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Critiques de Karel Capek (178)
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La maladie blanche

En 1937, l’écrivain tchèque Karel Čapek imagine qu’un virus venu de Chine se répand à une vitesse extraordinaire et décime les plus de quarante ans. Un simple médecin généraliste, le professeur Galén, prétend avoir découvert le remède pour soigner cette « maladie blanche », mais il refuse de communiquer ses résultats tant que « tous les souverains et chefs d'État de la planète » ne renoncerons pas « à tout acte de violence et de guerre ». Il refuse de soigner les riches et les puissants et se consacre aux indigents tant que les dirigeants n’aurons pas signé « un pacte de paix éternelle ».

(...)

Outre la troublante sensation de similitude, les questionnements soulevés par Karel Čapek avec cette pièce de théâtre n’ont pas pris une ride : des contradictions à offrir les vaccins au service de l’humanité dans un monde guidé par le seul profit, de la montée des nationalismes et des mesures liberticides en temps de crise, du fleurissement des théories farfelues sur le terreau de l'ignorance (encore pour le profit !), etc. Encore une fois, la réalité rejoint la fiction.



Compte rendu de lecture complet sur le blog :
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La maladie blanche

La maladie blanche est un pièce de théâtre en 3 actes, écrite en 1937. Malgré son âge, cette pièce est frappante d’actualité car elle traite le thème d’une pandémie qui se développe à partir de Chine, le tout dans un pays où une dictature sévit et se prépare à déclarer la guerre à ses voisins (on reconnaît ici aisément l’Allemagne nazie mais l’actualité de ces dernières semaines pourrait tout aussi bien désigner une pays plus à l’Est). Un an avant l’envahissement de la Tchécoslovaquie par les troupes du Reich, Karel Capek était déjà conscient des périls qui menacaient notre continent.



Certes, il y a une tonalité pessimiste dans cette critique très réussie du totalitarisme, mais en refermant ce livre, le premier sentiment que j’ai eu, c’est de reconnaître le talent de l’auteur : grâce à sa maîtrise de l’ironie, à cette fausse légèreté, ce texte d’à peine plus de 130 pages est d’une grande force.
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La maladie blanche

« La maladie blanche » (tchèque : Bílá nemoc) est une pièce allégorique de Karel Čapek (1890-1938) écrite en 1936 et mise en scène pour la première fois en janvier 1937 quelques mois avant que les accords de Munich ne cèdent la région frontalière de la Tchécoslovaquie à l'Allemagne nazie. Aujourd'hui, elle reste d'une sombre actualité.



Un terrible virus extrêmement contagieux venu de Chine, une sorte de lèpre, s'abat sur l'humanité. Il touche uniquement les personnes âgées de plus de quarante-cinq ans. Les plus éminents spécialistes représentés par le pédant Pr Sigélius échouent à trouver un traitement. Alors ils se contentent de donner de la morphine à ceux qui peuvent la payer. Et ils scrutent anxieusement dans leur miroir l'apparition des premiers symptômes. Pourtant le Dr Galén, un modeste médecin généraliste qui soigne les indigents a trouvé le remède miracle. Mais, il refuse de révéler son contenu au Conseiller d'Etat Sigélius à moins que toutes les nations ne s'engagent à signer un pacte de paix éternelle. Or l'État est sur le pied de guerre et la foule galvanisée s'apprête à suivre son Maréchal, ivre de puissance et de gloire...



J'ai écouté l' adaptation de cette pièce en podcast. Je vous recommande chaudement ce feuilleton radiophonique en 4 épisodes de 28mn.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-maladie-blanche-de-karel-capek
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La Mort d'Archimède

Texte très court mais bien écrit
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La Mort d'Archimède

Capek imagine cette joute oratoire. : Archimède et un soldat romain qui essaie de le convaincre de laisser Syracuse et de travailler pour l'ennemi. Texte très court (5 pages), arguments imparables.
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La Mort d'Archimède



La mort d'Archimède est un conte philosophique de Karel Capek (1890-1938). L'écrivain tchèque invente un dialogue, d'une brûlante actualité en 1938, entre Archimède et Lucius, un légionnaire romain venu lui proposer de travailler pour Rome. le problème est le suivant : un savant doit-il accepter de participer au développement des armes de guerre ? S'ensuit un dialogue sur le pouvoir, intéressant, vif et enlevé.

A découvrir gratuitement sur le site de la bibliothèque russe et slave dans une traduction anonyme parue dans la revue Europe centrale, volume 15 en 1940. ( 8 pages ).
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La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn

Dernier livre écrit par l'écrivain tchèque ,Karel Capek,inachevé et publié à titre posthume en 1939.

