AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Karim Miské (104)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


N'appartenir

Découverte absolue , de hasard... lors d'une de mes nombreuses pérégrinations en librairie...

Je ne connaissais pas du tout, ni le nom, et encore moins les qualités de documentariste...de cet écrivain



La première phrase du 4 ème de couverture est un résumé idéal: "N'appartenir" ou quand la colère se fait salvatrice et pleine d'humour"

"Né d'un père mauritanien, diplomate et musulman et d'une mère française, assistante sociale, professeure, athée et féministe, Karim Miské est une bizarrerie aux yeux de ses contemporains. Une tête d'arabe avec des manières de blanc"



L'auteur narre le basculement de son enfance, causé par une parole malheureuse de son grand-père adoré, dans un ailleurs violent, caché, qui orientera toute sa vie, sa profession, ses engagements personnels. Il refusera d'être d'aucun pays, ni d'aucun bord.

Texte court qui exprime de façon fulgurante la violence et l'insupportable de toute ségrégation...



Texte authentique, coup de poing... Un grand-père qui l'adorait, et au bout de sa vie, fatigué,malade, ce grand-père adulé lâche des mots fatidiques, qui révèle brutalement le refus rentré de ce petit- fils, mi-arabe, qu'il n'a jamais, a fond, accepté.



En dépit de la gravité du sujet, de la gaieté, de la colère... L'humour , l'auto-dérision sauvent notre écrivain de l'amertume et de toute aigreur revancharde !...



L'auteur croit en l'homme, en la littérature, mais surtout pas aux systèmes,

ni aux diverses propagandes ! Un récit de l'arrachement, de la colère absolue face à la bêtise et à tous les sectarismes existants .

Une narration qui montre simplement le racisme brut et primaire, la banalité du mal, des ségrégations qui enlaidissent les enfances et gangrènent plus tard les comportements adultes.





Une lecture forte qui pointe des sujets sensibles , nous faisant abondamment réfléchir...



"Car il y a de la douleur à voir l'autre ne pas entrer dans le cadre commun, celui qui permet de dire : il est de mon sang, de ma foi, de mon côté, on partage quelque chose de précieux et de particulier. Il y a de la douleur à renoncer à ce qui nous unit." (p. 68)
Commenter  J’apprécie          482
La Situation

En acceptant de recevoir ce roman lors d'une masse critique privilégiée, je ne savais pas trop à quoi m'attendre.

Le résumé était plutôt alléchant mais une fois lu, je peux dire que ce roman n'était pas fait pour moi.

Il m' a vraiment fait sortir de ma zone de confort et je ne m'y suis pas retrouvée.

Pourtant, j'ai bien accroché à la situation de départ. La Situation. Nous sommes en 2030 et depuis trois mois, la France est ébranlée par de terribles affrontements entre des partisans de gauche et la milice de l'extrême-droite.

Kamel Kassim, écrivain, habitant en banlieue, évite de sortir de chez lui jusqu'au jour où bien malgré lui, il se retrouve au cœur même du conflit.



Comme toujours, lorsqu'un roman ne correspond pas à mon univers livresque, j'ai beaucoup de mal à donner un avis bien construit.

Tout ce que je peux vous dire, c'est que ce roman est résolument moderne et surfe sur l'ère du temps. J'avoue qu'au niveau vocabulaire, j'étais complètement perdue. Il y a beaucoup de références à des éléments très actuels, d'autres références à la culture africaine ou musulmane que je ne connais pas bien. Tous ces mots sont d'ailleurs en italique. J'ai vraiment regretté qu'ils ne soient pas expliqués dans un lexique car si au début de ma lecture, je consultais fréquemment les pages google de mon téléphone, j'ai fini par me lasser.



J'ai eu également beaucoup de mal à me projeter dans La Situation. Je n'arrivais pas à mettre en images ce que je lisais et c'est vraiment handicapant pour suivre correctement l'histoire.

Niveau scénario, je ne m'y suis pas non plus retrouvée. Cette dystopie est à la fois trop proche de nous et s'ancre dans une réalité inquiétante (à savoir les émeutes récentes) et laisse percevoir un avenir peu réjouissant.

