AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Kij Johnson (176)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Un pont sur la brume

🌉 Un pont sur la brume - Kij Johnson 🌉 @lebelial

Traduction : Sylvie Denis

Kit Meinem d'Atyar est peut-être le plus doué des architectes de l'Empire. Peut-être… Ce qui ne fait aucun doute, en revanche, c'est qu'il lui faudra convoquer toutes ses compétences, l'ensemble de son savoir pour mener à bien la plus fabuleuse réalisation qui soit, l'oeuvre d'une vie : un pont sur le fleuve de brume qui de tout temps a coupé l'Empire en deux. Un ouvrage d'art de quatre cents mètres au-dessus de l'incommensurable, cette brume mortelle, insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures indicibles dont on ne sait qu'une chose : leur extrême dangerosité.

Un roman court où il est avant tout question de relations humaines. En construisant un pont sur la brume, rendant sûre la traversée, l'architecte va bouleverser la vie des habitants de Proche et Loinville qui vont tous d'une façon ou d'une autre participer à sa construction. Les pilotes de bac, risquant leurs vies à chaque traversée, n'auront plus de raison d'être une fois le pont achevé et les deux villes seront amenées à s'étendre et à prendre de l'importance en devenant les seuls points de passage entre les deux côtés de l'Empire sur des centaines de kilomètres. Ce roman aborde les changements sur le mode de vie des gens quand arrive le "progrès" avec ses espoirs et ses peurs et sur la nécessité de s'adapter ou de se réinventer.

Je souligne aussi le travail de la maison d'éditions sur l'objet livre, la couverture est magnifique et le format sympathique, un vrai plaisir à lire et à tenir 😉.









Commenter  J’apprécie          100
Un pont sur la brume

En cette rentrée 2016, la collection Une Heure-Lumière est de retour avec deux nouveaux livres : Un pont sur la brume de Kij Johnsson et L'homme qui mit fin à l'histoire de Ken Liu (qui sera l'une de mes prochaines lectures !)



Un pont sur la brume est un texte dit de fantasy, genre dont je ne raffole pas, mais qui n'a de fantasy que le contexte : une période que l'on peut considérer comme médiévale par certains aspects, une brume mystérieuse, auxquelles s'ajoutent quelques mythes et légendes. Quant à l'histoire, ce n'est rien d'autre que la construction d'un pont ! Dit comme ça je ne suis pas sûr que ce soit très vendeur et pourtant...



L'Empire où se déroule l'action est divisé en deux, et ce depuis toujours, par un fleuve de brume de 400 mètres de large. Pas cette brume que l'on connaît, une brume bien plus mystérieuse, corrosive qui échappe à toute rationalité, qui a une consistance à la fois solide, liquide et gazeuse, sur laquelle on peut naviguer (non sans risques) et qui abrite d'étranges créatures.



Kij Johnsson nous raconte la rencontre de Kit Meinem d'Atyar, architecte de son état, qui doit reprendre la construction d'un pont au dessus de cette étrange brume afin de relier Procheville et Loinville et favoriser les échanges entre les deux parties de l'Empire, et Rasali Bac qui fait traverser hommes et marchandises sur la brume.



L’auteure nous dépeint une histoire d’hommes et de femmes, une histoire d’amour, d’amitiés, de respect, de tolérance… Mais avant tout, une histoire sur les changements inhérents au progrès et leurs conséquences. Il y a ceux qui s’adaptent et ceux qui sont laissés sur le bord du chemin.



Ode à la vie et au progrès, ce texte est à la fois poétique, poignant, sensible, intelligent et humaniste... Au final cette novella nous narre bien plus que la simple construction d'un pont !




Lien : http://les-lectures-du-maki...
Commenter  J’apprécie          100
Un pont sur la brume

Un monde entre fantastique et science-fiction.

Le texte m'a paru long, limite interminable malgré qu'il fasse moins de 200 pages. En fait l'écran est "passable ", le rythme lent, les personnages sans saveur, la structure sans chapitre alourdissent l'ensemble et pourra... j'ai aimé.

L'auteur a instauré un univers pesant, oppressant, mystérieux qui donne envie de comprendre.
Commenter  J’apprécie          90
Un pont sur la brume

Lu avec beaucoup de retard sur la parution.

Quelques spoiler dans mon commentaire.



J'ai trouvé le texte beau, agréable à lire.

Il ne s'y passe pas grand chose à part une évolution de relations humaines (et un pont qui se construit bien sûr) mais j'ai passé un bon moment.

Je l'ai trouvé bien écrit et les personnages sont très attachants.



