Critiques de K. W. Jeter (31)
En J au Lu miillénaire en 1999, n'apporte pas grand chose / on désespère toujours de la suite en film
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Entre génie et coup de gueule schizophrénique de K.W Jeter, cette œuvre d'anticipation est frémissante d'un tout indescriptible traduisant sans équivoque les souffrances de notre temps et celles à venir. Un véritable feu d'artifice dans un univers cyberpunk corporatiste déjanté, qui se situe entre horreurs technologiques et curiosités sexuelles à la limite du pathologique. On perd des fois le fil, on le haït parfois de nous faire revenir encore et encore, on le retrouve de temps à autre, puis on saisit le sens et on le magnifie à notre sauce. Un must dans le genre.
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Dr Adder est un personnage bien singulier: il atrophie les femmes au goût du marché de la prostitution dans un Los Angeles futuriste et décadent. Ce talent très recherché par ses contemporains lui procure pouvoir et fascination.
On imagine sans peine ce livre, précurseur en son temps (1972), inspirer la réalisation du film "Blade Runner" tant l'environnement de style "cyberpunk" est fourni et détaillé.
Dans cet ouvrage, le vocabulaire est bien imagé, vulgaire à souhait (de qui d'ailleurs?). Les situations et le décor repulsent. Ce tout constitue une vraie claque à mes habitudes. Néanmoins le récit est bien construit et les personnages sont bien travaillés. Cet ouvrage est une référence pour les amateurs du genre.
Merci à Babelio et aux Editions ActuSF.
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Même si on aime à suivre les sorties récentes et les lire en quasi flux tendu, il est tout aussi jouissif de pouvoir fouiller dans les classiques de l’imaginaire, mais les traductions ne sont finalement plus si nombreuses (en proportion) en grand format, moyens limités oblige. Toutefois, Le Bélial’ fait un gros travail notamment sur Poul Anderson (L’Épée brisée par exemple), mais les éditions ActuSF aussi ont leur catalogue étranger avec leur collection Perles d’Épice et en 2014 y est apparu ce Dr Adder publié par K. W. Jeter en 1984 mais écrit une vingtaine d’année plus tôt !
Dès le départ, le lecteur comprend très vite pourquoi ce roman a été adoubé par le grand Philip K. Dick. Nous sommes dans une réalité glauque, sordide et surtout que nous avons au départ du mal à différencier de la nôtre. Mais petit à petit, les éléments discernables apparaissent et font tâche, mais dans le bon sens du terme. En effet, à la suite d’E. Allen Limmit, nous découvrons une L.A. bien étrange : arrivé dans un quartier chaud, L’Interface, il découvre bien vite que celui-ci est bien sous la coupe d’un personnage haut en couleurs, le Dr Adder, qui fait justement « l’interface » entre la Zone-Rat, zone de non-droit où rôdent révolutionnaires et marginaux, et le comté d’Orange, vaste banlieue droguée où règne le dieu télévisuel (toute ressemblance avec les villes occidentales du XXe siècle est délibérée).
Qui est donc ce Dr Adder ? Personnellement, il me fait penser à ce scientifique joué par Kiefer Sutherland dans « Dark City » : impressionnant, un brin fou, très inventif, l’accent germaniste en moins forcément et la jambe en meilleur état (au moins au début). Entouré de prostituées desquelles il tire la majeure partie de ses revenus, ce Dr Adder utilise une technologie qui permet de connaître l’ultime fantasme des clients qui viennent le voir afin que celui-ci le leur réalise physiquement, car bien souvent cela consiste à enlever ou placer ailleurs un membre de leur corps. Forcément, à force d’amputations demandées et d’opérations consenties, l’ambiance de l’Interface nous apparaît très vite comme glauque au possible, d’autant plus l’auteur glisse des détails bien crus et vicieux aux bons moments, sans jamais virer au voyeurisme facile. De cet aspect transhumaniste avant l’heure, le Dr mérite bien son nom d’éternel « Adder ».