Un monde politique plus que corrompu, des groupes extrémistes qui s'arment et créent la terreur la plus totale parmi la population.

Ce livre a-t-il été écrit dans le but d'une prise de conscience et se destine-t-il à nos dirigeants afin qu'ils fassent en sorte que cela n'arrive jamais ?

Commenter  J’apprécie          320
La Situation

J’ai un faible pour les uchronies, pour ce qu’elles révèlent de notre monde, par un twist de l’espace-temps pipant la réalité. Le réalisme et la crédibilité ouvrent à réflexion sur les chemins de traverse de notre humanité.



Karim Miské joue ainsi avec notre possible futur proche, quand on voit l’ébullition sociale actuelle.

En 2030, c’est la guerre civile en île de France, entre suprémacistes blancs de la Ligue française et le Front Uni de toutes les minorités. Le gouvernement tendance centriste mais opportuniste s’est exfiltré de la capitale, laissant le Grand Paris en état de conflit larvé avec guerre de positions, comme un certain clin d’œil à la Commune de 1870.

C’est dans ce contexte que s’inscrit une histoire à la Roméo et Juliette, (le sucre en moins), telle une allégorie d’apaisement entre clans bellicistes.



Avec son personnage principal franco-africain, l’auteur choisi le camp des opprimés en révolte face à des milices d’extrême droite, le camp de toutes minorités, ou/et de toute forme d’opposition au pouvoir établi.

Le discours peut paraître un brin simpliste, voire caricatural, à l’heure où je lis ce livre dans la foulée des émeutes et des saccages de juin 2023. Néanmoins l’idée du dérapage vers le pire fait réfléchir en tentant de s’affranchir de tout manichéisme. Ceci reste un roman au rythme narratif efficace, une anticipation bien ficelée d’un pays fracturé, faisant écho en sons et images à des actualités déjà connues.



Une uchronie intéressante, qui imagine que nous n’avons pas encore tout vu, car l’escalade de la violence policosociale n’est jamais impossible.



Commenter  J’apprécie          260
Arab jazz

Dans le 19ème arrondissement de Paris se côtoient toutes les religions et les ethnies. C'est dans ce quartier cosmopolite qu'habite Ahmed, un homme un peu en marge de la société, amateur de polars, ayant séjourné en hôpital psychiatrique. Sa vie, jusque-là sans histoire, se complique le jour où il découvre que sa voisine du dessus, Laura, a été sauvagement assassinée, éventrée, suspendue à son balcon, du sang de porc ayant été répandu sur le corps. Témoin principal mais aussi suspect idéal, Ahmed décide d'aider la police dans la recherche du tueur. Ce sont les lieutenants Rachel, jolie juive ashkénaze et Jean, Breton d'origine, un peu perdu, qui sont chargés de l'enquête sous la direction de Mercator. La juive, l'arabe et le breton vont unir leurs forces et tenter d'élucider cette mort ignoble. S'agit-il d'un crime symbolique exécuté par un salafiste ou un loubavitch? Y a-t-il un rapport avec le fait que les parents de Laura soient témoins de Jéhovah? Y a-t-il un rapport avec l'apparition d'une nouvelle drogue surpuissante dans le quartier? Autant de questions auxquelles tenteront de répondre les lieutenants...



De Paris à New-York, Karim Miské nous emporte dans une enquête bien compliquée où se mêlent toutes sortes de religions et de croyances!

Il nous décrit une société bien noire, assidue à la religion et aux drogues. Chaque personnage de ce polar a une personnalité bien tranchée sur laquelle Miské se penche de plus en plus au fil des pages. Chacun prend de l'ampleur, pour finalement se découvrir des désirs, des traumatismes ou des pulsions meurtrières.

C'est un polar qu'il ne faut pas lâcher parce qu'au final, on tombe des nues mais il est vrai que je me suis un peu perdue dans toute cette panoplie de personnages, de lieux et de religions...

L'écriture de Miské est nette, tranchante et enlevée, le tout dans un style bien singulier.



Arab Jazz...ça swingue...
Commenter  J’apprécie          260
Merci Paris !