Je lui ai trouvé quelques petites longueurs mais rien d’embêtant. Il n'aurait pas fallu qu'il soit plus long par contre.

J'ai perçu cette lecture comme une jolie promenade dans un univers agréable.

Un peu comme si on allait se balader 2 heures dans la Comté (avant la guerre). Il ne s'y passe quasiment rien mais c'est joli et les gens sont sympas. Et il y a de la bière...



La dimension fantastique avec la Brume est à mon avis là un peu pour ajouter un support aux interrogations/réflexions des lecteurs en recherche de symboles, mais surtout apporter un peu d'inconnu/risque non maîtrisable à un monde qui sinon n'en a aucun. Je pense vraiment que l'auteur ne voulait pas vraiment faire passer de message très précis avec cette brume.



Je vais reprendre un post de "Musiques et SF" sur le blog du Chien critique, qui citait l'auteur, et je trouve que c'est intéressant à mettre ici :

"« I'll try to answer your questions.

All good literature is built around metaphor and the readers' extrapolation from the specific (THIS person doing THIS thing) to the general (this is a way people are). The mist in the mist bridge story is a physical mist, an organic monocellular aerofoam that sustains a small but viable ecosystem -- so it IS life, in the most literal sense. Because I designed it as a real piece of this world, it could operate in the story in all the ways a real-world river would in a story set in this world: it can be central to the story's plot, or it can be the background against which the engineering story is told, and/or it can be a metaphor that advances the other elements of the story: the river symbolizes love, or nature's dominance, or death or something else.



I intended the story to be an engineering story. I am interested in the first person to build a bridge across the Mississippi River, or the Suez canal, or a cathedral: tasks that take decades or longer, and the labor of hundreds or thousands of people. The mist gave me an interesting challenge for Kit to overcome, and a gorgeous visual I could use again and again in the story. As I wrote and the story got longer and longer, it became possible for the river to symbolize multiple things. I never thought about it symbolizing death, you can certainly make that argument, even though some people cross the barrier repeatedly. It also could symbolize political divisions or city/country differences.



Does this help at all? Feel free to pass this on to the people you're talking about the story with. »

Le lien :


Lien : https://lechiencritique.blog..
Commenter  J’apprécie          90
La quête onirique de Vellitt Boe

Je remercie Babelio et les éditions Le Bélial pour l’envoi de ce livre lors de la dernière Masse Critique des mauvais genres. Je fais partie de ces gens qui ne connaissent Lovecraft que par d’autres médias que ces œuvres : jeux de société, jeux vidéo, l’anthologie La clé d’argent des contrées du rêve, film, série, etc. Je compte bien un jour lire Lovecraft, car son univers me plait beaucoup, mais je n’en ai juste pas encore eu l’occasion. Je savais en postulant pour ce livre qu’il s’agissait d’une réécriture de l’univers de Lovecraft (le titre donne un gros indice :p), mais plutôt dans la veine young adult et j’étais curieuse de voir comment l’auteure se réappropriait ce monde à part pour un public plus jeune.



Le livre-objet est très beau : la couverture étoilée et mystique rappelle différents éléments typiquement lovecraftiens. L’intérieur de cette couverture représente une carte du monde, sur laquelle on peut suivre l’itinéraire de la protagoniste. Il y a aussi pas mal d’illustrations noir et blanc, pleine page ou plus petites, réalisées par Nicolas Fructus, illustrateur de Lovecraft par excellence. Les 20 dernières pages de l’ouvrage sont consacrées à une interview de l’auteure très intéressante, qui éclairent certains points de la lecture.



Clarie Jurat est une jeune étudiante modèle à l’université des femmes d’Ulthar, jusqu’au jour où…elle rencontre un jeune homme du monde de l’éveil. Ils décident de fuir ensemble pour se rendre dans ce monde. Le problème, c’est que Clarie est la fille d’un des mécènes de l’université, qui pourrait bien la faire fermer s’il se rend compte que sa fille est partie ! Sa professeure Vellitt Boe décide de partir à sa poursuite pour lui faire entendre raison. Arrivera-t-elle à la rattraper avant qu’elle passe les portes du monde de l’éveil?



L’univers de Lovecraft, du moins de ce que j’en connais, m’a semblé particulièrement bien représenté dans ce livre, que ce soit au niveau des paysages, des lieux ou encore du bestiaire et des coutumes. Il y a même une brève apparition du célèbre Rêveur Randolph Carter ! Je ne pense pas qu’il faille avoir lu Lovecraft pour apprécier ce récit. J’y ai pour ma part découvert un aspect que je ne connaissais pas : la place de la femme dans les Contrées du Rêve. En fait, elle n’en a pas vraiment ! La population est majoritairement masculine, les femmes souvent ne voyagent pas, ne sont pas éduquées, bref sont considérées comme des moins que rien. Si j’avais entendu parler du racisme présent dans l’oeuvre de l’auteur, cette part misogyne m’avait jusqu’à présent échappé.



