AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Kij Johnson (176)
Un pont sur la brume

C’est une novella de la collection Une heure Lumière de chez Le Bélial’ qui raconte la construction d’un pont au-dessus d’une sorte de fleuve de 400m de large fait de brume… et remplie de monstres.

Je m’attendais à quelque chose d’horrifique ou au moins d’angoissant, mais c’est surtout une sorte de photo d’un instant qui change tout. Ce pont change de nombreuses choses pour de nombreux gens : pour Kit, l’architecte de ce pont, qui apprend de grandes leçons sur les gens et ce qui est important, pour Rasali, la batelière qui faisait traverser les gens sur un bac à travers la brume et se retrouvera sans emploi et sans but une fois le pont terminé, pour tous ceux qui vivent de chaque côté de la brume et dont les villes seront modifiées à jamais.

C’est une jolie histoire, qui fait réfléchir et qui impacte, mais je n’ai pas eu le frisson ou les réponses que je voulais. Je pense que j’avais les mêmes attentes pour cette novella que pour un roman 2 fois plus long, ce qui est inutile. Ils n’ont pas vocation à créer un univers comme les autres livres d’imaginaire qui prennent 3, 5 ou 10 tomes. Ils doivent se suffire à eux même et être cohérents, ce que j’ai eu avec celui-ci.
Commenter  J’apprécie          60
Un pont sur la brume

Le genre littéraire, fantasy, ne sert ici que de toile pour tisser la mysticité qui embaume dans les rues de Procheville et Loinville. Chacune de ces bourgades se tient au lit d’une rivière de brume mortelle, séparant l’Empire en deux. Traverser ce fleuve en bateau est dangereux, et nombreux de ceux qui s’y risquent y perdent la vie : entre la brume corrosive, et les Géants y habitant dont il ne faudrait pas déclencher le courroux. C’est dans ce contexte que Kit Meinem d’Atyar, enfant de la capitale et architecte de renommée est chargé de construire un pont culminant au-dessus de la brume, et long de plusieurs centaines de mètres, une tâche colossale.



Cette novella ne fera pas de vous un expert en architecture, loin de là. Le récit se concentre sur Kit, homme plutôt esseulé et sans attaches, voguant au cours des chantiers qu’il gère aux quatre coins de l’Empire. Sauf que l’entreprise qu’est la construction de ce pont le fera vivre de longues années entre les deux rives, lui permettant de nouer des relations avec leurs habitants dont la méfiance se transformera en sympathie. Il y trouvera même l’amour, mais un amour peut-il durer si il est amené à changer de lieu chaque fois qu’un nouveau chantier termine ?



Kij Jonshon nous offre un texte divinement humain, nous montrant des personnages fragiles malgré la solidité des structures qu’ils bâtissent. C’est une fresque contemplative, onirique et mystique, de la vie, de la mort et du quotidien.



Un texte, une histoire, qui sont beaux, qui donnent de l’espoir. Un récit qui restera longtemps gravé dans mon petit cœur. Merci Le Bélial d’avoir édité ce si beau texte.
Lien : https://navigatricedelimagin..
Commenter  J’apprécie          60
Un pont sur la brume

On est au début un peu dérouté. Des noms étranges : Kit Meinem d'Atyar, Rasali Bac, Procheville, Loinville ; une géographie inconnue ; une vague histoire de fleuve de brume ; des poissons qui n'en sont pas ; de mystérieux Géants ; un projet de pont... On manque de repères et on ne sait pas bien ce qu'on fait là. C'est souvent le cas, me rétorquera-t-on, dès lors qu'on se lance dans la lecture d'un récit dit "de l'imaginaire". Oui mais là, l'absence totale de contexte, la scène de l'action qui se résume à deux minuscules bourgs se faisant face de part et d'autre d'un fleuve, une atmosphère vaporeuse, sombre, humide... bleutée (qui est assez agréable au demeurant), renforcent, je trouve, ce sentiment d'égarement. Quelques coquilles nuisent un peu, en plus, à la lecture, dont deux "quant" au lieu de "quand", et un superbe "tendit qu'il l'énonçait" qui a bien failli me faire perdre connaissance ! C'est à se demander si c'est vraiment relu, et avec quel sérieux.

