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Critiques de Karel Capek (175)
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Contes d'une poche et d'une autre poche

C'est la première fois que je lis Karel Capek, écrivain tchèque né en 1890 et mort à 48 ans, mais j'ai retrouvé dans ces quarante-huit courtes nouvelles le genre d'humour, souvent basé sur l'absurde, de nombre d'écrivains tchèques. Ces "contes" s'enchaînent d'un narrateur à l'autre, que celui-ci soit commissaire, brigadier, juge, ou une fois même écrivain. Ils pourraient relever du genre policier puisqu'il est question d'énigmes, de disparitions et d'enquêtes, mais Capek, en fin observateur, en mêlant à la fois l'humour et la satire, tout en conservant sa part d'empathie, nous emmène vers une réflexion sur la justice, à notre échelle d'humain ordinaire, pétrit de défauts. Le dernier conte ne s'intitule pas : "La part ultime d'humanité" ? Deux de mes contes préférés : "Les pas dans la neige" et "Le chrysanthème bleu".
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Tableaux hollandais

Un petit livre qui vous fera voyager le sourire au coin des lèvres, grâce au talent d'observation et à la plume délicieusement fine et acide Karel Capek. Ecrit dans la première moitié du XXe siècle, l’auteur y décrypte les paysages, les mœurs et les physionomie des néerlandais, sans oublier les vaches et les polders, avec humour et acuité, pour aborder peu à peu des questions plus générale sur l’état du monde et le tourisme.
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La maladie blanche

Ecrite en 1937, cette pièce de théâtre est terriblement actuelle. Karel Capek y décrit un pays sur lequel plane deux menaces : d'une part, une maladie horrible décime les plus de 45 ans qui pourrissent vivants dans d'atroces souffrances ; d'autre part l'imminence de la guerre tant désirée par le Maréchal, un dictateur qui use de la propagande pour convaincre son peuple que le Mal réside dans les pays qu'il compte agresser. Un jeune médecin, Galen, dont le nom fait certainement référence à Galien, un des fondateurs de la médecine occidentale, semble avoir découvert le remède à la terrible maladie blanche. Or, il ne consent qu'à soigner les indigents. Il ne traitera les puissants et les riches qu'à la seule condition qu'ils renoncent à la guerre, à fabriquer des armes ou du moins qu'ils contribuent dans la mesure de leurs possibilités. « Je ne suis pas un homme politique, mais en tant que médecin, j’ai le devoir de me battre pour chaque vie humaine, n’est-ce pas ? C’est simplement le devoir de tout médecin d’empêcher la guerre ! » Galen a l'expérience de la guerre en tant que médecin, il a vu la souffrance et la mort de milliers de personnes. Pour lui, il n'y a aucune gloire à retirer de la guerre qui ne bénéficie qu'aux puissants et aux riches. Décrit comme naïf, le pauvre Galen tient bon (on notera qu'il n'a pas été soumis à la torture, ce qui dans la réalité serait vite arrivé). J'ai écouté cette pièce de théâtre dans l'émission "Le Feuilleton" de France Culture. J'avais fait une précédente tentative avec une roman que j'avais déjà lu, et j'avais beaucoup apprécié. Contrairement aux audio-livres, les livres sont adaptés pour se prêter au format du feuilleton. Dans le cas de La maladie blanche, je pense que le texte n'a pas eu besoin d'être tronqué, mais J'avoue que je n'ai pas la pièce sous les yeux pour confirmer mon propos. Voici le lien, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-maladie-blanche-de-karel-capek



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La fabrique d'absolu

Les éditions La Baconnière ont eu la bonne idée de rééditer en 2020 La Fabrique d’Absolu, de Karel Čapek, basée sur une traduction certes ancienne, mais revue avec des noms propres non francisés, ce qui est appréciable ! Il y est question de l’invention d’une machine révolutionnaire, le Carburateur…

L’ingénieur Marek met en vente l’appareil qu’il vient d’inventer : le Carburateur, capable de produire beaucoup d’énergie à partir de peu de matière et sans produire de déchets : une révolution en perspective !

Pas de déchets, certes, mais la combustion provoque la libération de l’Absolu, c’est-à-dire d’une puissance divine, ce qui fait que l’ingénieur Marek s’inquiète des conséquences de son invention, ce qu’il partage avec l’industriel Bondy, sur le point de développer le Carburateur à grande échelle.

Ce qui était à craindre se réalise et l’Absolu devient rapidement incontrôlable. Il répand la foi sur toutes les personnes qui s’en approchent, avant de prendre lui-même le contrôle de la production des biens.

Ce livre est d’une grande richesse de thèmes : la recherche du profit, celle de la production d’une énergie limitée, les méfaits du progrès, l’intolérance, les dangers du fanatisme religieux et in fine, l’absurdité de la guerre. Ce livre est également très humoristique, comme l’illustre ce passage où l’ingénieur Marek et l’industriel Bondy consultent le Cardinal avant de produire le Carburateur.

