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Critiques de Laird Hunt (154)
Neverhome

Neverhome, c’est l’histoire de Constance, et, à travers elle, celle de toutes les femmes qui, en tant de guerre, ont choisi de prendre les armes.

Constance vient de la terre, celle-là même qui en a fait un roc, une battante, une guerrière. Elle a le pragmatisme des gens simples et la droiture des gens honnêtes.

Par amour pour son époux qu’elle sait trop fragile et sensible pour affronter l’horreur à venir, elle se travestit en homme et prend sa place au front.

« …Nous étions à peu près de la même petite taille mais lui était fait de paille et moi d’acier…il tournerait les talons à la moindre occasion ; moi, je n’avais jamais, jamais reculé… »

Sur le champ de bataille, elle sera tireur d’élite et se battra jusqu’à être laissée pour morte, sans que jamais personne ne se doute de sa véritable identité. S’en suivra un périple tout aussi éprouvant sur le chemin de la reconstruction.

Je n’ai pas retrouvé dans ce livre l’émotion qui m’avait envahie avec « Wilderness » de Lance Weller, mais j’ai tout de même été séduite par la variété des sentiments qui se dégage de l’ouvrage, entre la rudesse de caractère de Constance, qui reste factuelle et ne s’embarrasse pas de nuances pour exprimer toute l’horreur de la guerre de Sécession.

« …, de-ci de-là, on tombait sur un membre qui avait pris congé de son propriétaire. Un gant était parti avec une main et une botte avec un pied… »

Les précautions qu’elle prend lorsqu’elle écrit à son bien-aimé

« …Pensant à certains oiseaux que j’avais vus, je les mentionnais dans ma lettre, certains arbres aussi, de même que la structure du pont, le bruit du ruisseau qui coulait dessous… »

L’ombre omniprésente de sa mère disparue et avec laquelle elle entretient un dialogue intérieur, ses délires surréalistes, dûs certainement à ce trop-plein d’images violentes dont elle ne sait comment se débarrasser, et même le style parfois ampoulé de l’auteur qui m’a fait penser à certains ouvrages du début du XIXème.( Peut-être est-ce justement fait exprès mais d’après ce que j’ai pu en lire, il est fortement conseillé de le lire en version non traduite, ce que je n’ai pas eu le courage de faire )

Toujours est-il que ce livre reste très intéressant, un bel hommage à toutes ces femmes fortes, ces amazones qui se sont engagées clandestinement dans des combats avec courage et ont disparu tout aussi anonymement.
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Les Bonnes Gens

C'est d'abord "Sue" qui raconte son histoire, au temps où elle s'apellait Ginny Lancaster. Une histoire qui commence avec une belle rencontre...et un mariage. Mais Ginny va rapidement déchanter. Heureusement, dans son malheur, Cléome et Zinnia sont là et apaisent son quotidien par leur douce présence. Mais l'horizon de Ginny va encore s'obscurcir au point d'en devenir noir.

Ensuite, c'est au tour de Zinnia de raconter la suite des événements.

En plus d'être très bien raconté, le récit est construit de façon très intéressante, avec de savants retours en arrière.

Mais certains points clé de l'histoire sont restés troubles à mes yeux. C'est un peu dommage, car j'ai beaucoup aimé ce récit à la fois plein de sensibilité et de violence.

Un livre de Laird Hunt à découvrir tant l'ambiance est intense d'émotions et où la rédemption est une fois de plus le point central du roman.

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Neverhome

Un superbe roman sur la guerre, ses conséquences psychiques et physiques. Mais aussi sur la place des femmes dans cette Amérique du XIXE. Un très beau personnage féminin surtout.
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Neverhome

Excellent bouquin sur la guerre de secession en Amerique et la condition feminine: Constance part faire la guerre à la place de son mari de santé fragile.

Elle se travestit en homme et c'est tout son parcours de guerre que l'on va voir durant ce tragique moment de l'histoire des Etats-Unis.

Violence, barbarie, amour, amitié, tous les sentiments se retrouvent dans ce magnifique roman signé Laird Hunt.

