésie sur l'île de Sumatra.



Il est surtout question d'écologie à travers la préservation de la nature et des espèces animales en voie de disparition liée à la déforestation. L'huile de palme est dans le viseur ainsi que l'hévéa nécessaire à la fabrication de pneu en caoutchouc.



Certes, la famille de l'auteur a fait une croix sur le nutella. On remarquera qu'ils ont pris l'avion pour se rendre en Indonésie ce qui ne paraît pas très écologique non plus. Bref, je n'entrerais pas dans le débat de nos gestes écologiques pour sauver la planète... Chacun fait des erreurs ou ce qu'il peut sachant que les plus gros pollueurs sont les états, les industriels et les riches.



C'est une lecture qui s'est révélée très intéressante à travers ce périple pour nous faire découvrir l'Indonésie mais également les ravages de l'industrialisation et de la modernisation de ce pays en proie au réchauffement climatique.



Sa capitale Jakarta où vivent 30 millions de personnes est en proie à un affaissement dans la mer. Il est question de transférer les habitants dans une nouvelle capitale construite dans la forêt tropicale de Bornéo. Encore des destructions de la nature et des espèces qui vont disparaître.



Un mot sur le dessin de l'espagnol Nadar pour dire qu'il est toujours aussi bon et qu'il favorise le dynamisme de ce récit.



J'ai bien aimé cette BD par ailleurs très instructive construite à la manière d'un documentaire animalier mais avec un souffle de modernité tout à fait appréciable. Evidemment, je recommande cette lecture dans l'air du temps de par sa thématique.
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Lisa et Mohamed

Le sous-titre de la première de couverture -- Une étudiante, un harki, un secret... -- porte parfaitement le thème de cette très belle bande dessinée qui aborde avec doigté, sérénité et émotion le drame des harkis, des hommes restés fidèles à la France, mais surtout à leur terre, leurs village au coeur de l'atmosphère de destruction et de malheur de la guerre d'Algérie.



C'est donc une étudiante, Lisa, qui rencontre, un peu par hasard, Mohamed, le vieil harki, perdu dans de trop douloureux souvenirs, qu'elle parvient patiemment à faire exprimer son histoire, sa douleur, ses peurs encore présentes, à travers ses souvenirs de cette guerre où certains ont peut-être fait le mauvais choix mais ne méritent sûrement pas leur statut, plutôt leur absence de statut, rejetés qu'ils sont de tous côtés.



Les dialogues sont souvent durs par l'évocation de tant de mal, de la torture, de la peur permanente, de l'absence d'issue. Ils sont en même temps pleins de pudeur et de retenue s'harmonisant ainsi parfaitement avec les images aux rendus magnifiques.



Tous les dessins du livre sont parfaits, ils restituent par les traits des différents visages, l'émotion portée par les protagonistes y compris par la jolie Lisa qui dénoue les fils du vécu tragique de Mohamed. Les teintes pastel confèrent un très beau rendu aux différentes planches, les pages se tournent en admirant vraiment les images d'une histoire attachante malgré le contexte de ces moments dramatiques vécus en Algérie par les différentes parties.
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Avec Édouard Luntz: Le cinéaste des âmes inquiètes

A la poursuite d'Edouard Luntz.

Quand le narrateur, passionné de cinéma apprend au cours d'une formation d'écriture de scénario qu'un réalisateur français du nom de Luntz avait intenté un procès au producteur Darryl Zanuck afin que le final cut soit partagé entre l'auteur et le producteur, il se rappelle un rendez-vous quelques années auparavant avec Luntz qui souhaitait produire son court-métrage. le projet n'avait pas eu de suite, mais cette rencontre l'avait marqué . L'homme est décédé en 2009 et ses films sont introuvables. Pourtant, il fut une figure du cinéma des années 60/70. Il avait été assistant de Nicholas Ray, de Jean Grémillon, avait réalisé des courts métrages dont un mémorable intitulé Les Enfants des courants d'air, sur les bidonvilles d'Aubervilliers (lauréat du Prix Jean Vigo). Son premier long métrage, intitulé Les Coeurs verts fut sélectionné à la Berlinale en 1966 où il reçut le Prix de la Critique et le Dernier Saut, figura à la sélection officielle du Festival de Cannes en 1970. Quant à L'Humeur vagabonde , il fut sélectionné pour la Mostra de Venise l'année suivante.



