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Critiques de Karl Marx (94)
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Abrégé du Capital de Karl Marx

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Contribution à la critique de l'économie politi..

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Economie, tome 1

Le Capital se lit très bien contrairement à ce qu'on pourrait croire. Marx est très vif dans son expression, très moqueur aussi et a bien pris le soin d'être accessible. Il prévient dans sa préface qu'il s'est surtout intéressé à la situation anglaise car les chiffres y sont nombreux et très faciles à collecter mais prie le lecteur de penser que la situation est la même partout. Il n'empêche que tous les auteurs de théories économiques cités (à 90%) sont britanniques. La situation est en effet effrayante.



Les premiers chapitres reprennent ce qu'il a déjà écrit dans "Critique de l'économique politique" sur la valeur d'usage et d'échange et la marchandise (texte présent dans cette édition). La suite file très vite sur la circulation des marchandises, la monnaie, la plus-value, la capitalisation, le temps de travail, etc. et puis s'attardent sur un grand nombre de cas concrets vus sous les aspects juridiques, idéologiques, sociaux, médicaux, etc.

Le dernier tiers est une sorte de retour historique sur les conditions d'émergence du capitalisme (depuis le Moyen Âge).



Le discours qui revient sans cesse est que la plus-value est réalisée par le travail non rémunéré ; le salaire étant calculé sur un volume horaire beaucoup plus faible que le volume réel, appliqué à un plus grand nombre d'heures. Ceci est inlassablement répété sous toutes ses formes tout au long des chapitres. La solution est l'abolition du salariat.

L'ensemble du texte est parsemé de citations édifiantes, de chiffres terribles et de récits de situations affligeantes : les frictions dans les manufactures et les fabriques pour obtenir un temps de travail de douze heures (quotidien), l'interdiction du travail à l'usine (pour les moins de huit ans) - par exemple -, qui présentent un aspect documentaire fascinant.



En tous les cas, le Capital est une lecture qui est bien loin d'être ennuyeuse.

Pour les autres textes : dans "misère de la philosophie" Marx critique Proudhon - je ne me suis pas attardé, Marx est querelleur et je ne connais pas Proudhon - ; "Le manifeste du Parti Communiste" ; "Travail salarié et capital" est introducteur à la suite ; "Introduction générale à la critique de l'économie politique" reprend avec plus d'adversaires les chicanes de "Misère..." ; "Salaire, prix et plus-value" concerne un cas singulier de réponse et est repris aussi dans le capital.
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Economie, tome 2

Marx revient dans les premiers textes sur les sources de sa pensée : son opposition à Proudhon, et à Hegel, dont il reprend en le développant le concept de l'aliénation.



Les livres II et III du Capital abordent la théorie économique exclusivement - sans les questions sociales du premier tome. Selon la biographie du volume, Engels avait conseillé à Marx de commencer simple et de monter en puissance ensuite.



En résumé, un volume assez peu littéraire (beaucoup de textes sont des brouillons, y compris les livres II et III du Capital rassemblés par Engels et recomposés pour cette édition), assez peu philosophique (à part les premières centaines de pages, mais reprises de notes également) et presque exclusivement économique.
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Écrits philosophiques

Ce livre de Marx se situe entre une oeuvre de philo, notamment comme contre-point de la vision de Hegel, et une oeuvre d'analyse sociale.

La lutte des classes, théorie que l'on pourrait considéré comme suranné,, retrouve son actualité. Dans ce livre, l'histoire de la composiion des sociétés, et de la place du travail est présenté, mais Marx dessine les traits de l'évolution des sociétés.

On y perçoit déjà les traits de la mondialisation, la société oligarchique dirigée par des élites au détriment des 'travailleurs', et la place centrale de la propriété privée.

Les propos sont clairs, le livre est structuré, les idées centrales soulignées et approfondies. Pour comprendre Marx, ou du moins se faire sa propre idée sur le Marxisme, et coment il a pu être détourné par la suite, c'est un livre que je recommande hautement ;-).