Ecrit en 1922, ce récit dystopique conserve une grande actualité. Les thèmes sont universels et certains passages font penser aux dérives attendues de l’Intelligence Artificielle ou à notre quête de société d’abondance. L’auteur est fidèle à sa ligne « humaniste ».



Ma dernière rencontre avec Karel Čapek date de la lecture de La maladie blanche, un autre roman dystopique écrit 15 ans plus tard, qui a retrouvé une grande actualité avec l’épidémie de Covid-19, et qui est à mon sens supérieur à La Fabrique d’Absolu. Ce dernier aurait gagné à être quelque peu raccourci pour être plus incisif. Il confirme néanmoins qu’il faut relire Čapek, un grand écrivain du XXème siècle.


Lien : https://etsionbouquinait.com..
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La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn

La signature des accords de Munich (29-30 septembre 1938) est un choc terrible pour Karel Čapek. Malade, épuisé, harcelé par les pro-nazis mais refusant l'exil, il se réfugie dans l'écriture de la Vie et l'oeuvre du compositeur Foltýn, une biographie fictive. Il meurt d'une pneumonie le 25 décembre 1938 avant d'avoir pu terminer son roman. Les dernières pages ont été complétées par son épouse Olga d'après ses notes et leurs conversations. le livre est publié en 1939. Il fait réfléchir sur la vérité et le mensonge dans la vie et dans l'art, sans jamais ennuyer.



Qui était Bedrich Foltyn ? Un génie incompris ? Un poseur vantard ? Un malade mental ? Un escroc ? Un merveilleux imbécile ?

Cette biographie fictive posthume est construite chapitre après chapitre, comme une instruction judiciaire. Sont appelés à témoigner tous ceux qui l'ont connu.

Dès le premier chapitre, constitué du témoignage d'un ancien camarade de lycée, devenu juge et qui refuse de le juger, on comprend que Béda Folten (nom qu'il s'est choisi) voulait de toutes ses forces être reconnu comme un artiste. Il est très timide, s'effondre quand il lui faut réciter quelque chose en public et en même temps il prend la pose de l' artiste romantique avec ses longs cheveux blonds flottant sur ses frêles épaules et ajuste un lorgnon, pour se distinguer du troupeau. Il s'imagine alors sous les traits du dieu Dionysos et son camarade, un rustaud qui écrit des vers, sous ceux d'Apollon. Et ils parcourent la ville «  pour entrevoir, le cœur battant, par une fissure de la porte, la lueur rouge de l'antre de Vénus ». Tout au long de sa vie, Foltyn restera obsédé par l'idée d'être le compositeur d' un opéra, musique et livret, avec le personnage biblique de Judith, la femme fatale, comme héroïne. Et il fera tout pour y arriver. Le récit tragi-comique est truffé d'allusions à un romantisme échevelé wagnérien, plein de nymphes farouches et de ménades déchainées.

Les neuf narrateurs ont tous une opinion. Elles se recoupent, divergent et complexifient la propre opinion du lecteur. On s'amuse beaucoup car chacun des témoins à son petit caractère, sa façon de parler, de se comporter. Et chacun a son point de vue sur l'art et les artistes. Les témoignages sont parfaitement réalistes avec des détails savoureux et une légère ironie. le point de vue de Čapek lui-même est introduit tel le cheval de Troie dans un des neuf témoignages.



A la fin les mots d'Olga Scheinpflugová, la veuve de Čapek, sont inestimables. Derrière son texte, apparaît un homme qui parle de ses personnages comme s'il s'agissait d'êtres vivants « avec des yeux brûlants et avec cette expression particulière qui embellissait son visage dès qu'il parlait de l'art. ».
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La guerre des salamandres

J'ai été très surprise par cette lecture car je ne m'attendais pas du tout à ça et la surprise a été non seulement agréable mais en plus j'ai trouvé aussi une profondeur, un humour et une histoire qui m'ont énormément plu.



Ainsi, je m'attendais à une écriture ciselée d'un intellectuel tchèque un brin philosophique et je me suis retrouvée avec un texte de science-fiction avec beaucoup d'ironie et de projets visionnaires confinant à l'absurde pour mieux montrer les limites de certains systèmes et la dérision de toute entreprise humaine. le livre a été écrit en 1935. C'est donc un des premiers livres de science-fiction et l'absence de codes donne vraiment un ton et une liberté très appréciables.



Karel Capek est aussi connu pour être celui qui a popularisé le terme de robot (inventé par son frère) et voulant dire “travailleur” dans sa pièce de théâtre R.U.R. écrite en 1920 et donc 30 ans avant le cycle des robots d'Asimov. Je vais essayer de la lire rapidement car j'ai adoré la guerre des salamandres et je veux voir comment il a pu parler des robots (déjà le fait que ce soit une pièce de théâtre me plaît).



Je ne dirai rien de plus de l'intrigue car une bonne partie du plaisir de lecture vient de la liberté d'imagination de l'auteur qui arrive à nous surprendre presque à chaque page, si pas dans l'intrigue à proprement parler, dans tous les détails qu'il donne et dans les chemins de traverse qu'il emprunte.