Le roman graphique Avec Édouard Luntz: le cinéaste des âmes inquiètes est le récit d'une quête. De la cinémathèque française aux bureaux de la Fox, de Paris aux Etats-Unis, partout Julien Frey fait chou blanc. Point de films de Luntz. Avec obstination, il rencontre ses ayant droits, d'anciens collaborateurs, Michel Bouquet qui signe la préface du roman graphique et écrit ces lignes: « Les films d'Edouard étaient sans doute trop violents, trop dénonciateurs pour avoir un succès public. Et il ne transigeait pas sur son travail. Peut-être n'a-t-il pas été assez prudent, peut-être était-il trop frontal pour le monde du cinéma? Nous devions faire d'autres films ensemble.Mais on ne l'a pas laissé les tourner. »



L'Espagnol Nadar au crayon (minimaliste) laisse toute la place à une histoire digne d'un roman ou d'un long métrage. Les amoureux du cinéma se régalent, et se mettent à partager l'obsession du narrateur pour les films disparus. Luntz a-t-il été perdu par ses addictions, sa singularité? Cet homme intuitif, l'un des premiers à s'être intéressé à la jeunesse des banlieues (à l'époque « les blousons noirs », Les Coeurs verts), qui s'était présenté tel David contre Goliath sans avocat face à Zanuck et la Fox pour défendre le montage de son film Grabuge (dont toutes les copies ont été supprimées ou subtilisées par la Fox, même celle du C.N.C) incarne aux yeux du lecteur le cinéma européen face aux machineries américaines, deux conception du 7ème Art à l'époque viscéralement différentes.

Avec Edouard Luntz est une enquête aussi singulière qu'émouvante. On peut désormais voir Les Coeurs verts en D.V.D et Les Enfants des courants d'air (emblématique des bidonvilles de la Seine Saint-Denis) aisément en ligne.
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Monsieur Apothéoz

Ce titre est censé être feel-good pour nous dire qu’il ne faut pas se complaire dans le malheur tant notre héros Théo Apothéoz est persuadé d'être victime d'une malédiction familiale qui le condamne.



J'ai beaucoup aimé le graphisme qui est très avenant et qui concourt à une lecture plutôt agréable dans l'ensemble. On va faire également la connaissance de deux autres protagonistes assez intéressant dans leur genre.



Pour autant, je n'ai pas aimé cette forme de surenchère dans les péripéties qui m'ont paru totalement invraisemblables sans vouloir vous spoiler. On se croirait véritablement dans un mauvais polar.



Malgré une moralité très douteuse, les personnages s'en donne à cœur joie pour entrer dans un positivisme et un enthousiasme qui n'aurait guère sa place en pareille situation. Le curieux mélange de genre n'est pas réussi et cela décrédibilise l'ensemble qui ne se terminera pas en apothéose.



C'est dommage car ce titre avait tous les atouts pour réussir. Cependant, à force de vouloir rechercher absolument l'originalité, on se perd.



En résumé, un scénario plutôt raté mais un superbe dessin de Dawid tout en aquarelle.
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Lisa et Mohamed

De nos jours, on ne sait plus vraiment qui sont les harkis. Cette BD va traiter de ces personnes qui ont beaucoup souffert à la fin du conflit algérien suite à leur exode dans la métropole.



J'ai bien aimé cette BD car elle met l'accent sur ce qui s'est passé et qu'on a vite voulu oublié. Les harkis ont aidé les français qui les ont abandonnés à leur triste sort malgré une victoire militaire indéniable sur le terrain. Les harkis sont dès lors considérés comme des traîtres à leur nation. Ils seront pourchassés et tués. Beaucoup d'entre-eux viendront se réfugier dans la Métropole après avoir tout perdu.



Le président Bouteflika qui a dirigé l'Algérie pendant 20 ans (1999- 2019) avait gracié les intégristes musulmans responsables de la fameuse décennie noire qui avait endeuillé ce pays mais qu'il n'a jamais pardonné aux harkis même 40 ans après les faits.



Ainsi, on apprendra par les paroles de Mohamed qu'un harki et sa famille n'ont toujours pas le droit de fouler les pieds en Algérie, également leur terre natale. Au contraire, la France accueille les ex du FLN. Oui, il y a deux poids, deux mesures selon lui. On ne peut cependant le nier.



J'ai bien aimé la fin de ce récit qui donne un peu d'espoir de réconciliation qui serait nécessaire pour avancer. Néanmoins, le peuple algérien ne serait pas encore prêt. On espère alors qu'il le sera un jour car la haine ne sert à rien. C'est un peu tous le sens donné dans cette BD.

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Les Sauvages

Joanne, dix ans, se passionne pour la faune sauvage et plus particulièrement pour les éléphants sauvages. Julien Frey, scénariste de BD et papa de Joanne, décide de réaliser son rêve en l’emmenant voir les animaux sauvages en Indonésie, dans l’île de Sumatra. Père et fille sont guidés par le professeur Johan, biologiste à l’université de Liège, et son étudiante Chloé.

Ce récit, raconté avec humour et sensibilité par Julien Frey, est l’occasion d’aller à la rencontre de tout un tas d’animaux sauvages, à la fois dans la forêt et sous les mers. Joanne va nager avec des raies Manta et des requins, elle va observer des orang-outang et des gibbons siamang dans la forêt. Elle découvrira aussi le dragon de Komodo. Toutes ces espèces sont menacées et Joanne prend conscience, des dégâts commis par l’homme qui détruit la forêt, multiplie les mono cultures comme le palmier à huile et continue de braconner les espèces menacées comme l’éléphant de Sumatra en voie d’extinction et qu’il est difficile d’observer à l’état sauvage.