Comme la quatrième de couverture nous en informe judicieusement, cette "anthologie", intelligemment préfacée par l'américano-parisien de cœur Douglas Kennedy et sous la direction bienveillante et avisée de Gérard Mordillat, a pour ambition de convier vingt écrivains contemporains à nous emmener, en une quinzaine de pages, à la découverte de leur arrondissement parisien respectif qu'il soit de naissance, d'élection ou d'inspiration.

Comme toujours dans ce genre d'exercice littéraire collectif, l'excellence côtoie le moins convaincant, la subtile pertinence de l'un renvoyant à la relative insignifiance de l'autre mais, au final, force est de reconnaître que cet ouvrage a amplement répondu à mes attentes.

Les connaisseurs ou simples amoureux de Paris devraient donc y trouver leur compte.

Je vous en recommande chaudement la lecture.
Commenter  J’apprécie          223
Les filles du Touquet

Je continue ma découverte de la collection des petits polars publiés par le journal le Monde en partenariat avec la SNCF.



Ici, le lecteur se plonge dans la ville du Touquet mais avant de se plonger dans cet univers, il fait la connaissance de ses personnages. Jessica Ferrera est une jeune fille de seize ans qui a grandi beaucoup trop vite. Avec une mère malade, qui ne s'occupait pas d'elle, les rôles se sont inversés très rapidement et c'est donc très tôt que Jessica a dû endosser le rôle de celle qui prend soin de l'autre. Dès l'âge de quatorze ans, Jessica a su que Pedro serait celui avec qui elle voudrait passer sa première nuit d'amour et ainsi, perdre sa virginité. Pedro étant plus âgé, il lui a dit d'attendre et cela va maintenant faire plus de deux ans qu'elle attend. Aussi, lorsqu'il l'appelle pour lui demander un service en lui disant qu'ils se retrouveront le soir-même dans un hôtel du Touquet, Jessica ne peut que s'empresser d'accepter sans même demander en quoi consiste cette fameuse mission. Ce soir sera pour elle le Grand Soir, elle en est persuadée et il le sera effectivement mais pas de la manière dont elle l'imaginait ! En rentrant de cette important mission au Touquet, Jessica ne sera effectivement plus la jeune fille innocente de seize qu'elle était en partant de Paris mais bel et bien une femme mais là encore, pas dont la manière dont vous l'imaginez !



Il peut s'en passer des choses en une nuit...et la preuve s'en trouve incontestablement dans ce petit polar que nous offre à découvrir Karim Miské. Rien à redire car l'intrigue est rondement bien mené, les illustrations de Florence Dupré La Tour agréables et un mini-guide touristique du Touquet alléchant ! A découvrir !



Commenter  J’apprécie          221
Arab jazz

Ahmed Taroudant vit cloîtré chez lui, dans le 19e arrondissement de Paris. Déclaré dépressif chronique depuis plusieurs années il se soigne à grandes doses de romans policiers. Ses uniques sorties sont pour Paul le libraire arménien qui lui assure ses médicaments au poids, et pour Laura sa mystérieuse voisine. Quand il découvre le corps sauvagement mutilé de cette dernière, Ahmed n’a pas d’autre choix que de retrouver l’assassin ; pour venger la mémoire de celle qu’il aimait en secret, mais surtout pour prouver son innocence. Accompagné par un duo d’enquêteurs atypiques, l’énergique Rachel Kupferstein et le faux calme Jean Hamelot, Ahmed devra faire face à ses propres démons s’il veut enfin sortir de chez lui.



Avec Arab Jazz, dont le titre est un hommage au White Jazz de James Ellroy, Karim Miské signe un premier roman au tempo efficace à partir d’une trame assez classique. L'auteur joue avec son lecteur en glissant de subtiles références aux grands noms du roman policier (peut-être un peu trop…), sans pour autant oublier de développer son propre univers. Il parvient également à traduire l'atmosphère de ce quartier cosmopolite et nous en fait partager les plus infimes mystères. Tous les composants d’un bon polar sont là, meurtre, drogue le tout dans un imbroglio de fondamentalisme religieux et ça marche ! C’est bien écrit, les personnages sont attachants et les thématiques autour des fondamentalismes abordées sans lourdeurs ni excès. Nous connaissons malheureusement le nom du coupable aux deux tiers du livre, ce qui fait retomber un peu le suspens, mais le rythme, lui ne faiblit pas. Un roman de bonne facture, lu avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          220
La Situation