Très bien écrit, ce livre m'a passionnée!
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Neverhome

Durant la guerre de Sécession (le conflit le plus meurtrier des Etats-Unis : entre 650 et 750 000 morts), Constance quitte sa ferme de l’Indiana, s’habille en homme, et part combattre à la place de son mari dans les rangs de la République. Parce qu’elle est plus forte et plus résistante que lui, parce qu’il faut y aller, parce qu’elle rêve d’aventure et de liberté, « boire à d’autres sources, éprouver d’autres chaleurs ». D’autres raisons, moins évidentes, plus subtiles, apparaîtront au fil du roman.



Roman historique très documenté (plus de 400 femmes ont ainsi combattu travesties, pour les Confédérés comme l’Union) roman sur la guerre (moins que les scènes de combat, le chaos, la folie totale qu’elle engendre, les conséquences traumatiques qu’elle génère), Neverhome est avant tout à mes yeux le roman d’une femme, une femme hors du commun qui rêve de voir autre chose, qui veut de l’action et dépasser sa condition. Et qui rêve aussi plus tard de revenir auprès de l’homme qu’elle aime, et avec qui elle entretient une correspondance suivie durant leur séparation. Constance devient donc Ash Thompson, (« J’ai l’air d’un soldat parce que je sers dans l’armée, espèce de fils de pute »), dont l’habileté au tir, le courage et la courtoisie envers les femmes feront quasiment une légende dans son régiment, qui lui écrira une ballade : « Gallant Ash« .



Raconté à la 1ère personne par Constance, fait de courts chapitres/épisodes clos sur eux-mêmes, qui égrainent les petits ou grands moments qu’elle a traversés, ses rencontres heureuses ou dramatiques, Neverhome n’est pas le récit linéaire de la guerre et du retour (rien que le titre déjà…), mais le récit, puissant, d’un violent traumatisme et d’une errance, dans lequel prennent place des rêves, les apparitions de personnages disparus (la mère décédée de Constance/Ash est son interlocutrice privilégiée), des souvenirs précis (liés à son mari, à son enfance), le tout dans la présence splendide d’une nature d’une autre ère. L’écriture est très belle, originale, touchante : Constance n’est pas « lettrée » mais elle tient avec une application forcenée à noter / se remémorer ce qui s’est passé pendant cette guerre, et avoue travailler son écriture pour la rendre évocatrice ; ce qui est totalement réussi, à coups d’images étonnantes et de tournures de phrases brusques et précises. Un roman terrible et prenant. A ne pas rater.
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Neverhome

Constance, travestie en homme, s’engage à la place de son mari dans la guerre de sécession. Nous l’accompagnons, dans l’enfer de toute guerre qui modifie les paysages et les hommes, à la recherche de ses démons et de son identité… car quelle est la réalité ?

Un texte et un personnage forts. Le début de cette odyssée dresse un fantastique tableau de la guerre civile américaine, puis, petit à petit se dessine le troublant et attachant portrait psychologique de cette femme à la recherche de son identité et marquée par la vie.

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Les Bonnes Gens

Linus Lancaster, fermier rustre du Kentucky épouse la très jeune Ginny. Bien sûr, pour obtenir sa main, il a menti aux parents de la jeune fille. Elle s'étiole dans cette ferme rudimentaire. Elle devient l'ombre des deux esclaves noires au service de ce maître alcoolique.

La sauvagerie gagne les personnages. Chacun accepte son sort jusqu'à la rébellion.

La vengeance sanglante est racontée à voix très basse, comme s'il s'agissait d'un enchantement. Le récit violent ressemble à une comptine douce et très mélancolique. On croirait un rêve. Cette jolie langue poétique, emprunte de magie, raconte une aventure injuste, cruelle, inavouable.

Je vous invite à la découvrir.
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Neverhome

Chattanooga, Guettysburgh, Appomatox...La guerre de Sécession fut une boucherie épouvantable, la première guerre moderne, si toutefois la guerre puisse être une chose moderne, avec tranchées, artillerie et mortalité importante sur les champs de bataille, et dans la population civile des régions touchées. Avec 750 000 morts en 4 ans, les cicatrices sont encore sensibles dans la mémoire des descendants des belligérants.



150 ans après, Laird Hunt pose sur ce fait fondateur de l'histoire de son pays un regard différent. Point de récit de stratégie, point de généraux célèbres, pas de développement idéologique sur l'esclavage, ou sur la nature de l'Etat fédéral, mais une tentative de reconstitution du quotidien des combattants de l'Union, par l'intermédiaire du destin de son héroïne engagée dans le conflit travestie en soldat. Ainsi le dit l'épouse du général, c'est comme si Pénélope allait faire le siège de Troie pendant qu'Ulysse restait à la ferme.