Une fois comprise cette bonne introduction, le récit s’emballe véritablement quand se déclenchent les hostilités entre les partisans de ce Dr Adder et ceux, plus fanatiques, d’un certain John Mox, télévangéliste (on est bien dans l’Amérique des années 1970, hein ?) : le choix paraît simple entre les deux extrêmes, du plus pervers au plus puritain. Le pauvre Limmit va en apprendre plus qu’il ne le pensait sur lui-même et surtout sur les bas-fonds de cette L.A. pas si éloignée que ça de l’image de celle contemporaine de l’auteur.
Dr Adder est un roman ô combien poignant de par son univers cru et, même s’il n’est pas le personnage principal, le chirurgien aux multiples talents est clairement marquant. Pour le reste, notamment vis-à-vis de la vision de l'auteur sur son oeuvre et sur l'emplacement de ce roman dans sa bibliographie, fiez-vous au très bon contenu qui conclut cet ouvrage (postface de René-Marc Dolhen, bibliographie sélective autour du cyberpunk, interview et bibliographie de K. W. Jeter, rien que ça !).
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Philip K Dick lui-même a adoubé ce roman, (ce qui veut dire que j'ai serré la main d'un type qui a serré celle d'un Dieu, équivalent littéraire de l'homme qui a vu l'ours qui a vu l'ours…) allant jusqu'à parler de chef-d'œuvre, et l'histoire raconte que sans lui, il n'aurait même jamais paru. Ce qui est formidable, c'est que ce livre est évidemment devenu culte et le reste à ce jour. KW Jeter a beau le nier, son œuvre est la pierre angulaire du mouvement cyberpunk, qui trouvera son apogée avec « Neuromancien ». La lutte de l'homme contre la machine, incarnée dans un réseau tentaculaire, au travers de corporations géantes. le style est génial, certains le jugeront immature, trouveront que le récit se disperse et manque de cohérence. Je l'ai trouvé au contraire superbement inventif, libre, affichant sans honte la marque d'un écrivain qui a osé partir dans tous les sens. le côté foutraque de l'ensemble est conforme au fond du propos. C'est un joyeux bordel, à l'image de la schizophrénie et des névroses qui massacrent les psychés des protagonistes. Ni vraiment sympathiques, ni héroiques, ce sont tous des pauvres types plus ou moins frustrés et égocentriques. (et il y a beaucoup de putes, aussi) le Dr Adder, personnage lugubre, projection futuriste d'un Dr Mengele obsédé par le sexe bizarre vraiment (mais alors vraiment) extrême, ferait passer les chirurgiens jumeaux de « Faux-semblants » (superbe film de David Cronenberg) pour des esthètes raffinés. Tout là-dedans regorge, bouillonne, fusionne, se répand, porté par une écriture fluide, largement plus lisible et accessible que les bouquins de Gibson, tout en restant imagée, visuelle et mystérieuse. Et l'humour, surtout, qui englobe le tout, la distance que l'auteur donne à son œuvre est ce qui fait de ce bouquin un indispensable pour tout fan de SF. (ou de lectures transfictionnelles, façon « Crash » de JG Ballard, d'ailleurs paru lorsque Jeter a achevé Dr Adder et avec lequel les connexions sont évidentes) le passage de l'écrivain de SF transformé en momie pseudo-virtuelle est à ce titre totalement jouissif et hilarant.
Roman cyberpunk, trash, dégoulinant de sexe et d'ordures, traversé de fulgurances gore, « Dr Adder » plaira au lecteur ouvert, qui n'a pas peur de sortir des sentiers battus, et qui n'a pas peur non plus de se frotter à une vision du futur résolument cauchemardesque.
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Disons-le tout de suite, je n'ai pas trouvé dans Dr Adder l'oeuvre incontournable décrite par tant d'autres, auréolée de l'intervention de Philip K. Dick himself pour se voir enfin publiée plus de dix ans après son écriture. Et c'est d'ailleurs probablement là que le bât blesse, au moins pour moi : ce livre est furieusement daté, et ce qui semblait novateur et provocateur dans le meilleur sens du terme il y a cinquante ans n'a plus aujourd'hui qu'un sympathique parfum des années soixante-dix. L'outrance devient amusante, la dénonciation sympathique mais banale. Oh, ce n'est pas un mauvais livre, on sent encore -- heureusement -- la rage de K.W. Jeter, et le republier était certainement utile. Ce livre est finalement un grand témoin d'une époque révolue, et aura sans nul doute marqué l'histoire de la science-fiction.