Paris, 2030. La passivité des politiques face à la montée des extrêmes a conduit le pays au bord du chaos tandis que Paris et sa banlieue sont le théâtre d'une sanglante guerre civile opposant la Ligue Française (soutenue par la police) et une coalition d'opposants (de l'extrême gauche aux islamo-wokistes en passant par les réseaux mafieux).Kamel, soixante ans, est touché de plein fouet par la violence et rêve de vengeance. Mais sur son chemin de souffrance, il croise un prisonnier de la Ligue à l'agonie et il comprend que la haine de l'autre nourrit le terrorisme. Son objectif de sauver le blessé se heurte aux intentions guerrières des uns et des autres.

Réalisateur de films documentaires, Karim Miské s'est illustré en 2012 avec Arab Jazz, un polar salué par la critique et les lecteurs. Il récidive avec ce glaçant roman noir et politique qui explore les travers de notre société et alerte sur les possibles dérives que les plus extrêmes d'entre-nous font peser sur la démocratie



Commenter  J’apprécie          210
La Situation



Un point de départ en parfaite adéquation avec l'actualité en cours (émeutes - parti politique central et deux extrêmes). Nous sommes en 2030. Les extrêmes ont relégué le parti au pouvoir hors de Paris , en exil vers Chartres.

Extrême droite et extrême gauche se livre une guerre entre l'Est et l'Ouest parisien . La guerre civile touche la France.

Dans ce chaos violent , Kamel Kassim qui vit à Belleville veut préserver ces idéaux. Pour cela , il reste enfermé chez lui. Jusqu'au jour où une attaque a lieu au bas de son appartement et l'oblige à sortir et peut être à se positionner.

L'idée de départ de l'auteur Karim Miské est intéressante.

Malheureusement j'ai trouvé le roman confus, pas très convaincant avec une difficulté à me projeter dans cette société française de 2030.

J'ai ressenti peut-être à tort, une difficulté de positionnement de l'auteur entre ces extrêmes.

Un roman en demi-teinte , réaliste à souhait, mais manquant de profondeur et survolant un grand nombre de thèmes.

Merci à Babelio et aux Editions Les Avrils pour l'envoi de ce roman.


Lien : http://auxventsdesmots.fr
Commenter  J’apprécie          210
La Situation

France, février 2030. La police et les milices d’extrême-droite viennent de prendre le pouvoir par la force à Paris, en assassinant les député.e.s racisé.e.s de l’Assemblée Nationale, ainsi que sa présidente. Le président et le gouvernement, ultralibéral, se sont réfugiés au sud de Paris, alors que la guerre civile a éclaté entre extrême-droite et extrême-gauche. Kamel Kassim, habitant de Belleville depuis de bien nombreuses années, se terre dans son appartement depuis le début de la Situation, c’est-à-dire trois mois, avant qu’une sortie impromptue change radicalement le cours de son existence de quinquagénaire désabusé.



Roman d’anticipation qui résonne franchement avec la situation actuelle, La Situation imagine, de manière plutôt convaincante, un potentiel français politique poussé à son paroxysme dans ses retranchements, dévoile, de manière assez pertinente, les conséquences progressives d’un coup d’état, portées par les problématiques qui divisent radicalement les politiques français et une partie de la population, avec, au centre, un ultralibéralisme au pouvoir qui profite, cyniquement, au maximum, de la chose : accueil des réfugiés et des migrants, acceptation plus globale de l’Autre, et compréhension des discriminations subies au quotidien…



Roman d’anticipation, qui en présente de fait tous les objectifs habituels : aller au maximum d’une situation d’un proche futur, quitte à paraître caricatural, pour mieux faire prendre conscience d’un potentiel futur, certes moins sombre, mais malgré tout problématique.



Je remercie les éditions Les Avrils et NetGalley de m’en avoir permis la découverte en avant-première.

Commenter  J’apprécie          200
Arab jazz

Ce roman a été un véritable coup de cœur !