On est dans l'uniforme râpeux avec Constance, à manier un fusil Springfield sur le champ de bataille, où les soldats avancent au feu comme des soldats de Napoléon en se faisant décimer par l'artillerie. On voit et on ressent avec elle, qui est un excellent soldat, un tireur d'élite. C'est un chaos sans nom. Et puis il y a l'attente, le temps perdu à retrouver sa compagnie, et les longues marches qui épuisent des soldats faméliques, l'omniprésence de la mort. le récit nous emmène dans ces zones intermédiaires à l'arrière des lignes, peuplées de cadavres non enterrés, de fermes détruites, de bandes armées et déserteurs de tous bords.



C'est un excellent roman, très prenant, qui distille habilement le mystère d'un personnage singulier qui devient universel. Elle a une dureté ordinaire, acquise avec un mode de vie rude, et un passé fait de deuils . Elle nous emmène sur les routes dangereuses d'une Amérique en guerre pour une histoire de survie passionnante, dans laquelle les femmes sont loin d'être faibles et fragiles .





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Neverhome

Très beau roman de cet auteur américain narrant à la première personne les années de guerre de cette femme "soldat" travestie en homme (partie à la place de son compagnon trop faible) pendant

le conflit fratricide entre le Nord et le Sud du côté de l'armée de l'Union .Blessée et ayant perdu son régiment elle va tout faire pour retrouver sa ferme et celui qu'elle aime qui mourra de sa propre main à la suite d'une horrible méprise.
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Neverhome

Pendant la guerre de Sécession, il fut une chanson qui raconta les exploits courtois de Gallant Ash, jeune soldat de l'Union tireur d'élite qui couvrit les épaules d'une femme croisée sur le chemin qui menait son détachement au combat.



Mais Ash, comme environ 500 autres soldats est en fait une femme. Constance, épouse de fermier au caractère bien trempé a décidé que ce serait elle qui irait combattre car elle est forte, son mari, non. Tour à tour , nous la suivons, partageons sa vie sur le camp, les champs de bataille, les bains de sang...Son esprit vagabonde, elle parle à sa mère décédée, rêve de rentrer chez elle, un jour, quand elle sera prête. Telle une Pénélope partie au combat pendant qu'Ulysse attend son retour, Constance apprendra beaucoup sur elle même au cours de cette guerre.



C'est le premier roman que je lis qui se passe à cette époque, durant cette guerre, et je pense que je suis bien tombée car il est raconté du point de vue d'une femme se faisant passer pour un homme en temps de guerre (et quel soldat!), ce qui ajoute d'emblée un intérêt certain. La fiction rejoint d'ailleurs la réalité car nombreuses ont été les femmes (dans les deux camps) qui ont rejoint l'armée pour défendre leurs valeurs. Ici, Constance se lève contre l'esclavagisme, notion que sa mère lui a inculqué dès son plus jeune âge. Cependant, je regrette que ses motivations ne soient pas plus explorées.



Je me suis laissée portée par l'écriture agréable, imagée et par les descriptions historiques même si les ouvrages se passant en temps de guerre ne m'enthousiasment pas trop. Il y a tout de même pas mal d'à-côtés qui permettent de prendre du recul. J'ai apprécié que ce ne soit pas "romancé" au sens ou l'auteur ne nous épargne ni le sang, ni les charniers ni les soldats et les civils devenus fous après après subi tant d'épreuves. Aucun "côté" n'est encensé ou montré du doigt. La guerre c'est moche un point c'est tout.



Par contre, la plupart des personnages ne sont pas très développés, peut être parce que l'histoire est courte et ne se passe que du point de vue de Constance. Quant à la fin, elle est surprenante certes mais n'était pas nécessaire...



Une lecture qui change, qui est intéressante, pas trop dans le détail mais c'est suffisant.
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Neverhome

Une femme dans la guerre de Sécession.

Une femme, soldat comme un homme, tireur d'élite comme un homme, buveuse de whisky comme un homme, adroite au couteau comme un homme. Amoureuse en secret comme une femme. Une femme à qui sa mère a appris à ne jamais tourner les talons.