En plus de l’aspect écologique et de la sensibilisation à la disparition de nombreuses espèces sauvages, ce récit nous raconte avec une tendresse teintée d’humour les inquiétudes d’un papa pour sa fille qui grandit et demande plus d’autonomie.

En fond d’histoire, il y a l’épidémie de coronavirus qui débute et toutes les questions qu’elle soulève au sujet de la déforestation qui « réduit l’habitat des espèces et favorise les contacts avec les humains. »



Ce roman graphique, qui se veut documentaire scientifique, est très accessible et de lecture facile. Un bon moyen de vulgarisation auprès des jeunes.

Pour aller plus loin lire la postface du professeur Johan Michaux qui complète les explications scientifiques, chiffres à l’appui, et ça fait froid dans le dos !



« Parviendrons-nous ainsi à mériter notre nom d’Homo Sapiens, c’est-à-dire d’Homme sage ? Le temps presse… »

Johan Michaux professeur à l’université de Liège.

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Les Sauvages

Club N°53 : BD non sélectionnée

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Chouette récit d'un papa qui fait un voyage en Indonésie avec sa fille pour découvrir la biodiversité de cette île mais pas que… les ravages que provoque l'activité humaine est un peu désarmante :/



Belle mise en couleur.



À conseiller !



David

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Un père (l'auteur) emmène sa fille pré-ado en Indonésie pour y voir des espèces animales en voie de disparition.



Je n'y ai vu que la succession de présentations d'animaux.



Il m'a manqué de la profondeur : soit sur les animaux observés, soit sur la relation de l'auteur avec sa fille.



Morgane N.

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Récit d'un voyage en Indonésie : un père veut réaliser le rêve de sa fille, en allant à la rencontre d'animaux sauvages menacés.



J'ai trouvé la narration répétitive.



Certes, on apprend des choses sur ces animaux.



Mais cela reste très froid et distant.

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Un jour, il viendra frapper à ta porte

Avant de devenir père, Julien veut rencontrer le sien qu'il n'a jamais vu. Quand ils se voient, son père, Pierre, lui parle de ses origines juives et du drame que son propre père a vécu. Curieux d'en savoir plus sur sa famille, part à la recherche de sa famille, de son histoire.

Un livre aperçu à la bibliothèque et lu dans la foulée. Julien veut connaitre sa famille et cherche à connaitre la vérité, celle-ci change selon celui qui raconte l'histoire mais Julien découvre enfin une partie de sa famille qui lui était inconnu. Un témoignange très touchant sur l'holocauste à travers ce voyage de Julien qui construit sa famille en apprenant sur celle paternelle, qui lui permet d'envisager le futur de manière plus sereine. La vérité est parfois dure à connaitre mais elle aide à devenir plus fort. Jolie BD !
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Monsieur Apothéoz

Club N°51 : BD non sélectionnée

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Dans cette comédie décalée et un peu noire, les anti-héros se croisent dans de multiples péripéties désespérées.



Néanmoins, cet album se lit avec un réel plaisir.



Un lien de parenté avec la série RIP, en moins noir.



Wild57

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Je m'attendais à un traitement différent des personnages, surtout dans le développement du personnage principal.



Peut-être que cette attente déçue fausse mon jugement.



Le traitement est plutôt noir là où j'attendais de la poésie.



Le côté décalé n'est pas désagréable.



Il surprend en tout cas, au moins autant que la moralité de tout ce petit monde.



Leur fonctionnement en tant que groupe est d'ailleurs étonnant.



Perceval

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Michigan, sur la route d'une war bride

Grâce à ce roman graphique j’apprends ce que sont les « war brides ». Elles ont été 200 000 européennes a quitter leur sol natal pour se rendre en Amérique après s’être mariées avec un soldat américain à la fin de la seconde guerre mondiale. Julien et sa femme rendent visite à leur tante Odette qui en a fait partie et qui fête aujourd’hui ses 86 ans. Drôle, émouvant, bien mené.
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Un jour, il viendra frapper à ta porte

Julien veut connaître sa famille paternelle avant d'avoir trente ans et de devenir lui-même papa. Son père Pierre n'est pas totalement inconnu pour lui, il l'a vu à la TV, c'est un journaliste. Mais ils ne se sont jamais rencontrés, le père s'y est toujours opposé. Il le lui rappelle crûment lors de leur premier échange de visu : "A vingt ans, on a autre chose à faire que d'être père. Ta mère voulait te garder, alors... j'ai laissé pisser." Il reste froid et dur face à ce fils adulte qu'il voit pour la première fois, ne s'attendrit pas, lui révélant de manière brutale leurs origines juives, le sort de leur famille pendant la Shoah, et un drame en particulier. Pierre en a trop dit ou pas assez, Julien veut en savoir davantage et se rend pour cela en Israël, chez son oncle paternel. Mais il n'est pas facile de s'y retrouver entre les faits et ce que l'on a pu en dire, certains drames sont indicibles : "A force de se murer dans le silence, ils ont oublié une partie de l'histoire de Jakob. Et ce qu'ils n'ont pas oublié, ils l'ont souvent déformé."