Ahmed Taroudant vit dans le 19ème arrondissement de Paris, quartier cosmopolite. Il découvre Laura, sa voisine du dessus, assassinée. Il comprends vite qu'il fait le coupable idéal... Il essaie donc de découvrir ce qui a pu se passer et aide la police dans son enquête, à sa manière.

Le titre "Arab Jazz" est un hommage à "White Jazz" d'Ellroy. Titre bien choisi car ce roman rend hommage à la littérature, au cinéma, à la musique.





Karim Miské a une écriture très belle et surtout inventive. Et poétique. Le langage est très imagé et rejoint sur ce point les romans noirs français, mais garde également une originalité, un ton propre à l'auteur.



J'ai beaucoup aimé les personnages, que j'ai trouvés très attachants (les personnages principaux hein, pas les méchants ^_^). Ahmed, jeune arabe qui vit dans son monde et ses rêves, dépressif quasi autiste. Il oublie son quotidien dans la lecture de romans policiers, qu'il achète au poids chez le libraire du quartier.

"Les romans lus tapissent les murs de son studio. Pas de bibliothèque, il les empile. Son espace vital se rétrécit au fil des lectures. Il tient ses comptes : deux tonnes cinq de polars, tous achetés chez M.Paul" p.13

Et un duo de flics intellos et passionnés de cinéma qui dénotent avec le reste du commissariat, qui sont devenus flics pour des raisons peu communes : "Pour Jean, désir de ne pas rester enfermé dans sa tête et identification avec les héros taciturnes et justes des romans qu'il dévorait depuis ses treize ans. Volonté d'action, pimentée d'un zeste de fascination quasi érotique pour la beauté pure chez Rachel, qui s'identifie plus aux samouraïs des films de Kurosawa qu'au Bogart du Faucon maltais." p.44



Karim Miské aborde dans ce roman un thème difficile, le communautarisme religieux et le fanatisme. Et il arrive à en parler d'une façon simple, directe et respectueuse. Sans aucune lourdeur pour le lecteur malgré le sérieux du sujet. Il dénonce également les attitudes archaïques qui en découlent.

"Le modèle de Bintou était plutôt Hawa, sa mère. Une femme énergique qui portait, imprimées dans sa chair, ses propres raisons d'être en révolte contre un ordre du monde qu'elle estimait largement périmé, même si elle n'en parlait jamais. Sauf une fois, à sa fille. Une conversation qui était restée imprimée pour toujours dans la mémoire de Bintou" p.221



Vous l'aurez compris, j'ai trouvé ça difficile de lâcher le livre et j'espère que j'aurai l'occasion d'en lire d'autres du même auteur. Et de retrouver ces mêmes personnages !
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          200
La Situation



Kamel veut sauver celui que tout accuse, sur une intuition. Peut-être aussi pour retrouver quelque chose de ses racines. Il est originaire d'Afrique de l'Ouest, ce que semble avoir oublié sa fille Daphné, qui s'est laissée séduire par une arriviste haut placée dans le gouvernement français momentanément mis en sécurité : le pays est en pleine guerre civile.

Quand bascule-t-on du côté obscur, là où plus rien ne compte que son propre intérêt, en manipulant les autres pour qu'ils endossent les défaillances, les failles de systèmes protégeant avant tout le pouvoir d'une minorité bien pensante ?

En grossissant le trait de tendances délétères qui pourraient créer un grave chaos dans la gouvernance de la France, la conduisant dans une forme d'anarchie permettant que trois factions ennemies au moins se partagent le territoire, l'auteur nous plonge dans une anticipation angoissante. Si pour moi, son point de vue n'a rien de prophétique, il éclaire des événements politiques qui pourraient devenir dangereux si personne n'y mettait le holà.

Et le héros est touchant dans ses hésitations entre sa sécurité et son engagement pour ce en quoi il croit, encore. Il est aussi un père aimant sans être idéal, et qui ne s'en laisse pas conter non plus. Son périple nous offre une sorte de road trip dans un pays revisité qui sombre sans que le monde ne s'en émeuve beaucoup, interrogeant par là même notre rayonnement de par le monde et notre capacité à rester un peuple uni.