Capek dans ce petit livre trace avec un humour noir,non dénué d'humanisme,le portrait d'un musicien raté,Foltyn,à travers le témoignage d'une dizaine de familiers et relations.C'est un homme qui aime la musique d'un amour fatidique et est littéralement possédé du désir de composer un opéra.Mais bien qu'ayant une mémoire musicale extraordinaire ,il manque d'inspiration et d'un véritable talent créateur.Issu d'un milieu modeste,il épousera une riche héritière et profitera de ses revenus pour pouvoir arriver à ses fins.Mais étant totalement coupé de la réalité vraie avec laquelle il a coupé tout lien moral,le résultat sera décevant.

Un livre interessant aussi bien du point de vue de la narration que de l'analyse des faits et personnages et j'ai particulièrement apprécié sur la fin ,une profession de foi sur l'Art:"Il était visiblement de ces artistes pour qui l'art n'est qu'une forme d'auto-expression et d'auto-accomplissement,une manifestation effrénée du moi.Je n'ai jamais pu admettre cette conception et je ne puis cacher que tout élément individuel constitue plutôt ,selon moi,une profanation de l'expression artistique.Ce qui est en moi,ma substance humaine ,ma personnalité,moi-meme-tout cela n'est qu'une matière,nullement une forme.Et si je suis un artiste,je ne suis pas là pour multiplier la matière,mais pour imposer à la matière une forme et un ordre....". Très belle Lecture!
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La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn

La signature des accords de Munich (29-30 septembre 1938) est un choc terrible pour Karel Čapek. Malade, épuisé, harcelé par les pro-nazis mais refusant l'exil, il se réfugie dans l'écriture de la Vie et l'oeuvre du compositeur Foltýn, une biographie fictive. Il meurt d'une pneumonie le 25 décembre 1938 avant d'avoir pu terminer son roman. Les dernières pages ont été complétées par son épouse Olga d'après ses notes et leurs conversations. le livre est publié en 1939. Il fait réfléchir sur la vérité et le mensonge dans la vie et dans l'art, sans jamais ennuyer.



Qui était Bedrich Foltyn ? Un génie incompris ? Un poseur vantard ? Un malade mental ? Un escroc ? Un merveilleux imbécile ?

Cette biographie fictive posthume est construite chapitre après chapitre, comme une instruction judiciaire. Sont appelés à témoigner tous ceux qui l'ont connu.

Dès le premier chapitre, constitué du témoignage d'un ancien camarade de lycée, devenu juge et qui refuse de le juger, on comprend que Béda Folten (nom qu'il s'est choisi) voulait de toutes ses forces être reconnu comme un artiste. Il est très timide, s'effondre quand il lui faut réciter quelque chose en public et en même temps il prend la pose de l' artiste romantique avec ses longs cheveux blonds flottant sur ses frêles épaules et ajuste un lorgnon, pour se distinguer du troupeau. Il s'imagine alors sous les traits du dieu Dionysos et son camarade, un rustaud qui écrit des vers, sous ceux d'Apollon. Et ils parcourent la ville «  pour entrevoir, le cœur battant, par une fissure de la porte, la lueur rouge de l'antre de Vénus ». Tout au long de sa vie, Foltyn restera obsédé par l'idée d'être le compositeur d' un opéra, musique et livret, avec le personnage biblique de Judith, la femme fatale, comme héroïne. Et il fera tout pour y arriver. Le récit tragi-comique est truffé d'allusions à un romantisme échevelé wagnérien, plein de nymphes farouches et de ménades déchainées.

Les neuf narrateurs ont tous une opinion. Elles se recoupent, divergent et complexifient la propre opinion du lecteur. On s'amuse beaucoup car chacun des témoins à son petit caractère, sa façon de parler, de se comporter. Et chacun a son point de vue sur l'art et les artistes. Les témoignages sont parfaitement réalistes avec des détails savoureux et une légère ironie. le point de vue de Čapek lui-même est introduit tel le cheval de Troie dans un des neuf témoignages.



A la fin les mots d'Olga Scheinpflugová, la veuve de Čapek, sont inestimables. Derrière son texte, apparaît un homme qui parle de ses personnages comme s'il s'agissait d'êtres vivants « avec des yeux brûlants et avec cette expression particulière qui embellissait son visage dès qu'il parlait de l'art. ».
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La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn

Un grand roman inachevé de Karel Capek. Que dire pour ne pas trop dévoiler : il s'agit de la biographie d'une sorte de faussaire de la musique, qui se fait passer pour un grand compositeur et voudrait en être un, du point de vue de plusieurs personnages. Finira-t-il par composer quelque chose ? Persistera-t-il dans l'imposture, sera-t-il démasqué ? Je précise simplement que la version que j'aie lue n'est pas inachevée au point de ne pas avoir de dénouement.