Vellitt Boe est une dame déjà d’un certain âge, qui entreprend une incroyable quête, dont on doute de plus en plus de la réussite au fil des pages qui avancent. Elle a déjà beaucoup voyagé dans sa jeunesse, vécu mille aventures, visité des tas d’endroits. Elle connait déjà un peu la route à prendre, mais les Contrées du Rêve évoluent en continu, les distances ne sont jamais les mêmes, la faune n’est pas très amicale, les femmes ne sont pas toujours bien vues et donc acceptées et les dieux veulent pimenter sa quête en lui mettant des obstacles supplémentaires sur la route. Ce fut un véritable plaisir que de parcourir les chemins avec Vellitt, de trembler avec elle la nuit, de patienter lors de longues traversées ou encore de courir pour sauver sa peau.



Vellitt est accompagnée d’un chat depuis son départ d’Ulthar. Il a décidé de la suivre et c’est une présence bienvenue dans ce récit, à la fois réconfortante et rassurante, qui a souvent évité à Vellitt de sombrer dans la folie de la solitude, dans les endroits les plus sombres et les plus isolés.



Le monde de l’éveil est présenté comme un monde de rêve : on y vit en toute liberté, sans dieux pour jouer avec le destin. Qu’en est-il réellement? La fin de l’ouvrage est ouverte : que va-t-il se passer ensuite pour Clarie et Vellitt ? On ne peut que le supposer, c’est à la fois frustrant et très fort.



J’avais envie de finir cet avis sur une petite réflexion. Kij Johnson a gagné le prix World Fantasy Award pour cette novella. Ça me choque un peu qu’un auteur reçoive un prix pour un univers qu’il n’a pas créé et qui n’est pas le sien. N’est-ce pas une sorte de vol par rapport à l’auteur original? Quelle légitimité peut avoir un tel texte pour un prix littéraire, alors que rien de nouveau n’a vraiment été ajouté au monde de départ? Attention, j’ai bien aimé cette lecture, mais je ne pense pas qu’elle mérite un prix littéraire considérant le fait qu’il s’agit de l’univers d’un autre… Est-ce que je suis la seule que cela choque? :p



Une expérience de voyage hors du commun qui nous emmène visiter les Contrées du Rêve, ses merveilles…et ses horreurs ! Une protagoniste posée et réfléchie qui prend beaucoup de risques pour retrouver son élève disparue. Un très beau livre-objet, que j’ai aimé parcourir !
Lien : https://livraisonslitteraire..
Commenter  J’apprécie          90
La quête onirique de Vellitt Boe

J’avais beaucoup aimé Un pont sur la brume de Kij Johnson paru dans la collection Une heure lumière chez Le Bélial aussi quand j’ai su qu’un nouveau roman de l’auteure était prévu, cela a suscité ma curiosité. La quête onirique de Vellitt Boe fait référence à La quête onirique de Kadath l’inconnue et aux contrées du rêve de Lovecraft. Les illustrations sont signées Nicolas Fructus. Avec tout ça, je ne pouvais que céder à la tentation et lire ce livre.



J’ai lu beaucoup de textes de Lovecraft et je connais assez bien son univers même si je n’ai pas lu les textes se passant dans les contrées du rêve comme La quête onirique de Kadath l’inconnue. Cependant, cela ne m’a pas gêné dans ma lecture, même si je pense qu’on comprend mieux certaines références quand on connait cette œuvre. Je me suis lancée dans ma lecture un peu comme lorsque l’on découvre un pays pour la première fois, en en connaissant seulement quelques bribes. Et je ressors de ma lecture plus que ravie en espérant lire bientôt d’autres textes de Kij Johnson.



Même si j’apprécie beaucoup H.P.Lovecraft, il faut reconnaitre de gros défauts à son œuvre, parmi lesquels le rôle des femmes. La femme chez Lovecraft n’est pas absente, elle est simplement réduite au rôle de couveuse pour dieu ancien, ou de sorcière horrible et malsaine, ou encore à être possédée par un vil sorcier. Des rôles fort peu enviables en somme. En partant de ce constat, Kij Johnson rend un hommage au Maître de Providence mais en mettant en avant la place des femmes avec un personnage principal féminin d’un certain âge: Vellitt Boe.