Art Spiegelman a initié avec Maus la BD reportage-autobiographique autour de la Shoah. Deuxième génération de Michel Kichka m'avait touchée, ce témoignage de Julien Frey également. A l'image du trait fin et doux, l'auteur y présente sobrement et pudiquement sa quête. On devine à quel point ce cheminement a été douloureux pour lui, on l'espère salvateur et fécond pour sa vie d'homme.

Bien qu'introspectif, ce bel album émouvant n'est jamais nombriliste, on y apprend sur les conditions de vie en Israël et sur le sort des déportés juifs après l'ouverture des camps par les alliés.
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Studios MGM, Beverly Hills. 1960.

Andrew est jeune et rêve de travailler dans le monde du cinéma. Il a le rôle ingrat d’un petit assistant. Le réalisateur le charge d’aller chercher la doublure de l’acteur principal pour faire les réglages lumière. Problème : la doublure a la gastro…

Le jeune assistant a une idée : pourquoi ne pas demander à l’acteur principal de venir lui-même ? Le réalisateur lui offre alors le choix. Soit il ramène la vedette en question pour se prêter à ces réglages, soit il est viré. C’est plein d’inquiétude qu’il va frapper à la porte de la loge de monsieur Buster Keaton.

Là, il va entreprendre un voyage dans le temps qui va lui faire découvrir celui qui fut le premier Roi d’Hollywood… Fatty ! Fatty qui ? Quoi ? Connais pas…



Critique :



Si vous vivez déjà depuis six décennies ou plus, vous vous souvenez certainement de ces films en noir et blanc du cinéma muet avec Charlot, Laurel et Hardy, Buster Keaton… On les diffusait le dimanche à la télévision (qui n’émettait qu’en noir et blanc) et ils étaient souvent programmés dans les cinémas de quartier le dimanche avant LE grand film en couleurs. Je vous parle des années ’60…



Vous souvenez-vous aussi de Fatty ? Je gage que non ! Ce nom ne vous dit pas grand-chose. Et pour cause… Il va se retrouver mêlé à un des pires scandales auquel le cinéma américain ait été confronté. Roscoe, c’est ainsi que ses amis l’appelaient, avait un talent fou, selon les critères de l’époque, et était connu et admiré dans toute l’Amérique. Dans toute l’Amérique, mais pas par toute l’Amérique. Une vague de puritanisme envahit le pays et dans ses films, Roscoe « Fatty » qui est acteur et réalisateur, n’hésite pas à placer des scènes de meurtres, de beuveries, des jolies filles en maillot de bain… et il se moque avec délectation de la police. La consommation d’alcool va être interdite dans les années 1920 et Hollywood n’est pas en reste. Hollywood veut « moraliser » la profession.



Fatty, Roscoe Arbuckle, donne des fêtes somptueuses où l’alcool coule à flot, où la drogue est présente et où les jolies femmes sont les bienvenues. Ces fêtes ont souvent lieu dans des hôtels, les lits ne manquent pas. C’est au cours d’une de celles-ci qu’une jeune et très jolie actrice, peu ou pas connue, va se retrouver en train de mourir dans la chambre de Fatty. S’ensuit alors une accusation lourde de conséquences pour celui qui est le Roi d’Hollywood. Il sera accusé de viol et d’homicide involontaire. Les dirigeants de la MGM, plutôt moralistes ne tardent pas à lâcher leur acteur fétiche, d’autant que, comme toujours, des foules de « justiciers » se pressent pour réclamer la tête du monstre, Fatty, et justice pour Virginia (du déjà vu et qu’on verra encore). L’affaire tombe bien pour Matthew Brady, procureur de San Francisco. Il a besoin d’une belle affaire pour gagner en popularité et devenir le prochain gouverneur de San Francisco. Au besoin, s’il manque des preuves, la police se chargera d’en fabriquer… Pardon, d’en trouver ! Et si certains témoins font des déclarations en faveur de l’accusé, les services du procureur, et donc la police, vont vite s’empresser de les discréditer ou de les faire changer d’avis. J’ajoute encore que la presse à scandale en rajoute plusieurs couches… Et pour cause, cela fait vendre et assure la fortune de ceux qui publient ces soi-disant informations.