Ce qui est fascinant, c'est d'une part le suspense, d'autre part les points de vue, parfois perspicaces parfois juste satiriques : qui devinera quoi et qui raconte n'importe quoi ?
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La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn

LA VIE ET L’ŒUVRE DU COMPOSITEUR FOLTYN de KAREL ČAPEK

Écrivain tchèque né en 1890 un peu oublié, Čapek fait dans ce livre la narration de la vie de Foltyn à travers des témoignages de gens qui l’ont connu. Beaucoup d’humour et de finesse dans ce livre magnifique, une belle découverte pour moi.
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La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn

« La vie et l’œuvre du compositeur Foltýn » est un roman court de Karel Čapek (1890-1938). En seulement 120 pages, il nous conte la vie d’un gamin pragois d’origine modeste, qui n’est pas doué pour un sou pour les études, et qui pour exister et faire illusion, se prétend être un Artiste avec un grand « A », pianiste de talent et compositeur de génie, qui montrera un jour ce dont il est capable.

Au début du roman, on croit avoir droit au portrait caricatural d’un personnage factice, stérile et névropathe, mais non. Čapek joue comme à son habitude avec la nuance, et son écriture est pleine de subtilité. J’ai trouvé ce roman assez original, et singulier à bien des égards.



C’est un roman polyphonique. La vie du compositeur Foltýn y est reconstituée grâce à différents témoignages de personnes qui l’ont bien connu, ou simplement fréquenté. Chacun, tour à tour, -un ami de jeunesse devenu juge, sa logeuse, une ancienne camarade de lycée, un ancien voisin de pension, etc., brosse un portrait de Foltýn. Il apparaît comme étant flamboyant pour certains, et beaucoup moins brillant pour d’autres. Cette multiplicité de points de vue est intéressante, car elle nous permet petit à petit de cerner sa personnalité complexe, et nous amène à penser qu’il n’est pas quelqu’un de sympathique !



J’ai bien aimé le portrait qui est dressé de ce héros picaresque ! « C’était un jeune homme au long nez et à l’abondante chevelure, au menton rentré et faiblement dessiné, au cou de girafe, et avec une expression de suffisance peu commune dans ces yeux pâles. ».

Foltýn est ce qu’on appelle un « beau parleur » …

« Il pérorait sur l’art, il avait appris une douzaine de grands mots tels qu’intuition, subconscient, substance originelle et je ne sais quoi, et il en avait plein la bouche. » De plus, il se plaît à déclamer très fréquemment cette phrase, pour éblouir les personnes qu’il rencontre : « Le compositeur doit vivre à chaque minute dans l’angoisse de la création… »

Ces passages du roman prêtent vraiment à rire !



Foltýn se dit habité par une force créatrice terrible et irrésistible, mais ce qui lui manque gravement c’est l’inspiration. Il a envie de transcender son origine modeste pour devenir une personne de grande renommée, mais on va découvrir au fur et à mesure des témoignages toute l’étendue de son indignité ! Foltýn ne va pas hésiter à soudoyer nombre de personnes et à plagier plus talentueux que lui ! Son but dans la vie est de créer un grand opéra, « Judith », et il veut à n’importe quel prix exister aux yeux des autres pour un talent qu’il n’a pas, en privilégiant les apparences aux qualités réelles.



Et Karel Čapek nous amène avec ce roman à réfléchir sur l’art, et sur la notion du bien et du mal.

Pour lui, l’art est infiniment respectable, il est quasi d’origine divine, il demande le plus profond respect et une totale implication. Il donne une véritable leçon d’art à tous ceux qui veulent composer ou écrire.

« Foltýn était visiblement de ces artistes pour qui l'art n'est qu'une forme d'auto-expression et d'auto-accomplissement, une manifestation effrénée du moi. Je n'ai jamais pu admettre cette conception et je ne puis cacher que tout élément individuel constitue plutôt, selon moi, une profanation de l'expression artistique. »

« Le diable aussi se mêle de l'art et y fait ses contrefaçons. (…) Il tire son orgueil de la matière, de l'originalité ou du tour de force ; il n'est pas d'excès, pas d'exubérance qu'il n'attise de son souffle vénéneux, tout gigantisme et toute grandiloquence s'enflent de son orgueil impur et convulsif ; tout ce qui dans l'art est facilité, clinquant, complaisance, ce sont là les paillettes de sa vanité simiesque. Tout ce qui est imparfait, inachevé n'est que la trace hâtive de sa fébrile impatience et de son éternelle négligence ; toute forme fausse et prétentieuse est le masque emprunté sous lequel il dissimule vainement sa désespérante nullité… »



Au travers d’autres témoignages, que j’ai trouvés plus marquants encore, ceux d’un professeur d’université et de plusieurs musiciens, on en vient à comprendre combien Foltýn est un être faible, qui est totalement dépendant des autres… Un être pitoyable !