Vellitt Boe est enseignante en mathématiques à l’illustre université pour femmes d’Ulthar. Un matin, elle apprend qu’une de ses meilleures étudiantes a fugué en compagnie d’un homme venant du royaume de l’éveil (notre monde). Le problème est que cette fugue pourrait avoir de fâcheuses conséquences pour l’université et ensuite pour le monde. Vellitt décide donc de partir à la recherche des 2 fugitifs pour ramener son élève dans le droit chemin. Ce qui semblait au début être une simple poursuite va se transformer en véritable quête dans laquelle Vellitt va accomplir un long voyage au sein des contrées du rêve en allant de la forêt des zoogs à Ilek-vad où règne Randolph Carter, nous offrant ainsi un bel aperçu du monde du rêve. Cet univers est très dépaysant et on prend plaisir à le découvrir sous la plume de Kij Johnson, toujours aussi ensorcelante et soignée. Elle apporte sa touche personnelle au monde de Lovecraft sans jamais tomber dans la parodie.



Une des grandes réussites du roman est son personnage principal, une femme au fort tempérament et indépendante. L’auteure prend le temps de nous parler du passé de Vellitt qui a vécu de nombreuses aventures avant de se poser en tant que professeure à l’Université. C’est une cinquantenaire qui a bien vécu, elle a beaucoup d’expériences dans les voyages au sein des contrées du rêve et sait très bien où elle va. Au travers de ce personnage très attachant, l’auteure parle du rôle de la femme de façon subtile en évoquant le regard des hommes sur une femme qui prend de l’âge, ou encore l’indépendance des femmes. Kij Johnson réussit un sacré tour de force avec ce personnage féminin indépendant dans l’univers de Lovecraft.



Le roman est assez court mais aborde beaucoup de thèmes: la place des femmes chez Lovecraft et de manière plus générale, le voyage sous forme de quête initiatique, les choix de vie ou encore la notion de sacrifice. Le sacrifice est présent à plusieurs reprises: pour Vellitt qui prend beaucoup de risques tout au long de sa quête en rencontrant des créatures dangereuses mais aussi pour son élève Clarie Jurat qui se voit contrainte de sacrifier une partie de ses aspirations. Après tout, pourquoi n’aurait elle pas droit de vivre son histoire d’amour et de fuir son destin tout tracé de bonne élève.



Il faut également souligner le travail fait par Nicolas Fructus et Serena Malyon qui signe une très belle carte en couleur des contrées du rêve. Nicolas Fructus signe la superbe couverture du livre et des illustrations intérieures à l’encre. Une interview de l’autrice est également présente à la fin du livre. Elle permet d’en apprendre un peu plus sur Kij Johnson et son rapport à Lovecraft.



La quête onirique de Vellitt Boe est ainsi un splendide roman sans aucun temps mort qui peut se lire d’une traite. Kij Johnson rend hommage à l’univers de Lovecraft tout en mettant en scène un personnage féminin indépendant et charismatique. Le style élégant et envoutant de l’auteure nous entraine dans un magnifique voyage où on l’impression de rêver éveillé. Ce roman est un vrai bijou servi dans un magnifique écrin.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          92
La quête onirique de Vellitt Boe

Quand une autrice américaine décide de revisiter un des classiques de son enfance, cela donne La Quête Onirique de Vellit Boe, une réécriture La quête onorique de Kadath l'Inconnue avec cette fois une héroïne, une première pour moi dans l'univers si masculin de Lovecraft. Est-ce que j'ai aimé cette proposition ? Étrangement oui mais elle m'a aussi laissée perplexe parfois.





Lovecraft est un auteur très controversé, avec son gros vivier de fans et d'autres qui en font une lecture plus critique, Kij Johnson appartient aux deux comme elle le raconte dans l'interview qui clôt le livre. Elle a découvert l'auteur très tôt mais s'est aussi rendu compte de ses failles et notamment de son racisme un peu trop présent dans ses oeuvres. Devenue écrivaine, elle a donc eu envie de rendre hommage à cet auteur classique de son enfance dont elle a tout lu, mais en le dépoussiérant un peu. Du coup, à la place d'un héros, nous avons une héroïne, et pour chaque action que ce dernier a commis, nous avons son inverse ici. Simple mais brillant !



Ce texte s'inscrit dans les récits des Contrées des rêves de Lovecraft. Pas de chance pour moi, ce sont des textes que je n'ai pas lus, je n'ai donc pas de point de comparaison. En revanche, j'ai lu certains autres de ses classiques grâce à Bragelonne, Mnémos et les adaptations mangas de Ki-Oon. Ainsi même sans saisir toutes les références - et c'est frustrant - j'ai tout de même pris plaisir à retrouver l'univers étrange et insaisissable de l'auteur où réalité et rêve se chevauchent et se confondent parfois.