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Un joyau de fantaisie lubrique imprégné de LSD.
Le texte de Jeter, même s'il a connu des concurrents depuis, figure parmi ce que la SF a produit de plus sale, de plus corrosif, mais aussi de plus juste.
Adder décortique la société de la pointe de son scalpel et en extirpe les tumeurs non pas pour les soigner, mais dans le seul but de prouver leur existence.
On pourrait se contenter d'y voir un petit brûlot trash car la société du 21ème siècle cherche sans cesse à nous dépeindre un monde plus glauque que réel, mais Dr. Adder ne salit pas pour le plaisir d'observer la crasse, mais parce qu'elle est là, autour de nous, au point que nous ne la voyons plus.
Le seul moyen de la redécouvrir, c'est de la recevoir en plein visage.
Jeter n'invente rien, il fonde une parabole de la société américaine - et par extension, française - et nous montre vers quoi nous nous dirigeons.
Tel est à mon sens le véritable message de la Science-Fiction.
On s'en fiche des vaisseaux spatiaux, des sabres laser et de la resucée de thèmes mille fois abordés.
Le véritable sens de la SF est de nous montrer la réalité par son miroir déformant et de nous aider à prendre conscience de nous-même.
Et dans ce domaine, Dr. Adder excelle.
Une bombe.
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Dépaysant, réjouissant, bref rien à Jeter :-)
K. W. Jeter nous décrit un univers original, pas forcement très crédible mais ce n'est pas le plus important finalement.
Toute l'histoire est centrée sur le personnage d'Axxter, un indépendant; reporter et grafex qui cherche le scoop sur le monde vertical.
Tout le monde connu vit sur le cylindre, sorte d'immense tour construite en métal, et parcouru du câbles.
Certains vivent sur l'horizontal, soit au sommet du cylindre contrôlé par le clan du Cruel Amalgame, soit à des étages inférieurs mais seulement à la périphérie; l'intérieur du cylindre étant une zone taboue, hantée par les mystérieux et très dangereux « Noyaux morts ».
Les autres évoluent sur la face verticale du cylindre, ils possèdent des bottes qui lancent des crampons et leur permettent ainsi de marcher à la perpendiculaire.
Cet univers étrange se situe entre le cyberpunk et le steampunk. Les humains vivant étant connectés à un même réseau qui leur permet de communiquer, d'obtenir des informations, etc...
Axxter tente de gagner sa vie en filmant tout ce qui peut être vendable, en particulier les anges de méthane, créatures humanoïdes pourvu sur le dos d'une poche rempli d'un gaz qui leur permet de flotter dans l'air.
Et quand il ne fait pas le reporter, il vend ses services de grafex, un graphiste qui propose des animations se projetant sur les armures des guerriers qui composent les multiples clans en compétition pour prendre le pouvoir sur le sommet.
Mais quand Axxter finit par se mettre à dos l'autre clan dominant, « Le peuple de la dévastation », il se voit contraint dans une fuite qui lui permettra de connaître un peu l'envers du décor...
Récit sans temps morts, Horizon Vertical se lit d'une traite.
Comme la plupart des livres de K. W. Jeter, celui-là n'est pas encore ré édité à ce jour et c'est bien dommage.
C'est réjouissant de suivre ce personnage un peu à la loose, mais très sympathique.
Un livre qui pourrait servir d'excellente base pour un jeu de rôle.
Si je devais donner une filiation cinématographique à ce livre, je citerai Mad Max, il y a certes bien des différences mais aussi pas mal de gènes en commun.
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Horizon vertical ? :
Oui ! : Ce roman ne manque pas d'horizon et de hauteur , l'univers possède un horizon géographique et un cachet impressionnant qui défie la gravité et le lecteur est très souvent obligé de l'imaginer et de le mettre en perspective. La direction qui conditionne la visualisation et la disposition principale de toutes choses dans cet univers est effectivement la verticalité .Donc de haut en bas et à l'exclusion de l'intérieur de l'édifice inconnu et à l'exclusion du sommet qui est une variante lointaine mais connue par les habitants des parois latérales .