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Écrits philosophiques

Marx reste l'un des rares à avoir proposé une philosophie réellement en phase avec les besoins des personnes . Il construit une pensée qui se place comme une sorte de ligne de vie pour les " basses classes" . Il n'est pas question ici de "secte" ,mais d'un concept mis au service de la socièté pour que celle ci puisse enfin vivre par elle méme , sans la main mise des puissants . Si l'on peut trouver que le propos estparfois utopique ,il n'en est pas moins fort et mérite d'étre découvert .
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Écrits philosophiques

Le marxisme s'est imposé comme doctrine et idéologie dans la deuxième moitié du XIXe siècle, en particulier pendant les années 1864 à 1880. Jusque là, les propositions de Marx étaient en concurrence avec celles d'autres écoles: Saint-Simon, Charles Fourier et Étienne Cabet, qualifiées d'«utopistes» par Marx. L'anarchisme de Pierre-Joseph Proudhon, et plus particulièrement l'arnacho-syndicalisme, représentait également un rival. C'est cependant la victoire des théories de Marx sur celles de Ferdinand Lasalle en Allemagne et la conversion de Jules Guesde en France qui constitueront les moments charnières permettant la prépondérance, voire l'hégémonie, du marxisme sur toutes les autres écoles.
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Écrits philosophiques

Marx est une brute philosophique.



On a trop tendance à le réduire à ses analyses économiques et au communisme.



C'est là oublier que c'est un philosophe politique magistral, cette anthologie nous le rappelle ou nous l'apprend.



Sa critique du droit est toujours d'une actualité funeste.



Il n'a peut-être pas vu que le concept de "droits de l'homme" est déficient par essence et non pas parce qu'il est mal concrétisé. Ses analyses n'en restent pas moins de la finesse d'un cheveu et de la puissance d'un cheval.



Il me fait penser à Nietzsche dans sa radicalité. Celle-ci est un défaut lorsque son objet n'est pas stable, une nécessité lorsqu'on est un penseur.
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L'argent danse pour toi

Paru en 1937 en France, écrit en 1844 à Paris, là où l'auteur, Karl Marx, rencontrera Prudhon et Engels.

Karl Marx un scientifique? un idéaliste? La question reste toujours en suspens. Le travail produit de l'humain. Que devient l'homme lorsque que le travail est divisé, fragmenté. Comment l'humain peut encore se construire, cet être "générique", à la fois sujet et objet de lui même ? Que devient cet être lorsque le système économique n'a , comme unique but, que l'argent . La croissance pour l'unique profit financier. Le travail non pas comme élément constructif et constitutif de l'homme mais comme une aliénation. Un monde où l'argent, le profit est maître, maître d'un funeste ballet, et où tout le reste est esclave, marionnette. Un monde où tout doit être utile et vénal. Un monde qui ne reconnaît que valeur, que prix, et qui méprise toutes vertus ?

Un monde où l'économie et la morale sont deux sphères séparées, symptôme d'une aliénation, d'une dramatique division de notre collectif.

Mais ce n'est pas le seul point soulever par Marx dans cet écrit. Il y décrit également l'opposition incessante entre le capital actif ( production) et le capital inactif ( financier). Lutte qui sans cesse fait augmenter ou descendre les taux d’intérêts financiers. Lutte qui dans un sens ou dans l'autre ne rapporte rien à celleux qui travaillent pour le compte de ces deux capitaux. Marx a 26 ans lorsqu'il rédige cet essai et l'on perçoit dèjà l'étendue de sa réflexion qui marquera le monde pour des décennies.



Astrid Shriqui Garain



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L'idéologie allemande

« Je ne suis pas marxiste » déclarait l'homme dont la pensée irriguera la plus grande partie du XXème siècle. Marx est un penseur allemand qui vécut pourtant, en raison de ces prises de positions, une grande partie de sa vie en exil. Un exil qui le conduit à Londres où il rencontre Engels.

Autrefois disciple d'Hegel, il se différencie de ce dernier en adoptant une méthode scientifique d'étude de l'Histoire fondée sur l'économie. Lorsqu'il rédige l'Idéologie Allemande il en est encore au début de son oeuvre, bien avant le Capital. Bien que le livre ne soit jamais publié, abandonné à « la critique rongeuse des souris » Marx déclare qu'il lui a permis de voir plus clair en lui-même, et d'amorcer ce qui deviendra le marxisme, une approche matérialiste des faits sociaux et économiques, loin du terrain de la philosophie.

Marx se penche sur la société civile de son temps. Pour lui, elle est fondée sur la domination de la classe prolétaire par la classe bourgeoise en raison de ce qu'il appelle la division du travail. Mais au travers d'une étude dialectique de l'Histoire, il découvre une autre société possible, en germe dans cet actuel rapport de force, la société communiste.