C’est la vie, la gloire et la chute de ce premier roi d’Hollywood que julien Frey retrace dans ce fantastique scénario au travers du témoignage de Buster Keaton qui devait à Fatty d’avoir embrassé ce métier d’y avoir rencontré le succès.



A ce splendide scénario, relatant plutôt fidèlement les faits, viennent s’ajouter les dessins pleins de vie aux magnifiques couleurs issues d’une jolie palette d’aquarelles de Nadar.



Vous n’aimez pas la BD ? Vous lui préférez des romans ? Essayez donc ce roman graphique. Il serait étonnant que vous ne soyez pas conquis !

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Les Sauvages

Avec la pluie, leurs bouses arrivent jusqu’ici et contaminent les éléphants.

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2023. Il a été réalisé par Julien Frey pour le récit, Nadar pour le dessin et la couleur, et les exposés ont été réalisés par Joanne Frey. Il s’achève avec une postface rédigée par Johan Michaux, professeur à l’Université de Liège, directeur de recherche au FNRS (Fonds national de la recherche scientifique, équivalent belge du CNRS), conseiller scientifique et chroniqueur à la RTBF pour les émissions Le jardin extraordinaire, et C’est pas fini. Il y aborde le nombre de morts causées par la pandémie de Covid-19, les hypothèses sur l’origine du virus, la destruction des forêts particulièrement en régions tropicales, le commerce d’animaux sauvages à des fins médicinales, le risque d’apparition de nouvelles maladies transmises à l’humain par les animaux, le taux d’extinction des espèces, les solutions comme la lutte contre le réchauffement climatique, contre la déforestation, contre les pollutions chimiques, la régulation des populations humaines, la gestion des espèces domestiques, l’impulsion de changements venant de la population, selon une stratégie partant du grand public vers les décideurs.



Juin 2019, cela fait un an que la famille Frey a quitté Montpellier pour vivre à Sarlat dans une belle maison, avec un grand terrain. Le paradis pour les deux enfants Joanne et Benjamin, qui profitent de la balançoire pendant que Aude la mère se détend dans un transat. L’enfer pour Julien, le père, qui tond la pelouse : 3.123 mètres carrés de jardin, deux heures pour tondre le terrain. Cette année, ils récoltent trente kilos de cerises, quarante kilos de prunes, dix kilos de figues. Aude a l’impression que faire des confitures ne s’arrêtera jamais. Julien en rajoute : ça s’arrêtera en octobre avec les noix. Joanne souhaite savoir ce qu’il y a à manger le midi, son père lui demande de mettre un teeshirt, et elle trouve que ce n’est pas juste car son petit frère n’en a pas, c’est juste parce que c’est une fille.



Joanne a dix ans. Elle lit, parfois elle parle à son père comme une adolescente, parfois elle lui demande un câlin encore comme une enfant. Ils se sont installés à Sarlat pour le travail de Aude : elle dirige un centre de formation pour adultes. Deux mois après son arrivée, le siège a réorganisé l’activité et a doublé son secteur. Le monde doit tourner de plus en plus vite, alors Aude, roule, roule, roule. Lui n’a pas d’atelier pour travailler à Sarlat, mais il y a pire pour écrire. Il s’installe à la terrasse d’un café pour écrire, et regarde les gens passer. Puis il va s’installer dans une pièce de leur maison mais le chien aboie et le distrait de trop. Joanne parle souvent des animaux sauvages comme les éléphants ou les orangs outans et elle s’inquiète de leur disparition. Julien décide que plutôt que laisser passer le rêve de sa fille, il pourrait en faire quelque chose : scénariste de BD et sa fille de dix ans qui aime les animaux, cherchent mission scientifique pour voir animaux en voie de disparition et faire une bande dessinée. Johan Michaux, biologiste et chercheur de l’Université de Liège leur répond.



Ainsi, en février 2020 Julien et sa fille Joanne partent avec le professeur Michaux et une étudiante en mission en Indonésie. Cette bande dessinée réalisée par Julien (et illustrée par Nadar) raconte le séjour du père et de la fille à partir de Bandar Lampung, vers le parc de Way Kambas, avec un bref séjour sur l’île de Rinca. Ils commencent par voir des éléphants, mais des éléphants captifs, puis ils auront l’occasion de voir plusieurs animaux de l’île : héron pourpré (page 52), ibis (p.52), faisan (p.56), serpent liane (Ahaetulla prasina, p.57), grenouille (p.59), rhinocéros (p.61), gecko (p.66), barbu bigarré (p.67), pygargue (p.72), gibbon siamang (p.79), périophtalme (p.88), ours malais (p.97), orang-outan (p.98), raie manta (p.109), dragon de Komodo (p.114). En fonction du lieu et de la faune, Joanne peut réaliser un exposé sur le vif, pendant une page, le plus souvent interrompue par une remarque, plus moins saugrenue, de son père. Ce dernier se rend compte qu’il est beaucoup plus ignorant que sa fille sur lesdits animaux, et sur leur milieu naturel. Au fur et à mesure des environnements qu’ils découvrent, ils bénéficient des explications soit du directeur de recherche, soit de son étudiante Chloé, soit de Wishu, le collègue indonésien du professeur. Ces explications sont courtes et précises, reprises pour partie et développées pour une autre dans la postface.