Dans ce court texte de 200 pages, l'autrice nous emmène à travers les univers dans les pas d'une enseignantes qui part à la recherche d'une élève qui a fait une fugue amoureuse et qui pourrait soit le regretter soit avoir des ennuis. Ancienne arpenteuse des Contrées des rêves, elle se lance à sa poursuite. C'est de suite assez étrange, on a l'impression de naviguer entre les mondes et les dimensions, notre monde étant l'un de ceux-ci et celui dont vient Vellitt Boe et son élève un autre. Notre héroïne va donc côtoyer éléments réalistes et éléments forts étranges dans sa quête qui se révèle être également un voyage intérieur.



J'ai beaucoup aimé la plume bien imagée de l'autrice qui m'a fait retrouver certains sentiments perturbants de mes lectures de l'auteur, notamment dans le recueil Le Molosse sorti il y a peu chez Ki-Oon où Lovecraft nous emmenait dans de drôles de temples et croiser de drôles de créatures de cauchemar. On retrouve la même sensation de glissement entre les voiles de ces mondes et la même crainte envers ses créatures fantasmées mais mythiques.



C'était plaisant de se mettre dans les pas de Vellitt pour qui j'ai eu tout du long l'image d'une femme de l'ère victorienne partant sur des routes de campagnes plus étranges les unes que les autres en allant à la poursuite de son élève, voire traversant les collines de la Conté de Tolkien. Il y a du Lewis Carroll et du Lyman Frank Baum dans ce texte et cette aventure, mais une grosse teinte de modernité. L'héroïne est une femme qui ose aller contre les conventions pour se lancer dans cette aventure. Elle est très ouverte d'esprit. Elle croise des gens aux genres et sexualités variés même si ce n'est pas le propos, ça montre juste la diversité proposé par l'autrice pour contrecarrer l'esprit étriqué de l'auteur d'origine.



Cependant au fil des pages, son entreprise s'est révélée un peu sans queue ni tête pour moi. Elle avançait faille que faille à travers les différents voiles et mondes se trouvant sur sa route. Elle y faisait quelques rencontres et retrouvailles. Elle parlait d'elle-même et de son passé, ainsi que des Contrées des rêves, de ses Anciens et divinités cruelles. Mais j'avais l'impression qu'elle n'atteindrait jamais son but et quand cela survient, j'ai trouvé ça assez brutal dans la mise en scène, comme si elle avait freiné brusquement pour stopper sa quête.



L'ensemble manque de développement à mon goût. C'est un format novella, en général j'aime cela, je n'ai rien contre les textes courts, mais n'ayant pas lu l'oeuvre d'origine, ni les autres récits de Lovecraft dans l'univers, j'ai eu le sentiment qu'elle survolait plein d'éléments qu'elle citait et qui devaient s'y trouver. J'ai été frustrée également que chacune des étapes du voyage de Vellitt ne prenne pas plus de pages. J'ai presque eu l'impression d'un catalogue ici...



J'ai donc été à la fois émerveillée par l'objet qu'est ce récit pour les lecteurs de Lovecraft et la prouesse de faire ainsi évoluer le récit d'origine à contre-courant tout en en gardant son essence avec cette étrangeté effrayante qu'on y trouve toujours. J'ai aimé la plume très onirique, justement, et visuelle également de l'autrice, mais j'ai vraiment eu un sentiment de trop peu. J'aurais aimé prolonger l'expérience, le voyage et la rencontre avec cette héroïne qui était une femme à la tête sur les épaules mais ouverte à l'étrange comme je les aime.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          80
Un pont sur la brume

Kit, meilleur architecte de l'Empire, est appelé à réaliser son plus grand projet : la construction d'un pont de 400 mètres. Ce pont doit être construit au-dessus d'une brume qui renferme des créatures dont les habitants ne savent pas grand-chose...

J'ai apprécié ce court roman de SF. Pas de complots, de trahisons, on suit seulement la vie quotidienne du chantier et les protagonistes avec leurs joies et leurs peines.

Une petite collection de chez Bélial à explorer !
Commenter  J’apprécie          80
Un pont sur la brume

J’ai beaucoup aimé ce livre, mais je ne suis pas sûre que je l’aurais apprécié à un autre moment. Le rythme est très lent, il n’y a pas vraiment d’intrigue, il se passe peu de choses, et l’univers du récit repose essentiellement sur l’imaginaire du lecteur. Pour moi, c’était le bon moment.

