Juliette Morillot décrit avec un talent immense des univers parallèles où se côtoient des exclus, des vagabonds, des rejetés de tous bords. A travers l'itinéraire plein de surprises et de rebondissement d'une jeune fille d'un tempérament hors du commun qui rappelle parfois l'héroïne des "Orchidées rouges de Shangaï", le lecteur parcourt des endroits sordides et sombres, où au fil de ses rencontres elle croise la générosité, l'amour, la lumière.
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C'est un témoignage,un de plus ,sur la violence terrible faite aux femmes en temps de guerre !Elle fut de tout temps et de tous les conflits!jadis,avant hier ,hier et aujourd'hui!
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Je suis dans ma période livres historiques, je ne sais pas si c'est parce que la période est troublée mais je n'aurai envie de lire que ce genre d'histoires. Ici, nous allons partir en Asie et j'ai découvert tout un pan d'histoire que je ne connaissais pas du tout. Un immense merci aux Editions Presses de la Cité auprès de qui je m'excuse d'avoir autant trainé pour rendre ce billet mais cette lecture méritait d'être digérée.
En 1937, Sangmi a quatorze ans lorsque son destin bascule à la sortie de l'école. Enlevée par des soldats japonais, elle est embarquée avec des dizaines d'autres Coréennes à destination de la Mandchourie. Enrôlée de force dans l'unité des "femmes de réconfort", elle connaîtra l'enfer des maisons closes que l'armée nippone a installées dans l'Asie à feu et à sang. Une force de caractère hors du commun, l'espoir de retrouver la trace d'un père français inconnu et une merveilleuse et impossible passion pour un officier japonais permettent à Sangmi de résister à son terrible sort. De Séoul à Shanghaï, de Singapour à Hiroshima, le destin bouleversant d'une femme à travers la tourmente de la conquête japonaise de l'Asie.
Je ne vais pas faire de mystère, cette lecture est un véritable coup de coeur pour moi. A commencer par sa couverture que je trouve d'une élégance parfaite. Cette photo est tellement belle, cette femme a l'air si gracieuse. Je suis tombée en amour avec cette couverture. Mais bien entendu, ça ne fait pas du tout. Qu'en est-il du livre en lui même me direz vous ? Il est sublime ! Il va vous transporter, il va vous émouvoir, il va vous toucher et sans aucun doute vous révolter.
Ce livre, c'est l'histoire de Sangmi, une jeune coréenne insouciante et qui va se retrouver embarquée dans la tourmente de la guerre malgré elle. Ce livre n'est pas un témoignage à proprement parler, mais plutôt une fiction basée sur plusieurs témoignages recueillis par l'auteure. Nous allons suivre la jeune fille pendant de longues années et nous allons être témoins du calvaire qu'elle va vivre.
Je me suis beaucoup attachée à Sangmi (difficile de ne pas l'être) et j'ai aimé la suivre tout au long de sa difficile vie. Les personnages secondaires sont bien décrits, le texte est pointu. La plume de l'auteure est agréable à lire malgré les horreurs auxquelles Sangmi va être confrontée. J'ai eu la nausée à de nombreux passages, certains m'ont tellement écoeurée que j'ai dû poser mon livre pour digérer un peu tout ça. Je n'étais pas spécialement attirée par la culture japonaise ou ce pays en général et je dois dire que là, je suis bien refroidie ! Leurs exactions pendant la guerre sont juste monstrueuses.
Mais ce livre, c'est aussi un hymne à la vie. Malgré les épreuves, notre héroïne va toujours se relever et se montrer encore plus forte qu'elle ne l'est déjà. C'est un personnage que je n'oublierai sans doute jamais tellement son destin m'a émue et marquée. C'est un livre que je vais conseiller à tout le monde, que je vais offrir pour le faire découvrir. C'est sans doute une des plus belles lectures que j'aurai eu cette année, malgré un sujet extrêmement difficile et brutal.
Ce livre est un bijou qui doit être lu ...
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Un témoignage prenant, émouvant, poignant sur la domination japonaise en Corée durant la seconde guerre mondiale, et sur la vie et le statut des "femmes de réconfort".
Écrit dans un style alliant savamment le journalisme et le roman, ce livre ne vous laissera pas indifférent.
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Il est souvent admis que l'histoire est écrite par les vainqueurs : ce livre nous présente sans doute un des pires contre-exemples, celui du Japon. A travers le récit de la vie de Sangmi, jeune fille Coréenne recrutée comme "femme de réconfort" pour l'armée japonaise, on découvre toutes les étapes de la seconde guerre mondiale dans le Pacifique, une partie de l'histoire plutôt méconnue en Europe.