Le texte évolue le long de la paroi d'une immense construction .On imagine une tour aux dimensions stratosphériques qui est divisée en territoires « tribaux ». Un certain alpinisme est la clef des déplacements , de brèves cordées et plus systématiquement des véhicules adaptés à ce territoire principalement vertical. Des sortes de motos-scooters très polyvalentes .Le roman est tout simplement effarent car l'univers est aussi rationnel que inimaginable au premier abord , comme milieu de vie , alors que au final cela fonctionne parfaitement .La couverture du roman est d'ailleurs absolument évocatrice de l'ambiance et de la vie des personnages qui habitent ces pages.
Par ailleurs c'est un monde où la précarité domine et ou la vie est aussi précaire que la main d'oeuvre est indépendante ,ultra qualifiée et hyper technicienne avec la possession individuelle d'un matériel de pointe et d'un agenda de contacts qui alimentent en clients et contrats . On est à l'aube d'un univers cyberpunk mais on n'est pas dans la tonalité classique de ce genre ,cependant certains attributs sont présents et cela confère une originalité conséquente à ce texte , un peu comme pour un autre roman dont le titre est : Rock Machine , qui est lui aussi un roman très singulier , également hybride et très original ,lui aussi en marge du cyberpunk naissant .
Le monde vertical est une sorte de jungle où évoluent des organisations maffieuses , médiatiques , économiques et politiques .Les gens partagent un réseau , une sorte de net , qui est au ventre de la vie de la plupart des gens , c'est un peu la télévision , internet et une sorte d'agora aussi.
C'est un texte d'une originalité massive qui ne laisse pas indiffèrent le lecteur, le rythme et les modes de vie impliquent et sollicitent …
Le personnage principal sera obligé de bouleverser ses habitudes et il devra se lancer dans l'intérieur de la construction qui est tabou et dangereux , mais qui est surtout un véritable mystère.
Le texte est globalement assez court , la perspective qui guide le lecteur est intense et séduisante puisque l'oeuvre est rédigée à la première personne fortement limitée . Mais avec l'intensité et l'originalité de l'univers cela peut déplaire à certains lecteurs qui butteraient sur un seuil.
Personnellement je ne reprocherais à ce roman , que de ne pas avoir cultivé une narration systématiquement plus exigeante car il arrive que le récit soit étonnamment faible par moment sur le fond et dans ses énoncés.
Mais c'est un grand classique de SF à mon humble avis.
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Quelque part, dans un lointain futur.
Au guidon de sa norton, Ny Axxter arpente le mur, vaste étendue verticale du cylindre, une sorte de gigantesque tour de Babel régie par des clans guerriers. Au sommet de cette monumentale architecture, sur le secteur horizontal, règne le plus puissant d'entre eux, le Cruel Amalgame, dont l'ennemi juré, le Pleuple de Dévastation, menace l'hégémonie...
Tandis qu'il est à la recherche d'un scoop destiné à Info-Express, Axxter voit sa chance tourner en sauvant la vie de Lahft, un ange de méthane femelle ; rien que ça !
Dès lors, cette rencontre va l'entraîner dans une succession de mésaventures les plus folles et furieuses. Et le chasseur d'images qui se voyait déjà riche à millions va devenir la proie du clan guerrier le plus redouté : le Peuple de Dévastation.
Pour sauver sa peau, Axxter devra compter sur l'aide précieuse d'alliés pour le moins singuliers et composer avec les différentes organisations peu scrupuleuses du réseau du cylindre.
Mais si la traque menée par le Peuple fera de lui une célébrité, elle le poussera dans ses derniers retranchements. Ny Axxter n'aura en effet d'autre choix que de se rendre à l'intérieur du cylindre, là où règnent les Noyaux Morts...
Et pour couronner le tout, il devra subir les assauts du mégassassin chargé de le tuer ; tout cela, sous le regard halluciné du monde vertical alors en pleine ébullition...
Si résumée ainsi, l'histoire a l'air plutôt alléchante, la lecture du livre révèle hélas quelques failles que je m'en vais approfondir, hum. Avant tout, je dois avouer que j'ai parcouru ce roman avec beaucoup de plaisir même si, dans un premier temps, je n'ai pas reconnu le style précis et percutant de son auteur, K. W. Jeter. Cela m'a un peu rebuté au début, puis les pages tournant, je m'y suis accommodé malgré quelques déconvenues en cours de lecture.