Ainsi, non seulement l'imagination et le fond est d'une liberté rare mais la forme de la narration est aussi incroyable libre, très bien retranscrite par l'édition de Cambourakis : on a des extraits de journaux, un jeu sur les polices pour les titres de journaux, des lettres anciennes, des notes de bas de page toutes très cocasses et des procès-verbaux, des sources tronquées.



Le livre est divisé en 3 parties distinctes et très différentes, ayant chacune leur intérêt et leur spécificité. J'aime beaucoup le dernier paragraphe qui est tout aussi improbable et qui explicite très bien la pensée de l'auteur et aussi la force créatrice.



Karel Capek met le doigt sur tous les dysfonctionnements de la société mondiale dans laquelle il vit et c'est un plaisir de le lire avec de plus le recul de l'histoire qui conforte son analyse.



Bref, une excellente lecture, d'autant plus appréciable qu'elle m'a vraiment prise par surprise. Les sujets sont traités avec beaucoup de légèreté, un humour qui épingle les hypocrites et cloue au piloris l'esclavage, le nationalisme et le capitalisme

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La maladie blanche

« La maladie blanche » (tchèque : Bílá nemoc) est une pièce allégorique de Karel Čapek (1890-1938) écrite en 1936 et mise en scène pour la première fois en janvier 1937 quelques mois avant que les accords de Munich ne cèdent la région frontalière de la Tchécoslovaquie à l'Allemagne nazie. Aujourd'hui, elle reste d'une sombre actualité.



Un terrible virus extrêmement contagieux venu de Chine, une sorte de lèpre, s'abat sur l'humanité. Il touche uniquement les personnes âgées de plus de quarante-cinq ans. Les plus éminents spécialistes représentés par le pédant Pr Sigélius échouent à trouver un traitement. Alors ils se contentent de donner de la morphine à ceux qui peuvent la payer. Et ils scrutent anxieusement dans leur miroir l'apparition des premiers symptômes. Pourtant le Dr Galén, un modeste médecin généraliste qui soigne les indigents a trouvé le remède miracle. Mais, il refuse de révéler son contenu au Conseiller d'Etat Sigélius à moins que toutes les nations ne s'engagent à signer un pacte de paix éternelle. Or l'État est sur le pied de guerre et la foule galvanisée s'apprête à suivre son Maréchal, ivre de puissance et de gloire...



J'ai écouté l' adaptation de cette pièce en podcast. Je vous recommande chaudement ce feuilleton radiophonique en 4 épisodes de 28mn.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-maladie-blanche-de-karel-capek
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La maladie blanche

« Je ne laisserai pas s’étendre ici cette peste pacifique. »

« Une paix éternelle? C’est un crime. »

« Renoncez à la richesse. Devenez pauvre pour pouvoir guérir. »

Le livre est un pamphlet puissant grâce aux phrases assassines que l’auteur distille dans ses discours.

Les trois maximes ici sont tout simplement extraordinaires de cynisme et en même temps quelle utopie incroyable à laquelle on ne peut croire non plus.

C’est tout simplement génial et c’est à rapprocher d’Ibsen avec « un ennemi du peuple »
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La guerre des salamandres

Karel Čapek (1890-1938) a écrit cette fable extraordinaire en 1935 dans un contexte particulièrement menaçant. Ce livre est considéré comme un chef-d’œuvre satirique dystopique, d'actualité (à l'époque) prémonitoire (maintenant) et diablement intemporel. Tchèque et universel. Le livre raconte la découverte (Livre I), l'exploitation des salamandres, leur prise de pouvoir totalitaire (Livre II) et enfin la guerre qui s'en suit contre les hommes (livre III). Il se termine, en guise de morale, par un dialogue entre l'auteur et sa conscience.

C'est un livre dense et protéiforme, plein de détails amusants et de parodies féroces.



Livre I

Le roman de Čapek débute comme un récit d'aventures maritime. Un narrateur anonyme raconte comment le capitaine J. van Toch, un vieux loup de mer tchèque qui se fait passer pour hollandais a amarré au large d'une île isolée de l'océan Indien, à la recherche de perles. Son équipe de plongeurs cinghalais refuse de chasser des perles dans la Baie du Diable car on y rencontre des créatures noires de plus d'un mètre de longueur. le capitaine van Toch découvre bientôt que ces créatures diaboliques sont plutôt dociles, amicales et très intelligentes. Et puis qu'elles raffolent des huîtres. Mais elles ont bien du mal à les ouvrir avec leurs petites griffes. Alors ce bon Capitaine a une fameuse idée. Il leur donne de petits couteaux en échange de perles. Il leur apprend aussi à parler et puis bientôt les équipe de harpons pour éloigner les requins, leurs seuls et uniques ennemis naturels. Alors qu'il est en congé dans sa Tchécoslovaquie natale , le capitaine Van Toch est interviewé par deux journalistes désespérés en quête de scoop. Ils lui suggèrent de rechercher un soutien financier pour l'achat de son propre bateau auprès d'un Tchèque nommé GH Bondy basé à Amsterdam. Celui-ci est un « capitaine d'industrie » que Van Toch a bien connu dans son enfance et qu'il intimidait alors en raison de ses origines juives. Quelques années après cette rencontre fatale, la population des salamandres explose et GH Bondy à la tête du « Syndicat des salamandres », annonce son programme dans un discours exalté : il exploitera impitoyablement les salamandres géantes, les élèvera et les vendra comme esclaves. Les salamandres seront désormais utilisées pour construire des sous-marins et entraînées pour protéger les rivages des pays qui les auront achetées.