Ce très court roman raconte la construction d’un pont, un chantier colossal qui prend quelques années. Comme l’a fait remarqué un autre lecteur, c’est Les piliers de la terre en quelques pages au lieu de 1000, et sans les intrigues. C’est tout à fait ça, l’atmosphère des Piliers de la terre, je crois que c’est vraiment ce qui m’a charmé. L’action se situe dans un empire coupé en deux par un fleuve de brume si difficile à franchir que les relations entre l’Est et l’Ouest sont très réduites. L’univers est médiéval (pas de motorisation), personnellement je le situais en Chine, mais je ne sois pas sûre que quoi que ce soit le suggère, ça va bien avec la taille de l’empire,et les inondations récentes en Chine m’ont peut-être aussi influencées. La brume du fleuve est mystérieuse, dangereuse, pour traverser il n’y a que quelques passeurs téméraires. Cette brume est dense, mortelle par sa nature acide, corrosive, mais aussi parce qu’elle est hantée de créatures (Géants et presque grands) dont on ne sait à quoi ils ressemblent puisque ceux qui les ont rencontrés ne sont plus là pour en parler.

Si le genre existait, je le qualifierai de livre d’ambiance.
Commenter  J’apprécie          81
Une Heure-Lumière, Hors-Série 2020 : Retour à n'dau

Retour à n’dau est une nouvelle de quarante pages qui s’inscrit dans le style du Planet Opera. Le récit se déroule sur la planète Ping qui a pour particularité de tourner extrêmement lentement sur elle-même. Cela n’est pas sans conséquence sur les Humains qui l’habitent car ils doivent continuellement se déplacer pour ne pas se retrouver dans certaines zones trop exposées à la chaleur du soleil, notamment celle appelée le Midi.



Dans ce contexte particulier, évolue le clan Winden du peuple de Croisée qui élève des chevaux et des chiens pour survivre. Katia en fait partie et joue deux rôles au sein de sa communauté : elle dresse non seulement les chiens pour qu’ils veillent sur les chevaux et protègent son clan mais elle soigne également les chevaux lorsqu’ils sont malades ou quand les juments doivent mettre bas. Alors qu’ils vaquent à leurs occupations, le clan Widen croise le chemin de cavaliers armés provenant de la direction de l’Aube…



J’ai beaucoup aimé cette courte nouvelle : en peu de pages, Kij Johnson arrive à mettre en place un univers développé et original. Le décor et l’activité principale du clan Winden dédiée à l’élevage de chevaux m’ont beaucoup fait penser aux steppes de la Mongolie. La nouvelle est également très émouvante et relaie des thèmes positifs : malgré les épreuves, les protagonistes trouvent le courage de rebondir, de pardonner et d’aller de l’avant. Bref, à découvrir!



Rendez-vous sur mon blog pour une chronique plus développée :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          80
Un pont sur la brume

Un pont sur la brume est une histoire qui nous donne une réflexion sur la vie, son sens, les embuches que l'on rencontre, les personnes qui vont côtoyer notre vie et nous pousser toujours plus.

Kit Meinem d'Atyar, doit construire un pont, un pont qui doit couvrir une rivière de brume sur 4 kilomètres , mais cette brume contient beaucoup de dangers, à travers ce récit, on ne peut s'empêcher de se demander si il va arriver à construire ce pont et qu'elle en serait la finalité, autre que de relié des villes, continents, qu'est ce qu'un pont peut aider à relier d'autre ?
Commenter  J’apprécie          80
Un pont sur la brume

Kij Johnson nous présente avec Un pont sur la brume un petit roman de type fantastique.

L’histoire : Kit Meimem d’Atyar est, un ingénieur comme son père, mandaté pour construire le premier pont qui traverserait le fleuve de brume, permettant de relier ensemble les deux pans de l’Empire. Pour le moment, le seul moyen de traverser cette brume fantastique, avec des poissons géants contrôlant certains éléments et décidant de la mort de certains spécialistes la traversant, est de prendre le bac. Les bacs sont contrôlés par des passeurs, la famille bac, mourant tous dans la traversée de cette brume. Le pont doit rejoindre les deux villes aux noms très originaux de Loinville et Procheville.



Alors je n’ai pas trouvé ce livre des plus passionnant, tout simplement parce qu’il ne se passe pas grand-chose. L’auteur essaye de mettre de la distance avec les disparitions ou les morts qui sont censé entretenir le récit et montrer la dangerosité du projet. Mais la où dans un film le hors-champ pour nous expliquer un meurtre peut-être très utile, là les morts ne sont là que pour épaissir un scénario. Elles ne servent à rien, à part justifier le pont sur cette brume et éviter ces géants dangereux.