On se prend quand même un minimum à l'histoire, néanmoins, aux destins de ses personnages qui voient leurs vies bouleversées par la construction de cet immense pont sur la brume. Mais on se dit aussi que les prix Hugo et Nebula ont déjà été attribués de manière plus justifiée...
Commenter  J’apprécie          61
Un pont sur la brume

Un court livre pour lequel je ressors un peu moins charmée que je ne l'aurais aimé.



La nouvelle décrit une ambiance mystérieuse, où la brume rend le récit presque cotonneux. Cette ambiance évocatrice est la grande force du livre, et est joliment rendue (même si, sur la même thématique, la nouvelle "Au matin tombe la brume" de George R.R. Martin m'avait plus happée).



Mais si je suis un peu mitigée, je crois que ça vient de mon absence totale d’image mentale dés qu’il s’agissait de me représenter la construction d’un pont… Et comme la novella nous conte la construction d’un pont dans toutes ses étapes, je n’arrivais pas à voir brique par brique ce pont se construire et à juste imaginer sa tête finale. Du coup, j’ai été un peu à côté de la plaque pendant toute ma lecture ^^ Cela vient peut-être de mes propres lacunes sur le sujet, mais ça m'a quand même agacée.
Commenter  J’apprécie          60
La quête onirique de Vellitt Boe

Un récit étrange dans lequel je n’ai pas vraiment pu rentrer entièrement dans l’ambiance. Pourtant, l’écriture comme l’univers attisent l’imaginaire, puisque nous sommes plongés entre rêve et cauchemar. J’ai été laissée sur ma faim par de nombreuses choses : les dangers ne sont jamais vraiment menaçants (alors qu’on parle tout de même de Dieux), la fin est assez terne…
Lien : https://lageekosophe.com/
Commenter  J’apprécie          60
Un pont sur la brume

Un court récit ou l'on suit la construction d'un pont reliant deux villes commerçantes, Loinville et Procheville, séparées par une brume énigmatique.



Dans cette histoire, le lecteur vit (ou plutôt lit) au rythme des habitants et de l'avancée progressive du pont. On voit les contraintes rencontrées par l'ingénieur, l'organisation des deux villages, les relations qui se font et se défont entre les différents personnages,...



Je dois confesser que ma lecture s'est avérée aussi lente et difficile que la construction de ce pont. Probablement que les profils des personnages, pas assez fouillés à mon goût y sont pour beaucoup. Tout comme la brume qui n'apporte rien au récit, si ce n'est quelques péripéties sans grand intérêt narratif.



Pour un livre moultes fois primé, je dois avouer que je suis déçue...
Commenter  J’apprécie          60
Un pont sur la brume

À peine commencée cette lecture, chaque page a été un supplice tant la traduction est mauvaise.

C'est traduit littéralement comme du Google et ce n'est pas fluide du tout; on reconnaît toutes les structures de phrase américaines et les formulations sont traduites mécaniquement sans leurs connotations. Je n'ai pu rentrer dans le texte tant cette traduction en un français boiteux accroche toutes les deux phrases. Quelques exemples : p9 , les animaux ne vivent pas SOUS les deux étages de l’auberge, mais DERRIÈRE celle-ci en anglais, p14 "Boys !" qui veut dire "Purée !" en anglais a été traduit littéralement par "Ah ! Les garçons..." etc. Je n'ai pu lire plus de 10 pages tant ce fut pénible.



L’intégralité du texte est heureusement disponible gratuitement en anglais sur le site de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          60
Un pont sur la brume

Une courte critique pour un bref récit, dont j'attendais sans doute beaucoup trop.

Qu'il n'y ait guère d'action, que les "Géants" et la fameuse brume "corrosive" soient évoqués sans détails et à peine entrevus, ne me pose pas de problème. Après quelques dizaines de pages, on comprend bien qu'il n'y a pas de suspense à proprement parler: la construction du pont suit son cours, des accidents mortels en petit nombre ponctuent les travaux, et le dépaysement est minimal: l'univers esquissé est finalement très proche du nôtre, sans en être pour autant le reflet exact. Pas ou peu de critique de nos sociétés en creux, donc.