« Messieurs, c'est avec regret que je conclus le chapitre qu'il me sera permis d'appeler vantochien ; nous y avons dépensé ce qu'il y avait en nous-mêmes d'enfantin et d'aventureux. Il est temps de quitter ce conte de fées avec ses perles et ses coraux. Sindbad est mort, Messieurs. La question se pose : que faire à présent ?"

Appendice : la vie sexuelle des salamandres





Livre II

Nous faisons connaissance avec Povondra le très fier portier tchèque de Bondy. C'est lui qui a introduit le vulgaire Van Toch chez Monsieur Bondy. Depuis Povondra a décidé de collectionner tout ce qui se rapporte aux salamandres. C'est par le biais d'articles qu'il a soigneusement archivés que nous apprenons l'évolution des créatures. Les parodies s'enchainent, de plus en plus terribles et toujours très ludiques. Austères compte rendus scientifiques, controverses universitaires, procès verbaux de conseils d'administration, articles de journaux sérieux ou manchettes à sensation du monde entier. Ces articles sont parodiés avec un souci du détail époustouflant y compris dans le graphisme et la calligraphie. Ils sont aussi entrelardés de slogans publicitaires désopilants. Journalistes, hommes politiques, scientifiques s'expriment et en prennent pour leur grade. Ces experts vaniteux persuadés d'avoir raison ont en commun d'être instruits et de s'adresser aux masses. On plaint d'abord ces pauvres petites créatures exploitées avant de prendre conscience que nous sommes nous aussi piégés et manipulés.



« -Justement, grommela M. Povondra inquiet. Une fois qu'elles se mettront à se défendre, ces saletés, ça ira mal. C'est la première fois qu ‘elles font ça...Bon sang, ça ne me plaît pas. Povondra eut une hésitation.

-Je ne sais pas...mais peut-être je n'aurais tout de même pas dû le faire entrer chez M.Bondy, ce capitaine. »



Livre III

Les salamandres, devenues trop nombreuses sont désormais menées par un chef (le Chief Salamander) et attaquent les littoraux humains pour les transformer en prairie marine : la guerre entre les deux races a commencé. Chaque puissance petite ou grande a une solution. Français, Anglais, Allemands, tout ce beau monde passe à la moulinette. Dans le chapitre der Nordmolch, l'auteur fait de la salamandre du Nord la plus noble des variétés de l'espèce. Elle a un besoin bien légitime d'espace vital. Deux nouveaux personnages apparaissent, l'auteur et sa conscience. Ils discutent de la situation immédiate et future.

« Et ensuite ?

-Je n'en sais pas plus long. »



Ce livre ludique et stimulant est d'une richesse stupéfiante. Les pistes d'interprétation sont multiples et la fin est ouverte.

Bref à lire et à relire.



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La guerre des salamandres

Karel Capek est un écrivain tchèque 1890/1938.

livre proposé pour la réunion de février du Club de lecture.

La guerre des salamandres est publiée 1936 . L'Europe vit la période de tension de l'entre-deux-guerres et la montée du régime nazi.



Jan VanToch, un vieux capitaine, rencontre des salamandres géantes. Ils "sympathisent" . Il leur donne des couteaux pour se défendre contre les requins, elles lui donnent des perles. Pour développer le commerce des perles il apporte l'affaire à l’entrepreneur GH Bondy. Après la disparition de Van Toch, Bondy abandonne le marché des perles et développe l'exportation des salamandres comme main d’œuvre dans de nombreux pays. Les salamandres devenues très nombreuses et puissantes se révoltent. Pour augmenter leur surface de côte elles inondent les continents. Les humains déclenchent une guerre qu'ils perdront.



Le ton d'une grande partie de l'ouvrage est assez léger, avec parfois de l'humour (la starlette et le yacht). La dernière partie est beaucoup plus sombre.Dans le dernier chapitre l'auteur discute avec sa conscience.



L'ouvrage n'est pas qu'un roman de science-fiction , il est surtout une critique des années 30.

Povondra, personnage modeste, prendra conscience de la situation désastreuse engendrée par l'exploitation des salamandres. Portier de la maison de GH Bondy il est celui qui a introduit Van Toch auprès de Bondy. Devant les résultats financier dus au travail des salamandres, il s'enorgueillit, à plusieurs reprises, du rôle qu'il y a joué " le commerce des salamandres...c'est grâce à moi que cela arrive.....c'est moi qui ait fait entrer le capitaine chez M. Bondy". Mais à la fin quand le monde s’effondre il se repent :" je voudrais seulement que ces enfants me pardonnent."