J'ai aimé ce récit qui croit encore que la bonne volonté d'une poignée de personnes animées par des valeurs simples et altruistes peut faire basculer les choses, tout en ne se berçant pas d'illusions sur la capacité de certains à profiter de la situation...

Commenter  J’apprécie          190
N'appartenir

L'auteur, né d'une mère française, assistante sociale communiste et d'un père diplomate mauritanien nous raconte sa jeunesse marquée par la recherche de son identité métisse.

Cette introspection entremêle des réflexions sur la politique, le racisme, les paroles qu'on dit à un enfant sans avoir conscience de le blesser, la lecture,...

Avec lui nous ressentons l'atmosphère des années soixante-dix en France mais aussi de la Mauritanie divisée et de l'Albanie sous le joug d'un dictateur.
Commenter  J’apprécie          190
La Situation

Drôle de situation en effet dans laquelle l’auteur d’origine sénégalaise plonge la France en 2030, date trop proche pour être une dystopie, mais dont des brûlots viennent étrangement de bousculer le pays il y a peu.

Le roman débute à 100km à l’heure, écriture aisée, lecture facile ; d’emblée se heurtent « l’islamo-ewokisme » et l’extrême droite , auxquels viendront s’ajouter des islamistes radicaux, un état en déliquescence, en tout un magma brûlant de violence et de guerre civile.

Mais l’auteur se disperse, trop d’images, trop de monologues, trop de concepts évoqués sans profondeur.Une histoire d’amour et de résilience en fond tout de même.

Karim Miské ( documentariste )se complaît à mettre le feu, mais sans se définir vraiment.

Son roman très visuel devrait se retrouver sur des écrans sous peu, peut-être...

Merci aux Edts "Les Avrils" et à Babelio pour ce roman des temps modernes.





Commenter  J’apprécie          180
La Situation

Si l'intrigue se déroule en 2030, le roman de Karim MISKÉ interpelle par les thèmes actuels frappant notre pays, s'appuyant sur une France fracturée, en proie à un rejet de plus en plus présent, d'un pouvoir ultra libéral, qui semble aveugle à la situation catastrophique qui se profile (environnemental, sociétal) avec comme unique objectif travail et profit. En revanche, le portrait des personnages principaux trop caricaturaux pour la plupart m'ont empêché de me plonger à fond dans le récit. Reste néanmoins, un texte qui appelle à réflexion et qui se lit d'une traite, ce qui n'est au final pas si mal. Merci aux Éditions "Les Avrils" et à Babelio pour cet envoi.
Commenter  J’apprécie          180
La Situation

Kamel Kassim vit reclus chez lui. Il n’en sortira que parce qu’une de ses meilleures amies insiste pour qu’il sorte prendre un verre en bas de chez lui. Il faut dire que la France est à feu et à sang. Entre différentes factions extrémistes de tous bords, c’est la guerre déclarée dans les banlieues. Le gouvernement n’a eu d’autre choix que de se réfugier à Chartre. Encore que ! Pas si innocent que ça le gouvernement, qui essaie de tirer son épingle du jeu.



C’est dans ce contexte que des ami(e)s de Kamel vont y laisser leur vie, lors d’un attentat tuant des innocents. Kamel veut rencontrer les assassins de ses amis, détenus par une des factions qui se bat contre les extrêmes. Il parlera avec un détenu, Arnaud, en arabe. Et c’est là que tout change pour Kassim et Tony qui vont tout faire pour sortir Arnaud d’une mort certaine si personne n’intervient.



C’est le début d’une course-poursuite pour sortir de ce marasme. Lors de ce parcours, Kamel se remémore ce que la France a été, était, devient, ce qu’elle peut devenir si nous ne prenons pas garde. Il se remémore également son enfance, son père et son lien avec l’Afrique qu’il n’a pas transmis à sa fille, étant avant tout français et n’ayant pas de lien avec sa famille africaine. Il en a plus, du côté maternel, sa mère étant française.



Il rencontrera également des personnes formidables, humanistes, mais aussi des tortionnaires, des tordues, des fous du pouvoir, et beaucoup d’innocents comme à chaque fois que se déroule une guerre civile.



