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Citations de Karl Ove Knausgård (214)


Tu passais le plus clair de ton temps à dormir, et quand tu ne dormais pas, le plus souvent tu regardais ailleurs. Je ne me rappelais pas que ton frère et tes sœurs aient agi pareillement ; au contraire, il me semblait qu’ils croisaient mon regard avec de grands yeux curieux. Or c’est un contact qui ne s’oublie pas, car j’avais alors l’impression de les voir, de voir qui ils étaient, de distinguer leur personnalité au fond de leurs yeux. Si leur monde intérieur était comme une forêt de sentiments indissociés, ces instants s’apparentaient à une clairière, une subite trouée.
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Parfois je me disais que la nostalgie qu'on a du paysage dans lequel on a grandi était biologique, comme gravée en nous.
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J'avais envie de me foutre de tout, de sécher les cours, de boire et d'importuner les autres. Anarchiste, athée et chaque jour un peu plus antibourgeois, je jouais avec l'idée de me percer les oreilles et de me raser complètement la tête. Qu'est-ce que j'en avais à faire de la biologie? Et des maths? Je désirais avant tout jouer de la musique dans un groupe,mètre libre, vivre comme je voulais et non comme je devais.
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Nous étions au coeur de l'enfance, là où le temps était aboli. Ou plus exactement, là où les instants filaient à une vitesse folle alors que les journées qui les englobaient passaient presque imperceptiblement.
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Il existe cependant d'autres sortes de souvenirs. Ceux qui ne sont pas fixes et qu'on ne peut raviver par la volonté mais qui de temps à autre se détachent pour remonter d'eux-mêmes à la conscience et y flotter comme des méduses transparentes, ramenés à la vie par une odeur, un goût, un bruit particulier... Il s'ensuit toujours immédiatement un sentiment de bonheur intense.
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Je soupirai. J’aurais dû être heureux de pouvoir admirer les étincelles que faisait la lumière artificielle en tombant sur toute chose, une vitre, un morceau de métal, une dalle en marbre ou une tasse à café. Être heureux de voir tous ces gens aller et venir dans le hall comme des ombres. (...) Être heureux de l’existence de la musique, de la littérature, de l’art. De toute la beauté insupportable du monde. Mais j’y étais indifférent. J’étais indifférent à mes amis. Et indifférent à ma vie. Et c’était comme ça depuis si longtemps que, ne le supportant plus, j’avais décidé d’y remédier. Je voulais être heureux de nouveau. C’était tout bête et je ne pouvais en parler à personne, mais c’était ça.
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Avant, je voyais le temps comme une distance à parcourir avec l’avenir comme perspective lointaine, volontiers lumineuse, en tout cas jamais ennuyeuse, dorénavant le temps est un enchevêtrement du vécu de l’instant, c’est tout à fait différent. Pour le comparer à une image, je choisirais celle d’un bateau dans une écluse : aussi lentement qu’irrévocablement, la vie est portée par le temps qui s’écoule de tous les côtés et, hormis les détails, tout est toujours pareil. Chaque jour qui passe voit grandir le désir d’instants où la vie atteint la limite, où les portes de l’écluse s’ouvrent et où elle peut enfin continuer à voguer.
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Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art sinon le regard d'un autre être humain? Pas au-dessus de nous, pas au-dessous non plus, mais exactement à la même hauteur que notre propre regard. L'art ne peut pas être une expérience collective, rien ne l'est, on est seul avec l'art. C'est seul qu'on croise ce regard.
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Avant, j'étais toujours dans l'introspection et considérais les gens de ce point de vue, comme du fond du jardin. Linda m'a sorti de là et poussé jusqu'au bord de moi-même, là où tout est proche et paraît plus intense.
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Tu ne sais pas ce qu'est l'air, cela ne t'empêche pas de respirer. Tu ne sais pas ce qu'est le sommeil, cela ne t'empêche pas de dormir. Tu ne sais pas ce qu'est la nuit, cela ne t'empêche pas d'être cernée par celle-ci. Tu ne sais pas ce qu'est le cœur, cela ne l'empêche pas de battre tel un métronome dans ta poitrine, nuit et jour, nuit et jour, nuit et jour.