La science-fiction n'est pas mon genre littéraire préféré. Dans le même esprit j'avoue préféré "la ferme des animaux".
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La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn

« La vie et l’œuvre du compositeur Foltýn » est un roman court de Karel Čapek (1890-1938). En seulement 120 pages, il nous conte la vie d’un gamin pragois d’origine modeste, qui n’est pas doué pour un sou pour les études, et qui pour exister et faire illusion, se prétend être un Artiste avec un grand « A », pianiste de talent et compositeur de génie, qui montrera un jour ce dont il est capable.

Au début du roman, on croit avoir droit au portrait caricatural d’un personnage factice, stérile et névropathe, mais non. Čapek joue comme à son habitude avec la nuance, et son écriture est pleine de subtilité. J’ai trouvé ce roman assez original, et singulier à bien des égards.



C’est un roman polyphonique. La vie du compositeur Foltýn y est reconstituée grâce à différents témoignages de personnes qui l’ont bien connu, ou simplement fréquenté. Chacun, tour à tour, -un ami de jeunesse devenu juge, sa logeuse, une ancienne camarade de lycée, un ancien voisin de pension, etc., brosse un portrait de Foltýn. Il apparaît comme étant flamboyant pour certains, et beaucoup moins brillant pour d’autres. Cette multiplicité de points de vue est intéressante, car elle nous permet petit à petit de cerner sa personnalité complexe, et nous amène à penser qu’il n’est pas quelqu’un de sympathique !



J’ai bien aimé le portrait qui est dressé de ce héros picaresque ! « C’était un jeune homme au long nez et à l’abondante chevelure, au menton rentré et faiblement dessiné, au cou de girafe, et avec une expression de suffisance peu commune dans ces yeux pâles. ».

Foltýn est ce qu’on appelle un « beau parleur » …

« Il pérorait sur l’art, il avait appris une douzaine de grands mots tels qu’intuition, subconscient, substance originelle et je ne sais quoi, et il en avait plein la bouche. » De plus, il se plaît à déclamer très fréquemment cette phrase, pour éblouir les personnes qu’il rencontre : « Le compositeur doit vivre à chaque minute dans l’angoisse de la création… »

Ces passages du roman prêtent vraiment à rire !



Foltýn se dit habité par une force créatrice terrible et irrésistible, mais ce qui lui manque gravement c’est l’inspiration. Il a envie de transcender son origine modeste pour devenir une personne de grande renommée, mais on va découvrir au fur et à mesure des témoignages toute l’étendue de son indignité ! Foltýn ne va pas hésiter à soudoyer nombre de personnes et à plagier plus talentueux que lui ! Son but dans la vie est de créer un grand opéra, « Judith », et il veut à n’importe quel prix exister aux yeux des autres pour un talent qu’il n’a pas, en privilégiant les apparences aux qualités réelles.



Et Karel Čapek nous amène avec ce roman à réfléchir sur l’art, et sur la notion du bien et du mal.

Pour lui, l’art est infiniment respectable, il est quasi d’origine divine, il demande le plus profond respect et une totale implication. Il donne une véritable leçon d’art à tous ceux qui veulent composer ou écrire.

« Foltýn était visiblement de ces artistes pour qui l'art n'est qu'une forme d'auto-expression et d'auto-accomplissement, une manifestation effrénée du moi. Je n'ai jamais pu admettre cette conception et je ne puis cacher que tout élément individuel constitue plutôt, selon moi, une profanation de l'expression artistique. »

« Le diable aussi se mêle de l'art et y fait ses contrefaçons. (…) Il tire son orgueil de la matière, de l'originalité ou du tour de force ; il n'est pas d'excès, pas d'exubérance qu'il n'attise de son souffle vénéneux, tout gigantisme et toute grandiloquence s'enflent de son orgueil impur et convulsif ; tout ce qui dans l'art est facilité, clinquant, complaisance, ce sont là les paillettes de sa vanité simiesque. Tout ce qui est imparfait, inachevé n'est que la trace hâtive de sa fébrile impatience et de son éternelle négligence ; toute forme fausse et prétentieuse est le masque emprunté sous lequel il dissimule vainement sa désespérante nullité… »



Au travers d’autres témoignages, que j’ai trouvés plus marquants encore, ceux d’un professeur d’université et de plusieurs musiciens, on en vient à comprendre combien Foltýn est un être faible, qui est totalement dépendant des autres… Un être pitoyable !