Mis à part quelques éléments techniques sur la construction du pont et sur certains éléments fantastiques on s’ennuie. L’auteur a essayé de nous donner une petite romance. Elle aussi reste mystérieuse et on a du mal à y croire.

Bref, je trouve le livre assez bancal et la magie n’a pas opérer pour moi.

Commenter  J’apprécie          80
Un pont sur la brume

Délicieuse surprise que cette novella aux accents à la « Lud-in-the-Mist ». Un sorte fleuve de brume, dans lequel des bateaux disparaissent souvent corps et bien, sépare deux villes, Un ingénieur venu de la capitale, Kit Meinem a pour mission de continuer les travaux, interrompus par son prédécesseur quelques années plus tôt, Sa tâche consiste à achever un pont aérien suffisamment haut pour permettre le passage sans danger des hommes et marchandises. Ce Kit est un homme avisé et bon. Il se liera par la force des choses aux habitants des deux villes pendant les cinq années suivantes, ce qui n'ira pas sans changer les uns et les autres. La prose de Kij Johnson, toute en finesse, joue sur l'étrangeté des lieux et les changements psychologiques de ses personnages. Et si au final l'intrigue peut paraître un peu mince, j'ai vraiment apprécié le résultat.
Commenter  J’apprécie          82
Un pont sur la brume

Intéressant ! Bien sûr, j'ai pensé au pont de San Francisco en voyant la belle couverture. Au delà de l'ouvrage d'art, le pont raconte l'histoire des individus qui l'entourent, le conçoivent et l'empruntent. Un pont sur l'inconnu, un pont entre les humains et les monstres sous le pont dans les profondeurs. J'y ai vu un allégorie de notre modeste humanité colonisant les univers, détruisant, voulant toujours plus. Les ponts ne servent pas qu'à relier les individus, ils permettent aussi de faire passer des engins de guerre. Un beau moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          70
Un pont sur la brume

25 ans du Bélial, chapitre 6 !



Quand Les Piliers de la terre s'installent en contrée imaginaire...



Débarquant de la capitale de l'empire, Kit Meynem d'Atyar, "petit homme à la peau sombre", débarque à Procheville. Sa mission ? Relier Procheville et Loinville. Raccrocher les deux parties de l'empire. Bâtir un pont sur la brume.



Car un étrange brouillard scarifie les terres impériales. Une brume impénétrable, corrosive, insondable. Une brume peuplée d'étranges poissons et d'effrayants Géants - menace permanente et invisible.



Pour traverser la brume, il faut prendre un bac, dont le pilotage est aussi dangereux qu'ardu. Kit fait vite la rencontre de Rasali Bac, une femme qui va lui servir de guide dans cette contrée qu'il ne connaît guère.

Car lui débarque de la capitale, de ses études, de ses quelques chantiers précédents. Mais de cette région il ne connaît rien. De la brume il ne connaît que peu.

Choc des cultures en vue.



Le rapport entre Kit et les villageois est assez passionnant, ainsi que les différents développements de la construction du pont. La technique réelle se mélange aux réalités et contraintes de cette univers de fantasy. Et l'on s'émerveille de la technologie mise en œuvre pour mener à l'élévation de ce bâtiment.



Une novella qui fait le pont entre fantasy et science-fiction - je n'ai pas lu toutes les autres critiques donc désolé si ce formidable trait d'esprit a déjà été osé - dans la précision, cependant accessible, de la description de la construction.



La modernité, la tradition, le progrès, la mort, autant de thématiques qui s'entrechoquent dans ce texte.

La relation entre Kit et Rasali, dont le rapprochement est rapidement un horizon d'attente, est très réussie. Mais je ne vous dis pas ce qu'il en advient !



J'ai beaucoup aimé le travail sur l'onomastique. Tous les noms sonnent bien, sont efficaces, voire même enthousiasmants - mais je serai bien incapable d'expliquer pourquoi !



Un des plus beaux textes de la collection Une heure-lumière. Une escapade envoûtante. Une fin vibrante. Belle réussite de Kij Johnson !
Commenter  J’apprécie          70
Un pont sur la brume

Une novella entre mythe et réalité, où le surnaturel côtoie une entreprise difficile…



Je poursuis ma lecture de la collection Une Heure Lumière publiée aux éditions Le Bélial. Cette fois, je m’attaque à découvrir un nouvel auteur : Kij Johnson. Cette novella, doublement primée et une fois nominée, annonce une bien belle lecture ! Me voilà attiré au cœur de la Brume et des étranges créatures qui semblent y vivre, avec toutes les menaces qu’elles représentent...
Lien : https://www.acaniel.fr/un-po..
Commenter  J’apprécie          70
La quête onirique de Vellitt Boe

Ce livre s'inspire de l'univers de Kadath créé par Lovecraft, mais Kij Johnson se l'approprie pour en donner sa vision. D'abord, elle renverse le point de vue, en mettant en scène des personnages du monde du rêve projetant de rejoindre le monde de l'éveil. Mais surtout, elle débarrasse l'univers d'HPL de ses mauvais côtés et installent des héroïnes, tout en respectant l'aspect sombre et effrayant.