La fin du livre est assez déroutante, quand on sait que ce roman est posthume (paru en 1939, un an après la mort de l’auteur), et qu’il est théoriquement inachevé. Théoriquement, car on lit « Ici se termine le texte de Karel Čapek. ». Mais suit le témoignage de la femme de l’auteur, qui commence ainsi : « Plusieurs témoins devaient encore compléter les détails et les dépositions devaient apporter quelques éclaircissements sur la fin du compositeur Foltýn. » Et la suite est tellement bien écrite, semble tellement intégrée, qu'on a un doute passager... mais il semble que non, il est vraiment inachevé, c'est bien sa femme (qui a elle-même fait carrière comme écrivain, après celle d'actrice) qui a dû brosser la fin de l'histoire. L'effet est tout de même très étrange, car le livre était ancré dans le réel (à un moment, une note en bas de page précisait : "Texte établi d'après le sténogramme de la déposition de Mme Foltýnová").



« L’Art offre la possibilité de la vertu la plus noble comme de la bassesse et du vice les plus infâmes. »

Au travers de ce court roman, on ressent combien Karel Čapek est attaché aux belles valeurs humaines que sont la vertu, la sincérité, la droiture, et l’honnêteté !

En même temps, Čapek semble porter un regard humaniste indulgent, qui relativise les fautes et les écarts des êtres ! Les êtres pour lui sont tellement pétris de complexités, et il a tellement d’empathie pour ses personnages, qu’il semble nous dire qu’après tout on pourrait leur pardonner leurs égarements, et admettre qu’en tout être il y a certainement en définitive quelque chose de positif à retenir.



Un beau roman court de grande qualité d’écriture, que je recommande. 4/5.

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Le châtiment de Prométhée et autres fariboles

Ces courtes nouvelles font appel à de grandes figures de l'Histoire et des mythes, détournées sur le mode burlesque. La forme du dialogue est privilégiée, et les descriptions sont minimalistes, si bien que ces « fariboles » s'apparentent à des saynètes. Voilà de quoi satisfaire Hamlet, qui fait un passage dans ce recueil et songe à tout plaquer pour devenir comédien, tout en se demandant si être artiste, c'est être (ou ne pas être) proactif contre le tyran qui a usurpé le trône de son père. Sans doute faut-il lire là-dedans un questionnement du rôle politique de l'écrivain, car Čapek rédige une bonne partie de ces textes dans les années 1930, alors qu'un autre tyran accédait au pouvoir en Allemagne. L'une des dernières « fariboles », parue en 1937 s'intitule « Alexandre le Grand », et met en scène la mégalomanie expansionniste du roi grec, trouvant ainsi un prolongement évident dans ce qui attendait la République Tchèque, dépossédée de ses Sudètes l'année suivante. Année 1938 où Čapek, dans « La mort d'Archimède », anticipe également le sort que les nazis avaient prévu pour lui, à l'image de tous les intellectuels ne souhaitant pas faire de compromis avec ceux qui veulent dominer le monde. Ces conquérants ne sont finalement que des enfants jouant à des jeux de guerre, comme le révèle Napoléon dans la faribole qui clôt le recueil. Et Dino Buzzati ne dira pas le contraire plus tard, avec sa nouvelle sur « Dolfi ».



Dans ces histoires intemporelles, qui mettent en perspective l'actualité angoissante de l'époque, Čapek ridiculise ainsi les travers puérils des adultes. Mais pas uniquement sous la forme que je viens d'évoquer, car tout y passe : jalousie de politiciens grecs face au don du feu à l'humanité par Prométhée, mesquinerie de Marthe voulant faire honte à sa soeur d'écouter Jésus lui parler (alors qu'aucune tâche domestique "nécessaire" à l'accueil de ce dernier n'a été accomplie), dogmatisme des vieux hommes des cavernes atterrés de voir les jeunes abandonner le travail de la pierre pour celui de l'os (signe irréfutable du déclin de la civilisation), lâcheté d'un Lazare ayant trop peur de mourir une seconde fois pour sortir de chez lui, égoïsme de Dioclétien qui utilise la raison d'État pour refuser de prendre au sérieux le point de vue des autres. Et cetera. L'humanité est ici une grande et méchante enfant… que Čapek ne peut s'empêcher de trouver attachante, à l'image du juste de Sodome qui préfère rester aux côtés de ses semblables, car il leur doit tout ce qu'il est. Avec le grec Agathon, Čapek critique l'intelligence (égoïste) et la raison (insensible) pour se placer du côté de la sagesse, qui prend chez lui la forme d'un humanisme iconoclaste : « j'aime mieux les hommes que leurs idées ». Sa philosophie relativiste s'appuie sur la fameuse question de Pilate à Joseph d'Arimatie « qu'est-ce-que la vérité ? », et nous invite à étendre figurativement le monde (par la fiction, par exemple) afin que chacune de nos réponses à cette question trouve la place de s'épanouir.
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Le châtiment de Prométhée et autres fariboles