« La situation » est un livre percutant, intelligent, très bien écrit. Malgré le contexte noir, Karim Miské a su glisser des pointes d’humour (j’ai beaucoup aimé la page 10 – voir citation). Il y a de l’humanité dans ce livre et de l’espoir. Je l’ai lu en une après-midi. Impossible de le lâcher. Une très belle surprise de la rentrée littéraire.



Je remercie chaudement les éditions « Les Avrils » et Babelio de m’avoir permis de découvrir ce livre. Sans cette masse critique privilégiée, après avoir lu le 4ème de couverture, je ne l’aurai certainement pas lu et c’eût été dommage.



A méditer : « Comme dit ma cousine Khadija, l’Europe du XXIè siècle, c’est décidément trop dangereux. » Karim Miské



Pour moi, c’est un coup de cœur.

Commenter  J’apprécie          160
Les filles du Touquet

Un autre exemplaire de cette collection "Le Monde" & SNCF.



C'est au fond une histoire de paumés, de drogués, de deal, un peu aussi de blanchiment.

Cela donne une ambiance, une atmosphère particulière.

Une jeune fille va accepter une mission par amour. Rien de plus simple, sauf que tout va contrarier ce qui était prévu, et ce qui était simple devient très compliqué à gérer.



Tout cela est bien écrit, agréable et on ne lâche pas l'ouvrage avant la fin (Remarquez : il n'y a qu'une soixantaine de page.... l'effort est acceptable)



Une remarque : Ces nouvelles sont présentées également sous l'appellation "Mini-Guide". En effet, après les biographies des auteurs, vous trouverez un texte spécifique sur la ville mise en valeur et surtout une liste de bonnes adresses.( Musées, activités, restaurants....)



L'initiative est originale et mérite d'être saluée.
Commenter  J’apprécie          160
La Situation

Nous sommes en 2030 dans une France partagée entre les partisans de gauche, les « islamo-wokistes » qui affrontent violemment les milices d’extrême droite et les suprémacistes blancs. Le narrateur, Kamel  Kassim, écrivain sexagénaire, refuse de sortir de chez lui tellement les tensions sont vives : il a peur, très peur même. Le pays, à feu et à sang, est totalement fracturé. C’est la guerre civile. Le gouvernement, plutôt au centre, a courageusement quitté la capitale pour Chartres. Aussi, lorsque des amies du narrateur trouveront la mort dans un attentat, ce dernier sera tenté par la violence et la vengeance. Il va vouloir rencontrer les assassins : fait-il le bon choix ? Quelle position adopter face à l’horreur ? Comment rester humain dans une société totalement déshumanisée ?

L’écriture est fluide, très rythmée et les images saisissantes ce qui confère au roman une vraie dimension cinématographique. Le texte écrit au présent donne au lecteur l'impression de vivre pleinement les événements. On est plongé dans les problèmes de notre époque et ce thriller politique tient le lecteur en haleine jusqu’au bout. Dommage que l’on frôle parfois la caricature dans certaines situations. Tout va un peu trop vite pour moi dans ce roman, au détriment peut-être de l’analyse. Par ailleurs, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, peut-être parce que les portraits manquent d’approfondissement. C’est dommage.
Commenter  J’apprécie          140
La Situation

La situation....Dans quelle situation nous retrouvons-nous ?

Si le roman de Karim Miské se déroule en 2030, on ne peut être que stupéfait.e.s, saisi.e.s par l'actualité de ce récit. La France morcelée, éparse, déchirée.

La guerre civile traverse des zones de combats, des îlots d'humanités apparaissent tels des forteresses assiégées. C'est stupéfiant de réalité. Une dystopie, oui, mais bien plus que cela. Aucune prédiction, mais une fiction mise en service d'une réflexion, d'une interrogation, d'une vision extrêmement pertinente. Oui , roman sombre, mais qui expose la silhouette de nos maux en pleine lumière. Un excellent roman. Je ne doute pas qu'il saura susciter moult débats et riches échanges. Et pour connaître un peu le territoire sur lequel ce roman se déroule, je ne peux que saluer la cartographie dressée par Karim Miské.