En dépit d'un postulat de départ des plus farfelus, Horizon vertical possède des qualités indéniables, à commencer par des idées de génie éparpillées aux quatre coins du récit, des idées folles et intriguantes qui n'ont de cesse de relancer l'intérêt du lecteur en donnant un petit coup de boost aux pérégrinations de Ny Axxter ; car très souvent le moteur de l'intrigue cahote, ce qui fait la force de l'histoire faisant aussi sa faiblesse.
Le principal problème, c'est le point de vue adopté par l'auteur. Vous ne vivrez l'histoire qu'à travers les seuls yeux de Ny Axxter. Et comme l'intégralité de son aventure se déroule loin de toutes civilisations, vous ne verrez jamais le monde d'Horizon vertical tel qu'il est, de façon concrète ; si ce n'est ce satané mur sans fin. Tout ce que vous apprendrez sur le cylindre, toute votre compréhension de son univers se fera par le biais d'allusions faîtes par une poignée de personnages croisant parfois la route d'Axxter - autrement dit, au cours de fastidieux dialogues -, ou bien encore au détour des pensées d'Axxter lui même.
Alors en soi, ce point de vue n'est pas déplaisant, simplement dépaysant. Il amplifie la solitude du personnage... et la notre. Il contribue à poser cette ambiance post-apocalyptique à la Mad Max et accroît notre sympathie à l'égard de Ny Axxter, personnage complètement à côté de ses pompes, totalement esseulé et désabusé. L'ennui, c'est que vous ne croiserez personne, à l'exception de quelques personnages aux portraits fort heureusement bien brossés. Qui plus est, vous n'apprendrez rien de plus sur le monde du cylindre que ce que vous avez pu apprendre par l'intermédiaire des rares intervenants. Qui, Quoi, Où, Quand, Comment et Pourquoi ? Vous pouvez vous enfoncer ces questions bien profond car vous n'aurez jamais les réponses, sachez-le. In fine, une fois le livre terminé, vous lancerez un cinglant : tout ça pour ça !
Second point contraignant et pas des moindres : le style. Mais qu'est-ce qui est passé par la tête de K. W. Jeter ? Certains passages, qu'il s'agisse de descriptifs ou de dialogues, laissent vraiment à désirer. Il m'ait souvent arrivé de ne pas comprendre ce que je lisais, perdu entre des phrases à rallonge aux tournures ampoulées et un verbiage qui donne presque mal au crâne. Et rien n'est plus agacant et frustrant que cette impression d'être abêti après de multiples retours en arrière pour relire deux ou trois fois une phrase voire un paragraphe entier qui ne rentre décidément pas dans notre champ de compréhension parce que la syntaxe est soit corrompue par la traduction, soit mal fichue dès son origine. P*t***, je déteste ça. C'est le problème de beaucoup d'auteurs de SF que de pondre des textes alambiqués, littéralement chiants - n'ayons pas peur des mots -, et de les greffer sur une idée géniale. Une spécialité des auteurs américains au passage (cf. le Cycle du Ā, L'Anneau-Monde, Nova, et tant d'autres encore). Bref. le livre se révèle par moment très plaisant, K. W. Jeter ayant une imagination fertile et un savoir-faire solide. A d'autres moments en revanche, c'est tout simplement irritant. Mais bon, comme dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé... Visez un peu ce bras de fer entre subjectivité et objectivité. Cela veut tout dire !
Pour finir, que retenir ?
Eh bien, déjà, le courage qu'il vous aura fallu pour lire cette looongue critique pleine de reproches. D'ailleurs, si le livre est si perfectible, pourquoi en ce cas mettre 4 étoiles ?