Que reste-t-il alors? De belles pages d'une monde construit par petites touches, une histoire d'amour assez touchante, une atmosphère qui oscille entre la sérénité et la mélancolie, quelques thématiques intéressantes mais qui restent à l'état d'ébauche, ou d'amorce (le progrès technologique destructeur de traditions, le goût du danger, la délicate communication entre cultures très différentes etc.), comme si l'auteur craignait de se perdre dans des lieux communs ou de suivre des rails trop fantasy/SF.

Le résultat est, à mon sens, un bien étrange mélange de maturité et de naïveté (pas de pulsions juvéniles, mais des sagesses de vie très minces en fin de compte), de précisions (certains détails, au détour d'une phrase, forcent le sourire ou offrent des trouées poétiques) et de superficialité (par exemple la relation de rivalité avec l'architecte que le héros remplace, problématique prometteuse... expédiée en deux pages). Comme un goût d'inachevé. Et ce n'est pas le nombre de pages qui produit cette impression: on connaît tous des romans courts/grosses nouvelles qui peuvent receler une force concentrée peu commune). Mais ici, une tendance à l'éparpillement impressionniste nuit à la densité de l'ensemble, et j'ai plus eu la sensation de me promener sur une passerelle au-dessus d'un ruisseau que de me risquer sur un pont perdu dans la brume.
Lien : https://marcsefaris.canalblo..
Commenter  J’apprécie          60
Un pont sur la brume

"Un pont sur la brume" est un court roman qui n'a pu répondre à mes attentes. Achat quasi-impulsif, ce titre comme tout ceux de la collection "Une heure-lumière" est habillé d'une belle couverture soignée. Les collectionneurs ne manqueront certainement pas de se procurer l'ensemble des textes qui paraitront et de les aligner dans leur bibliothèque dans l'ordre de la numérotation.



Kij Johnson raconte en 124 pages la naissance d'un pont. Un projet ambitieux qui changera à jamais ce monde où l'Empire est coupé en deux par un fleuve de brume. La brume c'est l'inconnue, presque la menace qui maintient deux rives aussi éloignées que possible l'une de l'autre. Car dans la brume, des créatures mystérieuses errent sans trop que l'on sache ce qu'elles sont. Des géants si l'on en croit les témoins de ces étranges manifestations. La brume c'est donc un danger de mort permanent qui frêne l'union de l'Empire.



Si la dimension humaine apporte beaucoup et porte même le récit de ce pont en construction, ce n'est pas vraiment ce que je souhaitais lire. Ce n'est pas le pont qui me faisait envie dans cette lecture mais bel et bien cette mystérieuse brume. Et alors que l'ouvrage se referme sur un des personnages désireux de voguer loin à l'embouchure du fleuve, sur l'océan de brume, j'ai eu cette petite pensée : "c'est cette histoire-là que je voulais lire !".
Commenter  J’apprécie          61
Un pont sur la brume

Un pont sur la brume est un court roman sorti dans la collection une heure de lumière des édition du Belial et écrit par Kij Johnson.



Fantasy ? Science Fiction ? Aucun des deux ? On ne sait pas forcement et cela importe peu.

On suit ici, un architecte envoyé dans une contré de son empire, pour y construire un pont sur la Brume. En effet ici la brume, recouvre l'eau et il est compliqué et dangereux de passer d'une rive par une autre, grâce a des bacs. On nous racontes la construction du pont, le rapport de l'architecte avec les habitants, c'est un peu comme une sorte d'anecdote dans le développement d'un empire.



Et c'est encore une belle découverte dans cette collection. C'est doux et bienveillant. Ça change des gros roman, ou il se passe souvent des choses, la c'est calme et reposant. Et ça fait du bien. C'est touchant, on s'infiltre dans la vie quotidienne des gens.

Très sympathique !
Commenter  J’apprécie          60
Un pont sur la brume

Un pont sur la brume est un récit mélangeant science-fiction et fantasy dans tout ce qu’elles peuvent avoir d’étrange et de poétique. Dans un monde où une mer de Brume cache sous elle des Géants mangeurs d’hommes, il est impératif de trouver des solutions pour rejoindre sain et sauf tel ou tel lieu.



Alternant moments entre ambiance contemplative et introspection du héros, Un pont sur la brume privilégie un rythme de croisière afin de laisser place à quelques touches de poésie et d’humanité. Dès les premières pages, on est captivé par cet univers très visuel et original avec cette brume blanche épaisse et opaque qui cache poissons étranges et Géants. Cela pourra vous rappeler le Shadow Fold dans Grisha de Leigh Bardugo, en plus séduisant.