Telle est Constance, faite d'acier, qui devient Ash « Gallant » Thompson parce que Bartholomew, fait de paille, « ne sait pas entrer dans un combat ni en sortir » alors qu'il danse et cultive des zinnias comme personne. Ne faisant ni une ni deux, elle décide de rejoindre la conscription. Elle laisse la ferme à son mari et part courageusement accomplir son entraînement de fantassin dans les rangs nordistes, puis est lancée avec son barda et son secret sur les routes avec son régiment. Elle est confrontée à toutes les horreurs d'une guerre en face-à-face, volant quelques minutes précieuses à la vie de troupe pour parler d'amour et de souvenirs heureux dans les lettres qu'elle envoie à son mari.



Après des mois de combats épuisants, la traversée de zones ravagées, la rencontre de personnes meurtries par la violence, elle est faite prisonnière. Malgré les mauvais traitements, les coups et la faim, elle gagne en opiniâtreté jusqu'à devenir « barbier » émérite des Bleus et des Gris. Elle profite d'une attaque du camp pour s'enfuir. Sans dévoiler la suite de ses aventures, vous devinerez qu'elle troquera ses frusques militaires pour retrouver des robes, sa ferme et son mari dans l'Indiana. Happy end ?



Tout au long de son odyssée, Constance-Ash oscille entre réalité, sauvage, atroce, ineffaçable, et monde de l'étrange, voire du fantastique, avant de revenir à la dure évidence du quotidien. Ces moments de « flottement » permettent, pendant quelques instants, d'échapper aux brutalités de la guerre mais ont obligé mes yeux à relire plusieurs paragraphes pour me persuader que je n'avais pas sauté de ligne.



C'est un beau roman, c'est une belle histoire, basée sur des faits historiques. Des centaines de femmes américaines, blanches et noires, ont échangé leurs jupes contre des pantalons, ont défendu la République comme les hommes, à différents niveaux de la hiérarchie, sans se dévoiler. Hommage leur est rendu !



Laird Hunt, que je découvre grâce à la chronique récente de KateMoore, veut faire parler les fantômes, les personnages du passé qui, selon lui, n'ont pas été suffisamment racontés, qui sont une part importante du patrimoine historique américain. Il y a, par exemple, un émouvant paragraphe sur une serre construite à l'aide de plaques photographiques récentes, c'est-à-dire de la guerre qui vient de se terminer, et dont les images commencent à disparaître sous les rayons du soleil. Véridique et symbolique. Laird Hunt est soucieux de détails, de reconnaissance envers ces femmes qui se sont battues, pas seulement au front, dont on ne parle pas assez.



Pour Laird Hunt, ce n'est pas « Gone with the wind » mais « Blowin' in the wind ». Auteur à suivre assurément.



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Neverhome

Quand la guerre arrive, il faut s’engager pour combattre et défendre les intérêts du camp. Les convenances, les usages voudraient des hommes, le fusil à l’épaule, prêts à mourir pour la bonne cause mais chez les Thompson, Constance décide de s’engager à la place de son mari, Ashley. Celui-ci est plus fragile alors qu’elle manie avec justesse et précision le fusil et court avec endurance.

Travestie, la ressemblance avec n’importe quel soldat est parfaite...

Un roman plein de justesse : Laird Hunt passe de la dureté de la guerre, des morts déchiquetés sur le champ de bataille à la douceur des souvenirs de son mari, des lettres lui étant adressées en attendant le retour à la maison. Pourtant, Constance, surnommé Galant Ash, ne dépareille dans son régiment et elle en surpasse beaucoup. A cette époque, il n’est pas bon de vouloir tromper son monde ou d’être une femme. Le chemin de retour sera long avant de pouvoir retrouver son chez-soi.

Laird Hunt arrive, avec Constance, à donner une voix à toutes ces femmes qui s’engageaient à l’époque pour défendre leur pays… il a une très belle écriture plein de poésie, alternant carnages, souvenirs ou causeries imaginaires.

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Les Bonnes Gens

Roman puissant et épou....touflant!