La fin du livre est assez déroutante, quand on sait que ce roman est posthume (paru en 1939, un an après la mort de l’auteur), et qu’il est théoriquement inachevé. Théoriquement, car on lit « Ici se termine le texte de Karel Čapek. ». Mais suit le témoignage de la femme de l’auteur, qui commence ainsi : « Plusieurs témoins devaient encore compléter les détails et les dépositions devaient apporter quelques éclaircissements sur la fin du compositeur Foltýn. » Et la suite est tellement bien écrite, semble tellement intégrée, qu'on a un doute passager... mais il semble que non, il est vraiment inachevé, c'est bien sa femme (qui a elle-même fait carrière comme écrivain, après celle d'actrice) qui a dû brosser la fin de l'histoire. L'effet est tout de même très étrange, car le livre était ancré dans le réel (à un moment, une note en bas de page précisait : "Texte établi d'après le sténogramme de la déposition de Mme Foltýnová").



« L’Art offre la possibilité de la vertu la plus noble comme de la bassesse et du vice les plus infâmes. »

Au travers de ce court roman, on ressent combien Karel Čapek est attaché aux belles valeurs humaines que sont la vertu, la sincérité, la droiture, et l’honnêteté !

En même temps, Čapek semble porter un regard humaniste indulgent, qui relativise les fautes et les écarts des êtres ! Les êtres pour lui sont tellement pétris de complexités, et il a tellement d’empathie pour ses personnages, qu’il semble nous dire qu’après tout on pourrait leur pardonner leurs égarements, et admettre qu’en tout être il y a certainement en définitive quelque chose de positif à retenir.



Un beau roman court de grande qualité d’écriture, que je recommande. 4/5.

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La guerre des salamandres

La guerre des salamandres /Karel Čapek

Une fois l’ancre de son Kandong Bandoeng mouillée devant la petite île de Tana Masa située sur l’Équateur à quelques milles à l’ouest de Sumatra, le capitaine Van Toch, après avoir râlé sur ce coin sinistre peuplé de sauvages Bataks, s’informe discrètement auprès du seul métis de l’île, un cubain-portugais, des possibilités de se procurer des perles, faisant toutefois officiellement commerce d’huile de palme. Le métis lui indique une baie, Devil Bay, où personne ne va et où les huîtres perlières doivent abonder. Seulement, tous les indigènes disent que l’endroit est peuplé de petits diables marins et de requins.

Il n’en faut pas plus à Van Toch pour tenter une expédition vers Devil Bay. Avec son équipage et deux plongeurs cingalais, il fait route vers la baie à la mauvaise réputation. Le premier plongeur ramène rapidement quelques huîtres contenant des perles, mais revient rapidement comme terrorisé, après avoir vu des petits diables ressemblant vaguement à des phoques et se déplaçant comme des pingouins, alors que le second a été attaqué et blessé par un requin. Les faits sont corroborés par Jensen membre de l’équipage qui suit les plongeurs dans un canot, et rapportés à Van Toch qui, le lendemain fait route vers Padang sur la côte de Sumatra où il fait envoi vers Amsterdam d’un petit paquet assuré pour une somme considérable. Il recrute un Dajak de Bornéo tueur de requin au couteau et retourne vivre à Tana Masa.

La suite est racontée soit par Van Toch, soit par divers intervenants faisant de Van Toch une légende qui aurait apprivoisé les « lézards » comme il les appelle, afin de récolter les huîtres perlières et faire sa fortune, grâce aussi à Shark le Dajak qui va faire un massacre au sein de la population de requins, facilitant le travail des « lézards ».

Et Van Toch veut aller plus loin : une fois le site de Devil bay épuisé, il veut se déplacer avec ses « lézards » en aménageant un navire affrété avec l’aide de promoteurs et continuer sa récolte de perles.

Peu à peu l’espèce de salamandre va proliférer et essaimer parmi les îles de la région. Elles vont acquérir des facultés étonnantes et faire la gloire du zoo de Londres qui a réussi en s’en procurer quelques-unes. Le monde va aller de surprises en surprises et les scientifiques s’en mêlent pour expliquer cette évolution ou mutation de la salamandre miocène. Selon leur théorie, c’est un lac salé d’Australie isolé qui serait le berceau de cette espèce qui mena ainsi une existence sporadique jusqu’à ce que l’on en capture deux sujets (des documents en attestent), qui finirent par s’échapper pour finir par réaliser une résurrection évolutive en d’autres lieux et notamment à Tana Masa.

Quoiqu’il en soit, lés salamandres rendent bien service et l’élevage intensif se développe un peu partout en bord de mer et un trafic et commerce illégal s’instaurent qui échappe aux autorités. À présent, il est certain que l’avenir des Travailleurs de la Mer, comme on appelle les salamandres, semble assuré pour des siècles.

Plus on avance dans cette histoire plus on songe à la traite des esclaves noirs dans les siècles passés. Et cela va même plus loin puisqu’une distinction va apparaitre entre peau noire originelle et peau plus claire de salamandre plus évoluée, une mutation apparue en Allemagne. Le top de la civilisation salamandrienne, c’est la salamandre nordique, claire et droite au crâne plus allongé… !