J’ai tout de même ressenti le manque de rytme et je n’ai finalement pas trouvé totalement mon compte, faute à une impression d’être arrivée à la moitié d’une histoire. J’aurais aimé un peu de contextualisation autour de quelques personnages natifs ou du héros pour me sentir vraiment concernée au lieu de commencer directement par l’arrivée de Kit à Procheville sans connaître personne au préalable.
Lien : https://entournantlespages.w..
Commenter  J’apprécie          50
Un pont sur la brume

Si l'homme était un fleuve, la femme en serait le pont.



"Un pont sur la brume" est une novella (encore!) parue en 2011, écrite par Kij Johnson. On peut volontiers y accoler le genre de la fantasy, puisqu'on y est, en gardant cependant en tête que l'entreprise est bien vaine. C'est un monde imaginaire, avec des créatures imaginaires hantant une brume imaginaire: mais pourquoi alors nos sentiments terrestres sont si peu épargnés?



Kit Meinem d'Atyar est un architecte de l'Empire, héritier d'une longue dynastie familial de bâtisseurs, et se voit offert l'ouvrage de sa vie: un pont qui traverserait la brume et enfin suturerait ce royaume scindé depuis la nuit des temps. Mais le fleuve de brume n'est pas anecdotique: dotée de propriétés physico-chimiques incompréhensibles, la brume renferme en son sein des créatures étranges et parfois dangereuses. Des poissons de cinq mètres? Oui. Des géants cruels attirés par les bruits sourds? Oui. En a-t-on déjà vu?

Rasali Bac de Loinville exerce le métier de Passeur, maniant la rame sur des volutes de brume par temps clair. Son métier est dangereux puisque nombreux sont les Bac à s'être perdu dans ce fleuve acide et impardonnable. Mais cette brume est en quelque sorte sa raison d'être, ou tout du moins lui permet la traversée. Entreprise dangereuse s'il en est, mais amenée à disparaitre après la création d'un pont?

Nos deux âmes bien esseulées vont se rencontrer et se perdre, encore et encore, au fur et à mesure que le pont se dresse entre Procheville et Loinville, enjambant la brume.



Bien sûr, la brume est omniprésente et évidemment, elle est dangereuse. Mais notre "aventure" ne réside pas là, tant cette novella vogue avec douceur sur les sentiments humains. Il n'est pas question ici de savoir qui sont ces géants, où ce qui se cache sous la brume, mais plutôt de comprendre quelle pierre suffira à porter le tablier du pont ou pourquoi les muscles de Rasali se bandant au-dessus du bateau rappelle à Kit sa propre solitude.

Car le pont est un lien, entre deux terres, entre deux personnes. Et c'est bien tout le sujet du livre: faire lien entre des personnes. "Etre plus de gens"... Cela m'a rappelé la philosophie d'"Elle est pas belle, la vie?" de Vonnegut.



Pour apprécier ce court texte, il va falloir, si vous le voulez bien, accepter une attitude contemplative. Malgré tout le contexte, "Un Pont sur la brume" est parfaitement plat. Rien de péjoratif là-dedans, mais il s'agit plus ici de se laisser par des sentiments ambivalents et se laisser ballotter par le cours d'eau... L'ambivalence des sentiments, c'est probablement ici que nait la nostalgie autant citée dans les autres critiques. La nostalgie, vraiment? Je n'en suis pas certain: on est ici dans le doux-amer, le "sucre de pastèque" de Brautigan, les sentiments pastels... C'est l'apanage de la nostalgie, mais c'est finalement une construction de la vie dès lors qu'on prend un peu de recul sur l'explosion des instants.