29 courtes nouvelles ,29 excursions dans les mythes et l’histoire ,un casting d’enfer (Alexandre le Grand, Archimède, Loth ,Pilate, Dioclétien, Hamlet, Napoléon) , du beau monde mais aussi Jeannot le Cro-Magnon , Lucius dit Macer , soldat de César, un boulanger de Judée. Chaque nouvelle décentre notre regard de l’évènement « historique » vers une autre manière de le voir (le boulanger se plaint qu’en multipliant les pains Jésus va le mettre au chômage , le Cro-magnon regrette le bon vieux temps du silex ) , le héros ou le puissant révèle ses failles ( Hamlet se demande « être ou ne pas être comédien », Napoléon doute de lui-même..) .De l’humour subtil et savant mais aussi un reflet du monde des années 30 et de ses angoisses :procès politiques (« Le châtiment de Prométhée »,complotisme (Thersite) ,menaces d’invasion ou de guerre ( « La mort d’Archimède ») recherche de boucs émissaires ( « Attila ») , fake news ( « Ophir », « Romeo et Juliette ») . Et ces angoisses-là sont aussi les nôtres . Capek fait le choix de l’humain contre la loi des dieux (« Le Pseudo-Loth ») même si il ne méconnaît pas la mesquinerie et la vilénie de l’individu (« Iconoclasme ») . C’est remarquable de lucidité et d’intelligence.
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Le châtiment de Prométhée et autres fariboles

Karel Capek a signé, dans les années 1930, un ensemble de vingt-neuf histoires empreintes de son regard amusé sur la vie: il a "revisité", comme un cuisinier revisite des spécialités connues, un certain nombre de légendes, mythes, ou récits des évangiles ou de l'Histoire, afin de les faire revivre à sa façon, de porter un sourire sur ces épisodes.

Le résultat est plutôt inégal selon ses "fariboles", comme il les nomme lui-même. Certaines sont plaisantes à lire, elles nous rendent ces faits plus humains et les démystifient. D'autres me semblent plus embrouillées, comme si Capek s'était cherché. Néanmoins j'ai retenu de ce "châtiment de Prométhée et autres fariboles" quelque chose de plaisant à lire, sans que ce soit époustouflant, juste de bons moments. J'ai noté ici la patte d'un poète autant que celle d'un conteur marqué d'anticonformisme.
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Le châtiment de Prométhée et autres fariboles

« Le châtiment de Prométhée et autres fariboles » de Karel Čapek. On trouve ici un ensemble de nouvelles joyeusement anachroniques, ironiques, sarcastiques sans jamais être cruelles ni idiotes. Il faut une solide culture classique pour apprécier pleinement cet ouvrage, sans la connaissance des mythes originels, on perd beaucoup du sel de l’écriture. Le style est fluide, la traduction impeccable... pour faire un parallèle, il s’agirait de court-métrages d’époque dialogués par Audiard, vous voyez le genre ? De plus, le regard sur les travers humains est d’une actualité mordante... un gros coup de ♥️ pour moi.
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Le météore

Un homme, victime d'un accident d'avion, tombe littéralement du ciel. Il est admis à l'hôpital dans le coma, non seulement gravement blessé, mais aussi manifestement atteint d'une cirrhose alcoolique et de la fièvre jaune. Sa fin est proche et il n'a sur lui aucun papier : on ne connaît donc ni son identité, ni sa nationalité, ni la raison pour laquelle il a décidé de voyager en avion privé alors que cette partie du monde est traversée par un cyclone et que tous les vols ont été annulés. Des infirmières, un jeune médecin prétentieux et chevelu, un chef d'internat assez âgé, un chirurgien impatient, une religieuse compatissante, un voyant philosophe et un poète se relaient à son chevet.

A tour de rôle la religieuse, le voyant et le poète vont imaginer la vie de cet homme et les raisons pour lesquelles son parcours s'achève ainsi, solitaire dans un lit d'hôpital. Ces raisons, ils les rêvent, les déduisent, les ressentent, les expriment en fonction de leur personnalité propre, de leur philosophie, et de leur conception de l'art. Le météore est un livre à la fois agréable à lire et point trop facile. L'auteur y développe à travers trois points de vue différents (compassion et foi/philosophie/art littéraire) la destinée humaine dont l'inconnu (monsieur X), déserté de toute conscience et de tout souvenir, est le représentant idéal, parce que sans visage : un support vierge offert à la réflexion et aux ressentis de ceux qui l'accompagnent dans son agonie.

Et voilà que ces trois points de vue, tout en étant différents, ne s'excluent nullement, mais s'enrichissent mutuellement.