L'auteur fait preuve d'un grand talent d'écriture: très concis, rien de superflu et pourtant toutes les émotions sont bien présentes.
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Neverhome

Un roman puissant qui nous accompagne après avoir refermé le livre.
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Les Bonnes Gens

Faut-il le dire (au risque de passer pour une cruche... tant pis c'est fait ;-) j'ai eu du mal à suivre cette histoire. Difficile de situer les personnages les uns par rapport aux autres, et la narration est trop sibylline. Le roman est fort, sans doute, mais trop brumeux à mon goût...

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Neverhome

En pleine guerre de Sécession, Constance Thompson quitte l'Indiana pour rejoindre les champs de bataille, à la place de son mari, Bartholomew, trop "faible" pour affronter toute cette violence "J'étais forte, lui pas, ce fut donc moi qui partit au combat pour défendre la République".

Elle se fait passer pour un homme et prend le nom de Ash Thompson. Elle prend entièrement part à la guerre, gagnant une réputation de bon tireur et un pseudo "Gallant Ash".

Au delà d'une description très réaliste de l'horreur de la guerre de Sécession, Laird Hunt dresse un très beau portrait de femme. Il n'est d'ailleurs pas à son premier coup d'essai : il avoue que les femmes sont, pour lui, une grande source d'inspiration (c'est son troisième livres écrits à travers les yeux du sexe opposé).

L'auteur a été élevé par sa grand-mère dans l'Indiana. Une femme avec des convictions de gauche qui lui a permis de voir la vie autrement "Les femmes ont cette capacité déconcertante de prendre des décisions dramatiques en un laps de temps très court, en un battement de cils".

Neverhome nous fait découvrir cette histoire peu connue de la guerre de Sécession : des femmes se sont engagées dans le conflit. Elles n'ont pas été nombreuses et pourtant : à peu près 400 femmes blanches ou noires, sudistes ou nordistes, phénomène quasiment inconnu.

Une femme, en particulier, a influencé Laird Hunt : Loretta Velasquez. Elle a combattu en tant qu'officier dans l'armée des confédérés.

L'auteur voue à ces femmes une admiration sans borne et ça se sent dans tout le livre. "Ecrire à travers leurs yeux me donne plus de liberté, plus d'imagination, je ne le vis pas comme une contrainte mais comme un souffle".

Vers la fin du livre, Ash Thompson redeviendra Constance Thompson, quittant ses pantalons pour des robes (un soulagement). Elle reviendra chez elle, auprès de son mari tant aimé. Mais la fin ne se déroulera pas comme elle l'avait tant espéré....
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Neverhome

Drôle de bonne femme que cette Constance, personnage central de ce roman. Elle quitte sa ferme de l’Indiana et s’engage à la place de son Bartholomew qui n’est pas assez costaud, va faire une bonne partie de la guerre de Sécession avant de rentrer chez elle.



Elle s’engage sous le nom de Ash Thompson. Suffisamment bagarreur pour que personne ne lui cherche noise, son habileté au tir, sa vaillance au combat lui attirent le respect des soldats et la bienveillance du colonel Weatherby.



Capturée une première fois, elle se libère en décimant ses geôliers ; blessée dans une bataille dantesque, elle fuit et trouve refuge chez une infirmière qui la trahit lorsqu’elle veut repartir au combat.



La première partie offre des descriptions de batailles ahurissantes mais la suite n’est pas moins terrible. Enfermée dans un asile comme espionne, soumise à des brimades humiliantes prodiguées par des gardes sadiques, Constance est à 2 doigts de se résigner mais trouve la force et la ruse pour s’échapper.



La troisième partie n’est pas plus calme, les aventures s’enchaînent et le temps de repos dans la famille de Weatherby n’est que le calme avant la tempête finale.



Curieusement, ce roman de guerre nous offre un magnifique portrait de femme amoureuse. Tout au long de ses aventures, Constance est portée par son amour pour Bartholomew. Au fil de livre, son portrait s’affine, son histoire se précise et justifie son engagement ; je me suis juste demandé si Constance vivait ou fantasmait ces souvenirs et cela m’a un peu déstabilisé au cours de la lecture.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Les Bonnes Gens

Ginny, vieille, se souvient de sa vie dans « un lieu peuplé de démon ».

A l’âge de quatorze ans, le cousin de sa mère, Linus Lancaster décide de l’épouser, tout en lui promettant une vie dans une belle demeure où elle serait libre de continuer à développer son éducation, son attrait pour la lecture, de devenir peut-être maîtresse d’école.