"Un pont sur la brume" est donc un court texte étonnamment beau. Doux. Si vous êtes à la recherche d'un gros bouquin de fantasy où l'on décapite de l'uruk-hai, vous vous êtes bel et bien trompé de chemin. Si vous êtes à la recherche du grand secret derrière la brume, même chose. Si en revanche, vous souhaitez enchanter la fin d'après-midi à l'ombre de votre arbre préféré et oublier ce qui vous tracasse tant, ouvrez donc ce petit livre.
Commenter  J’apprécie          51
Une Heure-Lumière, Hors-Série 2020 : Retour à n'dau

Stoppez tout, arrêtez tout, il est arrivé, le nouvel hors-série de la collection Une Heure-Lumière. Nous voici donc avec la cuvée 2020, à la couverture plus flamboyante que jamais (oui mais gneu gneu gneu c’est Aurélien Police et il fait que dessiner des gens de profil, la preuve c’est que le type il est de dos). Cet article a été quelque peu retardé à cause d’autres planifiés entretemps, le voici désormais sur vos écrans ; ça va plus s’apparenter à une simple recommandation qu’une véritable critique fouillée, et ce malgré qu’à cette heure les exemplaires doivent être épuisés, mais tannez vos copains pour qu’ils vous prêtent le leur, parce que ça vaut franchement le coup.



Un 400 mètres dans l’espace : traduire « Une Heure-Lumière »



Cette année, les traducteurs sont à l’honneur dans la partie « making-of » de la collection, avec une série de courts entretiens assez inégaux, mais qui forment un très bon ensemble : il y a quelques redites d’une personne à l’autre, mais les interviewés sont parvenus à raconter les astuces et difficultés de leur métier sans verser exagérément dans la précision technique.



Retour à n’dau



S’ensuit cette novelette qui demande un certain bagage déjà en SFFF pour être pleinement appréciée. Après un début assez rude, on comprend que nous sommes sur Ping, un monde colonisé il y a des millénaires par les Terriens dont le soleil frappe toujours les régions de la même manière : pour celle-ci ce sera Midi, pour celle-là ce sera l’Aube. Il s’agit d’un de ces astres improbables car de toute évidence privés de rotation, ayant déjà ébréché ma suspension d’incrédulité dans Le monde vert. Mais peu importe.

Katia vit à n’dau, la région du monde qui semble la plus équilibrée, où l’ombre du soleil fait la même taille que les objets. Sa vie est celle d’une terrienne ayant depuis des générations abandonné toute technologie avancée, vivant sobrement de ses chevaux et ses chiens. Capturée par des barbares, elle découvre qu’ils sont menacés par une terrible maladie qui s’attaque à tous les chevaux de Ping…

D’une part, on ne peut que saluer l’initiative d’avoir traduit ce texte de Kij Johnson pour son aspect ethnique : Retour à n’dau est une histoire extrêmement dense mais exceptionnellement fluide d’un bout à l’autre, à l’exception des quelques paragraphes du début brisant le show don’t tell pour expliquer au lecteur les concepts les plus ardus. On y découvre donc différents peuples vraisemblablement inspirés de la Mongolie, ayant inventé leurs propres moyens de communiquer (avec des sifflets), de se vêtir (selon vos intentions), de mesurer le temps (en prenant la durée moyenne de la vie d’un chien)… Une telle compréhension des peuples méconnus est encore trop rare dans notre Imaginaire si balisé, quand l’une de ses plus grandes fonctions est justement l’ouverture à l’Autre (selon mon humble avis). Le seul (très léger) reproche que je pourrais y faire est que les autochtones possèdent une vision tout à fait occidentale de la mort : on la cache aux enfants plutôt que de la leur faire accepter, alors que tout indique sur ce monde une existence relativement rude.

À ce moment, vous vous dites : minute, un hard worldbuilding pareil, ça cache forcément quelque chose ; est-ce que c’est au niveau des personnages ou du style que ça part en sucette ? Mais même pas, les persos sont au centre, avec une plume particulièrement sensible. Si l’idée d’un monde où toutes les régions correspondent à des périodes de la journée ne sert techniquement à rien dans le récit, il accentue cependant le déracinement de l’héroïne dont on ressent avec elle sa douleur d’avoir tout perdu, sa famille, sa liberté, et bientôt ses chevaux. On est sur une gravitas qui ferait passer Le poney rouge pour Horseland : tout semble crier le désespoir, jusqu’à la fin où l’on voit le bout du tunnel.

Très beau texte sur le deuil et la résignation, Retour à n’dau possède toute mon estime et s’avère pour l’instant le plus délicat récit de SF que j’aie découvert de cette année (les deux autres étant Samsam, le film et Tenet, ça n’était pas difficile, cela dit…). J’hésite encore un peu à l’auréoler d’un « lu et approuvé », le reste du livre m’ayant honnêtement moins intéressé : mais ses défauts sont tellement minimes qu’il serait bête de s’en priver.