Plus de vingt milliards de salamandres dans le monde vont finir par poser des problèmes et la révolte gronde des deux côtés, humain et salamandrien avec des expéditions punitives de chaque côté ! Les salamandres vont peu à peu grignoter l’espace vital de l’Homme, car elles ont su laisser de côté tout ce que la civilisation humaine comporte de gratuité, de jeu, de fantaisie, et n’en ont adopté que le côté pratique, technique et utilitaire, pour offrir une piteuse caricature très prospère de notre civilisation. Et le bonheur alors ?

Jusqu’où iront-elles ?

Une uchronie étonnante et originale pleine d’imagination publiée en 1935, une fable, une parabole tout à la fois pleine d’humour et de malice, une fresque parfois burlesque, une parodie des genres, une allégorie de l’homme sans aucun doute.

Il faut reconnaître que la lecture des 400 pages de ce livre est rendue délicate pour ne pas dire fatigante pour les yeux par les changements fréquents de police, souvent minuscule dans la deuxième partie, se rapportant à des encarts, des digressions souvent parodiques concernant diverses remarques sur les salamandres.

Malgré cette remarque restrictive, un très bon livre d’aventures et de réflexions.





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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

Dans cette pièce de théâtre, écrite en 1920, l’un des pères de la littérature de science-fiction offre à l’homme un miroir gênant.



Dans sa pièce dystopique R.U.R, Karel Capek imagine l’invention des robots au service des humains. Non seulement ses robots existent désormais, mais, de surcroit, ils portent le nom qu’il a inventé pour eux ! En effet, “rob” vient de l’ancien slave et veut dire esclave et “robota” veut dire corvée en tchèque, voilà l’invention d’un mot révolutionnaire pour les siècles à venir… la classe quoi !



“Je veux réveiller la conscience de ceux qui n’ont pas réfléchi” écrivait le poète tchèque Vítezslav Nezval. Comme son collègue, Karel Capek est engagé à gauche et fait réfléchir sur son époque et n’aura de cesse de le faire jusqu’à sa mort en 1938 quelque semaines avant son arrestation planifiée par la Gestapo.



Ces robots, parfaits, dociles, sorte de vertige de l’hubris humain, ne sont ils pas une sorte de miroir tendu à l’homme ? Leur révolte face à leurs créateurs, ils la justifient ironiquement ainsi : “il faut tuer et régner pour être comme les hommes” que peut-on leur opposer ?



Plus que les robots, reprogrammés, c’est l’homme nouveau, concept en vogue dans l’entre-deux-guerre qu’il soit soviétique ou nazi, qui inquiète l’humaniste qu’est Capek. Un homme tout au service d’un collectif, dont l’humus intime pour reprendre le mot de Robert Musil, labyrinthe et toile de soie d’émotions n’est plus utile à la fonction productive.



Seul moyen d’empêcher la révolte unifiée des robots ? En faire des êtres de couleurs et de langue différentes, sorte de mythe de Babel revisité. C’est aussi le mythe Homérique que revisite Capek, Hélène Glory comme Hélène de Troie est le grain de sable dans la machine, celle par qui la guerre arrive.



“Vous comprenez, il est quand même plus agréable de donner des ordres que de travailler.” Le rêve d’une société se reposant sur la technique pour effectuer les tâches les plus ingrates, est aujourd’hui largement débordé, les robots prennent en charge nos activités industrielles, ménagères, mais aussi intellectuelles, récréatives et même affectives… Bientôt ChatGPT s’inscrira-t-il sur babélio ? Ou commenterons-nous ses oeuvres ?



Qu’en pensez-vous ?
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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

Voilà bien longtemps que je voulais plonger dans la lecture de "R.U.R.", l'origine même du mot Robot par le philosophe tchèque Capek.



Cette pièce, écrite en 1920, est superbement contemporaine. Dans une société où le profit dicte les lois, une entreprise décide de proposer des robots pour remplacer les ouvriers et ainsi, proposé une vie sans emploi où les biens seraient totalement gratuit.



Malheureusement, il suffit de 3 actes et de quelques années pour que tout parte de travers! Cette société utopique vire à la dystopie voire, au pire qui pouvait arriver à l'humanité.



Une pièce d'anticipation qui inspirera bon nombre de roman, série et film de Science-fiction. Elle aurait pu être écrire en 2024. Les dialogues sont intéressants, philosophiques et très bien écrits.



Une pièce que se doit de lire, tout fan de Science-fiction!





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L'Année du jardinier

Ma lecture de « la guerre des salamandres » avait été si enthousiasmante que je m’étais promis de lire d’autres œuvres de Karel Capek. Lorsque je suis tombée sur ce bouquin en occasion, je me suis dit « chouette, un Capek » puis j’ai lu la 4ème de couverture et mon emballement est retombé. Le sujet ne me tentait pas plus que ça. « L’année du jardinier » est une sorte d’almanach du jardinier, évoquant mois après mois les travaux du jardin. Si j’aime admirer la beauté d’un jardin, si j’aime contempler la grâce des fleurs, je n’ai pas du tout la main verte et je n’aime pas le jardinage. Préparer la terre, semer, arroser, tailler… toutes ces activités ne m’attirent pas et même m’ennuient profondément. Je craignais donc que ce livre me procure le même ennui que l’activité de jardinage. Mais c’était sans compter sur le talent de Karel Capek.