La grille de lecture de la société du XIXe siècle proposée par Marx est fondée sur ce qu'il nomme la division du travail. Cette division elle-même repose sur le modèle de division – domination de la famille. Elle conduit dans la société civile à déposséder la classe prolétaire du produit de son travail, qui se retrouve accaparé par une classe dominante, la classe bourgeoise qui fonde sa domination sur la propriété privée.



Marx découvre cette dialectique grâce à une méthode qui prend le contrepied assumé des philosophes et idéologues allemands de son temps, le matérialisme. En effet, l'auteur prétend quitter le domaine de la philosophie pour découvrir une Histoire diachronique fondée sur le réel c'est-à-dire l'homme en tant que corps qui reçoit des influences, mais qui influence son environnement, par la production. Elle-même le fruit des rapports de productions tels que permis par l'Etat. Ainsi chaque génération hérite d'un rapport de production qui la conditionne, mais qu'elle modifie également. Ce faisant, Marx opère un renversement de la théorie Hégélienne, en affirmant que les idées sont le fruit des conditions matérielles de la vie.



La domination par la classe dominante s'étend alors à toute la structure juridico-politique qui conditionne la production. C'est pour cette raison que l'Etat et l'intérêt collectif qu'il prône sont des illusions. En réalité, le prolétaire est aliéné par la classe dominante qui a rendu le produit de son travail hors de son contrôle, comme s'il était étranger à sa propre production.

Pour Marx, il n'y a rien à attendre de l'Etat, il n'y a aucune organisation sociale qui permettra au prolétaire de sortir de ces conditions d'existence.

La liberté dans l'Etat n'existe que pour la classe dominante qui y a trouvée, après la fin de la féodalité un biotope parfait pour se développer et prospérer.



Fortement inspiré par les révolutions française et anglaise, Marx voit dans la révolution, la secousse finale, le tremblement de terre résultant du rapport de force ancestral entre deux plaques tectoniques.

Cette révolution est à craindre dès lors que les conditions de vie de la masse prolétaire deviendront insupportable, et que le dernier semblant de propriété leur sera retiré. Dans le même temps, les richesses seront en plein accroissement et la force productive doit être développée comme c'est le cas au XIXème siècle.

Mais il faut aussi pour quitter cette dialectique que les conditions soient généralisées à l'ensemble des pays. Autrement, cela restera un phénomène local de circonstances.



Que permettra alors le communisme ? Marx y voit l'abolition de la division du travail, de l'Etat, mais surtout un retour à l'adéquation entre intérêt individuel et intérêt général. Un retour à la liberté car les hommes vont se réapproprier le fruit de leur travail et l'illusoire intérêt général laissera la place à une communauté choisie et non subie qui sera la garantie pour chacun de la liberté. Mais une fois cette révolution achevée, Marx l'assure, le prolétariat  abolira toute forme de domination.

(#2014)
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L'Opium du peuple: Introduction de la Contr..

Un petit bouquin parut aux éditions Mille et Une Nuits, et qui nous présente l'introduction de "la Contribution à la Critique de la Philosophie du Droit", de Hegel, introduction rédigée par le jeune Marx (25 ans) et qui contient un de ses tubes ("l'opium du peuple")...



J'ai apprécié la prose de Karl, sa verve énervée pour le moins...Il faut dire qu'il écrit dans un contexte historique et idéologique particulier qui est parfaitement retranscrit par Cyril Morana, dans l'avant propos, contexte particulièrement favorable à l'émergence de l'âme révolutionnaire qui est la sienne ("être radical c'est prendre les choses à la racine")



Personnellement, je ne suis pas d'accord avec Marx sur la fonction qu'il donne à ce que je nommerais le "fait religieux". Pour ma part, ce fait répond à l'impérieuse nécessité de contenir l'angoisse existentielle qu'éprouve l'homme, du fait d'avoir conscience de sa propre finitude. Quant à Marx, il en fait l'arbre qui cache la forêt de la misère sociale, "cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole", c'est-à-dire la porte d'entrée obligatoire de toute critique du système ("La critique du Ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique").



Ceci étant posé, je distingue nettement le "fait religieux", qui fut indéniablement créateur de culture et d'identité (autrement dit la peur de la mort comme terreau fertile), des "institutions religieuses" qui n'oublièrent pas de l'instrumentaliser, voir de le pervertir, à des fins politiques...Et qui donnent bien envie de se mettre au jardinage.