De prime abord, le lecteur se trouve attiré par la couverture : une jolie teinte de vert rendant bien la fraîcheur de l’ombre produite par un feuillage dense, le sympathique gecko au premier plan, et le rappel de la forêt en aquarelle dans l’arrière-plan. De fait l’artiste dose élégamment les éléments descriptifs délimités par des traits encrés, et ceux évoqués par la peinture, comme en couleur directe. Le lecteur relève les détails concrets donnant de la consistance et une impression de réel : l’abri pour mettre la voiture à l’ombre, le grand fait-tout pour les confitures, les crans sur les montants du transat pour régler son inclinaison, un recueil de Love and the Rockets, des frères Gilbert & Jaime Hernandez lu par Julien, le bazar sur le bureau d’écolière de Joanne, le portique décoré à l’entrée du parc national Way Kambas, les chaises en plastique sur la terrasse du site d’étude, le grand canot à moteur pour naviguer sur le fleuve, les serres abritant les pousses de palétuvier, le parc aquatique surdimensionné, le centre d’affaires de Jakarta, les rues plus traditionnelles alentour, etc. Par comparaison, l’évocation des milieux naturels terrestres semblent plus reposer sur la couleur directe : pour rendre compte de la verdure, des zones humides. Pour autant, ces environnements ne finissent pas tous par se ressembler, car l’artiste leur donne à chaque fois une disposition, une profondeur différente, rien à voir entre l’immense enclos pour les éléphants en captivité ou la mangrove.



Le lecteur observe les personnages, et se rend compte qu’ils sont à la fois très normaux, banals mêmes, et qu’il s’y attache très rapidement. Joanne apparaît comme une jeune demoiselle bien élevée, d’une humeur quasi égale du début à la fin, sans comédie, ou simagrées, souriant la plupart du temps. Julien se montre calme, souvent réservé, régulièrement surpris par la faune, par des informations qui le désarçonnent. Les autres personnages se comportent avec naturel, bienveillants et pédagogiques. De temps à autre, un des personnages manifeste plus de curiosité, un peu de déception quand l’accès au parc naturel leur est refusé, une pointe d’agacement pour Wishnu devant les réactions des Européens. L’artiste met en œuvre une direction d’acteur des plus naturalistes, sans éclat spectaculaire, avec un respect palpable et une réelle gentillesse. Les séquences de découverte d’animaux sont mises en scène avec le même naturel et la même évidence, dans sensationnalisme, sans même l’émerveillement touristique… Jusqu’à la page cent-sept où le petit groupe effectue du snorkeling. Là, le miroitement de l’eau de la surface vue d’en-dessous, la variété des poissons exotiques, et la grâce des raies mantas suscitent tout naturellement l’émerveillement du lecteur, qu’il ait déjà pratiqué cette activité dans de tels eaux, ou non.



Tout naturellement, Joanne et son père se posent des questions sur ce qu’ils vont découvrir, puis sur ce qui les entoure. Cela commence dès le voyage en avion au cours duquel le professeur Michaux et son étudiante expliquent les méthodes du laboratoire Géolab, un des premiers laboratoires européens à étudier les animaux en utilisant des techniques non invasives, c’est-à-dire qui ne perturbent pas l’animal. Il est possible d’étudier les animaux sans les voir, sans les déranger : en récupérant quelques gouttes de salive, quelques poils ou un échantillon de crotte. Au fil du séjour, le petit groupe parle de plusieurs sujets, Julien jouant souvent le rôle de béotien. Certains échanges portent sur des sujets connexes comme le sujet du mémoire de Chloé (L’impact des bruits urbains sur le chant des fauvettes à tête noire), la tâche de stimuler la prostate d’un éléphant pour recueillir son sperme, la diffusion progressive du Covid-19 en Europe, etc. La majeure partie des discussions porte sur la faune d’Indonésie et son territoire qui diminue d’année en année. Les personnages évoquent ainsi la population d’éléphants à Sumatra (entre 1.000 et 2.000), de rhinocéros à Sumatra et Bornéo (entre trente et quatre-vingts) ou de dragons de Komodo (entre 3.000 et 5.000), le besoin en nourriture d’un éléphant sauvage (150 kilos d’herbe et de fourrage par jour), la culture de l’huile de palme et l’enjeu économique, la récolte de l’hévéa et son enjeu économique, le risque de l’exploitation minière, la croissance de la population indonésienne et son besoin de logements, la possibilité du déplacement de la capitale de l’Indonésie, etc. En milieu d’ouvrage, une déclaration à l’emporte-pièce du quarante-cinquième président des États-Unis sur l’absence de Coronavirus sur le sol américain établit un contraste saisissant avec la réalité de ce que vivent les voyageurs.