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Karel Capek est un auteur tchèque extrêmement important né en 1890 et mort en 1938. Opposant au nazisme qu'il a tourné en ridicule dans son roman "la guerre des salamandres", il est mort d'un oedème pulmonaire quelques temps avant son arrestation qui avait été programmée par le régime.



J'ai beaucoup d'admiration pour Capek : son imagination, sa rigueur et sa lucidité n'en faisaient pas un piètre adversaire pour le régime nazi et il est compréhensible qu'il ait été inscrit en priorité sur la liste des intellectuels à éliminer.



Il écrivit en 1920 une pièce de théâtre intitulée "R.U.R" qui le fera connaître du monde entier et dans laquelle il s' interrogea sur l'avenir d'une humanité livrée aux robots.

Et je cite Wikipedia : "Le terme robot apparaît pour la première fois dans la pièce de théâtre (science-fiction) de l'auteur Karel Čapek : R. U. R. (Rossum's Universal Robots). Le mot a été créé par son frère Josef à partir du mot tchèque « robota » qui signifie « travail, besogne, corvée".
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Le météore

J'ai déjà lu Hordubal et Une vie ordinaire de l'auteur tchèque Karel Capek (1890-1938), deux expériences de lecture qui m'ont laissé un sentiment mitigé : intrigant certes, mais pas tout à fait à la hauteur. C'est aussi le sentiment que j'ai de ce roman. Capek a écrit Meteor en 1934. L'intrigue est assez simple : dans un hôpital repose un homme grièvement brûlé dans le coma, il était passager dans un petit avion qui s'est écrasé dans une tempête, « comme un météore » ; on ne sait rien d'autre sur l'homme. Le roman lui-même offre des tentatives de reconstruction de la vie du patient X. Cela se fait de quatre manières différentes. En premier lieu par un chirurgien qui travaille par déduction, mais qui change constamment d'avis. Vient ensuite un infirmière-sœur, qui fait un rêve dans lequel le patient X raconte l'histoire de sa vie. Il appartient alors à un clairevoyant de remplir la biographie de l'homme en se basant sur des intuitions raisonnées. Et enfin, un écrivain professionnel maquille la vie aventureuse du patient X.

Très vite dans le roman, Capek offre la clé avec laquelle il faut débloquer cette histoire intrigante : l'homme fait constamment des tentatives convulsives pour saisir la réalité : « Justement, cette réalité est si terriblement importante pour moi. C'est pourquoi je l'invente, c'est pourquoi je dois continuer à inventer, pour la saisir. Ce que je vois ne me suffit pas, je veux en savoir plus… et c'est pourquoi j'invente des histoires. »

Cela se produit donc quatre fois dans ce livre. Les constatations empiriques du chirurgien semblent se contredire. La narration du rêve de la sœur est pour le moins intrigante, notamment parce que la narratrice elle-même indique les questions que soulève son rêve, et aussi comment elle sait trop bien qu'elle a inconsciemment construit sa narration. Le clairvoyant, quant à lui, apporte une approche très philosophique qui interroge la façon dont nous essayons de nous faire une image de la réalité ; son plaidoyer pour une approche totale est très proche de ce que nous entendons aujourd'hui par « holisme ». Mais enfin il y a l'écrivain : il laisse son fantasme prendre le dessus jusqu'à l'absurde. Cette partie m'a le moins plu, car trop de désordre verbeux, allant dans tous les sens.

Ainsi, vous pouvez mieux lire ce livre comme une exploration philosophique de la relation entre représentation et réalité, une réflexion sur la question de savoir ce qu'est la vérité. Capek semble viser le relativisme complet, mais on aurait tort de le placer dans le camp des relativistes purs et durs, il ne le commente pas vraiment. Tout ça est fascinant, bien sûr, mais Capek m'a certainement perdu dans la partie étendue de l'écrivain : vous pouvez voir cela - comme certains autres critiques l'indiquent - comme une ode à la fantaisie, mais pour moi, c'est définitivement allé beaucoup trop loin. Les nombreux rebondissements archaïques et l'utilisation fréquente du mot ‘n’ nuisent également au plaisir de la lecture. Comme dit, un verdict mitigé.
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Lettres à Véra

Après avoir lu « L’année du jardinier » et « La guerre des salamandres », j’ai voulu connaître de manière plus intime qui était véritablement l’homme, l’auteur de ses ouvrages, passionné de jardinage et un des derniers écrivains à avoir vu plus loin que la science de son temps, Karel Čapek.



Dans ce livre, « Lettres à Věra », on découvre un Karel Čapek fasciné par une jeune fille, qu’il appelle « mon amazone ». Il s’agit de Věra Hrůzová (1901-1979).

Avant d’écrire son roman « La guerre des salamandres », Čapek (1890-1938) était déjà un homme de lettres célèbre, alors que Věra faisait sa dernière année d’école de commerce.