Ce en quoi, je ne suis peut-être pas si éloigné de Marx que ça finalement^^
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L'Opium du peuple: Introduction de la Contr..

L'opium du peuple est un court texte philosophique de Karl Marx, traitant en grande parti de le religion. Qui selon lui servirait notamment a cacher tout les problèmes actuels de la société. La religion serait donc ici un outils pour opprimé et faire taire le peuple. Et on se rend vite compte que Karl Marx ici utilise la religion, pour parler des problème lié au capitalisme, et commencer ainsi une réflexion sur la lutte des classe, et la révolution prolétarienne. On voit donc ainsi derrière cette ouvrage sur la religion, un début de pensée se rapportant à ce à quoi est connu Marx, a savoir le communisme.

Cependant, chose très contestable, nous n'avons pas l'impression que l'ouvrage se destine, aux ouvrier, au peuple en général, mais plus aux élite et aux philosophe. En effet certain passages sont assez ardu à comprendre, il utilise beaucoup de métaphore, périphrase etc... ce qui peux rendre la lecture et la compréhension compliquée.
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L'Opium du peuple: Introduction de la Contr..

Un des articles le plus connu de Karl Marx (1818-1883), L'opium du peuple a été publié chez l'éditeur Mille et une nuits. Une occasion de découvrir ce texte qui a permis à son auteur de se faire connaître auprès du grand public à travers le temps. Mais la religion, le nouvel opium du peuple est-il au coeur de cet écrit?



Karl Marx découvre la philosophie avec Hegel et va se plonger dans sa réflexion. D'ailleurs, ce dernier va poser les premières pierres de sa réflexion qui va aller de plus en plus vers la critique. Il va quitter la Prusse à cause de la censure pour trouver une liberté de pensée qu'il va trouver en France, sous la monarchie de Juillet. Dans son article, il va critiquer le pouvoir oppressant de la religion mais aussi de la bourgeoisie. Le peuple n'est plus libre de penser et d'agir. On le bride afin qu'il ne puisse surtout pas réfléchir. Alors il dénonce et demande une liberté totale pour chacun.



Ce qui m'a tout d'abord surprise dans la lecture, c'est l'écriture de Karl Marx. Il critique l'élite mais il s'adresse quand même à ces semblables qui possèdent des codes de compréhension qui ne sont pas propre à tous. J'ai relu plusieurs fois certaines phrases tellement elles sont complexes. Il parlait du peuple mais pour le peuple, c'est une certitude. Par chance, l'éditeur a prévu que le texte ne serait pas accessible à tous, alors l'autre moitié du livre est consacré à l'explication. Ainsi de façon clair et simple, l'auteur de cette partie prend le temps de nous expliquer le contexte, la vie de Karl, le sens des phrases alambiquées... Ainsi tout prend sens et tout se comprend. Le petit Karl n'avait pas sa langue dans sa poche et voulait critiquer une société dont il se sentait exclu.



Une lecture intéressante et intelligente qui pousse à se poser des questions.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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La Commune de Paris

Non, la Commune n'est pas morte !

Faut-il, 150 ans après la proclamation de la Commune, se pencher sur son histoire et l'appréhender comme un évènement qui appartient au passé ? Devrions-nous assumer que sa portée et ses enjeux, élevés au panthéon des mythes, ont été dénudées de sens – ou, dans le meilleur des cas, romantisées ? Ou, au contraire, devrions-nous considérer que la révolution de 1871 est la seconde de notre temps – et l'inscrire dans le processus historique de consolidation de la modernité ? Autrement dit, quel est l'héritage de la Commune et quelles sont les leçons que nous pouvons-nous tirer aujourd'hui ?



Il faudrait, pour cela, débroussailler l'histoire et cibler le conflit d'intérêts qui produisirent la guerre civile en France. La Commune de Paris, de Karl Marx demeure un oeuvre de référence pour le faire. Elle nous permet d'historiciser un conflit dans lequel les luttes de classes et la question nationale sont imbriquées.