« L’année du jardinier » ne m’a pas passionnée mais ne m’a pas ennuyée non plus. L’ouvrage bénéficie du ton si particulier de Capek. A la fois drôle et poétique, « l’année du jardinier » propose une peinture sympathique de la passion du jardinage. Le tout est agrémenté des dessins de Josef, frère de Karel, dont le trait simple et tout en rondeurs est très agréable à l’œil.



Je préfère nettement lorsque Capek met son talent d’écrivain et son humour au service d’un propos plus politique mais j’avoue avoir pris plaisir à cette lecture anodine. Ce qui me conforte dans l’idée de poursuivre ma découverte de cet auteur si singulier.



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L'Année du jardinier

Ce petit livre m'a accompagné durant l'année 2023. J'y ai lu chaque mois les notes consacrées de l'auteur, et c'était vraiment jouissif. Capek arrive avec son regard décalé et plein d'humour à nous faire sourire et voir le jardin sous différents angles. Les illustrations de son frère, sont aussi bien senties. Je conseille ce livre à quiconque faisant du potager.
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Contes d'une poche et d'une autre poche

C'est un recueil de nouvelles, assez courtes, le livre en comprend 48. Elles relèvent, si on veut les rentrer dans une case, du genre policier : il y a des crimes, des vols, des disparitions. Mais on est plutôt dans une sorte de réappropriation du genre, Capek fait avant tout du Capek.



Ce qui l'intéresse, ce sont les gens, ce qu'il y a derrière les faits divers. Il ne faut pas pour autant s'imaginer que ce sont des récits réalistes, dans le sens habituel du mot. C'est malicieux, décalé, frôlant l'absurde, plein d'ironie et de second degré. Des sortes de paraboles, qui pourraient sembler joyeuses, drôles tout au moins, mais qui derrière cette façade légère, dissimulent des souffrances, des manques, des insatisfactions quotidiennes, produites par la manière dont fonctionne la société (l'histoire de l'intendant amoureux de la postière qui n'a aucune chance d'obtenir sa mutation ce qui empêche le couple de vivre leur amour par exemple) ou tout simplement des failles de la nature humaine, toujours la même, quelle que soit l'époque ou l'endroit. Et Capek observe, analyse, dissèque, avec intelligence et finesse, mais aussi avec une grande empathie. Car c'est un grand humaniste avant tout, certes toujours à l'affût des petitesses et défauts, qu'il peint de manière amusante, drolatique, mais qui malgré tout garde une sorte de foi viscérale dans l'homme, malgré toutes ses imperfections.



C'est jubilatoire, et beaucoup plus profond qu'une lecture superficielle ne le laisserait apparaître. Le genre de petit livre que l'on peut relire avec un plaisir toujours renouvelé, pour passer un bon moment et pour réfléchir.
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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

On peut se poser la question pourquoi cet auteur tchèque n'est pas devenu aussi célèbre ou aussi adapté au cinéma que des Asimov, Huxley ou Orwell.

Néanmoins, Karel Capek est passé à la postérité grâce au mot "robot" que l'on utilise quotidiennement et qui apparaît pour la première fois dans ce livre.
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L'Année du jardinier

Je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Dès la préface, j'ai eu le sentiment que celui qui l'avait écrite voulait nous donner envie parce que cela n'allait pas être facile....Donc ça me mettait déjà dans un drôle de sentiment. Et ensuite....Bah je l'ai pas trouvé mauvais, mais je n'y ait pas vu une qualité littéraire absolue. Les dessins sont jolis, mais le récit je l'ai trouvé plat. On sent quand même l'amour de l'auteur pour la terre, une envie de nous transmettre le gout du temps qui passe, des saisons, de la nature mais je n'avais pas besoin de lui pour cela. Bref , je suis dubitative.
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La guerre des salamandres

Le livre se compose de 3 parties différentes. Dans la première, on vit une aventure aux côtés d'un capitaine haut en couleurs. Les deux suivantes sont plus portées sur le côté scientifique et politique. J'ai beaucoup aimé cette évolution qui m'a amené à changer ma manière de lire et à réfléchir aux péripéties.

Aussi, ce roman de science-fiction qui date de 1936 est une satire de l'époque tout en gardant une note d'humour. J'adore ces textes qui développent notre imagination et nous font nous poser des questions à chaque page. Encore aujourd'hui, on peut faire le parallèle avec de nombreuses situations (ce qui fait un peu peur).

Après en avoir discuté avec des amis, certains ont expliqué avoir eu plus de mal. Dans la seconde partie, il y a beaucoup d'extraits d'articles qui appuient les faits et beaucoup de données scientifiques. Ça peut parfois alourdir la lecture ou perdre quelques lecteurs.



➡️ En bref, un classique que j'aurais aimé lire à l'école comme 1984 de George Orwell. Bien que le livre ait été édité il y a presque 90 ans, il reste vraiment d'actualité sur certains points...
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