Ils vont faire connaissance dans le salon littéraire privé d’une écrivaine en 1920 à Prague…

« Je dois vous voir. Si vous ne venez pas, ce sera terrible, je ne saurai quoi faire ».

Les lettres adressées par un des plus grands écrivains tchèques à cette jeune fille qui lui a fait tourner la tête, sont recueillies dans ce livre qui témoigne d’une passion aussi violente que compliquée… Pendant longtemps, non seulement les lecteurs ordinaires, mais aussi les spécialistes de Karel Čapek n’avaient pas la moindre idée de l’existence de cet amour secret de l’écrivain.

C’est Věra Hrůzová en personne, qui vers la fin de sa vie, a sorti du tiroir les lettres que Karel Čapek lui avait adressées. Au fur et à mesure de la lecture de ces courriers, datés du 27 décembre 1920 au 24 février 1931, c’est toute la personnalité et la destinée de Čapek que l’on découvre.



Dans les premières années de leur relation, ses lettres commencent tour à tour ainsi : « Ma Věra très estimée »,

« Ma Věra unique », ou plus simplement « Chère Věra » et se terminent par : « Votre dévoué », « Votre serviteur »,

« Avec tous mes respects » « Bien à vous », « Bises », « Je vous embrasse, ma chère Věra », « Avec un grand amour ».

Ces premières lettres sont belles, pleines de passion et de désir, mais on remarque que les mots choisis sont tout en retenue, en délicatesse. Karel Čapek est pudique.



On sent que Karel est vraiment tombé amoureux de cette jolie jeune fille aux yeux clairs et à la mèche rebelle, qui pratique l’équitation et joue très bien au tennis. Malheureusement, il dispose de peu de temps à consacrer à Věra pour des RDV, et lui demande de le pardonner.

On le suit dans ses activités. Il est très occupé avec les répétitions de sa pièce « R.U.R. » (Rossum’s Universal Robots), sur les robots, au Théâtre national de Prague.

« Je suis pourchassé par le temps ; ce n’est même plus tenable ». Il exprime à Věra sa tristesse, mais en même temps, il a peur de mettre en péril sa vie créative en s’attachant trop à elle !



On découvre un écrivain très travailleur, qui a peu de temps pour lui-même, mais qui, en même temps n’aime pas qu’on le plaigne. « Dois-je continuer de gâcher ma jeune vie pour la simple raison que j’ai eu la chance de rencontrer le soi-disant « succès » ? »

En parallèle de ses créations littéraires, K. Č. écrivait aussi des articles pour « Lidove noviny », le quotidien de la ville de Brno en Moravie, tribune de l’intelligentsia tchèque, dont il était l’un des principaux porte-paroles.

Parfois, on rencontre, avec étonnement, des mots et des expressions en français dans le texte de ses lettres :

« Passons dessus », « une sensation un peu gênante »,

« compris ? », … Il faut dire que Karel Čapek avait été étudiant à l’université à Paris, qu’il est un traducteur brillant et l’auteur d’une anthologie de la poésie française qu’il présenta aux lecteurs tchèques dès 1920 !



A la lecture de ces lettres, on comprend que Čapek était aussi doué de beaucoup d’imagination.

Bien souvent, il lui fallait compulser des ouvrages scientifiques de façon à éviter de commettre des erreurs ou d’écrire des approximations. Dès 1922, il avait déjà prévu, dans son roman « Krakatit », le danger que représente pour le monde l’abus de l’énergie nucléaire.

En écrivant le livre, Karel Čapek devait déjà connaître de nouvelles théories scientifiques, parmi lesquelles les transformations de Lorentz et la théorie de la relativité d’Einstein.



De son métier d’écrivain, Čapek dit qu’il est plutôt sérieux : « On doit se démener fort tous les jours, comme un tailleur très prisé, et même le dimanche ! ».

En plus de ses travaux d’écriture, et de répétitions de pièces de théâtre, Karel Čapek est obligé de satisfaire souvent à des déplacements professionnels, y compris à l’étranger.

Mais toute cette charge de travail et ce rythme effréné vont affecter gravement sa santé.

Au début mars 1923, il écrit à Věra qu’il est malade et qu’il a choisi d’aller se reposer en Italie.

Il se sent très mal psychiquement. Il se reproche de n’avoir pas vécu à un rythme plus lent.

En juin 1923, il est de retour à Prague… Pendant sa

« retraite » italienne, il a écrit des « feuilles d’Italie », et dans sa lettre, il demande à Věra si elle pense qu’il doit les publier, comme l’y invitent certaines personnes de son entourage. Une grande majorité de ces lettres a été écrite entre 1921 et 1923, soit la période durant laquelle la relation entre Karel et Věra était la plus intensive.