Malgré la radicalité des mesures prises par les communards, des agents du capitalisme actuel ont hissé, comme s'il s'agissait d'une boutade, le drapeau de la Commune ! René Bidouze le signale dans La Commune de Paris telle qu'en elle-même : si plupart des partis de gauche revendiquent le souvenir de la Commune, des marques d'habits de luxe portent des noms de poèmes qui la remémorent. René Bidouze, en rappelant Gramsci, dit que La Commune « n'a pas pu vaincre l'hégémonie de la bourgeoisie. de ce point de vue, la situation de la Frances en 1871 n'était pas celle de 1789. » Et par ce fait, l'instrumentalisation de la Commune « ne sert d'ailleurs pas la cause de ceux qui veulent s'inscrire dans une visée à long terme de l'évolution du système capitalise et des affrontements de classe (…). On est en droit de penser que c'est principalement en ce sens que la Commune n'est pas morte, tout en admettant qu'on puisse évoquer que cette formule par référence à des considérations relevant d'un certain « romantisme révolutionnaire ». »



À vos livres ! Vous pouvez consulter des extraits de la Commune de Paris, de Karl Marx, de la Commune de Paris telle qu'en elle-même, de René Bidouze, et le poème « La semaine Sanglante », de Jean Baptiste Clément, auteur du poème le Temps des Cerises.







Et que vive la commune !



les éditions le Temps des Cerises
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La guerre civile en France

À chaud, Karl Marx raconte les événements qu’il a suivi depuis Londres, les manœuvres affligeantes d’un Thiers isolé, d’une Assemblée contestable et contestée, leurs tractations désespérées et déshonorantes avec Bismark. Il dénonce « la conspiration de la classe dominante pour abattre la révolution par une guerre civile poursuivie sous la patronage de l’envahisseur étranger ».

(...)

Pamphlet et panégyrique à la fois, ce texte contribua à rendre leur honneur aux vaincus, à donner la parole aux perdants face aux ignominies et aux ordures diffusées par les vainqueurs, à répandre l’édification de la Commune au rang de mythe. Regard historique de première importance.



Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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La guerre civile en France

Même si en 1945 le plan Morgenthau n'a pas été mis à exécution (transformer l'Allemagne en un grand champ de blé, voire de betteraves pour la fantaisie), la Prusse a quand même bien ramassé : un bout en Pologne, un bout en Russie, le reste entre les länder de Brandenbourg et de Mecklembourg, preuve qu'on avait quand même fini par bien identifier où nichait l'aigle noir militariste qui avait rempli nos cimetières. La Loi no46 du 25 février 1947 le désigne: « L'État de Prusse, qui a été depuis les temps anciens le berceau du militarisme et de la réaction en Allemagne a cessé d'exister ». Youpi.

Depuis le 18 mars, et jusqu'au 28 mai, on célèbre l'anniversaire de l'un des épisodes de notre relation sanglante avec la Prusse. Ce 13 avril, il y a cent cinquante ans, tandis que l'armée prussienne sous les ordres du comte von Moltke resserrait le blocus sur la Seine, perquisitionnait les maisons et recevait tous pouvoirs de police et de justice, la barricade de la rue de Rivoli -photographiée par Braquehais – grandissait, grandissait et Gustave Courbet créait la Fédération des artistes de Paris pour que l'art s'exprime librement « dégagé de toute tutelle gouvernementale ». J'aime l'humanité, celle qui a retenu Courbet et oublié von Moltke, ou ses complices Français, comme Jules « Il faut châtier Paris ! » Favre. Marx l'allemand ne portait guère les Prussiens dans son coeur et rappelait une de leurs spécialités:

« les Prussiens, en France, avaient rétabli l'usage de prendre des otages, gens innocents qui avaient à répondre au prix de leur vie des actes des autres. ». Il rappelle aussi que Bismarck haïssait les villes, où grandissait le SPD, parmi les ouvriers, à ses yeux des menteurs tout entier dédiés à tromper les paysans (refrain connu et repris, la terre, elle, ne ment pas). Il rappelle enfin que les traîtres, prêts à pactiser avec l'envahisseur se trouvaient au sommet de l'Etat.

« Bismarck contemple avec satisfaction les cadavres du prolétariat de Paris, où il voit le premier acompte de cette destruction générale des grandes villes qu'il appelait de ses voeux alors qu'il était encore un simple rural dans la Chambre introuvable de la Prusse de 1849. Il contemple avec satisfaction les cadavres du prolétariat de Paris. Pour lui, ce n'est pas seulement l'extermination de la révolution, mais l'extermination de la France, maintenant décapitée, et par le gouvernement français lui-même. ».