La réalité est toute autre. La grande demeure n’est qu’une cabane, et Linus vit déjà avec deux filles noires âgées de 10 et 12 ans, Cleome et Zinnia. « Elles m’aidèrent quand il commença à me faire venir dans sa chambre. Elles m’aidèrent, mais jamais je ne les aidais ». Quant à ses livres, Linus les jette dans le poêle. Seule la bible est autorisée à être lu. Mais, dans cette fausse maison, personne ne la jamais trouvée.





La visite de ses parents qui ne peuvent que constater l’étendu des mensonges de Linus ne changera rien. Au contraire, on apprend qu’elle ne les reverra plus jamais. L’autorité de Linus devient de plus en plus oppressante.

Un jour Linus est assassiné. Et Cléome et Zinnia se retournent contre Ginny qui subit à son tour des châtiments.





Inutile d’aller plus loin dans le résumé et passons à mon avis.

Les bonnes gens fait partie de ces romans où le lecteur ne maîtrise rien. Il lit et découvre au fur et à mesure. Certaines informations viennent même contredire notre perception des personnages. C’est Laird Hunt qui maîtrise et nous rassemblons le puzzle pour en comprendre les significations principales, de façon progressive.

Et tout ne sera pas dévoilé. Le lecteur restera avec des incertitudes quant à la compréhension en détails de l’histoire.





On devine que la violence la plus brutale est l’oxygène des destins de tous les personnages. La réalité sous jacente du récit est plus dur que ce que nous pouvons lire. Là est le tour de force de l’auteur. Ecrire un roman sur la violence, mais cette violence c’est nous-mêmes qui lui en donnons toute son ampleur via le comportement des personnages, de leurs histoires qu’ils nous racontent, qu’ils nous écrivent, et de tous les non-dits que nous pouvons imaginer.





Comme si l’auteur voulait nous rappeler que la réalité dépasse toujours la fiction. Inutile pour lui de nous faire perdre du temps avec l’horreur. Elle est présente et seuls comptent ses conséquences sur la vie.

Les Bonnes Gens est un roman remarquable, pas toujours évident, mais passionnant et bien écrit. On apprécie aussi sa narration à plusieurs voix et sous plusieurs formes (romanesque, épistolaire, plus quelques photographies à la fin).





Laird Hunt exprime une certaine conception du bien et du mal. Pas évidente à déchiffrer tant la construction de son roman brouille les pistes. On a même parfois l’impression que le fantastique est prêt à bondir par delà le puits.



Le puits de l’enfer, sans aucun doute.

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Neverhome

Un fait peu connu : des femmes se sont enrôlées dans les rangs de l'armée de l'Union lors de la guerre de Sécession. C'est ce que raconte bellement Laird Hunt dans ce roman avec une narration au je (Constance Thompson), celle qui laisse son mari s'occuper de la ferme pendant qu'elle court les champs de bataille, arme au poing. C'est très bien écrit, cru par moments, mais d'une beauté à couper le souffle.
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Neverhome

Constance est mariée à Bortholomew et vit dans l'Indiana. Quand la guerre de Sécession est déclarée elle part à la place de son mari dans les rangs de l'Union, profitant d'un aspect androgyne. Elle pense que son époux est trop fragile pour survivre aux combats. Elle devient un vrai "guerrier" attirant même l'admiration de ses frères d'armes, de son supérieur, le Colonel, qui découvrira qui elle est vraiment mais se taira.

Elle fera la connaissance de personnages étonnants, dans un pays en plein désarroi où elle devra faire preuve de courage et d'initiatives pour survivre dans ce milieu masculin.

Mêlant rêves, imaginaires, réalités afin de nous révéler les secrets de son enfance qui feront ce qu'elle est.

Mais elle ne sortira pas indemne de ce conflit et son retour auprès de son époux ne sera pas ce qu'elle espérait.

Roman original sur la vision d'une femme sur la guerre en tant qu'homme, le racisme des états du sud qui nous transporte dans un pays à feu et à sang.

Grand prix de Littérature Américaine, les chapîtres sont courts et le texte concis mais il y a un je ne sais quoi qui m'a empêche de complètement adhéré à ce roman ..... je n'ai pas été transporté : peut être l'horreur de la guerre, ses absurdités, sa violence.
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