Astrid Shriqui Garain

Masse critique juillet 2023; Babelio/ Editions Les Avrils.

Commenter  J’apprécie          140
La Situation

"J'ai écrit ce livre pour tendre un miroir à l'époque" a déclaré Karim Miské qui s'inquiète que l'on puisse jouer avec l'idée d'une guerre civile en France.

C'est en quelque sorte pour conjurer le sort qu'il écrit cette fiction politique dans laquelle la France de 2030 est submergée par des affrontements entre les mouvements de gauche et l'extrême droite, les wokistes et la Ligue.

Au centre du roman, Kamel, un écrivain sexagénaire, un brin désabusé et qui a déjà mené bien des combats sur les traces familiales , vit reclus dans son appartement de Belleville depuis que les attentats se multiplient. Il a connu les attentats de 2015 qui ont bouleversé sa vie mais n'a jamais voulu quitter ce quartier cosmopolite qui a su trouver le " vivre ensemble".



Mais lorsque des amies sont mortellement blessées dans un énième attentat, il fait l'expérience d'une souffrance infinie qui l'amène au désir de faire souffrir l'Autre. L'auteur pose alors une réflexion sur la conscience de chacun des limites entre le Bien et le Mal et s'interroge sur la dimension éthique de la vengeance. Se venger, c'est rendre le mal par le mal.

"Faire souffrir, faire du mal. Attraper des tenailles, un tournevis, deux fils électriques dénudés, une perceuse, n'importe quoi. Creuser la chair, la fouailler à perdre la raison. Percer un chemin dans l'inconscient de ce salopard de ligueur, une longue traînée de douleur. Devenir un héros maléfique à la Thomas Harris, à la Lautreamont, à la Stephen King. "



Cet écrivain humaniste et érudit va se confronter à une logique de haine qui l'autorise à envisager la torture comme riposte. Le désir de vengeance découle alors des pires pulsions humaines : le plaisir sadique de faire souffrir celui qui m'a fait souffrir.

Mais il comprendra rapidement, lorsqu'il sera confronté à la souffrance des ligueurs, que la loi du talion est un non-sens et que faire l'apologie de la vengeance, c'est aussi faire l'apologie du terrorisme.



Karim Miské, pour donner corps à l'engagement de Kamel, choisit de lui faire revivre par procuration une histoire d'amour. Par l'intermédiaire d'un pendentif, il découvre l'histoire de l'amour impossible entre Soraya et Arnaud pour cause d'idéologie incompatible.

En mettant son énergie au service du couple par pur sentimentalisme, il sera obligé d'affronter non seulement la violence mais aussi les intrigues les plus sombres, les compromis et les manipulations.



Les luttes de pouvoir transforment rapidement ce roman en thriller politique. Plutôt que d'affronter les milices d'extrême droite, Kamel est menacé par les membres de son propre camp, à l'intérieur duquel s'opposent plusieurs factions.

" Le pouvoir rend fou. L'hubris, le fantasme de toute puissance. Tu arrives au sommet et tu te crois l'égal des dieux. Mais ce qui te rend fou en réalité, c'est que tu es tout petit et que tu vas mourir comme les autres."

Aucun camp n'échappe à cette volonté de puissance. Dans chaque état major, des hommes et des femmes sont prêts à réecrire l'histoire, à manipuler l'opinion, à conclure des alliances infâmantes, à sacrifier des populations innocentes.



En concluant par un épilogue en forme de clin d'œil, Karim Miské laisse cependant les lecteurs dans l'interrogation de ce qu'ils feraient si une telle situation se produisait. Face à des dérives terrifiantes, le minimum pour chacun d'entre nous, est de parvenir à conserver notre humanité.



Merci à Masse critique privilégiée et aux éditions Les avrils, dont je salue le beau travail d'édition, pour l'envoi de ce roman de qualité.
Commenter  J’apprécie          130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Karim Miské (454)Voir plus

Quiz Voir plus

Auteur Mystère cher à mon Petit Coeur

Une pincée d'anticipation sociale:

Outrage et rébellion
Copyright

8 questions
5 lecteurs ont répondu
Thèmes : polar noir , romans policiers et polars , noir , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}