C'est écrit dans le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, « tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois ». Mais dans le cas de la Prusse, l'exception confirme la règle : la première fois comme tragédie, la seconde fois aussi.
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Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte

Écrit au fil des événements qu'il décrit, cet ouvrage sur l'ascension impériale de Louis-Napoléon Bonaparte a le double intérêt de la spontanéité et de l'originalité analytique. Puisque la lutte des classes est le moteur de l'Histoire, présenter la mise en place du Second Empire comme le simple produit d'une lutte d'idées et de partis est alors d'une incomplétude crasse. Ainsi, la vision hugolienne de "Napoléon le Petit" confond non seulement l'effet avec la cause, mais en plus grandit sa cible en lui donnant une puissance d'agir sur le cours de l'Histoire que nul homme sur Terre n'a jamais effleuré.



Que l'on soit ou non marxiste, il est toujours passionnant de voir comment l'auteur du Capital éprouve sa théorie sur son Histoire contemporaine. Nombreuses sont les armes théoriques qu'il affûte dans ce texte.



Chez lui, les Légitimistes et les Orléanistes ne sont pas des supporters zélés de leur poulain monarchique respectif, bien qu'ils s'en soient eux-mêmes convaincus, mais deux sous-classes de la grande bourgeoisie formellement opposées entre elles par leurs conditions matérielles d'existence. Les premiers sont la grande bourgeoisie foncière d'Ancien Régime, les seconds la nouvelle grande bourgeoisie capitaliste. La lutte des deux monarchismes n'est ainsi qu'une lutte entre bourgeoisies rurales et urbaines.



Paradoxalement, Marx estime que la République parlementaire, mode de gouvernement essentiellement bourgeois, est le seul écosystème dans lequel ces deux grandes bourgeoisies peuvent cohabiter. En effet, la victoire d'un monarchisme entraînerait fatalement la domination d'une bourgeoisie sur l'autre, tandis que le parlementarisme leur permet une alliance fondée sur la défense de leur caractère bourgeois commun. En revanche, cette République Parlementaire, bien que bourgeoise, tire sa légitimité de la volonté du Peuple. Au moindre péril rouge, la grande bourgeoisie est alors prête à saper son propre régime par crainte des désordres. Pour Marx, cette inclination à la stabilité sociale autant qu'économique de la bourgeoisie est la cause de l'ascension de Napoléon III, au détriment même de ses propres représentants politiques.



Il y a un véritable intérêt esthétique dans cette peinture marxiste de la Seconde République, sorte de monstre autophage voyant son salut dans son propre démembrement. C'est aussi un joli bouquet aux mille nuances de paradoxes et de contradictions, avec ses monarchistes républicains, ses républicains anticonstitutionnels, ses révolutionnaires constitutionnels, ses sociaux-démocrates pris au piège de l'anti-démocratisme, et puis enfin ses paysans plébiscitant un régime dont le caractère centralisateur sera la cause de leur asphyxie.
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Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte

Voici un livre qui m'a été donné de lire durant mon cursus universitaire de sociologie. D'habitude je rechigne à lire et à apprécier les lectures imposées. Ici la donne fut différente.



J'ai lu ce livre avec une réelle gourmandise ! J'y ai découvert Marx, sa prose, son combat. J'y ai découvert un Marx témoin de son époque et qui réalise un travail très intéressant d'analyse de la société française au 19ème siècle et surtout Marx tente d'expliquer comment une personne, considérée comme un moins que rien par l'élite politique française, est parvenue à devenir Napoléon III.



Ce livre est aussi un pied de nez à Victor Hugo, qui ne portait pas cet empereur dans son cœur. Monsieur Hugo, Napoléon III n'est pas arrivé au pouvoir avec ses petits bras musclés. Il a bénéficié de l'aide de ceux qui le sous-estimaient, plus qu'il n'aurait pu en souhaiter.
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Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte

Il n’y a aucun doute, si la doctrine matérialiste de Marx ne peut être appliquée partout sans susciter quelques doutes, sa puissance heuristique s’impose lorsqu’il est question d’expliquer les variations dans la qualité de son écriture. En effet, alors que ses analyses faites en France font état d’un esprit dialectique très fin et à l’ironie fertile, celles qu’il produira dans la misère à Londres montrent toujours une intelligence exceptionnelle, mais leur style est désormais d’une lourdeur assommante, complètement dénuée de finesse et d’ironie, présentant des analyses non plus sur le mode hypothétique, mais comme des vérités absolues.