Mention particulière aux illustrations de Nicolas Fructus, qui agrémentent le texte et l'enrichissent.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
Commenter  J’apprécie          72
Un pont sur la brume

Le fleuve de brume est le personnage central de ce court roman qui encore une fois démontre la qualité des romans parus dans la Collection Une heure Lumière de Le Belial. En lisant un pont sur la brume, j'ai eu l'impression de traverser un rêve, la vision de ces personnages évoluant autour de la brume, des destins qui se créés, s’entremêlent et se défont sur les rives de ce fleuve mystérieux ne semble être qu'un songe.

Kij Johnson nous décrit la vie sur les rivages de ce fleuve de brume qui coupe l'Empire en deux et que seuls quelques bateliers aussi courageux que voués à une courte vie, bravent afin de faire traverser touristes, marchands et autres représentants de l'Empire. Car le fleuve de brume est navigable... enfin... du moins, pour ceux qui en connaissent une partie des secrets et savent sentir les moments propices. Lorsqu'un architecte à la carrière montante arrive au village pour débuter les travaux du pont qui enjambera le fleuve, le changement touche la vie des gens vivant à Procheville et Loinville. C'est l'histoire de la construction de ce pont et des changements qui vont en découler.



Au-delà de la description de la construction du pont, c'est l'impact sur la vie des gens que l'auteur nous décrit de manière vivante et humaine. Entre cette brume mystérieuse, pleine de dangers mais impalpable et ce pont, synonyme de sécurité, solide mais inconnu, les gens évoluent, se transforment, partent ou restent mais le pont et le fleuve eux demeurent.



Une très belle fresque onirique qui ne nous livre pas tous ces secrets mais qui nous fait vivre entre Procheville et Loinville au rythme de la construction de pont. Une histoire entre la sensibilité d'un architecte et la vitalité d'une batelière. Poétique et dépaysant pour rêver d'architecture et de destins humains.
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
Commenter  J’apprécie          70
The Fox Woman

Je ne pensais pas en ouvrant les pages de The Fox Woman, me plonger dans un livre aussi prenant et aussi marquant.

En effet, l'histoire de se triangle amoureux entre Yoshifuji, Shikujo et la fameuse Kitsune (femme renarde du folklore japonais) est tout simplement prenante. La narration se fait par l'intermédiaire du journal intime de chacun des personnages, plongeant le lecteurs au coeur des pensée de chacun. On y découvre aussi la vie japonaises : et la multitude de tabous qui la parsème, empêchant chacun des personnages de vivre dans l'épanouissement.

Un roman poétique et plein d'enseignement ...
Commenter  J’apprécie          70
Un pont sur la brume

Ce titre était un de ceux qui me faisait le plus envie dans cette collection, le résumé m’avait vraiment alléchée et j’étais vraiment curieuse de le découvrir. Et c’était une lecture vraiment sympathique. Là aussi, trop courte pour entrer dans les détails, mais j’ai passé un bon moment de lecture.



La plume est agréable et on se sent immergée facilement dans l’univers et dans le récit.



Malgré tout, je suis restée sur ma faim: on ne découvre pas grand chose sur le contenu de la Brume et sur les Géants. On se concentre surtout sur les relations qui se nouent entre les protagonistes, sur leurs différences culturelles et sur la façon dont le pont va changer la vie des autochtones.



Il y a aussi une belle réflexion sur le temps qui passe, sur la pérennité des choses et sur la fragilité de la vie humaine, sur les mystères de la nature. Dans l’ensemble, c’est assez contemplatif.



Je suis allée voir ce que l’autrice avait publié d’autre, histoire de vérifier si cette novella était issue d’un univers plus vaste et si je pouvais espérer en apprendre plus, mais ça ne semble pas être le cas. En l’état, c’était une chouette découverte, mais sans plus.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kij Johnson (493)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Enragé (Sorj Chalandon)

Quel est le surnom de Jules Bonneau ?

La Brèle
La Peste
La Teigne

20 questions
46 lecteurs ont répondu
Thème : L'Enragé de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}