Catalogue Une Heure-Lumière 2020



Comme prévu, le catalogue opte désormais pour un format plus économe en papier. Rien qui m’excite spécialement dans les nouvelles parutions que je n’aie pas déjà commandé, et si je chronique un jour le quatrième hors-série de la collection, il y a de fortes chances pour que je ne parle plus de cette rubrique…



Conclusion



Une Heure-Lumière reste inlassablement une collection de très haute qualité, et trouve toujours d’excellents textes pour fêter ses anniversaires. J’espère encore être de la partie l’année prochaine, parce que bon, vu que vous aurez sans doute du mal à en trouver des exemplaires, c’est pas trop pour votre culture, mais pour la mienne quand même…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
Commenter  J’apprécie          50
Une Heure-Lumière, Hors-Série 2020 : Retour à n'dau

Pour la troisième année, la collection "Une Heure Lumière" nous offre ce bel Hors-Série. Une nouvelle occasion de découvrir un peu plus l’équipe éditoriale.



Après l’identité visuelle et les secrets éditoriaux, c’est au tour des différents traducteurs de nous partager leurs impressions et amour pour le genre de la novella SF. Un partage généreux et la découverte d’artisans absolument primordiaux.



C’est aussi l’occasion de lire "Retour à n’dau", très belle nouvelle de Kij Johnson. J’ai énormément d’affection pour cette auteure qui, avec "Un pont sur la brume", m’a transporté et permis de découvrir la collection. "Retour à n’dau" est un voyage, une traversé de terres sauvages et hostiles.

On y retrouve toute la poésie et la beauté de la plume de l’auteure. Elle a le don de transporté son lecteur avec simplicité, sans pour autant nous inonder de péripéties.



Un "Hors-Série 2020" aussi beau qu’intéressant, parfait étendard de cette superbe collection !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          50
La quête onirique de Vellitt Boe

"La quête onirique de Vellitt Boe" se présente comme un détournement d'une nouvelle de Lovecraft qui met enfin des personnages de femmes fortes là où le maître de Providence était un pur produit de son époque conservatrice.



L'histoire est donc celle de cette enseignante, dans les Contrées du rêve (lieu issue des rêves des hommes, qui a sa "propre" réalité), qui part à la recherche d'une de ses étudiantes qui a eût la bonne idée de suivre un bellâtre dans le monde de l'éveil (notre monde).



Sur ce postulat, l'auteur va jouer avec l'univers phallocrate de Lovecraft pour en présenter une version plus vivante et agréable: l'image du rêveur macho, maître de son royaume qui n'arrive pas à comprendre que notre héroïne n'attends plus après lui depuis longtemps ^^... etc



Son périple va revisiter des lieux connus des contrées du rêves, des personnages connus et nous faire vivre une chouette aventure! Du rêves, de l'action, des intrigues...



Par contre, soucis de ces clins d’œils, si on ne connait pas le cycle des "contrées du rêve" de Lovecraft, on risque de passer un peu à coté.



Voilà sûrement le seul point qui m'empêche de recommander absolument ce roman qui décape "l'original" sans méchanceté ^^

Commenter  J’apprécie          50
La quête onirique de Vellitt Boe

Berk, une vrai catastrophe ce roman !

L'histoire ne vous tient pas en haleine, et je me suis ennuyée de bout en bout ! Je n'ai pas vibrée une seule fois !

La plume de l'auteur me semble assez quelconque également.

Même si on aime pas l'homme, autant lire Lovecraft. Là on est pris au piège du récit et de sa plume.

Pas besoin d'un énième plagia de ces histoires je trouve, qui de plus est plat et quelconque.



Vous pouvez passer votre chemin, car il n'y a pas grand chose à retirer de ce livre !!!!!
Commenter  J’apprécie          55
Un pont sur la brume

Court récit intriguant et mystérieux de part son univers.

L'auteur laisse volontairement planer un certain mystère autour de son histoire, ce qui accroche le lecteur jusqu'au bout.

En effet, si l'historie de la construction d'un pont n'est pas en elle-même transcendante, c'est bien tout ce qui tourne autour qui est intéressant.