Emmené par une narration visuelle élégamment composée entre éléments détourés et évocations en couleur directe, le lecteur accompagne le scénariste et sa fille dans un voyage en Indonésie, pour aller voir des animaux exotiques dans leur habitat naturel, des sauvages. Il bénéficie des remarques éclairantes d’un professeur d’Université et d’une étudiante, sans pédanterie ni exposé magistral, en faisant l’expérience par lui-même de l’observation de la faune, et de la mise en perspective de l’évolution de leur environnement. Cette nature si riche et si fragile.
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Monsieur Apothéoz

Théo Apothéoz est ce genre de personnage de loser invétéré, sa vie part en cacahuète parce qu’il est persuadé qu’une malédiction pèse sur les hommes de sa famille. Complexé, timide, totalement inhibé, la seule audace qu’il trouve à réaliser, c’est d’enfermer le cadavre de son père chez qui il vit dans le congélateur, pour continuer à profiter du logement et de la pension de viager.

Le dessin est classique, travaillé au pinceau, avec une certaine dynamique, j’ai aimé le jeu des couleurs entre les ocres et les bleu, des tons naturels apportant une belle luminosité.

Autant le style graphique que le ton de l’histoire me font penser à Pierre-Henri Gomont. C’est une comédie morbide, un vaudeville qui nous offre des moments de vertige, On finit à s’attacher à Théo, à prendre plaisir à le suivre dans sa quête, dans ce réveil tardif. C’est juste une histoire de gars qui se réveille enfin, simplement touchante et drôle, cette lecture est une découverte sympathique.
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L'oeil du STO

Au moment de remplir son dossier de retraite, Justin, un garçon de café parisien, refuse que soit comptabilisée son année de STO. Cela fait remonter de douloureux souvenirs, que retrace cet album émouvant.

Les dessins à l’encre noire reflètent bien la noirceur de l'époque, même si d’un point de vue purement esthétique, je ne suis pas fan.

Le contenu historique est de qualité, étayé par le dossier final.

J’ai également bien aimé l’allusion aux russfoffs de Cavanna à la fin de l’album.
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Eclipse d’étoile au pays des stars…



Ah, Hollywood dans l’entre-deux guerres : les débuts du cinéma grand public, la montée en puissance des studios et des majors, la gloire du muet et de ses stars alors qu’émerge tout juste le parlant, l’âge d’or d’un art appelé à devenir une industrie…



Mais l’histoire est sans pitié. Si Buster Keaton et Charlie Chaplin sont entrés dans la légende, Roscoe « Fatty » Arbuckle, le troisième larron de la bande aussi connu qu’eux dans les années 20, a depuis été effacé des tablettes.



Car Fatty ne fut pas le dernier à profiter des excès de la starification naissante qu’offrait alors Hollywood : argent, soirées, alcool, drogue, sexe… Un mélange habituel pour cet acteur adulé, éternel bon vivant. Mais un mélange destructeur et particulièrement mal vu pour l’Amérique puritaine qui s’apprêtait à décréter la prohibition et le retour à la moralisation des âmes et des arts.



Et lorsqu’une énième fête tourne au drame, c’est l’Amérique tout entière qui va se retourner contre Fatty, que l’amitié de son ami Buster ne parviendra pas à sauver d’une injustice criante, d’une déchéance annoncée et de l’oubli des historiens du septième art.



Côté textes, j’ai particulièrement apprécié Fatty, le premier roi de Hollywood de Nadar et Julien Frey pour ce pan d’histoire américaine qui m’était inconnu. Loin d’être un spécialiste de romans graphiques ou de bandes dessinées, je me garderai bien de porter un jugement avisé sur les dessins, sauf pour dire combien certains véhiculent une forme d’émotion étonnante et touchante.



Mais c’est surtout la contextualisation de l’épisode dans cette période troublée où la société US s’opposait, qui m’a séduit. Comme un rappel étonnamment moderne et actuel que les divisions internes mènent immanquablement aux excès. Et aux drames.



Bref une jolie découverte plus grave qu’il n’y paraît, qui ne me serait jamais tombée entre les mains sans les conseils bien ciblés - une fois de plus – des avisées libraires de l’Armitière.
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Lisa et Mohamed

Une BD pour comprendre les Harkis, ce qu’ils ont vécu, et leur ressenti, tout en sensibilité, et douceur.



Une approche intelligente d’une partie de notre Histoire, encore tabou et douloureuse à ce jour, à travers la rencontre d’une jeune étudiante, Lisa, et Mohamed, qui vient de perdre son épouse.



Son fils ne lui laisse plus le choix. Il propose que Mohamed accueille une ou un étudiant afin de le sortir de son deuil.