Mais au début juillet de 1923, il répond à un courrier de Věra, qui lui annonçait qu’elle comptait se marier ! Il avait ainsi appris brutalement qu’il n’était pas son seul prétendant ! Il y a probablement eu une incompatibilité d’humeur entre un écrivain qui passait son temps à écrire et une jeune fille qui ne demandait qu’à vivre et à profiter de la vie !



En septembre 1923, Karel Čapek, furieux, lui écrit une lettre dans laquelle il insère un passage en français, réagissant au fait que Věra prépare sa lingerie de mariage : « … votre linge endiablé, le voile impudique qu’une nuit un autre déchirera, ah, c’est trop pour moi ; et vous, insensée, vous me parlez de ce qui n’est plus pour moi qu’un rêve furieux et impossible, je vous hais. » Il était donc très déçu et malheureux de savoir qu’elle avait un autre homme dans sa vie, et pendant un certain temps, il manifestera d’ailleurs une certaine réserve vis-à-vis de Věra. Sa douleur avait éclaté et il a donc écrit ce passage en français, à l’issue duquel il a encore ajouté un petit paragraphe dans lequel il explique : « Voilà, je vous écris ça en français parce qu’en tchèque je l’aurais écrit beaucoup plus vulgairement. »



Et dans ce courrier, en même temps, il lui exprime ses difficultés à terminer « Krakatik », où par moments, il se moque de nobles sentiments humains comme l’amour.

Il faut dire que l’héroïne de ce roman, Wille, pratique l’équitation et joue très bien au tennis, tout comme Věra ! C’est bien d’elle dont il s’est inspiré pour créer ce personnage !



En octobre 1923, alors que Věra va se marier, il lui écrit qu’il lui souhaite sincèrement le meilleur.

A compter de ce moment, il lui écrira encore, mais de façon plus espacée, et ses lettres commenceront par « Madame Věra » ou « Madame », tout simplement. Mais il restera toujours attentif et respectueux envers elle. En fait, Karel Čapek est romantique. Pour preuve, il offre à Věra, par sa lettre de Noël 1923, « un petit bouquet de gentianes et d’amarantes qui ne fanent pas. »

Věra, elle-même, bien que mariée, continue de lui répondre et lui enverra même une splendide photo-portrait.



J’ai trouvé intense le contenu de ces lettres. Elles sont écrites dans un style souvent assez décontracté, tantôt intimiste, tantôt jovial, empreint d’un certain humour, aussi. Même si ce n’est pas une œuvre littéraire, ce livre qui rassemble ces nombreuses lettres, reste de la littérature. C’est un beau texte, qui nous apprend beaucoup sur la vie professionnelle de l’auteur, sur les questions qu’il se posait, sur son caractère et ses sentiments.

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Lettres d'Angleterre

Quelle belle surprise ! Merci à Masse critique et aux éditions LaBaconnière de m’avoir permis de découvrir Karel ČAPEK et ses « Lettres d’Angleterre » dont la première édition remonte à 1924.

J’avoue que j’avais quelques craintes avant d’ouvrir cet ouvrage ; les récits de voyage sont, hélas, trop souvent ennuyeux voire rébarbatifs.

Ici c’est tout le contraire, ČAPEK utilise l’humour, la tendresse, l’ironie, la dérision, le dessin, l’auto-dérision (appliquée à lui-même, à ses compatriotes tchèques et aux continentaux, bref à tous ceux qui n’ont pas la "chance" d’être grands-bretons.) sans jamais une once de méchanceté.

Ce court livre est très moderne dans son écriture ainsi que très actuel. Par exemple, j’ai retrouvé dans les pages consacrées à Édinburgh ou à l’île de Skye (« Terra Hyperborea »), écrites il y a plus de 90 ans, le même « esprit des lieux » que celui que j’ai ressenti lorsque je les ai visités en 2016.

Un parfait livre de détente à travers lequel on retrouve l’humour tchèque.
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Lettres d'Angleterre

Ces Lettres relatent le voyage que fait le journaliste tchèque Karel Capek en Angleterre, en Ecosse, au Pays de Galles et (à peu de choses près) en Irlande en 1924 : Lettres, parce qu’elles se présentent sous la forme de textes envoyés au journal praguois Lidové Noviny au cours de ce séjour. Ecrites à destination des lecteurs de ce quotidien lu par l’élite culturelle, leur ton est à la fois léger, amusant et faussement naïf. Capek, qui avait déjà fait de nombreux voyages mais dont c’était le premier sur les îles Britanniques, rend compte un peu en vrac de ses observations : sur les policemen londoniens « semblables à des dieux », sur les arbres centenaires dont il suppute qu’ils ont une grande influence sur le torysme anglais, sur la morosité des dimanches, la circulation dans la capitale ou encore sur les joueurs de cornemuse. Peut-être, s’il était envoyé aujourd’hui en voyage, Capek ferait-il le choix de faire son récit sous forme de story Instagram.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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