Engels y trouve tout de même, dans la préface, l’utilisation d’une « loi » : cette fameuse « grande loi du mouvement historique, loi selon laquelle toutes les luttes historiques…ne sont, en fait, que l’expression plus ou moins nette des luttes des classes sociales » (p.64). Mais c’est vraiment à ce Marx au meilleur de sa forme que nous avons affaire ici, puisque Marx traite plutôt ici la lutte des classes sociales comme une hypothèse théorique puisqu’il la met à l’épreuve. (p.65)

Bref, pour en arriver au fait, Marx développe ici un embryon de pensée que l’on pourrait qualifier de manière anachronique, de « structuralisme social » puisqu’il décrit la manière dont une « superstructure d’impressions, d’illusions, de façons de penser et de conceptions philosophiques » (p.104) résultant d’une condition particulière est intégrée par les individus comme des acquis personnels.

Pour prendre quelques exemples particuliers, Marx parle ainsi des membres de la bourgeoisie de la manière suivante : « leur cerveau ne peut dépasser les limites que le petit-bourgeois ne dépasse pas … dans sa vie, …ils sont théoriquement poussés aux … problèmes et aux … solutions auxquels son intérêt matériel et sa situation sociale [les] poussent » (p.105). L’individualisme est également un trait caractéristique de la classe bourgeoise selon Marx qui, lorsqu’il se trouve suffisamment marqué, peut entraîner certains de ses membres à l’aliénation de classe (p.150-151). Marx décrit aussi merveilleusement l’aliénation de la classe des royalistes, qui, croyant défendre leurs intérêts, ferment « opiniâtrement à leurs rois bannis les portes par lesquelles ils pouvaient rentrer » (p.159).

Et cette structure de valeur permet à une société de se couper complètement des univers des autres classes, comme on le voit dans la description que Marx donne des intérêts non égoïstes de la petite bourgeoisie française qui se croit vraiment la mieux placée pour connaître les intérêts de la France entière (p.107-108).

Ainsi, Marx ne se limite pas au clivage existant entre le capital et le prolétariat, mais doit avoir recours à d’autres clivages comme ceux entre la campagne et la ville par exemple (p.92). Il expose aussi qu’une classe peut parfois se fondre en une autre par sa description de l’embourgeoisement de l’aristocratie (p.105).

D’autre part, Marx montre très clairement l’influence des circonstances commerciales sur la mobilisation politique. Lorsque l’économie va bien, personne ne veut agir, lorsque ça va mal, il est préférable que la politique se produise sans heurt, sinon, on y cherchera un coupable avec suffisamment d’angoisse pour s’en inventer un.

Enfin, comme Tocqueville, Marx décrit la dépendance grandissante envers l’appareil d’État (p.121), décrivant l’appareil d’État comme un « effroyable corps parasite…dont le travail est divisé et centralisé comme dans une usine » (p.186-187) qui « anéantit les échelons aristocratiques intermédiaires placés entre la masse du peuple et le pouvoir d’État » (p. 194). Et c’est cet État, par l’impôt très lourd qu’il entraîne nécessairement, qui détruit les liens entre la paysannerie et Bonaparte (p.196).

Ceci étant dit, c’est avec optimisme que Marx décrit cette centralisation mécanique de l’État de manière si apocalyptique puisqu’il juge qu’il s’agit d’un passage obligé pour « dégager à l’état pur l’opposition du pouvoir d’État vis-à-vis de la société » (p.196). Évidemment, il n’avait pu prévoir qu’on ferait de cet État un ersatz de la providence...
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Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte

Un ouvrage où Karl Marx nous relate et nous explique les "coulisses" du Coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, du 2 décembre 1851.

A travers ses yeux et sa verve aussi poétique que cinglante, Marx nous relate de manière chronologique comme Louis-Napoléon Bonaparte aura "préparé" son coup d'état, à travers les déroutes de la société française, et de la "société politique".

Une lecture qui donne un renouveau à l'histoire que l'on peut lire dans les manuels d'histoire ; dans les détails, mais aussi dans le parti pris de Marx. Ici, aucun subjectivisme. Nous lisons, à travers ses métaphores, ses accumulations littéraires, ce qu'il se passe sous ses yeux et cela, avec son propre esprit.



En somme, une oeuvre que j'ai beaucoup apprécié plus pour sa qualité littéraire qu'historique. D'ailleurs, je trouve Marx presque timoré dans cet ouvrage.
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