Ces personnages qui vivent dans un Empire inconnu. Ces brumes qui renferment des créatures étranges.

Bref, la force de ce livre c'est l'inconnu mais pas forcément sa trame.
Commenter  J’apprécie          50
Un pont sur la brume

Un livre qui m'a légèrement déçu notamment par le fait qu'il ne répondait pas à mes attentes par rapport au résumé donné en quatrième de couverture.

Le pont, bien que la thématique majeure du roman, est extrêmement mis en avant tandis que la Brume citée dans le titre de l'ouvrage est placée en arrière-plan, ce qui a pour conséquence d’atténuer le mystère qui fut tantôt promis par le synopsis. Car oui, finalement ces géants « indicibles » et d'une « extrême dangerosité » ne font qu'effleurer les pages du récit, effaçant ainsi un frisson attendu.

Les personnages qui parcourent le récit sont néanmoins plaisants, bien que pas particulièrement transcendants. Kit en étant le parfait exemple. Sans doute à cause de la brevetée du roman. Un livre plus long aurait été la bienvenue pour permettre plus d'approfondissement que ce soit pour les personnages ou le monde où ils se trouvent.

L'écriture de Johnson est cependant très agréable. Les termes techniques et architecturaux possèdent une certaine beauté sous sa plume. La lecture est quant à elle aisée et non dénuée d'une certaine intelligence.

J'ai également assez apprécié les digressions dans le récit. Ces rétrospectives sur la vie de Kit et son rapport aux constructions étaient à la fois intéressantes et pas sans intérêt.
Commenter  J’apprécie          50
Un pont sur la brume

Ce livre est assez étonnant, il ne fait qu'une centaine de pages et réussi à mélanger plusieurs genres tout en gardant une grande cohérence. Néanmoins à la fin de ma lecture j'ai eu l'impression que cela manquait de péripéties pour rajouter de la vraisemblance, comme si j'avais lu un tableau. Je me demande s'il n'aurait pas mieux fallu répartir ma lecture par petits bouts et à des moments différents pour bien savourer la subtilité et ne pas fatiguer à cause du manque de mouvement.
Commenter  J’apprécie          50
Un pont sur la brume

L'Empire est coupé en deux par un long fleuve de brume qui dissimule bien des mystères. Des géants y vivent, d'étranges poissons aussi, et cette écume à la texture unique en son genre est en plus corrosive. Les navigateurs chargés de traverser ce banc de brume pour rallier les villes et transporter passagers et marchandises meurent généralement jeunes, les traversés ne sont jamais anodines, et des digues ont été montées de part et d'autres du fleuve pour protéger les villages des géants. Jusqu'au jour où Kit Meinem d'Atyar, l'un des meilleurs architectes de l'Empire, est envoyé pour bâtir un pont au-dessus de cette brume.



Quand j'ai découvert cette novella, cette idée de fleuve de brume, de géants et de bacs m'a de suite attirée, mais cette lecture est finalement décevante. De la brume et de ses habitants, nous ne saurons absolument rien. Il n'y a aucune explication de donnée, nous ne croiserons ni géants ni poissons. Et même si ces poissons sont pêchés, nous se saurons même pas à quoi ils ressemblent puisque l'auteur évacue cette question via Rasali qui expliquera à Kit que les pêcheurs découpent les poissons directement dans leurs bateaux et qu'il n'est donc pas possible d'en voir à terre (ce qui parait un peu incohérent vu la dangerosité du fleuve).



Au final, ce pont aurait pu être construit au-dessus d'un simple fleuve tout à fait normal que ça n'aurait rien changé à la nouvelle, et dans la mesure où les descriptions des villes et de leurs habitants ne sont pas transcendantes non plus, j'avoue que cette lecture me laisse plus que mitigée. L'auteur apporte beaucoup de personnages, presque trop, mais aucun ne ressort vraiment. Rasali et Valo sont sympathiques mais manquent de développements, idem pour Kit d'ailleurs.



Au final, je ne sais pas trop ce qu'a voulu raconter l'auteur, parce que j'ai trouvé que rien ne ressortait. Cette novella est très lisse, ni agréable ni désagréable, elle n'a juste pas grand chose à raconter. A se demander comment elle a pu remporter autant de prix pour le peu contenu dans ses pages.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kij Johnson (493)Voir plus


{* *}