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(Être humain ...)
Parce que le cœur est un oiseau qui ne cesse de battre dans notre poitrine, parce que nos poumons sont deux phoques entre lesquels l'air passe, parce que la main est un crabe et la chevelure une botte de foin, parce que les veines sont des rivières et les nerfs des éclairs. Parce que les dents sont des murs de pierre et les yeux des pommes, les oreilles des moules et les côtes une cage. Parce que c'est toujours sombre et silencieux dans le cerveau. Parce que nous sommes la terre. Parce que nous sommes le sang. Parce que nous devons mourrir.
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Pour un cœur, la vie est une chose simple : il bat aussi longtemps qu’il peut, puis il s’arrête.
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Je suis amoureux jusqu’aux dents. J’en ai mal partout.
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Tous les enfants sont naturellement pleins de vie et aspirent à la joie, et pour peu qu'on ait l'énergie de les prendre du bon côté, ils oublient en quelques minutes caprices et colères. Ce qui me mine c'est de savoir qu'il suffirait effectivement de les prendre du bon côté mais d'en être profondément incapable quand la situation l'exige, comme si j'étais embourbé dans un marécage de frustration. Une fois tombé dedans, chaque pas ne fait que m'enfoncer davantage. Et ce qui me mine au moins autant, c'est de savoir que j'ai affaire à des enfants. Que ce sont des enfants qui me coulent. Il y a là quelque chose de profondément indigne. C'est dans ces situations-là que je ressemble le moins à l'être humain que je voudrais être. Je n'avais pas la moindre idée de tout cela avant d'avoir des enfants. Je croyais qu'il suffisait d'être bon avec eux pour que tout aille bien. Et, certes, c'est vrai aussi, mais rien de ce que j'avais vu jusque-là ne m'avait averti de la véritable intrusion que représentent les enfants dans une vie. L'incomparable proximité qu'on a avec eux et l'interaction de nos tempéraments, de nos humeurs font que nos pires défauts, ceux qu'on avait soigneusement gardés pour soi, ressortent et nous reviennent en pleine figure. La même chose vaut évidement pour nos qualités.
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Qu'il faut peu de temps à une vie pour s'enraciner à nouveau. Qu'il s'écoule peu de temps entre le moment où on est étranger à un lieu et celui où il vous a absorbé.
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La mort rend la vie absurde parce que tout ce pour quoi nous avons trimé s'arrête avec elle et la mort donne du sens à la vie parce qu'elle rend le peu que nous avons inestimable, et chaque instant précieux.
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Je voulais être une bonne personne, pleine d'empathie pour les défavorisés, mais quand ils approchaient trop, je n'éprouvais que du mépris et de la colère, comme si leur déficience touchait quelque chose de profond en moi.
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Karl Ove Knausgård
Je jouais avec l'idée de suicide, comme je l'avais fait depuis l'enfance, et me méprisais pour ça aussi, ça n'arriverait jamais, j'avais trop de revanches à prendre, trop de gens à haïr, trop de choses à faire.
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Quand on est un homme droit, on fait ce qui est bien. Moi je suis sacrément fourbe, il y a toujours quelque chose...de pas vraiment malsain, mais de bas, d'obséquieux, de rampant qui émane de ma personne. Dans une situation où tout le monde a compris qu'elle exige de la prévenance, moi je suis capable de foncer dans le tas, et pourquoi ? Parce que je ne pense qu'à moi, rien qu'à moi, je déborde de moi-même. Je peux très bien être bon envers les autres, mais il faut que j'y pense à l'avance. Je n'ai pas ça dans le sang. Ce n'est pas dans ma nature.
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Karl Ove Knausgård
Je me disais que la bêtise de mes sujets de conversation était affligeante. Mais comment faire autrement?
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