La cohabitation ne va pas se faire sans mal. Mais, Lisa veut comprendre la vie de cet homme qui l’intrigue, après avoir trouvé des cassettes. Petit à petit un lien va se créer et l’histoire de mémoire peut commencer.



"Pourquoi vous avez choisi de vous battre pour la France ?



Quoi ?



Pourquoi vous avez…



On vous apprend vraiment rien à l’école. Je ne savais même pas que c’était la guerre."



Et le pardon… Ne serait-ce que pour pouvoir panser les plaies…



Le graphisme est tout simplement superbe, des touches de bleu, de jaune et de beige et de blanc viennent appuyer le récit et les différentes périodes de l’histoire.



Remarquable ! Là aussi, prévoyez des mouchoirs !
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Lisa et Mohamed

Portés par l’histoire de Mohamed qui se confie à Lisa loin des discours politiciens, Lisa et Mohamed est une BD délicate et sincère qui illustre avec force la réalité du terrain subi par les Harkis depuis les accord d'évian, dans la lignée du très beau roman « L’art de perdre » d’Alice Zeniter .

Jugés comme traitres à leur patrie, les Harkis qui ont risqué la vie pour la France, ont fui l’Algérie – sous peine d’une mort certaine – en 1962 et, n'ont pas vraiment eu de considération en France et les Harkis sont toujours interdits de séjour sur le sol algérien.Après L’Œil du STO, l'an passé, Julien Frey continue son travail de mémoire des zones sombres de notre passé en abordant avec sensibilité cette question encore douloureuse aujourd'hui des harkis.



Un récit d'apprentissage et une rencontre entre deux générations que rien ne portait à se rencontrer, qui évite le didactisme et le manichéisme et qui pose la question de savoir quel camp choisir, cette sombre période de l’Histoire qu’on connaît finalement si peu à travers les manuels scolaires.



Le travail de cadre et de colorisation de Mayalen Goust démontre l'humanité et la puissance narrative du projet .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Charlie Chaplin ça vous parle ?

Si je vous dis Buster Keaton, vous êtes encore nombreux à me suivre.

Mais si je vous dis Roscoe "Fatty" Arbuckle, là, j'en perds beaucoup, je vois les grimaces, les interrogations.

Pourtant, avant les deux premiers cités, il fut le premier Roi d'Hollywood, la première star.

Adulé par les foules.

Il a rencontré le succès et a fait fortune bien avant ses célèbres collègues.

Les studios l'envient, lui font des ponts d'or, Fatty c'est la recette assurée.

Personnage rondouillard, au visage poupin et souriant, qui aime se travestir et qui multiplie les gags hilarants, qui, selon ses dires, a offert à Charlot ce fameux pantalon trop large qui fait sa silhouette inoubliable.

Mais un jour, sa vie bascule.

Un drame, trois procès dont il sort blanchi mais haï.

Premier blacklisté par le tristement célèbre Sénateur Hayes, il mettra longtemps à revenir sur le devant de la scène.

Fatty, Julien Frey (scénario) et Nadar (dessin) vous le font découvrir dans ce magnifique roman graphique de 200 pages.

Ils ont choisi Buster Keaton pour nous le raconter.

Un Buster vieillissant qui se remémore son ami.

Pourquoi je vous recommande cet album ?

Parce que, même si le cinéma du temps du muet vous est totalement étranger, les auteurs réussiront, j'en suis sûr, à vous passionner avec ce personnage atypique de l'âge d'or d'Hollywood.

Ne soyez pas effrayé par le pavé, tout est quasiment dit dans les dessins (excellent travail de Nadar) et Frey a évité les bavardages inutiles et limité les dialogues à l'essentiel.

Bref, vous l'aurez compris, cet ouvrage est un véritable coup de coeur.

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Michigan, sur la route d'une war bride

Cette bande dessinée nous fait découvrir le sort des War Brides, ces jeunes femmes qui sont tombées amoureuses de soldats américains durant la seconde guerre mondiale et qui les ont ensuite suivis jusqu’à chez eux, de l’autre côté de l’atlantique.

Odette fut l’une d’elle. Cette jeune parisienne a choisi de quitter la France, son travail, sa famille et ses amis pour aller vivre dans le Michigan. On découvre avec elle ce pays étranger, cette nouvelle famille inconnue, elle va aussi ressentir l’éloignement de sa famille qu’elle ne verra pas pendant de longues années.

A l’occasion d’une visite dans la famille de son épouse, en 2010, Julien va découvrir la réalité de la vie quotidienne en Amérique (avec son lot de soucis financiers, la possession des armes à feu, les barbecues…) en même temps qu’il va apprendre à connaître la fameuse Odette, une sorte d’héroïne familiale.

J’ai trouvé cette bande dessinée passionnante mais je suis un peu restée sur ma faim, la vie d’Odette aurait gagné à être davantage développée.



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