Un des intérêts de ce roman est qu'il s'appuie sur des faits historiques, et le récit concorde avec les témoignages recueillis par ailleurs. Sangmi n'a que 14 ans lorsqu'elle est recrutée "comme secrétaire pour l'armée japonaise au Mandchoukouo", et certaines autres victimes sont encore plus jeunes. Ces pauvres gamines sont envoyées au bordel où elles sont violées, tabassées, humiliées sans arrêt, elles doivent même remercier leur violeur après l'acte. A voir l'attitude des officiers, la culture japonaise apparait comme le mélange d'une politesse surannée et d'une barbarie sans nom.
"Un prisonnier pour nous est un homme mort". Cette phrase explique sans doute beaucoup des exactions commises par les Japonais en Asie. Les nazis torturaient les résistants pour les faire parler, les Japonais pouvaient torturer leurs prisonniers juste pour le plaisir. Et eux aussi ont pratiqué des expérimentations humaines, massacré des civils "pour réduire la population chinoise", et lâché le virus de la peste dans des villages pour exterminer les habitants. Qui sait que d'après les historiens, il y a eu "entre 10 et 20 millions de victimes chinoises", dont les trois quarts de civils ?
Comme le fait remarquer une des critiques, l'auteure fait traverser à son héroïne toutes les étapes de la guerre du Pacifique. Sangmi est envoyée au Mandchoukouo, en Chine, à Singapour, à Java, enfin au Japon, et pas n'importe où au Japon, à Nagasaki où elle est esclave dans un camp de travail. C'est une compilation des exactions japonaises, qui ont commencé dès le début des années 1930. C'est très bien de lever le voile sur ces évènements, c'est peu crédible de les découvrir par les yeux d'une seule personne qui est comme par hasard l'une des deux survivantes du camp de travail où elle était internée. La fin est un peu tirée par les cheveux.
Au rayon des choses peu crédibles, il y a le nombre de rencontres plus ou moins fortuites avec son bourreau, dont la dernière, et quelques déclarations surprenantes "Mon père ait participé au régime de ce félon de maréchal Pétain ?". Comment Sangmi, malheureuse esclave coupée du monde, aurait pu connaitre l'existence du maréchal ??? C'est un peu trop.
En lisant ce livre, on réalise que les Japonais ont réécrit l'histoire pour masquer leur responsabilité. Depuis 1945 ils sont présentés comme pauvres victimes de la bombe atomique, alors qu'ils étaient les barbares de l'époque. Pour revenir au sujet du livre, le Japon a reconnu l'existence des "femmes de réconfort" en 1995, 50 ans après la fin de la guerre, peu d'entre elles avaient survécu assez longtemps pour entendre la nouvelle. En 2013 encore, le 1er ministre japonais s'est recueilli dans le cimetière où sont enterrés les criminels de guerre japonais. Pourrait-on imaginer un chancelier allemand visitant les tombes des dignitaires nazis ??? Impensable, mais possible au Japon. De la même manière, les références au sac de Nankin ne figurent plus dans les livres d'histoire japonais. Pourrait-on imaginer un livre d'histoire allemand qui occulte les camps de concentration ??? Là aussi le révisionnisme japonais est à l’œuvre, et au plus haut niveau du pays.
"Je hais les Japonais" dit Sangmi. "Je les hais avec une violence qui puise ses racines dans mon corps blessé, humilié, dans mes rêves piétinés". Et on la comprend.
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Merci à netgalley et aux presses de la cité de m'avoir permis de découvrir ce roman.
1937, Sangmi est une enfant coréenne, elle vit dans une famille sévère, les sentiments n'existent pas.
Après avoir appris que son père n'est pas son géniteur, elle comprend cette retenue.
Très bonne élève, elle se passionne pour les langues étrangères.
Mais en cette période troublée, les japonais ne tardent pas à faire irruption dans ce village tranquille et emmènent toutes les jeunes filles présentes.
Sangmi se retrouve dans un hôtel désaffecté où on lui promet un emploi de serveuse. Lavée, maquillée, habillée de neuf, elle se rend vite compte que cet emploi promis n'est pas celui auquel elle s'attendait et que cet endroit est une sorte de maison close où elle devra se plier au exigences les plus humiliantes des soldats japonais.
Puis, sa condition s'améliore et à quinze ans, elle retrouve son professeur, M. Nagata, qui lui propose un poste au service des recrutements volontaires pour faire des écritures et des traductions.
M. Nagata et Sangmi deviennent amants, les années noires seraient elles terminées ? Rien n'est moins sûr et Sangmi va vite s'en apercevoir...
Roman historique basé sur une histoire vraie.
Récit très documenté, bouleversant, très dur, révélant une partie de l'histoire de la Corée que je ne connaissais pas vraiment.
l'héroïne est très attachante et d'un courage exemplaire.
Je n'avais jamais lu cette auteure mais j'ai très envie de découvrir d'autres de ses ouvrages.
Très très bon moment de lecture.
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Quelle a été la vie de ses jeunes adolescentes qui ont manqué de chance lors de la seconde guerre mondiale ?