Tout simplement, parce qu'il y a un truc ; un truc que je n'arrive pas à m'expliquer et qui donne à ce roman une force, quelque chose de magnétique, qui m'électrise. Peut-être que c'est l'absence d'explication comme dans le film Cube de Vincenzo Natali. L'inutilité d'une chose, sa vacuité, peut nous pousser à une forme d'introspection, allez savoir. Peut-être que c'est cet univers vide, sans frontières, cet espace infini, ce terrain de liberté totale pour bikers révoltés qui, en cette période d'actualité écrasante, anxiogène, donne l'envie de s'évader, de fuir un monde devenu fou, de foutre le camp fissa en traçant sa route à pleine vitesse, la tête dans le vent, un rictus de fauve enfin libre greffé sur la face. La liberté, couper les amarres avec cette société qui part à la dérive. Vivre pour soi. Pas pour des dégénérés. Et c'est d'ailleurs cette réflexion qui pousse Ny Axxter sur les flancs de cette mystérieuse architecture qu'est le cylindre. Rien que le titre francais - au demeurant bien trouvé - Horizon vertical est un contresens absolu ; le titre anglais étant Farewell Horizontal, Adieu horizontale. Tout est dit. Pourquoi des hommes iraient-ils parcourir un mur, harnachés au-dessus du vide, sans cette volonté de rompre avec l'humanité, de renier tout ce qui les entoure pour se sentir à nouveau exister, quitte à se mettre en danger.
Que celui qui n'a jamais souhaité tout plaquer, ne serait-ce qu'un instant, me jette le premier mot.
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Sur les nombreux romans et nouvelles de SF que j’ai pu lire, celui-ci est l’un des plus mauvais que j’ai eu entre les mains. Histoire sans aucun intérêt et personnage insipide (voir agaçant) qui ne se pose (un comble pour un reporter) aucune question sur ce cylindre, les anges, le monde d’en bas, les noyaux morts, etc. Des chapitres entiers d’un ennui sidéral. Je mets une étoile pour la seule idée que j’ai trouvée intéressante : les grafex animés.
Nullissime.
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Heuuuu comment dire ? Un roman un peu barge qui part en vrille dans tous les sens possibles et imaginables, un début de récit fantastique avec des personnages pas crédibles pour un sou ... le malheur c'est qu'à la fin, malgré beaucoup de bonne volonté, on ne comprend rien et que tout le fatras mis en place n'apportera finalement aucune réponse concrète ... bref une lecture dérangeant, à la limite ennuyeuse ...
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Parut en 1983 sous le titre originale de Soul Eater, c'est le quatrième roman de l'écrivain. Une jeune fille de 10 ans vit dans une famille déchiré. D'un côté, un père dessinateur qui ne se préoccupe pas vraiment d'elle bien qu'il l'aime. De l'autre, une mère devenue légume où sa sœur et son mari s'occupe d'elle. Ses parents sont divorcés et le père se rend compte que sa petite fille est malade. Il l'a surprise une nuit avec un couteau. Mais est-elle cette enfant si fragile ? Il souhaite récupérer la garde. Le chemin est encore long pour que le père puisse s'occuper entièrement de son enfant d'autant plus que, l'oncle semble étrange. Bienvenue dans cette famille de cinglés où la réalité est bien différentes des apparences.
On aime ou on n'aime pas. Personnellement, je ne suis pas fan des ces romans d'ambiances qui priment sur l'action. Non, ce n'est pas un mauvais livre loin sans faux puisque l'écrivain use de sa plume pour des passages palpitants. Mais pour ma part la mayonnaise ne prend pas avec moi et l'ennui prend le dessus sur l'envie. Et puis, il semblerai que Jeter soit un grand bavard. Il use de paragraphes mélangeant passés et pensées. Il faut dire que le sujet était ambitieux et que c'était très difficile d'en faire un roman.
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Pour public bien averti. Une famille de campagne, dans un lieu désolé, un peu instable. Des secrets de famille, différents complexes, des personnalités fortes, d'autres soumises. Et quand le frère et la sœur aîné découvrent un moyen d'élever leur âme et peut-être vivre éternellement ils plongent totalement dans la décadence... mais au milieu de cela il y a une petite fille dont on cherche à se nourrir, à posséder le corps. Possessions, incestes, meurtres... Bien tordu, bien complexe mais il faut s'accrocher.
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K.W Jeter pose ici et là plusieurs élément fondateur du steampunk à l'instar de ses amis Powers et Blaylock.
Même si la sauce victorienne fait mouche, Machines infernales s’essouffle pourtant assez vite et laisse place à de la lassitude voire de la frustration. L'originalité du genre nous fait cependant tenir jusqu'au dernières lignes, mais les choix brouillons et téléphonés de l'auteur nous laisse sur notre faim. Dommage.
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