Fausses promesses ou kidnapping, ces filles ont vécue l’innommable parce qu'elles sont jeunes, nées dans les mauvais pays et qu'elles sont sans défense...
Un témoignage poignant, révoltant. On ressens "la sagesse" de la narratrice. Il y a du recul, des meurtrissures, des pertes irremplaçables...
Le genre de lecture qui m'atteint mais qui me reste nécessaire car j'ignorais le rôle de ses Femmes de réconfort offertes aux soldats.
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Les orchidées rouges de Shanghaï de Juliette Morillot raconte l'histoire d'une jeune Coréenne arrachée de son pays alors qu'elle n'était qu'une jeune adolescente. Nous sommes en 1937 et le Japon rêve d'étendre son Empire.
Sangmi / Naomi devient ce qu'on appelle "une femme de réconfort" - euphémisme d'esclave sexuelle au service de l'armée japonaise.
Ce livre m'a permis de découvrir un pan de l'Histoire que je ne connaissais pas et le fait que l'auteure base son récit sur des témoignages m'a bouleversé. J'ai apprécié les descriptions des paysages, des villes, des jardins qui amènent une poésie dans l'atrocité du récit.
Au fur et à mesure du livre, je me demandais si une telle vie a réellement été vécue, tellement l'héroïne accumule ses rencontres avec le désespoir. A tel point que j'ai été perdue et ai soupçonné l'auteure de vouloir nous expliquer l'expansion japonaise aux travers des yeux d'une jeune fille.
Malgré tout, j'ai apprécié ce livre très bien écrit.
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Chouette collection qui permet de découvrir un pays que l'on connaît souvent qu'en surface et par la culture qu'elle exporte. Celui sur la Corée du Nord m'avait déjà fort intéressé. Une grande part des 100 questions parlent de l'histoire du pays et ce qu'elle implique sur sa société. Il est autant intéressant de le lire de façon "classique" (du début à la fin) qu'en "picorant" ça et là ce qui nous intéresse, les questions renvoyant souvent les unes aux autres. Seul petit point noir, j'ai trouvé cet ouvrage un peu trop tourné vers le négatif, parlant abondamment des blessures et traumatismes du pays et épreuves que vivent ses habitants mais peut-être avec raison. J'ai hâte de lire d'autres œuvres de cette collection.
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La Corée du Sud a le vent en poupe et au niveau culturel, elle se retrouve sur tous les fronts. Pourquoi un tel engouement ?
Cet ouvrage répond à ces questions de façon très pragmatique, en parcourant l'histoire générale de la Corée.
Le découpage en "questions" permet une lecture avec du rythme et sans ennui. Chaque réponse est condensée en quelques pages ! J'ai beaucoup apprécié cette présentation.
On apprend beaucoup de choses sur ce pays qui a bien souffert et sur la mentalité de ses habitants. Une immersion intéressante qui donne envie de creuser le sujet tout en ayant la satisfaction d'avoir appris beaucoup sur ce pays.
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Shangmi a 14 ans quand elle se fait enlever par les Japonais. Elle devient une "femme de réconfort", prostituée pour les soldats japonais. Dans ce roman à la première personne, elle nous raconte la violence, la guerre, la folie cruelle des hommes, mais aussi la passion, l'amour et l'espoir. Tout à tour prostituée, amante d'un chef japonais, métisse à a recherche de son père français prisonnière d'un hôpital qui mène des expériences, traductrice ou encore ouvrière au Japon, l'héroïne est poignante dans cette traversée de l'Asie des années 30 et 40. Le récit, à la fois cruel et sensuel, met en lumière la vie des 200 000 "femmes de réconfort" mises au service du Japon, dont la plupart, comme Shangmi, sont coréennes.
Une lecture pas toujours facile mais qui happe le lecteur, et résonne longtemps après la dernière page.
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Voilà un morceau d'histoire que l'on ne connaît pas ou trop mal.
En 1937 une jeune coréenne est enlevée dans son pays par les japonais. Elle deviendra esclave sexuelle jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. Trimbalée dans divers camps à travers l'Asie. Grâce à une volonté de fer, la bonne volonté de certains Sangmi finira par sortie de cet enfer.
Juliette Morillot nous fait vivre une guerre autrement. Ici pas de combats sanglants, pas de coup de feu mais un asservissement moral et physique inhumain.
Hitler et son combat pour une race pure sont montrés du doigt en Europe. Hirohito et ses désirs d'expansion doivent l'être tout autant.
Tiré d'une histoire vraie, ce livre nous plonge dans l'horreur méconnue subie par des milliers de femmes.
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a découverte d'une grande auteure, un livre magnifique fort puissant. Tous les parfums du pays du matin calme.
A travers le destin d'une enfant porteuse de l'héritage de son pays nous découvrons une partie de l'histoire des coréens, de leurs traditions, et de leur force de renaissance.
Astrid SHRIQUI GARAIN
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